5 février - 5ème dimanche temps ordinaire - "Vous êtes le sel de la terre" — Paroisse de Gray

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5 février - 5ème dimanche temps ordinaire - "Vous êtes le sel de la terre"

ÊTRE LE SEL DE LA TERRE. ÊTRE LA LUMIERE DU MONDE.
Le Seigneur ne demande pas à ses disciples de passer inaperçus, d'occulter ce qui les fait vivre. Bien au contraire, il compte sur eux pour donner à tous le goût de la vie en Dieu. Il s'appuie sur leur bonne volonté pour apporter au monde la lumière de l'espérance. A leur suite, devenons de joyeux témoins de la Bonne Nouvelle (Prions en Eglise)

  DIMANCHE 5 FEVRIER - 10h00 - BASILIQUE NOTRE-DAME - MESSE

« On n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau.» (Matthieu 5,15)

CLÉS DE LECTURE DIMANCHE 5 FÉVRIER 2023

La lumière des justes Le prophète Isaïe, l’auteur du psaume 111 ainsi que Jésus décrivent le bonheur et l’influence des justes comme une lumière qui brille au cœur du monde : lumière qui naît de l’amour qu’ils portent en faveur des pauvres, des malheureux, des sans-abri et des gens qui ont faim.

PREMIÈRE LECTURE | Isaïe 58, 7-10
Isaïe est le prophète le plus souvent cité dans le Nouveau Testament, et avec raison, puisqu’il anticipe merveilleusement la naissance de l’Emmanuel (Is 7, 14 ; 8, 8), la mission du Serviteur souffrant (Is 52, 13 – 53, 12), la parabole de Jésus sur la vigne (Is 5, 1-7), et tant d’autres passages. Le discours retenu dans l’extrait d’aujourd’hui fait également penser à celui de Jésus dans le chapitre 25 de Matthieu (Mt 34, 45) : la justice qui sera mise en lumière au jour du jugement est celle de l’accueil des pauvres et des sans-abri, le partage des vêtements, les dons de nourriture à celui qui a faim et le soutien des malheureux.

Lecture :
Ainsi parle le Seigneur : Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable. Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. » Si tu fais disparaître de chez toi le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante, si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi.

PSAUME | Psaume 111
Le psaume 111 fait l’éloge du juste et de son bonheur. Chose étonnante, c’est la seule fois dans l’Ancien Testament qu’on attribue explicitement à l’homme les qualités par excellence du Dieu de l’Exode (Ex 34, 6), « tendresse et pitié ». Et que dire de son influence sur les autres, alors qu’il est présenté comme « lumière des cœurs droits »? Le psalmiste n’est pas à court de mots pour décrire les qualités du juste, qu’il qualifie d’« homme de bien [et de] partage ». Cet homme est « sans crainte » quant à l’avenir, et on fera mémoire de lui, notamment pour sa générosité envers les pauvres.

Psaume :
Refrain: Lumière des cœurs droits, le juste s’est levé dans les ténèbres. 

Lumière des cœurs droits, il s’est levé dans les ténèbres, homme de justice, de tendresse et de pitié.
L’homme de bien a pitié, il partage ; il mène ses affaires avec droiture. 
Cet homme jamais ne tombera ; toujours on fera mémoire du juste.
Il ne craint pas l’annonce d’un malheur : le cœur ferme, il s’appuie sur le Seigneur. 
Son cœur est confiant, il ne craint pas. À pleines mains, il donne au pauvre ;
à jamais se maintiendra sa justice, sa puissance grandira, et sa gloire ! 

DEUXIÈME LECTURE | 1 Corinthiens 2, 1-5
Dès le début de sa lettre, Paul a revendiqué son titre d’« apôtre du Christ Jésus » (1 Co 1, 1) et il a rendu « grâce à Dieu […] pour […] toutes les richesses […] de la parole et de la connaissance de Dieu » attribuées à la communauté de Corinthe. Mais, ayant fait état des divisions entre les membres du groupe, il établit une mise au point capitale au sujet du langage paradoxal qu’ils tiennent. Celui-ci relève d’une « sagesse » qui n’a rien à voir avec celle des hommes, qui plus est, une sagesse apprise de l’Esprit Saint. Paul est luimême un théologien de grande envergure et un écrivain prolifique, mais il se laisse instruire par « la sagesse du mystère de Dieu » (1 Co 2, 7) et « la pensée du Christ » (1 Co 2, 16) et il demande à ses destinataires d’examiner toute chose à la lumière de l'Esprit.

Lecture :
Ainsi parle le Seigneur : Partage ton pain avec celui qui a faim, accueille chez toi les pauvres sans abri, couvre celui que tu verras sans vêtement, ne te dérobe pas à ton semblable. Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. » Si tu fais disparaître de chez toi le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante, si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi.

ÉVANGILE | Matthieu 5, 13-16
La vocation des disciples de Jésus n’est pas moindre que celle du juste décrit par le psaume 111. Aussitôt après avoir proclamé le programme des Béatitudes, Jésus conclut que les siens sont « sel de la terre » et « lumière du monde ». Ils le sont, en effet, dans la mesure où ils s’imprègnent de l’esprit de ces Béatitudes et en font l’inspiration de leur engagement au service des autres. Jésus confirme d’ailleurs ce qui fait la vraie grandeur des disciples : « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur; et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave » (Mt 20, 26-27).

Evangile :
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens.
Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »

 



BRILLER DE L'AMOUR DE DIEU
Commentaire du dimanche.
Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église

La lumière resplendit de tous ses rayons dans les lectures de ce jour. Et parmi ses nombreuses qualités, nous lui reconnaissons celle de nous permettre de voir un peu plus clair. Le prophète Isaïe, au chapitre 58 de son livre, rappelle au peuple le chemin qui mène à Dieu. Ni le jeûne ni les sacrifices, mais un cœur semblable à celui de Dieu. Un cœur juste, tendre, généreux, débordant de pitié. Un cœur où jaillit la lumière, où Dieu vient effacer les ténèbres. Dieu répond quand l’homme appelle, il est là quand l’homme crie. Dieu est la lumière de l’homme au cœur miséricordieux. L’apôtre Paul proclame aux Corinthiens le mystère d’un Dieu humble, un Messie crucifié. Dieu se manifeste par la puissance de son Esprit et non pas par des moyens prestigieux ni des arguments éloquents. Il peut nous arriver de suivre des mirages­ ou de nous disperser, poursuivant des reflets qui ne sont pas Dieu. L’interrogation de l’apôtre reste alors très actuelle : sur quoi, sur qui repose notre foi ? C’est au prix de cette réponse que nous sommes la lumière du monde. Il n’est nullement question de beauté rayonnante, ni d’intelligence éblouissante, ni de foi radieuse… Être la lumière du monde, c’est briller du feu de l’amour de Dieu. Il nous arrive de demander la lumière de l’Esprit Saint, au ­moment de discerner une décision par exemple. Alors, demandons-lui de nous éclairer pour mieux voir et découvrir qui il est.

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DANS LA PUISSANCE DE L'ESPRIT
Médidation biblique 1ère lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens 2, 1-5
Emmanuelle Billoteau, ermite, Prions en Eglise

A l'heure de la communication de masse et d'une Eglise fragilisée, Paul nous donne à méditer. Qu'est-ce qui distingue une annonce de la Bonne Nouvelle faite dans la puissance de l'Esprit d'un discours élaboré selon une sagesse humaine ?

Le temps de l’observation
Nous sommes en présence d’un propos à la première personne. Contesté pour sa parole considérée comme nulle au regard des discours de la sagesse grecque (2 Co 10, 10), Paul, moins éloquent que ses confrères dans l’apostolat (cf. 1 Co 1), justifie sa prédication. Il n’a pas essayé de « convaincre » – autrement dit, ici, de séduire ses auditeurs pour les « amener » au Christ. Ce qui serait revenu à aliéner leur liberté en les atta-chant à lui et aux artifices d’un langage prestigieux mais pas for­cément juste. Non, il s’est présenté à eux dans sa vérité, faible, « craintif et tout tremblant », tant la mission d’annoncer Jésus Christ le dépassait. Comme son Maître au désert (Mt 4, 1-11), il a refusé tous les subterfuges pour s’imposer à autrui par la force du langage et des signes. L’ultime faiblesse de Jésus Christ sur la Croix n’est-elle pas le point culminant de la révélation de son amour pour l’humanité ?

Le temps de la méditation
Si certains Corinthiens reçoivent mal l’enseignement de Paul, c’est qu’ils sont prisonniers de préjugés liés à leur culture. Ils se laissent fasciner par les belles prédications, les personnalités brillantes, la réussite humaine, les manifestations extraordinaires, en oubliant le primat de l’amour (1 Co 12, 1-13). Nos présupposés ne sont peut-être pas tout à fait les mêmes aujourd’hui, mais d’autres, a priori, peuvent nous fermer à la puissance de l’Esprit, nous faisant perdre notre capacité de discernement (surinvestissement de l’affectif, besoin éperdu de reconnaissance qui rend vulnérable à la flatterie, importance du paraître…). La lecture des récits de la tentation de Jésus au désert peut être une aide précieuse pour avancer dans une meilleure connaissance de nous-mêmes et une plus grande disponibilité au travail de l’Esprit et éviter ces pièges que sont les signes extraordinaires, le refus des médiations et de l’inscription dans le temps. Sans oublier la méditation qui décline les fruits de l’Esprit de liberté, de l’Esprit de sainteté, de ­l’Esprit de vérité (cf. Ga 5, 22).