Edito >03/05/2020 : « Dimanche des Vocations» — Paroisse du Pays de Pontarlier

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Edito >03/05/2020 : « Dimanche des Vocations»

Édito par le Père Jean-François BAUDOZ

Edito : "Dimanche des vocations"

 

En ce dimanche, nous sommes invités à prier pour les vocations. Les récits de vocation comptent parmi les scènes les plus connues de la Bible : celle de Moïse lors de l’épisode du Buisson Ardent (Exode 3), celle d’Isaïe au Temple de Jérusalem (Isaïe 6), celle de Jérémie (Jérémie 1) … et bien d’autres encore.

            Dans l’Ancien Testament, toutes les scènes de vocation ont un point commun : la vocation est toujours en vue d’une mission. Si Dieu appelle, c’est pour envoyer. A Abraham (Genèse 12,1), à Moïse (Exode 3,10), à Amos (7,15), à Isaïe (6,9), à Jérémie (1,7), à Ezéchiel (3 1-4), Dieu donne le même ordre : « Va ! ». La vocation est ainsi l’appel que Dieu fait entendre à un homme qu’il a choisi et qu’il destine à une œuvre particulière en faveur de son peuple.

            Le choix de Dieu bouleverse l’existence de l’homme qu’il a élu. C’est ainsi qu’Il peut donner à l’élu un nom nouveau. Abram devient Abraham (Genèse 17,1). Dieu exige une réponse qui peut être instantanée, comme dans le cas d’Isaïe (6,8) mais qui le plus souvent ne survient qu’après réflexion, l’homme appelé étant pris de peur et essayant de se dérober, comme Moïse (Exode 4,10) ou Jérémie (1,6).

            Dans le Nouveau Testament, Jésus est celui qui appelle parce qu’il a été a été lui-même appelé par Dieu. Pour le dire autrement, si Jésus est l’appelant c’est d’abord parce qu’il est l’appelé par excellence. Nombreuses sont les scènes de vocation dans le Nouveau Testament : Jésus multiplie les appels à le suivre. Il regroupe autour de lui les Douze : « Il en établit douze pour être avec Lui et pour les envoyer prêcher… » (Marc 3,13). L’appel n’est cependant pas réservé aux apôtres car toute la prédication de Jésus comporte un appel à le suivre : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive » (Matthieu 16,24).

            Après la Résurrection, les premières communautés ont compris la vie chrétienne comme une vocation. Ainsi Paul appelle-t-il les chrétiens « les saints par vocation » (Romains 1, 1.7 ; 1 Corinthiens 1, 1 2). Si la vie chrétienne est une vocation, c’est parce qu’elle est une vie dans l’Esprit. Ainsi donc, s’il n’y a qu’un seul Corps et un seul Esprit, il y a « diversité de dons et de ministères » (1 Corinthiens 12, 4-13).

            Nul pourtant ne s’arroge par lui-même le droit d’exercer un ministère : il faut que celui-ci soit intégré au corps de l’Eglise. Ainsi donc l’appel ressenti à suivre le Christ dans une voie particulière, comme le ministère presbytéral ou la vie religieuse, demande-t-il à être ratifié par l’Église dont un des rôles est de discerner les vocations dont elle a besoin pour vivre et exercer sa mission.

            C’est à son Église que le Christ a confié la charge du ministère apostolique. C’est encore elle qui appelle des hommes et des femmes à suivre le Christ pour marcher à sa suite et pour que les charges du ministère soient accomplies.

            Oui, Dieu appelle encore aujourd’hui à travers son Église. Mais qui répondra ? Ou plus exactement : toute vocation vient de Dieu mais les vocations ne peuvent germer que dans le terreau de communautés chrétiennes solides et dynamiques. Pourquoi nos communautés chrétiennes ne suscitent-elles pas les vocations nécessaires à l’Église ? Peut-être parce que notre Église manque d’hommes de la trempe de Paul et de Barnabé, d’apôtres, de saints et de prophètes, qui crient haut et fort la joie qu’il y a à être disciples du Christ. Nous avons bien sûr le pape François qui fait entendre avec force la voix du Christ dans notre monde. Mais le pape ne peut pas tout. Il a moins besoin d’admirateurs que d’imitateurs ! Rendons grâces à Dieu qui nous l’a donné et prions Dieu pour que nos communautés chrétiennes engendrent des baptisés heureux de mettre leurs pas dans ceux du Christ ! Prions pour que le manque de fertilité se change en une moisson abondante.

            L’humanité est appelée à la vie éternelle. C’est la tâche de l’Église de l’y conduire. Que Dieu lui donne sa grâce !

Père Jean-François Baudoz

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