14 janvier 2023 - 2ème dimanche du temps ordinaire - "Venez et vous verrez" — Paroisse de Gray

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14 janvier 2023 - 2ème dimanche du temps ordinaire - "Venez et vous verrez"

"Tu es Simon, fils de Jean ; tu t'appelleras Képhas - ce qui veut dire : Pierre" (Jean 1,42)

DIMANCHE 14 JANVIER - 10h00 - MESSE - BASILIQUE

UNE PRIÈRE de Ai Nguyen Chi, pour ce dimanche (Prions en Église)

SEIGNEUR, AIDE-NOUS À TE REJOINDRE
Seigneur, tu es un Dieu qui se communique.
Aide-nous à te connaître toujours davantage, au fil de nos questions et de notre recherche sincère.
Aide-nous à exprimer nos désirs les plus intimes afin que nous soyons bien reliés à toi et aux autres
dans une communication profonde de coeur et de pensée.
Seigneur Jésus, c'est toi qui diriges le parcours de notre vie.
Aide-nous à aller là où tu demeures pour connaître une expérience personnelle avec toi.
Fais de nous des disciples audacieux et généreux pour raconter ton histoire à tous ceux et celles que nous rencontrons.
Sois toujours présent au coeur de notre vie pour en faire un lieu de révélation et de partage.
Segneur Jésus, tu fais toutes choses nouvelles.
Aide-nous, en cette année qui s'ouvre, à semer la paix et l'amour.
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CLÉS DE LECTURE - PRIONS EN ÉGLISE

PREMIÈRE LECTURE | 1 S 3, 3b-10.19
Ce récit de vocation est sans doute le plus classique et développé de toute la Bible. Le mot-clé est bien le verbe « appeler » – onze emplois en tout – et Dieu s’y prend par quatre fois pour appeler le jeune Samuel. Pareille insistance fait de celui-ci le premier des prophètes qui seront amenés à jouer un rôle de premier plan au temps de la monarchie. Il y a bien eu Moïse avant lui, mais son appel devant le buisson ardent n’en faisait pas, à proprement parler, un prophète. Bien que Samuel soit déjà consacré au service du Temple et du prêtre Éli, il « ne connaissait pas encore le Seigneur, et la parole du Seigneur ne lui avait pas encore été révélée ». Un genre nouveau naît dès que Samuel prononce ces mots : « Parle, ton serviteur écoute. »

Lecture du premier livre de Samuel (3, 3b-10.19)
« Parle, Seigneur, ton serviteur écoute » En ces jours-là, le jeune Samuel était couché dans le temple du Seigneur à Silo, où se trouvait l’arche de Dieu. Le Seigneur appela Samuel, qui répondit : « Me voici! » Il courut vers le prêtre Éli, et il dit : « Tu m’as appelé, me voici. » Éli répondit : « Je n’ai pas appelé. Retourne te coucher. » L’enfant alla se coucher. De nouveau, le Seigneur appela Samuel. Et Samuel se leva. Il alla auprès d’Éli, et il dit : « Tu m’as appelé, me voici. » Éli répondit : « Je n’ai pas appelé, mon fils. Retourne te coucher. » Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur, et la parole du Seigneur ne lui avait pas encore été révélée. De nouveau, le Seigneur appela Samuel. Celui-ci se leva. Il alla auprès d’Éli, et il dit : « Tu m’as appelé, me voici. » Alors Éli comprit que c’était le Seigneur qui appelait l’enfant, et il lui dit : « Va te recoucher, et s’il t’appelle, tu diras : “Parle, Seigneur, ton serviteur écoute.” » Samuel alla se recoucher à sa place habituelle. Le Seigneur vint, il se tenait là et il appela comme les autres fois : « Samuel! Samuel! » Et Samuel répondit : « Parle, ton serviteur écoute. » Samuel grandit. Le Seigneur était avec lui, et il ne laissa aucune de ses paroles sans effet.

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PSAUME | 39
Le « Me voici » prononcé par le psalmiste fait écho à celui qui a été émis trois fois par Samuel. À la différence de Samuel, le psalmiste affiche d’emblée de grandes certitudes et de fortes convictions : « Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté. » Il a déjà une riche expérience de la sollicitude de Dieu à son égard : « Il s’est penché vers moi. En ma bouche il a mis un chant nouveau. » Il sait ce que Dieu préfère : l’accueil de sa parole plutôt que les offrandes et les sacrifices. L’attachement du psalmiste à la Parole, consignée dans la loi écrite, est cordial. Il a compris que l’amour est le grand commandement et c’est de cet amour qu’il témoigne : « J’ai dit ton amour et ta à la grande assemblée. »

Psaume 39 
Refrain : Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté.
D’un grand espoir, j’espérais le Seigneur : il s’est penché vers moi. En ma bouche il a mis un chant nouveau, une louange à notre Dieu. Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles; tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j’ai dit : « Voici, je viens.
« Dans le livre, est écrit pour moi ce que tu veux que je fasse. Mon Dieu, voilà ce que j’aime : ta loi me tient aux entrailles. »
 Vois, je ne retiens pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais. J’ai dit ton amour et ta vérité à la grande assemblée. 

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DEUXIÈME LECTURE | 1 Co 6, 13c-15a.17-20
Souvent soupçonné d’avoir privilégié une vision grecque, dualiste, de la relation entre le corps et l’esprit, au lieu de la vision unitaire qu’est celle de la Bible hébraïque, Paul met ici les choses au clair. L’Apôtre s’inscrit en faux contre les dérives du rapport au corps qu’il a pu noter dans la ville de Corinthe. Il rappelle aux Corinthiens que leurs corps « sont les membres du Christ […] achetés à grand prix » par le mort-résurrection du Christ. Le corps a vocation de rendre gloire à Dieu, et sa dignité est d’être « un sanctuaire de l’Esprit Saint ». Une spiritualité qui mépriserait le corps ne saurait être authentiquement chrétienne.

Lecture de la première lettre de saint Paul apôtre aux Corinthiens (6, 13c-15a.17-20)
« Vos corps sont les membres du Christ » Frères, le corps n’est pas pour la débauche, il est pour le Seigneur, et le Seigneur est pour le corps; et Dieu, par sa puissance, a ressuscité le Seigneur et nous ressuscitera nous aussi. Ne le savezvous pas ? Vos corps sont les membres du Christ. Celui qui s’unit au Seigneur ne fait avec lui qu’un seul esprit. Fuyez la débauche. Tous les péchés que l’homme peut commettre sont extérieurs à son corps; mais l’homme qui se livre à la débauche commet un péché contre son propre corps. Ne le savez-vous pas ? Votre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint, lui qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu; vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes, car vous avez été achetés à grand prix. Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps.

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ÉVANGILE | Jn 1, 35-42
Jean nous livre une version de la vocation des premiers disciples de Jésus fort différente de celle des évangiles synoptiques. Tout d’abord, deux d’entre eux sont déjà disciples de Jean le ­Baptiste, qui leur dévoile l’identité de Jésus : « Voici l’Agneau de Dieu. » Ensuite, ce sont les disciples qui viennent à Jésus et non l’inverse. C’est toujours la parole de Jésus qui emporte l’adhésion de ses premiers disciples, mais ceux-ci ont déjà des attentes à son égard et s’interpellent les uns les autres, au point de décider de « demeurer » avec lui. La médiation de Jean Baptiste et un milieu spirituel favorable les amènent déjà à se réjouir d’avoir « trouvé le Messie ».

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (1, 35-42)
« Ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui » En ce temps-là, Jean le Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples. Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu. » Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus. Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu? » Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi). André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ. André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean; tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.

 


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COMMENTAIRE DU DIMANCHE
Luc Forestier, prêtre de l’Oratoire, Prions en Église

UN CORPS DE PAROLE  
Le caractère typographique de ce dimanche, c’est le point d’interrogation. Dans la traduction liturgique, il y en a quatre ! Même dans la première lecture, tout le monde se pose des questions. Mais c’est aussi le dimanche des explications. Éli explique à Samuel qu’il est appelé, Paul nous montre comment glorifier Dieu, et l’évangéliste Jean traduit les mots de « rabbi » et de « Kèphas ». Ce jeu entre interrogations et explications caractérise les textes bibliques de l’Ancien comme du Nouveau Testaments. Cela illustre la nature profondément dialogale de la foi chrétienne. Dieu ne fait connaître ni injonctions ni oracles ! Il suscite un dialogue et nous donne de quoi lui répondre, en particulier dans les psaumes. Il attend notre libre participation, tout en nous accordant ce qui nous permet d’entrer pleinement dans cette joyeuse alliance, ouverte à toute l’humanité et même à la Création. Or, ce dialogue ne se limite pas au partage de la parole mais sollicite toujours nos corps de chair. Samuel ne cesse de se lever de son lit avant d’engager toute sa vie. Les disciples se déplacent, voient, écoutent et suivent Jésus jusqu’au bout. Paul vient secouer nos torpeurs : c’est dans notre corps que nous glorifions Dieu. L’acte de communion eucharistique prend alors toute sa force subversive. En disant « amen », nous engageons notre vie en recevant une force qui nous rend témoins du Ressuscité, avec nos frères et sœurs de toutes les Églises.