4 août - Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859) — Paroisse de Gray

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4 août - Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859)

"L'Esprit Saint est une lumière et une force. C'est lui qui nous fait distinguer le vrai du faux et le bien du mal" rappelait le célèbre curé d'Ars (Ain)
Patron de tous les curés du monde depuis 1929.

Jean-Marie Vianney a grandi en pleine période de troubles révolutionnaires, c'est à dire aussi de persécution religieuse. Ainsi, Jean-Marie recevra sa première communion dans la clandestinité. Le jeune campagnard, qui n'a jamais fréquenté l'école, voudrait devenir prêtre mais son père est réticent. A vingt ans, il commence ses premières études, mais il est si peu doué pour les études que le séminaire de Lyon, où il a fini par entrer, décide de le renvoyer. Il parvient quand même à se présenter à l'ordination sacerdotale à Grenoble (*). Après un premier ministère à Ecully, il est nommé curé dans une petite paroisse de 230 habitants: Ars, à 40 km de Lyon. Il y restera jusqu'à sa mort. Sa bonté, la joie dont il rayonne, ses longues heures de prière devant le Saint-Sacrement, impressionnent peu à peu ses paroissiens. Pour écouter, réconforter et apaiser chacun, il reste jusqu'à seize ou dix huit heures par jour au confessionnal.  Pendant les dernières années de sa vie, jusqu'à 100.000 pèlerins viendront chaque année pour entendre une parole de réconfort et de paix de la part de ce curé ignorant de tout, mais non pas du cœur des hommes ni de celui de Dieu. Complètement donné à sa tâche pastorale, épuisé, il aura ce mot vers la fin de sa vie: « Qu'il fait bon de mourir quand on a vécu sur la croix ». Il est exaucé le 4 août 1859 quand il meurt à l'âge de 74 ans.

(*) En 1815, la chapelle du Grand séminaire, à deux pas de la cathédrale, accueille l'ordination du curé d'Ars, fait patron de tous les curés du monde par Pie X en 1905. (diocèse de Grenoble)

 

 

SAINT JEAN-MARIE VIANNEY, LE CURE D'ARS

Né en 1786, saint Jean-Marie Vianney a réveillé la foi dans le petit village d'Ars où il avait été envoyé. Saint patron des prêtres, il est une immense figure de simplicité et de foi. Il est fêté par l’Église le 4 août.

« Si nous n'avions pas le sacrement de l'Ordre, nous n'aurions pas Notre Seigneur. Qui est-ce qui l'a mis là, dans le tabernacle ? Le prêtre. Qui est-ce qui a reçu notre âme à son entrée dans la vie ? Le prêtre. Qui la nourrit pour lui donner la force de faire son pèlerinage ? Le prêtre. Qui la préparera à paraître devant Dieu, en lavant cette âme pour la dernière fois dans le sang de Jésus-Christ ? Le prêtre, toujours le prêtre. Et si cette âme vient à mourir [à cause du péché], qui la ressuscitera, qui lui rendra le calme et la paix ? Encore le prêtre… Après Dieu, le prêtre c'est tout… Le prêtre ne se comprendra bien que dans le ciel»*. Ainsi parlait Jean-Marie Vianney, chargé par son évêque de rétablir dans le village d'Ars, une situation religieuse précaire. Il s'y employa tout au long de sa vie avec humilité. Sa foi dans le ministère du prêtre fut totale.

Qui était ce prêtre, à la figure émaciée, dont le nom évoque encore dans l'inconscient collectif, le dolorisme dépassé du XIXe siècle et qui revient sur le devant de la scène ? Le sanctuaire d'Ars fête cette année le 150e anniversaire de sa mort et Benoît XVI en ouvrant en juin dernier l'année sacerdotale, lui rendit un vibrant hommage, en le proclamant «saint patron des prêtres du monde entier» !

  • Une incroyable liberté intérieure

Jean -Marie Vianney, voit le jour le 8 mai 1786, à Dardilly, près de Lyon, dans une famille de paysans, réputée pour son esprit de charité. Très tôt, le jeune Vianney surprend par la force de ses convictions. Lorsqu'il a 7 ans, ses petits camarades bergers accourent pour écouter «celui qui fait le curé»! Mais en 1794, la Révolution fait rage dans le Lyonnais et les cloches se taisent. L'enfant suit pourtant le catéchisme et fait sa première communion clandestinement. A 17 ans, Jean-Marie confie à son père son désir de devenir prêtre mais celui-ci a besoin de lui aux champs. Il cèdera 3 ans plus tard. L'abbé Charles Balley, le curé d'Ecully, percevant la grande qualité d'âme de ce jeune paysan prend en charge sa formation. Mais l'étude du latin, indispensable pour accéder à la prêtrise, se révèle difficile. L'abbé Balley exhorte son élève à ne pas renoncer. Survient "la grande levée de 1809" pour les campagnes Napoléonienne et le jeune homme est appelé sous les drapeaux. Vianney est bouleversé à l'idée de faire la guerre. En chemin pour rejoindre son régiment, il rencontre un soldat insoumis et décide de déserter. Malgré l'amnistie de l'Empereur, Vianney ne se récuse pas et devient clandestin. Il résiste même aux foudres de son père qui subit de multiples vexations à cause de ce fils déserteur. Jean-Marie sera finalement libéré par l'engagement de son frère cadet François, à sa place. François disparaîtra durant la campagne de Russie. Le curé d'Ars portera toute sa vie le poids de cette mort, mais jamais il ne regrettera ce choix d'homme libre. En 1811, il renoue avec les études. Il échoue aux épreuves dans deux séminaires. Vianney est mortifié ! Mais la confiance de Charles Balley en son élève est infinie: le vieux prêtre se rend à l'évêché pour plaider sa cause ! Jean -Marie sera finalement ordonné prêtre en 1815.

  • Un éveilleur hors pair

La chance du curé d'Ars fut sans doute d'être renvoyé du Séminaire ! L'abbé Balley, lui donna une formation sacerdotale à sa mesure, empreinte d'une grande humanité. Avec l'abbé, le postulant apprit à intégrer «de l'intérieur» les fondements de la science de Dieu. Une initiation fondée sur la simplicité et le parler vrai, et qui, doublée d'une intense vie intérieure, fit de Vianney, un éveilleur hors pair «un révélateur, un initiateur au sens propre du terme, c'est-à-dire, celui qui peut susciter un commencement». (1) En chaire, le Curé rappelle à tous ceux qui sont blessés par la vie,- les exclus dont il se sent si proche-, qu'ils sont avant tout des enfants de Dieu. Et quand il baptisera «l'enfant du péché» d'une jeune fille, ce que ses paroissiens lui reprocheront violemment , il ne fera que réaffirmer ce qui est évidence pour lui : chaque homme est une créature de Dieu ! Le curé d'Ars entend communiquer à tous -petits et grands- le goût du ciel ! Avec une étonnante audace, il s'adresse à ce public non averti, avec des mots usuels! L'homme parle avec son cœur, comme le lui a appris sa mère, dont la foi rayonnait. Il prêche l'amour patient de Dieu : «Sa patience nous attend depuis le commencement du monde jusqu'à la venue du Messie, ce n'est que miséricorde… Approchez-vous de Dieu, il s'approche de vous.» (2) Et pour cet homme de sacerdoce, le plus sûr chemin, pour s'approcher de Dieu, c'est la messe, «le cœur même de la foi» ! Le curé encourage donc ses ouailles à communier fréquemment, ce qui est résolument nouveau pour cette époque, où l'on se contente souvent de communier à Pâques ! «Sans la divine eucharistie, il n'y aurait pas de bonheur en ce monde, la vie ne serait pas supportable.» (2)

  • Un passeur d'âmes infatigable

«Si j'étais prêtre un jour, avait soupiré le tout jeune Vianney, je voudrais gagner beaucoup d'âmes». C'est à Ars, modeste bourgade, où il restera plus de 40 ans, que le curé d'Ars remplira sa vaste mission ! Actuellement, à l'entrée de la ville, sa statue qui pointe le ciel, immortalise son passage sur cette terre. Son charisme de confesseur est immense. Sans doute, la première confession qu'il fit à 8 ans, avec l'abbé Groboz, fit sur l'enfant une grande impression. Il avait vécu cet instant comme une douce conversation d'un fils avec son père. «La grande paix et la joie qu'il avait éprouvé, le persuadèrent que dans l'épreuve, la souffrance, le danger, dans tout grave péché, la confession est un appel au secours lancé avec foi et amour.» (1)

Autrefois, l'hagiographie du curé d'Ars insistait sur son aversion pour le péché et son combat contre les agissements du diable - qu'il surnomme le grappin ! Mais bien qu'il parle souvent de l'enfer, le bon Curé jamais ne condamne ! Au contraire, la confession est pour lui une occasion d'évoquer la grande miséricorde du Père : «Il est plus facile de se sauver que de se perdre, tant est grande la miséricorde de Dieu…» (3)

L'enfer est d'ailleurs selon lui, la privation de cet amour immense ! Durant plus de 30 ans, le curé fut à l’œuvre dans son confessionnal durant des journées entières. Que lui valait un tel succès ? Jean-Marie Vianney était un homme intuitif et bon certes, mais il avait surtout des qualités de «voyant» Il minimisait ce trait avec humilité, mais beaucoup témoignèrent de ces faits extraordinaires comme Faivre, missionnaire du diocèse de Saint-Claude : «-Mon père dis-je à M. le curé, je voudrais vous consulter sur trois choses.» Je propose la première. Le curé m'arrête : «-Mais vous ne me dites pas»-« Oh, mon père c'est vrai, j'aurais du commencer par là mais je n'avais pas pensé.» Il me révélait une disposition intérieure que j'aperçus en moi sur-le-champ et que j'aurais dû lui signaler tout d'abord. Je compris dès lors que, sans avoir extérieurement connaissance de mon nom et de mon diocèse, de mon genre de vie et d'occupations, il lisait au fond de mon âme.» (4)

On dit qu'à la fin de sa vie, plus de cent mille personnes affluaient chaque année à Ars. Le curé d'Ars meurt d'épuisement le 4 août 1859. Il repose dans sa chère église qu'il ne cessa d'embellir, «parce que rien n'est trop beau pour Dieu !»

Source : La Croix

* Extrait de l'article «Le sacerdoce, c'est l'amour du cœur de Jésus» (in Le Curé d'Ars, sa pensée, son cœur. Présenté par l'abbé Bernard Nodet, éd. Xavier Mappus, Foi vivante, 1966, p. 98).
(1) Mgr André Dupleix «Prier à Ars avec Jean-Marie Vianney» DDB, 2009.
(2) André Bonet, Le Saint Curé d'Ars, éd. du Rocher, 1998.
(3) Jean-Marie Vianney curé d'Ars, Bernard Bro et Michel Carrouges, Cerf, 1986.
(4) Bernard Nodet «Le Curé d'Ars par ceux qui l'ont connu», éd. François-Xavier de Guiber, 2009.

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Lire encore ...

  • Vie du Saint Curé

Né le 8 mai 1786 à Dardilly, près de Lyon, dans une famille de cultivateurs, Jean-Marie Vianney connaît une enfance marquée par la ferveur et l’amour de ses parents. Le contexte de la Révolution française va cependant fortement influencer sa jeunesse : il fera sa première confession au pied de la grande horloge, dans la salle commune de la maison natale, et non pas dans l’église du village, et il recevra l’absolution d’un prêtre clandestin.
Deux ans plus tard, il fait sa première communion dans une grange, lors d’une messe clandestine, célébrée par un prêtre réfractaire. A 17 ans, il choisit de répondre à l’appel de Dieu : « Je voudrais gagner des âmes au Bon Dieu », dira-t-il à sa mère, Marie Béluze. Mais son père s’oppose pendant deux ans à ce projet, car les bras manquent à la maison paternelle.

  • Séminariste et déserteur

Il commence à 20 ans à se préparer au sacerdoce auprès de l’abbé Balley, Curé d’Écully. Les difficultés vont le grandir : il navigue de découragement en espérance, va en pèlerinage à la Louvesc, au tombeau de saint François Régis.
Il est obligé de devenir déserteur lorsqu’il est appelé à entrer dans l’armée pour aller combattre pendant la guerre en Espagne. Mais l’Abbé Balley saura l’aider pendant ces années d’épreuves. Ordonné prêtre en 1815, il est d’abord vicaire à Écully.

  • Arrivée à Ars

En 1818, il est envoyé à Ars. Là, il réveille la foi de ses paroissiens par ses prédications mais surtout par sa prière et sa manière de vivre. Il se sent pauvre devant la mission à accomplir, mais il se laisse saisir par la miséricorde de Dieu. Il restaure et embellit son église, fonde un orphelinat : « La Providence » et prend soin des plus pauvres.

  • Confesseur

Très rapidement, sa réputation de confesseur lui attire de nombreux pèlerins venant chercher auprès de lui le pardon de Dieu et la paix du cœur.

Assailli par bien des épreuves et des combats, il garde son cœur enraciné dans l’amour de Dieu et de ses frères ; son unique souci est le salut des âmes. Ses catéchismes et ses homélies parlent surtout de la bonté et de la miséricorde de Dieu.

Prêtre se consumant d’amour devant le Saint-Sacrement, tout donné à Dieu, à ses paroissiens et aux pèlerins, il meurt le 4 août 1859, après s’être livré jusqu’au bout de l’Amour. Sa pauvreté n’était pas feinte. Il savait qu’il mourrait un jour comme « prisonnier du confessionnal ».

  • Le doute

Il avait par trois fois tenté de s’enfuir de sa paroisse, se croyant indigne de la mission de Curé, et pensant qu’il était plus un écran à la bonté de Dieu qu’un vecteur de cet Amour. La dernière fois, ce fut moins de six ans avant sa mort. Il fut rattrapé au milieu de la nuit par ses paroissiens qui avaient fait sonner le tocsin. Il regagna alors son église et se mit à confesser, dès une heure du matin. Il dira le lendemain : « j’ai fait l’enfant ». Lors de ses obsèques, la foule comptait plus de mille personnes, dont l’évêque et tous les prêtres du diocèse, venu entourer celui qui était déjà leur modèle.

  • Patron de tous les curés

Béatifié le 8 janvier 1905, il est déclaré la même année, “patron des prêtres de France”. Canonisé en 1925 par Pie XI (la même année que sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus), il sera proclamé en 1929 “patron de tous les Curés de l’univers”. Le Pape Jean-Paul II est venu à Ars en 1986.

Aujourd’hui Ars accueille 550000 pèlerins par an et le Sanctuaire propose différentes activités. Un séminaire a été ouvert en 1986, qui forme les futurs prêtres à l’école de "Monsieur Vianney". Car, Là où les saints passent, Dieu passe avec eux !

En 2010, une Année Sacerdotale fut déclarée par le Pape Benoît XVI pour toute l’Église, sous l’égide du Saint Curé.