16 août - saint Roch — Paroisse de Gray

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16 août - saint Roch

Saint Roch (né à Montpellier vers 1350, mort à Voghera vers 1378), Rochus en latin et Sant Ròc en occitan, est un pèlerin et thaumaturge français, honoré le 16 août, à qui l'Église accorde le titre canonique de confesseur (car ayant beaucoup souffert au service de la foi mais sans subir le martyre). En termes de culte populaire, il est principalement le saint patron de tous les pèlerins ainsi que de nombreuses confréries ou corporations : notamment des chirurgiens, des dermatologues et des apothicaires (pharmaciens), paveurs de rues, fourreurs, pelletiers, fripiers, des cardeurs et de bien d'autres corporations encore ; le saint protecteur des animaux, notamment des chiens ; et le saint guérisseur des pestiférés. Son culte, né d'abord en France et en Italie, est devenu très populaire et s'est répandu dans le monde entier.

En photo : SAINT ROCH - Basilique Notre-Dame de Gray

   

Bois polychromé - Dernier tiers XVIème siècle
(Classé monument historique en 1980)
Représentation traditionnelle de saint Roch vêtu d'un manteau de pèlerin, accompagné d'un ange à sa droite et d'un chien à sa gauche, il dévoile le bubon de la peste sur son genou droit. 
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Roch naquit à Montpellier, entre 1348 et 1350, en pleine guerre de Cent Ans, pendant la grande période de la peste noire (qui dura deux ans et décima un tiers de la population de l'Europe). C'est l'époque des grandes famines et des massacres perpétrés par les grandes compagnies.

Montpellier, possession de la couronne d'Aragon et rattachée à la couronne de France en 1349, était une république marchande, une grande ville du Midi, cosmopolite et tolérante, très réputée pour son université. C’est une ville étape importante de pèlerinage sur la via Tolosana, bénéficiant de plus de la proximité d’Avignon, siège de la papauté depuis plus de quarante ans.

Bien que Roch fût un prénom très courant en France et en Italie (Rocco), une tradition prétend que ce saint appartient à la famille Roch de La Croix, lignée devenue importante au xvie siècle, où elle prend le nom de La Croix de Castries.

Son père, Jean Roch de La Croix, dignitaire de la ville, en fut le premier consul, en 1363. Sa mère, dame Liberia, était originaire de Lombardie. Fils désiré et longtemps attendu, sa naissance se révéla en partie miraculeuse – ses parents ayant prié la Vierge Marie pour avoir un enfant – il naquit effectivement et avec le signe d'une croix rouge sur sa poitrine. Passant une enfance dans un milieu profondément chrétien, il fut baptisé au sanctuaire Sainte-Marie des Tables, qui était aussi le centre de la vie spirituelle, intellectuelle, administrative et sociale de Montpellier.

Il fit probablement ses études chez les Dominicains, ordre alors nouveau et en plein essor, avant d’étudier la médecine. Il fut confronté très jeune aux terribles épidémies de peste de 1358 et 1361. À Montpellier, cette dernière fit jusqu’à 500 morts par jour, pendant trois mois.

Orphelin à 17 ans, riche et instruit, il aurait pu participer à la gouvernance de la ville mais il choisit plutôt de confier à son oncle cette responsabilité et il préféra distribuer tous ses biens aux pauvres. Sur ce, il rejoignit le Tiers-ordre franciscain, revêtit l’habit de pèlerin, reçut la bénédiction de l’évêque de Maguelone et prit la route pour Rome.

Saint Roch fait l’aumône aux pauvres avant son pèlerinage à Rome de Giovanni Antonio Fumiani ((1675), plafond de la nef de l'église Saint-Roch de Venise.

Empruntant probablement la voie Francigène, il arriva à Acquapendente, à quelques jours de marche de la Ville éternelle, en juillet 1367. Il y resta trois mois, car la peste y sévissait. Il mit en pratique l’enseignement médical qu’il avait reçu, en l’associant à des signes de croix et une invocation sur les souffrants et obtint rapidement de nombreuses guérisons.

Son charisme auprès des malades se révéla sans doute à ce moment-là. Étymologiquement, le charisme est un don fait par Dieu à un homme pour qu’il manifeste l’amour divin parmi les hommes. Il reprit son chemin pour Rome, lorsqu’il apprit qu’à Cesena, à l’opposé de sa direction, l’épidémie faisait rage. Il s’y rendit, faisant ce que Dieu attendait de lui au fur et à mesure de son pèlerinage, et obtint là encore des guérisons miraculeuses. Il arriva enfin à Rome, au début de l’année 1368, et s’occupa sans doute des malades de l’Hôpital du Saint-Esprit, ordre fondé par son compatriote, Guy de Montpellier.

Un prélat, peut-être un cardinal, guéri par ses soins ou témoin de guérisons miraculeuses (il pourrait s’agir de Gaillard de Boisvert, régent Pro Tempore de la Sacra Penitenzieria, à cette période) le fit admettre devant le Bienheureux pape Urbain V, qui, saisi d'une mystérieuse intuition, s’écria aussitôt en voyant Roch : « Toi... Il me semble que tu viens du Paradis ! ». Et le Pape lui accorda l’indulgence plénière.

Roch avait sans doute déjà aperçu à Montpellier le pape d’Avignon Urbain V, qui tenta une première fois de réinstaller la papauté à Rome en 1367, lorsqu’il y était venu consacrer l’autel majeur de l’église du monastère Saint Benoît, future cathédrale Saint-Pierre.

Roch quitta Rome en 1370 pour rentrer dans sa patrie. Mais au mois de juillet 1371, il était de retour en Italie, à Plaisance, à l’hôpital Notre-Dame de Bethléem, près de l’église Sainte-Anne, où il assista inlassablement, guérit et réconforta les malades.

Atteint lui-même par la peste, Roch se rendit péniblement jusqu’à un bois, à l’orée du bourg fortifié de Sarmato, pensant y mourir. À cet endroit, une source jaillit et un chien vint alors lui apporter chaque jour un pain, sans doute envoyé près de lui par son maître, qui pourrait être le noble Gothard Pallastrelli qui allait par la suite devenir son disciple et qui aurait été également le premier biographe du saint et l’auteur de son unique et vrai portrait, conservé à Plaisance en l’église Sainte-Anne. Il recouvra la santé et retourna aussitôt à Plaisance auprès des pestiférés, faisant preuve d’un courage et d’une humanité remarquables à leur service.

Il reprit sa route, mais les terres milanaises étaient le théâtre d’une guerre entre le Duc de Milan, Barnabé Visconti, son frère Galeazzo II et la ligue constituée par le pape Urbain V, conduite par Amédée VI de Savoie. Ce conflit dura de 1371 à 1375. Pris pour un espion, Roch fut arrêté à Broni, et transféré à Voghera par Beccaria, intendant militaire des Visconti.

Sa renommée était déjà grande. De surcroît, grâce à sa marque de naissance en forme de croix sur sa poitrine, il pouvait être identifié par son oncle, gouverneur de la ville ou l’un des plus proches collaborateurs de ce dernier. Mais, fidèle au voeu d’anonymat de tout pèlerin, Roch ne révéla pas son identité et demanda à pouvoir reprendre son chemin en tant qu’ « humble serviteur de Dieu ». Sa requête fut rejetée et il fut mis au cachot.

Son emprisonnement dura cinq ans. Selon la tradition, il ne dévoila son identité qu’à un prêtre, la veille de sa mort, survenue le mardi 16 août 1379 âgé d'environ 30 ans.

Roch fut enterré avec dévotion à Voghera qui, dès 1382, lui consacra une fête.

Un siècle plus tard, sa dépouille, gardée dans l’église qui lui est toujours dédiée, fut volée, ou fit l’objet d’une transaction, en février 1485 (à l’exclusion de deux petits os du bras), et transportée à Venise.

À Montpellier, son nom se retrouve dans les annales du Petit Thalamus sur un document intitulé Cérémonial de l’an 1387, et des actes municipaux de 1440 et de 1505.

La majeure partie de son corps est toujours à Venise en l’église de la Scuola Grande di San Rocco. En 1856 un tibia fut donné à l’église Saint-Paul de Montpellier, dont il ne reste plus qu’une chapelle latérale, à l’arrière du sanctuaire Saint-Roch, lequel est dépositaire aujourd'hui de la relique et de son bâton de pèlerin.

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Éléments historiques
Saint Roch dans un manuscrit médiéval.

Suivant la thèse de Pierre Bolle, le nom de saint Roch serait un doublet hagiographique d'un saint plus ancien, saint Racho d'Autun qui décéda vers 660. On l'invoquait pour se protéger des tempêtes. D'une part il y aurait eu confusion entre les noms de « Racho » et « Rocha ». D'autre part, ce serait à la suite d'un phénomène d'aphérèse que l'ancien mot français « tempeste » serait devenu « peste ». Ceci est en accord avec la médecine médiévale de sa théorie des humeurs qui prétendait que les maladies étaient causées par une corruption de l'air. Une autre hypothèse est que sa famille d'origine portait le nom de Rog, plus exactement des Roctch ou Rouch en français. Il pourrait également être issu du nom germanique latinisé Crocus, porté par un roi alémanique au ive siècle ou du gotique hruk, « corneille ». Son nom pourrait aussi être issu du latin rubeus (« rouge »), car selon la légende il serait venu au monde avec une petite croix rouge sur la poitrine3.

Saint Roch serait décédé à Voghera plutôt qu'à Montpellier. La thèse la plus probable est qu'il était sur le chemin du retour vers sa patrie quand il aurait été arrêté comme espion du pape par le duc de Milan à Angléria près de Voghera en Lombardie, et serait mort après cinq ans de captivité dans la prison de Voghera;

Diocèse d'Angoulême - Paroisse saint Roch
PRIÈRE À SAINT ROCH

Saint Roch,
Vous avez soigné avec tant de générosité, de charité, les malades atteints de la peste.
Dieu vous a accordé plusieurs fois de guérir par le signe de la Croix, des malades considérés comme perdus.
avec grande confiance, nous nous adressons à vous et nous vous supplions :
Intercédez auprès du Seigneur, Pour nous obtenir amélioration, guérison,
Si Dieu le permet, dans les maladies graves. Préservez-nous des épidémies,
Secourez-nous dans les maladies du corps, mais aussi de l’âme.
Avec grande confiance, nous vous prions de nous protéger de la foudre dans les orages.
Saint Roch, priez pour nous.
Cœur Sacré de Jésus, j’ai confiance en vous,
Cœur douloureux et immaculé de Marie, priez pour nous. Amen.

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Il était né dans une très riche famille de Montpellier. Jeune, il perd ses parents et c'est alors qu'il se décide à mener une vie de pèlerin, emportant la moitié de sa fortune pour les pauvres qu'il rencontrera, mettant en garde l'autre partie auprès de son oncle pour y puiser quand cela s'avérait nécessaire. Sur la route, il soigna de nombreux malades de la peste. Quand il revint au pays, Montpellier est en proie à la guerre civile. Il fut pris pour un espion. Il mourut oublié en prison après cinq années de détention. Il fut identifié par sa grand mère en raison d'une tache de vin en forme de croix qu'il portait sur sa poitrine depuis sa naissance.
Saint Roch était le fils d'un gouverneur de Montpellier. Ses parents, âgés, obtinrent sa naissance par de persévérantes prières, se promettant de donner à Dieu l'enfant qu'il leur accorderait. Il se signala en grandissant par une grâce spéciale d'hospitalité envers les pauvres et les voyageurs. A la mort de ses parents, il avait 20 ans; il décida alors de vendre ses biens, de se faire pauvre du Christ à l'exemple de Saint-François d'Assise. Il entra dans le Tiers-Ordre, et, vêtu en pèlerin, il prit le chemin de Rome, en demandant l'aumône. La peste sévissant en Italie, il se dévoua aux soins des pauvres pestiférés et à son contact, il eut beaucoup de guérisons. Il y vécut trois ans sans faire connaître son nom, ni son origine. Atteint lui-même de la maladie, il se retira, mourant, dans une cabane de son pays où un chien lui apportait chaque jour un petit pain. Miraculeusement guéri, il reparut à Montpellier comme un étranger. Il fut mis en prison comme espion et y mourut au bout de cinq ans après avoir reçu les sacrements. On le reconnut alors. Son culte est devenu et demeure populaire dans toute l'Église. Il est fêté le 16 août." 
Roch, dont la famille vivait à Montpellier au XIVe siècle revêtit après la mort de ses parents l'habit de pèlerin et se dirigea vers Rome. En cours de route, il manifesta des dons de thaumaturge en faveur des malades. Il mourut vers 1379. Son culte se développe dans la France méridionale et à partir du XVIe siècle s'étendit bien au-delà. (source: Les Saints du diocèse de Nîmes)
Saint Roch est le protecteur invoqué lors des épidémies de peste, depuis le concile de Ferrare, après les graves ravages de ce mal venu d'Orient et transmis par les marins, en particulier à Venise, Marseille, Lisbonne, Anvers et en Allemagne... Sur le tableau peint en 1669 par Daniel Hallé (1614-1675), un ange montre le ciel à saint Roch; l'autre se penche sur le bubon qui vient d'apparaître sur la cuisse. Son chien qui lui apportait de la nourriture dans son isolement, est représenté à ses côtés.
(Source: Saint Roch soigné par des anges, paroisse de Saint-Symphorien, Versailles)