6 août - Transfiguration du Seigneur — Paroisse de Gray

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6 août - Transfiguration du Seigneur

La fête de la Transfiguration du Seigneur célèbre le jour où, sur le mont Thabor, le Christ Jésus, devant ses Apôtres Pierre, Jacques et Jean, manifesta sa gloire de Fils bien-aimé du Père, en présence de Moïse et d’Élie apportant le témoignage de la Loi et des Prophètes. Elle est fêtée le 6 août par l’Église d’Occident.

DIMANCHE 6 AOÛT - 10h00 - MESSE - BASILIQUE NOTRE-DAME DE GRAY

Qu'est-ce que la Transfiguration ?" ( Source : La Croix - Croire)



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En nous montrant Jésus tel qu’il est en vérité, rayonnant de la gloire de sa divinité, vrai Dieu et vrai homme, l’épisode de la Transfiguration sur le mont Thabor montre ce qu’il est en personne, sans miracle : « le reflet de la gloire de Dieu » (He 1, 3). C’est aussi un appel à notre transfiguration future qui sera le fruit de notre amour en acte.

Après avoir contemplé leur maître transfiguré, les trois disciples que Jésus a amenés avec lui sur la haute montagne sont invités, par la voix du Père sortie de la nuée, à écouter Son Fils. Pour quelle raison ? Et quelle leçon tirer de la brusque interruption de la vision de Jésus transfiguré ? Pourquoi doivent-ils redescendre tous les quatre de la montagne pour continuer leur route jusqu’à Jérusalem, où tout indique que rien de favorable ne les attend, alors qu’aux dires de Pierre lui-même, « il fait bon que nous soyons ici » (Lc 9, 33) ?

  • La Transfiguration n’est pas un miracle

Une fois ressuscité, Jésus n’a pas réussi à se faire reconnaître par ses proches ! C’est là une preuve de la véracité des Évangiles. En effet, si les hommes avaient inventé un messie revenu du séjour des morts, ils n’auraient pas manqué de le dépeindre en super-héros nous en mettant plein la vue, foulant la terre en état d’apesanteur, dans un scénario déployant grande pompe et artifices éblouissants en guise de revanche. Non ! Le Ressuscité des Évangiles voyage incognito. Marie-Madeleine le prend même pour le jardinier ! Ressuscité, Jésus est pourtant revenu à la maison du Père et vit désormais dans l’éternité divine. Seule une courte séquence de son existence terrestre nous le présente sous un aspect extérieur plus accordé à son statut divin.

En nous montrant Jésus tel qu’il est en vérité, rayonnant de la gloire de sa divinité, vrai Dieu et vrai homme qu’il est, l’épisode de la Transfiguration compense en effet l’aspect, déroutant par sa familiarité et sa banalité, de l’apparence qui sera la sienne lorsqu’il se manifestera à ses amis après sa résurrection. Si Jésus resplendit sur le mont Thabor, c’est qu’il est en personne « le reflet de la gloire de Dieu, l’empreinte de sa substance » (He 1, 3). Mais loin d’être un miracle, la Transfiguration constitue plutôt une suspension, celle du fait que l’humanité du Christ n’ait pas davantage laissé transparaître sa divinité durant sa vie terrestre.

  • Les disciples contemplent leur transfiguration future

Ainsi, la Transfiguration révèle aux trois disciples l’identité véritable de Jésus. Mieux : elle leur permet de découvrir notre humanité commune telle qu’elle sera dans le monde futur, quand l’Esprit saint nous transfigurera. Car ce n’est pas seulement Jésus dans sa condition divine que Pierre, Jacques et Jean contemplent sur le mont Thabor, mais également l’homme tel qu’il a été voulu par Dieu de toute éternité. En effet, nous avons été créés en Christ, pour reproduire ses traits. Premier-né de toute créature et premier-né d’entre les morts (Col 1, 15-18), le Christ est le centre et le pivot de la Création et de la Rédemption. Le contempler sur le Thabor, c’est prendre la mesure du dessein qu’avait Dieu en nous créant, et de la destinée de gloire qu’il nous réserve dans le salut en Son Fils.

  • Pourquoi écouter Jésus après un tel spectacle extatique ?

Mais alors, pourquoi, après une telle vision, Jésus redevient-il, sur la montagne, tel qu’il est toujours apparu à ses disciples, « seul », nous dit l’Écriture (Mt 17, 8), sans gloire ni nuée l’entourant ? Pourquoi le « spectacle » de sa transfiguration s’arrête-t-il subitement ? C’est que le Père a parlé : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le ! » (Mt 17, 5). Le temps est revenu pour les disciples de continuer la route ! Pas facile de redescendre sur terre ! Pour nous aussi, la contemplation du Christ de gloire, qui nous aide à fixer nos yeux sur la raison de notre présence sur terre (et ce n’est pas rien, quand on sait que beaucoup de nos frères et sœurs sont spirituellement dévastés par l’absence de sens à donner à leur existence), ne doit pas absorber toute notre énergie. Il nous faut agir aussi ! Et pour cela, écouter la Sagesse incarnée, comme le Père nous le demande.Non pas que le Royaume se gagne au forceps. Toutefois, le Christ nous aime trop pour nous transformer en assistés. Notre transfiguration future sera aussi le fruit de nos actes. Jésus nous traite en hommes sensés et responsables. Il n’aurait pas consacré la majeure partie de sa vie publique à prêcher s’il n’avait pas désiré nous enseigner et nous conseiller la conversion et les bonnes actions de la charité.

  • La charité nous transfigurera

Dans le Royaume, dans la Jérusalem céleste, nos visages seront d’abord transfigurés par le Seigneur de gloire. En effet, « nous lui serons semblables parce que nous le verrons tel qu’il est », comme l’écrit saint Jean dans sa première lettre (1 Jn 3, 2). L’action de Dieu est première.
Cependant, notre transfiguration dépendra également de l’amour que nous aurons montré dans notre existence ici-bas. Voilà pourquoi les disciples, après avoir assisté à la transfiguration de leur maître, doivent continuer la route avec Jésus jusqu’à Jérusalem, où la charité du Fils éclatera, dans toute sa démesure divine, dans l’événement de la Croix. Pour nous aussi, notre transfiguration future dépendra de la densité d’amour que nous aurons manifestée dans notre vie envers nos frères et sœurs. « N’est-ce pas ceci le jeûne que j’aime, oracle du Seigneur : détacher les chaînes injustes, dénouer les liens du joug, renvoyer libres ceux qui sont maltraités, rompre tous les jougs, partager ton pain avec l’affamé, prendre chez toi les malheureux sans asile, couvrir celui qui est nu, et à ta propre chair ne pas te dérober. Alors comme l’aurore jaillira ta lumière, ta plaie aura tôt fait de se cicatriser ; devant toi marchera ta justice, la gloire de Dieu t’enveloppera » (Is 58, 6-8).

(Source : Aleteia)

CLÉS DE LECTURE DIMANCHE 6 AOÛT 2023 - PRIONS EN EGLISE

Visions de gloire;
La gloire de Dieu ne se joue pas seulement dans un univers céleste.
Elle se déploie déjà dans l’univers qu’il a créé et chez ses habitants et elle culmine dans la personne de Jésus,
révélateur de la gloire du Père.

 

PREMIÈRE LECTURE | Daniel 7, 9-10. 13-14
Les images du Vieillard trônant dans la gloire et celle du Fils d’homme à qui « fut donné domination, gloire et royauté » nous projettent dans un monde céleste, lumineux et traversé par un fleuve incandescent. La vision de Daniel célébrant la royauté commune du Vieillard et du Fils d’homme ajoute une pierre à l’édifice déjà imposant des représentations de Dieu et de son Messie dans l’Ancien Testament : Emmanuel, Roi idéal, Prince de la paix, Serviteur humble et souffrant, etc. On peut comprendre que Matthieu se soit inspiré de ces grandes images pour rendre compte de la réalité indicible de la transfiguration de Jésus, prélude à son exaltation finale dans la Résurrection.

Lecture du livre du prophète Daniel (7, 9-10.13-14)
« Son habit était blanc comme la neige »
La nuit, au cours d’une vision, moi, Daniel, je regardais : des trônes furent disposés, et un Vieillard prit place ; son habit était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête, comme de la laine immaculée ; son trône était fait de flammes de feu, avec des roues de feu ardent. Un fleuve de feu coulait, qui jaillissait devant lui. Des milliers de milliers le servaient, des myriades de myriades se tenaient devant lui. Le tribunal prit place et l’on ouvrit des livres.
Je regardais, au cours des visions de la nuit, et je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et les gens de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite.
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PSAUME | Psaume 96
Ce psaume décrit lui aussi la royauté du Seigneur, que Daniel présente sous l’image du Vieillard prenant place sur son trône. Pour le psalmiste, joie, exultation et proclamation sont de mise pour le Seigneur roi. Certains psaumes du genre, dont les 97 et 98, parlent de cette royauté que Dieu exerce sur son peuple à Sion-Jérusalem. Mais le psaume 96, quant à lui, invite la terre, les îles, les montagnes, les cieux et tous les peuples à proclamer la justice, le droit et la gloire de Dieu. Le Dieu qui s’est révélé à Israël n’est autre que le Créateur, « Maître de toute la terre », dont « tous les peuples » peuvent contempler la gloire.

Psaume 96 
Refrain: Le Seigneur est roi, le Très-Haut sur toute la terre !
Le Seigneur est roi ! Exulte la terre ! Joie pour les îles sans nombre !
Ténèbre et nuée l’entourent, justice et droit sont l’appui de son trône. 
Quand ses éclairs illuminèrent le monde, la terre le vit et s’affola ;
les montagnes fondaient comme cire devant le Seigneur, devant le Maître de toute la terre. 
Les cieux ont proclamé sa justice, et tous les peuples ont vu sa gloire.
Tu es, Seigneur, le Très-Haut sur toute la terre : tu domines de haut tous les dieux. 
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DEUXIÈME LECTURE | 2 Pierre 1, 16-19
Trois disciples privilégiés (Pierre, Jacques et Jean) ont été témoins de la transfiguration de Jésus. Pierre était l’un d’eux et il insiste, dans cette lettre qu’on lui attribue, sur la réalité de l’expérience qu’ils ont vécue « sur la montagne sainte ». La foi en ce Jésus transfiguré, et depuis lors ressuscité, ne repose pas sur des élucubrations « sophistiquées », mais sur le témoignage de ceux qui ont vu la gloire et la puissance du Christ, et qui ont entendu la voix du Père au sujet de son Fils bien-aimé. Cette double expérience des témoins perpétue la voix des prophètes et guide les chrétiens dans l’attente du jour où Christ reviendra et brillera comme « l’étoile du matin ». 

Lecture de la deuxième lettre de saint Pierre apôtre (1, 16-19)
« Cette voix venant du ciel, nous l’avons nous-mêmes entendue »
Bien-aimés, ce n’est pas en ayant recours à des récits imaginaires sophistiqués que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, mais c’est pour avoir été les témoins oculaires de sa grandeur. Car il a reçu de Dieu le Père l’honneur et la gloire quand, depuis la Gloire magnifique, lui parvint une voix qui disait : Celui-ci est mon Fils, mon bien-aimé ; en lui j’ai toute ma joie. Cette voix venant du ciel, nous l’avons nous-mêmes entendue quand nous étions avec lui sur la montagne sainte. Et ainsi se confirme pour nous la parole prophétique ; vous faites bien de fixer votre attention sur elle, comme sur une lampe brillant dans un lieu obscur jusqu’à ce que paraisse le jour et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs.
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ÉVANGILE | Matthieu 17, 1-9
La scène de la Transfiguration est à la fois nimbée de lumière et enveloppée de mystère. Non seulement le visage de Jésus a l’éclat du soleil et ses vêtements la blancheur de la lumière, mais une nuée lumineuse couvre tous ceux qui sont avec lui sur la montagne. La transfiguration proprement dite culmine avec une révélation non équivoque du statut de Jésus comme « Fils bien-aimé » du Père et prophète par excellence qu’il faut écouter. La présence des deux grands prophètes Moïse et Élie est elle-même témoignage en faveur de Jésus Messie. Cela dit, ce n’est qu’après la résurrection de Jésus que les disciples comprendront pleinement le sens de la Transfiguration.

Évangile de saint Matthieu (17, 1-9)
« Son visage devint brillant comme le soleil »
En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul.
En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »
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« ÉCOUTEZ-LE ! »
Commentaire du dimanche, Tommy Scholtes, prêtre jésuite, Prions en Église Belgique
 

La fête de la Transfiguration tombe un dimanche. Nous la célébrons un peu comme une Pâque, comme une révélation de Jésus dans sa gloire. Après Pâques, Jésus se manifeste comme vivant et les disciples ont bien du mal à le reconnaître, tant leurs yeux sont obscurcis par la tristesse vécue durant la Passion. C’est comme s’ils avaient oublié le moment de la Transfiguration qui constitue un avertissement. Là, Jésus est dans la vie ordinaire. Il prend avec lui quelques disciples qui deviennent les témoins privilégiés de sa transfiguration. Manifestation lumineuse au cœur de la vie ordinaire, des disciples, et de chacun d’entre nous. Pour que nous entendions la parole du Père : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Par là, il nous redit aussi à quel point nous sommes les enfants bien-aimés du Père. ­Baptisés « au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit », nous ­vivons déjà la communion et la joie parfaite de Dieu. ­Au-delà de nos obscurités, de nos soucis et inquiétudes. Jésus, « une lampe brillant dans un lieu obscur jusqu’à ce que paraisse le jour ». Oui, la Transfiguration est ce moment inouï où Jésus se manifeste en gloire. Les disciples le vivent comme un moment d’éternité qu’ils veulent faire durer et, pourtant, il n’est qu’un ­moment. Jésus se montre tel qu’il est aux disciples comme à nous. Et il est bien celui que l’Ancien Testament annonçait. « Signes par milliers », chante-­t-on quelquefois. Tous les signes annonciateurs prédisent que celui qui vient et celui qui est là, c’est Dieu qui se manifeste. Reconnaître cette présence est faire acte de foi pour que notre vie entière en soit éclairée. Et la demande « Écoutez-le » vaut pour tous les jours. Méditer la Parole, vivre les sacrements et la solidarité avec ses frères et sœurs… trois propositions à enraciner dans nos cœurs.
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DU FILS D'HOMME AU FILS DE DIEU

Méditaiton biblique - Transfiguration du dimanche - Livre du prophète Daniel 7, 9-10.13-14
Emmanuelle Billoteau, ermite, Prions en Église

Le temps de l’observation
Le livre de Daniel voit le jour alors qu’Israël est occupé par les armées d’Antiochos IV (175-164 av. J.C.), qui ont profané le Temple de Jérusalem. Quiconque refuse de renier sa foi est passible de mort. Le livre de Daniel constitue un message d’espérance pour le peuple oppri­mé qui résiste tant bien que mal. Les extraits proposés aujourd’hui relèvent de la littérature apocalyptique, centrée sur la ­victoire définitive de Dieu sur les forces du Mal. Ils articulent deux visions. La première est celle d’un « Vieillard » représentant Dieu, l’Éternel, en sa fonction de Roi et de Juge équitable – équité signifiée par la blancheur de son vêtement. Son trône est muni de roues, comme le char divin d’Ézékiel (Ez 1 ; 10) – une façon de dire que Dieu se rend présent à son peuple, même sur une terre profanée par le paganisme. Quant à la seconde vision, elle est celle d’un « Fils d’homme », un personnage mystérieux, qui apparaît comme un intermédiaire entre le ciel – il vient « avec les nuées » – et la terre, ainsi que l’évoque son nom.

Le temps de la méditation
C’est une scène d’intronisation que le texte nous présente, le Fils d’homme recevant de Dieu la royauté sur tous les peuples, laquelle ne passera ­jamais. Puis, Daniel l’associe au peuple des saints « qui res­plen­diront comme la lumière du firmament » (Dn 12, 3). Rien d’éton­nant à ce que les chrétiens aient lu le chapitre 7 du livre de Daniel comme une annonce­ du Christ en sa gloire et dans la royauté universelle que le Père lui confère (cf. 1 Co 15, 25-28). Gloire qui se manifeste lors de la Transfiguration où apparaît la divi­nité du Fils éternel enfouie dans l’humanité de Jésus. Gloire qui se mani­festera au jour de la Résurrection et, plus encore­, de son retour à la fin des temps. Une gloire que nous parta­gerons en tant que membres de son corps, mais dont nous pouvons déjà goûter les prémices dans la mesure où nous nous enfouissons dans la prière et laissons le Christ exercer en nous sa royauté.