Dimanche 4 juin - La Sainte Trinité — Paroisse de Gray

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Dimanche 4 juin - La Sainte Trinité

Le dimanche après la Pentecôte, l’Église catholique fête la Sainte Trinité.
On fête la réalité mystérieuse d’un seul Dieu dans l’unité d’amour de trois personnes distinctes, égales et indivisibles, le Père, le Fils, l’Esprit.

 

DIMANCHE 4 JUIN - 10h00 - MESSE - BASILIQUE 

QU'EST CE QUE LA TRINITÉ ?

Les chrétiens sont baptisés « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Quand ils commencent leur prière, ils se marquent du signe de la croix sur le front, le cœur et les épaules en invoquant Dieu : Au Nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit : c’est la Trinité.

L’homme n’est pas capable d’imaginer un Dieu unique qui existe en trois personnes. C’est Dieu qui nous a révélé ce mystère de son amour par l’envoi de son Fils et du Saint-Esprit. Jésus nous a révélé que Dieu est « Père », en nous montrant d’une façon unique et originale, que Lui-même n’existe que par son Père. Jésus est un seul Dieu avec le Père. Jésus a promis à ses apôtres – les douze hommes qu’Il a choisis et envoyés – le don de l’Esprit Saint. Il sera avec eux et en eux pour les instruire et les conduire « vers la vérité tout entière » (Jean 16, 13). Ainsi, Jésus nous le fait connaître comme une autre personne divine.

La Trinité est Une : nous ne croyons pas en trois dieux, mais en un seul Dieu en trois personnes : le Père, le Fils et l’Esprit Saint. Chacune des trois personnes est Dieu tout entier. Chacune des trois personnes n’existe qu’en union avec les deux autres dans une parfaite relation d’amour. Ainsi toute l’œuvre de Dieu est l’œuvre commune des trois personnes et toute notre vie de chrétiens est une communion avec chacune des trois personnes.

(Source : Petit guide de la foi, Mgr Vingt-Trois, éd. le Sénevé).
 

 

Lecture du livre de l’Exode (34, 4b-6.8-9)
En ces jours-là, Moïse se leva de bon matin, et il gravit la montagne du Sinaï comme le Seigneur le lui avait ordonné. Il emportait les deux tables de pierre. Le Seigneur descendit dans la nuée et vint se placer là, auprès de Moïse. Il proclama son nom qui est : LE SEIGNEUR. Il passa devant Moïse et proclama : « LE SEIGNEUR, LE SEIGNEUR, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité. » Aussitôt Moïse s’inclina jusqu’à terre et se prosterna. Il dit : « S’il est vrai, mon Seigneur, que j’ai trouvé grâce à tes yeux, daigne marcher au milieu de nous. Oui, c’est un peuple à la nuque raide ; mais tu pardonneras nos fautes et nos péchés, et tu feras de nous ton héritage. »
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Psaume :
Cantique Daniel 3, 52, 53, 54, 55, 56

Refrain: À toi, louange et gloire éternellement !
Béni sois-tu, Seigneur, Dieu de nos pères :  À toi, louange et gloire éternellement !
Béni soit le nom très saint de ta gloire :  À toi, louange et gloire éternellement !
Béni sois-tu dans ton saint temple de gloire : À toi, louange et gloire éternellement !
Béni sois-tu sur le trône de ton règne : À toi, louange et gloire éternellement !
Béni sois-tu, toi qui sondes les abîmes : À toi, louange et gloire éternellement !
Toi qui sièges au-dessus des Kéroubim : À toi, louange et gloire éternellement !
Béni sois-tu au firmament, dans le ciel :  À toi, louange et gloire éternellement !
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Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (13, 11-13)
Frères, soyez dans la joie, cherchez la perfection, encouragez-vous, soyez d’accord entre vous, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous. Saluez-vous les uns les autres par un baiser de paix. Tous les fidèles vous saluent.
Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous.

 


 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (3, 16-18)
Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
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MOUVEMENT TRINITAIRE
Commentaire du dimanche, Luc Forestier, prêtre de l’Oratoire, Prions en Église

Le livre de l’Exode dénonce les risques de torticolis, quand les nuques raides empêchent tout mouvement intérieur. Face à ces blocages qui nous menacent à tout âge, la fête de la Trinité nous invite à inscrire la dynamique divine dans nos existences, car le Dieu unique en trois personnes est en perpétuel mouvement. En méditant ce passage de l’Exode, les chrétiens y ont vu une préfiguration du mystère de la Trinité. Dieu est simultanément celui qui descend à la rencontre de Moïse, qui marche sur nos routes et qui se communique dans la nuée. Or, ce mouvement au cœur de la divinité nous est vraiment ­accessible, comme le montre le signe de croix. Parfois esquissé de manière­ furtive, ce geste trinitaire, à la fois simple et subtil, inscrit sur nos corps l’amour du Père, la grâce du Fils et la commu­nion du Saint-Esprit. L’initiative du Père, le don jusqu’au bout du Fils et la force d’amour de l’Esprit Saint ne s’expriment pas d’abord par des idées. Le mouvement trinitaire se perçoit dans la convergence entre le récit biblique et le geste liturgique, entre le rappel de l’Alliance entre Dieu et son peuple et son inscription corporelle, depuis le jour de notre baptême jusqu’au jour de nos obsèques, quand nos proches effectueront ce même geste sur notre corps. Tracer la Trinité sur nos corps, sur nos aliments, sur les personnes dont nous avons la charge, constitue un moyen très sûr d’entrer dans le mouvement trinitaire, et de nous laisser envoyer comme témoins dans l’histoire humaine.
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LE CONTRE-PIÈGE
Méditation biblique - La Sainte Trinité
Livre de l'Exode 34, 4b-6.8-9 / Évangile selon saint Jean, 3 16-18
Marie-Laure Durand, bibliste, Prions en Église

L'enseignement de Jésus met en lumière les pièges dns lequels, régulièrement, nous tombons.

Le temps de l’observation
Alors que l’instant solennel du don de la Loi pourrait s’accompagner d’auto­rité, de menace et de verticalité, c’est tout l’inverse qui est décrit ici. Au moment où le Seigneur donne les tables de la Loi au peuple hébreu, sa posture a de quoi surprendre. Il n’a pas une attitude de supériorité ou de domination. Au contraire, il descend auprès de Moïse. Il se présente comme un Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, qui pardonne faute et péché. Ce décalage n’est pas anodin. Il révèle au contraire des indications essentielles sur ce que signifie la révélation de la Torah. Moïse ne s’y trompe pas. Face à la loi de Dieu, il ne cherche pas à se rebeller ni à obtenir des avantages. On voit, à son attitude, qu’il a compris que la relation entre Dieu et son peuple était l’enjeu de ce don. Dès lors, une histoire de confiance devient possible et espérée. Le peuple et Dieu décident de continuer ensemble.

Le temps de la méditation
L’évangile du jour reprend à son compte ce décalage. En affirmant que « celui qui croit en lui échappe au Jugement », Jésus cherche à sortir la relation entre Dieu et les hommes d’un rapport de crainte et de domination. Tout se passe comme si Jésus ­explicitait le non-verbal de l’Alliance du mont Sinaï. La Torah de Dieu ne sert pas à juger ou à être jugé. Elle sert à désirer Dieu comme créateur, comme la confiance faite à quelqu’un de sûr, dont on désire la présence. La loi de Dieu n’est pas là pour donner des bons ou des mauvais points. La Torah a une tout autre fonction. Elle sert à donner à l’humain sa juste place en le faisant sortir de la logique de culpabilité dans laquelle il s’enferme. Si croire au Christ permet d’échapper au Jugement, c’est qu’il y a mieux que le Jugement pour comprendre le poids et la valeur d’une vie. Jésus explicite l’amour palpable au Sinaï. Il donne à voir le fruit de cette relation entre l’humain et le divin.


 

UNE PRIÈRE de Lise-Hudon-Bonin, pour ce dimanche (Prions en Église)
QU'EN NOUS TU DEMEURES, SEIGNEUR
Dieu Amour, toi la source de toute vie, tu nous donnes de t'appeler Père et tu fais de ton Fils notre frère.
Tu es patience et tendresse.
Tu es miséricorde.
Qu'en nous demeure ton amour.
Dieu Amour, tu es le Fils de Doei, reflet du Père.
Tu es Évangile. Tu es le sens de nos jours et l'espérance du monde.
Qu'en nous demeure ta grâce.
Dieu Amour, tu es l'Esprit qui ouvre nos coeurs.
Tu es notre force.
Tu es notre souffle.
Tu suscites en nous l'unité et la compassion.
Qu'en nous demeure ta communion.

Lire encore ...

C'EST QUOI DIEU ?
«C’est quoi, Dieu ? », se demande Chloé, 5 ans, à l’issue des obsèques de sa mamie Alice. Comment lui dire que Dieu, c’est d’abord quelqu’un ? Quelqu’un de vivant, qui aime les gens, qui fait des choses, qui reste là tout près de nous. Dieu parle et écoute, il regarde et se laisse voir, il se tait parfois mais il est toujours là. Parce que Dieu existe avant tout, même avant l’apparition de la terre, comme le rappelle l’auteur du livre des Proverbes. Que de ses doigts, il a fait le ciel, la lune, les étoiles et tous les animaux. Qu’il nous a donné une place privilégiée dans sa création. Que tout cela était bon, comme le chante le psaume. Dieu est grand mais pas écrasant. Fort, mais pas violent. À un moment de l’histoire, il a dit : « Voici mon Fils », et nous en avons conclu qu’il était Père. Son Fils, Jésus, nous a appris à l’aimer comme notre Père en nous faisant cadeau de l’Esprit Saint. Et ainsi, nous nous sommes tous et toutes reconnus frères et sœurs. Mais au fond, Dieu, personne ne l’a jamais vu. Il reste un grand mystère. Pour le connaître, notre cerveau, nos concepts et nos discours ne suffisent pas. Car sans l’Esprit de vérité, comme le qualifie Jésus lors de son adieu aux disciples, toute spéculation intellectuelle serait vaine. Il n’y a que la foi qui peut nous ouvrir à la connaissance de Dieu. La foi. Elle est un don. Elle est aussi une volonté.
(Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église)

DIEU EN APPROCHE
Qui donc est Dieu ? Certainement pas une idée ni une théorie, pas un concept ni un principe mais quelqu’un qui vient à nous. À la lumière de Pâques et avec le dynamisme de la Pentecôte, Dieu apparaît Père, Fils et Esprit. En cette fête, nous contemplons ce mystère : Dieu se révèle. Tout l’Ancien ­Testament témoigne d’un dévoilement progressif de Dieu. Son peuple ne cesse de raconter ses exploits depuis le temps de la Création. Dieu est l’unique, il se découvre dans l’histoire. Dieu parle, donne la vie, souffle, veille, sauve. Avec le Christ, la révélation arrive à son apogée. Il est le Fils unique du Père qui répand l’Esprit sur l’univers. Depuis, chacune et chacun de nous est reconnu fille et fils de Dieu.
Toutes ces considérations sont imparfaites tellement nous avons besoin d’images pour parler de Dieu. D’où l’intérêt de nous approprier pour nous-mêmes le mystère de ce Dieu qui s’approche. La première source reste l’Écriture, lue, priée et approfondie avec d’autres. Elle nous donne les mots « des ­anciens » pour rendre compte d’une expérience spirituelle et pascale. Nous comptons aussi sur la pensée des théologiens d’hier et d’aujourd’hui pour nourrir et éclairer notre intelligence. Notons que sans la pratique de la prière, des sacrements, de la charité, du service des autres, notre relation à Dieu risque de rester « lettre morte ». Or c’est pour nous donner la vie que Dieu ne cesse de nous approcher.
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AU NOM DU PÈRE, DU FILS ET DU SAINT ESPRIT
En envoyant les Onze baptiser « au nom » (un singulier) « du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (trois personnes), Jésus leur révèle qui est Dieu : une unité d’essence et une trinité de personnes. Autant dire qu’ils auront à transmettre que le Dieu Un est une communion d’amour. Le Ressuscité signifie aussi à ses disciples que le salut de l’humanité est l’œuvre conjointe de la Trinité. Nicolas Cabasilas, un théologien orthodoxe du XIVe siècle, précise : « Chacune des personnes divines y apporte sa contribution particulière. Le Père se réconcilia avec nous, le Fils opéra la réconciliation, et le Saint-Esprit fut le don accordé à ceux qui étaient devenus les amis de Dieu. » Et cette révélation, le Christ l’a faite à des hommes simples dont il connaissait les limites mais qui l’ont vu prier le Père et ont fait l’expérience de ­l’Esprit en cheminant à ses côtés.

S’ouvrir à ce mystère de Dieu communion d’amour suppose donc de passer du temps avec Jésus, de le regarder prier et agir. Cela suppose également de descendre au plus intime de notre être pour y faire l’expérience de l’Esprit qui nous donne de pouvoir confesser que Jésus est Seigneur (1 Co 12, 3), nous rend libres et nous pousse à crier vers le Père en l’appelant : « Abba ! » (Rm 8, 15). Ne nous étonnons pas toutefois si nous nous heurtons à une réalité qui nous échappe sans cesse, mais dont nous pouvons pressentir la présence offerte (Ps 45 [46), l’amour donné. Saint Augustin lui-même (IVe siècle) n’a-t-il pas écrit : « Quand on cherche ce que sont les Trois, la parole humaine souffre de l’indigence la plus totale. On a dit cependant : trois personnes, non pour exprimer cette réalité, mais pour ne pas garder le silence » (De la Trinité V) ? Oui, Dieu n’est pas à notre mesure, mais n’est-ce pas cela qui fait notre joie ?
Le temps de la prière
« Ô Trinité sans division, ô Unité sans confusion, ô Lumière en trois Personnes : Père, Fils, et Saint-Esprit », nous t’adorons. (Syméon le Nouveau Théologien) 

Sœur Emmanuelle Billoteau, ermite (Prions en Eglise)