31 octobre - 31ème dimanche du temps ordinaire — Paroisse de Gray

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31 octobre - 31ème dimanche du temps ordinaire

"Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. Tu aimeras ton prochain." (Marc 12, 30 31)

MESSE A LA BASILIQUE à 10h00

ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MARC (12, 28b-34)
En ce temps-là, un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.
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REMARQUE JUDICIEUSE
Au temps de Jésus, les scribes sont des savants dont le métier consiste à retranscrire les textes de la Loi juive. De ce fait, ils connaissent très bien l’Écriture qu’ils ont la ­réputation de suivre à la lettre. Le scribe du récit d’aujourd’hui sait que la Loi dénombre 613 commandements. Fidèle à sa tradition, il répète plusieurs fois par jour la prière reçue de Moïse : « Écoute Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique » (Dt 6, 4). Il porte sans doute ce verset du Deutéronome enroulé autour de son bras et au milieu de son front. C’est pourquoi, loin de tendre un piège à Jésus, la question de cet homme observant est légitime : y a-t-il une hiérarchie parmi les 613 commandements ?
La réponse de Jésus est tellement surprenante qu’elle laisse tout le monde silencieux. En quoi ce scribe est-il proche du royaume de Dieu ? Parce qu’il ose s’avancer et interroger Jésus sur la façon de vivre la fidélité à Dieu ? À cause de sa connaissance approfondie de la Loi et des prophètes ? Parce qu’il observe tous les commandements avec dévotion et dans la cohérence de sa foi juive ? Oui, certainement que tout cela y est pour beaucoup. Mais encore, parce qu’il est capable de s’approprier et de reformuler « judicieusement » la parole de Jésus. Cet homme écoute Dieu, et c’est bien le fondement.
Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église
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EQUIPÉS POUR AIMER

Le temps de l’observation
Le scribe s’approche de Jésus avec bienveillance pour le questionner, une démarche qui tranche avec celle de ses collègues présentés le plus souvent comme hostiles. En reprenant le livre du Deutéronome et en y adjoignant le Lévitique dans la traduction grecque des Septantes, le Christ se situe dans l’essentiel de la foi d’Israël. De quoi s’agit-il donc, si ce n’est de ne pas avoir le cœur partagé entre Dieu et les idoles faites de mains humaines, de passer de la dispersion à l’unification quand toutes les forces vives sont orientées vers Dieu. Les offrandes et les sacrifices peuvent piéger le croyant, le scribe l’a bien compris, car s’ils peuvent être le signe d’un don total à Dieu, ils peuvent aussi cacher un non-engagement ou un désengagement à son égard. Quant à l’amour du prochain, il apparaît indissociable du premier. Chacun n’est-il pas porteur de l’image de Dieu ?

Le temps de la méditation
Mais « comment faut-il aimer Dieu » ? À cette question qui lui est posée, saint Basile (IVe siècle) répond que « l’amour de Dieu ne s’enseigne pas », pas plus que nous « avons appris à jouir de la lumière ». Et de poursuivre qu’en nous « est déposée une espèce de germe qui contient l’aptitude à l’aimer ». Le commandement étant là, selon lui, pour nous inviter à « recueillir ce germe, à le cultiver diligemment, à le nourrir avec soin, et à le porter à son épanouissement, moyennant la grâce divine » (Grandes Règles monastiques). Saint François de Sales (XVIe-XVIIe siècles) exprime la même conviction, mais formulée autrement. Créés à l’image et à la ressemblance de Dieu qui est amour, nous avons cette capacité à aimer Dieu et ses créatures. Alors, sachons faire fond sur ce donné, même si nous savons aussi que, sans la grâce de Dieu, nous ne pouvons redresser cette tendance à l’incurvation qui nous replie sur nous-mêmes et nos intérêts. Mais Dieu n’est-il pas notre roc, notre forteresse, celui qui nous libère et nous recrée ?
Sœur Emmanuelle Billoteau, ermite (Prions en Église)