7 août - 19ème dimanche du temps ordinaire - "Vous aussi, tenez vous prêts." — Paroisse de Gray

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7 août - 19ème dimanche du temps ordinaire - "Vous aussi, tenez vous prêts."

Jésus demande à ses disciples d'être prêts à tout moment : il les invite à reconnaître qu'il est le Fils de Dieu.
Quand on invite quelqu'un, on balaie sa maison on prépare un bon repas. Puis on l'écoute, on le fait rire, on veut le rendre heureux. Jésus attend que nous fassions la même chose avec lui : le prier avec joie, chanter pour lui, accueillir son amour, écouter ses paroles.
Accueillir Jésus, c'est aussi aimer les autres de tout notre cœur, les aider quand ils en ont besoin. (Prions en Eglise)

DIMANCHE 7 AOÛT 2022 - 10h00 - MESSE A LA BASILIQUE

LECTURE DE LA LETTRE AUX HÉBREUX (11, 1-2. 8-19)
« Abraham attendait la ville dont Dieu lui-même est le bâtisseur et l’architecte »

Frères, la foi est une façon de posséder ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités qu’on ne voit pas. Et quand l’Écriture rend témoignage aux anciens, c’est à cause de leur foi.
Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu : il partit vers un pays qu’il devait recevoir en héritage, et il partit sans savoir où il allait. Grâce à la foi, il vint séjourner en immigré dans la Terre promise, comme en terre étrangère ; il vivait sous la tente, ainsi qu’Isaac et Jacob, héritiers de la même promesse, car il attendait la ville qui aurait de vraies fondations, la ville dont Dieu lui-même est le bâtisseur et l’architecte.
Grâce à la foi, Sara, elle aussi, malgré son âge, fut rendue capable d’être à l’origine d’une descendance parce qu’elle pensait que Dieu est fidèle à ses promesses. C’est pourquoi, d’un seul homme, déjà marqué par la mort, a pu naître une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable au bord de la mer, une multitude innombrable.
C’est dans la foi, sans avoir connu la réalisation des promesses, qu’ils sont tous morts ; mais ils l’avaient vue et saluée de loin, affirmant que, sur la terre, ils étaient des étrangers et des voyageurs. Or, parler ainsi, c’est montrer clairement qu’on est à la recherche d’une patrie. S’ils avaient songé à celle qu’ils avaient quittée, ils auraient eu la possibilité d’y revenir. En fait, ils aspiraient à une patrie meilleure, celle des cieux. Aussi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu, puisqu’il leur a préparé une ville.
Grâce à la foi, quand il fut soumis à l’épreuve, Abraham offrit Isaac en sacrifice. Et il offrait le fils unique, alors qu’il avait reçu les promesses et entendu cette parole : C’est par Isaac qu’une descendance portera ton nom. Il pensait en effet que Dieu est capable même de ressusciter les morts ; c’est pourquoi son fils lui fut rendu : il y a là une préfiguration.

Commentaire
LE MONDE D'APRÈS
L’été est parfois une période propice aux bilans et à la relecture de l’année. Ils ont le mérite de nous aider à trier nos priorités et à renouveler notre espérance, à mieux formuler nos manques et à dynamiser nos attentes. Dans ce cadre, la lettre aux Hébreux rejoint aujourd’hui celles et ceux qui, comme Abraham et Sara, attendent le monde « d’après ». D’après Covid ? D’après la guerre ? D’après la crise énergétique ou climatique ? D’après le synode ? À quoi aspirons-nous, au fond de nous-mêmes ? Le monde d’après quoi ?
En attendant, mesurer que « la foi est une façon de posséder ce que l’on espère » devrait nous remplir de joie. Car la foi a une longueur d’avance. Elle reconnaît avant d’entendre, se déplace avant de s’orienter, se nourrit avant de ­goûter, ­remercie avant d’accomplir. Comme la foi de Sara, comme celle ­d’Abraham. Et si ce à quoi nous aspirons c’est le Royaume « que le Père a trouvé bon de nous donner » (cf. Luc 12, 31), disons que la promesse de Dieu est déjà réalisée dans la mesure où nous croyons en elle. ­Attendre le Royaume, c’est, d’une certaine façon, déjà le posséder.
Mais comment tenir dans l’attente, en tenue de service et la lampe allumée ? En assumant nos responsabilités, quelles qu’elles soient, avec engagement, en faisant de notre mieux, comme si ce monde d’après ne dépendait que de nous-mêmes. Tout en ayant une complicité vivifiante avec l’Esprit Saint, puisque tout dépend de lui.
Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église
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ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (12, 32-48)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Sois sans crainte, petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume.
Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voleur n’approche pas, où la mite ne détruit pas. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur.
Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées. Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir. S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait, il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »
Pierre dit alors : « Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole, Ou bien pour tous ? » Le Seigneur répondit : « Que dire de l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de son personnel pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ? Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi ! Vraiment, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens. Mais si le serviteur se dit en lui-même : “Mon maître tarde à venir”, et s’il se met à frapper les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s’enivrer, alors quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il l’écartera et lui fera partager le sort des infidèles. Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups. Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, celui-là n’en recevra qu’un petit nombre. À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. »

QUI VEUT VOIR DES JOURS HEUREUX ?
Le temps de l’observation
Deux béatitudes scandent l’évangile : « Heureux ces serviteurs-là que le maître […] trouvera en train de veiller » ; « Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi ! » Ces béatitudes sont en lien avec le retour du Christ à la fin des temps, certes, mais aussi avec les visites du Ressuscité qui se rend présent à son Église et à chacun de nous. Le caractère inattendu de l’événement appelle de la part du « petit troupeau » une vigilance qui n’est autre qu’une attention amoureuse. Vigilance que la durée met souvent à mal. Les premiers chrétiens attendaient le retour du Christ de façon imminente, tout comme ceux d’aujourd’hui attendent des consolations, des manifestations. Dans l’Écriture­, rappelons-le, la vigilance et le service de Dieu sont liés à la prière, à l’écoute de la Parole et à sa mise en œuvre. Car il y a bien un « trésor inépuisable » dans cet accomplissement de la volonté du Maître.
Le temps de la méditation
Contemplons le Maître qui servira ses serviteurs lors du banquet eschatologique à la fin des temps. La première parabole n’est pas sans évoquer le Christ lavant les pieds de ses disciples avant de passer de ce monde à son Père (Jn 13, 3-5). Comment mieux dire que Dieu est le Dieu de la surabondance et non du « donnant-­donnant »? Peut-être pouvons-nous également réenvisager sous cet angle nos eucharisties, anticipations de ce banquet, où Dieu se livre sans compter ? Alors, faisons mémoire des merveilles de Dieu dans nos vies, sachant qu’elles ne sont pas épuisées et se renou­vellent ­(­Lm 3, 22-23).
Ce mémo­rial n’est-il pas susceptible de ­libérer en nous l’amour, qui est ­l’Esprit ­répandu en nos cœurs (cf. Rm 5, 5), et de susciter notre vigilance, notre désir de ne pas manquer les visites de Dieu et l’ultime rencontre avec lui ? Car, autre­ment, la tentation est forte de vivre l’attente ou l’absence ressentie de Dieu dans la distraction et de nous laisser plomber par les « soucis de la vie ».
Emmanuelle Billoteau, ermite, Prions en Église