3.1.2021 - Epiphanie du Seigneur — Paroisse de Gray

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3.1.2021 - Epiphanie du Seigneur

La fête de l’Épiphanie qui signifie « manifestation de Dieu » a lieu le 6 janvier. Après la naissance de Jésus célébrée à Noël, les trois rois mages, Balthazar, Gaspard et Melchior sont venus l’adorer, reconnaissant en lui sa divinité.
« A la vue de l’étoile, les mages se dirent entre eux : Voici le signe du grand Roi, allons à sa recherche ; offrons-lui en présent l’or, l’encens et la myrrhe, alléluia »

Le mot Epiphanie vient du grec épiphanéia : « apparition » ; de épiphainéin : « paraître ou briller sur ». La Solennité de l’Epiphanie célèbre la manifestation de Jésus comme Messie. La fête est venue d’Orient où elle a été fixée au 6 janvier : fête des lumières, fête de l’eau, elle est beaucoup plus la célébration de l’inauguration du ministère public du Christ, lors de son baptême au Jourdain, qu’une festivité des événements de l’enfance de Jésus.
En Occident, l’Epiphanie, fixée au 6 janvier ou au dimanche situé entre le 2 et le 8 janvier, est surtout la fête des Mages ou des « Rois ». Les manifestations inaugurales de la vie publique ne sont pas oubliées, puisque l’office de la fête parle des trois mystères de ce jour comme n’en faisant qu’un : l’adoration des Mages, le baptême de Jésus et les noces de Cana  ; il faut dire cependant que les Mages retiennent presque toute l’attention.
Pour laisser à l’Epiphanie toute sa dimension de « Pentecôte » du cycle de la Nativité, l’Église latine a récemment instauré la Fête du Baptême du Seigneur, célébrée le dimanche qui suit l’Epiphanie. Un antique usage de la liturgie romaine fait annoncer solennelle­ment les dates des fêtes mobiles, après le chant de l’évangile, le jour de l’Epiphanie.

Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD
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LES SIGNES ET L'ÉCRITURE

Ils sont dans nos crèches, habillés comme des étrangers et accompagnés de chameaux. Un âgé, un jeune et un « sans âge » aux différentes couleurs de peau. Leur métier ? Les étoiles ! La carte du ciel n’a plus aucun secret pour ces savants habitués à scruter les signes des astres. Cependant, l’étoile qu’ils ont vue se lever à l’orient ne suffit pas pour les conduire à la crèche… Un roi des Juifs vient de naître, mais ce n’est pas à Jérusalem. Cette ville bouleversée est la halte où les mages découvriront l’Écriture. Leur quête peut alors reprendre : le Christ doit naître à Bethléem. Et ils le trouvent.
Aux chercheurs de Dieu que nous sommes, le récit de ce jour rappelle quelques éléments importants au moment de discerner nos chemins. Le premier est l’habitude de scruter les signes. Forts, faibles, déroutants ou imperceptibles, c’est en y faisant attention, patiemment, que nous arrivons à les découvrir. Dieu se dit dans notre vie. Le deuxième est la fréquentation de l’Écriture. La lire, l’écouter, la partager avec d’autres, l’étudier, l’approfondir. L’Écriture est parole de Dieu. Un autre élément est le questionnement, le fait de pouvoir échanger nos intuitions, nos doutes et nos certitudes avec un aîné dans la vie spirituelle, qui saura nous conseiller. L’Église nous aide à discerner. Quel que soit le chemin, l’enjeu est de cueillir les fruits de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi (Ga 5, 22-23).
Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église

UNE HISTOIRE DE RENCONTRE
Le temps de l’observation
Les mages viennent de loin pour rencontrer celui qu’ils nomment « le roi des Juifs ». Ils s’adressent à Hérode pour savoir où l’enfant doit naître. Celui-ci les prend au sérieux et se tourne vers les prêtres qui, eux, se penchent vers la parole de Dieu. Ils citent ce qui est maintenant consigné dans le livre de Michée. L’étoile ne suffit pas aux mages pour arriver jusqu’à l’enfant. Eux qui ont tourné leurs visages vers le ciel pour suivre l’étoile ont besoin de la relation humaine pour arriver à la rencontre avec Dieu. Et les prêtres, à qui la question est posée, se tournent vers la Parole de la révélation de Dieu au peuple juif pour pouvoir répondre. Le messie du peuple juif n’est compréhensible que dans un contexte, une histoire, une géographie, la parole vivante d’une tradition. L’enfant qui vient de naître est d’une nouveauté absolue. Pour le reconnaître, il est besoin de se tourner vers les autres, vers les prophètes et la révélation antérieure.

Le temps de la méditation
La rencontre de celui qui naît à Noël est donc une combinaison de trois médiations. Il y a d’abord la nature, avec l’étoile qui brille dans le ciel. Il y a l’interpellation humaine qui a lieu dans les questions posées à Hérode et aux prêtres. Il y a enfin la lecture et l’interprétation des paroles de la Bible. Ce récit met en garde contre une conception de la rencontre de Dieu qui ne serait pensée que sous le mode strictement privé. Elle rappelle que la rencontre du Dieu de la Bible ne se joue pas en dehors d’un tissu de relations, de rencontres, d’interpellations réciproques et de dialogue. Seuls ces croisements multiples permettent une compréhension de Dieu qui ne soit pas irrationnelle ou enfermante. Il appartient aux mages de partir, d’avancer, de croire à l’appel personnel qui leur est fait. Ils arriveront à Jésus en discernant à travers ces rencontres et ces lectures leur propre chemin de vie.
Marie-Laure Durand, bibliste

" LES MAGES NE SE SONT PAS MIS EN ROUTE PARCE QU'ILS AVAIENT VU L'ÉTOILE MAIS ILS ONT VU L'ÉTOILE PARCE QU'ILS SE SONT MIS EN ROUTE." (Pape François, janvier 2017)