Convertissez-vous ! 4 décembre - 2ème dimanche de l'Avent — Paroisse de Gray

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Convertissez-vous ! 4 décembre - 2ème dimanche de l'Avent

COMME LES FOULES S'APPROCHAIENT de Jean-Baptiste pour un baptême de conversion, approchons-nous du Christ : il inspirera notre intelligence et notre cœur. Nous sommes appelés au discernement, afin de choisir les paroles et les actes qui hâteront la venue du Royaume. Quand la justice et la paix grandissent dans le monde, le règne de Dieu y fleurit (Prions en Eglise)

 

DIMANCHE 4 DÉCEMBRE - 10h00 - BASILIQUE NOTRE-DAME - MESSE

2ème DIMANCHE DE L'AVENT
(Vidéo : paroisse de Griselles)

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CLÉS DE LECTURE ( Prions en Eglise)

Jours de justice et de grande paix

Le prophète Isaïe imagine un « rameau de la souche […] de David »,
artisan d’une ère nouvelle de justice et de coexistence pacifique.
Le psalmiste abonde dans le même sens. Puis Jean le Baptiste affirme haut et fort
que cette ère nouvelle n’adviendra qu’au prix de la conversion.

PREMIÈRE LECTURE | Isaïe 11, 1-10

Les poètes savent le mieux exprimer les réalités les plus profondes et essentielles de nos vies : l’amour, l’espoir, la foi. Le prophète Isaïe est un de ces poètes. Il exprime dans la première lecture l’espérance du peuple juif en la promesse de Dieu et en sa puissance pour réaliser ce qu’il a promis : de la lignée de David presque détruite, sortira un descendant rempli de l’Esprit de Dieu. Le verset 2 a inspiré la tradition des sept dons du Saint-Esprit.

Lecture du livre du prophète Isaïe (11, 1-10)
« Il jugera les petits avec justice »En ce jour-là, un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur – qui lui inspirera la crainte du Seigneur. Il ne jugera pas sur l’apparence ; il ne se prononcera pas sur des rumeurs. Il jugera les petits avec justice ; avec droiture, il se prononcera en faveur des humbles du pays. Du bâton de sa parole, il frappera le pays ; du souffle de ses lèvres, il fera mourir le méchant. La justice est la ceinture de ses hanches ; la fidélité est la ceinture de ses reins.
Le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra ; sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer.
Ce jour-là, la racine de Jessé sera dressée comme un étendard pour
les peuples, les nations la chercheront, et la gloire sera sa demeure.
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PSAUME 71

La première strophe du psaume est une prière pour le roi. On y demande entre autres le don de la justice pour le roi. Dans la Bible, le concept de justice couvre beaucoup plus que la dimension strictement légale. Elle réside dans la correspondance entre le dire et le faire : Dieu est juste parce qu’il fait ce qu’il a promis. Ainsi doit être la justice du roi, qui doit correspondre à celle de Dieu ; le roi en est le représentant et l’exécuteur.

En ces jours-là fleurira la justice, grande paix jusqu’à la fin des temps.
Dieu, donne au roi tes pouvoirs, à ce fils de roi ta justice.
Qu’il gouverne ton peuple avec justice, qu’il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice, grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Qu’il domine de la mer à la mer, et du Fleuve jusqu’au bout de la terre !
Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie.
Que son nom dure toujours ; sous le soleil, que subsiste son nom !
En lui, que soient bénies toutes les familles de la terre ; que tous les pays le disent bienheureux !

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DEUXIÈME LECTURE | Romains 15, 4-9

Ce que saint Paul dit finalement dans la première partie de ce passage de sa longue lettre aux Romains, c’est que la lecture de la Bible nourrit non seulement notre intelligence, mais aussi notre volonté : elle est source de motivation pour persévérer sur le chemin de la foi. La persévérance (« upomonè » en grec) dont il parle souvent dans ses lettres est une dimension fondamentale de la vie chrétienne. Elle est un peu le carburant qui nous permet de continuer à marcher, surtout lorsque les épreuves ou les obstacles induiraient en nous la tentation de baisser les bras, de se dire : « À quoi bon ? » On ne peut ni grandir ni durer dans la foi sans la nourrir de la parole de Dieu.
 

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (15, 4-9)
Frères, tout ce qui a été écrit à l’avance dans les livres saints l’a été pour nous instruire, afin que, grâce à la persévérance et au réconfort des Écritures, nous ayons l’espérance. Que le Dieu de la persévérance et du réconfort vous donne d’être d’accord les uns avec les autres selon le Christ Jésus. Ainsi, d’un même cœur, d’une seule voix, vous rendrez gloire à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ.
Accueillez-vous donc les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu. Car je vous le déclare : le Christ s’est fait le serviteur des Juifs, en raison de la fidélité de Dieu, pour réaliser les promesses faites à nos pères ; quant aux nations, c’est en raison de sa miséricorde qu’elles rendent gloire à Dieu, comme le dit l’Écriture : C’est pourquoi je proclamerai ta louange parmi les nations, je chanterai ton nom.
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ÉVANGILE | Matthieu 3, 1-12

Pour décrire la figure de Jean le Baptiste, Matthieu retient trois points. Premièrement, l’annonce du royaume de Dieu. Les Juifs avaient un tel respect pour Dieu – le Tout-Autre – qu’ils évitaient de prononcer son nom. D’où, dans le Nouveau Testament, l’expression «  Royaume des Cieux ». Elle peut avoir une connotation purement géographique ; en revanche, le mot « règne » permet d’insister sur l’impact d’une présence dans une période ou sur un milieu. Deuxièmement, l’appel prophétique à la conversion. La venue du règne de Dieu nous confronte à une décision : l’accueillir ou le refuser. Or, l’accueillir exige une réorientation profonde de notre vie. Cette conversion s’exprime par la démarche du baptême. Dernier point : Jean le Baptiste dénonce les fausses sécurités, les personnes qui se croient en bonne relation avec Dieu simplement de par leur appartenance au peuple juif ou à un groupe religieux en particulier. Il faut plutôt reconnaître qu’on est loin de ce Dieu dont l’amour est parfait et le pardon total.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (3, 1-12)
En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » Jean est celui que désignait la parole prononcée par le prophète Isaïe : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage. Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés. Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit digne de la conversion. N’allez pas dire en vous-mêmes : “Nous avons Abraham pour père” ; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion. Mais celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient dans sa main la pelle à vanner, il va nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »
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LA PROMESSE D'UNE NAISSANCE
Commentaire d'Anne Da, xavière, Prions en Église

L’été dernier, les terres et les habitations dévastées par le feu, craquelées par la sécheresse ou par les conflits armés nous ont donné plus que des images de destruction et de chaos. Elles nous ont fait entendre la clameur de la terre et la clameur des pauvres, éprouver dans notre chair l’urgence du salut. Saint Paul l’affirme aux chrétiens de Rome : « Tout ce qui a été écrit à l’avance dans les livres saints l’a été pour nous instruire, afin que, grâce à la persévérance et au réconfort des Écritures, nous ayons l’espérance. » Cette parole résonne pour nous ­aujourd’hui avec force : comment tenir ferme dans la persévérance et ne pas nous laisser voler l’espérance en ces temps troublés pour notre terre, pour notre Église ? Au nom du Seigneur, le prophète Isaïe annonce le surgissement de la vie, tel un rameau sorti d’une souche, en écho au brin d’olivier témoin de la fin du déluge. Alors que toute chair avait une conduite corrompue, la figure de Noé le juste, dans sa fragilité, permit que le déluge ne soit pas le dernier mot de Dieu mais bien un acte de salut pour l’humanité et la Création tout entière. Alliance éternelle scellée entre Dieu et l’humanité. Isaïe fait résonner la promesse d’un temps nouveau qui advient comme une naissance. Un temps où justice, droiture, fidélité, respect du plus petit et du plus humble régnera dans nos cœurs réconciliés.

Comment puis-je regarder le monde avec bienveillance, repérer les actes de justice et de droiture pour nourrir mon espérance ?

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REGARDEZ DEVANT !
Méditation biblique Livre Isaïe 11, 1-10
Marie-Laure Durand, bibliste, Prions en Église

Le temps de l’observation
Le monde décrit par le prophète Isaïe n’est pas le monde de la nature que nous connaissons, ce monde où dominent une implacable sélection et la loi du plus fort. Aucun veau n’y subsiste à côté d’un lionceau, aucun loup n’habite durablement avec l’agneau. Isaïe ne prophétise donc pas un monde qui aurait déjà existé et qui serait perdu ou oublié. Il annonce autre chose. Un monde où les relations seront d’un autre type car enracinées en Dieu. « La connaissance du Seigneur remplira le pays. » Selon le prophète, cette révolution globale, ce changement de paradigme prendra naissance dans une proximité à Dieu différente qui touchera autant la nature que les relations sociales. Un simple souffle fera alors tomber le méchant. Voilà une façon très poétique de décrire que l’humanité est appelée à vivre de finesse, de sensibilité et de douceur. Isaïe annonce ainsi, à sa façon, le royaume de Dieu que Jésus incarnera.

Le temps de la méditation
Dans les bouleversements climatiques et sociétaux qui sont les nôtres, la tentation est grande de revenir à un monde perdu. Le prophète Isaïe nous le déconseille. Il ne s’agit ni de retourner à l’état de nature ni d’idéaliser le monde animal et encore moins un Éden passé. La vraie force de ses propos est de tourner les regards vers l’avenir. S’il n’y a pas de chemin pour revenir en arrière, il y en a un pour faire de nos vies communes un lieu de paix et de conscience. Le prophète esquisse un renouvellement des relations ­capables de permettre à l’homme d’habiter un monde où il pourra être plus humain. Isaïe nous assure que tout changement intérieur a le pouvoir d’irradier sur la Création tout entière. Cette foi dans un futur meilleur­ reste révolutionnaire. Le temps de l’Avent est cet apprentissage qui, à une petite échelle, nous apprend à nous tourner vers l’avenir et à préparer son avènement.

UNE PRIÈRE de Pierre Charland, pour ce dimanche, Prions en Église
FAIS DE NOUS DES ARTISANS DE FRATERNITÉ

Seigneur, tu nous demandes de changer nos habitudes et notre vie, pour faire advenir le Royaume.
Quand nous préparons Noël et méditons sur ta naissance à Bethléem,
aide-nous à saisir le sens et la portée de ta pauvreté et de ton dépouillement dans une étable.
Tu nous veux libres comme toi : assoiffés de justice et affamés de paix.
Désencombre nos coeurs et ouvre-les à la rencontre.
Tant d'illusions nous distraient et embrouillent notre vue.
Nous voulons te ressembler et devenir artisans et artisanes de fraternité.
Apprends-nous à ne pas juger, et à accueillir le faible et le pauvre.
Qu'en ce temps de l'Avent nous portions un regard généreux et ouvert sur les frères et soeurs que nous rencontrons
et sur l'ensembe de la Création.