1er mai - 3ème dimanche de Pâques - La pêche miraculeuse — Paroisse de Gray

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1er mai - 3ème dimanche de Pâques - La pêche miraculeuse

Le filet contenait 153 poissons.
La pêche de la nuit n'avait pourtant rien donné. Les disciples allaient rentrer bredouilles. Mais quand vient le Seigneur, les poissons abondent. Car le Maître est généreux, il donne sans compter. A nos vies qui parfois nous semblent stériles, vaines, il donne une fécondité inattendue. Aujourd'hui, avec Pierre, jetons-nous à l'eau. Dans la foi, plongeons vers les Christ (Prions en Eglise)

DIMANCHE 1er MAI 2022 - 10h00 MESSE Á LA BASILIQUE

ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT JEAN (21, 1-19)
En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.
Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres.
Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.
Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. » Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. » Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi. »

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« C’EST LE SEIGNEUR ! »

Les disciples ont passé la nuit sans rien prendre, l’aube pointe et quelqu’un, sur le rivage, leur dit : « Les enfants, avez-vous un peu de poisson ? » Ils répondent : « Non. » L’évangile nous précise : « Les disciples ne savaient pas que c’était Jésus. » Dans la grisaille du jour qui se lève, ils ne peuvent distinguer clairement leur interlocuteur. Lorsqu’il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez », ils le font sans savoir que c’est Jésus. Cela demande de la part des Apôtres une disponibilité du cœur : ils ont passé la nuit sans rien prendre et on leur dit de recommencer. Mais sans doute aussi que la première pêche ­miraculeuse (cf. Lc 5, 1-11), quelques années avant, était comme en toile de fond. Ce que demandait cet inconnu n’était pas sans ressemblance avec ce qu’ils avaient déjà vécu avec le Seigneur. Et c’est devant le miracle de l’immense quantité de poissons qu’ils prennent, que le disciple que Jésus aimait le reconnaît. Souvent, ce sont des hommes et des femmes, parfois des frères et sœurs baptisés mais parfois pas, qui nous invitent à faire quelque chose ; et l’ayant fait, nous reconnaissons, après coup, l’action du Seigneur. Et nous pouvons déchiffrer que, lorsqu’un tel­ nous a dit cela, en fait, à travers lui, c’était le Seigneur­ qui nous parlait.
Comment les récits de l’Évangile nous éclairent-ils aujourd’hui sur l’action de Jésus au milieu de nous ?
Où se trouve, dans ma vie, le « disciple que Jésus aimait » qui m’aide à voir que « c’est le Seigneur » ? 

Père Emmanuel Schwab, curé de la paroisse Saint-Léon, Paris, Prions en Église
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SE TENIR EN PRÉSENCE DE DIEU

Le temps de l’observation
Jean entre dans le « secret » d’une liturgie céleste et, par là, nous dit ce que la liturgie peut être dans nos vies. Célébration du Christ mort et ressuscité, figuré par l’Agneau portant les stigmates de la Passion (il est immolé) mais aussi le signe de sa victoire puisqu’il est « debout » (Ap 5, 6), c’est vers lui et vers le Père (celui qui siège sur le Trône) que la liturgie tourne nos regards. La ­figure de l’Agneau renvoie à la geste de l’Exode et à son sang protecteur sur les portes des Israélites (Ex 12, 21-28), ainsi qu’aux chants du serviteur d’Isaïe (Is 42 – 53), sachant qu’en araméen, le terme désignant l’agneau désigne aussi le serviteur. La dimension cosmique de la liturgie est ici soulignée : « toutes les créatures » s’y adonnent « au ciel, sur terre, sous terre et sur mer ». Une notation qui rejoint la fin de l’hymne inséré dans la lettre aux Philippiens (Ph 2, 10).

Le temps de la méditation
La liturgie peut nous apparaître comme un espace de rêve déconnecté­ du combat qui est le nôtre en ce monde, mais si nous lisons l’ensemble de l’Apocalypse, nous constatons qu’il n’en est rien. Elle se révèle bien plutôt un espace où ressaisir dans la foi ce qui nous advient, pour l’inscrire dans l’histoire du salut. Une histoire conduite par Dieu qui s’est révélé en Jésus Christ, donné, vulnérable, blessé par amour, et qui nous presse d’abandonner toutes les formes d’idolâtrie construites à partir de nos fantasmes de toute-puissance. Jean nous ­apprend également que l’Église, malgré ses faiblesses exposées dans les lettres qui lui sont adressées (Ap 2 – 3), est habilitée à se tenir ­devant Dieu qui ne cesse de l’appeler à la conversion en se laissant configurer à l’Agneau, et à accomplir sa vocation de louange et d’adoration. Une vocation dont chacun porte la responsabilité, non seulement dans la liturgie mais aussi dans le plus concret de son existence en choisissant de vivre en « homme nouveau » (Ep 4, 24).

Sœur Emmanuelle Billoteau, ermite, Prions en Église