2 juillet - 13ème dimanche du temps ordinaire - "Qui vous accueille, m'accueille" — Paroisse de Gray

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2 juillet - 13ème dimanche du temps ordinaire - "Qui vous accueille, m'accueille"

Ces petits gestes qui plaisent à Dieu
La foi et la justice devant Dieu se conjuguent au quotidien. La Sunamite (1ère lecture) qui accueille le prophète Élisée avec empressement, fait sans aucun doute partie de ceux dont Jésus dit que leurs gestes d’accueil, spontanés et sans calcul, trouveront leur récompense auprès de Dieu. (Prions en Eglise)

DIMANCHE 2 JUILLET - 10h00 - MESSE - BASILIQUE

CLÉS DE LECTURE DIMANCHE 2 JUILLET 2023 - PRIONS EN ÉGLISE

PREMIÈRE LECTURE | 2 Rois 4, 8-11.
14-16a La Sunamite est une femme riche et accueillante. Elle sait aussi reconnaître « un saint homme de Dieu », Élisée en l’occurrence, et elle se montre généreuse envers lui. Une ombre persiste toutefois dans sa vie de couple : « Elle n’a pas de fils, et son mari est âgé. » On croirait entendre ici l’histoire d’Abraham et de Sara, d’autant plus que le prophète annonce à la Sunamite la naissance prochaine d’un fils en des termes très proches de ceux que Dieu avait jadis adressés au patriarche (Gn 17, 19. 21). À la lumière de l’évangile d’aujourd’hui, on peut comprendre que la Sunamite est récompensée pour avoir accueilli « un prophète en sa qualité de prophète »

Lecture du deuxième livre des Rois (4, 8-11.14-16a)
Un jour, le prophète Élisée passait à Sunam ; une femme riche de ce pays insista pour qu’il vienne manger chez elle. Depuis, chaque fois qu’il passait par là, il allait manger chez elle. Elle dit à son mari : « Écoute, je sais que celui qui s’arrête toujours chez nous est un saint homme de Dieu. Faisons-lui une petite chambre sur la terrasse ; nous y mettrons un lit, une table, un siège et une lampe, et quand il viendra chez nous, il pourra s’y retirer. »
Le jour où il revint, il se retira dans cette chambre pour y coucher. Puis il dit à son serviteur : « Que peut-on faire pour cette femme ? » Le serviteur répondit : « Hélas, elle n’a pas de fils, et son mari est âgé. » Élisée lui dit : « Appelle-la. » Le serviteur l’appela et elle se présenta à la porte. Élisée lui dit : « À cette même époque, au temps fixé pour la naissance, tu tiendras un fils dans tes bras. »

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PSAUME | Psaume 88
Cette première moitié du psaume – jusqu’au verset 39 – dit la joie du psalmiste et de sa communauté. L’un et l’autre éprouvent le même bonheur à chanter l’amour, la fidélité, la puissance et la grâce de Dieu. C’est ce bonheur qui illumine leur démarche spirituelle. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, puisque le roi semble être fidèle, lui aussi, « au Dieu saint d’Israël ». Le ton changera cependant du tout au tout dans la seconde moitié du psaume, une lamentation évoquant les échecs et les déceptions historiques causés par la royauté.

Psaume 88 
Refrain: Ton amour, Seigneur, sans fin je le chante !
L’amour du Seigneur, sans fin je le chante ; ta fidélité, je l’annonce d’âge en âge.
Je le dis : C’est un amour bâti pour toujours ; ta fidélité est plus stable que les cieux. 
Heureux le peuple qui connaît l’ovation ! Seigneur, il marche à la lumière de ta face ;
tout le jour, à ton nom il danse de joie, fier de ton juste pouvoir. 
Tu es sa force éclatante ; ta grâce accroît notre vigueur.
Oui, notre roi est au Seigneur ; notre bouclier, au Dieu saint d’Israël. 

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DEUXIÈME LECTURE | Romains 6, 3-4. 8-11
Savoir ou ne pas savoir ? Telle est la question que Paul pose à ses frères et sœurs. Alors que la lettre est d’un contenu doctrinal très dense, l’Apôtre se voit obligé de faire des mises au point et des rappels importants. C’est ce que suggère la question initiale : « Frères, ne le savez­vous pas ? » La foi est cheminement, remise en question et appel constant à la conversion. Paul rappelle certaines prémisses incontournables, « Si nous sommes passés par la mort avec le Christ », pour en exposer aussitôt les conséquences. Car Paul en a la ferme conviction : nous sommes appelés à vivre une vie nouvelle, avec le Christ et pour Dieu.

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (6, 3-4.8-11)
Frères, ne le savez-vous pas ? Nous tous qui par le baptême avons été unis au Christ Jésus, c’est à sa mort que nous avons été unis par le baptême. Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts.
Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. Nous le savons en effet : ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus ; la mort n’a plus de pouvoir sur lui. Car lui qui est mort, c’est au péché qu’il est mort une fois pour toutes ; lui qui est vivant, c’est pour Dieu qu’il est vivant. De même, vous aussi, pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ.

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ÉVANGILE | Matthieu 10, 37-42
L’Évangile est Bonne Nouvelle. Mais bonne nouvelle ne veut pas dire facilité et absence d’exigences. Jésus exprime ici une série de paradoxes : c’est lui qu’il faut aimer par­dessus tout et suivre jusqu’au bout en portant sa croix, au prix même de « perdre sa vie » à cause de lui. D’autre part, il ne faut pas croire qu’il faille pour autant poser des gestes d’éclat : l’accueil d’un prophète ou d’un juste et le don d’un « simple verre d’eau fraîche à l’un de ces petits » seront récompensés comme des gestes posés à l’endroit de Jésus même.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (10, 37-42)
En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui a trouvé sa vie la perdra ; qui a perdu sa vie à cause de moi la trouvera. Qui vous accueille m’accueille ; et qui m’accueille accueille Celui qui m’a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète recevra une récompense de prophète ; qui accueille un homme juste en sa qualité de juste recevra une récompense de juste. Et celui qui donnera à boire, même un simple verre d’eau fraîche, à l’un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis : non, il ne perdra pas sa récompense. »

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INSTRUCTIONS ET ENCOURAGEMENTS
Commentaire du dimanche, Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église

L’évangile de ce dimanche fait partie d’un discours de Jésus aux Apôtres envoyés en mission. Ce sont des instructions, des recommandations et des encouragements. Les exigences sont grandes pour les Apôtres parce que la mission l’est tout autant. Car il s’agit d’avoir avec le Christ le même lien qu’il entretient avec le Père. Le Christ lui-même est le visage du Père qui l’envoie. À leur tour, ses Apôtres ne peuvent qu’être le visage de ce même Christ et, donc, de son Père. Autrement dit, la mission des Apôtres ne consiste pas seulement à faire des beaux discours, ni à se montrer très gentils, ni à baptiser à tour de bras… Elle consiste surtout à devenir un autre Christ, un Christ pauvre, humble, qui lave les pieds de ses disciples et se donne en nourriture. La mission de l’Apôtre se fonde dans le service et la modestie (l’humilité ?), dans la charité et la joie. Jésus appelle à le suivre en naissant à une vie nouvelle, celle « d’en haut » comme il disait à Nicodème (Jn 3, 1-21), celle de l’Esprit. Naître du souffle de l’Esprit est un choix à poser, un don à recevoir et un pardon à accueillir. Cette naissance suppose des compagnons de route, une familiarité avec les Écritures, le désir d’une réelle vie de prière.
Pour nous qui avançons dans le chemin de l’accueil de l’Évangile, ces recommandations de Jésus résonnent comme un puissant encouragement. Puisque donner à boire un simple verre d’eau fraîche au nom du Christ assure une grande récompense dans le ciel !
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SAUVEUR ET LIBÉRATEUR
Méditation biblique - Évangile selon saint Matthieu 10, 37-42
Marie-Laure Durand, bibliste, Prions en Église


Comment comprendre l'appel de Jésus à le suivre, lui, au risque de briser la structure familiale ? Et si, loin de faire exploser les liens familiaux, il les revisitait, au contraire ?

Le temps de l’observation
Les propos de Jésus peuvent sembler agressifs : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi. » Les mêmes paroles sont ensuite prononcées envers les fils ou les filles. Doit-on comprendre que Dieu entre en concurrence avec notre vie quotidienne et, qu’à ce jeu, les relations familiales en sortent perdantes ? Malgré les apparences, il est peut-être justement question du contraire. Dieu n’est pas un personnage de plus dans l’existence. Il n’est pas une relation supplémentaire qui viendrait contrecarrer les autres. Dieu est la relation qui contient et donne sens à toutes les autres. Il n’est donc pas un père de plus auquel il faudrait se soumettre et obéir. Il n’est pas un fils, une fille ou une de nos créations dont nous devrions prendre soin. Jésus raconte que la question de Dieu est fondatrice de toutes les autres. Il cherche à éveiller ses disciples à une autre réalité.

Le temps de la méditation
L’enseignement de Jésus n’est pas agressif mais radical. Il n’essaie pas de séparer les enfants de leurs parents, il ne demande pas une relation exclusive dans la vie des personnes. Jésus ne donne pas naissance à un mouvement sectaire dont il serait le gourou. Il ne cherche pas une emprise telle que les personnes devraient s’extraire de leur réseau de relations pour vivre l’Évangile. Si son discours est radical, c’est qu’il se veut libérateur. Les relations de ­dépendance, les sentiment excessifs de dette envers les parents ou de mainmise sur les enfants peuvent constituer des obstructions à la vie vécue. Jésus invite chacun de ses disciples à entrer dans des relations vivantes et créatrices, y compris à l’intérieur des familles. C’est un appel pour chacun à avoir un lien personnel et unique à Dieu, une relation qui nourrit et enrichit les liens familiaux. La radicalité évangélique consiste à choisir la vie, non à la fuir.