30 juillet - 17ème dimanche du temps ordinaire - "Le Royaume des Cieux est comparable à un filet que l'on jette dans la mer ..." — Paroisse de Gray

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30 juillet - 17ème dimanche du temps ordinaire - "Le Royaume des Cieux est comparable à un filet que l'on jette dans la mer ..."

"Les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes " (Matthieu 13, 49)

DIMANCHE 30 JUILLET - 10h00 - MESSE - BASILIQUE NOTRE DAME

CLÉS DE LECTURE DIMANCHE 30 JUILLET 2023 (PRIONS EN ÉGLISE)

Trouver son trésor.
Il n’y a pas de parcours prescrit pour trouver Dieu, sa sagesse et son royaume.
Mais une fois qu’on les a trouvés, la joie est tellement intense qu’on fera tout, désormais, pour conserver ce trésor et le faire fructifier.
 

 

PREMIÈRE LECTURE | 1 Rois 3, 5. 7-12
La scène d’une apparition divine est une grande première dans la jeune histoire de la monarchie en Israël. D’emblée, Dieu se montre généreux envers Salomon : « Demande ce que je dois te donner. » Le nouveau roi se fait humble devant Dieu : il se sait inexpérimenté et il anticipe les défis qu’il devra surmonter pour gouverner « un peuple si nombreux ». Mais il a l’humilité de demander à Dieu de lui donner les qualités requises et non la fortune et la gloire, « un cœur attentif » aux besoins et aux requêtes de son peuple et la capacité de « discerner le bien et le mal ». Cette prière plaît à Dieu à un point tel qu’il donne au roi une sagesse et une intelligence du cœur qui feront de Salomon le plus grand des sages de l'histoire d'Israël

Lecture du premier livre des Rois (3, 5.7-12)
« Tu m’as demandé le discernement »
En ces jours-là, à Gabaon, pendant la nuit, le Seigneur apparut en songe à Salomon. Dieu lui dit : « Demande ce que je dois te donner. » Salomon répondit : « Ainsi donc, Seigneur mon Dieu, c’est toi qui m’as fait roi, moi, ton serviteur, à la place de David, mon père ; or, je suis un tout jeune homme, ne sachant comment se comporter, et me voilà au milieu du peuple que tu as élu ; c’est un peuple nombreux, si nombreux qu’on ne peut ni l’évaluer ni le compter. Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal ; sans cela, comment gouverner ton peuple, qui est si important ? »
Cette demande de Salomon plut au Seigneur, qui lui dit : « Puisque c’est cela que tu as demandé, et non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de tes ennemis, mais puisque tu as demandé le discernement, l’art d’être attentif et de gouverner, je fais ce que tu as demandé : je te donne un cœur intelligent et sage, tel que personne n’en a eu avant toi et que personne n’en aura après toi. »
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PSAUME | Psaume 118
Dans le psaume 118 (119), la longueur et la virtuosité du procédé littéraire basé sur les vingt-deux consonnes de l’alphabet hébreu relèvent d’avantage de l’exercice académique que de la prière spontanée. L’ensemble se veut une méditation pour ainsi dire exhaustive sur la Loi et la parole du Seigneur. Or, quand on se permet une incursion, au hasard des différentes avenues proposées par les psalmistes, on se rend compte qu’il y est fortement question du bonheur, des délices, de la consolation, des merveilles que la Loi et la parole du Seigneur procurent et de l’amour qu’elles inspirent. On est loin d’un légalisme étouffant.

Psaume 118 (119)

Refrain: De quel amour j’aime ta loi, Seigneur !
Mon partage, Seigneur, je l’ai dit, c’est d’observer tes paroles.
Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche, plus qu’un monceau d’or ou d’argent. 
Que j’aie pour consolation ton amour selon tes promesses à ton serviteur !
Que vienne à moi ta tendresse, et je vivrai : ta loi fait mon plaisir. 
Aussi j’aime tes volontés, plus que l’or le plus précieux.
Je me règle sur chacun de tes préceptes, je hais tout chemin de mensonge. 
Quelle merveille, tes exigences, aussi mon âme les garde !
Déchiffrer ta parole illumine, et les simples comprennent. 
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DEUXIÈME LECTURE | Romains 8, 28-30
Paul nous parle de l’ampleur du projet que Dieu a conçu « d’avance », c’est-à-dire de toute éternité, pour tous ceux qui l’aiment. L’histoire du salut est celle d’une prévenance singulière de la part de Dieu. Elle comprend toute une série d’actions qui s’imbriquent l’une dans l’autre : connaissance, prédestination, justification, glorification. Paul emploie une série de mots grecs composés d’un préfixe marquant la préséance absolue de la grâce. Du même souffle, il rappelle aussi que la vie chrétienne est configuration « à l’image [en grec : à l’icône] du Fils ». Pareille configuration élève les croyants au statut de frères ou sœurs du Christ.

Lectue de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (8, 28-30)
« Il nous a destinés d’avance à être configurés à l’image de son Fils »
Frères, nous le savons, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour. Ceux que, d’avance, il connaissait, il les a aussi destinés d’avance à être configurés à l’image de son Fils, pour que ce Fils soit le premier-né d’une multitude de frères. Ceux qu’il avait destinés d’avance, il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés, il en a fait des justes ; et ceux qu’il a rendus justes, il leur a donné sa gloire.
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ÉVANGILE | Matthieu 13, 44-52

Les deux premières paraboles ont une thématique très semblable : la découverte d’un bien précieux (trésor ou perle de grande valeur) fait renoncer à tout ce que l’on possède pour jouir de ce grand bien. La troisième parabole a sa propre thématique, celle du filet rempli de poissons, bons ou mauvais, et dont les pêcheurs doivent faire le partage une fois sur le rivage. Ainsi en sera-t-il au jugement dernier, alors que les anges sépareront « les méchants du milieu des justes ». La conclusion que Jésus donne à son discours vaut en quelque sorte pour toutes les paraboles. Les paraboles de Jésus sont, en effet, un trésor inépuisable pour tout « disciple du royaume des Cieux », qui saura en tirer « du neuf et de l’ancien ».

Évangile de saint Matthieu (13, 44-52)
« Il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ »
En ce temps-là, Jésus disait à la foule ces paraboles : « Le royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ.
Ou encore : Le royaume des Cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle.
Le royaume des Cieux est encore comparable à un filet que l’on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons. Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. Ainsi en sera-t‑il à la fin du monde : les anges sortiront pour séparer les méchants du milieu des justes et les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. »
« Avez-vous compris tout cela ? » Ils lui répondent : « Oui. » Jésus ajouta : « C’est pourquoi tout scribe devenu disciple du royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien. »
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LE TRÉSOR DE LA SAGESSE
Commentaire du dimanche, Anne Da, xavière, Prions en Église

Au cœur de la nuit, Dieu prend l’initiative d’un dialogue avec le roi Salomon : « Demande ce que je dois te donner. » Il ouvre à Salomon un espace de liberté pour exprimer le vrai désir de son cœur. Comment ne pas s’émerveiller de la réponse de Salomon : « Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal » ? On entend combien le roi est ajusté à la mission reçue de prendre soin du bien du peuple. Salomon ne demande rien d’autre pour lui-même qu’une sagesse qui est un don de Dieu pour accomplir la mission qu’il a héritée de son propre père, David. Salomon s’inscrit dans une histoire, celle du peuple élu, et rend grâce au Seigneur d’avoir accordé à David « la loyauté, la justice et la droiture de cœur » (1 R 3, 6).Salomon s’appuie sur la relation tissée entre son père David et le Seigneur et s’engage à en vivre. En demandant le discernement, l’art d’être attentif et de gouverner, il reçoit un cœur intelligent et sage. Il a préféré la sagesse aux biens de ce monde en vue d’aider les hommes et les femmes de son royaume à vivre selon le cœur de Dieu en choisissant le bien. La parabole du trésor caché dans le champ résonne avec cette sagesse du roi Salomon. L’homme qui achète le champ lui ressemble. Il ne garde rien de ce qu’il a pour posséder le trésor caché dans le champ.
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LE COEUR QUI PLAÎT À DIEU
Méditation biblique, 1er livre des Rois 3, 5;7-12, Marie-Laure Durand, bibliste, Prions en Église

Le temps de l’observation
L’existence suppose de prendre des décisions. Quand Dieu s’adresse à Salomon pour lui demander ce qu’il désire, ce qui lui manque, Salomon demande un cœur capable de faire la différence. Il ne désire pas une situa­tion, des objets, le bonheur. Il ne souhaite pas posséder quelque chose en particulier. Il souhaite un mouvement, une aptitude, une mise à ­niveau de son être qui lui permette de discerner dans les situations de sa vie qui se présenteront. Dans le langage biblique, Salomon nomme ce discernement d’un nom très poétique, « un cœur attentif ». En hébreu, l’expression employée est celle d’un « cœur qui écoute ». Par ces mots, Salomon ne demande pas une ouïe plus performante ou une capacité de se concentrer plus forte. Il demande que ce qui représente son intériorité, le siège de la réflexion et du sentiment soit en capa­cité de comprendre l’autre, de percevoir dans la finesse ce qu’il ­raconte du monde.

Le temps de la méditation
Salomon a tout compris. Il a compris que la gouvernance ne se construit pas sur la puissance ou l’obéissance. Il sait que respecter le peuple dont il est au service demande infiniment de délicatesse. Si ce roi a une réputation de sagesse, ce n’est donc pas parce qu’il serait prudent, intelligent ou érudit, mais parce qu’il fait de l’écoute le cœur de son action et de sa présence au monde. Il sait que cette ouverture aux autres est la seule façon de comprendre ce qui se joue, dans une situation, pour chacune des personnes concernées, absentes ou présentes. Dieu ne peut pas dire non à une telle requête. À plusieurs reprises, Dieu demande au peuple hébreu d’écouter. Il y a fort à parier que le royaume de Dieu n’est accessible que dans et par ce cœur qui écoute le monde. Car s’il est possible de tout vendre pour acheter une perle en particulier, seule l’écoute permet de savoir ce qu’est une perle précieuse.