3 septembre - 22ème dimanche du temps ordinaire — Paroisse de Gray

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3 septembre - 22ème dimanche du temps ordinaire

"Le Fils de l'homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père" (Matthieu 16, 27)

DIMANCHE 3 SEPTEMBRE - 10h00 - MESSE - BASILIQUE NOTRE-DAME 
saint Fiacre

CLÉS DE LECTURE DIMANCHE 3 SEPTEMBRE 2023 - PRIONS EN EGLISE

La passion des prophètes
La « nouvelle alliance » annoncée par Jérémie a été réalisée par Jésus.
Ces deux grands prophètes sont animés d’une même passion pour l’annonce de la Parole.
Ils partagent aussi une même fidélité à Dieu, malgré le rejet dont ils sont l’objet.
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PREMIÈRE LECTURE | Jérémie 20, 7-9
Dès son appel initial, Jérémie savait que sa mission serait difficile. Mais Dieu lui assurait son soutien inconditionnel. Le prophète constate toutefois que l’appui de Dieu n’est pas à la hauteur des difficultés qu’il rencontre et du rejet dont il est l’objet. Jérémie accuse Dieu de l’avoir « séduit », trompé en quelque sorte. Il est victime au quotidien de railleries, d’insultes et de moqueries, et il se voit contraint d’annoncer « violence et dévastation », alors que la ville de Jérusalem est menacée de toutes parts. Mais le « feu » et la passion qui brûlent en lui en feront, au plus fort de l’épreuve, un grand semeur d’espérance et le visionnaire d’une nouvelle alliance.

Lecture du livre du prophète Jérémie (20, 7-9)
Seigneur, tu m’as séduit, et j’ai été séduit ; tu m’as saisi, et tu as réussi. À longueur de journée je suis exposé à la raillerie, tout le monde se moque de moi. Chaque fois que j’ai à dire la parole, je dois crier, je dois proclamer : « Violence et dévastation ! » À longueur de journée, la parole du Seigneur attire sur moi l’insulte et la moquerie. Je me disais : « Je ne penserai plus à lui, je ne parlerai plus en son nom. » Mais elle était comme un feu brûlant dans mon cœur, elle était enfermée dans mes os. Je m’épuisais à la maîtriser, sans y réussir.
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PSAUME | Psaume 62
Le psalmiste utilise l’image de la soif pour décrire l’ardeur et l’intensité de son désir de Dieu. Un désir d’autant plus intense que Dieu semble être lointain. Le psalmiste se décrit en effet comme « une terre aride, altérée, sans eau ». Il vit une période de désert spirituel et ressent une certaine nostalgie par rapport au sanctuaire. Sa prière va cependant au-delà de la nostalgie et se change rapidement en une magnifique profession de foi : « Ton amour vaut mieux que la vie. » Dès lors, l’avenir s’annonce radieux ; le psalmiste sait qu’il peut bénir et louer Dieu de nouveau et lui réaffirmer son attachement le plus profond. 

Psaume 62 
Refrain: Mon âme a soif de toi, Seigneur, mon Dieu !
Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi ;
après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau. 
Je t’ai contemplé au sanctuaire, j’ai vu ta force et ta gloire.
Ton amour vaut mieux que la vie : tu seras la louange de mes lèvres ! 
Toute ma vie je vais te bénir, lever les mains en invoquant ton nom.
Comme par un festin je serai rassasié ; la joie sur les lèvres, je dirai ta louange. 
Oui, tu es venu à mon secours : je crie de joie à l’ombre de tes ailes.
Mon âme s’attache à toi, ta main droite me soutien

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DEUXIÈME LECTURE | Romains 12, 1-2
Ces deux versets servent d’introduction à l’ensemble du chapitre 12, véritable manuel de spiritualité chrétienne. Paul se fait ici très convaincant au nom de « la tendresse de Dieu » et de sa « volonté » : Dieu demande aux croyants de viser la perfection. Cela suppose le refus d’un « modèle » basé sur l’air du temps (le « monde »), et l’adhésion à une nouvelle « façon de penser », inspirée par l’Évangile du Christ. On trouvera d’ailleurs dans le reste de ce chapitre 12 des échos au sermon sur la montagne ainsi qu’un vibrant appel à imiter le Christ, notamment en souhaitant du bien à ceux qui nous font du mal et en triomphant du mal par le bien.

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (12, 1-2)
Je vous exhorte, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte. Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait.
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ÉVANGILE | Matthieu 16, 21-27
Si les disciples ont été témoins des nombreux miracles de Jésus, s’ils ont entendu son sermon sur la montagne et ses paraboles, ils n’ont pas percé son mystère. Pierre ne veut rien entendre des souffrances à venir que Jésus évoque et se permet de faire « de vifs reproches » à son Maître. Dans ses pensées tout humaines, Pierre ne peut imaginer qu’un Messie puissant et victorieux. C’est au tour de Jésus de rabrouer Pierre et de rappeler à ses disciples qu’eux aussi doivent passer par le renoncement à leur propre vie et par la Croix. Le suivre jusqu’au bout et jusque dans le don de sa propre vie par amour pour les autres et pour Dieu, il n’y a pas d’autre manière d’être disciple de Jésus.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (16, 21-27)
En ce temps-là, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. » Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera. Quel avantage, en effet, un homme aura-t?il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t?il donner en échange de sa vie ? Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. »
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À CHACUN SA CROIX

Commentaire du dimanche, Emmanuel Schwab, recteur du sanctuaire de Lisieux, Prions en Église

« Conduis-nous, par sa passion et par sa croix, à la gloire de sa résurrection. » C’est ainsi que prie celui qui ­récite l’Angélus, en s’adressant à Dieu notre Père. Par ailleurs, une hymne proposée au commun des vierges du bréviaire francophone s’exprime ainsi : « Vous savez bien le poids de nos échecs. Et la souffrance qui refuse la croix. » Ces deux éléments de la prière de l’Église éclairent l’évangile de ce dimanche. La perspective de la croix nous pousse souvent à nous écrier avec Simon-Pierre : « Dieu nous en garde, Seigneur ! » Mais si nous regardons bien, la passion et la croix de Jésus sont le chemin qui le conduit à la plénitude de la vie. Comme des spéléologues pris au piège des eaux souterraines qui montent et qui sauraient que leur seule porte de sortie serait de ramper par un étroit goulet de plusieurs mètres de long pour parvenir à la surface, en Jésus, nous contemplons que le chemin menant à la vie de la résurrection passe par la passion et par la croix. Nos vies ne sont pas épargnées par la souffrance. Impossible en ce monde d’y échapper. Mais dans cette souffrance, l’homme peut accueillir la croix… ou pas. C’est-à-dire, pour reprendre les mots de saint Paul, « présenter [notre] corps – [notre] personne tout entière –, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu ». Ou, pour le dire autrement, continuer, dans la souffrance, de croire, d’espérer et d’aimer.
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SE LAISSER TRANSFORMER

Méditation biblique - Lettre de saint Paul aux Romains 12, 1-2
Emmanuelle Billoteau, ermite, Prions en Eglise

Le temps de l’observation
Paul n’a cessé d’évoquer l’amour gratuit de Dieu pour une humanité qui s’est éloignée de lui. Un amour qui éveille le désir d’une réponse, ­laquelle est motivée par cette finalité : « plaire » à Dieu. Il ne s’agit pas là d’une morale du devoir mais de l’amour qui naît d’un émerveillement et de cette confusion qu’engendre la conscience d’être aimé. Cette réponse consiste à ne pas « prendre pour modèle le monde présent », ses valeurs centrées sur l’avoir, le pouvoir, le paraître, la satisfaction des pulsions et l’instrumentalisation de soi et d’autrui. Elle consiste aussi à se transformer dans la façon d’évaluer la réalité et à acquérir ainsi le discernement. Ce qui revient à laisser le champ libre à l’Esprit et à collaborer à son action. Si le terme de « sacrifice » nous gêne, arrêtons-nous aux deux adjectifs qui lui sont accolés : « vivant, saint ». Voilà qui fait écho au livre du Deutéronome : « Aimer le Seigneur de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa force » (Dt 6, 5).

Le temps de la méditation
Notre méditation peut nous porter vers l’unification de nos forces vives. S’offrir à Dieu sur le simple plan du faire n’est pas suffisant, pas plus que de s’offrir dans les seuls moments de prière et d’adoration. Lui rendre un culte suppose l’investissement de tout notre être et dans toutes les dimen­sions de notre vie. Nous sommes également incités à décou­vrir que ce qui plaît à Dieu peut aussi nous plaire. Comme le psalmiste, nous pouvons trouver notre joie dans la voie de ses volontés : ­volonté de vie, de fructification de nos talents, avec ce que cela ­implique de purifications et de choix, lesquels ne vont pas sans renoncements. Enfin, nous pouvons-nous ­demander si nous vivons vraiment sous le regard de Dieu, si nous poursuivons un idéal du moi ou si nous cherchons à donner une réponse ajustée, libre et dilatante : « Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? » (Ps 115, 12).