4 juillet 2021 - 14ème dimanche du temps ordinaire - "Un prophète n'est méprisé que dans son pays" — Paroisse de Gray

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Accéder au site diocésain

Paroisse de Gray Paroisse de Gray

4 juillet 2021 - 14ème dimanche du temps ordinaire - "Un prophète n'est méprisé que dans son pays"

Dans l’épreuve, nous avons à continuer à maintenir ouverte notre fenêtre en nous-mêmes et envers autrui.
Dans les difficultés relationnelles (ou les conflits), ne soyons pas ceux qui baissent les bras le premier, Imitions Notre Seigneur.
Père Jean-Luc Fabre

ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MARC (6, 1-6)
En ce temps-là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. Et il s’étonna de leur manque de foi. Alors, Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.
______________________________________

UN CAILLOU DANS LA CHAUSSURE
Père Vincent Leclercq, assomptionniste (Prions en Eglise)

Surtout ne pas se décourager. La parole de Dieu avance contre vents et marées. Les prophètes, comme Ézékiel parmi les exilés de Babylone, ou les missionnaires, tels Paul rejoignant le port malfamé de Corinthe, sont plus que jamais nécessaires. L’amour de Dieu ne se résigne pas à la dureté des cœurs. Laissons-le achever notre travail. Il saura bien faire grandir tout ce que nous aurons semé même dans l’indifférence ou l’adversité. Apprenons surtout à aimer ce monde comme Dieu nous aime : dans les défis de nos vies, dans nos réussites comme dans nos échecs.
L’écharde dans la chair de Paul lui permet de compter sur la grâce de Dieu. Son épreuve désigne parfois nos doutes, les remords ou les regrets de nos vies, notre faiblesse. Peut-être ­cache-t-elle aussi notre peur de ne pas être à la hauteur, la trahison d’un proche ou l’offense d’un enfant ? Elle est comme un caillou dans la chaussure. Pourtant, l’Évangile nous demande d’avancer. Marchant à la suite du Christ, notre désir de sainteté va de pair avec l’offrande de notre pauvreté.
La puissance de Dieu se manifeste dans notre fidélité plutôt que dans nos succès immédiats. Jésus lui-même n’a pas pu faire grand-chose à Nazareth à cause du manque de foi de ses proches. Il s’en étonne. Ailleurs, il s’attristera de l’incrédulité d’Israël. Mais ce qui réconforte Jésus, c’est la confiance des plus petits. Car elle lui ouvre de nouveaux chemins pour diffuser la Bonne Nouvelle.
_____________________________________________________

AU DELÀ DU RÉEL
Marie-Laure Durand, bibliste (Prions en Eglise)

Le temps de l’observation
Revenir dans son lieu d’origine, c’est prendre un risque. Jésus fait preuve d’un grand courage en montrant l’adulte qu’il est devenu. Il pourrait se cacher pour n’offenser personne ou pour apparaître conforme aux attentes et aux souvenirs que les voisins, les amis, la famille ont de lui. Il ne le fait pas, il reste lui-même. Mais le texte indique que, dans ce contexte, il ne peut accomplir de miracles. Il souligne le « manque de foi » de ces personnes. De quelle foi peut-il être question ici ? De quoi doutent-elles ? Le Jésus qu’elles rencontrent ne correspond pas à l’image qu’elles en ont gardée. Peut-être ne font-elles pas confiance en ce que la vie peut apporter de progrès, de changement, de maturité. Ces gens doutent que l’on puisse évoluer, se révéler, croître, devenir. Jésus bouscule leurs conceptions en étant simplement lui-même, porteur de tout le potentiel qui est le sien. Et cette évidence simple ne peut que les déranger.

Le temps de la méditation
L’Évangile donne à voir nos travers, nos impasses, nos voiles. Ici, il s’agit de l’impossibilité de voir la vie à l’œuvre. Par sécurité, par habitude, par économie d’énergie nous rangeons le réel au lieu de le regarder, nous prenons nos souvenirs pour la réalité. Faisant cela, nous figeons les personnes, nous les enfermons dans un concept, un jugement, des limites. Jésus vient bousculer nos certitudes. Non pas seulement concernant de grandes notions théologiques mais au cœur de la rencontre. Le retour de Jésus chez lui montre notre incapacité à nous laisser surprendre quand la vie frappe là où nous ne l’attendions pas. Jésus ne correspond pas à leur souvenir, ni à l’idée qu’ils se font de lui. Ces personnes passeront à côté de son énergie, de son enseignement, de sa présence. Les vraies rencontres prennent les personnes là où elles sont. La foi commence par l’accueil du réel tel qu’il se présente.