12 novembre - 32ème dimanche du temps ordinaire — Paroisse de Gray

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12 novembre - 32ème dimanche du temps ordinaire

"Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure" (Matthieu 25, 13)

DIMANCHE 12 NOVEMBRE - 10h00 - MESSE - BASILIQUE NOTRE-DAME

CLÉS DE LECTURE DIMANCHE 22 NOVEMBRE 2023 - PRIONS EN ÉGLISE

Vigilance, encore et toujours
La foi se vit au quotidien et se nourrit du désir de Dieu et de la joie de le rencontrer.
Pour qui attend et espère le retour du Christ, le défi demeure de garder allumée la flamme du désir
et de la joie et de rester éveillé en tout temps.
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PREMIÈRE LECTURE | Sagesse 6, 12-16
La sagesse est-elle réservée à une élite et ne saurait-elle être obtenue qu’au terme d’un exercice laborieux ? Ce n’est pas ce que pense l’auteur de ce livre intitulé à bon droit « de la Sagesse » et placé sous le patronage de Salomon. Cet auteur est convaincu que la sagesse « se laisse aisément contempler par ceux qui l’aiment » et qu’elle « se laisse trouver par ceux qui la cherchent ». Elle illumine la vie de qui la cherche et elle se porte à ses devants. La sagesse, n’est-ce pas l’art d’être heureux? Et si on pense à la Sagesse avec la majuscule, on retrouve ici l’idée d’un Dieu qui se fait proche, prévenant, aimant et même « souriant » !

Lecture du livre de la Sagesse (6, 12-16)
« La Sagesse se laisse trouver par ceux qui la cherchent » La Sagesse est resplendissante, elle ne se flétrit pas. Elle se laisse aisément contempler par ceux qui l’aiment, elle se laisse trouver par ceux qui la cherchent. Elle devance leurs désirs en se faisant connaître la première. Celui qui la cherche dès l’aurore ne se fatiguera pas : il la trouvera assise à sa porte. Penser à elle est la perfection du discernement, et celui qui veille à cause d’elle sera bientôt délivré du souci. Elle va et vient à la recherche de ceux qui sont dignes d’elle ; au détour des sentiers, elle leur apparaît avec un visage souriant; dans chacune de leurs pensées, elle vient à leur rencontre.

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PSAUME | Psaume 62
Ce psaume de la « soif » de Dieu traduit une expérience très semblable à celle que présente la première lecture. La sagesse est désir et recherche de Dieu. Elle est contemplation de la puissance et de la gloire des œuvres divines. Le psalmiste se dit comblé par la présence du Seigneur : « Ton amour vaut mieux que la vie… » Il s’épanche en bénédictions, car il sera « rassasié, comme par un festin ». Le psalmiste est comme transporté dans un temps béni, où il peut faire mémoire de son Dieu et reste en dialogue avec lu même au cœur de la nuit. 

Psaume 62
Refrain :  Mon âme a soif de toi, Seigneur, mon Dieu !
Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de toi; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau.
Je t’ai contemplé au sanctuaire, j’ai vu ta force et ta gloire. Ton amour vaut mieux que la vie : tu seras la louange de mes lèvres !
Toute ma vie je vais te bénir, lever les mains en invoquant ton nom.
Comme par un festin je serai rassasié ; la joie sur les lèvres, je dirai ta louange. 
Dans la nuit, je me souviens de toi et je reste des heures à te parler.

Oui, tu es venu à mon secours : je crie de joie à l’ombre de tes ailes. 
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DEUXIÈME LECTURE | 1 Thessaloniciens 4, 13-18
Paul exprime ici une position qu’il devra préciser – voire corriger – un peu plus tard, surtout dans la seconde lettre qu’il adressera aux Thessaloniciens. Pour l’instant, il est convaincu que le retour du Seigneur est pour bientôt. Paul croit qu’il verra de son vivant le Christ descendre du ciel et emporter les siens avec lui « sur les nuées du ciel ». On peut comprendre que Paul et son auditoire aient éprouvé ce désir et entretenu une telle espérance. Mais Jésus n’avait rien promis de tel. Au contraire, il avait bien spécifié que nul ne pouvait connaître le jour de son retour. Paul et les Thessaloniciens devront rajuster le tir et inscrire leur espérance dans la durée et dans une vigilance de tous les instants.

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Thessaloniciens (4, 13-18)
« Ceux qui sont endormis, Dieu, par Jésus, les emmènera avec lui » Frères, nous ne voulons pas vous laisser dans l’ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort; il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n’ont pas d’espérance. Jésus, nous le croyons, est mort et ressuscité ; de même, nous le croyons aussi, ceux qui se sont endormis, Dieu, par Jésus, les emmènera avec lui. 
Car, sur la parole du Seigneur, nous vous déclarons ceci : nous les vivants, nous qui sommes encore là pour la venue du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui se sont endormis. Au signal donné par la voix de l’archange, et par la trompette divine, le Seigneur lui-même descendra du ciel, et ceux qui sont morts dans le Christ ressusciteront d’abord. Ensuite, nous les vivants, nous qui sommes encore là, nous serons emportés sur les nuées du ciel, en même temps qu’eux, à la rencontre du Seigneur. Ainsi, nous serons pour toujours avec le Seigneur. Réconfortez-vous donc les uns les autres avec ce que je viens de dire. – Parole du Seigneur.
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ÉVANGILE | Matthieu 25, 1-13
Cette parabole des « dix jeunes filles » est une exclusivité de Matthieu. Elle aborde la question du délai de la venue de « l’époux », c’est-àdire du retour glorieux du Christ. Les deux groupes de jeunes filles – cinq sont « prévoyantes » et les cinq autres « insouciantes » – représentent deux attitudes opposées quant à l’attente du retour du Christ. Pourtant, l’affaire devrait être entendue, puisque les consignes du Christ sont sans équivoque : « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. » Si le danger de l’insouciance était déjà présent au temps de Jésus et aux premières heures du christianisme, comment pourrait-on dire qu’il n’existe plus deux mille ans plus tard? La flamme de l’espérance du retour du Christ brûle-t-elle encore en nos cœurs ?

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (25, 1-13)
« Voici l’époux, sortez à sa rencontre » En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. « Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.” Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.” Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous!” Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.” Veillez  donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Luc Forestier, prêtre de l’Oratoire, Prions en Eglise

L’expérience chrétienne du temps

Que de contrastes aujourd’hui ! D’un côté, des jeunes filles confrontées à la pénurie de l’unique huile pourtant nécessaire. Et, de l’autre, le visage souriant de la Sagesse sur une multitude de sentiers. Pour l’évangile, c’est un cri qui soudainement jaillit dans l’histoire humaine, et qui change tout. Dans la première lecture, la rencontre de la Sagesse est tout au long de la journée, depuis l’aurore pour qui aime à se lever tôt. D’un côté, une porte qui se ferme, tandis que, de l’autre, la Sagesse se tient à l’entrée de notre existence et accède à notre quête. Ces contrastes se concentrent dans la deuxième lecture quand Paul parle de la voix de l’archange qui sonne la fin de l’histoire tandis que s’ouvre le « pour toujours » des retrouvailles avec celles et ceux qu’un temps nous avons perdus. Ce contraste entre immédiateté des effets de la résurrection du Christ et lenteur de l’inscription de celle-ci dans nos existences rétives fait partie intégrante de l’expérience du temps propre à la foi chrétienne. Là où certaines cultures insistent sur la circularité, la foi chrétienne reçoit d’Israël la conviction que le temps est créé par Dieu et constitue l’un des principaux lieux de sa manifestation. Et, face au vertige contemporain d’un effondrement généralisé, qui a remplacé l’illusion dangereuse d’un progrès sans fin, une espérance nous est promise, et se donne à nous dans le concret de nos existences d’hommes et de femmes.