28 août - 22ème dimanche du temps ordinaire - "Il relève les humbles" — Paroisse de Gray

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28 août - 22ème dimanche du temps ordinaire - "Il relève les humbles"

SAGESSE DE L'HUMILITE.
Aux yeux de Dieu et pour le service de nos frères, la sagesse consiste à rester humbles et à penser en premier lieu aux plus pauvres, aux exclus. Vivons une réelle charité, et le reste nous sera donné par surcroît. Si nous nous abaissons comme le Christ, avec lui nous serons relevés. (Prions en Eglise)

DIMANCHE 28 AOÛT - 10h00 - MESSE À LA BASILIQUE

LECTURE DU LIVRE DE BEN SIRA LE SAGE (3, 17-18. 20. 28.29)
« Il faut t’abaisser : tu trouveras grâce devant le Seigneur »
Mon fils, accomplis toute chose dans l’humilité, et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur. Plus tu es grand, plus il faut t’abaisser : tu trouveras grâce devant le Seigneur. Grande est la puissance du Seigneur, et les humbles lui rendent gloire. La condition de l’orgueilleux est sans remède, car la racine du mal est en lui. Qui est sensé médite les maximes de la sagesse ; l’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute.

ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (14, 1. 7-14)
Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient. Jésus dit une parabole aux invités lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places, et il leur dit : « Quand quelqu’un t’invite à des noces, ne va pas t’installer à la première place, de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi. Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendra te dire : “Cède-lui ta place” ; et, à ce moment, tu iras, plein de honte, prendre la dernière place. Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira : “Mon ami, avance plus haut”, et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi. En effet, quiconque s’élève sera abaissé ; et qui s’abaisse sera élevé. »
Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
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ÊTRE INVITÉ : PAS SI SIMPLE !
Commentaire de Pierre-Yves Pecqueux, prêtre eudiste, Prions en Église

Ceux qui connaissent la frustration de ne recevoir aucune invitation ou d’être empêchés de se rendre à l’une d’elles liront et recevront ce texte de l’évangile de Luc comme une chance nouvelle. À la réception d’une invitation, sachons nous comporter de telle façon qu’elle soit reçue avec une joie renouvelée et ouvre à des attitudes inhabituelles ! D’autant que la période du Covid-19 a été source de ces frustrations, avec tant de suppressions de rencontres et de visites, sans compter la réalité des solitudes prolongées. Les deux paraboles nous mettent face à d’autres questions. Ce qui est en jeu n’est pas tant la recherche ou non de la première place, mais bien l’attitude de disponibilité du cœur et celle à adopter pour être digne de celui qui invite. Humilité et disponibilité pour entrer en relation et dans le projet de l’invitant. Que chacun puisse trouver sa place sans s’interroger sur ce qu’il aura à rendre. Une dynamique de la gratuité de la rencontre qui rejaillit sur tous les invités. Les deux histoires racontées par Jésus n’ont rien d’irréel, elles s’enracinent dans les pratiques quotidiennes. Elles ouvrent à de nouvelles façons de concevoir la réponse à une invitation et à la compréhension des intentions habitant celui qui invite. Regards nouveaux sur les attitudes d’un peuple nouveau, d’un peuple de frères, d’un peuple du partage où les prérogatives, les hiérarchies s’effacent devant la fraternité à mettre en œuvre dans les pratiques relationnelles. La fin de l’été et la rentrée toute proche offrent bien des occasions de convivialités renouvelées et certainement évangéliques : tables ouvertes, buffets de l’amitié, fêtes des voisins… 

Que provoque en moi la réception d’une invitation ?
Quelles sont mes intentions quand je veux envoyer des invitations et qui sont mes invités ? 

Pierre-Yves Pecqueux, prêtre eudiste, Prions en Église
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LA PLACE DE L'HUMBLE

Le temps de la préparation
« Mon fils, accomplis toute chose dans l’humilité, et tu seras aimé plus qu’un bienfaiteur. » (Si 3, 17) 
Le temps de l’observation
« En effet, quiconque s’élève sera abaissé ; et qui s’abaisse sera élevé. » Cette phrase d’une grande portée spirituelle, étonnamment, arrive ici comme une sagesse illustrant une question de place dans un banquet de noces. Elle concerne un invité qui, s’étant octroyé une place qui ne lui revenait pas, se voit demander de reculer de quelques rangs. Comme le dit Jésus, la situation est embarrassante pour la personne délogée sous le regard des autres. De quoi cet homme doit-il avoir honte ? D’avoir eu le culot de prendre une place qui ne lui revenait pas, c’est-à-dire d’avoir été sans-gêne en s’étant moqué des places et des rôles de chacun ? A-t-il honte de s’être cru plus important qu’il n’était ? Ou encore, doit-il avoir honte d’être ainsi littéralement « remis à sa place » devant tout le monde ? Dans tous les cas, se tromper à ce point de conduite révèle un certain nombre de dysfonctionnements dans le rapport aux autres et la place accordée à l’ego.
Le temps de la méditation
Jésus tire de cette situation une sentence qui dépasse largement des questions de préséance dans un banquet de noce. La situation est imagée et concrète mais ce n’est pas une simple loi de l’agir social ou une règle de politesse dont il est question ici. À travers elle, il dévoile au contraire une des lois les plus mystérieuses de la profondeur humaine. Ce constat au détour d’une question de plan de table énonce en fait une règle cosmique et universelle. Pour l’être humain, la loi du plus fort ne fonctionne qu’un temps. Les passages en force et les prises de pouvoir ne mènent pas à une vie durable et paisible. L’imposture ne tient pas. Jésus enseigne que tout être humain est appelé à vivre d’une autre logique. « Qui s’abaisse sera élevé. » Ces quelques mots racontent cette autre vérité cachée dans nos cœurs. Jésus incarnera dans sa vie, enseignera par ses paroles et témoignera par son abaissement et sa résurrection de la puissance de cette autre vision de la réalité.

Marie-Laure Durand, bibliste, Prions en Église