Edito >21/05/2020 : «Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde »

Edito

Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde

Pendant les quarante premiers jours du temps pascal, nous célébrons le Christ ressuscité qui se donne encore à voir à ses disciples. Au jour de l’Ascension, il est enlevé à leurs yeux de chair. Quant à nous, nous ne pouvons sensiblement ni toucher Jésus de nos mains ni le voir de nos yeux. C’est une forme d’absence mais aussi un nouveau mode de présence, selon la promesse même de Jésus : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » ^{(Mt 28,20)}. L’évangile selon saint Matthieu se termine comme il a commencé, c’est-à-dire par la certitude d’une présence. L’évangile s’était ouvert par une promesse : « Voici que la vierge concevra et enfantera un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel, ce qui se traduit Dieu avec nous » ^{(Mt 1,23 ; cf. Is 7,14)}. Et il s’achève par cette autre promesse : « Je suis avec vous jusqu’à la fin des temps. »

Et si Jésus est enlevé aux yeux de ses disciples, ce n’est pas parce qu’il veut jouer à cache-cache avec eux ! C’est parce qu’il est élevé au plus haut des cieux et son exaltation provoque sa disparition sensible. C’est la raison pour laquelle la fête de l’Ascension n’est pas seulement le départ de Jésus. Son départ est en réalité son intronisation comme Seigneur de tout l’univers : « Dieu monte parmi l’acclamation, le Seigneur aux éclats du cor ».

Nous sommes nous-mêmes impliqués dans le mystère de l’Ascension. Élevé dans la gloire du Père, Jésus nous y précède. Là où il est, nous serons un jour. L’Église entrevoit dans le mystère de Jésus élevé auprès de son Père le mystère de sa propre destinée et celle de l’humanité.

Cette espérance n’est pas démobilisatrice, bien au contraire. L’évangile de l’Ascension raconte comment les Onze apôtres se retrouvent sur une montagne de Galilée. Ils n’y sont pas par hasard mais parce que Jésus les a convoqués pour leur confier une mission de grande envergure : « De toutes les nations, faites des disciples… ! » En écoutant cette parole, nous nous laissons nous-mêmes convoquer et envoyer par le Christ ressuscité. La mission est précisée. Il s’agit de « faire des disciples » et pour cela, il convient de baptiser, d’enseigner et d’apprendre à garder les paroles de Jésus. Accueillir de nouveaux disciples par le baptême, les faire entrer dans le mystère du Christ, leur apprendre à vivre en chrétiens, voilà la base de toute mission et de tout programme apostolique. Sommes-nous les disciples-missionnaires que le pape François appelle de tous ses vœux ?

Entre l’Ascension et la Pentecôte, nous sommes appelés à demeurer dans la prière, comme les Apôtres et la Vierge Marie au Cénacle ^(Ac 1,14). La prière laisse monter en nous le désir d’être revêtus de l’Esprit Saint, celui qui donne la force à ceux qui sont appelés à devenir les témoins du Christ dans le monde.

Père Jean-François Baudoz