9 août - Edith Stein, soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix (co-patronne de l'Europe) — Paroisse de Gray

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9 août - Edith Stein, soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix (co-patronne de l'Europe)

Née en 1891 dans une famille juive allemande, Édith Stein se convertit au catholicisme.
Philosophe, théologienne, elle est devenue religieuse carmélite en 1933. Déportée, elle meurt le 9 août 1942, à 51 ans, à Auschwitz-Birkenau. Canonisée par l’Église catholique le 11 octobre 1998, elle est déclarée co-patronne de l’Europe en 1999 avec Sainte Brigitte de Suède et Sainte Catherine de Sienne.

Édith Stein est née le 12 octobre 1891 à Breslau (NDLR. Wrocław en Pologne) dans une famille juive pieuse, le jour du Kippour. Elle est la benjamine de onze enfants. Son père décède quand elle a deux ans, laissant la famille dans une situation extrêmement difficile. Sa mère Augusta Stein l’élève et dirige l’entreprise familiale. Malgré une éducation marquée par le judaïsme, elle se détourne de la religion à l’adolescence et se revendique athée.

  • A la recherche d’une quête de vérité

Étudiante, elle se tourne vers la raison. Édith Stein veut comprendre la personne humaine et la structure de l’âme. Elle se dirige vers des études de psychologie expérimentale, de philologie et de philosophie à la faculté de Breslau. Dès 1913, elle s’intéresse plus particulièrement à la phénoménologie, courant de pensée enseigné à Göttingen (Allemagne) où le célèbre philosophe Edmund Husserl y enseigne. De 1916 à 1918, elle devient l’assistante du « Père de la phénoménologie ». Elle trouve dans cette aventure intellectuelle une réponse à sa quête de vérité. La philosophie a marqué sa vie même après son entrée au Carmel puisqu’elle rédige l’ouvrage : L’Être fini et l’être éternel en 1935-1936. Son dernier ouvrage, inachevé, La Science de la Croix est un commentaire sur Saint Jean de la Croix.

Lors de la Première Guerre mondiale, elle s’engage sur le front Morave comme infirmière volontaire de la Croix-Rouge pour soigner les blessés. Une expérience humaine qui fait immédiatement écho à sa thèse soutenue en 1916 et publiée en 1917 : “Comment entrons-nous profondément en contact avec ce que vit autrui ? Qu’est-ce que l’empathie (Einfühlung)” ?

  • La conversion au catholicisme

Elle découvre la foi intérieure après un long cheminement et décide de se convertir au catholicisme. En juin 1921, la lecture de La Vie de la carmélite Sainte Thérèse d’Avila la bouleverse profondément, et met fin à ces questionnements. « Qui cherche la vérité cherche Dieu, qu’il en soit conscient ou non », écrit-elle dans une lettre.  Le 1er janvier 1922, le jour de la Circoncision du Christ, Édith Stein reçoit le baptême dans l’Église catholique.

Renonçant provisoirement à rentrer au Carmel, sur les conseils de son père spirituel, elle opte pour l’enseignement chez les sœurs dominicaines de Spire en Rhénanie-Palatinat puis à l’Institut pédagogique de Munster de 1923 à 1931. Elle en profite en parallèle pour réaliser une tournée en Allemagne et à l’étranger sur les questions de la femme et de l’éducation. Dans les années 1930, les persécutions antisémites s’abattent sur l’Allemagne. Les lois hitlériennes de 1933 l’obligent à renoncer à l’enseignement.

Douze ans plus tard, elle rentre au Carmel de Cologne le 14 octobre 1933, où elle prend le nom de Thérèse-Bénédicte de la Croix. Ce choix est vécu comme un déchirement pour sa mère qui n’accepte pas la conversion de sa fille au christianisme.

  • La montée du nazisme et la déportation

Son combat contre le nazisme la pousse à commencer la rédaction en 1933 d’une Vie d’une famille juive. Elle y rassemble les souvenirs de sa mère et apporte son propre témoignage sur la vie d’une famille juive. « Je désire simplement raconter ce que j’ai vécu en tant que juive“. Face à “la jeunesse qui aujourd’hui est éduquée depuis l’âge le plus tendre à haïr les juifs […] nous, qui avons été éduqués dans la communauté juive, nous avons le devoir de rendre témoignage ».

En 1938, devant la montée du nazisme, elle quitte le Carmel de Cologne pour la Hollande où elle trouve refuge au Carmel d’Echt avec sa sœur qui elle aussi a embrassé la foi chrétienne. Elle rédige en toute hâte un essai sur Jean de la Croix, Docteur mystique de l’Eglise, à l’occasion du 400e anniversaire de sa naissance 1542-1942.

En juillet 1942, les évêques catholiques hollandais protestent contre la persécution des juifs. Un télégramme est lu dans les paroisses et les temples. Par mesure de répression, les Nazis arrêtent tous les juifs baptisés catholiques de Hollande (1200 personnes). Sentant le danger arrivé, elle demande à intégrer le Carmel du Pâquier à Fribourg (Suisse). La réponse des autorités administratives helvétiques arrive trop tard. Début août 1942, la religieuse est arrêtée par la Gestapo et emprisonnée dans le camp de rassemblement de Westerbork, d’où partaient des transports pour des sites d’extermination en Europe de l’Est dans le cadre de la « Solution finale ». Le 9 août, après l’arrivée des transports à Auschwitz, les nazis l’assassinent avec sa sœur Rosa, dans une chambre à gaz avec 522 autres juifs qui ont été condamnés à mort ce jour-là lors de la sélection.

Jean-Paul II béatifie Thérèse-Bénédicte de la Croix en 1987, et onze ans plus tard, elle est promue sainte. Le 9 août correspond chaque année à l’anniversaire de la mort du saint, et pour l’Église catholique, c’est aussi un jour de prières pour les victimes de l’Holocauste. Elle est la première juive convertie à obtenir le statut de sainte.
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NOTRE DAME DES CAMPS de CONCENTRATION
Vous qui avez assisté à la crucifixion de votre fils, notre Seigneur Jésus-Christ,
Intercédez auprès de lui pour qu’il fasse participer à sa Gloire éternelle
tous ceux et toutes celles qui ont tellement souffert dans les camps de concentration nazis :
- ceux et celles qui ont été battus, avilis, torturés ;
- ceux et celles qui sont morts de froid, de faim, de maladie ou de misère :
- ceux et celles qui ont été fusillés, décapités, crucifiés ou pendus.
Que notre Seigneur accepte leur vie et leur mort pour sa Glorification.
Que son Royaume advienne en toute gloire pour le salut et la paix du monde.

Son visage doux et triste,une robe rayée et un fichu de déportée, tenant la croix bien serrée sur son cœur, ses pieds écrasant une croix gammée qui est brisée, Tant de symboles transformés en prière.

Cette prière est inspirée du testament d’Edith Stein, philosophe allemande (1891-1942), au carmel : Sœur Thérèse Bénédicte de la Croix. Arrêtée au carmel d’Echt en Hollande, déportée au camp d’Auschwitz et morte dans une chambre à gaz.
Béatifiée le 1er mai 1987 par le Pape Jean-Paul II. Canonisée le 10 octobre 1998.

 

En quelques dates :

1er mai 1987 : Messe de béatification par le Pape Jean-Paul II à la cathédrale de Cologne. L’Église honorait « une fille d’Israël, qui pendant les persécutions des nazis est demeurée unie avec foi et amour au Seigneur Crucifié, Jésus Christ, telle une catholique, et à son peuple telle une juive».

11 octobre 1998 : Canonisation par Jean-Paul II au Vatican place Saint-Pierre de Rome. Présence d’une délégation allemande conduite par le chancelier Helmut Kohl qui dit dans son homélie : « que (la nouvelle sainte) soit pour nous un exemple dans notre engagement au service de la liberté, dans notre recherche de la vérité. Que son témoignage rende plus solide le pont de la compréhension réciproque entre juifs et chrétiens ».
1er octobre 1999 : elle est déclarée co-patronne de l’Europe : « Déclarer aujourd’hui Edith Stein co-patronne de l’Europe signifie déployer sur l’horizon du vieux continent un étendard de respect, de tolérance, d’accueil, qui invite hommes et femmes à se comprendre et à s’accepter au-delà des diversités de race, de culture et de religion, afin de former une société vraiment fraternelle. » Lettre apostolique en forme de « Motu proprio » pour la proclamation de sainte Brigitte de suède, sainte Catherine de Sienne et sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix
1er octobre 1999 : elle est déclarée co-patronne de l’Europe : « Déclarer aujourd’hui Edith Stein co-patronne de l’Europe signifie déployer sur l’horizon du vieux continent un étendard de respect, de tolérance, d’accueil, qui invite hommes et femmes à se comprendre et à s’accepter au-delà des diversités de race, de culture et de religion, afin de former une société vraiment fraternelle. » Lettre apostolique en forme de « Motu proprio » pour la proclamation de sainte Brigitte de suède, sainte Catherine de Sienne et sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix.

Source : Église catholique en France