16 juillet - 15ème dimanche du temps ordinaire - La parabole du semeur — Paroisse de Gray

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16 juillet - 15ème dimanche du temps ordinaire - La parabole du semeur

Célébrer avec toute la Création. nous est devenu plus familier depuis Laudato si'. Le Seigneur lui-même, dans ses paraboles, a souvent recours aux éléments de la nature pour parler de l'Alliance du Père. Que la "parabole du semeur" nous aide à rendre grâce à celui qui féconde la terre et à devenir nous-mêmes de "bonnes terres" pour sa Parole. (Prions en Eglise)

DIMANCHE 16 JUILLET - 10h00 - MESSE - BASILIQUE NOTRE-DAME

CLÉS DE LECTURE DIMANCHE 16 JUILLET 2023 (PRIONS EN ÉGLISE)

Le divin semeur
Les lectures du jour parlent de fécondation de la terre et de fécondité de la parole de Dieu.
Bénédictions et largesses divines s’y conjuguent avec l’effort humain pour procurer à l’homme la nourriture du corps et de l'âme


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PREMIÈRE LECTURE | Isaïe 55, 10-11
Pour consoler les exilés et les exhorter à la conversion, le prophète Isaïe sait utiliser des images efficaces. Il emploie ici la double image de la pluie et de la neige qui fécondent la terre. Ainsi en va-t-il de la parole de Dieu qui descend du ciel, elle aussi, et qui produit immanquablement des fruits. C’est dire que tous les magnifiques oracles de salut rassemblés dans ce deuxième livret d’Isaïe (chapitres 40 – 55) vont s’accomplir : joie, paix et justice resplendiront de nouveau à Jérusalem.

Lecture du livre du prophète Isaïe (55, 10-11)
« La pluie fait germer la terre »
Ainsi parle le Seigneur : « La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. »
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PSAUME | Psaume 64
Le psalmiste s’extasie devant l’abondance et la munificence des bienfaits que Dieu prodigue à la terre et à ses habitants. Ce dernier tiers du psaume est consacré exclusivement à la bénédiction que sont les pluies et autres sources d’eau que le Créateur ne cesse de dispenser à la terre. Le titre du psaume porte la mention de « chant » et donne à penser qu’il aurait servi à une antique fête liturgique des semailles et des moissons. Mais la portée du psaume est universelle : « la terre » que Dieu « visite » est bien celle que Dieu a créée à l’origine, et qu’il a dotée de multiples sources et cours d’eau.

Psaume 64
Refrain: Tu visites la terre et tu l’abreuves, Seigneur, tu bénis les semailles.
Tu visites la terre et tu l’abreuves, tu la combles de richesses ;
les ruisseaux de Dieu regorgent d’eau : tu prépares les moissons. 
Ainsi, tu prépares la terre, tu arroses les sillons ;
tu aplanis le sol, tu le détrempes sous les pluies, tu bénis les semailles. 
Tu couronnes une année de bienfaits ; sur ton passage, ruisselle l’abondance.
Au désert, les pâturages ruissellent, les collines débordent d’allégresse. 
Les herbages se parent de troupeaux et les plaines se couvrent de blé.
Tout exulte et chante ! 
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DEUXIÈME LECTURE | Romains 8, 18-23
Paul jette un regard original sur la Création, déjà mise à mal par « le pouvoir du néant » et « l’esclavage de la dégradation ». Il invite cependant ses lecteurs à ne pas céder au défaitisme. Paul leur demande d’espérer vivement « la révélation des fils de Dieu » et « la liberté de la gloire donnée aux enfants de Dieu ». Malgré les tourments qui affligent le monde présent, il faut savoir lire les signes avant-coureurs de la gloire à venir : un nouveau monde s’apprête à naître grâce à l’Esprit Saint qui a ressuscité Jésus.

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (8, 18-23)
« La création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu »
Frères, j’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va être révélée pour nous. En effet la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu. Car la création a été soumise au pouvoir du néant, non pas de son plein gré, mais à cause de celui qui l’a livrée à ce pouvoir. Pourtant, elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage de la dégradation, pour connaître la liberté de la gloire donnée aux enfants de Dieu. Nous le savons bien, la création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. Et elle n’est pas seule. Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissons ; nous avons commencé à recevoir l’Esprit Saint, mais nous attendons notre adoption et la rédemption de notre corps.
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ÉVANGILE | Matthieu 13, 1-23
La parabole du semeur demeure une clé indispensable pour comprendre le mécanisme des paraboles de Jésus. Il utilise des images tirées de l’observation de la nature (la semence et les types de sol qui la reçoivent) et des comportements humains (le semeur sorti pour semer). En principe, ces images parlent d’elles-mêmes. Mais, à voir l’incompréhension des disciples et le soin que Jésus met à expliquer sa parabole, on saisit qu’il faut aller au-delà de la surface des mots. Jésus utilise un principe de pédagogie élémentaire : passer du connu à l’inconnu. Il fait appel à des expériences familières pour ensuite amener ses auditeurs à percevoir la nouveauté du Royaume qu’il annonce. a parabole est elle-même une semence appelée à croître dans le cœur des croyants.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (13, 1-23)

Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord de la mer. Auprès de lui se rassemblèrent des foules si grandes qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur le rivage. Il leur dit beaucoup de choses en paraboles : « Voici que le semeur sortit pour semer. Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger. D’autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; ils ont levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde. Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché. D’autres sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés. D’autres sont tombés dans la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
Les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? » Il leur répondit : « À vous il est donné de connaître les mystères du royaume des Cieux, mais ce n’est pas donné à ceux-là. À celui qui a, on donnera, et il sera dans l’abondance ; à celui qui n’a pas, on enlèvera même ce qu’il a. Si je leur parle en paraboles, c’est parce qu’ils regardent sans regarder, et qu’ils écoutent sans écouter ni comprendre. Ainsi s’accomplit pour eux la prophétie d’Isaïe : Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas. Le cœur de ce peuple s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux, de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n’entendent, que leur cœur ne comprenne, qu’ils ne se convertissent, – et moi, je les guérirai. Mais vous, heureux vos yeux puisqu’ils voient, et vos oreilles puisqu’elles entendent ! Amen, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu.
Vous donc, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur. Quand quelqu’un entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s’empare de ce qui est semé dans son cœur : celui-là, c’est le terrain ensemencé au bord du chemin. Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux, c’est celui qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n’a pas de racines en lui, il est l’homme d’un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il trébuche aussitôt. Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c’est celui qui entend la Parole ; mais le souci du monde et la séduction de la richesse étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit. Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui entend la Parole et la comprend : il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. »

 

 

PLUIE ET GÉMISSEMENTS
Commentaire du dimanche, Luc Forestier, prêtre de l’Oratoire, Prions en Église

Quels contrastes dans les lectures de ce dimanche ! Pour le psaume, les collines débordent d’allégresse, tout exulte et chante, alors que saint Paul constate que la Création ­gémit dans « les douleurs d’un enfantement qui dure encore ». Cette formule rejoint notre expérience contemporaine d’une planète fragilisée par l’activité humaine en particulier. Voilà qu’au cœur de cette Création qui gémit et de notre humanité qui souffre, l’Évangile est proclamé non seulement comme une parole mais aussi comme une nourriture. Isaïe compare ainsi la parole de Dieu qui se donne à nous à la pluie bienfaisante qui féconde la terre et au grain qui nous donne le pain quotidien. Nos célébrations dominicales sont donc entièrement structurées par une Parole qui vient féconder et nourrir notre vie. Non seulement nous écoutons les lectures bibliques, mais nous communions aussi au pain eucharistique qui nous permet de goûter autrement la parole de Dieu faite chair. Il y a donc une profonde articulation entre la proclamation publique des textes bibliques et le geste eucharistique par lequel le Pain de vie est reçu, béni, consacré, rompu, partagé et ingéré. Loin d’être un simple texte à lire ou à écouter, la Parole se donne à nous comme une pluie féconde qui rafraîchit notre monde assoiffé et comme le pain eucharistique qui, comme toute nourriture, peut être progressivement assimilé dans notre corps et dans notre vie.
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AU SERVICE DE L'ABONDANCE
Méditation biblique - 15ème dimanche du temps ordinaire
Livre du prophète Isaïe 55, 10-11
Marie-Laure Durand, bibliste, Prions en Église

L'eau et la Parole sont au service d'une collaboration de vie.
Rien ne germe sans l'une, rien n'est possible à l'humian sans l'autre.


Le temps de la préparation
« Tu visites la terre et tu l’abreuves, tu la combles de richesses ; les ruisseaux de Dieu regorgent d’eau : tu prépares les moissons. » (Ps 64, 10)

Le temps de l’observation
C’est un véritable écosystème de la Création que racontent ces quelques versets d’Isaïe. La vie part d’une parole qui sort de Dieu, une parole risquée, donnée, offerte au monde. Elle est comparable à l’eau qui vient d’en haut, du ciel, pluie ou neige, qui rejoint la terre pour lui donner vie. Au contact de l’eau, la terre germe, produit en abondance des plantes qui donnent elles-mêmes des semences en abondance. Si les êtres humains le souhaitent, ils peuvent à leur tour être au service de cette profusion. En récoltant les semences offertes par la nature, l’être humain peut les semer à son tour, consciemment, précautionneusement. Ces plantes fructifient, les céréales poussent, peuvent être récoltées et, par le travail, devenir du pain. Dans ce processus, rien n’est possible sans l’eau, comme rien n’est possible sans la parole de Dieu. La place de l’humain est au service du don de Dieu.

Le temps de la méditation
L’action de l’humain ne peut perturber le don de la Parole. Dieu ne s’absente pas de ce monde, il ne s’en retire pas. L’abondance ne peut pas disparaître. Mais dans cet éco­système, l’humain a un rôle à jouer, bien précis. Il est appelé à fructifier, il est au service d’un processus de vie garantie. Il n’est pas au-dessus ou à côté. Son action est là pour permettre d’accroître en conscience la Création à laquelle il participe. Il a la charge de se mettre au service de la vie et d’aider à la déployer. D’autre part, il a la responsabilité de transformer ce que la terre donne, c’est-à-dire d’en faire autre chose, quelque chose d’un peu plus abouti, quelque chose qui le rapproche du geste créateur de Dieu. S’il ne peut couper l’abondance donnée par Dieu, l’humain peut l’entraver. Perturber le climat, épuiser la terre, perturber la croissance des plantes équivaut à sortir de son rôle d’aidant.

Le temps de la prière
« Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui entend la Parole et la comprend : il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. » (Mt 13, 23)