14 mai - 6ème dimanche de Pâques — Paroisse de Gray

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14 mai - 6ème dimanche de Pâques

"Moi, le prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur" (Jean 14, 15-21)

DIMANCHE 14 MAI - 10h00 - MESSE BASILIQUE NOTRE-DAME DE GRAY

CLÉS DE LECTURE DIMANCHE 14 MAI 2023 - PRIONS EN ÉGLISE

Joie sans frontières
La prédication de Philippe dans les Actes des Apôtres et le psaume expriment la joie. L’épître de Pierre et l’évangile indiquent la source profonde de cette joie: c’est l’espérance et le fait, pour les chrétiens, de se savoir habités par l’Esprit et aimés du Père et du Fils.

 

PREMIÈRE LECTURE | Actes 8, 5-8. 14-17
Les Samaritains étaient considérés comme une branche distincte – et conservatrice – du judaïsme. Ils s’en tenaient strictement à l’autorité de la Loi de Moïse (le Pentateuque). Ils avaient leur propre sanctuaire au mont Garizim et des pratiques cultuelles bien à eux : ce qui leur attirait le mépris des Juifs en général et de ceux de Jérusalem en particulier. Jésus a outrepassé ces barrières idéologiques, et il a fait de la Samarie une étape obligée de l’évangélisation par les disciples, après sa Résurrection. Ce qu’on apprend par les Actes, c’est que Philippe, l’un des Sept, a honoré cette volonté du Christ et que les apôtres Pierre et Jean ont confirmé la validité de cette initiative missionnaire. Mieux encore, les Samaritains bénéficient de ce qu’on pourrait qualifier de mini Pentecôte : l’Esprit Saint repose sur eux aussi bien que sur les Juifs convertis de Jérusalem.

Lecture du livre des Actes des Apôtres (8, 5-8.14-17)
En ces jours-là, Philippe, l’un des Sept, arriva dans une ville de Samarie, et là il proclamait le Christ. Les foules, d’un même cœur, s’attachaient à ce que disait Philippe, car elles entendaient parler des signes qu’il accomplissait, ou même les voyaient. Beaucoup de possédés étaient délivrés des esprits impurs, qui sortaient en poussant de grands cris. Beaucoup de paralysés et de boiteux furent guéris. Et il y eut dans cette ville une grande joie.
Les Apôtres, restés à Jérusalem, apprirent que la Samarie avait accueilli la parole de Dieu. Alors ils y envoyèrent Pierre et Jean. À leur arrivée, ceux-ci prièrent pour ces Samaritains afin qu’ils reçoivent l’Esprit Saint ; en effet, l’Esprit n’était encore descendu sur aucun d’entre eux : ils étaient seulement baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors Pierre et Jean leur imposèrent les mains, et ils reçurent l’Esprit Saint.
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PSAUME | Psaume 65
La louange exprimée par le psaume a de fortes résonances cosmiques. La terre entière glorifie Dieu pour ses « actions » et le célèbre en particulier pour ses « exploits » en faveur de l’humanité. Chant de création aux dimensions planétaires, le psaume 65 fait aussi référence à l’histoire du salut. D’abord celle du peuple hébreu et de son passage de la mer Rouge, puis celle, plus personnelle, du psalmiste, qui témoigne des bienfaits de Dieu à son égard.

Psaume 65
Refrain: Terre entière, acclame Dieu, chante le Seigneur ! 
Acclamez Dieu, toute la terre ; fêtez la gloire de son nom, glorifiez-le en célébrant sa louange.
Dites à Dieu : « Que tes actions sont redoutables ! 
« Toute la terre se prosterne devant toi, elle chante pour toi, elle chante pour ton nom. »
Venez et voyez les hauts faits de Dieu, ses exploits redoutables pour les fils des hommes. 
Il changea la mer en terre ferme : ils passèrent le fleuve à pied sec.
De là, cette joie qu’il nous donne. Il règne à jamais par sa puissance. 
Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu : je vous dirai ce qu’il a fait pour mon âme.
Béni soit Dieu qui n’a pas écarté ma prière, ni détourné de moi son amour ! 
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DEUXIÈME LECTURE | 1 Pierre 3, 15-18
Simon Pierre est le seul des Apôtres à avoir fait une confession de foi explicite en Jésus « le Saint de Dieu », à la toute fin du discours sur le Pain de Vie (Jn 6, 69). Il n’est donc pas étonnant de l’entendre exhorter la communauté de Rome à imiter la sainteté du Christ (déjà en 1 P 1, 15 et ici). Cette fois, il détaille davantage ce qu’implique pareille imitation pour les chrétiens: « rendre raison de l’espérance » qui les habite, avoir « une conscience droite », et « souffrir en faisant le bien ».

Lecture de la première lettre de saint Pierre apôtre (3, 15-18)
Bien-aimés, honorez dans vos cœurs la sainteté du Seigneur, le Christ. Soyez prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect. Ayez une conscience droite, afin que vos adversaires soient pris de honte sur le point même où ils disent du mal de vous pour la bonne conduite que vous avez dans le Christ. Car mieux vaudrait souffrir en faisant le bien, si c’était la volonté de Dieu, plutôt qu’en faisant le mal. Car le Christ, lui aussi, a souffert pour les péchés, une seule fois, lui, le juste, pour les injustes, afin de vous introduire devant Dieu ; il a été mis à mort dans la chair ; mais vivifié dans l’Esprit.
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ÉVANGILE | Jean 14, 15-21
Jésus se fait plus que rassurant pour ses disciples, qui s’interrogent encore sur le chemin qu’ils devront prendre pour lui demeurer fidèles. Ils ne le seront guère, hélas, au moment des événements de la Passion. Jésus le sait bien et c’est pourquoi il promet de ne pas les laisser « orphelins ». Il leur enverra « l’Esprit de vérité » qui leur donnera force et courage pour se relever et annoncer son Évangile. Le maître mot demeure toutefois le verbe « aimer ». On ne peut être fidèle à Jésus que si on l’aime et si, comme lui, on se laisse aimer par le Père.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (14, 15-21)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous.
Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous. D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi. En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous. Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé d
e mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »
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L'ESPRIT DE VÉRITÉ EST LÀ !
Commentaire du dimanche
Jean-Paul Sagadou, prêtre assomptionniste, rédacteur en chef de Prions en Église Afrique

Juste avant de retourner vers son Père, Jésus ouvre, pour ses disciples, le temps de l’Esprit et du témoignage. Pour tenir dans ce temps, et pour vivre en témoin du Christ Ressuscité, deux attitudes sont nécessaires : aimer Jésus et garder ses ­commandements. Et les disciples n’ont pas à craindre la nouvelle modalité de présence de Jésus à leur côté, sous la forme de l’absence. Ils ont la promesse de l’Esprit. Ils peuvent s’habituer au départ de Jésus, à son absence. L’Esprit est avec eux, il demeure auprès d’eux, il est en eux, même dans les épreuves. En fait, l’Esprit tourne les disciples vers le dedans, vers l’intérieur, pour les imprégner de Dieu. Il se joint à leur esprit pour que celui-ci devienne désir de Dieu. Et Jésus laisse entendre aux disciples d’hier, et à nous aujourd’hui, que c’est cette expérience de communion avec l’Esprit qui nous fait connaître qui il est et à quoi il sert. L’Esprit est intime. Il est le cœur de notre cœur. Il n’a pas besoin de faire de grands discours. Il ne parle pas, il agit. Il n’exprime pas, il imprime, et ce faisant, il donne de connaître le Père et de l’aimer. Il donne aussi, selon les mots de l’apôtre Paul, de pouvoir « rendre raison de l’espérance » qui est en nous, « avec douceur et respect ». L’Esprit ne violente pas, il ne se donne pas en spectacle. Il donne de témoigner en vérité, avec humilité et amour, dans la discrétion. Fondamentalement, c’est en aimant de l’amour qui vient de Dieu que nous serons à même de découvrir la véritable identité de Dieu et vivre, dans la fidélité, notre engagement à la suite du Christ.
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VOUS EN MOI ET MOI EN VOUS
Méditaion biblique - Evangile saint Jen 14, 15-21
Emmanuelle Billoteau, ermite, Prions en Eglise

L'Evangile de ce dimanche nous prépare à la Pentecôte avec la promesse de l'Esprit.
Il met en valeur la dimension mystique de la vie chrétienne tout en donnant des critères pour éviter dérapages et illusions.

Le temps de l’observation
Il est trois fois question d’intériorité et d’inhabitation dans ces versets. Inhabitation de l’Esprit, le Défenseur, qui ne demeurera pas seulement « auprès » des disciples comme un bon avocat mais sera « en » eux. Inhabitation du Fils dans le Père et inhabitation réciproque du Fils et de ses « amis » : « Vous êtes en moi, et moi en vous. » Jésus fait appel à l’expé­rience de l’Esprit Saint déjà ­vécue par les disciples, il n’est donc pas question d’abord d’une morale, mais d’une expé­rience d’union à Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit. Voilà qui peut occasionner un certain vertige ou pourrait favoriser des sentiments imaginaires de présence de Dieu. Qui dit union dit amour mais, là encore, il est facile de s’illusionner. Il est donc important d’entendre le propos de Jésus sur la fidé­lité à ses commandements, vrai critère pour discerner un amour authen­tique qui s’exprime, entre autres, par le lavement des pieds, donc par une attitude d’humilité, de respect, de service à l’égard d’autrui.

Le temps de la méditation
Comment raviver les braises sous la cendre si nous avons vécu une telle expérience de proximité avec Jésus, de guidance ou d’inspiration avec l’Esprit, alors qu’aujourd’hui nous nous sentons secs, abandonnés ? Peut-être en ne cherchant pas à nous distraire, mais en nous laissant creuser par le désir de la présence de Dieu, dépouiller de tout ce qui l’empêche d’être « tout » en nous. Peut-être aussi en vivant de façon plus fidèle les commandements de l’amour, de la garde de la Parole, pour que « jaillisse » à nouveau notre « lumière » (Is 58). Si nous n’avons pas encore vécu une telle expérience, ne nous décourageons pas. Osons la demander, sachons déposer aux pieds de Jésus notre impuissance. Et surtout, qui que nous soyons, apprenons à faire fond sur la prière du Christ pour nous, dans la certitude que le Père l’exaucera : prière qu’il évoque dans ce texte, prière qu’il formulera au chapitre 17 de l’évangile de Jean pour que nous soyons un en lui, avec lui et entre nous.