1er octobre - 26ème dimanche du temps ordinaire — Paroisse de Gray

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1er octobre - 26ème dimanche du temps ordinaire

"S'étant repenti, il y alla" (Matthieu 21, 29)

DIMANCHE 1er OCTOBRE - 10h00 - MESSE - BASILIQUE NOTRE-DAME

UNE PRIÈRE de Pierre Charland, pour ce dimanche (Prions en Église)
SEIGNEUR, TU CONNAIS NOTRE COEUR
Seigneur, enseigne-nous la véritabe humilité qui nous rend libres et qui procure la joie !
Obsédés par les appences, nous parlons parfois trop vite et faisons des promesses que nous ne pouvons pas honorer.
Comme pour le fils de la parabole qui ne respecte pas son engagement,
il y a souvent une grande distance entre l'image que nous voulons projeter et le réél de notre vie.
Toi qui as vécu en cohérence, soucieux de justice et de vérité, apprends-nous la constance et la droiture,sans calcul ni quête de gloire.
Que nous soyons simples et sincères, loyaux dans la foi et confiants en ta parole.
Ainsi, nous suivrons tes traces et rendrons grâce à ton nom par l'authenticité de nos relations.
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CLÉS DE LECTURE DIMANCHE 1ER OCTOBRE 2023 (PRIONS EN ÉGLISE)

Libres et responsables de nos actes.
Ézékiel comme le Christ nous rappellent que personne ne peut prétendre à une justice sans faille ou, à l’opposé, à une méchanceté irrémédiable. Chacun peut et doit répondre  de ses actes, bons ou mauvais, et la conversion est toujours possible.
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PREMIÈRE LECTURE | Ézékiel 18, 25-28
Il y a une certaine impudence de la part des contemporains d’Ézékiel à critiquer « la conduite du Seigneur ». À leur décharge, on pourrait invoquer la terrible épreuve qu’ils vivent, celle de l’exil à Babylone. Mais ici l’enjeu n’est pas vraiment le sentiment d’abandon que la communauté pourrait éprouver par rapport à Dieu en raison justement de l’exil. Le véritable enjeu – dans l’ensemble du chapitre 18 – est celui de la responsabilité individuelle. Chacun demeure responsable de sa propre conduite (ses chemins), juste ou injuste. Dieu ne demande pas mieux que de pardonner au méchant qui se convertit, mais le juste qui commet le mal devra rendre des comptes.

Lecture du livre du prophète Ézékiel (18, 25-28)
« Si le méchant se détourne de sa méchanceté, il sauvera sa vie »
Ainsi parle le Seigneur : « Vous dites : “La conduite du Seigneur n’est pas la bonne.” Écoutez donc, fils d’Israël : est-ce ma conduite qui n’est pas la bonne ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ? Si le juste se détourne de sa justice, commet le mal, et meurt dans cet état, c’est à cause de son mal qu’il mourra. Si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Il a ouvert les yeux et s’est détourné de ses crimes. C’est certain, il vivra, il ne mourra pas. »
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PSAUME | Psaume 24
La première strophe du psaume a quelque chose d’une supplication, sauf qu’on n’y trouve aucun sentiment d’urgence. Les pétitions du psalmiste sont celles d’un disciple qui désire apprendre les « voies » et la « route » du Seigneur et se laisser guider par sa « vérité ». Ce qu’il demande, au fond, c’est la sagesse. Dans la deuxième strophe, en revanche, ce que le disciple espère obtenir de Dieu, c’est le pardon de ses « révoltes » et des « péchés de [sa] jeunesse ». Fort de cet appel à la tendresse et à l’amour de Dieu, le psalmiste gagne en confiance, car il sait (3e strophe) que Dieu « montre aux pécheurs le chemin » et qu’il « enseigne aux humbles son chemin ».

Psaume 24 
Refrain: Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse.
Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. 
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve. 
Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours. 
Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ; dans ton amour, ne m’oublie pas. 
Il est droit, il est bon, le Seigneur, lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles, il enseigne aux humbles son chemin. 
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DEUXIÈME LECTURE | Philippiens 2, 1-11
Paul inscrit l’existence chrétienne sous le signe de la communion fraternelle « dans le Christ » et « avec l’Esprit ». Une communion dans l’amour, la tendresse et la compassion. Mais pour y parvenir, il faut garder les yeux rivés sur le Christ Jésus qui a renoncé « au rang qui l’égalait à Dieu » et s’est « abaissé », voire « anéanti », en « prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes ». Si Dieu l’a « exalté », c’est en raison de son obéissance « jusqu’à la mort, et la mort de la croix ». L’existence chrétienne se vit dans l’abaissement du service porté aux plus pauvres et dans le bonheur d’être exalté et comblé par le Père qui nous aime.

Seconde lecture : Lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens (2, 1-11)
« Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus »
 Frères, s’il est vrai que, dans le Christ, on se réconforte les uns les autres, si l’on s’encourage avec amour, si l’on est en communion dans l’Esprit, si l’on a de la tendresse et de la compassion, alors, pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l’unité. Ne soyez jamais intrigants ni vaniteux, mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des autres.
Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus : ayant la condition de Dieu, il ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect, il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers, et que toute langue proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père.
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ÉVANGILE | Matthieu 21, 28-32
La parabole d’un père qui demande à ses deux fils d’aller travailler à sa vigne se démarque sensiblement de celle qui a été lue dimanche dernier. Elle est notamment plus polémique car elle est adressée directement « aux grands prêtres et aux anciens du peuple » dont l’attitude correspond à celle du second fils. Ce dernier fait mine de consentir, mais ne passe pas aux actes. Quant au premier fils, il a d’abord dit « non » à son père, mais s’est ensuite « repenti » pour finalement aller travailler à la vigne. Ce repentir est celui des « publicains et [des] prostituées », et il leur vaut de précéder les plus hautes autorités religieuses de Jérusalem « dans le royaume de Dieu».

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (21, 28-32)
« S’étant repenti, il y alla »
En ce temps-là, Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Quel est votre avis ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : “Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.” Celui-ci répondit : “Je ne veux pas.” Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière. Celui-ci répondit : “Oui, Seigneur !” et il n’y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier. »
Jésus leur dit : « Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. Tandis que vous, après avoir vu cela, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard pour croire à sa parole. »
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MOINS DE CERTITUDE, PLUS D'HUMILITÉ
Commentaire du dimanche, Jonathan Guilbault, directeur éditorial de Prions en Église Canada

La dissonance cognitive nous guette tous. Il est si facile d’agir en contradiction avec l’Évangile en prétendant pourtant s’y conformer. Nous disons tous « oui » au précepte d’aimer notre prochain. Mais dans la vie de tous les jours, les raisons pullulent pour différer cet amour, l’affadir, voire le pervertir en prétexte d’exclusion. Ce travestissement de l’amour n’est jamais si scandaleux que lorsqu’il se manifeste au nom même de la vérité, au nom même du Christ. « Pour ton bien, parce que Dieu t’aime et veut que tu comprennes, je te ferme la porte au nez. » Même si c’est exprimé moins frontalement, il y a un peu de cela, parfois, dans notre ­façon de faire Église. Un peu trop de certitude sur ce qu’est la vérité, sur ce que commande l’amour ; pas assez d’humilité, d’écoute, de remise en question. Pourtant, la mise en garde de Jésus à propos des grands prêtres précédés dans le Royaume par « les publicains et les prostituées » ne saurait être plus claire : faire la volonté de Dieu exige une conversion intérieure, un passage du « non » au « oui ». Ou du moins : d’un « oui mais… » à un « oui ! » Et la condition minimale pour se convertir est de reconnaître ses propres résistances à l’amour. Ses propres façons de se convaincre que Paul exagère un peu quand il intime d’avoir « assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes ».
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COMMUNAUTÉ DE DESTIN
Méditation biblique - Lettre de saint Paul aux Philippiens 2, 1-11
Emmanuelle Billoteau, ermite, Prions en Église

Le temps de l’observation
La deuxième lecture de ce diman­che présente deux modes d’écriture bien distincts. Les versets 1 à 5 relèvent­ de l’exhortation à l’égard d’une communauté en proie à des tensions. Les versets 6 à 11 s’inscrivent dans un langage hymnique : lui qui avait « la condition de Dieu ». Cette hymne centrée sur le Christ est vraisem­blablement reprise par Paul à la liturgie de son temps. L’exhortation invite chacun à sortir de soi et de ces tendances qui conduisent à se centrer sur ses seuls intérêts, à s’imposer aux autres, voire à les mépriser – toutes choses qui « pourrissent » la vie des communautés ecclésiales et entraî­nent des divisions. Mais ­comment en sortir, sinon en prenant le temps de contempler le Christ jusqu’à se laisser transformer intérieurement par celui que l’hymne nous montre ? Lui qui se révèle proche du Jésus des tentations refusant un chemin de gloire pour être un messie selon le cœur de Dieu, uni aux vouloirs du Père.

Le temps de la méditation
Humilité, unité sont des mots dont il nous arrive de nous méfier à juste titre. Ils peuvent se révéler des moyens de manipulation pour éradiquer les différences légitimes à l’intérieur d’une communauté, pour nier la dimension de l’altérité et favoriser une unité qui s’apparente à la pensée unique et au totalitarisme. D’où l’importance de confronter cette exhortation à la façon dont Jésus a vécu concrètement ses relations humaines­. Tout au long de sa vie, il a rompu avec les logiques du pouvoir, de l’avoir, du savoir, mais sans pour autant se diluer dans les groupes reli­gieux de son temps, sans abdiquer devant­ les autorités. Il a lavé les pieds de ses disciples et, par là, témoigné qu’il y a joie à s’effacer et à honorer l’autre par amour, nous dévoilant ainsi la vie intime de la Trinité. Voilà qui nous signifie l’urgence du discernement pour être en mesure d’adopter l’attitude juste dans la fidélité au Christ et pour la gloire du Père.