En septembre, le pape François nous invite à prier pour l'abolition de la peine de mort — Paroisse de Gray

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En septembre, le pape François nous invite à prier pour l'abolition de la peine de mort

Dans son intention de prière pour le mois de septembre, le Souverain pontife invite à prier pour l’abolition de la peine de mort. A la lumière de l’Evangile, la peine de mort est inadmissible, rappelle-t-il.

Représentatives des grands défis de notre temps et de l’attention que le souverain pontife y porte, les intentions de prière chères au pape sont confiées chaque mois à tous les chrétiens du monde à travers le réseau mondial de prière, érigé en fondation vaticane le 17 décembre dernier. Un réseau impliquant plus de 35 millions de catholiques dans 98 pays, qui a gagné en visibilité ces dernières années grâce à la “Vidéo du Pape”. Dans un « monde d’indifférence », ce dernier nous invite en effet à exercer notre responsabilité dans la société et dans l’Eglise, au service du bien commun.

« Prions pour que la peine de mort,
qui porte atteinte à l’inviolabilité et à la dignité de la personne,
soit abolie dans la législation de tous les pays du monde. »
Pape François

 

 

Le Pape François se félicite que le rejet de la peine de mort se répande dans le monde, ce que l’Église considère comme « un signe d’espérance ». 
Selon les chiffres des Nations unies, rapporte le Réseau mondial de prière du Pape, promoteur de la vidéo mensuelle, quelque 170 États ont aboli la peine de mort ou suspendu les exécutions, mais elle est toujours appliquée dans 55 pays du monde. Si les prédécesseurs de François s’y étaient déjà opposés, celui-ci « est allé plus loin », rappelle le réseau, en approuvant, en 2018, un nouveau paragraphe du Catéchisme (n. 2267) condamnant clairement l’usage de la peine capitale. (Source : Vaticannews)

Voici la transcription des paroles du Pape François: 

« Chaque jour, de plus en plus de personnes dans le monde disent NON à la peine de mort. Pour l’Église, c’est un signe ’espérance. D’un point de vue juridique, elle n’est pas nécessaire.La société peut réprimer efficacement le crime sans priver définitivement celui qui l’a commis de la possibilité de se racheter.
Il doit toujours y avoir une fenêtre d’espoir dans chaque condamnation.
La peine capitale n’offre pas de justice aux victimes, mais elle encourage au contraire la vengeance. Et cela empêche toute possibilité de réparer une éventuelle erreur judiciaire.
D’autre part, moralement, la peine de mort est inadéquate. Elle détruit le don le plus important que nous ayons reçu : la vie. N’oublions pas que, jusqu’au dernier moment, une personne peut se convertir et peut changer. 
Et, à la lumière de l’Évangile, la peine de mort est inadmissible. Le commandement «tu ne tueras point» concerne aussi bien l’innocent que le coupable.
J’appelle donc toutes les personnes de bonne volonté à se mobiliser pour obtenir l’abolition de la peine de mort dans le monde entier.»

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LA POSITION DE L'ÉGLISE CONCERNANT LA PEINE DE MORT

De Jean-Paul II à Benoît XVI, les papes se sont fermement prononcés contre le recours à la peine capitale de la part des gouvernements au cours des dernières décennies. Le Pape François est allé plus loin en approuvant, en 2018, un nouveau paragraphe du Catéchisme dans lequel il condamne clairement la peine capitale et exprime l’engagement de l’Église envers son abolition totale.

Dans la vidéo de ce mois-ci, qui intervient à un moment marqué par de nouvelles condamnations à mort et exécutions dans différentes parties du monde, le Pape François lance un appel non seulement aux chrétiens, mais également à toutes les personnes de bonne volonté. Il réaffirme que « la peine capitale n’offre pas de justice aux victimes, mais elle encourage la vengeance ». Sur le plan moral, elle est inadéquate car elle « détruit le don le plus important que nous ayons reçu : la vie ». Enfin, « à la lumière de l’Évangile, la peine de mort est inadmissible : le commandement « tu ne tueras point » concerne aussi bien l’innocent que le coupable ». En outre, il existe d’autres raisons pour rejeter la peine de mort : les éventuelles erreurs judiciaires et le fait que « jusqu’au dernier moment, une personne peut se convertir et peut changer ». « Toujours, dans chaque condamnation, il doit y avoir une fenêtre d’espoir », nous rappelle François.

Le Père Frédéric Fornos S.J., Directeur international du Réseau Mondial de Prière du Pape, a ainsi commenté cette intention : « Ce mois-ci, François nous invite à prier pour l’abolition de la peine de mort, en réitérant ce qu’il a dit dans Fratelli tutti et précisé dans le Catéchisme de l’Église catholique : « L’Église est déterminée à proposer son abolition partout dans le monde ». Pourquoi ? Parce que, même au dernier moment, une personne peut se convertir, elle peut reconnaître ses crimes et changer. La peine capitale, en revanche, revient à se mettre à la place de Dieu. Avec cette sentence, l’on détermine qu’une personne ne pourra jamais changer, ce que nous ignorons. En ce mois de septembre, le Pape nous invite à prier et à nous mobiliser afin de soutenir concrètement les associations et organisations qui luttent en faveur de l’abolition de la peine de mort ».

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L’abolition de la peine de mort se justifie par la dignité de la personne quelles que soient les horreurs que celle-ci a pu commettre. Cette dignité est inscrite dans l’être même. Tous les humains la partagent ensemble au titre de leur commune existence. Les actes mauvais commis défigurent cette dignité ; ils ne l’enlèvent pas. Avec la grâce et l’influence bénéfique de voisins, quelqu’un peut toujours se détourner de sa conduite mauvaise.

La société doit prendre des mesures pour protéger la population des personnes dangereuses, pour les individus ou pour l’ordre social. Elle doit les empêcher de commettre des crimes. Mais la peine de perpétuité incompressible ressemble à une peine de mort lente. La société décide que pour cette personne, il n’y a pas d’espoir d’amendement. Quel jugement ! Prononcer de longues peines de prison est parfois nécessaire. Mais le souci de la dignité et de la réinsertion doivent être au cœur de l’incarcération. Prier à cette intention, c’est donc aussi prier pour les conditions de vie des détenus.

Le désir de vengeance est tapi au cœur de chacun. L’Écriture avait donné comme repère : « Œil pour œil, dent pour dent » (Lv 24,20). Elle mettait une limite à la vengeance, elle qui n’en supporte pas. Ce principe déjà utopique, Jésus le pousse au bout de sa logique : « Et moi je vous dis de ne pas tenir tête au méchant » (Mt 5,38). En lieu de vengeance, il prône un travail à faire sur soi. Bien sûr, cette parole ne supprime pas la nécessité de la justice. Ce n’est pas la victime qui l’exerce directement. Le tribunal évalue et décide, non selon la passion, mais selon la loi et dans les limites de sa compétence. La victime doit pouvoir entendre que la loi la protège.

Si quelqu’un a donné la mort, il semblerait légitime de pouvoir envisager de la lui donner en retour. Les arguments en faveur de l’abolition de la peine de mort buttent sur cette logique. Cette manière de penser ne tient pas compte du principe d’inviolabilité de la personne : nul ne peut mettre la main sur la vie de l’autre. Il faut tenir ceci dans toutes les circonstances de la vie. Et ce n’est pas parce que quelqu’un a ôté la vie que la réciproque serait légitime. Ce serait adopter un principe de médiocrité généralisée qui ne reconnaît plus la valeur de toute vie, à commencer par la sienne. Dans ces circonstances, il faut consentir à un sursaut d’humanité qui oppose un non catégorique à la vengeance.

Prier pour l’abolition de la peine de mort conduit à élargir sa prière au respect inconditionnel de la vie, la sienne comme celle des autres. C’est s’engager sur un chemin de croissance en humanité. Que le Seigneur nous vienne en aide !

Daniel Régent sj, directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France