LE SAMEDI SAINT, LE SILENCE DU RECUEILLEMENT — Paroisse du Pays de Pontarlier

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LE SAMEDI SAINT, LE SILENCE DU RECUEILLEMENT

Edito par le Père Pascal PERROUX-HUMMEL

LE SAMEDI SAINT, LE SILENCE DU RECUEILLEMENT

De façon étonnante, et à la différence des autres jours de la Semaine Sainte, le samedi nous donne l’impression qu’il ne se passe rien. Rien de rien.

Cette année où nous sommes confinés, nous pouvons percevoir peut-être avec plus d’acuité « ce vide ». Nous sommes moins affairés aux préparatifs multiples qui nous accaparent en ce jour (préparation des différentes célébrations, repas familial du jour de Pâques, chasse aux œufs…). Et nous faisons l’expérience du désarroi qui fait suite à un événement qui bouleverse la vie.

Le Samedi Saint, c’est le jour du silence, du vide, de la stupeur, de l’absence de tout repère.

C’est le jour où, après avoir vécu l’arrestation, le procès et la crucifixion, après les cris, le ciel obscurci, la violence, naît ce jour silencieux et serein. Le ciel est calme. Aujourd’hui est un jour d’attente tranquille, de méditation. Un jour pour se rendre en un endroit isolé et contempler la perte d’un ami et d’un maître. Un jour pour assimiler, se taire, faire naître ce qui s’est passé. C’est un jour en même temps d’une douleur profonde et d’un espoir infini.

Ne laissons pas le Samedi Saint se dérouler comme n’importe quel autre jour, juste comme un jour entre deux. En ce jour, enveloppons-nous d’un silence de recueillement.

Pour les disciples, tout est fini. Jésus est mort. Eux qui avaient tant espéré, ils n’entendront plus ses paroles familières et n’écouteront plus sa prédication puissante. Ils ne le verront plus rencontrer les malades, les petits, les sans voix, les rejetés. Pour eux, même si le Christ les avait préparés il n’y a pas l’espoir de la résurrection telle que nous la comprenons aujourd’hui. Pour eux il y avait la Passion et la mort et toute l’histoire se terminait là. Peut-être rejoignons-nous en ces jours de pandémie cet état vécu par les disciples, déboussolés, paralysés, anéantis, désespérés.

Rappelons-nous alors les paroles du Christ !

Jésus avait tout expliqué avant sa mort. « Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. » Mc 8.31. Pourquoi alors les disciples étaient-ils si lents à croire, à comprendre ? Jésus leur a parlé simplement, pourtant leurs esprits n’étaient pas prêts à le recevoir. C’est seulement après qu’ils comprendront clairement et distinctement ce que Jésus leur avait dit. Mettons-nous à l’écoute des évangiles afin de mieux percevoir la signification profonde de ses paroles.

 

Le Samedi Saint n’est pas un silence de désespoir mais un silence de grande espérance, prêt à éclater dans la joie de Pâques qui nous fait dire avec le psalmiste « Tu es mon Dieu, je n’ai pas d’autre bonheur que toi » Ps 15,2. Et au milieu de la nuit entendre ce cri qui retentit. « Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre ! » Mt 25.5

Cette rencontre est celle de Jésus ressuscité, le Christ, Fils de Dieu, Dieu lui-même. Il est vivant depuis toujours et pour toujours ; vivant par sa Parole et par son Eucharistie ; vivant au milieu de nous, en nous.

Le Samedi Saint nous apprend donc à être attentifs dans ce silence recueilli, « comme le veilleur attend l’aurore » Ps 129,6, à ce Dieu si discret, dont la présence demande à être reconnue.

Père Pascal PERROUX HUMMEL