9 mai - Journée de l'Europe - L'Eglise et l'Europe — Paroisse de Gray

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9 mai - Journée de l'Europe - L'Eglise et l'Europe

Chaque année, le 9 mai, la Journée de l'Europe célèbre la paix et l'unité en Europe.
Il s'agit de la date anniversaire de la «déclaration Schuman» dont nous fêtions les 70 ans en 2020 ! Ce jour-là, en 1950, Robert Schuman, alors ministre français des affaires étrangères, propose dans un discours historique prononcé à Paris une nouvelle forme de coopération politique pour l'Europe, qui rendrait impensable toute guerre entre les nations du continent.

En ces temps si troubles pour le monde, où la guerre et la violence entre les nations et les personnes semblent tout dominer,
où la paix et le dialogue semblent s’effacer de la face de la terre, nous – chrétiens et européens, épris de justice et de vérité –
voulons malgré tout garder l’espérance et la partager.

Il y a 73 ans, après une deuxième guerre mondiale si meurtrière,
la déclaration de Robert Schuman ouvrait aux Européens un avenir de paix.
Le 9 mai est depuis devenu la Journée de l’Europe dont la célébration garde tout son sens aujourd’hui.
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LE PAPE CONFIE À MARIE LA PAIX EN EUROPE ET DANS LE MONDE

Lors de son salut aux groupes de fidèles présents à l'audience générale du 4 mai 2022,
le Pape François les a invités à prier le chapelet tous les jours pendant le mois de mai,
en invoquant la Vierge Marie pour une nouvelle sérénité du Vieux Continent et du monde entier.
Alessandro De Carolis - Cité du Vatican
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PRIÈRE POUR L'EUROPE ET POUR LA PAIX 
prière de Martin Hoegger, pasteur réformé suisse (2020) :

Dieu de bonté, tu regardes l’Europe, Tu l’as bénie à travers les siècles,
Tu as suscité une culture et des témoins de l’espérance,
nous te rendons grâce pour ta présence dans l’histoire de l’Europe.
Dieu de miséricorde, Tu as vu la misère de ton peuple, les guerres, la Shoah, les divisionset les murs, Tu vois aujourd’hui les pauvres, les blessés, ceux qui restent étrangers,prends pitié de nous, citoyens de l’Europe.O Dieu un, trois fois saint, modèle d’unité et de diversité,
fais que l’Europe grandisse en unité et diversité,
fais-la devenir une véritable famille de peuples,ôte-lui la peur de s’ouvrir à son frère étranger.
Seigneur Jésus, prince de la paix,
Tu as ouvert des chemins de réconciliation entre les peuples,et tu fais le don immense de la paix.
Fais grandir en nous, européens, le don de la paix.
O Esprit saint, souffle de vie et d’espérance, aide l’Europe à vivre de ses origines,
à partager ses dons largement et à vivre sa mission universelle :  aide l’Europe à retrouver son identité.
Seigneur fils du Dieu vivant, Tu parcours les routes d’Europe, et tu lui dis : « Lève-toi et marche ! » 
Fais-nous la grâce d’entendre ta parole et d’y rester fidèles.
Seigneur, tu vois les responsables de l’Europe, Tu vois les disciples et les apôtres de Ton Église.
Tu vois les mouvements et communautés, bénis-les et donner-leur de travailler avec ardeur à l’unité ! 
Bénis tous les croyants et les citoyens européens,
bénis l’Europe aimée mais parfois triste comme le jeune homme riche,
bénis les familles et les jeunes de l’Europe,
bénis tous ceux qui scrutent l’avenir avec droiture et passion !

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PRIÈRE POUR L'EUROPE
Carlo Maria Cardinal MARTINI (1927-2012), 26 mai 2005

Père de l’humanité, Seigneur de l’histoire,
Regarde ce continent auquel tu as envoyé des philosophes, des législateurs et des sages, 
précurseurs de la foi en ton Fils mort et ressuscité.
Regarde ces peuples évangélisés par Pierre et Paul, par les prophètes, les moines et les saints.
Regarde ces régions baignées par le sang des martyrs et touchées par la voix des réformateurs.
Regarde les peuples unis par de multiples liens et divisés par la haine et la guerre.
Donne-nous de nous engager pour une Europe de l’Esprit,
fondée non seulement sur les accords économiques mais aussi sur les valeurs humaines et éternelles :
une Europe capable de réconciliations ethniques et œcuméniques, 
prompte à accueillir l’étranger, respectueuse de toute dignité.
Donne-nous de regarder avec confiance notre devoir de susciter
t promouvoir une entente entre les peuples qui assure pour tous les continents la justice et le pain, la liberté et la paix.
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Robert Schuman reconnu "Vénérable" de l'Eglise catholique

Lire aussi : Les vertus héroïques de Robert Schuman reconnues par l'Église

 

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« Dire Europe, doit vouloir dire ouverture ». Cette phrase de Jean Paul II (Ecclesia in Europa n°111) reste emblématique de la vision de l’Eglise pour l’Europe. Une vision qui mérite d’être mieux connue et comprise aujourd’hui.

C’est parce que le projet européen est avant tout un projet de paix et de réconciliation qu’il a toujours reçu tout attention et soutien de la part de l’Église catholique. La Déclaration Schuman, qui lance en 1950 l’idée de la construction européenne, a clairement pour objectif d’éviter la guerre sur le continent européen. L’économie va être utilisée comme moyen au service de cette volonté de paix et de réconciliation. Pour Schuman, en mettant en commun la production du charbon et de l’acier, les deux matières premières qui permettaient la fabrication de l’armement, « toute guerre entre la France et l’Allemagne devient non seulement impensable, mais matériellement impossible ». Après des siècles de guerres fratricides, les pays membres de l’Union européenne bénéficient aujourd’hui d’une paix durable. Une paix qui a permis aussi la prospérité et l’établissement d’un État de droit dans des pays qui en avaient été privés.
Au fil des années, la Communauté européenne s’est élargie et s’est dotée de nouvelles institutions. Aujourd’hui, l’Union européenne avec ses 28 membres est un édifice complexe et souvent critiqué pour sa technocratie, son éloignement des préoccupations des peuples, la prédominance des questions économiques au détriment des questions sociales, etc. Ces difficultés sont réelles, mais elles montrent en même temps l’importance des instances politiques pour débattre et négocier de meilleures solutions. L’Église n’ignore pas les difficultés de la construction européenne, mais Jean Paul II attire le regard des Européens bien au-delà de leurs querelles internes.
La façon dont l’Europe a réussi à surmonter ses divisions reste un cas unique dans le monde et, pour Jean Paul II, cela lui confère aussi une responsabilité unique. « Il y a une exigence à laquelle le continent doit répondre de manière positive pour que son visage soit véritablement nouveau : l’Europe ne saurait se replier sur elle-même. Elle ne peut ni ne doit se désintéresser du reste du monde ; elle doit au contraire garder pleine conscience que d’autres pays, d’autres continents, attendent d’elle des initiatives audacieuses, pour offrir aux peuples les plus pauvres les moyens de leur développement et de leur organisation sociale, et pour édifier un monde plus juste et plus fraternel » (Ecclesia in Europa n°111).
Aujourd’hui cette ouverture au monde, et même parfois l’ouverture à l’intérieur de l’Europe, font craindre une perte d’identité. Jean Paul II, bien au contraire, estime « d’une part que les différences nationales doivent être maintenues et cultivées comme le fondement de la solidarité européenne; et, d’autre part, que l’identité nationale elle-même ne se réalise que dans l’ouverture aux autres peuples et à travers la solidarité envers eux » (Ecclesia in Europa n°112).
Source : Eglise catholique en France
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POURQUOI L'EGLISE A-T-ELLE CHOISI DES SAINTS PATRONS POUR L'EUROPE ?

Les Saints sont ceux qui ont, pendant leur vie terrestre, noué une telle amitié avec Dieu qu’ils ont réussi à donner à voir quelque chose de l’amour de Dieu autour d’eux. En ce sens, ils sont un exemple et une source d’inspiration pour beaucoup d’autres personnes. Il est dans la grande tradition de l’Eglise catholique de mettre certaines activités ou territoires sous la protection particulière d’un(e) Saint(e). Cela permet aux chrétiens de s’appuyer sur son exemple concret et sa prière d’intercession dans leurs efforts pour construire un monde plus juste et plus digne. C’est en ce sens que l’Eglise a choisi des saints patrons européens, dont la sainteté s’est exprimée dans des circonstances historiques et dans un contexte géographique qui les rendent particulièrement significatifs pour le continent européen.

Les co-patrons de l’Europe sont aujourd’hui au nombre de six : Saint Benoît, proclamé patron de l’Europe par Paul VI en 1964, saint Cyrille et Méthode proclamés co-patrons en 1980 par Jean-Paul II et trois saintes proclamées co-patronnes de l’Europe en 1999 par Jean-Paul II : sainte Brigitte de Suède, sainte Catherine de Sienne et sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein).

Paul VI présentera ainsi les raisons du choix de Benoît : « Messager de paix, fondateur de la vie monastique en Occident… Lui et ses fils avec la Croix, le livre et la charrue, apporteront le progrès chrétien aux populations s’étendant de la Méditerranée à la Scandinavie, de l’Irlande aux plaines de Pologne ». Soucieux de l’unification de ce qu’il appelait les deux poumons de l’Europe, Jean-Paul II proposa comme co-patrons de l’Europe, Cyrille et Méthode, pionniers de l’évangélisation de l’Orient. Inventeurs de l’alphabet cyrillique, ils traduiront la Bible en slavon et seront les acteurs de l’inculturation de l’Evangile au monde slave.

Jean-Paul II a aussi voulu que soit reconnue la contribution des femmes à l’Europe. Avec sainte Brigitte de Suède (1303-1373), cette femme du Nord qui fut mère de famille avant de fonder l’Ordre du Très Saint Sauveur, c’est l’importance du lien oecuménique qui est soulignée. En sainte Catherine de Sienne (1347-1380), tertiaire dominicaine, c’est son engagement inlassable dans la résolution de multiples conflits qui déchiraient tant la société que l’Eglise de son temps qui est mis en valeur. Servir la communion fut l’idéal qui inspira sa vie.

Enfin, avec sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (1891-1942), carmélite d’origine juive qui mourut à Auschwitz, c’est « d’une part, la protestation élevée contre toutes les violations des droits fondamentaux de la personne ; d’autre part, le gage de la rencontre renouvelée entre juifs et chrétiens » qui sont ainsi mis en lumière. « Déclarer Edith Stein co-patronne de l’Europe signifie déployer sur l’horizon du vieux continent un étendard de respect, de tolérance, d’accueil, qui invite hommes et femmes à se comprendre et à s’accepter au-delà des diversités de race, de culture et de religion, afin de former une société vraiment fraternelle ». (Jean-Paul II).

Source : Eglise catholique en France