13 février - 6ème dimanche du temps ordinaire - "Heureux !" — Paroisse de Gray

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13 février - 6ème dimanche du temps ordinaire - "Heureux !"

"Heureux !" Jésus nous adresse un message de bonheur.
Jésus commence sa prédication par l’annonce du bonheur que Dieu souhaite pour tout homme.
Dans l’évangile selon saint Luc, cette annonce est résumée en quatre béatitudes suivies de quatre mises en garde.

MESSE À LA BASILIQUE NOTRE-DAME À 10h00
Dimanche de la Santé

ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (6, 17. 20-26)
En ce temps-là, Jésus descendit de la montagne avec les Douze et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon.
Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.
Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez !
Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »

Que l’on soit riche ou pauvre, malheureux ou heureux, cet enseignement de Jésus n’est pas facile à entendre tant il est exigeant. Les Béatitudes de Luc ne sont pas un constat chronologique où les malheureux pourraient se contenter d’attendre que la roue tourne. Le malheur est l’occasion de voir la vie différemment, de reconsidérer les relations ou de chercher un autre type de profondeur. Les personnes heureuses ne sont pas non plus appelées à craindre un malheur futur ou à profiter dans l’excès de l’abondance qui est la leur. Si la richesse, le plein, le bien-être ne sont pas les conditions les plus favorables, ils sont pourtant aussi des occasions de ne pas s’accrocher à ce que l’on a ou ce que l’on est, et de vérifier de quelle source d’eau notre vie dépend. Le royaume de Dieu est ouvert aux uns comme aux autres mais les deux sont appelés à faire le chemin inverse pour s’y retrouver, plus légers, plus vivants.
Marie-Laure Durand, bibliste, Prions en Eglise

CHOISIR LE BONHEUR ET LA VIE !

Au sortir d’une nuit de prière, Jésus appelle les Douze. Ensemble, ils descendent de la montagne, et les voilà dans la plaine. Comme à son habitude, la foule les guette, les attend, les précède, les suit. Premier enseignement, premières paroles. Jésus poursuit sa mission. Devant les disciples et cette foule venue des quatre horizons, Jésus prend la parole. Heureux êtes-vous… Malheur à vous !
La parole cingle et semble distribuer des prix, aussi tranchante qu’un glaive. Jésus appelle ses disciples à la mission. Il les invite à proclamer à temps et à contretemps la venue du règne de Dieu, et à révéler la parole de Dieu à qui veut bien l’entendre et l’accueillir. Oui, bienheureux sommes-nous si nous portons à d’autres la ­parole de Dieu, même si cela doit entraîner pour nous la ­persécution. Mais malheureux sommes-nous si nous ne faisons rien, même si cela nous vaut la gloriole du monde le temps d’un moment.
Si Jésus laisse évidemment la foule et les disciples libres d’ouvrir ou non leur cœur à sa parole, ses propos sont pour nous de nature à provoquer un choix semblable à l’appel de Dieu dans le ­Deutéronome : choisir le bonheur et la vie ou le malheur et la mort. Le prophète Jérémie nous invite lui aussi à un choix du même ordre, en évoquant la situation de l’homme qui s’en ­remet à l’homme, et celle de l’homme qui s’en remet à Dieu. S’en ­remettre à Dieu, lui faire confiance, c’est déjà se rappeler que nos déserts peuvent être traversés. Heureux sommes-nous de choisir la Parole qui éclaire et guide nos pas.

Père Benoît Gschwind, assomptionniste, Prions en Église
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PSAUME 1

Refrain : Heureux est l’homme qui met sa foi dans le Seigneur.

Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants,
qui ne suit pas le chemin des pécheurs, ne siège pas avec ceux qui ricanent,
mais se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit !

Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau,
qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ;
tout ce qu’il entreprend réussira. Tel n’est pas le sort des méchants.

Mais ils sont comme la paille balayée par le vent.
Le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra.

EN ROUTE

Le temps de l’observation
Le psaume 1 raconte le bonheur d’un homme ou d’une femme qui avance dans la vie en posant des actes précis. Il évite de ricaner avec les autres, il contourne les chemins faciles de la méchanceté. Au contraire, il s’évertue à approfondir sa relation à une source qui le fait vivre. Ses actes génèrent des conséquences qu’il peut reconnaître. À la description de cette façon d’être, on devine que le qualificatif d’heureux n’est pas d’abord de l’ordre d’un sentiment passager. Il désigne un état. En hébreu, ce terme a la connotation d’avancer, de faire un pas en avant, un pas de plus. Il décrit l’attitude des personnes qui tracent un chemin, qui construisent une trajectoire en gardant un cap. C’est ce même terme que reprend Jésus dans les Béatitudes. « Un pas en avant vous les pauvres car le royaume de Dieu est à vous. Un pas en avant vous qui avez faim maintenant, car vous serez­ rassasiés. »

Le temps de la méditation
Le psaume, comme l’évangile, nous rappelle que le bonheur se construit. Il est la conséquence d’actes posés au quotidien, si petits et éphémères soient-ils. Il s’agit de vivre différemment des moments anodins de notre existence comme le fait d’être tristes, d’être déçus, frustrés, de désirer qu’une plus grande justice soit à l’œuvre dans nos vies ou d’être tentés par le ressentiment. Ces moments sont des occasions pour faire un pas de plus. Pour avancer. Dieu garantit que ce pas de plus vers quelque chose de plus profond n’est pas vain. Voilà peut-être la ­définition de la foi, telle que la Bible la propose et la décrit. Croire n’est pas un pari sur l’avenir mais une attitude confiante. Croire consiste à poser des actes pour vivre d’un chemin en étant enraciné à la source. La parole de Dieu nous ­raconte que cette façon d’être est possible, atteignable, et qu’elle comble ceux qui la pratiquent.

Marie-Laure Durand, bibliste, Prions en Église