13 décembre - Messe traditionnelle pour la "prospérité de la France" — Paroisse de Gray

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13 décembre - Messe traditionnelle pour la "prospérité de la France"

Selon la tradition, une messe « pour la prospérité de la France » est célébrée chaque année le 13 décembre, jour de la fête de sainte Lucie et jour anniversaire de la naissance d’Henri IV (1589–1610).
Cette messe trouve ses racines dans le dialogue qui a repris en 1604 entre le Royaume de France et le Saint-Siège après les guerres de religion. A cette époque, Henri IV, roi de France, avait voulu célébrer cet événement en faisant don au Latran de l’abbaye de Clairac (Lot-et-Garonne) et de ses revenus. En échange, le roi s’était vu remettre le titre de chanoine honoraire du chapitre de la basilique.

Rome, 13 décembre 1604.
En cette belle matinée hivernale, les orgues de la basilique Saint-Jean-de-Latran retentissent. L’intérieur est bondé et l’encens embaume jusqu’au dehors. Les chanoines s’avancent et le chœur accompagne leur marche. Aujourd’hui, la première messe pour la prospérité du royaume de France doit être célébrée. Face aux chanoines, l’assemblée prie pour le roi de France qui a permis la restauration de cette somptueuse basilique. Le chapitre a choisi la date de son anniversaire pour l’honorer durant cette cérémonie.

En réalité, depuis plus d’un siècle la France regarde avec bienveillance cette basilique si importante pour l’histoire chrétienne. En 1210, alors que l’Église catholique traverse une crise profonde, François d’Assise apparaît en songe au Pape de l’époque, Innocent III, en train de soutenir le Latran sur le point de s’écrouler… Depuis 320 et la pose de sa première pierre par Constantin, la basilique a par ailleurs physiquement tout enduré : pillages à répétition, deux tremblements de terre et deux incendies ! Au XVe siècle, elle est dans un triste état. On envisage de la reconstruire.

Comme d’autres princes catholiques, le roi de France Louis XI souhaite alors faire don à Saint-Jean-de-Latran des revenus de l’abbaye de Clairac (Lot-et-Garonne). Mais les conflits de l’époque, l’essor du protestantisme et le Concile de Trente empêchent le projet d’aboutir. Il faut attendre plus d’un siècle pour qu’Henri IV accomplisse le souhait de son prédécesseur… en 1604.

L’affectation des fonds est rétablie et en guise de remerciement, le chapitre de Saint-Jean-de-Latran décide d’honorer la France le 13 décembre, jour de l’anniversaire d’Henri IV et de la Sainte-Lucie. Le roi converti reçoit également le titre de “premier et unique chanoine honoraire de l’archibasilique”. Ce titre est encore aujourd’hui donné au chef de l’Etat français.

Source : Ateleia

LES LIENS PARTICULIERS ENTRE LA FRANCE ET LE LATRAN

Cette célébration eucharistique est une tradition qui remonte à Louis XI et Henri IV.

« Tous les deux ont fait de grandes donations à la basilique et pour les remercier, la basilique conféra à Henri IV le titre de premier et unique chanoine honoraire. Et cette tradition continue et tous les présidents français ont ce privilège – ils peuvent l'accepter ou non – d'être chanoine honoraire. Le dernier a l'avoir fait est le président Macron en 2018. Et il y a aussi cette messe annuelle, la messe pour la France, le 13 décembre parce que c'est le jour de l'anniversaire d'Henri IV » explique au diocèse de Rome Elisabeth Beton Delègue, ambassadrice de France près le Saint-Siège.

  • Une relation forte depuis des siècles

Mais ce titre dont héritent tous les chefs de l'État, qu'ils soient roi, empereur ou président, n'est pas le seul lien qui unit la France et le Saint-Siège à Rome. «L'ambassade de France près le Saint-Siège est la plus ancienne au monde», précise ainsi l'ambassadrice. Outre cette présence diplomatique, il y a une forte présence patrimoniale avec plusieurs églises dans le centre historique de Rome qui prouvent l'importance, notamment, des pèlerins originaires de différentes provinces de France, comme ceux venus de Bretagne ou de Lorraine qui possèdent leurs propres églises.

Aujourd'hui, la présence française se vérifie aussi au sein des universités pontificales et de la Curie romaine. « Même si elle diminue, elle demeure significative » reconnaît Elisabeth Beton Delègue. Du point de vue culturel, les liens sont forts et sont représentés entre autre par le centre culturel Saint-Louis qui dépend de la villa Bonaparte, siège de l'ambassade de France près le Saint-Siège. 

Messe à Lourdes du 13 décembre 2022
(Vidéo ci-dessous)


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LA FRANCE AU LATRAN, UNE SI LONGUE HISTOIRE

Le signe le plus connu, encore actuel, des liens entre la France et le Latran consiste en une cérémonie particulière, qui se déroule chaque année à Saint-Jean-de-Latran, cathédrale de l’évêque de Rome, et par là « mère de toutes les églises » du monde. C’est ici qu’est célébrée, le 13 décembre, une messe pour le bonheur et la prospérité de la France – Pro felici ac prospero statu Galliae. La date n’est pas choisie au hasard : il s’agit de l’anniversaire du roi Henri IV (1589-1610).

Cette cérémonie répond au don de l’abbaye de Clairac au chapitre de la cathédrale, en 1604. Les chanoines, reconnaissants, décident alors d’octroyer le titre de premier et unique chanoine d’honneur au chef de l’État français. Une tradition respectée depuis lors, malgré les années, les révolutions et les changements de régime.

Quant à Henri IV, sa statue en empereur romain est toujours présente dans l’enceinte de la basilique. Située un peu à l’écart, elle est dépoussiérée pour les grandes occasions telles que les visites de ses lointains successeurs républicains.

  • Charlemagne, précurseur

En réalité, Henri IV n’a fait que confirmer l’octroi des revenus de l’abbaye de Clairac. Car la décision, elle, avait été prise plus d’un siècle plus tôt, en 1482, par le roi Louis XI. Un choix qui concernait également d’autres églises de Rome, comme Saint-Pierre au Vatican, et qui s’explique par le souhait de la France de renforcer les liens entre la « fille aînée de l’Eglise » et le successeur de Pierre, après l’épisode des papes en Avignon.

es historiens remontent même à Charlemagne pour dater l’origine des bienfaiteurs français du Latran. En témoigne la niche située en face de la basilique romaine, et qui abrite une riche mosaïque. Celle-ci est la seule trace d’une des salles de l’ancien palais du pape Léon III : l’abside de la salle à manger, appelée Triclinium Leoninum. Cette mosaïque représente notamment l’empereur Charlemagne et le pape Léon III, celui-là même qui couronna l’empereur à Rome, en l’an 800.

  • Un ciborium décoré de fleurs de lys

Mais on trouve également des signes de ce lien particulier avec la France à l’intérieur de la basilique romaine, en son cœur même. Le ciborium, cette construction en forme de grand dais qui protège l’autel et un reliquaire, porte les armes fleurs-de-lysées des rois de France, juste sous la représentation du Christ. La structure a en effet été financée par le roi Charles V en 1367-1369 pour abriter deux reliques essentielles.

À cette époque, le pape Urbain V (1362-1370) tente de ramener la papauté à Rome, sans succès. Avant de mourir en Avignon, le pontife parvient cependant à se rendre dans la Ville éternelle, et trouve le temps de faire installer deux reliquaires en argent dans le ciborium du Latran. Selon la tradition, l’un contient la tête de saint Pierre, l’autre celle de saint Paul.

Ironie de l’histoire, les reliquaires en argent seront ensuite fondus pour payer le tribut exigé par un autre dirigeant français : Napoléon Bonaparte, après le traité de Tolentino en 1797 qui pille les États pontificaux.

Enfin, la cathédrale romaine contient une dernière marque de son histoire commune avec la France. Dans une petite chapelle en face de la sacristie, un monument est érigé à la gloire du roi Louis XV (1715-1774). Malgré son importance, il est méconnu puisqu’il se trouve dans une partie qui ne se visite pas.

Source : Aleteia