Reflets d'automne — Paroisse de Gray

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Reflets d'automne

LA VIE EN PHOTO
REFLETS D'AUTOMNE
Frédéric Pascal, Journaliste, Prions en Église


BON PIED, BON OEIL
La pluie a inondé le sol. Deux coureurs sont de sortie. Leur foulée est relâchée. Au petit trot, ils s'apprêtent à traverser une flaque d'eau. L'image fige le temps un instant, juste avant l'éclaboussure. Nous ne distinguons pas tout de suite que l'herbe, en haut, tombe. Ni les pieds à l'envers, en bas. Ces détails nous troublent. N'est-elle pas étrange, cette photo ? Est-elle à l'endroit ? A l'envers ? En retournant l'image, le photographe nous a embrouillés délibérement. Les détails nous guident pour comprendre ce qu'il se passe.
Entre les jours qui raccourcissent, la météo capricieuse et la santé mise à l'épreuve, l'automne peur nous trouver embrouillés. Aiguisons nos regards, scrutons les détails qui nous troublent. Dans la Création, dans les Écritures, dans notre vie, ils peuvent être des signes
 

« Et Dieu dit :
"Les eaux qui sont au-dessous du ciel, qu'elles se rassemblent en un seul lieu, et que paraisse la terre ferme". Et ce fut ainsi. »

(Genèse 1,9)

 

 

MÉDITATION D'AUTOMNE
Prière québécoise

L’automne nous dit l’ambiguïté des choses. Il mêle la clarté des matins aux soirées assombries. Il mêle le rouge et le noir, l’abondance et le vide. L’automne nous ressemble. Nous y apprenons l’humilité des passages difficiles et des ruptures douloureuses.

L’automne qui dépouille les branches et dévaste les jardins atteint l’être humain dans son instinct de propriétaire. Un jour je possède, mais un autre jour je me dépossède. « Vous n’êtes pas propriétaires », nous redit l’automne. Et sans ce rappel salutaire, l’hiver nous abîmerait. Nos maisons, nos arbres, notre moi, nos enfants, nos amis ne nous appartiennent pas. Vouloir les retenir, c’est appauvrir l’univers. Savoir les aimer durant leur voyage, c’est vivre et les faire vivre.

Dieu des quatre saisons qui rythment la vie de la terre et de l’univers,
Dieu de nos érables et des feuilles à l’infini coloris,
Dieu de nos automnes qui chantent la beauté superbe des paysages avant le fatal dépouillement de demain,
fais-nous participer au mouvement de ta grâce en nous et à l’alternance de tes dons.

Donne-nous les mots qu’il te faut, tes mots, pour que nous puissions célébrer convenablement cette saison de largesse et de tristesse, de douceur et de violence, d’abondance et de détachement.
Apprends-nous la vie intérieure et ses rites.
Garde-nous dans l’espérance de la saison parfaite quand nous serons réunis avec ton Fils pour la moisson des siècles et des siècles.