31 mars - Dimanche de Pâques - Messe à la Basilique à 10hOO (Messe à 10h30 à Autrey-lès-Gray et à Valay) — Paroisse de Gray

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31 mars - Dimanche de Pâques - Messe à la Basilique à 10hOO (Messe à 10h30 à Autrey-lès-Gray et à Valay)

Que fête-t-on à Pâques ?
La fête de Pâques est la plus importante pour les chrétiens. Elle célèbre la Résurrection du Christ, sa victoire sur la mort qui est l’élément central de la foi chrétienne. Elle est la fête chrétienne la plus ancienne et la fête centrale de l’année liturgique.

DIMANCHE DE PÂQUES - 10h00 - MESSE - BASILIQUE NOTRE DAME DE GRAY 
(10h30 : Messe à Autrey-lès-Gray et à Valay)

UNE PRIÈRE pour ce dimanche
Prions en Église

QUE S'EST-IL PASSSÉ CETTE NUIT ?
Que s'est-il passé cette nuit, Seigneur ?
Tu es mort sur la Croix, tu as été déposé dans le tombeau.
Et ce matin, la pierre a été roulée, les linges sont posés à plat, le suaire roulé à part, à sa place.
Que s'est-il passé cette nuit, Seigneur ?
Dans le silence de l'aurore, nous contemplons ce mystère : les ténèbres ont cédé la place à la lumière,
la mort a été vaincue par la vie, Christ est ressuscité !
Ce qui s'est passé cette nuit, Seigneur,
nous ne le comprenons pas toujours.
Et pourtant, tu nos fais participer de ta vie nouvelle, ici et maintenant !
Car tu es Dieu qui transforme la nuit de nos vies en une aube radieuse. Alléliua !
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QU'EST-CE QUE PÂQUES  ?
(Source : Église catholique en France)


 

La Résurrection du Christ est l’accomplissement des promesses faites par Dieu à son peuple. C’est pourquoi la fête de Pâques, célébrée par une messe solennelle, est le sommet du calendrier liturgique chrétien. Ce jour d’allégresse est marqué dans les églises par la couleur blanche ou dorée, symbole de joie et de lumière.
« Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité. » (Luc 24)
Les évangiles font le récit des événements du dimanche matin qui a suivi la mort de Jésus, lorsque les disciples de Jésus (les apôtres et les saintes femmes) ont trouvé son tombeau vide. Ils racontent aussi que Jésus leur est apparu à de nombreuses reprises dans des circonstances diverses pendant 40 jours jusqu’à une dernière apparition, lorsqu’ils l’ont vu monter au Ciel.

Étymologiquement, Pâques signifie « passage ». La fête chrétienne de Pâques trouve ses racines dans la fête juive de la Pâque, qui célèbre le passage de la mer rouge par les Hébreux lors de la libération d’Égypte.
Depuis la Résurrection du Christ, c’est la célébration du passage avec lui de la mort à la vie que les chrétiens célèbrent. Par sa Résurrection, le Christ sauve l’Homme du péché et l’appelle à la vie éternelle.

La célébration de la fête de Pâques est l’occasion pour les chrétiens de renouveler leur profession de foi baptismale. C’est la raison pour laquelle les adultes demandant le baptême (les catéchumènes) sont baptisés dans leurs paroisses pendant la Vigile pascale. Le cierge pascal, symbole de la présence du Christ, est alors allumé et brillera du dimanche de Pâques à celui de la Pentecôte.

POURQUOI LA DATE DE PÂQUES CHANGE-T-ELLE TOUS LES ANS ?
(Source : Église catholique en France)

La fête de Pâques plonge ses racines dans la nuit des temps. La Pâque des hébreux est évoquée dans la Bible, au livre de l’Exode ch. 12, 21-24, elle est associée à la sortie d’Égypte. Au temps de Jésus la date était fixée au 14 nizan, jour de la pleine lune de printemps. Cette date est dépendante du cycle lunaire (13 mois ou lunaisons) et non de notre actuel calendrier solaire en 12 mois. En 2024, Pâques prend date le 31 mars 

Pour les chrétiens
Au II° siècle, l’Église a choisi de célébrer chaque année la fête de Pâques à une date proche de celle de la Pâque juive. Les chrétiens avaient déjà adopté un jour de la semaine comme fête du Seigneur ressuscité : en effet, le huitième jour, les chrétiens font mémoire du Seigneur à jamais vivant. Ce jour, qui fait écho au premier jour de la création, deviendra notre dimanche, jour du Seigneur, fête de la résurrection. Ainsi le jour du repos est passé dans notre calendrier du sabbat au lendemain, le dimanche.
Pour la date de la fête elle-même, mise en relation avec le calendrier lunaire, c’est le concile de Nicée, en 325, qui a souhaité faire coïncider la célébration de la résurrection du Christ avec le retour du printemps, le premier dimanche suivant la pleine lune après l’équinoxe de printemps. De nombreuses fêtes païennes célébraient déjà cette résurrection de la nature, mais la lune est quelque peu lunatique dans son rendez-vous avec le calendrier solaire.

Ajustements du calendrier
La terre tourne autour du soleil en 365,2422 jours. Le compte n’est pas rond…. D’où les années bissextiles (tous les quatre ans) pour rectifier le décalage. Mais le tout petit décalage — 365 ¼ au lieu de 365,2422, soit 11 mn par an — a entraîné mille ans plus tard une différence de dix jours entre notre calendrier sur papier et le calendrier solaire. Le pape Grégoire XIII décréta en 1582 de rattraper le retard en supprimant dix jours du calendrier : en se couchant le 4 octobre, le monde occidental se réveilla le 15 octobre ! On passa alors du 5 octobre au 15 octobre. Les chrétiens orientaux étaient en froid avec Rome depuis plusieurs siècles et n’adoptèrent pas cette réforme. Leur fête de Pâques est, aujourd’hui encore, décalée de 11 jours.

Et demain ?
Les variations de la date rendent difficiles l’organisation rationnelle du calendrier. La date de Pâques peut varier du 26 mars au 23 avril. La concile Vatican II avait émis le souhait d’une date fixe, à condition de ne pas créer de problèmes avec les orthodoxes. La réflexion est toujours en cours.
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CLÉS DE LECTURE - PRIONS EN ÉGLISE

PREMIÈRE LECTURE | Actes 10, 34a. 37-43
« Celui qu’ils ont supprimé en le pendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour. » 
Pierre souligne la relation étroite que Jésus entretien avec ses disciples. Il a annoncé l’Évangile aux foules mais ses compagnons ont été les témoins privilégiés de la manière dont Dieu s’est manifesté en lui. Ils l’ont suivi dans sa passion qui les a désemparés et sont choisis par Jésus pour être les premiers témoins de sa résurrection : ils sont désormais envoyés l’annoncer à tous.


Pierre, qui avait renié son Maître devant de simples domestiques, ose maintenant proclamer la Bonne Nouvelle de sa résurrection, au cœur même de la ville impériale qu’est Césarée, lieu de résidence de Pilate et ses légions. Les mots de ce premier discours de Pierre en dehors de Jérusalem n’en sont que plus audacieux : « Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour. » Autre nouveauté : c’est dans la maison d’un centurion romain de bonne volonté, pourrait-on dire, que Pierre prononce ce discours : la Bonne Nouvelle de la résurrection de Jésus déborde toutes frontières, qu’elles soient de peuple, de langue ou de religion.

Le discours de Pierre s’adresse au centurion Corneille et à sa maison, à des païens donc. Il leur résume ce que Jésus a fait « à travers tout le pays des Juifs » après avoir reçu l’onction de l’Esprit. Son ministère aura été de « faire le bien », partout en Galilée et en Judée, et de guérir les possédés. Ce ministère ne lui aura toutefois valu que rejet et mort sur la Croix. Mais ce n’est pas, là, le fin mot de l’histoire : Dieu a ressuscité Jésus et les disciples peuvent en témoigner, « pour avoir mangé et bu avec lui ». Pierre termine ici son discours par une ouverture manifeste envers les païens : « Quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »

1ère lecture
En ces jours-là, quand Pierre arriva à Césarée chez un centurion de l’armée romaine, il prit la parole et dit : « Vous savez ce qui s’est passé à travers tout le pays des Juifs, depuis les commencements en Galilée, après le baptême proclamé par Jean : Jésus de Nazareth, Dieu lui a donné l’onction d’Esprit Saint et de puissance. Là où il passait, il faisait le bien et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable, car Dieu était avec lui. Et nous, nous sommes témoins de tout ce qu’il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour. Il lui a donné de se manifester, non pas à tout le peuple, mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance, à nous qui avons mangé et bu avec lui après sa résurrection d’entre les morts. Dieu nous a chargés d’annoncer au peuple et de témoigner que lui-même l’a établi Juge des vivants et des morts. C’est à Jésus que tous les prophètes rendent ce témoignage : Quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »
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PSAUME | Psaume 117
« La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle. » 
Jésus lui-même a cité cette phrase dans la parabole des vignerons homicides (Mc 12, 10). Pierre reprendra cette image (1 P 2, 4), et Paul citera Jésus comme pierre angulaire de la construction qui « a pour fondement les Apôtres » et à laquelle nous sommes tous intégrés (Ep 2, 20).

Le psalmiste et sa communauté, Israël, invoquent d’emblée deux motifs fondamentaux pour rendre grâce au Seigneur : « Il est bon » et « Éternel est son amour ». La deuxième strophe exprime à son tour une intuition qui n’est pas banale : l’allusion au « bras du Seigneur » rappelle les exploits qu’il a réalisés pour libérer les Hébreux de la servitude d’Égypte et les sauver d’une mort certaine lors du passage de la mer Rouge. Et, bien que la foi en la résurrection des morts ne se soit développée que tardivement dans l’Ancien Testament, le psalmiste entrevoit une espérance de victoire sur la mort : « Non, je ne mourrai pas, je vivrai pour annoncer les actions du Seigneur. »

Action de grâce de tout un peuple, ce psaume concluait avec éclat le Hallel égyptien (psaumes 113-118), un classique de la Pâque juive. Ce psaume est chapeauté par une double profession de foi reprise par tous les groupes qui forment l’assemblée liturgique de l’Israël biblique : « Il (le Seigneur) est bon! Éternel est son amour! » En adoptant ce psaume pour l’ensemble de l’octave pascale, la liturgie chrétienne s’inscrit dans un même mouvement d’action de grâce et de profession de foi. La communauté entière se réjouit de la plus éclatante des actions du Seigneur, de cette « merveille » incomparable qu’est la résurrection du Christ.

Psaume
Refrain: Voici le jour que fit le Seigneur, qu’il soit pour nous jour de fête et de joie !
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour !
Oui, que le dise Israël : Éternel est son amour ! 
Le bras du Seigneur se lève, le bras du Seigneur est fort !
Non, je ne mourrai pas, je vivrai pour annoncer les actions du Seigneur. 
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux. 

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DEUXIÈME LECTURE | Colossiens 3, 1-4
« Si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut. » 
La résurrection de Jésus nous ouvre un chemin de vie, non seulement à la fin de notre existence, mais dès maintenant. Paul s’adresse à nous au présent : puisque nous sommes ressuscités avec le Christ, il faut que cela prenne corps dans chacune de nos vies.

Paul aime employer le schéma « indicatif-impératif ». Il considère ici le cas des Colossiens : « Si vous êtes ressuscités avec le Christ. » Le « si » n’a pas simple valeur d’hypothèse : les deux impératifs qui suivent (« recherchez les réalités d’en haut » et « pensez aux réalités d’en haut »), indiquent bien que la Résurrection entraîne nécessairement des exigences de conversion qui soient à la hauteur de sa réalité (indicatif). Le deuxième paragraphe laisse entendre qu’une telle résurrection appelle encore de nombreux changements pour que la vie des Colossiens s’arrime parfaitement à celle du Christ et à la gloire qu’elle procure.

Le message de Paul est bref et incisif. Il a toutefois la force de persuasion d’un raisonnement qu’on trouve souvent chez lui et qui s’exprime par la séquence d’un verbe à l’indicatif suivi d’un autre à l’impératif. D’entrée de jeu, Paul invite les Colossiens à tirer les conséquences du fait qu’ils sont « ressuscités avec le Christ ». Il y a là une réalité qui entraîne des conséquences et doit se traduire par un changement de vie radical : « Rechercher les réalités d'en-haut.»

2ème lecture
Frères, si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu. Pensez aux réalités d’en haut, non à celles de la terre.
En effet, vous êtes passés par la mort, et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu. Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire.

(On peut aussi lire 1 Corinthiens 5, 6b-8)
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ÉVANGILE | Jean 20, 1-9
« Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. » 
Les disciples ont mis un peu de temps à comprendre la résurrection du Christ. Cet évangile nous fait entrer l’intimité de trois personnages proches de Jésus. Marie Madeleine s’interroge devant le tombeau vide et appelle Pierre et Jean, qui vont « voir et croire ». La Résurrection devient pour eux une évidence alors qu’ils n’avaient pas compris ce que Jésus leur avait annoncé. Ce chemin de foi de des Apôtres rejoint le nôtre lorsqu'il nous arrive de douter d ela Résurrection.

Jean accorde une place particulière à Marie Madeleine dans les événements du matin de Pâques. Elle est seule à venir au tombeau et elle s’empresse d’aller trouver Simon-Pierre et le disciple bien-aimé pour leur annoncer que le tombeau est vide. Elle est véritablement, selon les mots d’Hippolyte de Rome, « l’Apôtre des Apôtres ». Jean avait déjà souligné la présence de Marie Madeleine au pied de la Croix et il relatera, un peu plus loin, sa rencontre singulière avec le Ressuscité. Or, au pied de la Croix comme aux abords du tombeau, Marie Madeleine se retrouve notamment avec le disciple « que Jésus aimait », ce disciple idéal. Pour Jean, Marie Madeleine est la femme-disciple par excellence, parmi d’autres femmes qui ont suivi Jésus.

La visite de Marie Madeleine, puis de Pierre et du disciple bien-aimé au tombeau de Jésus montre bien que le tombeau vide n’est pas une preuve de la Résurrection. On peut voir ou apercevoir que la pierre a été enlevée, ou que seuls demeurent les linges et le suaire, sans pouvoir conclure à la résurrection de Jésus. Seul le disciple bien-aimé « vit et il crut ». C’est sans doute un idéal, mais la suite du récit johannique nous montrera que pour Marie Madeleine et tous les autres disciples, les rencontres avec le Ressuscité seront décisives pour faire naître en eux la foi pascale. Il leur faudra aussi une meilleure compréhension des Écritures pour comprendre que Jésus devait sortir vainqueur de la mort et de toutes les forces du Mal.

ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT JEAN (20, 1-9)

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. 

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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Emmanuel Schwab, recteur du sanctuaire de Lisieux, Prions en Église, 2024

VOIR ET CROIRE

Apercevoir, comme on enregistre l’image sans chercher à interpréter. Regarder, pour chercher à saisir le sens devant un évènement étrange. Voir enfin, comme on saisit par l’esprit le sens des choses. « Je vois ce que tu veux dire. » « J’y vois clair, maintenant. » Ce qui est à voir est devant les yeux. C’est un donné brut. Le corps de Jésus a été déposé au tombeau le vendredi alors que le soleil se couchait. La tête recouverte d’un suaire, le corps enveloppé dans un linceul : le tout posé sur une banquette de pierre. Ce matin du premier jour de la semaine, tout est en place. Rien n’a bougé. Rien n’a été déplacé. Simplement, le corps n’est plus dans le linceul. C’est proprement incompréhensible. Et pourtant, sans comprendre comment cela s’est fait, le disciple que Jésus aimait comprend que cela s’est réalisé : il comprend que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. La foi qu’il a dans l’annonce que Jésus avait faite lui permet d’interpréter ce qu’il voit. Le soir de ce même jour, Jésus conduira les disciples d’Emmaüs à interpréter les événements de ces jours­ci à la lumière des Saintes Écritures. À leur tour, ils verront celui qui leur devient invisible. Ils entrent dans la foi. Les Écritures rendent témoignage au Christ, et la fraction du pain dévoile la mystérieuse, mais réelle, présence du Christ ressuscité à ses disciples. 

Lire aussi

DE LA CRÈCHE AU TOMBEAU
Mille ans sont comme un jour, nous dit le psaume 89 (90). Ainsi dans l’Enfant­ de la crèche, il y a déjà toute la vie et toute la promesse de résurrection. Que sera cet enfant, disait-on de Jean le Baptiste ! À plus forte raison pour Jésus : la visite des bergers et le chant des anges, « Gloire à Dieu et paix sur terre aux hommes que Dieu aime », qui portent en eux le mystère et l’étendue de la mission de Jésus, interrogent tout autant.
Trente-trois ans de vie humble et attentive aux hommes simples et pauvres, tels les bergers, trente-trois ans dont trente d’une discrétion totale, hormis l’escapade au Temple à 12 ans, et puis trois années d’une parole forte qui appelle au bonheur, à la vérité, au pardon même pour ceux « qui ne savent pas ce qu’ils font » ! Mais tout cela semble s’achever dans l’échec de la mise en croix et d’un tombeau que Marie Madeleine, les femmes, puis les Apôtres Pierre et Jean découvrent vide.
La course à la recherche de Jésus, le Vivant, devient expérience de foi. Le premier jour de la semaine devient le rendez-vous de ceux qui, à la suite de Marie Madeleine, Pierre et Jean, partagent ce qu’ils ont vu et cru. C’est le témoignage sur lequel nous nous appuyons. Notre témoignage est celui de la vie qui dépasse­ nos limites, nos incrédulités, nos craintes et nos angoisses­. Notre monde a grand besoin de témoins audacieux de la joie, de l’espérance et de la rencontre du Vivant. Puissions-nous en être ! C’est la grâce que je nous souhaite, alléluia !
Père Pierre-Yves Pecqueux, eudiste, Prions en Église, 2022
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LA VIE NOUVELLE, NOUVELLE LOI DE LA MORT
Commentaire du dimanche de Pâques
Luc Forestier, prêtre de l’Oratoire, Prions en Église

C’est la course, ce matin ! Marie Madeleine, qui a le premier rôle dans le quatrième évangile, mais aussi Pierre et Jean sont soudainement très pressés. Chacun perçoit une rupture dans le cours ordinaire de la vie humaine, qui conduit à pleurer les personnes décédant avant nous et à nous préparer à les rejoindre dans l’espérance d’une lumière sans déclin. Ce matin de Pâques, une déchirure se manifeste, qui remet en cause la loi de la mort. Il est vivant ! Il est même le Vivant puisque Dieu l’a ressuscité d’entre les morts. Prendre conscience de cette rupture dans l’histoire nous pousse à nous mettre en route. Et chaque page du Nouveau Testament veut contribuer à nos dépla­cements intérieurs et extérieurs. Ainsi, dans les Actes des Apôtres, saint Luc construit une longue séquence autour du geste inédit de Pierre entrant pour la première fois chez un païen nommé Corneille, centurion de son état, membre d’une armée d’occupation. Il transgresse ainsi une frontière essen­tielle, ce qui lui vaudra quelques ennuis ensuite. En effet, à Jérusalem, on lui reprochera d’avoir partagé un repas avec des païens ! Et Pierre devra s’expliquer en affirmant que la vie nouvelle est ­offerte à tous, Juifs comme païens. À Césarée, comme partout dans le monde, les disciples sont ­témoins du Christ ressuscité en relativisant les frontières que les humains dressent, car la joie de la Résurrection les pousse à la rencontre et au service. Quelle est la vraie rupture que la fête de Pâques m’aide à comprendre, cette année ? Comment discerner le « déplacement » que la confession de la résurrection du Christ me pousse à esquisser ?

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"IL VIT ET IL CRUT"
L’évangile nous présente un matin de Pâques mouvementé par des allers-retours et des rencontres. L’homme qui est passé au milieu de nous « en faisant le bien », fait courir tout le monde, hommes et femmes. Marie Madeleine court vers le tombeau, puis elle court trouver Simon-Pierre et l’autre disciple. Les deux disciples courent alors vers le tombeau, l’autre disciple même plus vite que Pierre. Tous se précipitent jusqu’aux frontières de la mort. Cette course s’achève sur une phrase magnifique qui nous renvoie à l’apôtre Jean et à nous-mêmes : « Il vit et il crut. » La foi chrétienne est la rencontre de deux visages : celui du Christ et celui du disciple. Les disciples ont vu et ils ont cru. À nous, aujourd’hui, il est demandé de croire sans voir, ou plutôt de croire pour éventuellement voir. Devenir croyant en Jésus ressuscité, c’est passer de la crainte à la confiance, du conflit à la paix, de la fermeture à l’ouverture, du repli à la mission. Jésus a offert sa vie pour donner la vie, sur une croix. Ce faisant, il ne nous tourne pas seulement vers le passé de sa passion mais aussi vers l’avenir de la mission. Vivre la foi chrétienne sera toujours sortir de ses enfermements personnels et collectifs, reconnaître le crucifié-ressuscité, se laisser recréer par le souffle de l’Esprit. Finalement, seul l’amour a les yeux perçants. Nul ne peut dire qu’il a vu le Christ, s’il ne se met pas à le suivre ; car tout regard sur le Fils de Dieu nous conforme à son mystère de mort pour la vie ; jusqu’au moment où nous le découvrirons dans la gloire. Au fond, c’est la foi qui élargit le regard. « Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu », dira Jésus à Marthe. La mort douloureuse de Jésus et l’incroyable nouvelle de sa résurrection, reprise inlassablement depuis deux millénaires par tous les chrétiens du monde, doivent stimuler notre foi et nourrir notre espérance.
Père Jean-Paul Sagadou, assomptionniste, rédacteur en chef de Prions en Église Afrique, 2021

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ÉCLAIRAGES DU PAPE FRANÇOIS

« Jésus Christ, par amour pour nous, s’est dépouillé de sa gloire divine ; il s’est vidé de lui-même, il a assumé la forme de serviteur et s’est humilié jusqu’à la mort, et la mort de la croix. Pour cela Dieu l’a exalté et l’a fait Seigneur de l’univers. Par sa mort et sa résurrection, Jésus indique à tous le chemin de la vie et du bonheur : ce chemin est l’humilité. »
« Sa résurrection accomplit pleinement la prophétie du Psaume : la miséricorde de Dieu est éternelle, son amour est pour toujours, il ne mourra jamais. Nous pouvons nous confier totalement à lui, et nous lui rendons grâces parce qu’il est descendu pour nous jusqu’au fond de l’abîme. »
« L’amour a vaincu la haine, la vie a vaincu la mort, la lumière a chassé les ténèbres ! »
« Ce même amour par lequel le Fils de Dieu s’est fait homme et est allé jusqu’au bout du chemin de l’humilité et du don de soi, jusqu’aux enfers, jusqu’à l’abîme de la séparation de Dieu, ce même amour miséricordieux a inondé de lumière le corps mort de Jésus, l’a transfiguré, l’a fait passer dans la vie éternelle. Jésus n’est pas retourné à la vie d’avant, à la vie terrestre, mais il est entré dans la vie glorieuse de Dieu et il y est entré avec notre humanité, il nous a ouvert à un avenir d’espérance. Voilà ce qu’est Pâques : c’est l’exode, le passage de l’homme de l’esclavage du péché, du mal à la liberté de l’amour, du bien. »
« Venez et voyez ! »
« Voici le sommet de l’Évangile, voici la Bonne Nouvelle par excellence : Jésus, le Crucifié, est ressuscité ! Cet événement est à la base de notre foi et de notre espérance : si le Christ n’était pas ressuscité, le Christianisme perdrait sa valeur ; toute la mission de l’Église serait vidée de son élan, parce que c’est de là qu’il est parti et qu’il repart toujours. Le message que les chrétiens apportent au monde, le voici : Jésus, l’Amour incarné, est mort sur la croix pour nos péchés, mais Dieu le Père l’a ressuscité et l’a fait Seigneur de la vie et de la mort. En Jésus, l’Amour l’a emporté sur la haine, la miséricorde sur le péché, le bien sur le mal, la vérité sur le mensonge, la vie sur la mort. »

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PÂQUES : UN REGARD NEUF (Père Guy Gilbert)

Chaque être porte en lui-même une part de résurrection.
Chaque être peut nous enrichir, à condition de plonger en lui dans ce qu’il y a de beau, de meilleur, de lumineux, de divin.Malheureusement, nous épluchons d’abord les ténèbres de l’autre.
Et nous en restons là.
Le Christ est là, dans chaque être, enfoui, prêt à se faire connaître, et nous passons sans le voir.
Nous manquons la rencontre souvent, pris par notre égoïsme, nos refus, nos barrières, nos intolérances, nos rejets.
Nous avons besoin de demander dans notre prière le regard du Christ.
Il plongeait dans les êtres avec une telle intensité, une telle fraîcheur, une telle nouveauté, que personne n’oubliait plus ce regard.
Et en vivait.
Le Christ ressuscité a besoin de notre regard de tendresse et de miséricorde pour aborder chaque être.
Plonger dans ce que chaque personne a de meilleur, c’est recevoir une parcelle de la lumière du Ressuscité.
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Elles se disaient l’une à l’autre : « Qui nous roulera la pierre ? »
Il y a un sacré poids de vérité sous des mots comme ceux-là !
Ça ne s’invente pas. Il faut, comme on dit, « être passé par là. »
Avoir senti combien pèse lourd le couvercle d’un cercueil,
la dalle scellée sur une tombe, …
« Qui nous roulera la pierre ? » 
La question des femmes, au petit matin,
si nous l’entendons bien n’a rien de scandaleux.
C’est le gémissement de l’impuissance au cœur du désert de l’absence :
il faut réellement aimer – beaucoup – quelqu’un,
pour que son absence devienne insupportable.
Les femmes qui venaient ce matin-là l’avaient beaucoup aimé …
Au premier coup d’œil, elles voient !
L’orgueilleuse et lourde pierre, alourdie du sceau du dictateur romain, s’est affaissée sur le côté, comme prise de malaise.
L’absence se fissure : le reclus devient béance.
Elles passent sans bien s’en rendre compte, d’une absence interdite à une absence offerte qui ouvre sur tous les possibles.
Car c’est ça finalement, PÂQUES : tout redevient possible !
Tout de nouveau est possible, même si on n’est pas encore très sûr d’y croire parfaitement…
(Paul Baudiquey (Pleins Signes – Ed. Cerf)