29 octobre - 30ème dimanche du temps ordinaire - Aimer, le mot-clé — Paroisse de Gray

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29 octobre - 30ème dimanche du temps ordinaire - Aimer, le mot-clé

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur. […] Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Le double commandement de l’amour condense la Loi et les Prophètes. Voilà tout un programme ! Aimer, ce n’est pas seulement un sentiment, c’est entrer dans une dynamique, celle où nous voulons le bonheur de l’autre. En ce dimanche, demandons à Dieu de libérer en nos cœurs nos capacités à aimer et à bâtir un monde plus fraternel. (Prions en Eglise)

 

29 OCTOBRE - 10h00 - MESSE - BASILIQUE NOTRE-DAME

CLÉS DE LECTURE DIMANCHE 29 OCTOBRE 2023

Amour oblige.
Tous les commandements bibliques n’ont pas la même importance.
Mais qu’il s’agisse de l’Ancien ou du Nouveau Testament, l’essentiel demeure le même :
aimer Dieu, aimer comme Dieu aime et aimer son prochain comme soi-même.
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PREMIÈRE LECTURE | Exode 22, 20-26
e passage du livre de l’Exode s’inscrit dans le prolongement du récit de la manifestation de Dieu au Sinaï et de sa promulgation des Dix Commandements (Ex 19 – 20). Il faut y voir plus qu’un simple corollaire, car il énonce une exigence majeure de l’Alliance conclue avec Israël : la compassion pour les pauvres que sont l’immigré, la veuve et l’orphelin. Israël doit d’abord se souvenir qu’il a été immigré et opprimé en Égypte. Sauvé par Dieu, Israël a maintenant l’obligation de compatir avec ceux qui subissent le même sort. Puisque Dieu s’est montré « compatissant » envers lui, Israël devra se montrer compatissant à son tour, surtout par rapport aux étrangers et aux plus vulnérables de la société.

Lecture du livre de l’Exode (22, 20-26)
« Si tu accables la veuve et l’orphelin, ma colère s’enflammera » Ainsi parle le Seigneur : « Tu n’exploiteras pas l’immigré, tu ne l’opprimeras pas, car vous étiez vous-mêmes des immigrés au pays d’Égypte. Vous n’accablerez pas la veuve et l’orphelin. Si tu les accables et qu’ils crient vers moi, j’écouterai leur cri. Ma colère s’enflammera et je vous ferai périr par l’épée : vos femmes deviendront veuves, et vos fils, orphelins. « Si tu prêtes de l’argent à quelqu’un de mon peuple, à un pauvre parmi tes frères, tu n’agiras pas envers lui comme un usurier : tu ne lui imposeras pas d’intérêts. Si tu prends en gage le manteau de ton prochain, tu le lui rendras avant le coucher du soleil. C’est tout ce qu’il a pour se couvrir ; c’est le manteau dont il s’enveloppe, la seule couverture qu’il ait pour dormir. S’il crie vers moi, je l’écouterai, car moi, je suis compatissant ! »
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PSAUME | Psaume 17
e psaume 17 évoque une période trouble de l’histoire du jeune David, victime de l’hostilité de Saül. Le futur roi David est pourchassé et menacé de mort. Il est opprimé et accablé par ses propres frères. Seul contre tous, David ne peut trouver refuge qu’auprès de Dieu. Sa prière vaut pour toutes les victimes de persécution et de violence. Il ne manque d’ailleurs pas de mots pour dire sa confiance, car Dieu est pour lui : force, rocher, forteresse et bouclier. Et surtout, David se sait aimé de Dieu. À sa manière, la prière du psaume 17 anticipe le cri confiant de Paul dans sa lettre aux Romains : « Qui pourra nous séparer de l’amour de Dieu? »

Refrain : Je t'aime, Seigneur, ma force.
Je t’aime, Seigneur, ma force : Seigneur, mon roc, ma forteresse,
Dieu mon libérateur, le rocher qui m’abrite,
on bouclier, mon fort, mon arme de victoire !
Louange à Dieu ! Quand je fais appel au Seigneur,
je suis sauvé de tous mes ennemis. Lui m’a dégagé, mis au large, il m’a libéré, car il m’aime.
 Vive le Seigneur ! Béni soit mon Rocher ! Qu’il triomphe, le Dieu de ma victoire !
Il donne à son roi de grandes victoires, il se montre fidèle à son messie. 
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DEUXIÈME LECTURE | 1 Thessaloniciens 1, 5c-10
Paul reprend à son compte le motif de l’imitation. Il félicite les Thessaloniciens parce que, leur dit-il, « vous nous avez imités, nous et le Seigneur ». Le premier de cordée est, bien entendu, le Seigneur Jésus. C’est lui que Paul se glorifie d’avoir pris comme modèle : l’imitation du Christ demeure la pierre angulaire de toute spiritualité et de toute expérience chrétienne. Paul se réjouit de l’accueil que les Thessaloniciens ont fait à la Parole « au milieu de bien des épreuves ». Loin de revendiquer pour lui seul les progrès de l’évangélisation, il reconnaît l’impact de la foi des Thessaloniciens sur « tous les croyants de Macédoine et de Grèce ».

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens (1, 5c-10)
« Vous vous êtes convertis à Dieu en vous détournant des idoles afin de servir Dieu et d’attendre son Fils » Frères, vous savez comment nous nous sommes comportés chez vous pour votre bien. Et vous-mêmes, en fait, vous nous avez imités, nous et le Seigneur, en accueillant la Parole au milieu de bien des épreuves, avec la joie de l’Esprit Saint. Ainsi vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants de Macédoine et de Grèce. Et ce n’est pas seulement en Macédoine et en Grèce qu’à partir de chez vous la parole du Seigneur a retenti, mais la nouvelle de votre foi en Dieu s’est si bien répandue partout que nous n’avons pas besoin d’en parler. En effet, les gens racontent, à notre sujet, l’accueil que nous avons reçu chez vous; ils disent comment vous vous êtes convertis à Dieu en vous détournant des idoles, afin de servir le Dieu vivant et véritable, et afin d’attendre des cieux son Fils qu’il a ressuscité d’entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère qui vient.

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ÉVANGILE | Matthieu 22, 34-40
Les pharisiens savent pertinemment que la loi de Moïse comprend 613 commandements. Et eux-mêmes ne se sont pas privés du plaisir d’ajouter une kyrielle d’obligations rituelles ou morales. Comment s’y retrouver et discerner le plus important au milieu de tant de prescriptions ? C’est la question légitime que pose un docteur de la Loi, et à laquelle Jésus répond de façon on ne peut plus claire. Selon lui, les exigences de la Loi et des Prophètes tiennent à deux commandements semblables : aimer Dieu de tout cœur et aimer son prochain comme soi-même. Rien n’est dit de la réaction du docteur de la Loi : Matthieu laisse à son lecteur le soin de prendre acte de la mise au point faite par Jésus.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (22, 34-40)
« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, et ton prochain comme toi-même » En ce temps-là, les pharisiens, apprenant que Jésus avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, et l’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? »
Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » 

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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église

Ce qui fonde la foi

L’enseignement de Jésus dérange et tous les spécialistes de la Loi cherchent à le prendre en faute. Les partisans d’Hérode l’interrogent sur l’impôt, les sadducéens sur la résurrection et, tous ayant échoué, voici venu le tour des pharisiens. La Loi comporte jusqu’à  613 préceptes qui, appliqués à la lettre, disent la fidélité du croyant envers Dieu. Mais la pratique est complexe et le judaïsme de l’époque se divise sur le fait de hiérarchiser ou non l’ensemble des prescriptions. Jésus doit tomber dans ce piège. Mais non, les pharisiens n’y réussissent pas plus que les autres avant eux ! Jésus cite tour à tour le livre du Deutéronome (Dt 6, 4) et le livre du Lévitique (Lv  19,  18). L’un pour rappeler l’amour de Dieu, l’autre pour lui attacher l’amour du prochain. Ainsi Jésus rappelle deux principes valables pour les disciples de tous les temps. Premièrement, que l’amour de Dieu est le fondement de la vie morale et religieuse. À quoi bon être gentil et bon pratiquant si le cœur n’est pas tourné vers Dieu ? Autrement dit, la foi au Christ se fonde d’abord sur sa rencontre personnelle avant de se définir sur un ensemble de règles à respecter. Le second, que l’amour de Dieu ne peut s’exprimer autrement que dans l’amour du prochain. « Celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas », rappelle saint Jean dans sa première lettre (1 Jn 4, 20). Et l’inverse est tout aussi valable. La prière, comme lieu de rencontre avec Dieu, et la charité, comme lieu de service de mon prochain, sont le même et le plus grand des commandements !