6 décembre - Saint Nicolas

Tous les ans au début de l’Avent, saint Nicolas va à la rencontre des petits enfants afin de récompenser les enfants sages avec des friandises et des jouets. Considéré comme l’ancêtre du père Noël, il a encore beaucoup de succès dans le Nord-Est de la France et sa fête est l’occasion de grandes célébrations. Aleteia vous raconte son histoire dans un article détaillé à retrouver ici.

• Le saint des petits enfants

S’il est très attendu par les enfants, sa venue se fait tout de même avec une pointe d’anxiété. Car saint Nicolas ne vient jamais seul, mais accompagné du père fouettard qui vient gronder les enfants pas sages. Mais ne vous méprenez pas, bien qu’il soit connu pour être doux et généreux, saint Nicolas s’avère parfois être sanguin ! Mieux vaut ne pas remettre en cause la divinité du Christ devant lui, il est assez chatouilleux sur le sujet

• Un saint qui rassemble

Ces reliques, conservées en Italie dans la ville de Bari depuis 900 ans, attirent des foules de pèlerins tous les 6 décembre. Ce grand moment est l’occasion pour les catholiques et les orthodoxes se renforcer les liens qui les unissent. En France, à Saint-Nicolas-de-Port, Nicolas suscite aussi beaucoup l’enthousiasme. Tous les ans, depuis presque 800 ans, une grande procession aux flambeaux se déroule la nuit et rassemble une foule immense. Mais pourquoi dans cette petite ville de Lorraine alors que saint Nicolas n’y a jamais mis les pieds ? Aleteia vous dévoile la réponse ici.
Saint Nicolas a vraiment existé, mais il n’est jamais venu en Lorraine, ni en Europe ! Il était évêque de Myre en Turquie actuelle au IVe siècle. Il meurt probablement le 6 décembre 334 et on l’enterre à Myre. Au Moyen-Âge, son rayonnement est immense dans toute la chrétienté, en Orient comme en Occident. On lui attribue de nombreux miracles. En 1087, devant la menace d’une invasion musulmane, des marins italiens emportent le corps de saint Nicolas à Bari, en Italie, dans les Pouilles. En 1098, Charles Aubert dit de Varengéville, un chevalier lorrain qui rentrait de croisade, rapporte de Bari une relique (une phalange ?) de saint Nicolas, chez lui à Port, une cité commerçante et un port fluvial sur la Meurthe, au sud de Nancy.

La relique de saint Nicolas est aussitôt l’occasion de miracles, ce qui justifie la construction d’une première église. Saint Nicolas devient le saint patron de la Lorraine. Après la victoire des Lorrains sur les Bourguignons en 1477 qui inaugure l’indépendance du duché de Lorraine, René II de Lorraine édifie une grande basilique flamboyante, très haute, pour accueillir les nombreux pèlerins. La basilique est consacrée en 1560. Dès lors, ducs et personnages célèbres de Lorraine, princes et rois de France se succèdent pour demander la protection de saint Nicolas.

Aujourd’hui la basilique, restaurée grâce au legs d’une américaine, se remarque dans le paysage par ses dimensions impressionnantes et par l’harmonie de son architecture gothique. Elle se caractérise par une déviation de la nef. Son plan de type basilical, en forme de croix latine, ainsi que sa façade occidentale, en font un des édifices gothiques flamboyants les plus majestueux de Lorraine.

Voici le sire de Réchicourt !
Parmi les miracles de saint Nicolas figure celui de la libération du sire de Réchicourt, un croisé lorrain prisonnier à Gaza, miraculeusement déposé avec ses chaînes sur le parvis de l’église de Saint-Nicolas-de-Port le 6 décembre 1240 ! De retour sain et sauf dans son manoir lorrain, le sire de Réchicourt instaure la tradition d’une procession aux flambeaux en l’honneur de saint Nicolas. Elle a lieu ainsi chaque année, depuis plus de 770 ans, le samedi le plus proche du 6 décembre. Des pèlerins de toute la Lorraine, mais aussi de l’Europe de l’Est ou même du Mexique, des familles avec des enfants de tous les âges, des scouts, des confréries, des groupes paroissiaux sont attendus dans la basilique.

• Le Saint Nicolas des Lorrains à pleine voix

Le moment magique tant attendu, c’est lorsque l’office se termine. On éteint les lumières de la basilique. La grande procession ancestrale commence dans le noir. Soudain la foule entonne à pleine voix le « Saint Nicolas des Lorrains ». Les cierges s’allument un à un, la lumière se propage et les accords, rythmés par les cymbales de l’Ensemble musical Saint-Nicolas, s’élèvent jusqu’en haut des voûtes. Le Saint-Nicolas des Lorrains comporte plus de 40 couplets… Les non-initiés ont le temps d’apprendre le refrain !
Ce soir-là, entre les milliers de bougies et la chaleur humaine, la basilique gagne quatre degrés… raconte-t-on avec humour à la mairie ! La cohorte s’ébranle avec des bannières et des étendards, avec une statue de saint Nicolas, mais surtout avec le bras reliquaire de saint Nicolas, porté l’an dernier par les mineurs de sel de Varengéville.
La ferveur des Lorrains pour saint Nicolas n’a pas faibli pas depuis le Moyen Âge. Il suffit de les écouter reprendre en chœur à pleine voix :
« Saint Nicolas, ton crédit d’âge en âge A fait pleuvoir tes bienfaits souverains Viens couvre encore de ton doux patronage Tes vieux amis, les enfants des Lorrains ! »

Qui dit fête de saint Nicolas dit aussi gourmandises ! Qui n’a pas déjà croqué dans un bon pain d’épices ? Très présent dans les régions qui fêtent la Saint-Nicolas, ce gâteau au miel et à la cannelle peut prendre plusieurs formes variées qui évoquent saisons, tendresse et générosité. Moins connu, le mannele en forme de petit bonhomme est aussi un gâteau typique de la Saint-Nicolas

Tous les ans au début de l’Avent, Saint Nicolas va à la rencontre des petits enfants afin de récompenser les enfants sages avec joujoux et bonbons...

Ce bon Saint Nicolas, si populaire dans les pays du Nord, est le saint patron du duché de Lorraine depuis 1477, date à laquelle le duc René, qui avait intercédé auprès de Saint Nicolas, libéra la région des armées de Charles le Téméraire à la bataille de Nancy. Cette ville célèbre toujours avec faste le 6 décembre la saint Nicolas tout comme à Saint-Nicolas-de-Port, où a lieu une grande procession aux flambeaux en la basilique, lieu où repose une relique de Saint Nicolas.

• La légende de Saint Nicolas

C’est dans la région de Metz qu’il aurait sauvé trois petits enfants du geste fatal d’un boucher mal intentionné. La légende raconte que, l’hiver approchant, trois enfants, partis glaner dans les champs, se perdirent sur le chemin du retour. Ils frappèrent à la porte d’une maison éclairée pour demander l’hospitalité. Mais, sitôt les enfants entrés, l’homme les tua et les coupa en petits morceaux, pour les mettre dans son saloir ! Saint Nicolas, chevauchant son âne, vint à passer par là et frappa à son tour à la porte du boucher. L’homme, n’osant pas rejeter un évêque, le convia à dîner. Son invité lui demandant du petit salé, le boucher comprit qu’il était découvert et, pris au piège, avoua tout. Le saint homme étendit alors trois doigts au dessus du saloir, ressuscitant ainsi les trois enfants. Saint Nicolas enchaîna le boucher à son âne et le garda auprès de lui pour le punir. Il devint le père Fouettard, dont le rôle est de réprimander les enfants désobéissants et les cancres.

• La Saint-Nicolas, une grande fête populaire

Fêtée le 6 décembre, la Saint-Nicolas donne lieu à de grandes réjouissances et donne le départ des fêtes de fin d’année. On la célébrait déjà en Allemagne au Xe siècle ! Toujours vivace dans un grand nombre de pays d’Europe, elle donne lieu en Flandre à de grands défilés avec les Géants. En Alsace et en Moselle, des Mannele, brioches en forme de petits bonhommes, sont préparées ce jour-là par les boulangers. Saint Nicolas, après avoir vérifié que les enfants ont été sages, vient distribuer des friandises et des petits cadeaux… sinon, son acolyte le père Fouettard, leur donne des coups de trique !

• L’ancêtre du père Noël

C’est un peu l’ancêtre du Père Noël ! Aux Pays-Bas, on le nomme Sinter Klaas et il débarque d’un bateau venu d’Espagne nommé pakjesboot, soit le bateau des petits paquets. Au début du XVIIè siècle, des Hollandais émigrèrent aux États-Unis et fondèrent une colonie appelée New Amsterdam qui, en 1664, devint New York. En quelques décennies, cette coutume néerlandaise de fêter la Saint-Nicolas se répandit aux États-Unis. Pour les Américains, Sinter Klaas devint rapidement Santa Claus. Accompagné parfois du sinistre père fouettard, il va de maison en maison distribuer des petits cadeaux et des friandises aux enfants. Afin de mettre Saint Nicolas dans de bonnes dispositions, ces derniers déposent la veille avant de se coucher un petit gâteau pour réconforter ce brave Saint Nicolas, sans oublier une carotte ou du foin pour son âne. Et bien-sur, ils n’oublient pas de lui chanter le refrain : « Oh bon saint Nicolas, Je serai toujours sage comme un petit mouton, Je dirai mes prières pour avoir des bonbons, Petit jésus est venu, Pour nous il est descendu, Avec joujoux et macarons, Et gros cornet de bonbons… ».

De nos jours, on a trouvé plus approprié que cette « fête des enfants » soit davantage rapprochée de celle de l’Enfant Jésus. Aussi, saint Nicolas fait désormais sa tournée la nuit du 24 décembre et s’est transformé en Père Noël.

Marie Le Goaziou

Délivre-nous de toutes nécessités, ô saint Père, par tes prières auprès du Seigneur.
O saint pontife Nicolas,
port tranquille où trouve un abri quiconque réclame ton secours au milieu de la tempête,
prie le Christ qu'il daigne déployer pour nos âmes sa grande miséricorde.
(Office orthodoxe des Sobors moscovites)

Saint Nicolas - Basilique Notre-Dame de Gray
Charles COUCHE - Huile sur toile-1820 (inscrit aux Monuments historiques en 1975)
Cette représentation de saint Nicolas (patron des mariniers) protégeant la ville de Gray et son port,
permet de visualiser Gray, dans le 1er quart du XIXème siècle.
(Anne-Marie Debief)

Statue reliquaire saint Nicolas - Basilique Notre-Dame de Gray 
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