9 janvier - Baptême du Seigneur — Paroisse de Gray

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9 janvier - Baptême du Seigneur

« Combien d’entre vous se souviennent-ils de la date de leur baptême ?
Quelques-uns lèvent la main, mais combien ne s’en rappellent pas ! Pourtant, la date du baptême est la date de notre naissance à l’Église, la date à laquelle notre mère l’Église nous a accouchés ! (…) Aimons-nous l’Église comme on aime sa propre mère, en sachant aussi comprendre ses défauts ? »
(Pape François, Audience générale du 11.11.2013)

La fête du baptême du Seigneur clôt le temps de Noël.
Un temps nouveau va commencer ! Après la fête du Baptême du Seigneur, la liturgie ne proposera plus de méditer sur les évènements qui marquèrent les premières années de la vie de Jésus. Il est fini le temps de l’enfance. Elle est finie, la vie paisible de Nazareth. L’heure de la maturité a sonné. (Prions en Église)

DIMANCHE 9 JANVIER 2022 - MESSE À LA BASILIQUE À 10h00

Le baptême de Jésus, célébré le dimanche qui suit l’Épiphanie, est un des événements de la vie de Jésus les plus assurés historiquement. Les quatre évangélistes le mentionnent.
C’est la première manifestation publique du Christ. Lors de sa naissance à Bethléem, il n’avait été révélé qu’à quelques privilégiés. Aujourd’hui, tous ceux qui entourent le Baptiste, c’est-à-dire ses disciples et la foule venue aux bords du Jourdain, sont témoins d’une manifestation plus solennelle, que Jean soulignera d’ailleurs lui-même.
Elle comporte deux aspects : l’aspect d’humilité représenté par le baptême auquel le Seigneur se soumet. L’aspect de gloire représenté par le témoignage humain que lui rend Jean le Baptiste et le témoignage divin que le Père et l’Esprit rendent au Fils, la garantie que cet homme appartient bien à la Trinité divine.
Ces deux aspects sont à retenir dans l’histoire des hommes comme dans la vie intérieure et spirituelle de chaque homme. Les séparer, c’est commettre une erreur. Nous ne pouvons pas nous approcher du Christ glorifié sans nous approcher en même temps du Christ humilié, ni nous approcher du Christ humilié sans nous approcher du Christ glorifié.

Nous ne pouvons approcher et accueillir les hommes nos frères qu’en acceptant leur humble condition, leurs misères, leurs limites et, dans le même temps, de voir en eux des fils de Dieu, bien-aimés par le Père, appelés à partager la gloire du Royaume.

Source : Eglise catholique en France
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ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (3, 15-16. 21-22)

« En ce temps-là, le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »
Comme tout le peuple se faisait baptiser et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus, et il y eut une voix venant du ciel : « Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »


 

LE RÉCIT ESSENTIEL DE LUC

L’évangéliste Luc ne s’encombre pas de détails pour nous ­raconter le baptême de Jésus. Il va à l’essen­tiel, à tel point que même le lieu où se déroule la scène est omis. En ­revanche, il nous livre des indications sur la foi des personnages de son récit. Par exemple, le peuple. Il attend acti­vement le Christ. Ces hommes et ces femmes savent par tradition que Dieu ne les abandonne pas. Il a conclu une alliance avec eux, c’est leur foi. Auprès de Jean le Baptiste, le peuple cherche le Sauveur et espère ne pas se tromper.
Jean, un autre personnage, annonce la venue du Messie par le baptême de conversion. C’est sa façon à lui de prendre part à la réalisation imminente des promesses de Dieu. Entre Ancien et Nouveau Testaments, Jean instruit et soutient l’attente du peuple. « Non, ce n’est pas moi, le Christ est plus fort que moi. » Aucune confusion. Dans l’œuvre de Luc, le cousin de ­Jésus ­endosse jusqu’au bout sa mission de « dernier » et de « plus grand » parmi les prophètes. La foi de Jean prépare la route, il ouvre le chemin.
Bien sûr, Luc met en scène Jésus, que l’on pourrait considérer comme passif dans son récit. Si ce n’est que l’évangéliste lui attribue une action qu’il est le seul à relever : à ce moment-là, Jésus prie. La prière de Jésus relie le ciel à la terre. Elle lui permet de recevoir la mission confiée par son Père. Elle est le socle où vient se poser l’Esprit. Elle est le lieu de la joie.

Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église

FAIRE L'EXPÉRIENCE DE L'ESPRIT DANS LA PRIÈRE

Le temps de l’observation
La scène du baptême fait suite à l’interrogation des foules sur la personne du Messie attendu. Ce Messie que le chapitre 24 du livre d’Isaïe annonce : en spécifiant la joie que Dieu trouve en lui, son identité d’élu, de médiateur d’alliance indéfectiblement soutenu par celui qui l’a envoyé, enfin sa mission d’établir la justice et de protéger la vie. Or voici qu’il est là, en la personne de Jésus, dont Luc a souligné la spécificité par rapport à Jean dans son « évangile de l’enfance ». Une nouvelle étape de l’histoire du salut est donc franchie. Pour ce qui est du baptême, Luc introduit un élément que les parallèles ne mentionnent pas : la prière de Jésus. De même, il insiste sur l’apparence corporelle de l’Esprit qui descend telle une colombe, laquelle est aussi le symbole d’Israël dans le Cantique des Cantiques. Une manière d’insister sur le fait que le don de l’Esprit est une réalité qui s’expérimente ; et cela, au sein de la communauté croyante.

Le temps de la méditation
Les récits du baptême et de la Pentecôte (Ac 2, 1-41) ont des points de contact significatifs : foule rassemblée ; prière ; perception « tangible » de l’Esprit Saint, prélude à la mission de Jésus et à celle des apôtres. Invitation donc à demander l’Esprit, que le Père céleste ne peut nous refuser (cf. Lc 11, 13) ! Cette expérience de l’Esprit révèle à chacun son être filial. Mais être le « bien-aimé » du Père n’équivaut pas à être préservé des souffrances et des épreuves inhérentes à la condition humaine ni à vivre une relation fusionnelle. L’expression grecque renvoie à la ligature d’Isaac, le bien-aimé d’Abraham (Gn 22) ; cet épisode mettant en scène une « séparation » entre le père et le fils qui permettra à ce dernier d’accéder à sa pleine stature. Une « coupure » que Jésus a vécue sur la croix : « Pourquoi m’as tu abandonné ? » Telle est « la folie de Dieu, plus sage que les hommes » (1 Co 1, 25) !

Sœur Emmanuelle Billoteau, ermite, Prions en Église