Réflexions bibliques et prières pour chaque jour de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens — Paroisse de Gray

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Réflexions bibliques et prières pour chaque jour de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens

Chaque année, le principal temps fort œcuménique demeure la « Semaine de prière pour l’unité chrétienne » qui, depuis 1908, rassemble des chrétiens de toutes confessions du 18 au 25 janvier. Le thème de 2023 est : « Apprenez à faire le bien, recherchez la justice (Ésaïe 1,17). » La semaine de prière commence le 18 janvier (fête de la Chaire de Pierre à Rome) et prend fin le 25 janvier (fête de la conversion de Saint-Paul).
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« Apprenez à faire le bien, recherchez la justice » (Esaïe 1,17)

DIMANCHE 22 JANVIER - CÉLÉBRATION OECUMÉNIQUE - CHAPELLE DE L'AMITIÉ (30 avenue des Capucins Gray)

8ème JOUR - MERCREDI 25 JANVIER


La justice qui rétablit la communion

LECTURES
Psaume 82,1-4
Soyez des juges pour le faible et l’orphelin, rendez justice au malheureux et à l’indigent


Lc 18,1-8
Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit ?

Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : 02 « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. 03 Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : “Rends-moi justice contre mon adversaire.” Longtemps il refusa ; puis il se dit : “Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” » Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

RÉFLEXION
Le Livre des Psaumes est un mélange de prières, de louanges, de lamentations et de préceptes que Dieu nous adresse. Dans le Psaume 82, Dieu appelle à une justice faisant respecter les droits humains fondamentaux qui devraient être accordés à chacun de nous : liberté, sécurité, dignité, santé, égalité et amour. Le psaume appelle également à renverser les systèmes engendrant disparité et oppression, et à réparer tout ce qui est injuste, corrompu ou contribue à l’exploitation de l’être humain. Telle est la justice qu’en tant que chrétiens, nous sommes appelés à promouvoir. Membres de la communauté chrétienne, nous joignons notre volonté et nos actions à celles de Dieu qui oeuvre pour le salut de la création. Le péché est toujours à la racine de la division, y compris celle entre chrétiens, et la rédemption rétablit toujours la communion.
Dieu nous appelle à incarner notre foi chrétienne en agissant à partir de la vérité qui dit que chaque personne est précieuse, que les personnes sont plus importantes que les choses, et que l’évaluation de toute structure institutionnelle de la société doit se fonder sur la menace ou l’amélioration qu’elle constitue pour la vie et la dignité de chaque personne. Tout être humain a le droit et la responsabilité de participer à la société, en recherchant ensemble le bien commun et le bien-être de tous, en particulier des plus humbles et des plus démunis.
Dans Jesus and the Disinherited, le Révérend Dr Howard Thurman, qui était le conseiller spirituel du Révérend Dr Martin Luther King Jr., déclare : « Nous devons proclamer la vérité que toute vie est une et que nous sommes tous liés les uns aux autres. Par conséquent, il est de notre devoir d’oeuvrer en faveur d’une société dans laquelle le dernier d’entre nous peut trouver refuge et réconfort. Vous devez déposer votre vie sur l’autel du changement social afin que, où que vous soyez, le Royaume de Dieu soit à portée de main ».

UNITÉ DES CHRÉTIENS
Jésus raconte la parabole de la veuve et du juge sans justice afin d’enseigner au peuple « la nécessité pour eux de prier constamment et de ne pas se décourager » (Lc 18, 1). Jésus a vaincu de manière décisive l’injustice, le péché et la division, et notre tâche, en tant que chrétiens, est d’accueillir cette victoire d’abord dans nos coeurs à travers la prière et ensuite dans nos vies par l’action. Puissions-nous ne jamais perdre courage et continuer à demander à Dieu dans la prière le don de l’unité et manifester cette unité dans nos vies.

DÉFI
En tant que peuple de Dieu, comment nos Églises sont-elles appelées à s’engager en faveur d’une justice qui nous unisse dans nos actions pour aimer et servir l’ensemble de la famille de Dieu ?

PRIÈRE
Seigneur Dieu, toi qui es Créateur et Sauveur de toutes choses,
apprends-nous à regarder en nous pour nous enraciner dans ton Esprit d’amour,
afin que nous puissions nous ouvrir aux autres avec sagesse et courage
en choisissant toujours la voie de l’amour et de la justice.
Nous t’en prions au nom de ton Fils, Jésus Christ, dans l’unité du Saint-Esprit. Amen.

7ème JOUR - MARDI 24 JANVIER



Ce qui est aujourd’hui ne doit pas obligatoirement le rester

LECTURE
Job 5,11-16
Il y eut pour le faible une espérance, et l’infamie s’est trouvée muselée
.
Il élève les humbles, les affligés parviennent au salut ; 12 il déjoue les astuces des fourbes, empêchés de mener à bien leurs intrigues ; il attrape les sages à leur astuce, il prend de vitesse le conseil des retors. Ceux-là, en plein jour, se heurtent aux ténèbres, à midi ils  tâtonnent comme en pleine nuit. Le Seigneur sauve le pauvre du glaive, de leur bouche et de leur main puissante. Alors le faible renaît à l’espoir et l’injustice se trouve muselée.

Luc 1,46-55
Il a jeté les puissants à bas de leurs trônes et il a élevé les humbles.

Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !  Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse.Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »

RÉFLEXION
Job, qui menait une vie heureuse, perdit de façon inattendue son bétail et ses serviteurs et connut le cruel chagrin de voir mourir tous ses enfants. Il souffrait mentalement, physiquement et spirituellement. Nous souffrons tous, que ce soit dans notre mental, notre corps ou notre esprit. Nous pouvons nous éloigner de Dieu et des autres. Nous pouvons perdre espoir. Et pourtant, en tant que chrétiens, nous sommes unis dans la conviction que Dieu est avec nous au milieu de nos souffrances.
Le 11 avril 2021, au Minnesota, Daunte Wright, un Afro-Américain de vingt ans non armé, a été abattu par un policier blanc lors d’un banal contrôle routier. Cet incident s’est produit pendant le procès de Derek Chauvin pour le meurtre de George Floyd.
Il est facile de céder au désespoir lorsqu’on nous rappelle une fois de plus que nous vivons dans une société fracturée qui ne reconnaît, n’honore et ne protège pas pleinement la dignité humaine et la liberté de tous les êtres humains. Selon le Père Bryan Massingale, éminent expert catholique en éthique sociale et spécialiste de la justice raciale, « la vie sociale est le fait des êtres humains. La société dans laquelle nous vivons est le résultat de choix et de décisions humaines. Cela signifie que les êtres humains peuvent changer les choses. Ce que les êtres humains brisent, divisent et séparent, nous pouvons aussi, avec l’aide de Dieu, le guérir, l’unir et le rétablir. Ce qui est aujourd’hui ne doit pas obligatoirement le rester, en cela résident l’espérance et le défi ».
Dans la prière, les chrétiens accordent leur coeur avec le coeur de Dieu, pour aimer ce qu’il aime et aimer comme il aime. L’intégrité dans la prière accorde donc les coeurs de tous les chrétiens au-delà de leurs divisions, pour aimer ce que Dieu aime, qui et comme il aime, et pour exprimer cet amour dans nos actes.

UNITE DES CHRETIENS
Le Magnificat est le chant de louange dans lequel Marie se réjouit pour toutes les choses que Dieu fait : il rétablit l’égalité en élevant les humbles, répare l’injustice en donnant à manger à ceux qui ont faim et se souvient d’Israël, son serviteur. Le Seigneur n’oublie jamais ses promesses et n’abandonne jamais son peuple. Il est facile de négliger ou sous-estimer la foi de ceux qui appartiennent à d’autres communautés chrétiennes, surtout si ce sont des petites communautés. Mais le Seigneur fait de son peuple un tout en élevant les humbles de sorte que la valeur de chacun soit reconnue. Nous sommes appelés à voir comme il voit et à accorder de la valeur à chacun de nos frères et soeurs chrétiens comme il le fait lui-même.

DEFI
Comment pouvons-nous nous rassembler en Christ dans l’espérance et la foi que Dieu « musèlera l’infamie » ?

PRIERE
Dieu de l’espérance,
Aide-nous à nous souvenir que tu es près de nous quand nous souffrons.
Aide-nous à incarner l’espérance les uns pour les autres quand le désespoir s’installe à nouveau dans notre coeur.
Accorde-nous le don d’être ancrés dans ton Esprit d’amour quand ensemble nous oeuvrons pour éradiquer toutes les formes d’oppression et d’injustice.
Donne-nous le courage d’aimer ce que tu aimes, qui tu aimes et comme tu aimes, et d’exprimer cet amour à travers nos actes.
Par le Christ notre Seigneur. Amen.

 

 

6ème JOUR - LUNDI 23 JANVIER
 

Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits… c’est à moi que vous l’avez fait (Mt 25,40)


LECTURES
Ez 34,15-20
La bête perdue, je la chercherai ; celle qui se sera écartée, je la ferai revenir ; celle qui aura une patte cassée, je lui ferai un bandage ; la malade, je la fortifierai.

C’est moi qui ferai paître mon troupeau, et c’est moi qui le ferai reposer, – oracle du Seigneur Dieu. La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître selon le droit. Et toi, mon troupeau – ainsi parle le Seigneur Dieu –, voici que je vais juger entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs. Ne vous suffit-il pas de paître dans un bon pâturage ? Faut-il encore que vous fouliez aux pieds ce qui reste du pâturage ? Ne vous suffit-il pas de boire une eau limpide ? Faut-il que vous troubliez le reste avec vos pieds ? Ainsi mes brebis doivent paître dans ce que vos pieds ont foulé, et boire l’eau que vos pieds ont troublée. C’est pourquoi, ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici que moi-même je jugerai entre la brebis grasse et la brebis maigre.


Mt 25,31-40
En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait !

« Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. 32 Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs :  il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.  Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;  j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”  Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?”
Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”

REFLEXION
L’Évangile de Matthieu nous rappelle que nous ne pouvons pas séparer notre amour de Dieu de notre amour des autres. Nous aimons Dieu lorsque nous donnons à manger à ceux qui ont faim, quand nous donnons à boire à ceux qui ont soif, quand nous accueillons l’étranger, quand nous vêtissons celui qui est nu, quand nous visitons le malade et allons vers le prisonnier. Lorsque nous prenons soin de « l’un de ces plus petits » et le servons, nous prenons soin et servons le Christ lui-même.
Les années 2020 et 2021 ont mis en évidence l’immense épreuve endurée par les membres de la famille de Dieu. La pandémie mondiale de COVID-19, conjuguée aux disparités économiques, éducatives et environnementales, ont eu sur nous un impact tel qu’il faudra des décennies pour le surmonter. Elle a montré la souffrance individuelle et collective vécue dans le monde entier et a rassemblé les chrétiens dans l’amour, l’empathie et la solidarité. Pendant ce temps, au Minnesota, le meurtre de George Floyd par l’agent de police Derek Chauvin a exposé au grand jour la persistance de l’injustice raciale. Le gémissement de Floyd – « je n’arrive pas à respirer » – était aussi celui de beaucoup d’êtres humains écrasés par la pandémie et l’oppression.
Dieu nous appelle à honorer le caractère sacré et la dignité de chaque membre de la famille de Dieu. Prendre soin des autres, les servir et les aimer ne révèle pas qui ils sont, mais qui nous sommes. En tant que chrétiens, nous devons être unis dans notre responsabilité d’aimer et de prendre soin des autres, tout comme nous recevons les soins et l’amour de Dieu. En agissant ainsi, nous vivons notre foi commune à travers nos actions au service du monde.

UNITE DES CHRETIENS
Le prophète Ezéchiel décrit le Seigneur Dieu comme un berger qui rassemble son troupeau en faisant revenir ceux qui se sont égarés et en soignant ceux qui sont blessés. Le Père veut que son peuple soit uni et il continue à réaliser cette unité, à rassembler le troupeau, par l’action de son Esprit Saint. Par la prière, nous nous disposons à recevoir l’Esprit qui rétablit l’unité de tous les baptisés.

DEFI
Dans quelle mesure les « plus petits » sont-ils invisibles pour vous ou votre Église ? Comment nos Églises peuvent-elles travailler ensemble pour prendre soin des « plus petits » et les servir ?

PRIERE
Dieu d’amour,
Nous te rendons grâce pour la sollicitude et l’amour sans fin que tu nous offres.
Aide-nous à chanter des chants de rédemption.
Ouvre grand nos coeurs, afin que nous puissions recevoir ton amour
et offrir à notre tour ta compassion
à l’ensemble de la famille humaine.
Nous te prions au nom de Jésus. Amen.

5ème JOUR - DIMANCHE 22 JANVIER

Chanter un chant du Seigneur en terre étrangère (Ps 137,41)


LECTURES
Ps 137,1-4
Là, nos conquérants nous ont demandé des chansons, et nos ravisseurs des airs joyeux : « Chantez-nous quelque chant de Sion »

De tout mon coeur, Seigneur, je te rends grâce : tu as entendu les paroles de ma bouche. Je te chante en présence des anges, vers ton temple sacré, je me prosterne. Je rends grâce à ton nom pour ton amour et ta vérité, car tu élèves, au-dessus de tout, ton nom et ta parole. Le jour où tu répondis à mon appel, tu fis grandir en mon âme la force. Tous les rois de la terre te rendent grâce quand ils entendent les paroles de ta bouche.

Lc 23,27-31
Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants
Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus. Il se retourna et leur dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Voici venir des jours où l’on dira : “Heureuses les femmes stériles, celles qui n’ont pas enfanté, celles qui n’ont pas allaité !”  Alors on dira aux montagnes : “Tombez sur nous”, et aux collines : “Cachez-nous.” Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec ? »

REFLEXION
La lamentation du psalmiste remonte à l’exil de Juda à Babylone, mais la douleur de l’exil résonne à travers tous les temps et les cultures. Peut-être le psalmiste a-t-il crié sa complainte se tournant vers les cieux. Peut-être chaque verset a-t-il été clamé au milieu d’amers sanglots et d’un profond chagrin. Peut-être ce poème a-t-il été composé dans un haussement d’épaules de résignation que seuls une existence vécue dans l’injustice et un sentiment d’impuissance à changer les choses de manière significative peuvent susciter. Quelle que soit la manière dont ces mots ont été prononcés, la douleur de ce passage trouve un écho dans le coeur de ceux qui sont traités en étrangers dans d’autres pays ou dans leur propre pays.
Dans ce psaume, l’oppresseur demande de sourire et de se réjouir, de chanter les chansons d’un passé « heureux ». Il s’adresse à des personnes qui tout au long des siècles ont été marginaliseés.
Qu’il s’agisse de minstrel shows,11 de danses de geishas12 ou de spectacles de cow-boys et d’Indiens du Far West,13 les oppresseurs ont souvent exigé que les personnes opprimées se produisent joyeusement pour assurer leur propre survie. Leur message est aussi simple que cruel : vos chansons, vos cérémonies, votre identité culturelle, tout ce qui vous rend uniques et dignes de respect, n’est autorisé que tant qu’il nous est utile.
Ce psaume donne la parole à tous les opprimés. Comment pourrions-nous chanter le chant du Seigneur alors que nous sommes des étrangers dans notre propre pays ? Nous ne chantons pas pour ceux qui nous privent de notre liberté mais pour louer Dieu. Nous chantons parce que nous ne sommes pas seuls, car Dieu ne nous a jamais abandonnés. Nous chantons parce que nous sommes entourés d’une nuée de témoins. Les ancêtres et les saints nous inspirent. Ils nous encouragent à chanter des chants d’espoir, des chants de liberté, des chants de libération, des chants qui nous parlent d’une terre où un peuple est rétabli.

UNITE DES CHRETIENS
L’Évangile de Luc rapporte que des personnes, dont de nombreuses femmes, suivent Jésus, même lorsqu’il porte sa croix au Calvaire. Le suivre ainsi est l’acte de disciples fidèles. Jésus reconnaît leurs combats et les souffrances qu’ils devront endurer en portant dans la foi leur propre croix.
Grâce au Mouvement oecuménique, les chrétiens partagent aujourd’hui des hymnes, des prières, des réflexions et des idées par-delà leurs propres traditions. Nous les recevons de chrétiens issus de communautés différentes de la nôtre comme des dons issus de la foi et d’une vie de disciple vécue dans l’amour, souvent au milieu de difficultés. Ces dons partagés sont des richesses à conserver précieusement et témoignent de la foi chrétienne que nous partageons.

DEFI
Comment évoquons-nous les histoires d’ancêtres et de saints qui ont vécu parmi nous et ont élevé vers Dieu des chants remplis de foi et d’espérance, rendant grâce pour la libération de la captivité ?

PRIERE
Dieu des opprimés,
Ouvre nos yeux sur le mal qui continue d’être infligé à nos soeurs et frères en Christ.
Que ton Esprit nous donne le courage de chanter à l’unisson et d’élever nos voix avec ceux dont la souffrance n’est pas entendue. Nous te prions au nom de ton Fils Jésus. Amen.

4ème JOUR - SAMEDI 21 JANVIER

« Regardez les pleurs des opprimés » (Qo 4,1)


LECTURES
Ec 4,1-5
D’autre part, je vois toutes les oppressions qui se pratiquent sous le soleil. Regardez les pleurs des opprimés : ils n’ont pas de consolateur ; la force est du côté des oppresseurs : ils n’ont pas de consolateur;

01 Moi qui suis en prison à cause du Seigneur, je vous exhorte donc à vous conduire d’une manière digne de votre vocation : ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix. Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit.  Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,

Mt 5,1-8 Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés
Voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.

REFLEXION
« Regardez les pleurs des opprimés ». On peut aisément imaginer que le narrateur a hélas déjà et fréquemment été témoin d’atrocités de ce genre. Et pourtant, c’est peut-être la première fois qu’il voit vraiment les larmes des opprimés, qu’il prend pleinement conscience de leur douleur et de leur assujettissement. Si ceci est regrettable, cette attention nouvelle et ce nouveau regard sont toutefois porteurs de la semence de l’espérance : peut-être cette fois-ci, ce témoignage fera-t-il bouger les lignes, peut-être fera-t-il la différence.
Une jeune femme a regardé et vu les larmes des opprimés. La vidéo du meurtre de George Floyd, en mai 2020, qu’elle a filmée avec son téléphone et qui a été vue dans le monde entier, a déclenché une sainte colère car tous ont été témoins et ont finalement reconnu ce que les Afro-Américains vivent depuis des siècles : leur injustifiable assujettissement par des systèmes oppressifs au milieu de spectateurs aveugles et privilégiés. La reconnaissance de cette douloureuse réalité a suscité à travers le monde un élan de compassion qui n’avait que trop tardé, sous la forme de prières et de manifestations pour demander justice.
Le fait d’être passés de la simple constatation à une vision claire et à une prise de conscience est un encouragement pour nous qui sommes acteurs de cette réalité sur la terre : Dieu peut faire tomber les écailles de nos yeux pour témoigner d’événements de manière nouvelle et libératrice. Lorsque ces écailles disparaissent, l’Esprit Saint nous éclaire et nous donne aussi la conviction que nous pouvons réagir d’une autre façon et librement. L’une des réponses apportées par les Églises et les Communautés a été d’installer une tente de prière sur la Place George Floyd, lieu de son assassinat. C’est donc dans l’unité que ces Églises et Communautés ont offert leur réconfort à ceux qui étaient en deuil et subissaient l’oppression.

UNITE DES CHRETIENS
Le récit des béatitudes de Matthieu commence par Jésus face à la foule. Dans cette multitude, il doit avoir vu des artisans de paix, des pauvres en esprit, des coeurs purs, des hommes et des femmes en deuil et des affamés de justice. Dans les béatitudes, Jésus ne se contente pas de nommer les combats de ces personnes mais proclame ce qu’ils deviendront : ils seront enfants de Dieu et le royaume des cieux sera à eux. En tant que chrétiens, nous sommes appelés à prendre conscience des saintes luttes de nos frères et soeurs en Christ.

DEFI
Vous êtes-vous engagé au sein de groupes chrétiens luttant contre l’oppression dans votre quartier ? Comment les Églises de votre ville peuvent-elles s’unir pour mieux manifester leur solidarité avec ceux qui souffrent de l’oppression ?

PRIERE
Dieu de justice et de miséricorde, fait tomber les écailles de nos yeux pour que nous puissions vraiment voir l’oppression qui nous entoure.
Nous prions au nom de Jésus qui a vu les foules et a eu pitié d’elles. Amen.

3ème JOUR - VENDREDI 20 JANVIER

Faites la justice, aimez la miséricorde, marchez humblement (Mi 6,8)

LECTURES
Michée 6,6-8
Ce que le Seigneur exige de toi : rien d’autre que respecter le droit, aimer la fidélité et t’appliquer à marcher avec ton Dieu
« Comment dois-je me présenter devant le Seigneur ?, demande le peuple. Comment m’incliner devant le Très-Haut ? Dois-je me présenter avec de jeunes taureaux pour les offrir en holocaustes ? Prendra-t-il plaisir à recevoir des milliers de béliers, à voir des flots d’huile répandus sur l’autel ? Donnerai-je mon fils aîné pour prix de ma révolte, le fruit de mes entrailles pour mon propre péché ? Homme, répond le prophète, on t’a fait connaître ce qui est bien, ce que le Seigneur réclame de toi : rien d’autre que respecter le droit, aimer la fidélité, et t’appliquer à marcher avec ton Dieu. »

Marc 10,17-31
Bon Maître, que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle en partage ?
Jésus se mettait en route quand un homme accourut et, tombant à ses genoux, lui demanda : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Jésus lui dit : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère. » L’homme répondit : « Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse. » Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. »  Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. Alors Jésus regarda autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! » Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Jésus reprenant la parole leur dit : « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu !  Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. » De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux : « Mais alors, qui peut être sauvé ? » Jésus les regarde et dit : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. »  Pierre se mit à dire à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre. » Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : nul n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. Beaucoup de premiers seront derniers, et les derniers seront les premiers. »

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RÉFLEXION
Nous – pas moi. Le prophète avertit le peuple de ce que signifie la fidélité à l’alliance de Dieu : « Ce que le Seigneur exige de toi ? Rien d’autre que respecter le droit, aimer la fidélité et t’appliquer à marcher avec ton Dieu ». Dans l’hébreu biblique, la justice et la bonté (la miséricorde) ne sont pas différentes ou opposées l’une à l’autre. En réalité, elles sont liées en un seul mot, mishpat. Dieu nous a montré ce qui est bon, nous demandant de faire la justice en aimant la bonté et en marchant humblement avec lui. Marcher humblement avec Dieu signifie marcher aux côtés des autres ; en conséquence, il n’est pas seulement question de l’individu : mon cheminement, mon amour.
L’amour auquel Dieu nous invite est toujours un amour qui nous rassemble dans la communion : nous – pas moi. Ce point de vue fait toute la différence dans la façon dont nous « faisons la justice ». En tant que chrétiens, nous agissons avec justice pour manifester quelque chose du Royaume de Dieu dans le monde, et donc pour inviter les autres dans ce lieu où règne la bonté aimante de Dieu. Dans son Royaume, nous sommes tous aimés de la même manière en tant qu’enfants de Dieu, et en tant qu’Église de Dieu, nous sommes appelés à nous aimer les uns les autres comme des frères et soeurs et à inviter les autres à prendre part à cet amour.
Faire justice, aimer la bonté et marcher humblement avec Dieu, appelle les chrétiens à agir ensemble en rendant témoignage du Royaume de Dieu dans l’unité au sein de nos communautés : nous – pas moi.

UNITÉ DES CHRÉTIENS
« Marcher humblement » était une gageure pour le jeune homme riche qui demandait à Jésus ce qu’il devait faire pour recevoir la vie éternelle en partage. Depuis sa jeunesse, il avait obéi à tous les commandements mais ne pouvait faire le dernier pas pour se joindre aux disciples de Jésus à cause de sa richesse ; il était prisonnier de ses biens. Comme il est difficile pour nous chrétiens de nous défaire de ce que nous percevons comme des richesses mais qui nous empêchent d’accéder à une plus grande richesse, celle qui nous permettra de rejoindre les disciples de Jésus dans l’unité chrétienne.

DÉFI
Comment nos Églises peuvent-elles mieux répondre aux besoins de nos frères les plus vulnérables ? Comment pouvons-nous honorer chaque voix dans nos communautés ?

PRIÈRE
Père aimant et miséricordieux,
Élargis notre regard afin que nous puissions voir la mission que nous partageons
avec tous nos frères et soeurs chrétiens, qui est de montrer la justice et la bonté de ton Royaume.
Aide-nous à accueillir notre prochain comme ton Fils nous a accueillis.
Aide-nous à être plus généreux en témoignant de la grâce que tu nous donnes.
Par le Christ notre Seigneur. Amen.

2ème JOUR - 19 JANVIER

Quand la justice est faite…

LECTURES
Pr 21,13-15 :
L’exercice du droit est une joie pour le juste, mais c’est une calamité pour le malfaiteur.

Qui fait la sourde oreille à la clameur des faibles criera lui-même sans obtenir de réponse. On apaise une colère par un présent discret, la fureur violente par un cadeau sous le manteau. L’exercice du droit est une joie pour le juste ; c’est la terreur des malfaisants.

Mt 23,23-25 :
La justice, la miséricorde et la fidélité ; c’est ceci qu’il fallait faire

Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous payez la dîme sur la menthe, le fenouil et le cumin, mais vous avez négligé ce qui est le plus important dans la Loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. Voilà ce qu’il fallait pratiquer sans négliger le reste. Guides aveugles ! Vous filtrez le moucheron, et vous avalez le chameau ! Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous purifiez l’extérieur de la coupe et de l’assiette, mais l’intérieur est rempli de cupidité et d’intempérance !
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RÉFLEXION
D’entrée, le Livre des Proverbes se propose de faire connaître la sagesse et instruire pour « faire acquérir une éducation éclairée : justice, équité » (1,3). Tout au long de ses oracles de sagesse, l’appel à agir avec justice et à rechercher la droiture est un constant leitmotiv, sans cesse rappelé et jugé plus acceptable aux yeux de Dieu que le sacrifice. En une seule phrase pleine de sagesse, l’orateur témoigne que les justes se réjouissent lorsque justice est faite. Mais la justice dérange ceux qui servent les iniquités. Les chrétiens, au-delà de leurs séparations, devraient se réjouir tous ensemble lorsque la justice est faite, et être prêts à rester unis lorsque cette justice génère une opposition. Quand nous faisons ce que le Seigneur demande et que nous osons rechercher la justice, il se peut que nous nous retrouvions pris dans un tourbillon de résistances et d’opposition à toute tentative d’améliorer les choses pour les plus vulnérables d’entre nous.
Ceux qui tirent avantage des systèmes et des structures soutenus par la suprématie blanche et d’autres idéologies source d’oppression, telles que le « système des castes » et le patriarcat, tenteront de retarder et refuser la justice, souvent de manière violente. Mais rechercher la justice, c’est frapper au coeur des pouvoirs, faire de la place pour l’ordre juste et la sagesse éternelle de Dieu dans un monde trop souvent insensible à la souffrance. Et pourtant, il y a de la joie à faire ce qui est juste. Il y a de la joie à affirmer que « Black lives matter » lorsque l’on est en quête de justice pour les enfants bien-aimés de Dieu qui sont opprimés, dominés et exploités.
Il y a de la joie à rechercher la réconciliation avec d’autres chrétiens afin de mieux servir la proclamation du Royaume. Que cette joie se manifeste par le partage de nos expériences de la présence de Dieu parmi nous, sur les chemins connus et inconnus où Dieu marche à nos côtés vers la guérison, la réconciliation et l’unité en Christ.

UNITÉ DES CHRÉTIENS
Les chefs religieux auxquels Jésus s’adresse dans le passage de l’Évangile d’aujourd’hui se sont habitués aux injustices du monde et s’en accommodent. Ils sont heureux d’accomplir des devoirs religieux tels que verser la dîme de la menthe, du fenouil et du cumin, mais négligent leurs devoirs plus lourds et plus dérangeants que sont la justice, la miséricorde et la fidélité. De même, les chrétiens se sont habitués et se sont accommodés des divisions qui existent entre eux. La plupart du temps, nous sommes fidèles dans notre observance religieuse, mais nous négligeons souvent l’exhortation du Seigneur qui veut que tous ses disciples soient un.

DÉFI
Comment les communautés locales peuvent-elles se soutenir mutuellement pour résister à l’opposition que peut susciter la justice ?

PRIÈRE
Dieu, tu es la source de notre sagesse.
Accorde-nous la sagesse et le courage de faire (la) justice, de réagir face à ce qui ne va pas dans le monde
et d’agir pour le rendre juste.
Accorde-nous la sagesse et le courage de grandir dans l’unité de ton Fils, Jésus Christ,
ui, avec toi et le Saint-Esprit, règne pour les siècles des siècles. Amen.

1er JOUR - 18 JANVIER

Apprendre à faire ce qui est juste


LECTURES
Ésaïe 1,12-18  :
Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, mettez au pas l’exacteur, faites droit à l’orphelin, prenez la défense de la veuve

Quand vous venez vous présenter devant ma face, qui vous demande de fouler mes parvis ? Cessez d’apporter de vaines offrandes ; j’ai horreur de votre encens. Les nouvelles lunes, les sabbats, les assemblées, je n’en peux plus de ces crimes et de ces fêtes. Vos nouvelles lunes et vos solennités, moi, je les déteste : elles me sont un fardeau, je suis fatigué de le porter. Quand vous étendez les mains, je détourne les yeux. Vous avez beau multiplier les prières, je n’écoute pas : vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de ma vue vos actions mauvaises, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien : recherchez le droit, mettez au pas l’oppresseur, rendez justice à l’orphelin, défendez la cause de la veuve. Venez, et discutons – dit le Seigneur. Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront aussi blancs que neige. S’ils sont rouges comme le vermillon, ils deviendront comme de la laine.

Lc 10, 25-36 Il dit à Jésus :
« Et qui est mon prochain ? »

Et voici qu’un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? » L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. » Jésus lui dit : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. »  Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? » Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.” Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »

RÉFLEXION
Selon Ésaïe, Dieu veut que la tribu de Juda ne se contente pas de pratiquer la justice, mais qu’elle adopte le principe de toujours faire ce qui est juste. Dieu ne veut pas seulement que nous nous occupions des orphelins et des veuves, mais que nous fassions ce qui est juste et bon pour eux et pour toute personne mise en marge par la société. En hébreu, « bon » se dit « yaw-tab ». Ce mot signifie être heureux, joyeux, agréable, bien faire, faire quelque chose de beau.
Être chrétien signifie être un disciple. Tous les chrétiens se rassemblent pour écouter la Parole de Dieu, apprenant ensemble ce que signifie faire le bien et qui a besoin de cette solidarité. Alors que la société est de plus en plus indifférente aux besoins des autres, nous, les enfants de Dieu, devons apprendre à prendre fait et cause pour nos frères et soeurs opprimés en interpellant ceux qui sont au pouvoir et, quand cela est nécessaire, en défendant leur cause afin qu’ils puissent vivre en paix et dans la justice. Si nous le faisons, nous ferons toujours ce qui est juste ! Notre engagement à éradiquer le racisme et à guérir de ce péché exige que nous soyons prêts et disposés à instaurer des liens avec nos soeurs et frères chrétiens.

UNITÉ DES CHRÉTIENS
Un homme de loi demande à Jésus : « Et qui est mon prochain ? » La réponse de Jésus nous appelle à voir au-delà des divisions de la religion, de la tribu ou de la nationalité pour reconnaître notre prochain dans le besoin. Les chrétiens également doivent regarder au-delà de ces barrières et des divisions au sein de la famille chrétienne pour reconnaître et aimer leurs frères et soeurs en Christ.

DÉFI
Qui sont les personnes marginalisées ou opprimées dans votre société ? Comment les Églises pourraient-elles marcher avec ces frères et soeurs, répondre à leurs besoins et parler en leur nom ?

PRIÈRE
Seigneur, tu as appelé ton peuple de l’esclavage à la liberté,
Donne-nous la force et le courage de chercher ceux qui ont besoin de justice.
Fais que nous voyions ce besoin et sachions offrir notre aide,
et par ton Esprit Saint, rassemble-nous dans l’unique troupeau de Jésus Christ, notre berger. Amen.