Edito et homélie du dimanche — Doyenné 13 / Luxeuil

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Accéder au site diocésain

Doyenné de Luxeuil Doyenné de Luxeuil

Edito et homélie du dimanche

3ème Dimanche de Pâques B – 13-14 avril 2024

Je crois en la résurrection de la chair

     Jésus ressuscité, apparaissant aux apôtres, leur déclare : « Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os, et vous constatez que j’en ai. »

     Ecrivant pour les gens de culture grecque, Saint Luc souligne ces preuves tangibles données pas Jésus lui-même et suggérant, qu’à sa suite, nous ressusciterons comme lui, corps et âme.

     Platon ne croyait qu’à la survie de l’âme. Selon ce philosophe grec, prisonnière ici-bas de l’enveloppe du corps, l’âme commence à se libérer de la pesanteur terrestre en aspirant au vrai et au bien, puis elle se délivre totalement des limites du corps, à travers la mort.

      La tradition judéo-chrétienne parle au contraire de la chair, avec une unité inséparable entre le corps et l’âme. Nous sommes des esprits incarnés et des corps spirituels. Et lorsque la mort survient, c’est la mort totale. Mais la résurrection, c’est aussi la résurrection totale de ce qui fait que je suis « moi ». Je ressusciterai donc avec un corps transformé, transcendant toutes mes possibilités de communiquer et d’aimer, avec mon propre caractère.

      Ouvrons-nous à cette Bonne Nouvelle : à la suite du Christ, nous ressusciterons corps et âme. Toutes les capacités personnelles que nous avons cultivées ici-bas s’épanouiront dans la diversité et la richesse des dons de chacun. Tout ce qu’il y a de beau dans notre environnement minéral, végétal et animal, tout cela sera aussi transformé pour devenir le cadre de la fête qui nous est promise. C’est tout cela qui se dévoile derrière la phrase du Credo, quand nous proclamons : « Je crois à la résurrection de la chair. »

                                   Bernard Garret, prêtre

___________________________________________________________________________________________________________________________

Edito 1er dim de Pâques, dimanche 7 avril 2024

« La paix soit avec vous ! »

Dans l’évangile de ce dimanche, nous entendons par trois fois les premières paroles du Ressuscité. Les premières paroles du Christ Vivant sont au nombre de cinq mots simples :

« La paix soit avec vous ».

Ces paroles sont adressées aux disciples peureux, verrouillés chez eux, juste après la mort de leur Seigneur. La crainte et la peur se sont saisies de leur cœur et de leur humanité.

Mais la foi au Christ Ressuscité va transformer leur peur en joie ; « après cette parole, Jésus leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie ».

Lorsque Jésus leur adresse de nouveau ces paroles - « la paix soit avec vous » - c’est pour les envoyer en mission ; « de même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ». La foi au Christ Ressuscité est élan missionnaire.

Enfin, lorsque pour la troisième fois le Ressuscité s’adresse aux disciples - « la paix soit avec vous » - c’est pour inviter Thomas : « cesse d’être incrédule, sois croyant ». Le ressuscité énumérera alors une béatitude supplémentaire à destination de toutes les générations de croyants : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».

Nous sommes de ces générations de croyants, nous n’avons pas vu le Christ Ressuscité. Mais il nous est donné chaque jour de pouvoir apercevoir et discerner sa Présence. Cette Présence elle est au cœur de toutes les paix, petites ou grandes, dont nous sommes acteurs : au sein de nos vies, nos familles, notre travail, nos relations interpersonnelles, nos communautés ecclésiales, notre monde, etc. La paix est une présence réelle du Christ Ressuscité. Chaque fois que nous travaillons à la paix, nous accueillons le Christ Ressuscité.

Quel beau geste que de se donner cette paix qu’est le Christ, lors de l’eucharistie. Nous vivons et exprimons notre désir de vivre du Ressuscité ; « Frères et sœurs, dans la charité du Christ, donnez-vous la paix ! »

Abbé Jean-François Francisco.

________________________________________________________________________________________________

EDITO POUR LE JOUR DE PAQUES

LE CHRIST EST VRAIMENT RESSUSCITE, ALLELUIA !

La résurrection de Jésus n’est pas de l’ordre de la vue ni de la raison, mais de la foi. Car le tombeau vide ne peut pas en être la preuve suffisante. Aussi des personnes sans raison ni foi pourraient l’enlever ou  le déplacer pour créer le suspense, des polémiques inutiles, faire le buzz. Mais le témoignage au sujet du disciple qui est descendu dans le tombeau de Jésus n’est pas négligeable. 
« Il vit, et il crut ».

 En effet, Jésus avait lui-même prédit son arrestation,
sa mort et trois jours après sa résurrection pour que nous y croyons, que nous soyons pardonnés et sauvés. Ainsi sa résurrection nous libère pour manifester la foi, la charité et le service gratuit qui changent la vie des personnes qui nous rencontrent ou que nous rencontrons.

La lumière de la résurrection éclaire nos nuits, nos consciences et dilate nos cœurs pour comprendre désormais toutes choses et donner de la dignité à l’homme. Elle nous missionne et responsabilise pour évangéliser à l’image de Marie-Madeleine.

BONNE RESURRECTION AVEC LE CHRIST A TOUS !

                                                          Koffi EKISSI, prêtre

____________________________________________________________________________________________

Edito de la Veillée Pascale 2024

Et vous, le feu et la chaleur, bénissez le Seigneur !

Ce soir, le feu nous appelle. Il crépite et nous allumons la flamme du cierge pascal. Nous recevons et transmettons : Voici l’occasion de mesurer la place du feu dans notre foi.

Le terme « feu » désigne un phénomène produisant lumière et chaleur, provenant d'une combustion. La maitrise du feu a marqué durablement l’évolution de l’humanité : cuisson des aliments ; métallurgie… Le feu peut détruire et faire peur, mais aussi rassembler et réchauffer. Dans la mythologie grecque, le feu a été volé aux dieux. Pas étonnant que la Bible en parle dans toute son ambivalence. Buisson ardent où Dieu révèle son nom à Moïse ; Feu qui purifie les lèvres du prophète Isaïe ; Nuée qui accompagne les Hébreux traversant la Mer Rouge à pieds secs ; Langues de feu descendant sur les disciples à la Pentecôte : Les théophanies sont décrites avec la mention du feu.

Jésus n’a-t-il pas dit : « Je suis venu apporter un feu sur la terre et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé. C’est un baptême que je dois recevoir et comme cela me pèse jusqu’à ce qu’il soit accompli ! » (Lc 12, 49-50)

En cette nuit pascale, laissons-nous enflammer par l’amour de Jésus, faisons mémoire de notre baptême et bénissons la Trinité.

                                                                                               Michel DUQUET

______________________________________________________________________________________________________

Edito Vendredi Saint 2024

Visage de Dieu et visage de l’homme souffrant se confondent.
Depuis ce vendredi-là, Dieu a la laideur de l’homme qui souffre.
Grâce au Christ en croix, je dis, j’ai la folie de dire,
comme un murmure, humblement, face au mal et à ses ravages,
que mystérieusement, là, quelque chose est en train de naître…

Ce poème de Charles Signer nous introduit au mystère de la Croix du Christ, don suprême du service de Jésus signifié par le lavement des pieds dont nous parle Saint Jean dans l’évangile du Jeudi Saint. « Visage de l’homme souffrant »…
En ce Vendredi Saint, notre regard se porte vers la Croix du Christ. Cette croix symbolise la souffrance de l’homme, notre souffrance. Pour beaucoup, elle s’appelle longue maladie, souffrance, échec, violence, le deuil. Mais la croix du Christ n’est pas une croix comme les autres. Elle est pour tous les hommes et pour chacun absolument UNIQUE. Elle est notre unique espérance parce qu’elle est la victoire de l’Amour

La croix du Christ, signe d’amour et signe de notre salut, reste pour chacun de nous un mystère. Il n’est pas facile de l’accueillir en vérité surtout si nous connaissons la morsure de la souffrance.

Le bois de la Croix se dresse, bois de mort. Il est comme le bois du buisson ardent. Il est à la fois bois et feu et bois qui brûle à jamais d’une lumière nouvelle. C’est auprès de ce feu que déjà Pierre se réchauffe dans la cour du Prétoire. Bientôt son regard va croiser celui de l’Amour qui relève, qui brûle et réchauffe.

Sur la croix, un mourant, mais qui parvient encore à pousser un grand cri. Est-ce possible alors que l’on a déjà tant souffert sous les coups, que l’on a trébuché tant de fois, que l’on est en train de s’étouffer ? Et si c’était déjà l’Esprit que Jésus nous donnait, alors qu’il expire ? Le bois de la Croix se dresse comme source de vie, chemin d’amour, chemin de ‘Résurrection’.

Jean-Marie Cheney, prêtre

_______________________________________________________________________________________________

Edito Jeudi Saint 2024

L'HEURE DE FAIRE MEMOIRE

Jeudi Saint : ce soir le don du Christ a lieu au milieu de son peuple.

Aujourd'hui, maintenant, ce soir. Ce n'est pas du passé, c'est ici que Jésus Christ choisit de se donner jusqu'au bout.

C'est maintenant, c'est ce soir, c'est comme à chaque Eucharistie, c'est ce jeudi, à l'entrée de la nuit, au milieu de nous et pour le monde, qu'il choisit d'être fidèle à la volonté de son Père et à l'attente de ses frères.

C'est actuel, c'est ce soir que nous sommes ses disciples, assis près de Lui et contemplant, étonnés, les gestes par lesquels il annonce l'amour de Dieu livré sans partage à toute la terre.

C'est ce soir que Jésus, Fils de Dieu, va jusqu'au bout de lui-même par amour, par tendresse.

Faire mémoire du Christ, c'est aussi le suivre dans ce don qu'il fait jusqu'au sacrifice de sa vie, car « Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie ».

 

                                                                            Colette Antoine

                                                         Déléguée Pastorale Paroisse Ste Anne

                                                                            Vallée du Breuchin

__________________________________________________________________________________________________

Edito du dimanche de Rameaux 24 mars 2024

      Chaque année, du dimanche des Rameaux au jour de Pâques, nous sommes invités, avec les chrétiens du monde entier, à nous souvenir des derniers jours de la vie de Jésus de Nazareth.

Une semaine sainte s’ouvre ainsi devant nous pour suivre le Christ, pas à pas, vers le mystère de sa résurrection. Tout au long de cette semaine, nous pourrons nous identifier, tantôt à ceux qui ont suivi Jésus jusqu’au calvaire, tantôt à ceux qui s’endormaient ou à ceux qui s’enfuyaient, tantôt à la foule qui crie : « Hosanna ! » ou qui crie « Crucifie-le ! »
      Et, peut-être, découvrirons-nous, à travers le visage du Christ, le visage de tel ou tel de nos proches qui souffre, le visage d’hommes et de femmes qui, de par le monde, sont bafoués, et injustement mis à mort.
     En ce jour de la fête des Rameaux, telle la foule massée au bord de la route qui reconnaissait en Jésus son Roi, nous acclamons, nous aussi, celui qui apporte à son Eglise ses promesses de vie et de renouveau. Nous reprenons une acclamation qui traverse les siècles : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
      Rapportés dans nos maisons, les rameaux nous incitent aussi à louer Dieu en nous honorant mutuellement dans la charité. Comme des vêtements, étendons à ses pieds, les désirs de nos cœurs, afin que Dieu porte vers nous ses pas et fasse en nous sa demeure, qu’il nous place tout entier en lui, et lui tout entier en nous.

                                             Bernard Garret, prêtre

______________________________________________________________________________________________

Edito du 5ième dimanche de Carême 16/17 mars

Contre la Faim et pour le Développement

Pour l’humanité, la faim n’est pas seulement une tragédie mais aussi une honte. Face à cette réalité, nous ne pouvons pas rester insensibles ou demeurer paralysés. Nous sommes tous responsables et devons œuvrer à cette mission fondamentale de cultiver la terre, nourrir les affamés et sauvegarder les ressources naturelles, de manière à ce que tous puissent vivre dignement dans le respect et l’amour.

PAPE FRANÇOIS.

                    ........................................................................................................................................................................

Edito du 4è dimanche de Carême (année B)

Le nom de Dieu et sa volonté peuvent être connus de tous, même des païens. Car sa bonté est pour tous, et rien ne Lui échappe.

Aussi le Psaume 136(137) dit : « Si je t’oublie, que ma main droite m’oublie » … Je veux que ma langue s’attache à mon palais si je perds ton souvenir ».

La miséricorde de Dieu et la foi en Jésus -Christ suffisent pour nous pardonner et nous changer. En effet, rien ne nous sépare de l’Amour de Dieu qui est plus grand et plus fort que le mal ou le péché. Car là où le péché abonde, la Grâce de Dieu surabonde comme nous le voyons avec Cyrus, le roi de Perse dans la première lecture, et avec Jésus dans la deuxième et l’évangile.

Nous avons plus que Cyrus, le roi de Perse dans l’évangile. « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’Il a donné son Fils Unique : ainsi tout homme qui croit en Lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle…Celui qui croit en Lui échappe au jugement, et celui qui ne veut pas croire est déjà jugé ». Ce n’est donc pas Dieu qui nous juge. Mais les mauvais actes dont nous devons nous convertir pour nous conformer à la Parole de vérité et d’amour Dieu.

            JOYEUSE MARCHE VERS PAQUES !!!

                                                 Koffi EKISSI, prêtre

__________________________________________________________________________________________

Edito du 3° Dimanche de CAREME (B)

Ayant écouté récemment sur RCF le Père Bernard DEVERT, fondateur d’Habitat et Humanisme,  je me fais l’écho de sa déception.

Le monde entier a été touché par l’incendie de N-D de Paris le 15 Avril 2019… Les promesses de don ont afflué. Par ailleurs, nous nous sommes « habitués » à voir tant d’êtres humains mal logés ou sans toit. En 1954, la sainte colère de l’Abbé Pierre avait réveillé les consciences, suite au décès d’une personne tenant en ses mains un billet d’expulsion de son logement.

En ce dimanche, Jésus joue sur l’ambiguïté du mot « sanctuaire ». Sa « sainte colère » sur l’un des parvis du Temple de Jérusalem a marqué les esprits. Sommé de s’expliquer, Jésus dit : « Détruisez ce sanctuaire, en 3 jours je le relèverai ! » Il parlait du sanctuaire de son corps, sanctuaire de la présence divine, alors que les marchands du Temple évoquent le lieu de culte, considéré comme l’une des 7 merveilles du monde de l’époque.

Nous avons besoin de lieux de culte. Dans notre diocèse, notre pays, nous avons la chance de pouvoir nous rassembler dans de magnifiques chapelles, églises, basiliques, cathédrales. Je me réjouis de la reconstruction de N-D de Paris. Toutefois, le sanctuaire de la présence du Seigneur n’est-il pas le cœur des enfants, des riches et des pauvres… ?

St-Paul écrivait aux chrétiens de Corinthe : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et qui vous vient de Dieu et que vous ne vous appartenez pas. Quelqu’un a payé le prix de votre rachat. Glorifiez Dieu par votre corps. » (1 Co 6, 19) ou encore : « Nous sommes le temple du Dieu vivant, comme Dieu l’a dit : Au milieu d’eux, j’habiterai et je marcherai. Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. » (2 Co 6, 16)

En ce dimanche, communions à Jésus, avec nos frères et sœurs et honorons spécialement les personnes les moins favorisées de notre humanité.

                                                                                                                              Michel DUQUET

______________________________________________________________________________________________________

Edito du 2ème dimanche de Carême : 25 février 2024

« Il fut transfiguré devant eux »…

Jésus venait d’annoncer sa passion et sa mort (Mc 8, 31-33). Il sait que le scandale de sa croix va dérouter, déstabiliser ses disciples.

Alors, pour les rassurer, Jésus va leur montrer un flash de la gloire qui l’attend, qui nous attend… La Transfiguration est une préfiguration, un avant-goût de sa résurrection et de la nôtre ! Ce flash, c’est pour que ses disciples comprennent dorénavant que la mort est un passage, une « pâque » qui nous mène à la plénitude de lumière, de vie et d’amour. C’est ce que Saint Jean appelle la gloire (Jn 1, 14 ; 17, 24) : « Nous avons vu sa gloire ». Cette gloire fonde notre espérance ! Nous sommes destinés à participer à la gloire divine.

Dans ce récit, Jésus choisit Pierre, Jacques et Jean qui ont assisté à la guérison de la fille de Jaïre (Mc 5, 37). Il les choisira aussi pour l’accompagner au Jardin de son agonie  (Mc 14, 33)… Alors, pour révéler sa gloire aux trois témoins, il changea d’aspect ; il fut transfiguré à leurs yeux, son visage se couvrit de l’habit de Dieu, la lumière. Apparaissent à ses côtés,  Moïse le dépositaire de la Torah et Élie qui représente le courant prophétique. Leur présence révèle que c’est Jésus qui éclaire et accomplit les enseignements de l’AT. C’est lui qui parachève l’histoire du salut.

Comme lors de son baptême par Jean Baptiste, Dieu en personne authentifie l’identité divine de Jésus (Mc 1, 11). Pierre, dans sa frayeur comme dans son enthousiasme, propose de construire 3 tentes : « Une pour Moïse, une pour Elie et une pour Jésus ». C’est désormais inutile. Le Corps du Christ ressuscité rassemble tous les êtres humains en LUI.

De plus, l’heure n’est pas encore venue, il faut redescendre dans la vallée : c’est là que Jésus va poursuivre sa mission, marcher vers Jérusalem en annonçant le Royaume.

Ces tentes, il faut les construire dans le monde. Dans la Bible, la tente c'est le lieu de la présence de Dieu. Or c'est dans ce monde que Dieu veut habiter. Et il compte sur nous pour construire une demeure digne de lui, un monde rempli de son amour. Jésus veut nous   revêtir de cet amour en nous faisant partager sa divinité. Ecoutons-le ! Lui seul peut nous transfigurer.

Jean-Marie Cheney, prêtre

_______________________________________________________________________________________________

Edito 1er dimanche de Carême : 17/18 février 2024

Nous voici entrés dans le temps où Dieu met à l’épreuve notre fidélité.

Quarante ans pour Israël, quarante jours pour Jésus. L’aridité du désert est la pierre angulaire, le critère de référence de la foi.

Nous savons bien que la fidélité à l’amour de Dieu ne s’exprime pas en criant "Seigneur, Seigneur !", mais "en faisant la volonté du Père" : aimer Dieu et aimer son prochain comme soi-même.

Carême : le temps des serviteurs, de ceux qui par amour, à la suite du Christ, sont solidaires des joies, des espérances et des souffrances des hommes ; le temps des fidèles, de ceux qui n’écoutent que le cœur, même si c’est folie aux yeux des hommes, même si l’humiliation, la douleur, la mort sont les risques du chemin.

Indignes, inutiles serviteurs ? Bien sûr nous le sommes … Mais est-ce là l’essentiel ? La tentation est grande de transformer le service de ses frères en compétition et en gloriole personnelle.

Qu’il nous suffise d’être prêts à répondre à l’appel du Seigneur : "Parle ! Ton serviteur est là qui t’écoute". Dans la certitude qu’au bout de tout Carême il y a Pâques, il y a la lumière de la Vie.

                                       Jean-Marie Moesch, diacre

____________________________________________________________________________________________________

Edito Cendres – 14 février 2024

En ce début de Carême, recevons les cendres comme symbole de conversion, de pénitence, d’envie de retrouver un lien privilégié avec Dieu.

Recevoir des cendres, c’est un geste qui nous ouvre un chemin pour accueillir la tendresse et la miséricorde de Dieu.

      Dans la bible, la référence à la cendre nous rappelle l’homme pécheur qui veut se convertir et qui murmure : « Je suis semblable aux cendres, Seigneur, lorsque la fenêtre de mon cœur s’ouvre à la jalousie… lorsque la bouderie écarte le sourire de mes lèvres… lorsque la méchanceté dépose en moi ses traces de saleté… lorsque l’égoïsme m’empêche de penser aux autres… lorsque je t’oublie, Seigneur, et que je laisse s’éteindre ma confiance en toi… »

Mais, les cendres, c’est aussi ce qu’il reste après un feu, et où des braises peuvent persister en attendant d’être rallumées. Animés par l’Esprit Saint, puissions-nous vivre davantage en communion avec nos frères en humanité et redire à Dieu : « Je ne suis pas uniquement cendres, Seigneur ! Rallume mes braises pour que brûle, à nouveau, vive et joyeuse, la flamme de mon amour pour toi et pour mon prochain ! »

    Le feu, nous le retrouverons à la veillée pascale. Il fera renaître en nous la Vie nouvelle du Christ ressuscité.

   Au long de ce Carême, cheminons en redécouvrant la miséricorde, l’amour, le pardon de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.

                                                         Bernard Garret, prêtre

_______________________________________________________________________________________________

Dimanche 11 février : journée mondiale du malade

(Extraits du message du pape François)

Dans les pays qui jouissent de la paix et de ressources plus importantes, le temps de la vieillesse et de la maladie est souvent vécu dans la solitude et parfois même dans l'abandon. Cette triste réalité est avant tout une conséquence de la culture de l'individualisme, qui exalte la performance à tout prix et cultive le mythe de l'efficacité, devenant indifférente et même impitoyable lorsque les personnes n'ont plus la force nécessaire pour suivre le rythme. Elle devient alors une culture du rejet, dans laquelle « les personnes ne sont plus perçues comme une valeur fondamentale à respecter et à protéger, surtout celles qui sont pauvres ou avec un handicap, si elles “ne servent pas encore” – comme les enfants à naître –, ou “ne servent plus” – comme les personnes âgées ».

Frères et sœurs, le premier soin dont nous avons besoin dans la maladie est une proximité pleine de compassion et de tendresse. Prendre soin de la personne malade signifie donc avant tout prendre soin de ses relations, de toutes ses relations : avec Dieu, avec les autres – famille, amis, personnel soignant –, avec la création, avec soi-même.

À vous qui vivez la maladie, qu'elle soit passagère ou chronique, je voudrais dire : n'ayez pas honte de votre désir de proximité et de tendresse ! Ne le cachez pas et ne pensez jamais que vous êtes un fardeau pour les autres. La condition des malades nous invite tous à freiner les rythmes exaspérés dans lesquels nous sommes plongés et à nous redécouvrir.

Dans ce changement d’époque que nous vivons, nous, chrétiens, sommes particulièrement appelés à adopter le regard compatissant de Jésus. Prenons soin de ceux qui souffrent et qui sont seuls, peut-être marginalisés et rejetés. Avec l'amour mutuel, que le Christ Seigneur nous donne dans la prière, en particulier dans l'Eucharistie, guérissons les blessures de la solitude et de l'isolement. Et ainsi, coopérons pour contrer la culture de l'individualisme, de l'indifférence, du rejet, et pour faire grandir la culture de la tendresse et de la compassion.

______________________________________________________________________________________________

5ème dimanche du temps ordinaire - 4 février 2024

La nécessité d'annoncer l'Evangile !

La vie humaine est un don merveilleux de Dieu qui n’a son sens et sa valeur qu’en Lui Seul. Nous pouvons certes seuls nous en apercevoir. Mais nous avons besoin des autres qui sont les personnes que Dieu nous envoie pour nous y aider.

Comme Job, nous faisons parfois des expériences difficiles de la vie sans toutes fois perdre l’espérance en Dieu qui n’est jamais indifférent à tout ce qui nous arrive. Il est notre secours dans l’épreuve.

Il s’est fait par amour Homme dans la personne de Jésus pour demeurer avec nous, nous parler, nous donner la guérison et la vie et nous assurer le vrai bonheur. C’est bien ce qu’Il fait à travers la visite à la belle-mère de Simon alitée, la guérison de nombreux malades, la libération des esprits mauvais et la proclamation de la Bonne Nouvelle.

Nous vivons avec des personnes malades, perturbées, ignorant Dieu. Ou bien nous en connaissons. Mais que faisons-nous pour qu’elles se portent et bien et découvrent l’infinie Bonté de Dieu ? En effet nous n’avons pas le droit de garder pour nous la Grâce que Dieu nous a faite sans oser nous engager dans les bénévolats de nos paroisses de façon désintéressée. Ainsi la catéchèse, le secours catholique, l’animation des prières ou chants, les visites aux malades, personnes âgées, seules ou en prison s’imposent aussi à nous. C’est donc la mission de tout baptisé. « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile » ; disait Saint Paul Apôtre.

Bon dimanche à toutes et à tous !

      Koffi EKISSI(Prêtre)

___________________________________________________________________________________________________

4ème dimanche du temps ordinaire - 28 janvier 2024

« Il commande même aux esprits impurs et ils lui obéissent. »

L’Evangile de ce 4° dimanche est des plus spectaculaires. Les participants sont impressionnés : un homme est à terre, en convulsions. Sous leurs yeux vient de se produire une joute oratoire. Quel est donc le sens de ce « spectacle » ?

Admirons la bonne lecture de cet événement : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs et ils lui obéissent. » Jésus est « l’homme fort » (Voir sa Parole en Mc 3, 27 ou en Mt 12, 43-45) Sa Parole d’autorité et destinée à faire grandir les auditeurs. Jésus libère.

Nous vivons dans un tout autre univers culturel et spirituel que celui de l’Evangéliste Marc. La notion d’impureté est à comprendre au sens technique : un objet en or pur ne contient que de l’or. Or, nous rencontrons plutôt des mélanges. Dans la parole de cet homme tourmenté par un esprit « impur » cohabitent du vrai (Tu es le Saint de Dieu !) et du faux (Es-tu venu pour nous perdre ?) Non, Jésus n’a aucune visée négative.

Comment comprendre ce fameux « NOUS » dans la bouche du possédé ? « Sors de cet homme ! » Jésus distingue la personne et cet INTRUS invisible : Un mauvais esprit.

L’homme contaminé par cet esprit impur n’est pas le sujet de sa parole. L’esprit impur, le « diabolos » parle en lui. Démasqué par Jésus, le mauvais esprit produira d’ailleurs plutôt un cri qu’une parole articulée. Il sort de l’homme. Il est vaincu… ce jour-là !

La nouveauté surgit en la personne de Jésus, qui a autorité sur l’esprit impur, celui qui muselle l’humain, le tourmente, le tenaille… semble faire corps avec lui. (Le fameux NOUS) Cette nouveauté c’est l’irruption en Jésus du règne de Dieu.

Comme les auditeurs de la synagogue de Capharnaüm autrefois, gardons toujours la question ouverte : Qui est Dieu, qui est Jésus ? Un combat s’opère toujours. Restons toujours unis à Jésus et demandons-lui de purifier nos pensées, nos conceptions… Que l’amour divin grandisse en nous. Que sa Parole tranchante et performante chasse le mauvais esprit, nous libère de nos démons intérieurs et nous fasse grandir en humanité.  

Père Michel Duquet

_____________________________________________________________________________________________

3ème dimanche du temps ordinaire - 21 janvier 2024

« Convertissez-vous et croyez à l’Évangile »…

Dimanche dernier, l’évangile nous disait que Jean Baptiste voyait « Jésus qui allait et venait ». Jésus va et vient sur les routes de Palestine. Aujourd’hui, Jésus « passant le long de la mer de Galilée », Jésus vit Simon et André ; Il voit aussi Jacques et Jean, Il appelle, « Aussitôt ils le suivent ». Tout au long de l’évangile, Jésus va et vient, il « passe », il va de villages en villages. Il chemine avec les disciples d’Emmaüs, il fait mine d’aller plus loin, Il attend qu’ils lui disent « Reste avec nous ! ».

Dans nos vies également, le Seigneur passe. Tantôt, il fait mine d’aller plus loin et de s’éloigner de nous. Tantôt, il nous questionne : « que cherchez-vous ? ». Il quête notre réponse, notre désir de le rencontrer nous aussi. Accepterons-nous comme Jacques et Jean de quitter notre barque pour répondre à son appel ? Serons-nous, comme les habitants de Nivive capables de nous convertir en réponse à la Parole proclamée.

L’appel de Jésus est bref, mais comporte cependant deux volets : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile ». « Convertissez-vous », c’est-à-dire changez votre comportement. Il faut faire la volonté de mon Père, dira Jésus. Le deuxième volet : « croyez à l’Évangile ». Osez la confiance, osez l’Espérance ! Prenez appui sur Dieu. Ne vous appuyez pas uniquement sur vos sécurités trop humaines.

Dans l’évangile de ce jour, comme dans bien d’autres passages, la réponse du disciple s’apparente à une mise en route : « ils partirent à sa suite », « ils suivirent Jésus »… La foi n’est pas un « avoir » acquis une fois pour toutes, c’est une dynamique qu’il nous faut sans cesse relancer. Au détour de nos rencontres, des épreuves et des joies de notre vie, l’invitation à nous convertir et à croire nous est sans cesse rappelée. Aujourd’hui, dans ce qui fait ma vie ici et maintenant, dans mes préoccupations actuelles de filets à réparer et de barques à mener, pourrais-je entendre l’invitation du Christ à poursuivre ma route avec lui ? Convertissons-nous et croyons à l’Évangile !

Jean-Marie Cheney, prêtre

____________________________________________________________________________________________

2ème dimanche du temps ordinaire – 14 janvier 2024 –

 «Venez et vous verrez ! »

      « Que cherchez-vous ? » C’est la première parole de Jésus dans l’évangile de Jean. Il vient chercher ainsi le désir profond qui anime les deux hommes qui se sont mis à le suivre. Ils sont venus à lui sur l’indication de Jean-Baptiste : « Voici l’agneau de Dieu ». Leur démarche n’est pas de curiosité, mais de recherche ardente. Ils répondent par une autre question : « maître, où demeures-tu ? » Question apparemment banale.

    « Venez et vous verrez ! » Jésus invite à la rencontre, à faire l’expérience ; il propose, il ne s’impose pas. « Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait » : pas seulement le lieu où il habitait, mais sa demeure, la relation à son Père qui oriente toute sa vie.

    « Que cherchez-vous ? » C’est aussi la question de fond qu’il pose à chacune, à chacun d’entre nous. Trois verbes caractérisent la démarche du disciple : venir, voir, demeurer.

  • Venir : la rencontre du Christ est toujours une mise en mouvement.
  • Voir : il invite à faire l’expérience.
  • Demeurer : le disciple est celui qui demeure avec Jésus, qui par une décision libre s’attache à lui définitivement, qui fait de sa relation à lui la colonne vertébrale de sa vie.

    André s’empresse d’aller trouver son frère Simon pour lui dire : « nous avons trouvé le Messie ». La joie de la découverte débouche sur l’annonce, l’invitation adressée à d’autres de faire aussi l’expérience de la rencontre : importance des médiations pour découvrir Jésus et venir à lui.

   Qui, dans ma vie, m’a aidé à le découvrir et qui ai-je aidé à faire cette démarche ?

                                                  Pierre Bayerlet, prêtre

____________________________________________________________________________________________________

Epiphanie du Seigneur – 6 et 7 janvier 2024 –

 Les mages regagnèrent leur pays par un autre chemin, changés au fond d’eux-mêmes dans leur espérance et leurs attentes. Ils s’étaient mis en route derrière une étoile annonçant la naissance d’un nouveau roi avec du neuf pour l’humanité.

     Mais, conduits par cette étoile vers le dénuement de l’enfant de la crèche de Bethléem, les mages sont sans doute repartis avec une autre manière de voir l’enfantement de la paix dans l’humanité.  

    Cette histoire des mages c’est la nôtre aujourd'hui. Le monde qui est en train de naître sous nos yeux sera différent de celui des siècles précédents. Au long du 20ème siècle, nous avons déjà vécu bien des conversions, à propos de la foi en Jésus Sauveur du monde : l’Eglise n’est plus prêchée comme le passage obligé vers le Salut pour tous les hommes. Son rôle est d’abord d’être signe, en réponse à Jésus priant, au soir du Jeudi Saint, pour que les chrétiens soient davantage unis et frères, afin que le monde croie en Lui.

      Le 20ème siècle restera celui du rapprochement entre catholiques, anglicans, protestants et orthodoxes. Le 21ème siècle sera-t-il celui du dialogue interreligieux réussi, entre chrétiens, juifs, musulmans, religions africaines ou orientales ?    

      L’important est d’abord de se convertir soi-même, de nous convertir ensemble pour être davantage lumière de Dieu et parole d’amour, au sein du monde à venir. C’est cela, repartir comme les mages par un autre chemin.

     Que les mages nous ouvrent la route pour cette année 2024 !

Comme eux, mettons-nous en marche, sans savoir exactement ce que sera l’aventure. Comme eux, faisons confiance, levons les yeux et laissons-nous éclairer par une lumière qui nous vient de Dieu.

       Comme eux, n’ayons pas trop de certitudes, cherchons en nous laissant déranger par Dieu et par nos frères

       A la suite de mages, acceptons d’emprunter de nouveaux chemins, offrons l’or de notre personne, l’encens de notre prière, la myrrhe de notre réflexion.

                    Bernard Garret, prêtre

_____________________________________________________________________________________________________

Edito du 31 décembre 2023

En ce dernier jour de l’année et à la veille d’entrer en 2024, j’utilise la bénédiction solennelle proposée pour commencer une nouvelle année et vous souhaite  tous mes vœux les meilleurs pour vous et vos proches. Que cette année 2024 soit sous le signe du compagnonnage avec le Seigneur. Que cette amitié avec le Prince de la Paix illumine nos actions et guide nos pas pour faire de nous des chrétiens pacifiés et pacifiant.

« Dieu est la source et l’origine de toute bénédiction :

qu’il vous accorde sa grâce, qu’il répande sur vous sa bénédiction en abondance

et vous maintienne en bonne santé tout au long de l’année.

 

Qu’il garde intacte votre foi, qu’il affermisse votre espérance,

qu’il vous donne de persévérer jusqu’au bout dans une patiente charité.

 

Qu’il dispose en sa paix vos jours et vos actes,

qu’il exauce vos prières ici et en tout lieu,

et vous fasse heureusement parvenir à la vie éternelle. 

 

Et que la bénédiction de Dieu tout-puissant,

le Père, et le Fils et le Saint-Esprit,

descende sur vous et y demeure toujours. Amen. »

__________________________________________________________________________________________________

Edito du jour de Noël 2023

Le Verbe s'est fait chair et il habite parmi nous !

En méditant cet évangile de Saint Jean, Saint Irénée déclara : « Dieu s’est fait Fils de l’homme pour que l’homme à son tour devienne fils de Dieu ». Cette merveilleuse action de Dieu s’appelle l’Incarnation. Désormais Dieu habite en nous et parmi nous.  « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ».

Noël n’est pas alors un mystère ou un mythe. Il n’est pas une fête ; mais la Grâce que Dieu fait à l’humanité. Maintenant nous Le voyons et Le connaissons. Nous pouvons comprendre ce qu’Il nous dit et le faire. Ainsi Noël nous permet de témoigner de la justice, de la fraternité et de la réconciliation vraies synonymes de la solidarité positive et constructive, et de la synodalité pour restituer à l’homme ses droits et devoirs. C’est la décision et l’acte d’Amour de Dieu, le rayonnement de sa Gloire et l’expression parfaite de son être. Comme quand nous participons à la messe, et mieux lorsque nous communions au Corps et au Sang du Christ. Ce n’est donc pas seulement chaque vingt-cinq décembre. Mais c’est chaque fois que j’aime et fais du bien ou que quelqu’un me fait du bien comme dans la parabole du jugement dernier.

A l’exemple de Jean le Baptiste, laissons-nous illuminer par la Grâce de la naissance du Sauveur du monde pour être toujours et partout des disciples-missionnaires de sa Parole qui change et sauve l’homme.

JOYEUSE ET HEUREUSE CELEBRATION DE NOEL !

                                             Koffi EKISSI, Prêtre

________________________________________________________________________________________________

Edito de la Nuit de Noël 2023

« Mon Dieu, j’admire votre manière de vous révéler à vos créatures ! »

La nuit de Noël 1856, méditant devant la Crèche de l’Eglise St-Louis de la Guillotière, le Père Chevrier eut une révélation. Après avoir décidé de « suivre Jésus-Christ de plus près pour travailler aux salut des âmes » et cherché sa voie, le 10 Décembre 1860, il s’installe dans l’ancienne salle de bal du PRADO. Avec 3 jeunes filles et de nombreuses personnes bénévoles, il permis à de très nombreux enfants pauvres d’ apprendre à lire et écrire, de faire leur première communion… et surtout de s’attacher à ce Dieu pauvre et si riche à la fois… qui devient l’un de nous.

Ce soir, comme ce prêtre lyonnais, nous prenons le temps d’ouvrir nos yeux et de contempler cet enfant sur la paille. C’est l’amour infini… chantons-nous ! « Vraiment, Dieu d’Israël, tu es un Dieu qui se cache » (Is 45, 15) est une de mes citations bibliques préférées. La manière divine de se révéler est si déroutante. Qui aurait eu une pareille idée ? Ainsi, même les plus petits et les plus pauvres peuvent être touchés par ce Dieu qui se met à notre hauteur. Un jour, je fus touché par ce très grand papa se mettant à genoux pour présenter son fils à la cuve baptismale. Un père à genoux… au service de son petit. Je pensais à cette belle nuit de NOEL… au Jeudi-Saint. Sera déclaré « grand » celui qui s’abaisse et qui sert avec amour, nous dira plus tard Jésus, celui-là même qui nous regarde ce soir dans la Crèche. Sans une seule parole, il nous parle, il nous touche au plus intime.

Comme Antoine Chevrier, sentons-nous grandir en nous ce désir d’aimer et de propager cet amour divin en contemplant l’Enfant-Dieu ?

JOYEUX NOEL à vous.

_______________________________________________________________________________________________

Edito du 4ème dimanche de l'Avent - 24 décembre 2023

Avent… Noël…

Le temps de l’avent est un temps d’attente : nous nous préparons à accueillir l’avènement du Seigneur. Et cette année, ce dimanche 24 décembre 2023 a une saveur particulière… en effet nous sommes invités à vivre le 4ème dimanche de l’Avent (plutôt le matin) mais aussi, le soir la Veillée de Noël. Avec ce dernier dimanche d'Avent, nous voici au porche du mystère de Noël que nous sommes appelés à vivre le soir même.

Ce dernier dimanche d'Avent nous invite donc à regarder Marie, Elle reçoit d'abord la salutation de l'Ange : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi… tu as trouvé grâce auprès de Dieu… Voici que tu vas concevoir un fils ». Avec ces mots de plénitude, le ciel entre dans la maison de Marie, en elle et par elle en notre humanité.

Marie, dont la vie se déroulait dans l'ordinaire du village de Nazareth, devient d'un coup l'écrin de l'histoire de toute l'humanité.

Aussi proche de Noël que nous sommes, laissons-nous guider par Marie sur ce chemin d'Alliance :

« La première en chemin, Marie tu nous entraînes
à risquer notre “oui” aux imprévus de Dieu.
Et voici qu'est semé en argile incertaine
de notre humanité, Jésus-Christ, Fils de Dieu ».

Avec Marie qui accueille Jésus pour le mettre au monde, comme elle, accueillons le Seigneur pour le donner au monde pour que Noël fasse briller la lumière de la PAIX et de la JOIE au cœur de notre humanité.

Jean-Marie Cheney, prêtre

__________________________________________________________________________________________________

Edito du 3ème dimanche de l'Avent 17 décembre 2023

Soyez toujours dans la joie

 La joie qui nous est proposée en ce troisième dimanche de l’Avent est une joie qui envahit tout notre être. C’est la joie, onction de l’Esprit Saint, que nul ne peut nous ravir car elle vient de Dieu et elle correspond à un envoi en mission auprès de tous ceux qui cherchent Dieu, qui souffrent, qui sont retenus dans le péché mais qui espèrent dans le Seigneur et qui ne seront pas déçus.  A tous ceux-là sera donnée la joie du salut accordé par Dieu en son Fils Jésus.

C’est aussi la joie partagée de Marie après la visite de l’ange Gabriel. L’appel à être la mère du Sauveur la transporte de joie. Joie qu’elle va aussitôt aller porter à sa cousine Elisabeth. A la salutation de Marie, nous savons que l’enfant que porte Elisabeth va tressaillir en son sein. Joie qui se répand à tous ceux qui l’accueillent sans réserve.

Soyez toujours dans la joie

C’est encore la joie promise à tous ceux qui sont en recherche de Dieu.  L’Evangile évoque la mission spécifique de Jean le Baptiste qui est de rendre témoignage à la lumière, c’est-à-dire à Jésus, fils de Dieu.  Cependant dans le « qui es-tu ? » des contemporains de Jean le Baptiste, nous pouvons entendre un « que fais-tu là » ? Et c’est ainsi que nous risquons de passer à côté de cette joie, don gratuit de Dieu.                                                                 

Et c’est enfin la joie éprouvée à faire le bien : tu ne tueras pas, tu ne commettras pas l’adultère, tu ne voleras pas, tu ne mentiras pas, tu ne convoiteras pas le bien des autres, tu n’auras pas d’autre dieu que le Seigneur, ton Dieu, tu n’auras pas d’idoles, tu n’invoqueras pas le nom de Dieu pour faire le mal, tu respecteras tes parents et tu respecteras le dimanche.

Rejetons le mal, ne nous enfermons pas dans des pourquoi, des questions sans fin mais ouvrons nos cœurs et laissons - nous envahir par la joie qui vient de Dieu pour être partagée à tous ceux qui nous entourent. Soyons « comme le jeune marié orné du diadème ou comme la jeune mariée que parent ses joyaux » de justice et de paix   Bon dimanche de Gaudeté ou dimanche de la « vraie » joie !

Marie-Paule Zert                                                                                                                                                                                                 Déléguée pastorale de la paroisse de Luxeuil

_________________________________________________________________________________________________

Edito 2ème dimanche de l’Avent 10 décembre 2023        

           « Commencement de la Bonne Nouvelle de Jésus, le Christ, le Fils de Dieu…  

Jean le Baptiste parut dans le désert. Toute la Judée, tout Jérusalem, venait à lui. Tous se faisaient baptiser dans les eaux du Jourdain, en avouant leur péché. » Quel renversement ! Voilà que c’est Jérusalem qui se déplace vers les rives du Jourdain !

           Surprenant ! Pour les juifs du temps de Jésus, le point central de la présence de Dieu, c’est le Temple de Jérusalem. A partir du sanctuaire appelé « Saint des saints », la présence de Dieu s’y déploie en cercles concentriques, avec le parvis des prêtres, puis des fidèles, des femmes… et enfin des païens.  En plus, ce Temple il est au cœur de la ville sainte, elle-même centre de la terre sainte, la Palestine.

            Voici donc que ce centre de l’univers se déplace : toute la Judée vient vers les rives du Jourdain entendre Jean-Baptiste, le précurseur du Messie. Quel renversement ! 

           Deux mille ans plus tard, nous sommes en train de vivre le même renversement de perspectives, car avec la fin de la chrétienté, pour nous aussi, il y a comme un centre qui se déplace. La religion catholique n’est plus majoritairèe en France. On peut le regretter, mais ce peut être une chance pour l’Evangile.

          Elargissons nos manières de voir : Jésus nous invite à repérer les germes de Son Royaume qui éclosent, bien au-delà des frontières de la vie en Eglise…    

           Sortir de la chrétienté, ce peut être une chance pour l’Evangile, si nous nous mettons en route vers un attachement à la personne même de Jésus, le Christ, le Fils de Dieu. Comme Jean Baptiste qui s’efface pour que Jésus grandisse, peut-être faut-il que des institutions de la chrétienté s’effacent pour que l’Evangile grandisse.

                                                                         Bernard GARRET, prêtre

___________________________________________________________________________________________________

EDITO pour le 1er dimanche de l’Avent – 3 décembre 2023

 Le monde dans lequel nous vivons nous est confié par Dieu.

Nous sommes responsables de le gérer et de gérer nos propres vies selon la Loi de Dieu. Cette Loi est une loi d’amour. Dans l’Evangile de ce jour (Marc 13,33-37), Jésus nous rappelle l’importance de la vigilance et de la préparation. Nous sommes appelés à être des VEILLEURS-GUETTEURS attentifs, à être conscient de notre situation présente et nous préparer activement pour l’avenir. En cette période de l’Avent, prenons le temps de réfléchir sur nos vies, de nous repentir de nos nombreux péchés, et de nous rapprocher de Dieu. Un jour, le Seigneur se manifestera et nous serons jugé sur l’AMOUR. Alors VEILLONS! Et faisons attention, dès aujourd’hui à construire le monde et nos vies selon cet amour.

Le résultat apparaitra un jour. Nous serons jugés comme responsables de ce résultat.

Bonne veille mes frères!

Jean Lafontaine (diacre)

__________________________________________________________________________________________________

Edito du dimanche 26 novembre 2023

 LE CHRIST ROI DE L’UNIVERS !

La Solennité de « CHRIST ROI DE L’UNIVERS » date de 1925 avec le Pape Pie XI qui voulut distinguer l’autorité de Jésus le Christ et de l’église de celle des hommes à la lumière des évangiles. En effet Jésus accepte très humblement d’être ROI ; c’est-à-dire le Serviteur de tous, et nous y invite.

Les images de berger qui s’occupe, veille et soigne dans la première lecture, et de Roi qui sépare les brebis des boucs, appelle les uns et les récompense et qui éloigne et renvoie les autres, nous invitent à prendre conscience que nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu pour prendre soin des autres dans la charité à l’image de Jésus que nous recevons au baptême et dans les autres sacrements.

Nous sommes alors conviés à témoigner de la fraternité, de la bonté et de la bienveillance envers tous sans nous juger et nous condamner. Car Jésus notre Sauveur règne en tous et dans le monde.  Avec les candidats à la confirmation dans la communion, la participation et la mission, soyons l’espérance pour les autres et les vainqueurs du mal qui défigure et tue.

Excellente célébration de CHRIST ROI, et de la Confirmation.

                                           Koffi EKISSI ( Prêtre)

_________________________________________________________________________________________________

Edito du 12 novembre 2023 32è dimanche ordinaire

Espérance...

Le mot « espérance » est au cœur de ce dimanche. L’acuité de l’interrogation des chrétiens de Thessalonique au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort reste d’actualité. La réponse de Paul qui les invite à tenir dans l’espérance l’est tout autant : « Il ne faut pas que vous soyez abattus comme les autres, qui n’ont pas d’espérance » (1 Th 4, 13). De quel genre d’espérance s’agit-il ? Dans sa lettre encyclique sur l’espérance chrétienne, Benoît XVI distingue entre la petite et la grande espérance. « Tout au long des jours, l’homme a de nombreuses espérances – les plus petites ou les plus grandes -, variées selon les diverses périodes de sa vie. (…) Nous avons besoin des espérances – des petites ou des grandes – qui, au jour le jour, nous maintiennent en chemin. Mais sans la grande espérance, qui doit dépasser tout le reste, elles ne suffisent pas. Cette grande espérance ne peut être que Dieu (Benoît XVI).

Saint Paul nous parle des défunts dont nous faisons mémoire en ce mois de novembre, nous les portons dans notre prière. C’était la grande préoccupation des chrétiens de Thessalonique ; il y a eu beaucoup de deuils chez eux. Les membres de cette communauté éprouvent un chagrin que l’espérance de la résurrection semble ne pas transfigurer. Pour dissiper leurs préoccupations et leurs inquiétudes, Paul leur ouvre les yeux sur ce qui se passe après la mort : nous serons pour toujours avec le Seigneur. Il ne s’agit pas d’une vague survie ni d’une réincarnation. Le témoignage de notre  espérance en Jésus ressuscité s’enracine dans le témoignage des apôtres qui ont donné leur vie pour Lui.

C’est ce que nous propose ce poème de Rémi Fitterer

                        (voir Chroniques N° 49 page 16)

« Seigneur Dieu, tu nous envoies pour être prophètes.

Nous avons entendu Ta Parole, elle nous donne la vie.

Elle nous met en route pour continuer l’œuvre de Jésus, ton Fils.

Béni sois-tu Seigneur, pour tous ceux qui se lèvent, témoins de cette espérance,

Pour aider les hommes à devenir libres et leur rappeler qu’ils sont Peuple de frères.

Ils font lever l’aube du Royaume. Cette aube viendra, elle sera belle. »

Jean-Marie Cheney, prêtre

_______________________________________________________________________________________________

 Édito du 5 novembre 2023 31e dimanche Ordinaire

        Assis dans la chaire de Moïse, dans les synagogues, scribes et pharisiens ont l'autorité pour interpréter la loi. Mais le problème est qu’ils en imposent les lourds préceptes aux autres et ne les appliquent pas eux-mêmes. Ils préfèrent gonfler leurs titres et leurs signes religieux extérieurs trompeurs et se mettre en avant. Cette hypocrisie interpelle. Elle les dévalorise et les décrédibilise.

   Jésus, lui, invite ses interlocuteurs à préférer le service humble, en se fiant au seul maître. Dieu, en effet, n’est pas en surplomb. Saint Paul, qui prend modèle sur le Christ serviteur, ne cache pas les épreuves endurées. Il se présente comme une mère pleine de tendresse pour ses enfants, à la suite du prophète Isaïe. Humble devant Dieu, il lui rend grâce pour eux. C’est en servant, plus qu’en écrasant ou en en jetant plein les yeux, qu’on se grandit.

  Voilà un chemin à méditer pour mieux adapter notre posture au service vrai de l’Évangile.

                                                               Marie-Josèphe Haustête déléguée pastorale               

                                                                                                                    paroisse St Irénée - St Loup

____________________________________________________________________________________________________

 

Edito pour le 2 Novembre 2023

   Célébrer la messe du 2 Novembre pour commémorer nos défunts, c’est déjà nous conforter dans la conviction que Dieu les a accueillis dans le ciel. Mais c’est aussi l’occasion, pour nous tous, de retrouver du sens à la marche de nos vies, en entrant dans la manière de voir de Jésus.

      Jésus a renversé les manières de penser de son époque : « Qui est le plus grand ? » lui demande-t-on. Jésus répond : « un petit enfant ! ».

       Autres renversements proposés par Jésus : « Qui s’enrichit ? » - « Non pas celui qui amasse, mais celui qui donne et partage ! » -

« Qui veut sauver sa vie ? - Qu’il accepte de la perdre par amour ! »

« Qui veut être le maître ? - Qu’il se fasse serviteur de ses frères ! »

« Qui connaît les secrets de Dieu ? Ce que Dieu a caché aux sages et aux savants, il l’a révélé aux tout-petits ! »

      Si Jésus bousculait ainsi les manières habituelles de voir et de juger, c’était pour libérer en chacun des possibilités de repartir, dans la confiance et l’amour.

      Jésus nous a révélé ainsi ce qu’est la manière de voir de Dieu lui-même, un Dieu qui a accueilli nos défunts à sa table, en les libérant des faiblesses et des étroitesses que nous avons pu leur connaître.

Avec une telle perception du regard de Dieu, nous sommes invités à croire que nous aussi, nous pouvons continuer de nous libérer de nos étroitesses, en nous centrant sur l’amour du Christ. Ressuscité, Jésus continue de nous faire confiance et de libérer en nous nos possibilités d’aimer. Et, un jour, nous aussi, nous mangerons à la table de Dieu.

                     Bernard Garret, prêtre

______________________________________________________________________________________________

Edito de la fête de la Toussaint 2023

Vive les saints et saintes de Dieu : leur exemple de vie est stimulant !

A l’occasion d’un pèlerinage sur les pas de St Antoine de Padoue, j’ai apprécié une remarque de notre guide : « Si Dieu nous a donné des saints et des saintes, ce n’est pas pour que nous fassions comme s’il ne nous les avait pas donné ». Il nous invitait ainsi à prendre le temps de lire la vie d’au moins un saint ou une sainte. Même si le contexte de telle vie de saint peut être différent de notre temps, il sera possible de recueillir quelques pépies d’or de leur personnalité. Elles alimenteront alors notre vie humaine et spirituelle.

Par exemple, je suis heureux de me souvenir d’une phrase de Ste Bernadette de Lourdes. Lorsqu’elle doit relayer une demande de la Vierge Marie à son curé, celui-ci a un peu de mal à accueillir sa demande. Bernadette lui répondra tout simplement : « Je ne suis pas chargé de vous le faire croire, mais de vous le dire ». Cette phrase m’habite souvent dans mon ministère de prêtre. J’ose faire mienne cette conviction de Ste Bernadette. Si le ministère des prêtres est au service de la foi et de notre humanité, il me semble précieux de se rappeler que je ne suis pas là pour faire croire les gens. Mais ce qui m’appartient et relève de ma responsabilité c’est de témoigner de la foi qui m’habite. Le reste, c’est le travail de l’Esprit-Saint et du Seigneur.

Le saint patron des curés est le curé d’Ars. Là aussi, que de pépites d’or. St Jean-Marie Vianney évoquait la sainteté du quotidien par la charité vécue : « Vouloir du bien à tout le monde ; leur en faire toutes les fois que nous pouvons ; supporter, excuser et cacher leurs défauts. Voilà la vraie charité due au prochain et sa véritable marque ». Enfin, j’aime aussi une conviction forte du Bienheureux père Lataste, béatifié dans notre diocèse en 2012. Apôtre des prisons, il a été touché par la force de l’Amour de Dieu et de son pardon. Même chez les personnes les plus marquées par le péché et le mal, il entrevoyait la possibilité pour elles de devenir saint ou sainte, par la grâce de Dieu. « Les plus grands pécheurs ont en eux ce qui fait les plus grands saints, qui sait s’ils ne le deviendront pas un jour ! ». A méditer ! Belle fête de Tous Saints à vous !

Jean-François Francisco, prêtre.

___________________________________________________________________________________________________

Edito du dimanche 29 octobre 2023

AIMER DIEU ET AIMER L’HOMME

La question du docteur de la loi et la réponse de Jésus sont existentielles. Elles concernent la vie en société qui est une vie relationnelle qui n’exclut, ni n’ignore aucun précepte.

Jésus connaît parfaitement les 613 préceptes des Juifs ; dont 365 interdictions d’actes à ne pas poser, et 248 à accomplir. Il n’abolit aucun. Mais il nous les explique et les accomplit lui-même nous invitant déjà à témoigner maintenant de l’amour et de la synodalité.

Les Pharisiens sont comme les gens de toujours et de partout, assoiffés de questions, ou souvent prêts à éprouver ou piéger, ou encore à faire du tort à leur semblable. Agir ainsi ; c’est vraiment ne pas connaître Dieu, ne pas l’aimer et  aussi ne pas aimer l’homme. Aimer Dieu et aimer son prochain ; c’est la même réalité qui ne change pas et qui ne peut être changée. En effet comment prétendre aimer une personne lointaine ou que nous ne voyons pas alors que nous n’aimons pas celle qui nous est proche ou que nous voyons ? Combien de fois sommes-nous pas dans le formalisme dangereux et passons-nous pas à côté ou loin de l’essentiel ?

Dieu nous aime tellement qu’il nous donne un seul commandement qui nous libère, nous rapproche des autres pour vivre la fraternité et connaître la paix, la longévité et le vrai bonheur. Celui-ci est exigeant et demeure (Cf 1 Cor 13). Alors comme le disait Saint Augustin : « Aime et fais le bien ».

Bon dimanche et Excellente Célébration de la Toussaint.

                                                 Koffi (prêtre)

_________________________________________________________________________________________

Edito du dimanche 22 octobre 2023

« Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. »

Qui n’a pas entendu cette célèbre maxime de Jésus ? Pourtant cette parole reste énigmatique. Elle montre un Jésus habile pour déjouer les pièges. Elle justifie pour beaucoup la séparation des pouvoirs, inspirant nos sociétés démocratiques. Faut-il payer l’impôt ? A quoi sert-il ? Payer et rendre : 2 verbes mis en valeur ce dimanche. Nous appartenons à une société humaine avec des droits et des devoirs. Comment envisageons-nous notre place de citoyen, l’engagement dans la « cité » à laquelle nous appartenons ? Payer de sa personne pour un service des autres n’est-il une excellente manière de rendre gloire à Dieu ?

St-Augustin commentant cet épisode est sensible à l’effigie (icône en grec) que César impose sur les monnaies. L’empereur se faisait honorer comme un dieu. Nous avons été créés à l’image de Dieu nous dit la Genèse. Nous sommes invités à vivre la ressemblance avec le Christ, la véritable « icône » de son Père. « Qui me voit, voit le Père ! » (Jn 14,9) Cherchons à toujours mieux ressembler à ce Jésus habile, vrai et fraternel afin de refléter l’image divine. En ce dimanche missionnaire, demandons au Seigneur de fortifier les chrétiens et nos communautés afin que les hommes découvrent ce Dieu qu’on honore en servant nos concitoyens… nos frères.

Pére M Duquet

_______________________________________________________________________________________________

Edito du dimanche 15 octobre 2023

Heureux les invités au festin...

Ce dimanche revêt comme un parfum de fête, un parfum de noces... Déjà dans Isaïe : « Le Seigneur de l’univers préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux…» (25, 6).

Puis dans le Psaume 22 : « Tu prépares la table pour moi devant mes ennemis…»

Enfin dans l’évangile : « Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils » (Mt 2, 2).

Jésus reprend le thème du repas de fête d’Isaïe : « Ce jour-là » nous situe d’emblée dans le temps messianique où l’abondance, la qualité, la gratuité sont les caractéristiques… le festin est l’image de la grâce de Dieu

Dieu invite… des invités se récusent en trouvant de bonnes raisons… tous se réfugient dans les soucis de la vie, dans les tâches présentes… A travers ces dérobades, se joue le drame du refus du don de Dieu, refus individuel ou collectif. Et puis, tous ceux qui vont accepter : « tous ceux que vous rencontrerez » dit la parabole, « le mauvais comme le bon »… alors la salle est pleine !

C’est ce repas de vie éternelle que le Père ne cesse de nous offrir en son Fils ressuscité : il est lui-même le repas ! Le Royaume est déjà parmi nous.

« Heureux les invités au repas du Seigneur », nous sommes les invités, nous qui participons à l’eucharistie. Déjà le prophète Isaïe nous fait miroiter un repas de noces, un festin offert à tous les peuples ; le psaume 22 nous dit que nous ne manquerons de rien puisque le Seigneur nous prépare sa table et nous conduit par le juste chemin.        

A nôtre baptême nous avons revêtu le vêtement de fête, car nous avons revêtu le Christ, nous sommes une création nouvelle. Par le baptême, le chrétien entre dans la salle des noces ; mettre le vêtement de noces, c’est en même temps accueillir le Christ pour aimer Dieu et aimer nos frères… Venir aux noces, c’est accepter l’invitation qui nous est faite aujourd’hui : « heureux les invités au repas du Seigneur…».  Partager ce repas, c’est communier à l’amour du Christ pour tous nos frères. Nous voilà sur le chemin du Royaume de paix, de justice et d’amour. Jésus nous offre le banquet eucharistique pour nous initier à celui du Règne de Dieu. Avec Lui « j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours ».

Jean-Marie Cheney, prêtre

___________________________________________________________________________________________

Edito du dimanche 8 octobre 2023

LA VIGNE DU SEIGNEUR


C'est encore avec l'image de la vigne que les textes de ce dimanche nous font vivre
l'histoire d'amour dont témoigne toute la Bible : merveilleuse histoire d'un Dieu
amoureux de son peuple comme un vigneron aime sa vigne, d'un Dieu certes déçu par
l'infidélité d'Israël, mais dont l'amour ne faiblit pas.
Dans son désir de sauver les hommes, il ira jusqu'au bout, même lorsque les hommes
commettront le pire (dans l'évangile de ce jour)
Oui, pour sauver les hommes Jésus a donné sa vie. Il nous a obtenu par le sang de sa
croix « la paix qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer » et pour laquelle nous ne
cessons de rendre grâce.
Ainsi, il nous faut veiller à ne pas faire de la vigne notre affaire mais la sienne. A ne
pas nous fermer à la voix des prophètes qui rappellent son message, qui remuent son
sol, qui élaguent. A soigner chaque plant pour qu'il produise le fruit que lui, il en
attend. Sinon, il s'en ira vers d'autres vignerons à qui il confiera son domaine, sa
vigne pour qu'elle produise des fruits de justice et d'amour.


Colette Antoine
Déléguée pastorale paroisse Ste Anne
de la Vallée du Breuchin

Edito du dimanche 1er octobre 2023

Comme la semaine dernière, le thème de la vigne est récurrent dans l’Évangile de ce dimanche. Cette fois, c’est un père qui a deux fils et qui les envoi tous deux travailler à sa vigne. Le premier dit « je ne veux pas », puis se reprend, se repend et part y travailler.

Quant à l’autre fils, il a la parlotte aisée… « oui, Seigneur ! » Mais il n’ira pas travailler à la vigne de son père.

Le quel à fait la volonté du père ?

Le premier, celui qui avait dit « je ne veux pas » mais qui, ensuite, grâce à son repentir, agis autrement et accomplit le commandement du père.

Dans la foi, nous pouvons aussi réagir de la même manière lorsque Jésus nous enseigne tel comportement, telle attitude. Comme il est facile pour chacun de nous de répondre « Amen » à la messe ou finir par ce même « Amen » les prières que nous connaissons par cœur et agir tout autrement dans le concret de nos vies.

Alors cet Évangile me semble nous rappeler l’importance du repentir. De cet acte volontaire où l’on décide de penser autrement, on décide d’agir autrement, on décide de faire l’inverse de « je ne veux pas ». Ceci, afin d’accueillir et de vivre la Parole que notre Père du Ciel nous adresse. Chaque fois qu’on lit une page d’Évangile, on peut toujours s’interroger : quel enseignement je retiens pour ma vie aujourd’hui ? A quelle conversion le Père du Ciel m’appelle aujourd’hui ? Face à ce qui nous semble difficile et exigeant à vivre, dans la prière, on peut demander au Seigneur son aide lorsqu’on voit qu’une conversion personnelle est difficile. Car seul nous n’y arriverons pas… mais avec son aide, cela deviendra possible ; un jour ou l’autre…

Dans cet esprit, le psaume de ce dimanche peut devenir notre supplique au Père :

Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve. (Ps 24)

Abbé Jean-François Francisco

____________________________________________________________________________________________

Edito du dimanche 24 septembre 2023

 « POUR MOI, VIVRE C’EST LE CHRIST».

Nous sommes émerveillés devant la miséricorde infinie du Dieu à la méditation des lectures bibliques de ce dimanche. En effet, Dieu nous surprend aussi bien par ses pensées que sa Parole et ses actions qui sans cesse nous invitent à la conversion réelle et profonde pour désormais témoigner de Lui par la prière, le souci fraternel et le travail.

« Les derniers seront premiers ». C’est vraiment avec un grand plaisir que nous accueillons aujourd’hui dans notre doyenné de Luxeuil Jean-François FRANCISCO et Michel DUQUET respectivement et anciennement curés à Valdahon et Maiche. Aussi aurons-nous le temps de les connaître et de bénéficier des grâces que Dieu leur a faites pour nous accompagner après le départ de Christophe BAZIN et de Pierre BAYERLET pour de nouvelles missions à Besançon.

« Allez à ma vigne, vous aussi ». Dieu dont l’Amour ne souffre d’aucune différence ni exception nous appelle et envoie partager dans la liberté ce qu’Il nous a donné dans notre doyenné et partout. Mais serons-nous vraiment aussi généreux et bienveillants envers Jean-François FRANCISCO et Michel DUQUET, ainsi qu’avec toutes les personnes sur nos chemins et autour de nous ?

Bon dimanche et bonne mission à toutes et à tous !

______________________________________________________________________________________________

Edito 23ème dim du temps Ordinaire A - 10 septembre 23

Aimer comme le Père

Notre Dieu s’interesse à l’homme au point de faire alliance avec lui. Alors, chacun de nous ne peut se désintéresser de son frère. Les lectures de ce dimanche nous donnent quelques points de repères pour conduir très concrètement notre vie.

         Avec le prophète Ezékiel, nous sommes invités à révéler le visage d’un Dieu qui "ne veut pas la mort du méchant mais qu’il se convertisse et qu’il vive"

         L’Apôtre Paul nous rappelle que c’est l’Amour qui accomplit tous les commandements : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même"

         Jésus indique comment vivre les relations en Eglise, notamment en situation de conflit.

         Au début de cette célébration, prenons conscience que le Seigneur est avec nous, lui qui a dit "quand deux ou trois sont réunis en mon nom je suis là au milieu d’eux"

                                        Jean-Marie Moesch   diacre

__________________________________________________________________________________________________

Edito   22ème dimanche du temps Ordinaire A - 2-3 septembre 2023

« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix... » Que cette parole de Jésus ne nous fasse pas oublier la joie d’être chrétiens, comme le suggère le chant qui dit à Jésus : « Tu as voulu sur une croix, nous apprendre le chemin de la joie ! »

Certes, on ne peut gommer la croix dans le message chrétien ! Mais l’Evangile est d’abord la Bonne Nouvelle d’un Dieu qui se fait proche dans la marche de nos vies, pour y être source de joie et d’espérance.

Monter à Jérusalem et y risquer sa vie, c’est un choix difficile que Jésus mûrit dans un dialogue de prière avec Dieu son Père. L’apôtre Pierre n’a pas compris d’emblée que ce choix de Jésus découle de son amour pour l’humanité à sauver, comme de l’amour qui le lie à Dieu son Père.

Lors d’une apparition de Jésus ressuscité, Pierre basculera plus tard dans cette perspective de choix d’amour. Lorsque Jésus lui demandera : « M’aimes-tu ? », par trois fois, Pierre lui répondra « Oui Seigneur, tu sais que je t’aime ? »

Nous aussi, nous sommes appelés à opérer le même glissement afin de rayonner une Bonne Nouvelle : ce Messie qui a semé la joie aux carrefours des routes et des rivages de Galilée, il se tient toujours à la porte de nos cœurs et il vient libérer en nous la liberté d’aimer…

Assumons nos vies, avec la spontanéité de notre générosité, le bonheur de tisser des liens avec proches et amis, l’assurance de nous sentir épaulés par d’autres et par Dieu lui-même. Lorsque nous faisons de nos journées une offrande, librement et par amour, notre vie a du sens.

Par contre, aux heures difficiles de notre existence, le choix d’aimer se révèle délicat. L’issue c’est de se mettre intérieurement en présence d’un Dieu qui nous pose la question essentielle : « M’aimes-tu ? » et de pouvoir murmurer comme l’apôtre Pierre : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime ! ».

      Alors, tout en appelant au secours la force de l’Esprit Saint, va se dénouer devant nous le fil du retour à la joie et à l’espérance.

                        Bernard GARRET, prêtre

_________________________________________________________________________________________

Edito du 15 août 2023

Aujourd’hui, solennité de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie au Ciel, le Magnificat émerge dans la liturgie. Ce cantique de louange est comme une «photographie» de la Mère de Dieu. Marie «tressaille de joie en Dieu mon Sauveur, parce qu'il a jeté les yeux sur l'abaissement de sa servante» (cf. Lc 1,47-48).

Le secret de Marie est l’humilité. C’est l’humilité qui a attiré le regard de Dieu sur elle. L’œil humain recherche toujours la grandeur et se laisse éblouir par ce qui est voyant. Dieu, en revanche, ne regarde pas l’apparence, Dieu regarde le cœur (cf. 1 Sam 16,7) et il est charmé par l’humilité: l’humilité du cœur charme Dieu. Aujourd’hui, en regardant l’Assomption de Marie, nous pouvons dire que l’humilité est le chemin qui conduit au Ciel. Le mot «humilité» dérive du terme latin humus, qui signifie «terre». C’est paradoxal: pour arriver en haut, au Ciel, il faut rester bas, comme la terre! Jésus l’enseigne: «Qui s’abaisse sera élevé» (Lc 14,11). Dieu ne nous exalte pas pour nos qualités, pour nos richesses, pour notre talent, mais pour notre humilité ; Dieu est amoureux de l’humilité. Dieu élève celui qui s’abaisse, celui qui sert. Marie, en effet, ne s’attribue à elle-même que le «titre» de servante: elle est «la servante du Seigneur» (Lc 1,38). Elle ne dit rien d’autre d’elle, elle ne recherche rien d’autre pour elle.

Et prions-la à présent, pour qu’elle nous accompagne sur le chemin qui conduit de la Terre au Ciel. Qu’elle nous rappelle que le secret du parcours est contenu dans le mot humilité, n’oublions pas ce mot. Et que la petitesse et le service sont les secrets pour atteindre le but, pour rejoindre le Ciel.

Angélus du 15 août 2021

..........................

Edito du dimanche 13 août 2023

Présence de Jésus

 L’Evangile d’aujourd’hui nous rappelle que la foi dans le Seigneur et dans sa parole ne nous ouvre pas un chemin où tout est facile et tranquille, elle ne nous soustrait pas aux tempêtes de la vie. La foi nous donne la sécurité d’une Présence, la présence de Jésus, qui nous pousse à surmonter les tempêtes existentielles, la certitude d’une main qui nous saisit pour nous aider à affronter les difficultés, en nous indiquant la route même quand il fait noir. La foi, en somme, n’est pas une échappatoire aux problèmes de la vie, mais elle soutient sur le chemin et lui donne un sens.

Cet épisode est une image magnifique de la réalité de l’Eglise de tous les temps: une barque qui, tout au long de la traversée, doit affronter également des vents contraires et des tempêtes, qui menacent de la renverser. Ce qui la sauve, ce ne sont pas le courage et les qualités de ses hommes: la garantie contre le naufrage est la foi en Jésus et dans sa parole.

Angélus du 13 août 2017

.......................................

Edito du dimanche 6 août 2023

Transformés par la présence du Christ

L’événement de la Transfiguration du Seigneur nous offre un message d’espérance — nous serons ainsi, avec Lui —: il nous invite à rencontrer Jésus, pour être au service de nos frères. 
Il s’agit de nous disposer à l’écoute attentive et priante du Christ, le Fils bien-aimé du Père, en recherchant des moments de prière qui permettent l’accueil docile et joyeux de la Parole de Dieu. 
Transformés par la présence du Christ et par l’ardeur de sa parole, nous serons le signe concret de l’amour vivifiant de Dieu pour tous nos frères, en particulier pour ceux qui souffrent, pour ceux qui se trouvent dans la solitude et dans l’abandon, pour les malades et pour la multitude d’hommes et de femmes qui, dans différentes parties du monde, sont humiliés par l’injustice, l’abus de pouvoir et la violence.

Angélus du 6 août 2017

...............................

Edito du dimanche 30 juillet 2023

Le royaume de Dieu

Pour le pape François, dans cet extrait de l'Evangile "se trouvent deux petits chef d’œuvres: les paraboles du trésor caché dans le champ et de la perle de grande valeur. Celles-ci nous disent que la découverte du Royaume de Dieu peut avoir lieu à l’improviste comme pour l’agriculteur qui, en labourant, trouve le trésor inespéré; ou bien après une longue recherche, comme pour le marchand de perles, qui finalement trouve la perle très précieuse rêvée depuis longtemps. Mais, dans un cas comme dans l’autre, reste le fait que le trésor et la perle valent plus que tous les autres biens, et quand l’agriculteur et le marchand les trouvent, ils renoncent à tout le reste, pour pouvoir les acquérir. Ils n’ont pas besoin d’élaborer des raisonnements, ou d’y penser, de réfléchir: ils s’aperçoivent tout de suite de la valeur incomparable de ce qu’ils ont trouvé, et ils sont disposés à tout perdre pour le posséder.

Il en est ainsi pour le Royaume de Dieu: celui qui le trouve n’a pas de doute, il sent que c’est ce qu’il cherchait, qu’il attendait et qui répond à ses aspirations les plus authentiques. Et il en est vraiment ainsi: qui connaît Jésus, qui le rencontre personnellement, reste fasciné, attiré par tant de bonté, tant de vérité, tant de beauté, et tout cela dans une grande humilité et simplicité. Chercher Jésus, rencontrer Jésus: cela est le grand trésor!

Combien de personnes, combien de saints et de saintes, en lisant l’Evangile avec le cœur ouvert, ont été tellement frappés par Jésus, qu’ils se sont convertis à lui. Pensons à saint François d’Assise: il était déjà chrétien, mais un chrétien «à l’eau de rose». Quand il lut l’Evangile, à un moment décisif de sa jeunesse, il rencontra Jésus et découvrit le Royaume de Dieu, et alors tous ses rêves de gloire terrestre s’évanouirent. L’Evangile te fait connaître le vrai Jésus, te fait connaître Jésus vivant; il parle à ton cœur et change ta vie. Et alors, en effet, tu abandonnes tout. Tu peux effectivement changer de type de vie, ou bien continuer à faire ce que tu faisais auparavant, mais tu es un autre, tu es rené: tu as trouvé ce qui donne un sens, ce qui donne une saveur, ce qui donne la lumière à tout, également aux difficultés, également aux souffrances et aussi à la mort."

Angélus du 27 juillet 2014

.....................................

Edito du dimanche 22 juillet 2023

Fixer le bon grain, garder les mauvaises herbes

L'Évangile d'aujourd'hui présente deux façons d'agir et de demeurer dans l'histoire : d'une part, le regard du maître; d'autre part, le regard des serviteurs. Les serviteurs se soucient d'un champ sans mauvaises herbes, le maître se soucie du bon grain.

«Le Seigneur nous invite à prendre son propre regard, celui qui est fixé sur le bon grain, qui sait le garder même dans les mauvaises herbes. Ceux qui cherchent les limites et les défauts des autres ne coopèrent pas bien avec Dieu, mais plutôt ceux qui savent reconnaître le bien qui pousse silencieusement dans le domaine de l'Église et de l'histoire, le cultivant jusqu'à ce qu'il mûrisse. Et alors ce sera Dieu, et Lui seul, qui récompensera les bons et punira les méchants», en a conclu le Pape François. (Angélus du 19 juillet 2020)

.................................

Edito du 13è dimanche du TO - 2 juillet 2023

QUI VOUS ACCUEILLE M’ACCUEILLE

Nous sommes toujours aimés de Dieu, et appelés à aimer au-delà de nos maisonnées. Aimer son père ou sa mère, son frère ou sa sœur, ou les personnes qui nous aiment et nous font du bien est naturel, logique et facile. Mais aimer les inconnus, étrangers, adversaires ou ennemis est surnaturel et pas évident. En effet l’amour n’est pas et ne doit pas être limité seulement à certains, mais accueil de tous sans distinction ni différence. Ainsi notre amour doit dépasser celui des païens.

Comme le couple de SUNAM de la première lecture, nous sommes capables d’amour et de bienveillance. Parce que nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu qui est AMOUR. Aussi Jésus a-t-il pris par sa mort sur la croix, son ensevelissement et sa résurrection tout ce qui pourrait nous empêcher d’être aimables, libres, accueillants et généreux. Cependant nous devons être vigilants dans la pratique de la nouvelle vie et la réponse à l’invitation au festin auxquelles il nous convie maintenant et instantanément.

Sur ce chemin, il y a notre croix que Jésus nous invite à porter. C’est-à-dire des épreuves de la vie de chaque jour que nous devons accepter avec amour et foi. Telles : l’adolescence, la jeunesse, la vieillesse, les incompréhensions, le doute, les échecs, la solitude, les contrariétés, la maladie, la retraite professionnelle,… En effet Jésus ne nous invite pas seulement à porter notre croix. Il en a lui-même fait l’expérience. Aussi nous dit-il : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».

La croix dont parle Jésus est heureusement porteuse de récompenses de Dieu.

                                                                              Koffi ( prêtre)

_____________________________________________________________________________________________________

Edito du dimanche 25 juin 2023

L’enseignement du Christ n’est pas révélé à une "Elite"’ qui seule pourrait comprendre le sens réel et profond du message. C’est une erreur fréquemment répandue où un petit groupe estime qu’il est le seul à percevoir la totalité de la révélation et par conséquent le seul à être véritablement sauvé !

Jésus annonce à ses Apôtres que si ils sont dépositaires du trésor de la foi, ce n’est pas uniquement pour leur profit personnel, mais au contraire pour en faire profiter toute l’humanité, sans restriction.

Pour le montrer, il choisit de choquer quelquefois ses contemporains en s’adressant aux femmes (la Samaritaine), aux publicains (l’appel du collecteur d’impôts) ou en pointant l’hypocrisie des pharisiens. Ainsi il dévoile que rien n’est acquis, qu’une loi, même si elle est donnée par Dieu à Moïse, ne peut remplacer ni la conscience ni l’amour.

Ainsi la perception de la révélation ne peut être figée par des théoriciens dans des livres puisque c’est la vie quotidienne des chrétiens qui est la meilleure façon de proclamer l’Evangile du Salut.

Lorsque Jésus demande à ses Apôtres de le dire au grand jour, il ne fait pas seulement allusion à des annonces verbales mais aussi à l’annonce implicite par la façon de vivre qui devrait être conforme au discours !

Nous qui sommes les apôtres du Christ dans notre temps, nous avons aussi reçu le trésor de la foi. Comme eux nous n’avons pas à le garder égoïstement dans une jouissance intellectuelle mais à le partager par la parole et par nos actes avec tous ceux qui nous entourent, nous serons alors témoins d’un des plus grands miracles de la foi : plus nous transmettrons le message de l’amour de Dieu, Père, Fils et Esprit, mieux nous le comprendrons et loin de nous dépouiller d’une valeur nous nous enrichirons.

Si nous choquons nos interlocuteurs, que ce soit comme le Christ, non pas pour le plaisir de choquer mais de façon pédagogique pour faire réfléchir chacun sur sa vie personnelle et sociale.

                                        Jean-Marie Moesch  diacre

______________________________________________________________________________________________

Edito du dimanche 18 juin 2023

Appelés pour témoigner

Les media font un usage très étendu des termes témoin, témoigner : dès qu’on dit quelque chose de sa vie, c’est un témoignage, et ça peut aller dans tous les sens. Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus appelle 12 disciples pour en faire des apôtres. Etre disciple, c’est marcher à la suite du maître, écouter son enseignement et le mettre en pratique. C’est donc un préalable pour être apôtre, envoyé. Nous sommes d’abord invités à nous mettre à l’écoute du Christ pour être ensuite envoyés à témoigner de l’évangile. Ce qui nous relie les uns aux autres, ce n’est pas d’abord une doctrine, encore moins une appartenance sociale ou politique, c’est notre lien à Jésus-Christ : les 12 étaient très divers, à tout point de vue. Etre apôtre, envoyé, c’est entrer dans sa compassion pour les foules, être sensible comme lui à un manque, à un besoin, à une attente d’ordre spirituel, ce qui suppose de prendre les moyens pour faire grandir en soi cette sensibilité, devenir de plus en plus familier de la pensée du Christ. « Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes » : à l’époque où Jésus prononce ces mots ce n’est pas encore le temps de la mission universelle, mais on peut y voir aussi une mise en garde : ne prenez pas vos points de repère ou votre ligne de conduite chez les païens. Jésus n’est pas un « populiste », il ne cherche pas à séduire la foule, ni à la manipuler. Sa boussole, c’est son Père et sa Parole.

« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux ». Nous en faisons l’expérience à un moment où il est difficile de renouveler les équipes de coordination, les équipes funérailles et les bénévoles de beaucoup de services. Prions donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson et demandons-nous si nous ne sommes pas appelés à une fonction particulière. En tout cas nous sommes tous appelés à témoigner, à être disciples missionnaires.

Pierre Bayerlet

_________________________________________________________________________________________

Edito du St Sacrement dimanche 11 juin 2023

Première communion

Ces jours mes amis me racontaient que leur fille étudiante et scoute, faisait une expérience décapante au Cameroun. Elle y vit un stage en immersion dans un petit village perdu au cœur de la brousse. Elle y découvre dit-elle, non pas la pauvreté, mais la misère avec des repas bien simples et frugaux…Avoir faim, certains le vivent aussi dans notre pays ! Et le peuple Hébreu au désert a vécu cela : la faim et la soif… Et le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, leur a offert la manne mais aussi l’eau jaillissante. Mais notre vie ne se résume pas à notre estomac, nous avons d’autres besoins :

Le Besoin d’être dans la paix et la liberté: et Dieu ouvrit le route de libération de l’oppresseur égyptien !

Le Besoin de communiquer, de trouver sens en nos vies : et c’est cela que Dieu offre par sa Parole !

Le Besoin de communion, c’est ce que Jésus n’a cessé de faire en sa vie ; c’est ce que l’Eglise cherche à encourager lorsque les chrétiens se rassemblent autour des 2 tables : celle de la Parole et celle de L’Eucharistie.

En ces jours où de nombreux enfants vivent le moment de leur première communion, en recevant le Corps du Christ prenons la mesure de l’immensité du don de Dieu : Il vient se donner à nous, par amour… c’est ce que nous fêtons aujourd’hui : Le Saint Sacrement. Et c’est un pain vivant qui entre en notre bouche, en notre corps : laissons-le animer notre vie, laissons-le faire communion en ce monde ! Ayons le regard amoureux pour celui qui vient offrir le chemin de la vie éternelle, et de la fraternité. Mangeons ce pain vivant et adorons-le inlassablement.

Christophe, prêtre

_________________________________________________________________________________________

 

Edito de la Sainte Trinité 4 juin 2023

Au Livre de l’Exode, sur la montagne du Sinaï, Dieu donne sa carte de visite à Moïse. Il est un Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité. La traduction de l’hébreu au français appauvrit cependant le sens de tous ces mots.

      L’Hébreu est une langue concrète, ainsi le mot traduit par « tendre », évoque le sein maternel, la matrice. On pourrait traduire : Dieu est tendre comme une maman qui donne le sein à son bébé. Quant au mot « miséricordieux » il désigne celui qui ne supporte pas de voir quelqu'un malheureux… le mot « amour » évoque l’attirance sexuelle d’un homme pour une femme et le mot « fidèle » évoque le rocher.

      Dieu se révèle donc avec ces images : il est celui qui ressent un attrait irrésistible pour notre humanité, en particulier pour ceux qui souffrent, il ne supporte que quelqu'un puisse être malheureux, il voudrait le fortifier comme la maman qui donne le sein à son bébé, il est le rocher solide sur lequel on peut s’appuyer

      Aussi Moïse a cette superbe réponse : « S’il est vrai, Seigneur, que tu es un tel Dieu, daigne marcher au milieu de nous. Notre peuple est un peuple à la tête dure, mais tu nous pardonneras nos fautes et tu feras de nous un peuple qui t’appartienne. »

      A la suite des prophètes, Jésus de Nazareth permettra d’autres pas énormes dans la découverte de Dieu, en particulier, lorsqu’il déclare à Nicodème : « Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils. ». Si Dieu a envoyé son fils dans le monde, c’est pour que le monde réussisse. En nous ouvrant au mystère d’amour du Dieu trinitaire Père, Fils et Esprit-Saint, travaillons à faire réussir ce monde, en montrant beaucoup d’amour pour les autres.

     Avec Moïse redisons à Dieu : « Daigne, marche au milieu de nous…. La population de nos villages à parfois la tête et le cœur durs ; mais tu pardonnes et tu feras de nous un peuple qui t’appartienne. »

    Laissons enfin St Paul nous redire comme aux chrétiens de Corinthe : « Frères soyez dans la joie, encouragez-vous, soyez d’accord entre vous, vivez en paix, et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous. »

                                                 Bernard Garret, prêtre.

___________________________________________________________________________________________________

Edito dimanche de Pentecote 2023

LA PAIX SOIT AVEC VOUS ! RECEVEZ L’ESPRIT SAINT.

L’Eglise célèbre cinquante jours après Pâques, l’anniversaire de la merveilleuse manifestation de l’Esprit Saint aux disciples, et aux témoins qui les entendaient dans leur langue maternelle. En effet les disciples annonçaient avec certitude les bienfaits de Dieu déjà connus dont la « Résurrection » de Jésus, et à venir. Et l’Apôtre Saint Paul d’affirmer que : « Sans le Saint Esprit, personne n’est capable de dire : Jésus est le Seigneur ». Ecoutons donc ce que nous dit l’Esprit Saint.

Dans l’Evangile de Jésus Christ selon Saint Jean, les disciples reçoivent le Saint Esprit le soir du premier jour de la semaine après la mort de Jésus. La Pâques et la Résurrection de Jésus sont très proches et donc intimement liées. Ce qui fait dire à certains que l’Eglise est née à la Pentecôte. Ainsi personne ne se choisit et ne s’envoie en mission sans l’autorité du Saint Esprit qui instruit et révèle, rassemble et unit, libère et délivre, pardonne et réconcilie, apaise et réjouit, …

« Les dons de la grâce de Dieu sont variés, mais c’est toujours le même Esprit. Les fonctions dans l’Eglise sont variées, mais c’est le même Seigneur. Les activités sont variées, mais c’est toujours le même Dieu qui agit en tous. Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous » selon l’Apôtre Saint Paul.

Viens, Esprit Créateur, visiter nos âmes et remplir de tes dons nos cœurs souvent incertains ou vides pour être nous aussi des témoins de la Bonne Nouvelle! Amen.                                                                                 Koffi ( prêtre)

_________________________________________________________________________________________________

Edito du dimanche 21 mai 2023

« La vie éternelle c’est qu’ils te connaissent »

 Cette phrase de Jésus dans l’Evangile de Jean me percute en ce jour ou je prépare cette édito. Jésus sait que son heure est venue, et il donne son testament à ses disciples.

Souvent nous imaginons la vie éternelle pour après la mort…Comme si le monde de la vie éternelle était cantonné à la vie hors du temps et de l’espace. Mais Jésus le rappelle à ses disciples : la vie éternelle c’est connaitre Dieu, c’est naitre en Dieu. Ce changement de perspective bouleverse nos habitudes… Du moment où je connais Dieu, ou je le reconnais, je vis un moment d’éternité. Et cela c’est pour ma vie maintenant, a chaque fois que je perçois sa présence, que son amour se rend présent par l’amour entre les personnes.

Les premiers chrétiens des Actes des Apôtres l’ont bien compris : Si Jésus s’en est allé au ciel, Dieu n’en n’est pas pour autant absent ! Mieux sa présence est efficace par l’Esprit-Saint que Jésus a promis d’envoyer à ceux qui le prient… « Tous, d’un même cœur étaient assidus à la prière, avec des femmes, avec Marie la mère de Jésus et avec ses frères »

Seigneur alors que dans nos vies, nous sommes dans l’attente de mieux vivre en ta présence, de vivre des moments d’éternité avec toi, donne-nous la patience, la clairvoyance : Tu es parfois le Dieu caché, mais tu es toujours là.

Christophe BAZIN, curé

................................................

Edito du Jeudi de l'Ascension - 18 mai 2023

Ascension, Une nouvelle présence…

« Jésus dit à Marie : ‘’ Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu’’. »

L’Ascension nous apprend donc à ne pas mettre la main sur Jésus. Le Christ échappe aux disciples, il échappe aussi à nos mainmises possessives et égoïstes. S’il esquive ainsi nos griffes, c’est pour nous obliger à croire en sa nouvelle manière d’être présent. L’Ascension nous découvre le sens profond de l’Eucharistie, comme pour les disciples d’Emmaüs, il disparait de nos yeux. Jésus n’a plus à être à nos côtés puisqu’il veut être en nous. Il n’a plus à être notre compagnon de route, puisqu’il est notre force pour marcher. Il n’a plus à être un copain que l’on peut embrasser et toucher, puisqu’il devient notre vie. Il n’a plus à être vu puisqu’il devient notre regard. Il n’a plus à être notre ami puisqu’il est devenu notre force d’aimer. Il n’a plus à être notre interlocuteur, puisqu’il est devenu notre parole, plus intime à nous-mêmes que nous-mêmes.

« Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ?» (Ac 1, 11a)

« Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit… »

Ces deux paroles nous montrent que Jésus monte au ciel, nous plante solidement en terre où Jésus nous donne mission. Nous sommes, désormais, sa présence physique auprès de nos frères. Accueillons la joyeuse mission qui nous est donnée en cette fête. « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création... » et il ajoute : « Et moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ». Jésus, par nos mains, nos yeux, nos lèvres, nos pieds et notre cœur, veut, par nous et avec nous, continuer sans cesse à aimer, à rencontrer et à sauver tous les hommes.

Si l’Ascension nous parle du départ au ciel de Jésus, elle nous révèle aussi que Jésus garde bien les pieds sur terre par la mission confiée aux Apôtres, à l’Eglise corps du Christ ressuscité.

Jean-Marie Cheney, prêtre

______________________________________________________________________________________________

Edito du 14 mai 2023 6è dimanche de Pâques

Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous

Habituellement, amour et commandement ne font pas bon ménage. L’amour ne peut être que libre, il ne se commande pas, et pour nous commandement est synonyme de contrainte. Il en va autrement dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus les associe étroitement : « si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. » Aimer Jésus, c’est lui faire confiance, c’est croire que sa parole est chemin de vie, source de liberté profonde. Il annonce à ses disciples qu’il va leur donner un autre défenseur, autre parce que le premier défenseur, c’est lui-même. Quand il les aura quittés, ils auront besoin d’un guide, l’Esprit de vérité qui leur fera comprendre ses paroles de l’intérieur, qui sera en eux sa présence. C’est lui qui opère la communion du Père et du Fils, et des disciples avec leur maître, communion qui est une inhabitation réciproque. C’est lui qui donne la force de témoigner : « soyez prêts à tout moment à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l’espérance qui est en vous » disait Pierre aux premiers chrétiens. Pas n’importe comment, avec douceur et respect. Il ne s’agit pas de chercher à convaincre, à avoir raison, mais de dire en qui je crois, ce que ça change dans ma vie, dans le dialogue et la confiance. C’est l’Esprit qui fait accéder à la véritable liberté, qui consiste à répondre à l’amour dont nous sommes aimés.

A chacun, à chacune, il revient de trouver les moyens de s’ouvrir à cet Esprit et à sa lumière.

Pierre Bayerlet

___________________________________________________________________________________________

Edito du 7 mai 2023 5è dimanche de Pâques

Comment pourrions-nous savoir le Chemin ? 

Le chemin vers la maison du Père, le chemin de la sainteté, voilà la question de Thomas dans l’Evangile ! Comment accéder à la vie de Dieu ? Réponse de Jésus : il suffit de passer par moi, de me prendre comme chemin, comme auteur de la vérité et de la vie. La force de la Parole de Dieu est là !

Le chemin vers la sainteté de nos communautés du doyenne de Luxeuil est parfois tortueux ; il se découvre d’année en année. Et comme le décrit bien la lecture des Actes des apôtres de ce jour (chapitre 6), de nouvelles questions se posent pour accompagner la vie des communautés, la vie de prière, le vie de charité. Nous sommes en état de recherche pour permettre à chacun de grandir dans la foi. C’est l’Esprit Saint qui nous guide sur des chemins nouveaux, en particulier avec une équipe de doyenné : « Parcours Vision »

L’année prochaine, Pierre Bayerlet et moi-même serons sur Besancon pour une nouvelle page de vie, des paroissiens engagés déménageront, d’autres changeront de mission, Maryse notre déléguée pastorale à Luxeuil passera le relai… Nous prendrons le temps de rendre grâce pour notre vie ensemble le dimanche 27 août, lors d’une grande célébration de doyenné et d’un moment de partage du repas. Vous pouvez noter cette date.

Et d’autres arriveront avec enthousiasme ! C’est le cas de votre nouveau curé, le P. Jean-Francois Francisco, et d’un prêtre au service le P. Michel Duquet qui vous rejoindront en septembre. Rendons grâce pour tous les acteurs de nos vies paroissiales…que l’Esprit les accompagne !

Christophe Bazin, curé

_______________________________________________________________________________________________________________________

Édito du 30 avril 2023 4e dimanche de Pâques

Berger ou voleur ?

         La Pâque du Christ est à la fois mort et résurrection. Aujourd’hui c’est le souvenir du sacrifice de Jésus qui domine, tant dans l’enseignement de Saint Pierre que dans l’Évangile du Bon Pasteur.

        L’Évangile nous invite au discernement.

Le psaume 22 chante Dieu comme le berger d’Israël qu’il conduit, y compris dans la traversée des grandes eaux de la mort. Jésus bon pasteur et porte des brebis, est un chef dont l’autorité s’exprime dans le service, c’est un chef qui pour commander, donne sa vie, et ne demande pas à d’autres de sacrifier la leur.

On peut avoir confiance dans un chef comme cela, comme les brebis qui écoutent la voix de leur pasteur parce qu’elles  savent qu’avec lui, on va vers de bons et riches pâturages.

Il suffit d’un signal, d’un appel et elles suivent, elles obéissent, elles se mettent en marche guidées par la voix de celui  qu’elles perçoivent comme une présence amie, forte et douce à la fois, qui conduit, protège, console et soigne.

C’est ainsi qu’est le Christ pour nous.

      Alors pourquoi faisons-nous parfois erreur en suivant les « voleurs » - ces pensées qui nous arrachent au meilleur de nous-même ou ces faux maîtres qui nous entraînent, à long terme, vers une impasse ?  Peut-être parce qu’écouter s’append. Pour reconnaître la voix du Christ, du Maître intérieur, ne faut-il pas s’être accoutumé à celle-ci dans l’écoute et la méditation ?

                         

                                                                                                Marie-Josèphe Haustête déléguée pastorale                 

_______________________________________________________________________________________________________________________                                                                              

Edito 3ème dimanche de Pâques 23 avril 2023

Au soir de Pâques, deux disciples faisaient route vers Emmaüs. Voici que Jésus marchait avec eux, mais ils ne le reconnaissaient pas. Nous aussi, nous cheminons avec notre lot de soucis, de rêves déçus et de doutes, car un monde de partage et de paix, çà n’avance pas si vite que nous le voudrions.

    Alors, pour nous aider à sortir de nos impasses, Jésus continue de nous rejoindre et, comme avec Cléophas et son compagnon, il nous écoute et nous répond de trois manières :

      1/ L’intelligence des Ecritures : En nous aussi, les saintes Ecritures peuvent réchauffer nos cœurs et nous rappeler qu’il n’y a pas de mort totale et que les différentes formes de mort sont des passages ou des mutations.

      2/ L’auberge d’Emmaüs. Pour Cléophas et son compagnon, ce n’est qu’une halte, car après avoir reconnu le Christ au partage du pain, ils vont reprendre la route. Pour nous aussi, la messe dominicale n’est qu’une halte. En nous partageant son corps, Jésus nous fait vivre de sa vie. Alors, nos doutes et nos difficultés prennent du sens, en ce Christ qui a livré sa vie par Amour. Comme Cléophas et son compagnon, nous n’allons pas nous endormir là, mais repartir.

      3/ Le retour vers une communauté de croyants. Cléophas et son compagnon rejoignent la communauté des apôtres et des disciples. A Jérusalem, les voici heureux de se dire que Jésus est vivant : « Il est aussi apparu à Pierre… nous l’avons reconnu au partage du pain… »

     Sens des Ecritures, eucharistie, communauté fraternelle… le Christ nous propose toujours ces trois moyens d’éclairer notre route, pour que nos routes humaines ne soient pas des impasses, mais qu’elles débouchent, par-delà les diverses formes de mort, sur la vie et sur le bonheur.

                                             Bernard GARRET, prêtre

______________________________________________________________________________________________________________________

Edito 2ème dimanche de Pâques 16 avril 2023

LA PAIX SOIT AVEC VOUS !

La mort n’est jamais la fin d’une vie, mais l’ouverture à celle que Jésus ressuscité donne. « Heureux ceux qui croient sans avoir vu », dit Jésus à Thomas. En effet la paix est un Don de Dieu à l’homme qui s’affermit dans la foi, l’espérance et l’amour grâce à l’Esprit Saint.

Trois fois à la messe, Jésus ressuscité nous souhaite et nous donne sa paix pour accueillir le grand mystère de la foi en la résurrection, la comprendre et en témoigner après. La foi est un Don de Dieu qui se prépare ou se bâtit comme la paix. Elle vérifie ou se vérifie. C’est le sens de la démarche de Thomas que Jésus satisfait avec générosité et bienveillance qui d’ailleurs est le premier à dire que Jésus est à la fois Seigneur et Dieu. Hommage soit donc rendu à Thomas !

Et nous , comment témoignons-nous aussi de la vie, la souffrance, la mort et la résurrection de Jésus dans nos vies, maisons, quartiers, villages, villes et paroisses à l’image de la première petite communauté fraternelle composée d’Apôtres et de convertis ?

Que la Divine Miséricorde que nous découvrons et célébrons nous-y aide !

                                                                                                             Koffi,  prêtre

____________________________________________________________________________________________________________________________

Edito Fête de Pâques - 9 avril 2023

«Il vit et il crut »…

Voir ou ne pas voir, ne serait-ce pas « la » question, en ce matin de Pâques, pour les hommes de notre temps ? Car ce qui se passe autour du tombeau vide, « alors qu'il fait encore sombre », joue beaucoup sur le jeu des différences de perception du réel.

Marie Madeleine « voit » que la pierre qui bouchait le tombeau a été enlevée, mais elle ne va pas voir plus loin. Jean, dans un premier temps, « voit » le linceul, mais se refuse, lui aussi, à en voir davantage. Quant à Pierre, il « regarde » mais, apparemment, se contente de ce qu'il voit sans chercher à en savoir plus.

Et c'est Jean, finalement, qui voit au-delà de ce qui est là : « Il vit et il crut ». Il saisit ce que les autres disciples n'avaient pas encore compris : « il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts ».

Voir... ou pas, est-ce une simple question de... lumière ? Tout, dans la liturgie du jour de Pâques, nous conduit vers la lumière. Telle la prière après la communion : « Donne-nous d'entrer dans la lumière de la Résurrection ».

Voir, c'est être témoin ; et témoigner, n'est-ce pas aider à faire la lumière ? La confession de foi de Pierre à Césarée est celle du témoin, il dit ce qu'il a vu et vécu aux côtés du Maître : « Là où il passait, Jésus faisait le bien ».

Aujourd’hui, à la suite des apôtres et de tous les témoins du Christ ressuscité, nous professons notre foi au « Christ Vivant » : « vous êtes ressuscités avec le Christ ». A nous de poser des actes de foi dans le quotidien de nos vies, de susciter l’espérance par des gestes d’espérance…

Avez-vous remarqué ? Tout le monde court en ce premier matin de Pâque ! Il doit se passer quelque chose ! Pour voir quoi ? Un tombeau vide ! Attention ne passez pas trop vite : il y a cet Homme à... voir… un Vivant le Christ que nous pouvons rencontrer dans chaque homme que nous croisons.

Soyez dans la joie, Christ est ressuscité ! Avec lui, nous vivons dans la lumière.

Jean-Marie Cheney, prêtre

_______________________________________________________________________________________________________________________

Edito Samedi Saint - 8 avril 2023

Il leur interpréta, dans toutes les Ecritures, ce qui le concernait

Pourquoi toutes ces lectures au cours de la veillée pascale, en complet décalage avec notre sensibilité actuelle ? Elles rallongent et alourdissent la liturgie. Comme pour les disciples d’Emmaüs, c’est le ressuscité qui interprète pour nous les Ecritures, qui projette sa lumière sur l’histoire du peuple de Dieu et montre qu’il en est l’achèvement. Oui, c’est long, mais il faut prendre de la distance par rapport à notre culture de l’immédiat, du tout tout de suite. Nous sommes le peuple en marche à la suite du ressuscité. Il nous conduit de nos préoccupations quotidiennes, des ténèbres de notre monde à la joie de la résurrection, et ça prend du temps. Notre foi est fragile comme la flamme de nos cierges, nous avons besoin de la rallumer à la foi de nos frères et soeurs, solidaires dans nos épreuves comme dans nos succès. La veillée pascale nous conduit ainsi, en nous faisant parcourir les grandes étapes du peuple de Dieu, de la liturgie du parvis à l’eucharistie où le ressuscité se fait reconnaître et se donne en nourriture comme pour les disciples d’Emmaüs. Il se fait compagnon de route, il révèle sa présence à nos côtés, il respecte notre rythme, il nous donne de grandir peu à peu, souvent laborieusement, dans la foi. La précipitation ne mènerait à rien de bon. Laissons-nous conduire par celui qui nous conduit et nous précède.

Pierre Bayerlet

___________________________________________________________________________________________________________________________

Edito Vendredi Saint - 7 avril 2023

Mais pourquoi donc Jésus meurt-il sur cette croix ? Mais pourquoi nos vies n’échappent-elles pas à la maladie, la souffrance, la mort ?

Dans le mystère de notre chemin vers Pâques, il n’y a pas de réponse à ces pourquoi ! Profond mystère !

Mais Jésus a donné l’Eucharistie à ses douze amis, pour les consolider dans la foi en sa présence éternelle. Son dernier repas a été signe d’une présence nouvelle à venir. Sa mort injuste sur la Croix est signe du don fou de Jésus ! Il donne sa vie pour nous et seulement par amour ! « Ma vie, nul ne l’a prend, c’est moi qui la donne ». Derrière cette attitude il y a la toute l’extrême compassion de Jésus et de son Père pour notre humanité blessée. Elle s’est manifestée tout au long de sa mission en annonçant la Bonne Nouvelle, en guérissant les aveugles, les boiteux, en réintégrant les lépreux dans la vie sociale, en accueillant et pardonnant les pêcheurs les plus notoires de Galilée et de Judée. En ce Vendredi Saint, Jesus va au bout de sa soif d’aimer l’homme, il remet au Père l’Esprit Saint. « O Père en tes mains je remets mon Esprit » : Cette parole ultime marque le temps de l’accomplissement de la Révélation.

Si nous sommes si nombreux vivre l’Office de la Passion, et a vivre un Chemin de Croix en ce jour, ce n’est pas par un désir morbide… en vivant ce temps, voulons ouvrir notre cœur aux détresses de ce monde, de nos familles, de notre église….Et nous voulons laisser Jésus nous rejoindre, nous porter, nous sauver !                               

Christophe Bazin, prêtre

________________________________________________________________________________________________________________________

Edito Jeudi Saint - 6 avril 2023

Pas seulement les pieds !

L’indignation de Pierre est tout à son honneur, les autres disciples semblent s’être laissés faire sans comprendre davantage l’attitude du Maître.
Mais Simon-Pierre avait reconnu dans l’action de Jésus le Messie attendu par le peuple : " Et vous, qui dites-vous que je suis ?"  Simon Pierre répondit : " Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ".   Il refuse totalement que Celui qui vient au Nom du Seigneur lui lave les pieds comme un serviteur.

A cette indignation correspond son enthousiasme lorsque le Maître lui dit que c’est un passage nécessaire pour avoir part au Royaume : " Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête !" Il est prêt à supporter cela pour être toujours avec le Christ. Mais il ne peut envisager que la mission du " Fils du Dieu vivant " s’achève par une condamnation à mort : " Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas " (Matthieu 16,22b)

Les chrétiens sont à l’image de Pierre, ils oscillent entre une foi exaltée prête à déplacer les montagnes et une réticence à considérer le Christ serviteur lui qui, par sa nature divine, ne peut être que servi. Une certaine conception de "l’Eglise triomphante" s’oppose ainsi à une conception de "l’Eglise des pauvres" tout aussi exclusive. Dans ce passage de l’Évangile de Jean, Le Fils de Dieu montre à ses disciples que c’est dans le service qu’il est triomphant. Reconnaître le Christ dans la personne qui me sert est tout aussi important que de le reconnaître dans sa présence réelle de l’Eucharistie.

La conclusion de ce texte est double dans des sens qui pourraient paraître contradictoires. L’exemple que nous donne Jésus est le service : " C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous ". Mais parallèlement à cela, il ne faut pas oublier l’exemple de Pierre et savoir accepter d’être servi : " pas seulement les pieds ! " Donner l’occasion à d’autres la joie d’être configurés au Christ serviteur est aussi un service qu’il ne faut ni négliger ni sous-estimer.

Être serviteur au nom du Christ semble plus estimable, mais avoir l’humilité d’accepter d’être servi est tout aussi remarquable. Le Christ est tout aussi présent dans celui qui sert aux yeux de celui qui est servi que dans celui qui est servi aux yeux du serviteur : " Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait " (Matthieu 25,40)

                                                                       Jean-Marie Moesch diacre

_______________________________________________________________________________________________________________________

Edito Rameaux – 1er et 2 avril 2023

« Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le Roi d’Israël ! ». Saluons ainsi le Christ. Offrons-lui nos chants de louange en guise de palmes.

Acclamons-le, non pas seulement avec des rameaux d’olivier ou de buis, mais en nous honorant mutuellement dans la charité.

    Etendons à ses pieds, comme des vêtements, les désirs de nos cœurs, afin qu’Il porte vers nous ses pas et fasse en nous sa demeure, qu’Il nous place tout entier en lui et lui tout entier en nous.

    Jésus s’est écrié sur la croix : « Père pardonne-leur ! », à propos de ses bourreaux. Qu’il nous pardonne nos péchés, et nous conduise vers le paradis, comme il l’a promis au bon larron.

    Nous allons rapporter dans nos maisons des rameaux bénis. Qu’ils y soient, dans nos esprits et sous nos yeux, le symbole d’une vivante présence : Jésus-Christ.

    Celui que nous acclamons aujourd’hui, est présent à nos travaux et à nos soucis, à nos joies comme à nos épreuves et à nos deuils. Il est avec nous tous les jours, nous conduisant vers la vie !

                                                 Bernard Garret, prêtre

______________________________________________________________________________________________________________________

5ème dimanche de Carême : Année A Dimanche 26 mars 2023

De la mort à la vie

Les soucis et la mort ne sont que des étapes de la vie. Aussi avons-nous heureusement le baptême qui nous fait passer de la vie matérielle ou mortelle à la vie spirituelle éternelle avec et par Jésus le Christ. Et le refrain du psaume 129 de nous enseigner qu’auprès du Seigneur est la Grâce, la pleine délivrance.

En effet qui ne connaît pas ou ne craint pas Dieu est comme prisonnier, pauvre, faible, indécis, mort. Le peuple à qui Dieu promet la vie et le bonheur ressemble à Lazare que Jésus invite à se réveiller de son sommeil et à venir dehors. Et il lui obéit. Le nom est significatif. Ainsi donc Lazare veut dire : Dieu a secouru.

Même dans notre sommeil, nous pouvons entendre la voix du Sauveur qui nous invite à la vie et à l’action grâce à l’Esprit Saint que nous avons reçu au baptême par l’imposition des mains. En effet la foi vient de ce que nous entendons (cf  Rm 10,14). En rappelant à la vie Lazare qui était mort depuis quelques jours, et qui gisait dans son tombeau, Jésus nous invite à la foi pour être ses disciples-missionnaires. Acceptons-nous d’écouter et de comprendre ce que Dieu nous dit chaque fois pour notre bien et celui des autres?

Ainsi quand nous écoutons les Saintes Ecritures, ou prions Dieu, ou mieux nous nous confessons et communions au Corps du Christ, Dieu nous renouvelle le Don de sa vie pour aimer comme Il nous aime et faire du bien aux autres en qui Il est présent et vivant.

             Bon dimanche à vous !

                                                                Koffi

__________________________________________________________________________________________________________________

4ème Dimanche de Carême : Année A Dimanche 19 mars 2023

Ouvre mes yeux, Seigneur !

Avec la Samaritaine, Jésus a l’initiative : « Donne-moi à boire » et il lui propose « l’eau vive ».

Ici également il a l’initiative : « Jésus vit sur son passage un homme aveugle de naissance… il fit de la boue ; puis il appliqua la boue sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé »…. Confiant en la parole de Jésus, l’aveugle va se laver.

L'aveugle de naissance, Jésus lui a ouvert les yeux deux fois. D’abord, en reprenant le geste créateur de Dieu qui avec de la glaise modela l’homme, Jésus guérit cet homme en lui procurant la vue, il le recrée. En même temps, Jésus lui a ouvert les yeux de la foi.

Le long dédale que Jésus rencontre avec les pharisiens, les parents, devient pour cet homme un chemin d’éveil à la foi. Saint Jean montre bien la progression dans cette découverte de foi. Au début, quand on l’interroge sur l’identité de celui qui l’a guéri, il parle en disant : « L’homme qu’on appelle Jésus » ; et quand on lui demande : « Qui est-il ? », il répond : « Je n’en sais rien ». Mais plus tard quand on lui demande : « Et toi, que dis-tu de celui qui t‘a ouvert les yeux ? », il répond : « C’est un prophète ». Plus tard encore, quand les pharisiens le poussent dans ses derniers retranchements, il ose braver leur scepticisme en affirmant : « Dieu n’exauce pas les pécheurs. Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire ». La dernière étape est la plus belle : quand il se retrouve en face de Jésus…il le ‘voit’ avec ses yeux pour la première fois, il se prosterne en disant : « Je crois, Seigneur !».

Comme avec la samaritaine, le récit progresse vers une adhésion de foi en Jésus le Messie. Il en va de même pour notre vie de baptisés. Le baptisé à vocation à s’ouvrir et à refléter la lumière du Christ là où il vit ; c’est un chemin de vie dans la rencontre du Christ lumière du monde.

Par la grâce de notre baptême, vivons en enfants de lumière !

Jean-Marie Cheney, prêtre

_______________________________________________________________________________________________________________________

3 ème Dimanche de Carême : Année A Dimanche 12 mars 2023

 Évangile selon Saint Jean 4, 1-42

Cet Évangile est un modèle d’évangélisation.
Jésus doit quitter la Judée pour retourner en Galilée, pour cela, il doit passer par la Samarie et arrive dans un lieu qui peut être considéré comme le berceau de sa race : il arrive ainsi dans une ville appelée Sychar, voisine du lieu que Jacob avait donné à Joseph, son fils. Il y avait donc ici la source de Jacob. Jésus est épuisé par le voyage et s’assied près d’un puits, en attente d’être secouru.

Traditionnellement, le puits marque le point de communication entre les profondeurs de la terre, le jaillissement des eaux d’en bas et la lumière d’en haut qui s’y reflète. « C’était la sixième heure », environ le plein midi. A ce moment du jour, la lumière du soleil tombe à pic sur le puits.

« Une femme de Samarie vient puiser de l’eau ». Elle vient, sans penser à rien d’autre, chercher l’eau indispensable dont elle sait le prix comme tous les habitants de ces pays du soleil. A ses yeux, le puits est important pour vivre tout simplement, pour se laver, se désaltérer, arroser. C’est sur ce même terrain de préoccupations ordinaires que Jésus l’aborde : « Donne-moi à boire ». C’est encore de la vie ordinaire que témoigne la réplique de la samaritaine : « Comment ? Toi, un juif, tu me demandes à boire ? À moi, une samaritaine ? »
Jésus entre ainsi en conversation, en dialogue pour une révélation que la samaritaine n’attendait pas. Il répond : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : "Donne-moi à boire", c’est toi qui l’aurais prié et il t’aurait donné de l’eau vive ». Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser et le puits est profond, d’où l’as-tu donc cette eau vive » ? Brusquement, on change de registre. L’eau vive, symbolise la vie inépuisable perçue tout naturellement comme un don de Dieu. Dans le langage de la Bible l’eau vive c’est beaucoup plus encore, c’est Dieu lui-même. « Si tu savais le don de Dieu : si tu savais que Dieu t’est donné ».
Jésus va creuser en cette femme le désir d’une eau qui apaisera toute soif. Elle a bien changé le : « Toi qui es juif » en « Seigneur ». La proposition est trop inouïe pour que la samaritaine la reçoive tout de suite. Déjà intriguée cependant par l’homme qui lui parle, elle évoque les sources : « Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et y a bu luimême ? »
 Au lieu de répondre à sa question, Jésus compare deux eaux, l’une visiblement présente (« quiconque boit de cette eau aura soif à nouveau »), l’autre mystérieuse (« qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’aura plus jamais soif »). Cette deuxième eau que Jésus propose devient en celui qui la reçoit « source d’eau jaillissante en vie éternelle ».
On est très loin d’un simple point d’eau dans un pays sec.
Toute la Bible voit Dieu comme le maitre de l’eau. C’est lui qui envoie la pluie pour féconder la terre, assurer la vie des plantes, du bétail et des humains. Ici, c’est Jésus qui offre l’eau et, qui plus est, une eau qui assure la vie pour toujours.
C’est clair, Jésus connait le « don de Dieu » : et il en dispose.
La samaritaine hésite encore : « Seigneur, donne-moi de cette eau que je n’aie plus soif ». Mais déjà elle sait qu’il ne s’agit plus d’eau, mais de vie, de la vraie Vie.

Pour recevoir l’eau merveilleuse, la femme est invitée à aller chercher son mari. Et la voici qui confesse : « Je n’ai point de mari » …. « Tu dis vrai », répond Jésus : « Tu as eu cinq maris » ! Elle commence à le reconnaitre : « Seigneur, je vois que tu es un prophète ».
Jésus fait à cette femme une confiance qui déroute nos prudences.
Il lui livre le secret de l’Esprit, le secret du Père, le secret de sa mission.
Lorsqu’elle invoque le Messie qui doit venir et annoncer toutes choses, il lui confie : « Je le suis, moi qui te parle ».
A-t-elle compris ?
Toujours est-il qu’elle « laisse là sa cruche, court à la ville et dit aux gens : « Venez voir…Ne serait-il pas le Christ ? »
Avec pédagogie, Jésus fait de cette femme, devant qui, il s’est fait « petit », "une" prophète pour son peuple, révélant aux siens, qu’elle a rencontré le Sauveur attendu et entraînant ainsi leur adhésion.
Nous, fidèles, pendant ce Carême, laissons-nous pareillement rencontrer par le Christ. Laissons-nous déranger par sa venue dans notre vie, par ses demandes, ses appels. Acceptons devant lui, de reconnaitre notre faiblesse, notre péché, et notre soif d’amour et de vie. Alors, il pourra se donner, se révéler, et nous abreuver de sa Vie, jusqu’à nous transformer pour que nous allions, nous aussi, crier sur tous les toits, SA BONNE NOUVELLE. Amen 

Une chrétienne du doyenné

.......................................

Edito du 2ème dimanche de Carême

« Quitter pour une terre promise ! »

C’est bien la promesse que Dieu fait à Abram ! S’il quitte, il sera béni, lui et il sera le père d’une grande nation. Abram , dans sa belle confiance en Dieu va oser quitter ces certitudes, ses habitudes, son monde pour allez vers un lieu inconnu ! Aujourd’hui encore, des chrétiens « quittent » leur monde pour suivre le Seigneur Jésus Christ d’une manière nouvelle…Nous ne sommes que des pèlerins sur cette terre, dans ce temps de préparation pour vivre pleinement le Royaume de Dieu.

Nous le savons, seul l’amour de Dieu, peut nous mettre en chemin vers le Royaume promis : « Que ton amour, Seigneur, soit sur nous comme notre espoir est en toi ! » (Ps 2)

Et ce pèlerinage aboutit à la manifestation de Dieu : Moise l’a vécu au Sinaï, pendant le périple de 40 ans au désert ; Elie après 40 jours de « déprime » ; Et Jésus dans l’évangile de ce 2° Dimanche de Carême le vit à son tour. Après ses 40 jours au désert, et ses tentations, il conduit ses tout-proches  (Pierre Jacques et Jean) au sommet d’une haute montagne, pour y révéler toute sa gloire !

Et moi suis-je de ceux qui croient à la promesse de Dieu, et ose partir à l’aventure pour vivre une expérience de transfiguration ? Est-ce l’amour de Dieu qui conduit ma démarche ? Les prêtres vivent régulièrement ce changement de mission en même temps difficile et plein de promesse…mais c’est aussi votre cas, vous baptisés de nos communautés ! Bravo pour votre capacité à faire confiance au Christ et prendre des responsabilités nouvelles dans notre église et dans notre monde.

Dieu peut nous renouveler pendant ces 40 jours, marchons patiemment en pèlerin confiant, il sait ce dont nous avons besoin : la Vie

Christophe, prêtre

_______________________________________________________________________________________________________________________

Edito du 1er dimanche de Carême

QUARANTE JOURS


En ce premier dimanche de Carême, l'Eglise nous met en garde contre les tentations. Non pas les tentations comme celles apprises dans notre enfance, mais des tentations qui portent sur la vie de notre monde.
Nous l'avions déjà compris le mercredi des Cendres, la Parole nous le dit clairement aujourd'hui : le Carême est le temps du choix. La Parole du Christ s'adresse à notre liberté de croyant et nous propose la vie. Pourtant résister à la tentation n'est pas facile. Dès le jardin d'Eden, le premier péché a été de succomber à la ruse du tentateur. Mais le péché conduit à la mort. Et seul Jésus qui a su résister au tentateur nous délivre du péché et de la mort par sa résurrection.
40 jours nous sont donnés d'ici Pâques comme un temps de grâce pour reconnaître, en Jésus, celui qui nous conduit vers le Père. C'est en suivant le Christ au désert que nous pouvons revenir à ce qui fait l'essentiel de notre foi, redécouvrir la force de la prière et vivre l'appel au jeûne et au partage.
Le Christ Jésus nous montre aujourd'hui comment la Parole de Dieu peut devenir nourriture pour notre vie si nous ouvrons nos cœurs à l'Esprit Saint.


Colette Antoine
Déléguée pastorale paroisse de la Vallée du Breuchin

________________________________________________________________________________________________________________

EDITO POUR LE DIMANCHE 19 FEVRIER 2023 LE 7ème DU TEMPS ORDINAIRE

LE VRAI BONHEUR POUR TOUS

Naturellement nous aimons les personnes qui nous aiment et nous font du bien . Et nous haïssons avec souvent des intentions et moyens de vengeance celles qui nous ont fait du mal. Mais Jésus de nous demander d’aimer même nos ennemis et de prier pour eux . En effet la Parole de Dieu est exigeante . Aussi sommes-nous vraiment sincères quand nous demandons à Dieu de nous pardonner comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont des torts envers nous ? Le mot pardon ; signifie le don par excellence ou parfait , total .

La perfection est propre à Dieu . C’est sa nature .Mais il nous fait la grâce d’y participer pour que les promesses de ses bienfaits dont font partie le soleil et la pluie pour tous se réalisent pour nous . C’est donc un engagement et une responsabilité à témoigner de l’Amour de Dieu parmi les hommes « Soyez miséricordieux .comme votre Père est miséricordieux »(cf. Luc 6, 36).

Beaucoup de personnes aiment et font le bien , mais ne prient pas . Parce qu’elles ne connaissent pas les bienfaits de la prière qui unit à Dieu pour le voir , le reconnaître , se laisser librement et par amour transformer , devenir une nouvelle créature , l’aimer et aimer toutes personnes même nos ennemis , et obtenir la véritable paix dont le monde l’œuvre de son Amour a besoin pour sa survie , sa croissance et son rayonnement.

La conversion n’ est jamais définitive , mais progressive .  C’est un processus de la Grâce et de l’Amour de Dieu qui veut le vrai bonheur pour tous les hommes .

Père , aide-nous à aimer , même nos ennemis et à prier sans cesse pour eux .

                                                                                                           Koffi ( le prêtre)

__________________________________________________________________________________________________________________________

Edito dimanche de la santé 12 février 2023

« Moi, je vous dis… » Mt 5, 17-37

Aujourd’hui, dans l’évangile, nous entendons plusieurs fois Jésus nous dire : « Moi je vous dis »… Que peut nous dire Jésus en ce dimanche de la santé ?

Ce dimanche de la santé a été institué à la fin des années 80, à l’initiative de l’Action Catholique des milieux sanitaires et sociaux (ACMSS) pour mettre en lumière les soignants. Depuis, ce dimanche est souvent « celui des malades » car proche de la journée du 11 février, instaurée par Jean Paul II en 1992.

Ce jour-là, nous sommes tous appelés à porter notre attention et notre prière sur le monde de la santé et sur ce qui se vit au nom de l’Eglise pour prendre soin des personnes malades, âgées ou handicapées, des proches-aidants, sans oublier les soignants.

Prendre soin en suivant la loi du Seigneur, loi qui donne Vie et rend heureux.

« Moi, je vous dis ! »… Jésus est venu accomplir la loi ; il nous propose d’aimer toujours plus et mieux. A la suite de Jésus, comme disciples, par cette parole, Jésus nous invite à porter un regard bienveillant sur les autres, les plus pauvres, aujourd’hui sur les malades, sur les soignants, sur les aidants. Sa Parole, sa loi, fait grandir, rend libre, ouvre un chemin de Vie parfois escarpé, un chemin d’amour de solidarité.

André Haurine, aumônier de Foi et Lumière, nous rappelle : « Tous ensemble nous sommes le corps du Christ. Les membres les plus fragiles de ce corps sont nécessaires pour la vie de ce corps… Le sacrement des malades que propose l’Eglise donnera force et courage pour témoigner de l’évangile. Nous avons besoin de vous, malades et soignants pour nous rappeler que la fragilité, la vieillesse, la maladie font partie de nos existences et que l’on ne peut pas les vivre seuls ».

« Moi je vous dis »… Par cette parole Jésus nous invite à vivre comme Lui le commandement d’amour que propose Ben Sira le Sage : « Si tu le veux, tu peux observer les commandements, il dépend de ton choix de rester fidèle » Si 15, 15.

Jean-Marie Cheney, prêtre

______________________________________________________________________________________________________________________

Edito dimanche 5 février 2023

Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde

 

Les disciples Jésus n’étaient pas des lumières, mais des gens simples, sans cultures, des pêcheurs, des agriculteurs. Pourquoi Jésus leur dit-il qu’ils sont sel et lumière ? Ces deux matériaux ont ceci de commun qu’ils mettent en valeur les aliments et les objets éclairés, ils n’attirent pas l’attention sur eux-mêmes. Ainsi en va-t-il pour nous. Notre condition d’enfants de Dieu, notre foi  ne nous mettent pas sur le devant de la scène médiatique, mais nous appellent à donner du goût à la vie, du prix à ceux que nous rencontrons, à éclairer par notre manière d’agir ceux qui cherchent un sens à leur vie ; modestement, sans esbroufe, sans même que nous le sachions. Paul, dans sa lettre aux chrétiens de Corinthe, souligne que c’est dans la faiblesse qu’il s’est présenté à eux. Il n’a pas annoncé le mystère de Dieu avec le prestige de la sagesse, en se fiant à sa méthode pour convaincre. Nous sommes appelés à être une Eglise humble, ce qui ne veut pas dire timide, à être des témoins rayonnants de la lumière du Christ.

________________________________________________________________________________________________________________________

Edito dimanche 29 janvier 2023

Ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi !

En ce dimanche nous vivons, un dimanche-Ensemble à Luxeuil. Nous vivrons la joie de nous retrouver dans la fraternité, recevant la Parole de Dieu nous invitant à entrer dans le Royaume de Dieu… Certains se sont mis en disposition de serviteurs pour rendre notre matinée belle : équipes liturgiques, chanteurs et musiciens, organisateurs de matinée, personnes ayant fait un gâteau, ou encore animateurs de groupes… Merci !

Mais ce dimanche nous souhaitons vous proposer une expérience de prière un peu différente de 10 minute. Ensemble nous vivrons un temps d’adoration eucharistique à Luxeuil ? Cette pratique existe depuis le XIII° siècle, en particulier avec la dévotion au Saint-Sacrement. 

Adorer Jésus présent dans l’Eucharistie, c’est ensemble faire l’expérience qu’il est là au milieu de son peuple rassemblé, et qu’avec lui nous faisons Corps du Christ. C’est d’ailleurs toute la dynamique de l’ensemble de la messe.

Adorer c’est prendre un temps privilégié pour notre Seigneur, vivre le commandement : « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu ». Cela nous expose à l’amour de Dieu de manière directe, comme quand on s’expose au soleil bienfaisant du printemps. Il a donné sa vie pour moi, pour nous ! Cela donne beaucoup de fruit dans la vie de ceux qui le vivent : paix, sérénité, clarté dans les sentiments et les idées…C’est un temps de silence avec Dieu, temps de confidence avec lui, temps d’écoute. Cette adoration eucharistique nous la vivons déjà tous les mercredis à la Basilique, les Jeudis à St Valbert, et un jeudi par mois à St Loup.

Retrouver Jésus, présent dans une petite hostie, peux changer votre vie ! L’occasion de mettre mon cerveau à l’arrêt, pour entendre Jésus me dire :  « Heureux es-tu car tu goûtes le Royaume ici et maintenant » !

Christophe, curé et vicaire général

____________________________________________________________________________________________________________________

Edito dimanche 15 janvier 2023

« Tu es mon serviteur ! » Isaïe 49

Entrer dans la confiance, et dans le service ! C’est ce que me demande Mgr Bouilleret en me nommant vicaire général du diocèse à partir du 1er janvier 2023. Mais il s’empresse de me rappeler qu’il faut continuer à avoir soin des 5 communautés du doyenné de Luxeuil, et cela jusqu’au 31 Août 2023.

Et après ? Pour notre doyenné ce sera une nouvelle page, avec de nouvelles richesses à vivre, de nouveaux acteurs sûrement. Soyons dans la confiance, nous ne serons pas abandonnés.

Mais pour le moment, il est temps de revenir à l’ordinaire et de continuer simplement notre vie.

Continuer de célébrer le week-end en nous retrouvant pour prier, pour entrer dans la fraternité ;   

Continuer de permettre à nos communautés de vivre la conversion pastorale ;

Continuer de travailler avec les ECP, les DP, et toutes les équipes pastorales ;

Continuer de travailler avec le groupe de vision pastorale ;

Continuer de prendre des décisions (pour les parcours de catéchèse, pour la nouvelle formule des messes le WE, etc)

Continuer au quotidien, dans la mesure du temps qui nous est donné, à vivre dans la joie de Dieu -avec-nous !

Chaque jour, me semble un cadeau de plus ! Avec pour objectif d’être serviteur d’une église que j’aime profondément (en particulier les personnes), et entendre Dieu qui, m’appelle à devenir encore un peu plus apôtre. Merci pour ce temps donné !

Christophe, curé et vicaire général

_________________________________________________________________________________________________________________________

Edito 2023 Epiphanie

Guidé et Appelé !

Des mages venus de loin sont guidés par une étoile vers Jésus, l’Emmanuel, qui vient de naitre à Bethléem ! Mais qu’est ce qui a poussé ces mages à suivre cette étoile ? Et moi qu’est ce qui stimule ma vie à suivre Jésus !

Lors de ce temps de Noël, j’ai pu regarder une Série qui s’appelle THE CHOSEN, littéralement traduit de l’Anglais cela veut dire les « CHOISIS » (je vous la conseille vivement !)

On y voit Jésus appelant, progressivement Pierre et André, Thomas, Matthieu, Jacques et Jean, …. Et ils le suivent ! Chacun à sa raison de le suivre ou plutôt chacun est touché par ce Jésus ! Certains par ces paroles si nouvelles, mais tellement justes ! D’autres parce qu’il fait des miracles, des guérisons ! D’autres encore pour échapper à une vie triste et morose !

Les bergers puis les Mages sont les premiers à se sentir appelé par Jésus qui n’est encore qu’un bébé ? Et moi ? Quelle étoile me guide en ce début d’année ? Qu’est ce qui me conduit à découvrir Jésus ?  A Noel, une étoile nous met en mouvement et nous achemine vers Jésus ! Faisons un pas de plus si nous n’avons pas de chameau !

Christophe, Prêtre

___________________________________________________________________________________________________________________

Jour de Noël 2022

Le contexte de cette fête de Noël n’est pas mirobolant : inflation et montée des prix, risque de coupures d’électricité, reprise de la pandémie, sans parler de la guerre en Ukraine…
Mais le premier Noël, lui aussi, fut difficile. Joseph et Marie, enceinte, jetés sur des chemins peu sûrs, difficulté de trouver un gîte, accouchement improvisé dans une étable. C’est dans ces circonstances qu’est né le Fils de Dieu.
Que Dieu ait un Fils, qu’il prenne la condition humaine, qu’il naisse dans la pauvreté, incognito, n’est-ce pas impensable, voire scandaleux.
C’est ainsi que Dieu nous a parlé, qu’il nous a livré sa parole dernière et définitive, que brille la lumière dans les ténèbres,  que se manifeste son amour infini pour l’humanité. Le Fils de Dieu s’est fait homme pour que les hommes puissent devenir fils de Dieu : à Noël il nous offre d’entrer dans son intimité.
La nature humaine en reçoit une incomparable noblesse. « Reconnais, chrétien, ta dignité, écrivait le pape saint Léon, et après avoir été fait participant de la nature divine, ne va pas retourner à un comportement indigne de ta race. Souviens-toi de quelle tête et de quel corps tu es membre. Rappelle-toi qu’arraché à l’empire des ténèbres, tu as été transféré dans le royaume de Dieu et sa lumière. »
Oui, réjouissons-nous, car un enfant nous est né, un fils nous a été donné.  Par lui sont venues la grâce et la vérité.

Pierre Bayerlet

 

............................................

Veillée de Noël 2022

Emmaillotté ! Simplicité !

Les jours de fêtes, nous nous mettons sur notre 31 ! L’arrivée de Jésus à Noël me surprendra toujours : c’est l’évènement majeur de la foi chrétienne tant attendu par les juifs, et alors qu’on pensait voir arriver le Messie sur un trône, habillé de vêtements luxueux, accueilli dans la ville Sainte de Jérusalem, rien ne se passe comme prévu !
Ce sera finalement emmaillotté (enveloppé dans un lange), dans une pauvre mangeoire, et dans une bourgade discrète Bethleem, que ce nouveau-né viendra illuminer le monde de sa présence. Quand la petitesse éclaire le monde !
Ce ne seront ni les puissants, ni les riches, ni les bons juifs qui accueilleront ce nouveau-né mais de pauvres bergers, attiré par une étoile ! Quand la simplicité accueille la petitesse !
L’inattendu de Dieu prend visage sur notre terre.
Et moi, suis-je capable de recevoir l’inattendu de Dieu dans ma vie ? Ne vient-il pas dans ma simple vie discrètement ? Et la petitesse n’est-elle pas la marque du Dieu très haut qui se fait tout humble ? Saurai-je le reconnaître dans le vécu de cette semaine de Noël ?

Christophe Bazin +

.....................................

4ème dimanche de l’Avent année C : 18 décembre 2022

Nous sommes à quelques jours de Noël. Il y a un peu plus de 2000 ans, un couple était en route vers Bethléem pour y être recensé. Une femme enceinte assise sur un ânon. Un couple de pauvres, un couple de petites gens sans importance à première vue.

Et pourtant qui oserait prétendre être plus grand qu’eux ?

Tout au plus pouvons-nous alors nous sentir proches...

du petit âne et dire comme lui, en cette veille de fête, sa prière : "Jésus ! Garde mes pieds sur terre, et mes oreilles dressées vers le ciel ! Fais-moi le dos courageux pour supporter et une voix puissante pour appeler. Donne-moi d'avancer droit en méprisant caresses et bâton. Je n'éviterai pas les âneries, elles font partie de moi-même. Mais Jésus, avec ta grâce fais-moi marcher vers toi, vers Bethléem, avec toi et pour toi, avec tous mes frères, Amen"

 

                                                           Jean-Marie Moesch, diacre

________________________________________________________________________________________________________________________

3ème Dimanche de l'Avent (A) – 10-11 décembre 2022

                         Le Seigneur nous donne la vie nouvelle d’enfants de Dieu.

    2000 ans avant Jésus-Christ, un jeune pharaon succède à son père sur le trône d'Égypte. Un poète de l’époque écrit : « Avec ce jeune roi, il y aura du neuf, les pauvres seront comblés, les aveugles retrouveront la vue, les sourds entendront, les boiteux se mettront à danser."

    800 ans avant Jésus-Christ, le prophète Isaïe reprend ce thème : « Prenez courage, voici votre Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. Alors s’ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf et la bouche du muet criera de joie ».

Alors, Jésus s’enracine bien dans les attentes profondes de l'humanité, lorsqu’il déclare : « Allez rapporter à Jean-Baptiste ce que vous voyez et entendez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, et la bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. »

     Mais Jésus est venu y ajouter du neuf. La nouveauté avec Jésus, c'est qu'il parle au présent : la prophétie d'Isaïe, elle s'accomplit aujourd'hui, en germe certes, mais travaillons à l'accomplir dès maintenant.

      Et le neuf apporté par Jésus, c'est surtout son esprit de Fils de Dieu. Il est venu nous apprendre à dire à Dieu : "Père !". Jésus a lui-même construit le chemin de sa vie et de sa mort dans une totale confiance en Dieu son Père. 

     En réponse à cette confiance filiale que Jésus lui manifeste, Dieu va faire aussi quelque chose de radicalement neuf en le ressuscitant. Jésus devient dès lors le premier-né d’entre les morts et notre humanité pourra le suivre.

    Au regard de ce neuf, peu importe que les paroles de Jésus reprennent des thèmes plus anciens venus du tréfonds de l’humanité, au contraire, il les divinise, il nous divinise par son esprit de Fils.

                                                                        Bernard GARRET, prêtre

___________________________________________________________________________________________________________________________

Edito 4 décembre 2022 - 2ème dimanche de l'Avent

Persévérons !

Nous sommes invités sur ce chemin qui nous conduit à la célébration de la visite , de l’accueil et de la demeure de Dieu chez nous à faire l’expérience du courage et de la conversion dans l’espérance et la persévérance qui certainement nous changera positivement. Ce n’est pas une obligation , mais une condition non négligeable de préparation utile.

En effet, Dieu n’est jamais en retard ni pressé. Mais Il prend du temps pour notre bien. Ainsi Il agit souvent comme la semence qui germe , grandit , puis porte des fruits qui attendent à leur tour d’être bien formés , de murir ,d’être en suite récoltés et vendus pour la consommation. Pendant ce temps le semeur continue de bêcher et de veiller dans le calme , l’espérance et la joie.

C’est ainsi que le Temps de l’Avent nous invite avec patience et courage à la conversion continue en vue de la sainteté qui n’est jamais définitive par la fidélité à Dieu et à sa Parole de vérité et de vie , la fréquentation régulière des sacrements de la Réconciliation et de l’Eucharistie ,et la pratique de la prière et des Œuvres de la Miséricorde Divine.

Donne-nous Seigneur , la Grâce de toujours persévérer jusqu’à Noël  Amen !!!

                                                            Koffi (le vicaire)

__________________________________________________________________________________________________________________

Edito 27 novembre 2022 - 1er dimanche de l'Avent

Bonne et Sainte Année... Liturgique !

Non je ne me trompe pas de date pour la nouvelle année, mais en ce 27 novembre 2022 nous célébrons le 1er dimanche de l’Avent, Année A. Au long de cette année liturgique, nous aurons en grande partie la proclamation de l’évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu. Saint Matthieu est une figure familière parmi les apôtres. Son Evangile est celui qui, dans ses références constantes aux prophéties messianiques, met le mieux en lumière la continuité entre les deux Alliances (Testaments). De plus, sa vocation marque un épisode de la vie de Jésus qui appelle un collecteur d’impôts pour être avec Lui sur les chemin de Palestine. De même que Jésus veut demeurer chez Zachée, de même il fait demeurer Matthieu avec Lui ; l’appel de Jésus est fort «  Suis-moi. » « Il se lève aussitôt, et abandonnant tout » Luc 5, 28.

L’évangile n’est pas un récit journalistique. Il ne rapporte pas les paroles et les actes de Jésus, pris sur le vif, il est d’abord un témoignage de foi. Un demi-siècle après la mort de Jésus, dans la fulgurance de Pâques, un croyant nous parle de Jésus et nous communique sa foi en Lui. Il ne cherche pas à reconstituer la vie de Jésus, mais nous parle du Christ ressuscité, présent et agissant en son Eglise. Pour cela, Matthieu raconte la vie de Jésus depuis sa naissance, puis avec ses disciples jusqu’à sa mort sur la Croix. Il annonce sa résurrection d’entre les morts, la mission confiée à ses apôtres et disciples d’être ses témoins avant de remonter vers son Père : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »Mt 28, 18-20)

L’évangile du Christ en St Matthieu s’achève sur ces mots ; il illumine la communauté qu’il a fondée de la présence du Christ ressuscité. Que cet évangile illumine nos cœurs et nos esprits de baptisés pour faire de nous des témoins du Christ qui est « avec nous tous les jours ».

A tous, Belle et Sainte Année liturgique !

                                                 Jean-Marie Cheney, prêtre

_________________________________________________________________________________________________________________

Edito 13 novembre 2022 - 33ème dimanche ordinaire

Le Feu de la vérité !

 

En ce fin d’année en liturgique : c’est le style apocalyptique qui nous rejoint. Comme les grands films catastrophes présentant la fin du monde par explosion, par guerre généralisée…La réalité de notre société, les nouvelles révélations d’abus dans l’Eglise ces jours, nous choquent, nous déstabilisent sûrement !

Mais les textes bibliques de ce jour sont bonnes nouvelles pour 2 raisons :

  • C’est le temps du dévoilement (ce qui fait vérité)… Et Jésus disait à ceux qui croyaient en lui :  « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres ». Ce travail de vérité, dans notre Eglise, dans notre monde doit se poursuivre pour nous purifier ! Car le Feu de Dieu, son Amour, son Esprit Saint sont là pour cela : pour détruire l’arrogance, le péché mais aussi pour offrir ce cadeau ultime de Dieu : la joie d’être aimé, sauvé !
  • Nous croyons, que notre monde va vers son Salut ! Et que dans ce monde, notre mission de chrétien ne s’arrête pas avec les difficultés. C’est dans ces moments de crise, que nous mesurons notre appartenance au Christ, et notre fraternité.

J’aime mon Eglise mais combien j’aimerais qu’elle soit brûlée du FEU de la VERITE !                                                                             Christophe + , Curé

________________________________________________________________________________________________________________________

Edito 6 novembre 2022 - 32ème dimanche ordinaire

« Croire en la résurrection »

      La condition mortelle de tout être vivant, particulièrement celle des êtres humains, a fait de la question de l’au-delà une interrogation permanente et nourri bien des débats. La réponse de Jésus est claire : « Les morts doivent ressusciter » et il fonde son affirmation sur la rencontre de Dieu avec Moïse au buisson ardent.

A ceux qui restent fidèles à son amour Dieu donne sa propre vie en plénitude. Cette conviction et l’espérance qu’elle entraîne sont assez fortes chez les sept frères pour qu’ils soient prêts à mourir plutôt que de transgresser la loi (1ère lecture).

      Les chrétiens de Thessalonique n’ont pas la vie facile, au cœur d’un monde païen. Pas facile non plus pour les chrétiens d’aujourd’hui de vivre leur foi dans un monde sécularisé qui leur porte, au mieux, un regard indifférent. Pourtant, c’est à une espérance joyeuse et à la persévérance dans la foi que Paul invite les baptisés. Cette espérance et cette persévérance sont une grâce qu’il faut demander à Dieu dans la prière et recevoir de sa main comme un cadeau de sa fidélité au milieu des incertitudes du présent (2ème lecture). La foi en la résurrection des morts précède la venue du Christ et il ne fait qu’accomplir ce qui était en espérance.

      Confiant dans la parole d’un Dieu fidèle, Dieu des vivants, rendons grâce pour le Christ qui nous entraîne dans notre propre résurrection.                              

                                                                                                  Marie-Josèphe Haustête déléguée pastorale        

____________________________________________________________________________________________________________________        

Edito 2 novembre 2022 – Doyenné de Luxeuil                                ------------------

     En ce temps-là, Jésus prit la parole : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bonté… »

     Puis, Jésus ajoute envers ses disciples : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. »

    Au regard de ces paroles de Jésus, nous révélant un Dieu Père, purifions notre mémoire à propos de nos défunts pour les regarder désormais, avec le regard même de Jésus qui savait déceler et réveiller en chacun ses possibilités d’amour.

    Par sa manière de voir et d’agir, Jésus nous a révélé ce qu’est la manière de voir de Dieu lui-même, un Dieu qui a accueilli nos défunts à sa table, en les libérant des faiblesses et des étroitesses que nous avons pu leur connaître… un Dieu qui sème en nous des germes d’éternité.

     Avec une telle perception du regard de Dieu, nous sommes invités à croire que nous aussi, nous pouvons continuer de nous libérer de nos démons en nous centrant sur l’amour du Christ ressuscité qui fait confiance en nos possibilités d’aimer.

Puissions-nous progresser en basant le bonheur en nos vies sur une qualité de relation à Dieu et aux autres…surtout envers les tout-petits. Car ce sont eux qui nous indiqueront le chemin de la joie. C’est à travers eux que l’appel de Jésus murmurera en nos cœurs : « Venez à moi, vous tous qui peinez, sous le poids du fardeau et moi je vous procurerai le repos. »

                  Bernard Garret, prêtre

________________________________________________________________________________________________________________________

Messe de Toussaints - 1 novembre 2022

TOUS SAINTS !!!


Les Anges et les personnes qui ont aimé et fait le bien de leur vie sur la terre manifestent au Ciel la Sainteté de Dieu. C’est aussi ce que nous faisons quand nous participons à l’Eucharistie. D’autres manifestent autrement sa Sainteté à travers leur amour pour
toutes personnes, leur témoignage de la vérité, de la justice et de la paix toujours et partout au risque souvent de leur vie.

Nous nous souvenons aujourd’hui de notre vocation à partager la Sainteté de Dieu. Aussi prions-nous et prenons-nous résolument conscience de cela pour demeurer saints comme à notre baptême. Nous pouvons nous aussi avec la Grâce de Dieu être des exemples pour les générations futures comme ceux qui nous ont précédé dans la foi, l’espérance et la charité le sont pour nous aujourd’hui. Il suffit d’accepter d’aimer Dieu et d’aimer aussi l’homme, de se convertir et de se laisser conduire par l’Esprit Saint que Dieu donne généreusement à ceux qui le Lui demandent pour faire sa Volonté.

Dieu continue aujourd’hui encore d’appeler à vivre de sa Vie des jeunes, des adultes et enfants. N’ayons donc pas peur ni honte. Car nous avons été créés à son image et à sa ressemblance pour témoigner de Lui toujours et partout.

Que la Communion avec les Saints confessée dans le Symbole des Apôtres les dimanches et solennités nous aide.

 

Koffi (vicaire)

______________________________________________________________________________________________________________________

31è dimanche du T. Ordinaire (C) - Edito 30 octobre 2022

Zachée...

Une figure bien connue de l'évangile ! Jésus est entré dans Jéricho et son but n'est pas d'y rester :"il la traversait", et paradoxalement il parlera à Zachée de "demeurer" chez lui.

Zachée est "le chef de collecteurs d'impôts". L'évangéliste rajoute qu'il était riche. Zachée ne peut pas voir Jésus à cause de la foule, car il était petit de taille. En disant cela, Luc ne nous transmet pas une simple information relative à des centimètres, il nous montre quelle était la relation qu'il avait avec les gens de son village. Il était supérieur à ses compatriotes, par ses richesses, les honneurs et les responsabilités : quand vient Jésus, il se révèle trop petit malgré son désir, il ne peut pas voir Jésus.

Pour résoudre son problème, Zachée court en avant et grimpe sur un sycomore. Il fait ce qu'au fond il est habitué à faire, il devance les autres et sera le premier. Sur son arbre, il récupère sa supériorité, Jésus proposera une autre solution : arrivé sous l'arbre, il lève les yeux. Celui qui cherchait à voir est désormais vu.

Dans ce regard de Jésus, Zachée a pu découvrir beaucoup d'amour. Jésus en effet accompagne son regard de paroles dans lesquelles ne s'entend aucune condamnation. Il l'appelle par son nom et lui demande de descendre vite. De cette façon, il l'invite à se situer au même niveau que tous. Il lui dit plusieurs mots lourds de sens, dont "Aujourd'hui".

Après la rencontre Zachée parle de "donner la moitié de ses biens". En partageant, il ne se situe plus au-dessus des autres et pourra avoir des relations fraternelles. Jésus révèle : "lui aussi est un fils d'Abraham".

Jésus est allé chez Zachée, et c'est le "Salut" qui est advenu : "Le Seigneur sauve". Jésus parle de "demeurer" chez Zachée et pourtant il ne reste pas à Jéricho. Il continue son chemin, il fallait qu'il aille jusqu'à la croix, mais le "Salut" est demeuré chez ce "fils d'Abraham" désormais sauvé, car "le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu".

Jean Marie Cheney, prêtre

__________________________________________________________________________________________________________________

Edito du 23 octobre 2022

QUI S'ABAISSE SERA ELEVE

Qui fait partie du Royaume de Dieu ?
La question est posée depuis le 28ème dimanche du Temps Ordinaire.

Est du Royaume celui qui sait rendre grâce, qui prie sans relâche et, aujourd'hui, a un cœur qui ne cherche pas à se sauver lui-même mais se laisser sauver par Dieu.

« Deux hommes montèrent au Temple pour prier »
Aujourd'hui, dimanche, des milliers de chrétiens se rassemblent en Eglise pour prier et rendre grâce. 

Réjouissons-nous de l'invitation de Dieu et prenons devant lui la juste place. Nous sommes les enfants d'un même Père. Voilà notre vraie place, celle où la grâce de Jésus nous rejoint.

 

                                                                                   Les équipes paroissiales

                                               ..............................................................................................................

29è dimanche du T. Ordinaire (C) - Edito 16 octobre 2022

Prier sans se décourager...

Prier sans se décourager, mon Dieu que c'est dur, que c'est difficile ! Est-ce seulement possible ? Peut-être qu'une des plus grandes difficultés de la prière est qu'elle n'est pas toujours exaucée. Nous avons tous fait cette expérience, en priant, avec sincérité, concentration, nous demandons à Dieu ce qui nous paraît juste et bon et au final... rien ne se passe comme on le voulait ! Comme si Dieu n'avait pas entendu; comme s'il était trop occupé !

Encore faut-il ne pas se tromper de désir. Trop souvent la prière est une sorte de grand déballage de nos soucis et de nos désirs, Dieu étant prié de s'occuper de nos affaires. La prière n'est pas une baguette magique qui transforme les citrouilles en carrosse, une formule magique qui nous donnerait un pouvoir sur les choses et sur les gens ! Ce que la prière change, c'est la personne qui prie. Si tu pries en vérité, avec humilité et confiance, tu deviens davantag canal de la grâce, instrument de la Providence. C'est l'expérience de Moïse sur la montagne.

A chaque messe, nous prions pour être un peu plus canal de la Grâce ! Et ça roule et c'est cool !

Père Christophe Bazin

_________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

28è dimanche du T. Ordinaire (C) - Edito 9 octobre 2022

VA, TA FOI T'A SAUVE


Durant 4 dimanches (de ce 28ème au 31ème) Jésus désigne ceux qui, vraiment sont sur la route du Royaume. Aujourd'hui c'est un étranger qui est donné en exemple. Lui seul revient rendre grâce.
Dix lépreux, dix guérisons et ... un merci, un seul. A lire et à relire cette scène que seul Saint Luc rapporte, nous ne pouvons qu'être surpris. Remercier, n'était-ce pas la moindre des
choses pour la guérison de la lèpre ? Et celui qui vient remercier est un Samaritain A l'époque de Jésus, les Samaritains et les Juifs ne se parlaient pas. Pourtant invité par Jésus, comme les autres lépreux à suivre les prescriptions de la loi du Seigneur, il est le seul à rendre grâce à Jésus qu'il adore comme son Maître et Seigneur.
L'Evangile parle pour tous la langue apprise dès l'enfance : savoir dire merci. Ce n'est pas si facile. Ce jour-là à la limite de la Galilée et de la Samarie, cet homme fut prophète !
Rejoints comme lui par Jésus, apprenons à vivre dans l'action de grâce et à louer Dieu pour tout ce qu'il a fait pour nous.
« Le Seigneur fit pour moi des merveilles, Saint est son Nom ».


Colette Antoine
Déléguée Pastorale paroisse de la Vallée du Breuchin

__________________________________________________________________________________________________________________________________________________

27è dimanche du T. Ordinaire (C) - Edito 2 octobre 2022

Jésus déclarait aux apôtres : Quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous : "Nous sommes de simples serviteurs, nous n'avons fait que notre devoir". Nous n'aimons pas trop nous entendre dire que nous sommes inutiles. Nous nous sentons mieux quand nous avons l'impression de servir à quelque chose.

Or voilà que Jésus demande à ses disciples de se considérer comme des serviteurs qulconques. Entendons-nous bien sur le sens de ce mot "qulconque" ou "inutile". Il faudrait plutôt traduire : "Ne pas être utilitaire".

Dieu, lui, n'est pas utilitaire. Je ne dois pas chercher à l'utiliser, à lui faire des demandes intéressées ou du marchandage. Avec Dieu nous devons nous situer dans le domaine du gratuit, du cadeau désintéressé.

Remanquons d'ailleurs qu'avec nos proches et nos meilleurs amis, on ne calcule pas. Si nos amitiés sont intéressées, si nos services rendus doivent être payés en retour, est-ce encore vraiment de l'amitié ?

"Je ne vous appelle plus serviteurs, je vous appelle mes amis !" déclare par ailleurs Jésus dans l'Evangile. Et pour comprendre les paroles de Jésus, en particulier dans l'Evangile d'aujourd'hui, pensons bien dans la logique de la gratuité.

Entre Dieu et nous, bannissons la logique du calcul et des mérites. Entrons dans la logique du cadeau gratuit, de l'amour proposé, accueilli et rendu. Dieu est la gratuité absolue, tout est grâce en lui et par lui. Il est Don.

Alors répétons-lui, comme les apôtres : "Seigneur, augmente en nous la foi !".

Bernard GARRET prêtre

________________________________________________________________________________________________________________________________________________

 Edito du dimanche 25 septembre 2022

Dieu est notre secours et notre récompense

Dieu a pour nous des projets de bonheur et non de malheurs. Et pourtant nous ne sommes tous pas matériellement et pareillement heureux. Peu importe les raisons ou les lectures. Alors la foi et la charité dont parle St Paul seraient-elles donc problématiques?

Aussi l'histoire de l'homme riche et du pauvre Lazare racontée par Jésus ne doit-elle vraiment pas nous faire prendre conscience de notre relation avec toute personne et les richesses terrestres pour nous engager à abandonner nos fausses sécurités ou certitudes, et à être bienveillant et généreux avec les pauvres, les faibles, les ignorants, les démunis. Car à notre naissance comme à la fin de notre vie sur terre nous n'apportons rien. Seul Dieu est capable de rendre riche ou pauvre.

Jésus aime aussi bien l'homme riche que le pauvre Lazare. Mais il ne nomme pas le riche parce qu'il respecte sa dignité d'enfant de Dieu et sa liberté d'action. Alors qu'il révèle l'identité de Lazare ; qui veut dire : Dieu a aidé. Il agit ainsi pour nous faire penser au sens et à la fin de notre existence, et nous éviter la surprise qui peut-être malheureuse. La richesse qui peut-être un don de Dieu ne sauve pas si elle n'est pas partagée avec les nécessiteux dont il a pitié.

Dieu n'oublie pas son Alliance avec nous. Mais il s'en souvient toujours. Même si souvent nous ne nous considérons pas, nous nous ignorons, nous nous méprisons, nous nous maltraitons, nous nous tuons. Ouvre nos yeux Seigneur pour voir les pauvres et nos mains pour partager avec eux.

Bon dimanche-Ensemble aux paroisses de Luxeuil et de St Sauveur !

Et bonne rentrée de la catéchèse et bénédiction des cartables à Fontaine !

Père Koffi

_____________________________________________________________________________________________________________________________________________

 18 septembre : 25e dim ordinaire année C

Invitation à la prière ...

Aujourd'hui St Paul, dans sa 2ème lettre à Timothée invite à prier. La prière traverse toute la Bible, depuis Abraham qui intercède avec persistance pour sauver les habitants d'une ville...  La prière d'une femme stérile, "Anne, pleine d'amertume, se mit à prier le Seigneur" (1 Sm 1, 10) ; elle mettra au monde Samson, "Anne fit cette prière : Mon coeur exulte à cause du Seigneur". Cette prière de louange, Marie la mère de Jésus, la reprend le jour de sa visite à sa cousine Elisabeth : "Mon âme exalte le Seigneur, exulte en Dieu mon Sauveur". La prière se révèle également dans les psaumes que l'Eglise propose dans la prière, seul... Jésus en dialogue avec son Père. Il demande: "Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi"... (Mt 26, 39). A la demande de ses disciples, Jésus nous propse sa prière : "Notre Père".

La prière peut être collective, individuelle, orale ou silencieuse ; elle peut être prière de louange, de demande, de remerciement.

Aujourd'hui St Paul nous propose une intension de prière : "Bien-aimé, j'encourage, avant tout, à faire des demandes, des prières, des intercessions et des actions de grâce pour tous les hommes, pour les chefs d'Etat et tous ceux qui exercent l'autorité". Notre prière d'intercession dans la liturgie eucharistique trouve son origine dans cette recommandation et semble une pratique trés ancienne de l'Eglise. Il y est prévu de prier pour tous les humains et spécialement pour ceux qui exercent une responsabilité dans la vie sociale et politique. L'idéal de vie "calme et paisible, en toute piété et dignité" était certainement le souhait le plus profond des jeunes églises de cette région. C'est le souhait qui peut présider à notre prière aujourd'hui dans ces temps où la violence faite aux humains, à notre création, "pour que nous puissions mener notre vie dans la tranquillité et le calme", dans la PAIX que Jésus veut nous donner.

Jean Marie CHENEY, prêtre

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

11 septembre : 24e dim ordinaire année C

Les chemins de Dieu ne sont pas les nôtres

Nous identifions souvent l'auteur avec son acte, au risque de l'y enfermer. Avant d'embaucher quelqu'un, on se renseigne sur son parcours professionnel, sur ce qu'il a fait, éventuellement sur son casier judiciaire. Qu'il est difficile de réhabiliter un condamné !

Tout autre est la manière d'agir de Dieu à l'égard du pécheur. Il ne prend pas son parti de son égarement, il part à sa rencontre, il l'accueille à bras ouverts, il lui ouvre un avenir nouveau. "Il m'a estimé digne de confiance, moi qui étais autrefois un persécuteur" écrit Paul. Et il y a au ciel plus de joie pour un pécheur qui se convertit que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de conversion. Nous avons ce merveilleux pouvoir de réjouir le coeur de Dieu en revenant à lui.

Et nous? Quel regard posons-nous sur les autres, un regard qui juge ou un regard qui voit, au-delà de ses actes, la personne qui est aimée de Dieu?

Père Pierre Bayerlet

___________________________________________________________________________________________________________________________________

4 septembre : 23e dim ordinaire année C

Une question d'esclavage !

St Paul écrit à un chrétien qui a lancé une maisonnée chez lui. Il s'appelle Philémon, et c'est chez lui que d'autres chrétiens se retrouvent pour prier, pour échanger, pour vivre la fraternité ! Une petite communauté chrétienne... St Paul rend grâce pour la foi et l'amour qui s'y fit ! Et il annonce à Philémon qu'il lui renvoie son esclave : Onésime, rencontré en prison, et devenu disciple de Jésus. Ce renvoi n'est pas une occasion de valider la démarche d'esclavage mais au contraire il invite Philémon à recevoir Onésime comme son frère en Christ et de ne plus le considérer comme esclave. Ce message de grande liberté nous est rappelé dans l'épitre au Galates (chap 3) : "Il n'y a plus ni esclave ni homme libre, il n'y a plus l'homme et la femme, car tous vous ne faites plus qu'un dans le Christ."

Chers frères et soeurs en Christ en ce début d'année soyons comme Paul, dans l'action de grâce pour la vie de notre communauté, de  os maisonnées (1 dizaine), et soyons toujours plus conscient : nous sommes tous frères et soeurs en Christ ! Soyons en témoin.

P. Christophe Bazin

___________________________________________________________________________________________________________________________________

21 août : 21e dim ordinaire année C

Invitation au rassemblement

L'Evangile nous montre les conditions qui nous permettront d'entrer dans ce grand rassemblement : "Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite" nous dit Jésus. Il ne suffit pas d'accomplir quelques gestes religieux. Ce que le Seigneur attend de nous c'est une vraie conversion du coeur. Pour pouvoir netrer, nous devons nous libérer des privilèges, des honneurs, des prétentions orgueilleuses qui encombrent notre vie. Toutes les richesses que nous avons accumulées, nous devons les laisser derrière nous. Pour aller à Jésus, il faut se faire tout petit ; il ne faut pas être imbu de notre orgueil et de nos certitudes. En définitive, cette porte étroite c'est celle de la miséricorde. On n'y entre pas sans s'être préparé, sans s'être rapproché de Dieu par la justice et le partage. Encore une fois, le vrai Dieu est un "Dieu pour tous". Son visage n'a rien à voir avec celui que nous proposent tous les fanatismes. Même si les paroles du Christ nous paraissent dérangeantes, nous devons comprendre que ce sont celles de l'Amour...

Cette porte étroite c'est celle que le Christ a franchie. En mourant sur une croix et en ressuscitant, il nous a ouvert un passage vers la Vie Eternelle. Un jour, il a dit : "Je suis la porte des brebis. Celui qui entrera par moi sera sauvé." Notre entrée dans le Royaume dépend donc de la place que nous donnons au Christ dans notre vie. Le Salut est offert à tous, mais rien n'est possible sans notre accueil. L'Amour est vrai ou il n'est pas.

Extrait de https://dimancheprochain.org/

__________________________________________________________________________________________________________________________________

15 août : l'Assomption de la Vierge Année C

L'Assomption de Marie !

La fête d'aujourd'hui nous donne l'occasion de réfléchir à ce rôle que Dieu a confié à Marie.

L'Assomption c'est la fête de Marie qui entre corps et âme dans la gloire de Dieu auprès de son fils ressuscité. La bonne nouvelle c'est que Marie n'a fait que nous y précéder. Ce bonheur qui est le sien, nous y sommes tous appelés. Ce que Dieu a réalisé pour Marie nous est également destiné. Avec Marie, notre vie actuelle est une marche à la suite du Christ vers cette grande fête que Dieu nous prépare. Avec elle, il n'y a pas de situation désespérée. Quand tout va mal, quand nous sommes sur la croix, elle est là. Elle se tient debout pour nous aider à traverser l'épreuve. Quand nous sommes en manque de paix et de joie, elle est encore là. Comme aux noces de Cana, elle dit à Jésus : "ils n'ont plus de paix et de joie." Et Jésus nous rend la paix et la joie...

Rendons grâce au Seigneur pour ce cadeau merveilleux qu'il nous fait en nous donnant Marie pour mère. L'Assomption vient raviver notre lien profond à Jésus Christ et notre désir de le suivre fidèlement tout au long de notre vie. On a aussi appelé cet évènement "la dormition de Marie". La mort c'est fermer les yeux à ce monde pour les rouvrir à Dieu. Cette fête doit renouveler et renforcer notre confiance en lui. Ne craignons pas l'avenir ni le jugement de Dieu. Oublions nos péchés ; brûlons-les au feu de la Miséricorde. Nous serons jugés sur l'amour et seulement sur l'amour. C'est l'Amour qui nous prendra et nous emportera. L'heure où nous quitterons la terre sera notre Assomption.

Extrait de https://dimancheprochain.org/

___________________________________________________________________________________________________________________________

14 août : 20è dim ordinaire Année C

"Il ne fait jamais nuit là où on s'aime"

Ce feu que le Christ désire voir s'allumer, c'est celui de l'amour qui est en lui; Tout l'Evangile nous dit cet amour passionné de Jésus pour son Père et pour tous les hommes : il "nous a aimés comme on n'a jamais aimé". Son amour pour chacun dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Nous n'aurons jamais fini d'en découvrir toute la grandeur. Ce feu qui ne demande qu'à se répandre dans le monde entier, c'est celui de la Pentecôte. Ces langues de feu qui se sont posées sur les apôtres reposent aussi sur chacun de nous et ce feu a pris. Désormais toute notre vie doit être  employée à l'attiser. Il ne suffit pas d'être un bon pratiquant. Il importe que toute notre vie se transforme en feu.

Ce feu c'est aussi celui qui réchauffe. Nous pensons aux disciples d'Emmaüs lors de leur rencontre avec Jésus réssuscité. Ils ne l'ont pas reconnu à ce moment là ; mais leur coeur était tout brulant quand il leur expliquait les écritures. Nous aussi, nous pouvons répandre ce feu de l'Amour en réconfortant les desespérés de notre monde. Ce feu est également une lumière qui éclaire notre vie et lui donne un sens nouveau. Cette lumoère nous a été transmise au jour de notre baptême. Nous sommes envoyés pour la porter et la rayonner dans ce monde qui en a bien besoin. "Il ne fait jamais nuit là où on s'aime" dit un proverbe africain.

Extrait de https://dimancheprochain.org/

__________________________________________________________________________________________________________________________________________

7 août : 19e dim ordinaire Année C

Prêt à accueillir le Don de Dieu

Notre priorité c'est de nous préparer chaque jour à accueillir ce don de Dieu. "C'est à l'heure où vous n'y penserez pas que le Fils de l'Homme viendra'. Non, ce n'est pas une menace ; il ne s'agit pas d'entretenir une inquiétude ni une angoisse. Cette vigilance c'est celle de l'amour qui cherche à grandir et s'ouvre de plus en plus aux autres. Cet amour nous empêche de nous replier sur nous-mêmes et de nous endormir sur nos soucis, grands ou petits.

Etre vigilants c'est creuser toujours plus en nous le désir de la présence de l'Esprit de Jésus, c'est rester attentifs à sa Parole, c'est apprendre à aimer toujours mieux parce que nous sommes infiniment aimés...

"Restez en tenue de service ! " Servir, c'est le contraire de dominer. Au soir du Jeudi Saint, Jésus s'est agenouillé devant ses disciples. Lui, le "Maitre et Seigneur" s'est fait serviteur pour servir ceux qui étaient à ses ordres. Demandons au Seigneur de nous ajuster à cet amour qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Qu'il nous donne la grâce d'être prêts lorsqu'il viendra.

Extrait de https://dimancheprochain.org/

_____________________________________________________________________________________________________________________________________

 

24 juillet : 17e dim ordinaire Année C

Seigneur, apprends-nous à prier

L'Evangile de ce dimanche nous parle de Jésus qui prie seul à l'écart.

"Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda :Seigneur, apprends-nous à prier comme Jean Baptiste l'a appris à ses disciples."

Et il répond :"Lorsque vous priez, dites : Père." Ce mot est le secret de la prière de Jésus. Il est la clé qu'il nous donne lui-même. C'est ainsi que nous pourrons, nous aussi, entrer en dialogue confidentiel avec le Père qui l'a accompagné toute sa vie.

Les premières demandes nous disent que nous devons nous préoccuper de règne de Dieu, de sa gloire et de sa volonté. Nous sommes invités à donner toute sa place à Dieu dans nos vies. Il ne demande qu'à y exercer sa seigneurie d'amour. C'est dans notre vie que la sainteté de Dieu doit être manifeste. A travers ces demandes, nous exprimons notre reconnaissance au Père qui nous comble de son amour.

Extrait de htts://dimancheprochain.org/

______________________________________________________________________________________________________________________________________

17 juillet : 16e dim ordinaire Année C

"Marthe le reçut. Marie a choisi la meilleure part"

Dans l'évangile, nous lisons le témoignage de l'hospitalité de Marthe. Elle est attentive à servir Jésus et à tout faire pour qu'il se trouve à son aise dans sa maison. A côté de cette hyperactivité de Marthe, nous avons l'attitude totalement différente de Marie : elle s'est tout simplement assise à ses pieds pour l'écouter.

Jésus fait comprendre à Marthe que la seconde manière est la meilleure. Bien sûr, il emporte que le service soit assuré correctement. Mais un hôte est plus honoré quand on prend le temps de l'écouter et de comprendre ce qu'il veut. C'est encore plus vrai pour Jésus car il est "la parole de Dieu".

Marie a choisi la meilleure "part". Elle est reçue et accueillie par le Seigneur. Elle se nourrit de sa parole. Dans ce cas, on peut dire que la relation d'hospitalité est réciproque. C'est important pour nous : nous avons toujours besoin d'accueillir Jésus, d'accueillir sa Parole, d'accueillir son amour dans nos coeurs. Bien sûr, l'action est nécessaire. Mais nous ne devons pas oublier la supériorité de l'accueil du Seigneur dans nos vies ; ce qui est le plus important, c'est ce que le Seigneur fait pour nous, ce qu'il dit et ce qu'il accomplit. Quant à nous, nous ne sommes que ses modestes collaborateurs.

Extrait de https://dimancheprochain.org/

___________________________________________________________________________________________________________________________________

10 juillet 2022 - 15è dim ordinaire Année C

Qui est mon prochain?

C'est important pour nous : le prochain ce n'est pas l'autre ; c'est tout homme qui s'approche des autres avec bienveillance, même s'ils sont étrangers ou hérétiques. Nous n'avons pas à faire un tri entre les hommes, ceux qu'il faut aimer et les autres. Nous devons tous nous retrouver frères. L'amour du prochain c'est la réconciliation avec ceux que Dieu aime. Il nous aime tous, même ceux que nous excluons.

En venant à l'Eucharistie, nous nous tournons vers toi Seigneur pour te dire que nous t'aimons. Donne-nous d'accueillir l'amour qui est en toi. Ainsi nous pourrons aimer comme tu aimes. Toi qui ne cesses de prendre soin de nous, béni sois-tu et donnes-nous de te ressembler. Amen

Extrait de https://dimancheprochain.org

_____________________________________________________________________________________________________________________________________________

Solennité du Trés Saint Sacrement

FÊTE-DIEU


L’église honore aujourd’hui la Présence de Notre Seigneur dans le Sacrement de l’Eucharistie. Aussi les textes bibliques nous parlent-ils du Corps et du Sang, ainsi que du Ministère Sacerdotal de Jésus le Christ.
La Connaissance de Dieu par le Don de l’Esprit-Saint, la Foi en Jésus le Christ, l’adoration de la Trinité Sainte et l’amour nous sont offerts gracieusement. La célébration et la fidélité à l’Eucharistie ou à la Messe, ou encore à la Communion au Corps et au Sang de Jésus le Christ sont toujours pour le croyant la lumière, la raison, la force, la paix et la joie quand surviennent les épreuves ou difficultés.
En effet Jésus le Christ qui est ressuscité et qui est monté au Ciel n’est jamais absent. Mais il est toujours présent, vivant et agissant comme il l’a dit dans les Sacrements, et visible à travers ses Paroles, son Corps et son Sang.
Laissons-nous saisir par la Grâce du Corps et du Sang de Jésus le Christ pour nous convertir et aimer pour servir l’église partout dans le monde, en témoignant respectivement de ces paroles de l’Apôtre Saint Paul et de Saint Augustin : "Ce n’est pas moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi», «Devenez ce que vous recevez».


Excellent dimanche de FÊTE-DIEU
Bonne fête à tous nos pères !

père Koffi

 

_____________________________________________________________________________________________________________________________________________
 

Edito du dimanche de Pentecôte


Viens Esprit Saint en nos cœurs


Cette personne a du souffle : par cette expression imagée nous voulons dire qu’elle a de la vitalité, de l’énergie. Elle a le feu sacré, autrement dit du dynamisme, de l’enthousiasme.
Le feu, le souffle : deux symboles de l’Esprit Saint. Les Actes des apôtres nous disent que le jour de la Pentecôte survint comme un violent coup de vent et que se posa sur les apôtres comme une langue de feu. C’est l’accomplissement du don de la loi au Sinaï où déjà s’étaient manifestés l’éclair et la tempête. L’Esprit Saint, lui, est celui qui donne la vie, qui éclaire, qui réchauffe, qui relie, qui opère la communion. Il fait l’unité du Père et du Fils et des enfants de Dieu. Il est le défenseur contre celui qui accuse, celui qui relie contre celui qui divise (le diable). Il libère et fait de nous des fils capables de dire « Père.»
Nous avons besoin particulièrement de lumière, de force, de persévérance, de communion. Alors que notre prière à l’Esprit se fasse insistante, fervente, persévérante.
Viens Esprit Saint en nos coeurs et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière.

Père Bayerlet

____________________________________________________________________________________________________________________________________________________
 

Edito du 29 mai 2022

Qu’ils soient un pour que le monde croie

Au terme de son ministère, avant de mourir, Jésus prie son Père et nous livre ainsi comme son testament spirituel. L’unité des chrétiens pour laquelle il prie est capitale. Il y va de la crédibilité de l’évangile. Ce n’est pas n’importe quelle unité. Elle est sur le modèle de l’unité du Père et du Fils dans l’Esprit. Elle s‘enracine donc dans la Trinité, dans un amour qui nous dépasse infiniment.

Cette unité doit être le souci de tout chrétien, mais elle a été confiée plus spécialement au ministère des évêques et des prêtres. Ce ministère est un don du Christ à son Eglise. Il m’a été confié il y a 50 ans, à moi pauvre serviteur. Je l’ai reçu d’abord comme une charge et un service à remplir, qui me dépassaient, et il m’a fallu du temps, je l’avoue, pour prendre conscience de la grâce incomparable qui m’était faite. Il m’a transformé, buriné,  modelé. Grâce soit rendue à notre Seigneur : loué soit-il !

Père Pierre Bayerlet

...........................

Edito du dimanche 29 mai 2022

Prier l'Esprit Saint


Tout proche de la fête de l'Ascension et de la Pentecôte, les textes de ce dimanche nous rappelle la promesse de Jésus... bientôt vous recevrez l'Esprit Saint ! Quelle Joie !
Si jusque-là rejoindre le Père passait par le chemin de la fréquentation de Jésus, il en sera autrement après l'Ascension de Jésus : C'est alors l'Esprit Saint qui sera le
compagnon, des premiers chrétiens...

" L'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit..." Jn 14

Oui, en ces jours Esprit-Saint viens renouveler notre, notre attachement à ton Père. Viens donner le souffle à nos communautés, à chacun des paroissiens !
Ainsi, sous ton emprise, nous pourrons vivre de ta JOIE et de ta PAIX, nous pourrons tout remettre entre tes mains : nos projets, nos peines, nos joies.
Et si, nous vivions ensemble une Neuvaine de prier à l'Esprit-Saint entre L'Ascension et la Pentecôte ? Pour être embrasé !


Christophe + , Curé


___________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Edito du jeudi de l’Ascension 26/05/2022

 

Après le vide du tombeau, voici l’espace du ciel…

Où est-il, ce Dieu vers qui monte Jésus ?

Inutile de rester là, à regarder le ciel…

Dieu est en nous, au plus près de nous !

Ce n’est donc plus le moment de regarder en l’air !

C’est en nous et grâce à nous que la Bonne Nouvelle est annoncée.

Jésus nous a laissé une commémoration : l’Eucharistie que nous célébrons chaque dimanche et une promesse, celle de l’Esprit Saint.

Il nous donne une mission, celle qu’il a donné à ses disciples : être les témoins du Christ ressuscité jusqu’aux extrémités de la terre.

Que notre vie s’écoule donc dans l’Espérance de sa venue et dans la joie de l’annonce de l’Evangile autour de nous.

                                                                                                                              Christiane Simard

                                                                                                                              Déléguée pastorale

.........................

Edito pour les 21 et 22 mai 2022 - 6ème Dimanche de Pâques C

      Au cours d’une retraite de profession de foi, une fille de 13 ans me raconte comment elle a été victime de harcèlement en ligne sur son blog, de la part d’une bande d’adolescents acharnés contre elle. « Je ne mangeais plus, disait-elle, je ne dormais plus, je n’étudiais plus, j’avais perdu toute confiance en moi. »

     D’avoir pu en parler avec des proches, cette fille a cheminé progressivement vers la paix, au point de ne plus en vouloir à ceux qui lui ont fait du mal, d’être sans haine et sans rancœur, de redécouvrir qu’elle a toujours la possibilité d’aimer et d’être aimée, y compris avec cette paix offerte par Jésus qui nous restaure par les sacrements du pardon et de l’eucharistie.

       Les paroles de cette fille me faisaient penser aux phrases de St Paul, dans sa lettre aux Colossiens : Jésus a apporté la paix par le sang de sa croix, la paix pour tous les êtres… Et dans la lettre aux Ephésiens, il ajoute : « Par la croix, Jésus a tué la haine… il est venu annoncer la paix à ceux qui étaient loin et à ceux qui étaient proches »

     Ressuscité et présent en nous, le Christ y fait couler une paix intérieure, une paix restaurée entre les hommes et rétablie entre l’homme et Dieu. Tout cela reste cependant en devenir, car cette paix du Christ qui nous est donnée, nous avons à la cultiver au milieu des bouleversements du monde.

      Par nos paroles et nos actes, soyons de ceux qui répercutent et prolongent l’annonce de Jésus, au soir du Jeudi saint : « C’est ma paix que je vous donne : ce n’est pas à la manière du monde que je la donne. Ne soyez donc pas bouleversés et effrayés ».

                                             Bernard Garret, prêtre.

 

.........................

Edito du 5è dimanche de Pâques, 15 mai 2022

OSER BATIR UNE SOCIETE D’AMOUR


Dieu a ressuscité Jésus Christ d’entre les morts et l’a fait le Sauveur du monde.
A l’écoute des prédications et témoignages des Apôtres et disciples les choses ne cessent de bouger : abondance de foi en la résurrection parmi les auditeurs qui se convertissent et acceptent les responsabilités.
En effet Dieu s’est vraiment glorifié en Jésus Christ en lui donnant sa propre Gloire, qui comme une grande Lumière qui jamais ne s’éteint, brille pour éclairer toutes les nations du
monde et ne laisse personne indifférent. Aussi nous invite-t-elle à prendre désormais conscience de la vie que Dieu nous donne et à saisir cette grâce pour participer à sa
glorification ; c’est-à-dire aimer Dieu de tout son cœur et le faire aussi aimer des autres par une vie authentique de foi, d’espérance et de charité.
Il faut pour cela abandonner ou refuser la recherche du gain facile, l’affection pour le matériel ou les plaisirs de ce monde, la pratique du mensonge, de la méchanceté, de
l’hypocrisie, de la tricherie, de la médiocrité pour oser avec la foi en la Résurrection et à la Parole de Dieu bâtir une culture et une société nouvelles selon la pensée et la volonté de Dieu qui n’a que pour l’homme des projets de vie et de bonheur et non jamais de malheur et de morts. Même s’il faut pour cela passer par bien des épreuves.


Père Koffi

____________________________________________________________________________________________________________________________________________________
 

Edito du 4é dimanche de Pâques, 8 mai 2022


Jésus Christ, le Bon Pasteur...


Aujourd’hui, Jésus se présente comme un berger, un berger digne de ce nom car il est prêt à tout pour sauver ses brebis. Il ne peut être confondu avec les mauvais bergers qui abandonnent leurs troupeaux devant les dangers ou qui veulent les dominer dans un esprit sectaire. Jésus ne nous demande pas de le suivre «comme des moutons» qui suivent sans discernement, mais Il guide ses brebis ; Il nous appelle à le suivre, les laisse libres de répondre à son appel, à son amour. La brebis, c’est quelqu’un qui écoute la Parole du pasteur, qui lui fait confiance pour croire qu’Il la conduit vers les bons pâturages.
Traditionnellement, le 4e dimanche du temps pascal, la Parole de Dieu nous présente le Christ comme le bon pasteur ; l’Église invite à prier pour les vocations. Ce mot «vocation» qui dérivent du verbe «appeler» nous rappelle que tous les hommes sont invités à entrer en alliance avec Dieu, à partager sa vie, à être pour lui des « partenaires». Cet appel s’inscrit dans notre vocation de baptisés, vocation à réaliser dans toute notre vie quel que soit notre état de vie. C’est dans cet esprit que je vous confie cette prière pour les vocations :

 

Dieu notre Père, accorde à ton Église les saints dont elle à besoin

pour témoigner de ta présence et de ton Royaume.

Donne aux jeunes la joie d’écouter ton appel à aimer.

Apprends-leur à discerner leur vocation pour vivre

à ta suite dans la diversité des états de vie.

Père, fais grandir en nous cette passion pour le Christ

et pour l’humanité afin d’annoncer la joie de l’Évangile.


Quand le berger appelle ses brebis, c’est avant tout pour les rassembler et parce que chacune d’entre elles est unique et importante à ses yeux. Aux yeux de Dieu, nous ne sommes pas des numéros, nous sommes uniques et « personne ne peut nous arracher de la main du Père ».


Jean-Marie Cheney, prêtre

______________________________________________________________________________________________________________________________________
 

Edito du dimanche 1er mai 2022

5 leçons de Pâques !

Les oeufs de Pâques chassés ses derniers jours ont un mérite : celui de nous faire entrer dans la 1ère leçon que Jésus donne à ses disciples dans l'Evangile. Jésus une fois de plus se révèle alors que les disciples ne s'y attendent pas. De retour de pêche : il est là. Le Dieu de Jésus Christ est cirieux : parfois il nous oblige à le chercher alors qu'il est caché, et parfois il se manifeste de manière inattendue.

Mais l'Evangile nous apprends aussi (2è leçon) que, s'il est caché, il reste celui qui nous attends et nous nourris en abondance (avec du pain, du poisson, son eucharistie)

Et puis 3è leçon, les disciples dans la barque, rentrent encore bredouille jusqu'au moment où la parole de Jésus les invite à lancer le filet. La pêche dépend de l'écoute de la Parole de Dieu. Et quand on lance à l'invitation de Jésus, on pêche gros.

Enfin 4è et dernière leçon : deux disciples sont mis en évidence : Pierre le leader de l'Eglise qui tire le filet pleins de poissons. Mais aussi Jean le disciple Bien-aimé de Jésus qui interprète, comprend plus vite que tous : "c'est le Seigneur" .

Alors qu'aujourd'hui nous entrons dans le mois de Marie, nous lui confions cette fin d'année scolaire. Nous prions pour que notre communauté soit une vraie équipe de pêcheurs, aux talents variés et complémentaires, écoutant la parole de Jésus, prêt à l'accueillir !

Christophe, curé

__________________________________________________________________________________

Edito du dimanche 24 avril 2022

"En voyant le Seigneur Jésus, les disciples furent remplis de joie"                                      Jean 20,20

Quelle est la source de cette joie ? Que Jésus soit vivant évidemment ! Mais encore ? Sa fin tragique et sa mort les avaient plongés dans un grand sentiment de culpabilité : au cours de ces derniers événements, ils n’avaient pas été à la hauteur. Sans compter une déception immense : ne regrettaient-ils pas, eux qui avaient tout quitté, d’avoir suivi Celui en qui ils avaient mis leurs espoirs, pas toujours très purs d’ailleurs. Ne se demandaient-ils pas ce qu’ils allaient faire à présent ? Et puis nous le rappelle l’Evangile, "Ils avaient verrouillées les portes par crainte des juifs" de peur d’être traités comme leur Maître.

Que leur dit Jésus ? "La paix soit avec vous ! … Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie". Aucune amertume, aucun reproche, mais l’expression d’une grande confiance en eux accompagné d’un signe magnifique : "Il souffla sur eux … Recevez l’Esprit-Saint … remettez les péchés " Ils retrouvent le sens de leur appel et de leur mission, accompagné du don de Celui qui va les aider à l’accomplir !

Ainsi se manifeste l’insondable Miséricorde du Seigneur envers l’humanité, envers ses disciples et envers nous tous aujourd’hui, voilà la source de notre joie : être ainsi aimés.

                                               Jean-Marie Moesch  diacre

..................................

Édito du jour de Pâques

« Le Seigneur est vraiment ressuscité, alléluia ! Alléluia ! »      

          La fête de Pâques surgit dans la splendeur du printemps, lorsque renaît la nature après le long hiver. Elle porte l'espoir du renouveau que l'on voit alentour. Plus profondément encore, Pâque est un passage. Passage de l'esclavage à la liberté pour les Hébreux. Passage des ténèbres à la lumière. Passage de la mort à la vie pour les chrétiens.

         Le message pascal retentit, tantôt discret, tantôt éclatant, dans chacune des lectures de ce jour. Tandis que saint Jean nous conduit au seuil du tombeau vide, garant de notre foi, saint Pierre peut affirmer avec certitude que Dieu a ressuscité Jésus, puisqu’il a mangé et bu avec lui après la résurrection. Saint Paul, qui rattache la célébration de la Pâque chrétienne à celle de la Pâque juive, en présentant le Christ comme le véritable agneau pascal, nous rappelle que, ressuscité avec le Christ par le baptême, nous devons vivre de sa vie nouvelle, et il nous invite à regarder en avant dans l’attente de son retour.

 

                                                               Marie-Josèphe Haustête déléguée pastorale paroisse St Irénée - St Loup

____________________________________________________________________________________________

Edito du Vendredi Saint

LA PASSION DE JESUS LE CHRIST         

La porte d’entrée dans la Semaine Sainte s’est ouverte avec le dimanche des Rameaux. Ainsi chaque jour de cette semaine avant la Pâques est avec une signification propre. Le Vendredi Saint est le jour du don libre et plein d’amour de la vie de JESUS LE CHRIST sur la Croix pour sauver l’humanité. Il s’offre lui-même en sacrifice immolé pour nous pardonner, nous guérir, nous libérer.
Aussi sommes-nous invités à méditer son grand Acte d’Amour pour découvrir, reconnaître et regretter nos ignorances, nos erreurs, nos égoïsmes, nos orgueils, nos ingratitudes et nos méchancetés envers les innocents, les justes, les faibles, les pauvres, les étrangers, les mères… et de demander sincèrement pardon pour une vie nouvelle d’amour sans frontière ni conditions, de vérité libératrice et de paix durable qui garantit un avenir humain et spirituel prospère.
Puisse l’exemple du don de la vie de notre Seigneur JESUS-CHRIST nous aider dans nos différents services dans l’Eglise en général et notre doyenné en particulier ainsi que dans le monde.

 

                                                                                                                                              Père Koffi

_______________________________________________________________________________________________

Jeudi Saint 2022

La Sainte Humilité de Jésus nous est toujours nécessaire : nous n’avons pas sans Lui cette disposition à l’humilité en toutes circonstances.

Nos réticences comme disciple, comme Pierre qui n’est pas encore "Saint Pierre", sont la conséquence d’une vie qui piétine : qui n’avance plus dans l’Esprit de Jésus, le corps se fatigue, et les pieds fatigués sont là pour nous le rappeler.

Nos vies sont aussi parfois piétinées par les autres, méprisées sciemment ou bousculées involontairement. La charité n’est pas toujours présente.

Comme le chantait Graeme Allwrigt dans sa chanson "Emmène-moi" :
Mon cœur est triste et j’ai mal aux pieds.                                

Cette magnifique photo d’un lavement des pieds qui ne montre que peu de choses (pas de savon, ni de mousse) mais ce qui a fait sens dans ma vie :

• une main qui ondoie une eau limpide : bénédiction,

• un pied anonyme qui reçoit ce rafraîchissement : guérison de la lassitude

• une main qui soutient délicatement ce pied au-dessus d’un récipient et du sol : accueil du voyageur, du migrant, résurrection de l’humanité fatiguée de la pesanteur terrestre.

C’est dans cette disposition que Jésus nous désire ensemble comme des frères et sœurs d’une famille unie dans l’Esprit d’Amour et de respect mutuel.

Jésus nous (re) dit ce Jeudi Saint comme à Pierre : "Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant, plus tard tu comprendras". Jésus nous conduit toujours selon l’Esprit Saint, ce que nous comprenons "seulement après la Fête de Pâques", sur un chemin d’éternité où Jésus nous précède toujours : Je suis tous les jours avec vous…quand nous nous laissons conduire par Son Esprit Saint.                             

Jean-Marie Moesch diacre

_______________________________________________________________________________________

Dimanche des Rameaux - 10 avril 2022

Christ, abaissé et exalté

Les foules sont versatiles, facilement manipulables. Elles peuvent passer facilement de l’enthousiasme à l’hostilité. C’est ce qui s’est produit avec Jésus : les mêmes qui l’ont acclamé lors de son entrée triomphale à Jérusalem, l’ont abandonné peu de temps après, et ont même réclamé sa mort. Notre attachement à Jésus, lui aussi, est fragile. Quand tout va bien, nous le suivons volontiers, mai quand viennent l’épreuve, l’échec, la souffrance, nous nous prenons à douter, nous sommes tentés de l’abandonner. S’il est passé par la croix avant d’être exalté, il nous faut nous aussi porter notre croix avec lui pour ressusciter avec Lui. C’est une bonne nouvelle parce qu’au bout du tunnel il y a la lumière qui nous attend, aucune situation n’est désespérée. Que cette conviction nous habite au moment où notre monde est ébranlé par la pandémie et la guerre. Hosanna au plus haut des cieux ; béni soit ce lui qui vient !

Père Pierre Bayerlet

_______________________________________________________________________________

 5ième dimanche de Carême - 3 avril 2022

Allez porter l’évangile du Seigneur

L’eucharistie se termine par un envoi en mission. Elle nous a fait rencontre le Christ, nous a nourris de sa Parole et de son pain vivant. Nous ne pouvons pas garder pour nous ce que nous avons reçu, nous devons en témoigner là où nous vivons. « L’amour du Christ nous presse », nous dit saint Paul. Tout chrétien est disciple missionnaire. Nous sommes donc envoyés sur les routes du monde.

Avec le nouveau missel, la formule d’envoi s’est enrichie. Elle offre désormais  4 possibilités :

Allez dans la paix du Christ

Allez porter l’évangile du Seigneur

Allez en paix, glorifiez le Seigneur par votre vie

Allez en paix

La réponse de l’assemblée reste identique : Nous rendons grâce à Dieu.

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

4ième dimanche de Carême - 27 mars 2022

Heureux les invités aux noces de l’agneau

Outre l’inversion des paroles du prêtre avant la communion et le passage au pluriel -les péchés du monde-, l’invitation à communier comporte la mention au repas des noces de l’agneau. L’ancienne formule «  au repas du Seigneur »risquait d’assimiler la communion à  un repas ordinaire. Or c’est le Christ vivant et ressuscité qui se donne en nourriture dans l’hostie, pour qu’ensemble nous formions son corps. « Deviens ce que tu reçois » disait saint Augustin. Pour le recevoir nous faisons un geste de pauvre, un geste de mendiant : nous tendons la main gauche, posée sur la main droite, comme un trône pour l’accueillir. Ce geste est attesté dès le 4° siècle chez Cyrille de Jérusalem. On peut aussi recevoir l’hostie sur la langue. Les règles sanitaires avaient imposé des restrictions à ce geste. Il demande encore aux prêtres une grande vigilance. En tout cas, ce qu’il faut éviter, c’est de prendre l’hostie entre le pouce et l’index : on ne pend pas le corps du christ, on le reçoit.

Pierre Bayerlet

_____________________________________________________________________________________

3ième dimanche de Carême - 20 mars 2022

Nous attendons la bienheureuse espérance

La prière qui suit le Notre Père développe la dernière demande : délivre-nous du mal.

L’ancienne formule disait : « nous espérons le bonheur que tu promets et l’avènement de Jésus-Christ notre Sauveur ». Elle pouvait laisser croire que nous espérons un bonheur terrestre.
Pour dissiper toute ambiguïté, la nouvelle formule précise : « nous qui attendons que se réalise cette bienheureuse espérance : l’avènement de Jésus-Christ notre Sauveur. »
Elle nous tourne ainsi vers la venue du Christ dans la gloire, cette venue qui réalisera l’unité du genre humain. Nous sommes faits pour le ciel, pour partager le bonheur de Dieu, communion du Père et du Fils dans l’Esprit Saint. C’est pour cela que nous sommes créés, c’est vers cette fin que tend la création toute entière, quand le Christ récapitulera en lui l’humanité et l’univers.

Père Pierre Bayerlet

....................................

2ème dimanche de Carême - 13 mars 2022

L’anamnèse

L’anamnèse est l’acclamation qui suit les paroles consécratoires de la prière eucharistique. Ce mot vient d’un terme grec qui signifie, souvenir, commémoration. Dans la liturgie chrétienne, il prend un sens un peu différent : l’eucharistie en effet n’évoque pas seulement le souvenir d’un passé révolu ; la mort et la résurrection du Christ sont rendues présentes,-le don qu’il fait de lui-même ici et maintenant, par l’Esprit Saint à l’œuvre dans l’eucharistie, elles ont une dimension d’éternité, car le Christ partage la vie de son Père qui est, qui était et qui vient. L’eucharistie nous tourne vers sa venue à la fin des temps.

L’ancien missel comportait trois propositions, le nouveau en comporte quatre, la dernière restant inchangée.

Il est grand le mystère de la foi :

Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus,

Nous proclamons ta résurrection,

Nous attendons ta venue dans la gloire.

 

Acclamons le mystère de la foi

Quand nous mangeons ce pain

Et buvons à cette coupe,

Nous annonçons ta mort Seigneur ressuscité,

Et nous attendons que tu viennes.

 

Qu’il soit loué, le mystère de la foi :

Sauveur du monde sauve-nous !

Par ta croix et ta résurrection, tu nous as libérés.

 

Proclamons le mystère de la foi :

Gloire à toi qui étais mort,

gloire à toi qui es vivant,

Notre Sauveur et notre Dieu :

Viens Seigneur Jésus !

Pierre Bayerlet

_______________________________________________________________________________________

1er dimanche de Carême 6 mars 2022

LA CONSECRATION

Tous les instants de la messe sont importants. Mais le temps de Consécration du Pain et du Vin l’est encore plus. Il importe alors que nous fassions attention aux paroles, attitudes, silences à cet effet et y croyons. Le prêtre ne fait pas de la simple lecture ou récitation, mais il dit la prière de Bénédiction de Jésus. Il rend grâce à Dieu. Il s’incline respectivement quand il prend le pain, puis la coupe, et fait une génuflexion s’il le peut en signe d’adoration. Avec les fidèles qui participent à l’Eucharistie, ils s’unissent à Jésus pour vivre dans la foi sa glorification, le don total de sa vie à Dieu et à l’humanité comme il l’a fait réellement sur la croix pour nous purifier, nous sanctifier et nous consacrer dans nos différents états de vie dans l’Église comme dans le monde.
Aussi devons-nous pendant ce temps-là lui offrir notre vie, nos joies et nos peines, nos succès et nos échecs, nos peurs et nos doutes, nos richesses et nos pauvretés, notre bonne santé et nos maladies.
Mais le savons-nous et le faisons-nous vraiment chaque fois ou très souvent: Réalisons-nous ce que nous disons ou faisons pendant que le prêtre prie pour que Dieu transforme le Pain en Corps du Christ et le Vin en Sang du Christ? Il se passe en ce moment un échange admirable et merveilleux entre le Ciel et la terre. Dieu descend pour écouter nos prières et nous exaucer, nous bénir et nous guérir, nous rassurer et nous réjouir, nous protéger et nous envoyer témoigner de son Amour pour toutes et tous sans faire de différence aucune entre nous.

Bon dimanche !

Père Koffi

___________________________________________________________________________

 

Edito du dimanche 27 février 2022

PRIERE SUR LES OFFRANDES

Pour commencer la prière sur les offrandes, le prêtre disait avant : «Prions ensemble au moment d’offrir le sacrifice de toute l’église» et les fidèles répondaient : «Pour la gloire de Dieu et le salut du monde». Avec la nouvelle traduction du missel romain, nous avons une deuxième proposition plus explicite. Ainsi le prêtre et les fidèles s’unissent au Christ pour participer à une même action à la louange et à la gloire de Dieu, selon la vocation et le rôle de chacun, chacune.

On n’assiste pas à la messe comme on regarde un film ou un documentaire à la télévision, mais on participe par notre présence réelle et effective et par notre dialogue. Si Jésus accepte aujourd’hui encore de s’offrir par amour, pour glorifier Dieu et pour nous sauver, nous devons à notre tour accepter librement de nous offrir à Dieu et de nous convertir. Car Dieu ne fait rien sans notre accord personnel. Il ne nous sauve pas sans notre participation.
En effet, comment comprenons-nous ce que nous entendons ou répondons à la messe? En quoi cela m’engage-t-il pour ma communion avec Dieu qui veut demeurer en moi et se servir de moi pour aimer les autres? Est-ce que je prie pour les prêtres qui représentent et nous offrent le Christ ainsi que pour les fidèles qui participent à la messe pour que Dieu soit toujours et partout honoré, glorifié par le témoignage des chrétiens pour un monde de Justice, de Paix, de Fraternité et de Solidarité ?

Bon dimanche !

Père Koffi

________________________________________________________________________________________

Edito du dimanche 20 février 2022

OFFERTOIRE ou  PRESENTATION DU PAIN ET DU VIN    

Dans l’église primitive, les fidèles allaient à la prière avec les fruits de leur récolte, commerce, affaire…Une partie de ces offrandes servait au culte, tandis que le reste était partagé entre les Apôtres et les pauvres de la Communauté. Aujourd’hui cela est remplacé par la quête, le pain et le vin que nous présentons à Dieu pour qu’il les sanctifie, les bénisse et nous fasse du bien.
Dans la parabole de la multiplication des pains dans l’Evangile selon saint Luc, Jésus prit cinq pains et deux poisssons, il les bénit, les rompit et les donna aux dsiciples pour le partage à la foule nombreuse. Et en 1 Corinthiens 11, 23-26, après avoir rendu grâce pour le pain et le vin, il dit: « Ceci est mon Corps livré pour vous…. Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon Sang… Faites cela en mémoire de moi ».
Et nous, qu’est ce que vraiment nous présentons à Dieu pour le sacrifice? Qu’est-ce que Dieu attend de nous? N’est-ce pas nous-mêmes ? «Je vous exhorte donc, frères, au nom de la miséricorde de Dieu, à offrir vous-même en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu, c’est là votre culte spirituel» (cf Rm12, 1)

Bon dimanche !

Père Koffi

________________________________________________________________________________________

Edito du dimanche 13 février 2022

« CONSUBTANTIEL»

Dans la continuité de la recherche de la bonne compréhension du nouveau missel romain, nous nous arrêtons aujourd’hui  au mot «CONSUBSTANTIEL».
Nous disons à la messe du dimanche ou des solennités après l’homélie du prêtre ou du diacre soit le symbole des Apôtres, soit celui de Nicée-Constantinople. C’est seulement dans le deuxième que nous trouvons le mot «consubstantiel».
En effet consubstantiel ne veut pas dire : de même nature - ce qui n’est pas juste et fidèle - mais : «Un même Être avec le Père». Dans l’Évangile selon saint Jean, Jésus nous dit : « Le Père et moi, nous sommes un. » cf Jn17, 22. Aussi devenons-nous, par le baptême, fils et filles adoptifs dans le Christ Jésus. Dieu alors demeure en nous pour nous aimer et nous aider à témoigner de la filiation et de la fraternité dans  l’unité avec le Saint-Esprit.
Qui donc est vraiment Dieu qui est un dans le Fils sans changer ?
Au début de la messe le prêtre dit souvent après le signe de croix : «Que la Grâce et la Paix de Dieu, Notre Père et du Seigneur Jésus, le Christ, soient toujours avec vous». Il dit aussi à la fin de certaines prières «Par Jésus Christ, ton fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu, pour les siècles des siècles».
Ainsi donc le Père est dans le Fils ou en relation d’amour avec le Fils. Et le Fils est dans le Père. Ils ne sont pas deux, mais un.

Bon dimanche !

Père Koffy 

_______________________________________________________________________

3° édito sur le nouveau missel pour ce dimanche 6 février.

Agneau de Dieu qui enlèves les péchés

Pourquoi ce passage du singulier au pluriel dans le nouveau missel ?
Le Christ, qui par sa mort et sa résurrection, a réconcilié l’humanité avec son Père n’enlève pas seulement le péché en général, mais les péchés de chacun en particulier, ces actes libres, contraires aux commandements,  à l’amour de Dieu et du prochain.
Le pluriel insiste ainsi sur notre responsabilité personnelle.
Ce pardon nous est offert  dans le sacrement de la réconciliation qu’il importe de recevoir régulièrement, plus spécialement en cas de péché grave. Mais le rite pénitentiel du début de la messe nous ouvre déjà au pardon et l’invocation « agneau de Dieu… », avant de recevoir le Christ dans la communion, nous introduit dans une démarche d’humilité. Nous sommes des pauvres qui ont besoin de tout recevoir de Dieu.

Père Pierre Bayerlet

.......................................

2° édito sur le nouveau missel pour ce dimanche 30 janvier 2022

Bienheureuse Vierge Marie – Frères et soeurs

La nouvelle version du Je confesse à Dieu (dans le nouveau missel) comporte deux modifications par rapport à l’ancienne.

- La bienheureuse Vierge Marie : l’adjectif souligne sa condition actuelle de ressuscitée avec le Christ ;

- je reconnais devant vous, frères et sœurs : cette mention des sœurs tient compte de la sensibilité actuelle à la place faiteaux femmes. Pour nous chrétiens, l’être humain a été créé homme et femme à l’image de Dieu. Notre baptême nous fait  fils et filles de Dieu, aimés du même amour, égaux en dignité. Par leur amour l’homme et la femme sont signes de l’amour de Dieu, appelés à donner la vie. L’eucharistie est source de l’amour conjugal. On retrouve cette mention frères et sœurs dans les prières eucharistiques, notamment dans le memento des défunts. Il est indispensable que les deux composantes de l’humanité et de l’Eglise soient ainsi explicitement nommées.

Père Pierre Bayerlet

....................................

Edito du dimanche 23 janvier 2022

La nouvelle traduction du missel romain

Le premier dimanche de l’Avent (28/11/21) est entrée en vigueur en France la nouvelle traduction du missel romain. Le missel, à l’usage des prêtres et des fidèles, est le livre qui contient toutes les prières de la messe au cours de l’année liturgique.
Pourquoi une nouvelle traduction ? Pour offrir un texte plus fidèle au texte latin et pour tenir compte de l’évolution de notre langue. Elle a été demandée par Jean-Paul II en 2001 et approuvée par le pape actuel et les évêques de langue française. C’est donc le résultat d’un travail de longue haleine qui a nécessité la collaboration de nombreux spécialistes. Il nous offre la chance de mieux comprendre les paroles et les gestes de l’eucharistie qui est la source et le somment de notre vie chrétienne Il bouscule nos habitudes et nous force ainsi à nous réapproprier nos interventions. Les changements qui concernent les fidèles sont regroupés dans le fascicule intitulé «  liturgie de la messe » et que vous avez pu trouver à l’entrée des églises. N’oubliez pas de l’emporter tant que vous ne saurez pas ces changements par cœur.

Les prochains éditos présenteront les modifications apportées à nos réponses au cours de la messe.

Père Pierre Bayerlet

 

................................

Edito 2éme dimanche TO - 16 janvier 2022

A l'école de l'Esprit Saint

Hier, en écoutant une femme, je me faisais cette réflexion : elle a le charisme de la prière pour accompagner des personnes en difficultés. Depuis quelques mois, je (re)découvre dans le cadre d'une formation (appelée Talentheo) que nous avons des talents mais aussi des charismes (dons de Dieu)…

Les talents, ce sont ces choses qui pour moi sont faciles à faire, ne me demandent pas d'effort…Par exemple je n'ai pas le talent de peindre, mais celui de mettre en relation des gens ! L'un a le talent de chanter juste, l'autre d'accueillir à sa table, l'autre de lire, d'autres de se mettre au service matériel, …

Le charisme, c'est autre chose : c'est un don de l'Esprit qui passe à travers moi. Quelques chose que je ne maîtrise pas… Par exemple, il est possible que quelqu'un qui chante faux, fasse pourtant passer Dieu d'une manière très efficace quand il chante. Et le charisme n'est pas pour moi, mais pour le bien des autres.

Saint Paul dans son épitre aux Corinthiens (chap 12), rappelle que les dons de la grâce sont variés, mais que c'est toujours le même Esprit Saint qui agit. Je rêve que dans notre communauté, les charismes soient mieux identifiés ! Que celui qui a le don de Sagesse, puisse l'utiliser au profit de tous... Que celui qui a le don de foi consolide les croyants plus fragiles… Personne n'est sans don particulier de l'Esprit, les charismes sont infiniment variés…Que nous puissions le redécouvrir, et encourager l'expression des charismes dans nos paroisses ! En nous rappelant que le don suprême est celui de l'amour.

Dès la semaine prochaine, nous profiterons des talents et/ou charismes de certains avec des éditos plus ciblés qui expliqueront les nouveautés du missel romain.                       

Christophe, Curé

______________________________________________________________________________________

Edito Fête du Baptême du Seigneur – 9 Janvier 2022

      « Comme Jésus priait, après avoir été baptisé, le ciel s’ouvrit » (Lc 3, 15-16.21-22)

Chers frères et sœurs en Christ,

En nous faisant entrer, dès demain, dans le temps Ordinaire, la fête du Baptême du Seigneur nous fait pénétrer dans le temps de la Parole. La Parole qui s’est faite chair, qui est venue demeurer parmi nous, voilà qu’elle vient à notre rencontre. Elle vient frapper aux oreilles de notre cœur ; elle vient toucher cette part la plus intime et la plus secrète de nous-mêmes qui recherche le salut. Laissons-la entrer en nous ! Aujourd’hui ne fermons pas notre cœur, mais écoutons la voix du Seigneur.

Voilà, frères et sœurs, la joyeuse nouvelle que nous annonce la solennité de ce jour. Elle nous engage à revenir aux sources vives de notre Baptême pour y puiser les forces neuves, une nouvelle jeunesse spirituelle. Dieu ne nous aime pas parce que nous n’avons pas de péchés, Il nous aime parce qu’Il est le Père. Là où le péché abonde, l’amour a surabondé nous dit saint Paul. Lorsque Jésus prie, le ciel et la terre entre en relation, l’Esprit-Saint descend sur Lui sous l’aspect de la colombe, et par la toute-puissance de Dieu, Jésus reçoit la mission de son Père. Il est le Sauveur, celui que le peuple attend, que nous attendons tous, et par qui nous aurons un jour la Vie en plénitude.

Maintenant, c’est notre tour : nous sommes les baptisés de l’aujourd’hui ; à nous de nous configurer autant que possible à Jésus ; à nous, comme lui, de recevoir pour nous cette parole d’amour ; à nous de rechercher cette intimité avec notre Père du ciel, cette relation confiante et libératrice ; à nous de prier ; à nous de laisser un peu de place à cette colombe, désormais intérieure, qu’est l’Esprit-Saint ; à nous d’aimer sans mettre de conditions ; à nous d’annoncer à ceux qui sont dans les ténèbres et dans la tristesse qu’eux aussi sont des « enfants bien aimés du Père » et que Dieu trouve sa joie en eux.

C’est notre tâche de fils et de fille de Dieu d’aujourd’hui.

Jean LAFONTAINE, diacre

___________________________________________________________________________________________

Edito de la fête de l'Epiphanie du Seigneur Année C -

2 janvier 2022

"Nous sommes vu son astre àl'Orient et nous sommes venus lui rendre hommage" (Mt 2.2)

Cheminons à la suite des mages, de cette fête de l'Epiphanie à la célébration oecuménique prévue le 21 janvier à Luxeuil (18h30). En effet, cette déclaration des mages venus adorer Jésus à Bethléem servira de thème à la "Semaine de prière pour l'unité des chrétiens" du 16 au 23 janvier 2022. Le conseil des Eglises du Moyen-Orient a été chargé d'en élaborer le support.

Les peuples du Moyen-Orient sont en quête de lumière. Liban, Syrie, Irak. Divers reportages sur ces pays nous traduisent la souffrance des populations vulnérables, lâchées par les structures politiques, économiques et sociales. Les chrétiens du Moyen-Orient aspirent à trouver la lumière qui leur montrera la voie vers le Sauveur, lui qui sait comment surmonter les ténèbres.

C'est aussi, pour nous tous, que brillent l'étoile et la lumière de Noël. L'important est de savoir lever les yeux pour voir cette Lumière et de se mettre en route en se laissant guider par elle.

Est-ce parce qu'ils ont vu se lever une nouvelle étoile que les mages se sont mis en route ? Ou est-ce parce qu'ils s'étaient mis en route, qu'ils ont pu se laisser guider par cette étoile ?

Ne faut-il pas conjuguer les deux scénarios, pour sans cesse nous remettre en route vers la lumière du Christ ? A Jérusalem, la route des mages s'est précisée grâce à la parole des prophètes commentée par les scribes. Et les voici à Bethléem où c'est, pour eux, une trés grande joie de trouver l'enfant dans les bras de Marie.

En 2022, Jésus est toujours la lumière du monde... Avec l'éclairage des Saintes Ecritures, nous pouvons poursuivre notre route et l'Eucharistie nous procure la trés grande joie ressentie par les mages.
Jésus est notre compagnon de route. Puissions-nous partager la foi des mages et apporter au Christ le plus beau des présents : un coeur aimant et fidèle !

Abbé Bernard Garret, prêtre

_____________________________________________________________________

Edito du dimanche 26 décembre 2021

LA FAMILLE : LE DON DE DIEU

Dieu seul est Saint et sanctifie les hommes. Ainsi que retenir de la famille composée de ELCANA, Anne et Samuel, d’une part, et d’autre part celle de Jésus, Marie et Joseph.

En effet, ELCANA aimait Anne qui a longtemps été stérile avant de connaître la grâce de l’exaucement. Alors qu’il n’aimait pas sa deuxième épouse qui lui a donné des enfants. Et que dire de Marie et Joseph qui n’ont pas eux aussi été épargnés des épreuves de bien des familles ? Comment comprendre Marie qui tombe enceinte de Jésus  alors qu’elle est promise en mariage à Joseph, et qui ne trouve aucune place pour accoucher si ce n’est au milieu des bœufs ? Ainsi que l’émigration en Egypte avec Jésus, parce que menacé de mort ? De l’absence de Jésus pendant trois jours de la maison familiale, et de sa courageuse réponse à Marie et Joseph ?

Il s’agit plutôt de retenir les qualités de prière et d’espérance chez Anne, de l’amour chez Elcana, de la foi, l’abandon, l’unité, la simplicité et le service chez Marie et Joseph. Samuel et Jésus sont des Dons de la grâce de Dieu. C’est Dieu qui sanctifie ces deux familles qui nous sont données en exemple pour vivre et témoigner toujours et partout de la foi en Dieu et de l’amour de nos semblables.

Nous sommes toutes et tous les enfants de Dieu qui est famille et qui rend saint. Aussi recevons-nous de lui la vocation à vivre l’amour qu’il a déversé en nous depuis notre baptême et notre première communion. Et l’Apôtre saint Paul de nous rappeler que nous sommes les membres du corps du Christ qui est Saint. « Soyons Saints comme Dieu est Saint ».

Enfin la Célébration de la famille de Jésus, Marie et Joseph nous donne à répondre chaque jour à l’appel à participer à la Sainteté de Dieu malgré les difficultés qui ne sont que des épreuves. Puisse Dieu bénir toutes les familles du monde, les aider à le rechercher, l’accueillir, faire sa volonté et devenir Saintes !

Père Koffi Siméon

.......................................

Jour de Noël 2021

La Nativité du Seigneur…

Dans les maternités de nos villes, combien d’enfants voient le jour, entourés de l’affection de leurs parents, qui voient déjà dans leurs yeux toute une histoire qui se construit ? Que sera donc cet enfant ? Question bien humaine. On admire le nouveau-né, on lui cherche des ressemb lances.

Marie connaît en partie, ce que sera son enfant : l’ange lui a donné quelques repères. Jésus n’est pas né dans une maternité, « il n’y avait pas de place dans la salle commune ».

En cette fête de Noël, la Parole de Dieu est complexe à saisir, en particulier dans ce ‘prologue’ de St Jean. St Jean ne parle pas de la naissance de Jésus, il va en exprimer la réalité cachée. Il parle de lumière, de ténèbres, de la vie qui naît : « Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde », « Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous » (St Jn). Ce prologue prend la forme d’une hymne au Verbe de Dieu ; Christ est né. Christ est ressuscité ! Il est le Verbe de Dieu fait chair.  

Le Verbe s’est fait chair… quelques mots pour dire le mystère de notre foi. La parole qui est en Dieu s’est fait chair, visage, histoire.                 

Le Verbe s’est fait chair… amour surabondant ! Dieu est venu habiter parmi nous. Dieu s’est fait homme :  ce que le Seigneur nous dit, c’est un homme, une histoire, une passion, des visages, des rencontres.                            Le Verbe s’est fait chair… amour fraternel et amitié, puissance de pardon et tendresse…                             

Le Verbe s’est fait chair… Sa parole a pénétré le cœur des hommes avec l’humilité d’un visage offert. La connaissance de Dieu passera toujours par le détour de nos histoires humaines. Au cœur de cette histoire, il y a Jésus Christ, Parole de Dieu en notre chair. Par Lui, les mots sur nos lèvres sont les mots de Dieu. Que la célébration de Noël affermisse en nous la foi au Dieu fait homme, mais aussi la foi en l’homme, appelé à devenir enfant de Dieu.

Jean-Marie Cheney, prêtre

_________________________________________________________________________

Veillée de Noël 2021

« Aujourd’hui vous est né un Sauveur »

Il y a bien des manières de considérer les événements et le monde dans lequel nous vivons. Il y a le point de vue des gouvernants et celui des pauvres. Les premiers raisonnent en termes de pouvoir, de rapports de force, de rivalité, les seconds ont le souci du lendemain, sont attentifs aux petits gestes, cherchent des appuis. L’évangile de cette nuit de Noël nous fait passer du contexte international à une petite bourgade de Palestine, de l’empereur Auguste et de son édit qui jette des milliers de gens sur les routes à un couple de gens modestes et inconnus, à la recherche d’un gîte pour la naissance de leur enfant. C’est l’enfant qui est nommé Seigneur et Sauveur, et pas l’empereur. La grandeur n’est pas là où on le croit trop souvent.

Le récit de la Nativité nous invite à faire nôtre le regard des bergers, à chercher la lumière non pas dans le clinquant, le spectaculaire, ce qui fait la une des informations, mais dans notre vie ordinaire, les petits gestes de solidarité, l’ouverture toute simple à l’imprévu. Car le Fils de Dieu n’est pas venu seulement il y a 2000 ans, petit enfant, dans une mangeoire, il continue de venir discrètement, humblement dans nos vies. Saurons-nous le reconnaître ?

Pierre Bayerlet - prêtre

_______________________________________________________________________________________

4ème dimanche de l'Avent C - 19/12/2021

Histoires de Visitations

Depuis quelques mois, en cherchant comment rendre nos célébrations plus fraternelles le Dimanche, je propose un exercice pratique qui étonne surement quelques-uns d'entre vous, mais qui fait du bien. Tout simplement prendre quelques minutes en début de célébration pour aller rencontrer une personne que je ne connais pas, pour la découvrir, prier pour elle, offrir une parole de bénédiction ou encore lui rappeler combien elle est habitée de Dieu. Occasion de vivre la nouveauté dans la relation !

Depuis quelques semaines, nous avons un nouveau missel pour la messe, quelques réponses ont changé, quelques gestes nouveaux se vivent. Le passage d'anciennes à de nouvelles habitudes, est une belle occasion pour chacun de s'ouvrir à la nouveauté d'une tradition.

Marie et Elizabeth, vivent ce qu'on appelle la Visitation. Marie s'est mis en route pour rencontrer sa cousine, et pour lui annoncer cette folle nouvelle : elle attend en ses entrailles le Messie !! Dans cette rencontre de Marie et Elizabeth se joue la rencontre de Jésus et de son cousin Jean-Baptiste. Ce Messie que nous attendons depuis le 1er Dimanche de l'Avent, vient à notre rencontre dans son Eucharistie, dans cette humble présence que nous mangeons le Dimanche !!

Que cette Visitation nous prépare à la fête de la Nativité

Christophe BAZIN, prêtre

_______________________________________________________

 3ème dimanche de l’avent C - 12/12/2021

 y a d'la joie !

Comment aujourd’hui affirmer sereinement une promesse de joie, alors que le malheur, les défaillances de toutes part, l’inquiétude minent nos vies ?

Pour beaucoup, les jours d’allégresse et de danse apparaissent dans une fête incongrue à laquelle ils n’auront jamais part.

Le Seigneur de la joie est celui qui baptise dans l’Esprit et le feu. Il brûle la paille du blé, il tient la pelle à vanner. La venue du Seigneur est laborieuse.

Il n’est donc pas question d’une naïveté facile dans laquelle il nous suffirait d’attendre.

" Que devons-nous faire ? "

Demande le peuple à Jean-Baptiste. Aujourd’hui comme hier, la vie fraternelle vient confirmer la vérité de notre conversion.

 

Le Seigneur vient : la joie, comme la promesse, est rude et exigeante. Elle travaille notre attente pour que celle-ci devienne :

Charité :     " Ne faites ni violence ni tort à personne "

Espérance : " Dans l’action de grâce, priez et suppliez " (2ième lecture)

Et foi :        " Il vient, celui qui est plus puissant que moi " (évangile).

 

Étrange joie que cette bonne nouvelle, mais elle est la seule crédible : celle qui n’esquive ni les larmes ni la mort. Alors la paix de Dieu qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer gardera notre cœur et notre intelligence dans le Christ Jésus.

Soyez toujours dans la joie !

 

           Jean-Marie Moesch diacre

__________________________________________________________

Edito du 2ème dimanche de l'Avent - Année C

Un contraste saisissant !

Le chapitre 3 de l'Evangile selon St Luc s'ouvre sur un contraste entre l'énumération solennelle des princes politiques et religieux de l'époque : Tibère, Ponce Pilat, Hérode et son frère Philippe, les grands prêtres Anne et Caïphes ... et le surgissement d'un inconnu, sorti du peuple : Jean, fils de Zacharie, prêchant dans le désert, libre face aux puissants de son époque. Souvent, dans la Bible, en face des rois et des puissants, nous voyons surgir des prohètes, issus du peuple, dénonçant les injustices des sytèmes établis. "Les chrétiens, écrit St Paul, ne sont pas des gens extraordinaires, parce que Dieu prend ce qui est faible pour confondre ce qui est fort."

C'est ce que je ressens, au fil des émissions accompagnant le Téléthon: des vedettes répercutent des appels aux dons, mais ce sont, en fait, les visages des jeunes atteints de maladies rares ainsi que les mots de leurs parents, qui nous percutent le plus. Et c'est bien autour d'eux que des milliers de bénévoles se mobilisent.

Oui ! Dieu prend appui sur ce qui est faible pour combattre ce qui est fort. Aujourd'hui encore, Jean-Baptiste s'adresse à nous avec une Bonne Nouvelle toujoyrs actuelle : "Le Seigneur vient ! Préparez le chemin du Seigneur, Tout homme verra le Salut de Dieu".Cette Parole de Dieu se veut un appel et non une contrainte. Elle est un murmure à nos oreilles, comme dans le désert de nos coeurs... car on ne peut contraindre à l'amour, ni à l'espérance. Si Jean-Baptiste revenait aujourd'hui, il resterait attentif à tous les humbles qui s'interrogent en se disant : "Que devons-nous faire ?" et il suggèrerait de faire confiance en la stratégie de Dieu qui "prend appui sur ce qui est faible pour confondre ce qui est fort".

Alors, humblement, préparons les chemins du Seigneur, aplanissons ses sentiers, en quittant les relations dominateurs-dominés, en esquissant la relation fraternelle des enfants de Dieu. Soyons des serviteurs et des servantes du Seigneur.

Bernard GARRET, prêtre

____________________________________________________________________

Edito du dimanche 21 novembre 2021

Le Christ, Roi de l’univers…

« Portes, levez vos frontons, élevez-vous, portes éternelles : qu'il entre, le roi de gloire !    

Qui est ce roi de gloire ?  C'est le Seigneur, le fort, le vaillant, le Seigneur, le vaillant des combats…                              C'est le Seigneur, Dieu de l'univers ; c'est lui, le roi de gloire. »

Ces versets du psaume 23 peuvent nous aider à contempler Jésus Christ dans sa Royauté, royauté qui n’est pas de ce monde. Et pourtant ce roi c’est « le Seigneur, le fort, le vaillant »… Mais qu’elle est cette force, cette vaillance ? C’est au soir du jeudi saint, au moment du lavement des pieds que se manifeste le plus clairement la Royauté de Jésus. Il se met à genoux devant chacun des siens, sans doute aussi devant Judas. Il s’expose dans un face à face avec ses apôtres, il devient vulnérable face à chacun. Jésus a pris la tenue de service et prend le temps de laver les pieds de chacun sans faire de différence parce que chacun fait partie de ceux qu’il appelle « mes amis ». « Le Seigneur est roi, il s’est vêtu de magnificence, le Seigneur a revêtu sa force » dit aussi le psaume de ce jour. La force de Jésus a pour autre nom, le service humble à l’adresse de tous ; la magnificence dont il se revêt est le tablier du serviteur. Nous sommes à cent lieues des habits rutilants, des gardes du corps et de tous les oripeaux désuets si chers à nos contemporains ou à nous-mêmes ! Les armes que Jésus utilise pour défendre sa royauté ont pour nom la bienveillance, le regard qui réconforte, la parole qui guérit, la main tendue qui sauve, l’agenouillement qui permet à l’autre de se relever et de tenir debout, en un mot : L’Amour… La Royauté du Christ c’est le don de sa vie par Amour de son Père et l’Amour de tous les êtres humains. Oui, Jésus est roi, son  pouvoir est celui du service, de l’amour. Nous le croyons, son règne n’aura pas de fin. Jésus Christ, c’est Lui le Seigneur de l’univers, le Roi de gloire !

Jean-Marie Cheney, prêtre

________________________________________________________

Edito du 27è dimanche du TO - dimanche 14 novembre 2021

La fin du monde, bonne ou mauvaise nouvelle ?

Un certain discours écologique a pris le relais des annonces de fin du monde : notre mode de vie,  la pollution et la surexploitation des ressources naturelles ne peuvent qu’aboutir à des catastrophes de plus en plus graves et à la destruction de notre planète. L’enseignement de Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui va-t-il dans le même sens ? Non. S’il annonce une grande détresse, des bouleversements cosmiques effrayants, c’est pour annoncer la victoire définitive du vrai Dieu sur les forces du mal. Il ne faut pas oublier que dans l’Antiquité, le soleil, la lune et les étoiles étaient considérées comme des divinités. Leur destruction signifie donc le triomphe final du Christ. La voie sera libre ainsi pour qu’advienne son règne de justice et de paix sur une création renouvelée.

Par la petite parabole du figuier, Jésus invite à discerner dès maintenant les signes de sa venue, comme on est capable de discerner les signes du printemps. Cette journée mondiale des pauvres ne nous invite-t-elle pas à voir dans l’attention aux pauvres un signe du royaume qui vient ? En leur permettant de prendre leur place dans la société, nous contribuons à la venue du Christ et nous nous préparons à le rencontrer. A chacun, de voir ce qu’il peut faire à son niveau pour transformer ce monde, le rendre plus habitable, plus humain et hâter la venue des dernier temps.

Pierre Bayerlet prêtre.

__________________________________________________

Edito du 32ème dimanche ordinaire - 7 novembre 2021

Une Eglise accueillante !

Partout en France, tous les chrétiens le disent : "C'est par notre fraternité que nous serons vraiment des communautés vivantes"… Peut-être les lectures de ce jours peuvent nous édifier. Que penser de cette veuve qui au temple met deux piécettes dans la quête ! Que penser de cette autre veuve, qui accueille le prophète Elie avec un peu d'eau, et une petite galette alors qu'il ne lui reste plus rien ? Tout d'abord que notre capacité d'accueil, n'est pas proportionnel à notre compte en banque… Même plus, que ce sont souvent les pauvres qui généreusement donnent le peu qu'ils ont… Accueillir c'est aussi tout simplement à la Messe du dimanche se tourner vers quelqu'un que je ne connais pas, le saluer, reconnaitre en lui un ami de Jésus, comme moi. Dans notre expérience missionnaire il y a quelques jours, j'ai goûté l'accueil de ceux qui n'ont pas grand-chose et qui ouvrent leur porte…Ceux qui nous ont rejoint ces dernières semaines (P. Koffi, Anne-Emérentienne et Clotilde) font cette expérience d'être accueillis généreusement.  Je trouve bon, que ces missionnaires à notre service, et que les prêtres, puissent vivre un temps fraternel avec vous lors d'un repas simple. Le dimanche, jour de fête du chrétien est une belle occasion, en particulier quand l'un ou l'autre célèbre sur votre paroisse.

Christophe Bazin, curé

_______________________________________________________________

Édito du 2 novembre commémoration de tous les fidèles défunts

« Que notre unité soit parfaite et le monde croira »

L’évangile de ce jour nous montre combien la prière, l’unité et l’amour son importants pour nous conduire au Père.

Il y a le monde, le Fils, le Père, ceux qui croient au Fils et au Père, et les autres, tous les autres… il y a l’amour entre tous ceux-là, amour qui se diffuse, qui va du Père a u Fils puis du Fils à ceux qui croient et de là à tous les autres qui sont loin.

Aujourd’hui encore, dans notre monde, là où nous sommes, cette parole peut  s’incarner  en habitant dans nos cœurs, dans nos attitudes, dans nos pratiques… il suffit de laisser cette unité nous rejoindre, nous rassembler, il suffit de nous laisser aimer, de laisser l’amour agir en nous, entre nous, de nous pardonner et l’invention, la nouveauté deviendront possible, l’histoire de la Bonne Nouvelle pourra continuer, pourra passer par nous…

Le 2 novembre nous faisons mémoire de nos défunts, nous  ravivons notre espérance face à la réalité mystérieuse de la mort. Nous nous rappelons que la résurrection de Jésus nous ouvre un chemin.

Jésus a prié à cette intention et sa prière a été reçue. Avec lui nous sommes sûrs de triompher de la mort et du péché, dès maintenant et pour l’éternité.

 

                                                               Marie-Josèphe Haustête déléguée pastorale paroisse St Irénée - St Loup

_________________________________________________________________

 Edito : Fête de tous les Saints - 1er Novembre 2021

  La Toussaint nous invite à réagir positivement face à nos limites.  

     « Heureux ! Debout ! En avant, les pauvres de cœur, les assoiffés de justice, les artisans de paix… le Royaume de Dieu est à vous ». Les Béatitudes, proclamées autrefois par Jésus de Nazareth sur une montagne de Galilée et rappelées à chaque fête de la Toussaint, nous invitent à une approche positive de nos limites.

     Dérèglements climatiques, pandémie, hausse du coût de l’énergie et autres contraintes… nous confrontent à des limites qui semblent rétrécir notre avenir. Mais, nous pouvons aussi multiplier les initiatives permettant un développement durable et un autre style de vie : moins de rapidité mais plus de relation, moins de mobilité mais plus d’enracinement, moins de productivité mais plus de proximité.

   Les chrétiens sont aussi invités à réagir positivement face à la limite de la mort et à la promesse de la résurrection. La résurrection, n’est pas simplement la vie après la mort, mais plutôt la vie qui traverse la mort, la vie qui se fraie un passage au long de notre existence terrestre, en suivant l’exemple de Jésus

      Au long des pages de l’Evangile, on découvre un Jésus de Nazareth, plein de santé et d’activité, qui sillonne infatigablement les routes de Palestine, qui rayonne une force de pardon et de guérison, qui a un projet et un message, qui a des amis et des disciples… et surtout qui se pressent aimé par Dieu comme son Fils.

     Jésus est toujours en mouvement, à la rencontre des autres et à l’écoute des appels de Dieu. Il est un homme actif et heureux parce qu’il donne sens à sa vie en l’offrant quotidiennement… et, par le don suprême de sa vie sur la croix, il vaincra la mort et débouchera dans le bonheur de la résurrection.

     En cette fête de Toussaint, puissions-nous reprendre de la force et de l’espérance. Si nous pensons que la vie n’est pas juste, ayons soif de faire advenir un monde meilleur par nos diverses capacités d’aimer et de donner. Que notre soif de justice et de bonheur fasse de nous des artisans de paix. Travaillons à rassasier la faim des autres. Et nous marcherons vers cette Terre Promise par Dieu, où nous serons totalement rassasiés de bonheur.

Bernard Garret, prêtre      

__________________________________________________________________

Edito du 31eme dimanche du temps ordinaire Année B.

L’exigence de la connaissance et de l’amour de Dieu aujourd’hui.

 

« Tu n’es pas loin du royaume de dieu ». Cette déclaration révélatrice de jésus est plutôt une invitation et un encouragement. En effet sa parole est lumière, vérité, paix, joie et vie pour quiconque l’écoute, l’accueille et la met en pratique.

Après congrès et mission, à la fin de la semaine de prière pour la mission des baptisés, et en ce dernier jour de ce mois du très saint rosaire dieu continue de se faire connaître et de nous parler. « Au commencement était le verbe… tout fut par lui et rien de ce qui fut, ne fut sans lui. En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes, et la lumière brille dans les ténèbres », et les ténèbres ne l’ont point comprise. » (cf jean 1,1_5) »la vie éternelle ,c’est qu’ils te connaissent, toi et celui que tu as envoyé »(cf jean 17,3).

Dieu s’est fait l’un de nous à travers jésus pour que nous le reconnaissions comme l’unique et le servions dans la liberté et la joie, non comme des esclaves en nous aimant les autres sans aucune différence. En effet la connaissance ne suffit pas. Car elle doit nous conduire à l’amour de l’« Essentiel » ;c’est-à-dire : dieu et l’homme qui sont deux réalités existentielles, vitales, inséparables et incontournables. « Si quelqu’un dit » j’aime Dieu » et qu’il hait son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas…. Celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère » (Cf Jean 4, 8.20-21)

La connaissance et l’amour de Dieu sont le commencement de la vraie connaissance et mesure de toutes choses et actions. Aussi dit elle la Vierge Marie aux disciples de Jésus et à nous aujourd’hui : « faites tout ce qu’il vous dit » (cf Jean 2, 5). Mais, qui est ce qui ou qu’est ce que nous aimons dans notre vie de tous les jours ? à qui obéissons-nous, ou faisons-nous confiance ? comment concrètement aimons-nous Dieu et notre prochain ?

« Sachants », « croyants », « conservateurs », ou « tradis », …puissions nous comprendre, vouloir et pratiquer ce que Dieu nous dit aujourd’hui pour notre survie et le bien des générations humaines à venir

Que Dieu tout puissant, l’Unique nous vienne en aide !

Koffi Siméon, vicaire

-----------------------------------------------------------------------------------------

Edito du dimanche 24 octobre 2021

« Il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu » (Actes 4, 20), tel est le thème de cette journée qui termine la semaine missionnaire mondiale.

Qu’a donc vu Bartimée ? Normalement, rien. Et pourtant ! bien qu’aveugle, Bartimée, reste clairvoyant… « Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit a crié : ‘Fils de David, Jésus, prends pitié de moi’. » Son cri de confiance interpelle Jésus : « appelez-le »…  L’aveugle court vers Jésus… un aveugle qui court, ce n’est pas banal… il jette son manteau pour se libérer de tout ce qui l’oppresse…

« Que veux-tu que je fasse pour toi »…, « Rabbouni,  que je voie »… C’est la même question que Jésus posait à Jacques et Jean dimanche dernier…  Mais à Bartimée, Jésus répond : « Va, ta foi t’a sauvé »

Bartimée est sauvé avant même de ‘voir’ avec ses yeux ce qu’il voyait avec son cœur. Le salut que Jésus apporte n’est pas d’abord la guérison physique. Jésus donne en partage une vie autre et durable, un lien qui permet une vie nouvelle, non plus au bord de la route, mais sur la route avec Jésus : sur le chemin de la vie d’un homme qui retrouve aussi une vie sociale et religieuse. Il n’est plus à l’écart, mais avec…

L’évangile nous parle de la foi qui sauve, qui donne vie.

Et nous, qu’avons-nous vu et entendu, nous, hommes et femmes d’aujourd’hui ? Nous avons vu, dans nos familles, dans nos communautés chrétiennes,  des témoins de de l’amour de Dieu dans le service des autres ; nous avons entendu des témoignages de foi qui nous ont fait découvrir Jésus, le Christ « Fils de David ». Nous avons, comme Bartimée, entendu proclamer cette Bonne Nouvelle qui nous donne de découvrir la foi au Christ mort et ressuscité qui nous sauve de toute cécité pour nous faire connaître l’amour de Dieu qui nourrit notre vie humaine et chrétienne.

A nous aujourd’hui de vivre cette Parole des Actes des Apôtres, car nous sommes missionnaires par notre baptême, et le don de l’Esprit nous fait connaître la présence de Dieu lui-même au cœur de notre humanité.

« Répands sur nous ton Esprit, qu’il fasse de nous des témoins de ta Parole, joyeuse et audacieuse » (prière de cette journée).

Jean-Marie Cheney, prêtre

...............................

 Edito du dimanche 17 octobre - jour de Confirmation

L’Eglise bouge !

Elle ne tremble pas seulement à cause du séisme provoqué par le rapport sur les abus sexuels,
Elle bouge parce qu’aujourd’hui le pape François lance le coup d’envoi du synode mondial :

 "communion, participation et mission"

Elle bouge parce qu’en diocèse nous avons vécu le congrès mission. Elle bouge parce qu’aujourd’hui 14 jeunes de notre doyenné vont recevoir le sacrement de confirmation.

Louisa - Baptiste - Manon - Sarah - Sophie - Océane - Eléana - Alexia - Célestine - Guillaume - Marie - Apolline - Sarah - Lucas

Ils vont vivre ce que les disciples ont vécu le jour de la Pentecôte, la venue de l’Esprit-Saint.

Nous pouvons à peine imaginer le changement qui s'est produit ce jour-là !

Pour nous en donner au moins une petite idée, le texte des Actes des Apôtres (Ac 2) parle de tempête et de feu. Un vent violent est entendu par beaucoup de gens, on voit des langues de feu flotter au-dessus de chacun des disciples. Puis les portes s'ouvrent. Des gens, jusque-là timides, se mettent à parler avec assurance, de grandes foules sont touchées par leurs paroles.

Comment pouvons-nous être partie prenante de la Pentecôte ?

Aimerions-nous vivre, aujourd'hui, quelque chose de semblable : des portes et des cœurs qui s'ouvrent ?

Probablement que nous aimerions vivre une telle expérience, mais en même temps, nous avons peur. Et nous ne savons pas comment susciter une nouvelle effusion de l'Esprit. Nous voulons être transformés, nous voulons transformer le monde, mais nous sommes si faibles et si limités...

Comment pouvons-nous donc vivre et célébrer la Pentecôte aujourd'hui ?

l'Esprit a besoin de liberté pour pouvoir agir en nous. Nous devons lui permettre de prendre le contrôle de notre être. Nous devons être ouverts et humble pour qu'il nous soit donné.

Tout compte fait, la Pentecôte est bien plus qu’un seul jour de fête dans l’année. Pour celui ou celle qui bénéficie de l’action du Saint-Esprit, de son Souffle, c’est fête tous les jours ! Oui, car c’est bien ce Souffle qui nous ouvre aux réalités spirituelles, c’est-à-dire aux réalités de Dieu, aux réalités de l’Esprit. Et ce Souffle n’est pas réservé à quelques-uns, il est aussi pour vous si vous le demandez ! C’est Jésus lui-même qui nous l’assure : "Moi je vous dis : demandez et vous recevrez ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on ouvrira la porte"…

Dans le baptême, Dieu dit : "Viens". Dans la confirmation, il dit : "Va". L’Esprit Saint reçu en plénitude ce jour-là fait de l’enfant de Dieu un apôtre, envoyé en mission pour porter la Bonne Nouvelle au monde. Il devient pleinement chrétien.

Alors, portons dans notre prière ces 14 jeunes qui seront confirmés. Rendons grâce pour ceux qui ont éveillé en eux le don de la Foi. Qu’ensemble, nous devenions de beaux témoins de la joie de l’Evangile dans la force de l’Esprit !  "Vous allez recevoir une force, celle de l'Esprit qui descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins jusqu'aux extrémités de la terre" (Ac1,8)

Jean-Marie Moesch  diacre

Edito du dimanche 10 octobre 2021

Une Eglise à genou !

Alors que la CIASE, vient de rendre son verdict concernant les violences de la part de tant de prêtres ou religieux, j'en ai le souffle coupé ! Et pourtant le WE dernier, au Congrès Mission, nous étions 17 000 de toute la France(dont 1800 à Besancon) à nous laisser porter par le souffle de l'Esprit Saint qui renouvelle notre Eglise dans sa mission.

Aujourd'hui nous voici une Eglise à genou ! Tant de personnes sont brisées par l'abus de ceux qui doivent annoncer l'Evangile et en vivre. Et la position qui convient à cette situation est celle d'être à genou !

A genou, c'est la position d'humilité de Jésus dans ces rencontres, en particulier quand il lave les pieds de ces disciples…c'est la position du serviteur !

A genou, c'est la position de la pénitence, de celui qui se reconnait pécheur.

A genou c'est la position de celui qui fait la vérité et qui supplie son Dieu de ne pas le lâcher.

Pour que notre Eglise sois une "maison vraiment sure", il nous faut engager une conversion réelle.

Se laisser toucher par la Parole de Dieu, qui ne fait pas dans la dentelle :  la Parole de Dieu est tranchante comme l'épée, elle est notre juge.

Seigneur, Que nos cœurs pénètrent la sagesse ! Seigneur donne à notre Eglise les ressources, pour se convertir, être à l'écoute des victimes !

Christophe Bazin, curé

 

............................

Edito du 27ème dimanche du TO

« HOMME ET FEMME, IL LES CREA »
Ce dimanche est placé sous le signe de la famille, un dimanche pour redécouvrir la grandeur de la famille. Ce que dit le Seigneur dépasse tous les discours politiques en matière de parité.
Dans la 1ère lecture, pour le Créateur, une seule loi entre l'homme et la femme, il y a parfaite égalité, même dignité, et pour le Père de tous les hommes, tous ses enfants forment une grande famille. Au nom de l'amour,
Jésus redit aussi l'amour indissoluble du mariage.
L'homme et la femme ont été créés l'un pour l'autre et leur mission, l'un par rapport à l'autre est celée par la bénédiction divine « Il n'est pas bon que l'homme soit seul ».
La lettre aux Hébreux nous révèle cet amour passionné de Jésus pour tous les hommes. C'est un amour qui est resté fidèle et qui s'est donné jusqu'au sacrifice de sa vie. Ce qu'il attend de nous c'est que nous venions
à lui comme les petits enfants dont nous parle l'Evangile de Marc.
Dans cet évangile, une fois de plus Jésus est coincé par les Pharisiens, si pieux, si fervents religieux, mais une fois de plus Jésus est aussi coincé par ses propres disciples , qui ne comprennent pas, qui font comme les Pharisiens, comme si être chrétien c'était être séparé des autres par une plus grande morale : les gens les meilleurs du monde.
Tout au long du mois d'octobre, mois du Rosaire, nous sommes invités à prier Marie, à prier avec elle et à lui demander de prier pour nous.
Colette Antoine déléguée pastorale, Paroisse Ste Anne Vallée du Breuchin

_____________________________________________________

Edito du week end du 25 et 26 septembre 2021

Une église prophétique ?

Le livre des Nombres, nous rapporte la situation de Moise dans les lectures de ce jour ! Petit rappel, le peuple hébreu après sa sortie d'Egypte est libre, mais vit la fin, le doute, la rebellion… Moïse doit alors soutenir le peuple, l'encourager, l'aider à rester dans l'espérance. Moïse lui-même se sent parfois dépasser par tout cela et dans le passage précèdent, il demande à Dieu de l'aide, il dit "c'est trop lourd pour moi !". Sentiment légitime ! Alors Dieu invite Moïse à rassembler 70 anciens (des savants du message de Dieu : des scribes, et des sages). Pourquoi ? Pour leur parler et leur donner un peu de l'esprit prophétique de Moïse… "Là, je descendrai pour te parler, et je prendrai une part de l’esprit qui est sur toi pour le mettre sur eux. Ainsi ils porteront avec toi le fardeau de ce peuple, et tu ne seras plus seul à le porter."

C'est bien ce qui va se passer, mais 2 autres personnes en dehors de ces 70 anciens vont de manière surprenante, bénéficier de ce don de l'esprit, alors qu'ils sont extérieurs aux 70 anciens…

Notre église a particulièrement besoin de prophètes, mais surtout de groupes prophétiques. Des personnes, qui voient la réalité du monde, de l'église et qui parlent, qui encouragent, soutiennent ! Qui annoncent à temps et contre-temps, les chemins du Seigneur !

N'est-ce pas l'Esprit de Pentecôte, reçu à notre Baptême qui nous rends prêtre, prophète et serviteur ? Et l'Esprit n'agit-il pas en dehors de nos institutions, de nos organisations ? Que chacun se sente dans nos communautés, encouragé à prendre sa place comme prophète ! Pour le bien de tous !

P. Christophe, curé

____________________________________________________________________________________

Edito du dimanche 19 septembre 2021

l’amour de DIEU pour nous

Nous vivons au milieu des personnes aux intérêts différents. Mais nous ne sommes pas seuls. Car le Créateur du monde est heureusement avec nous, mème dans les moments difficiles.

Ainsi pendant que certaines personnes veulent ou pratiquent sans cesse le Mal.Parce qu‘elles ne connaissent pas DIEU, ou ne croient pas en LUI. Celles-ci pensent et se disent alors qu’à force de souffrances certainement le juste changera d’avis,la mort est la fin de la vie sans que DIEU n’intervienne et ne montre sa TOUTE PUISSANCE.

Mème JÉSUS n’a pas échappé à la méchanceté et à la tuerie des gens sans FOI ni Raison. Aussi n’a t-IL pas eu peur de poursuivre la mission pour laquelle IL a accepté d’être un homme tout en étant DIEU. IL nous invite à vivre maintenant et toujours l’AMOUR qui est: simplicité, accueil, service désintéressé , justice , et non recherche d’honneurs , revendication de ses droits , rejet ou mépris des autres.

Ainsi alors que nous nous masquons chaque instant pour ne pas mourir de la Covid, mème si d’autres en ont déjà fait la malheureuse expérience , l’Apôtre Saint Jacques nous démasque de ce que nous sommes et faisons en réalité souvent pour vivre et faire la belle expérience de l’AMOUR de DIEU qui est plus fort que le Mal et la mort qui font peur à certains.

Seigneur DIEU , Toi qui rends sages et purs ceux et celles qui t’aiment , donne-nous de savoir nous aimer les uns les autres pour qu’advienne la vraie paix dont le monde a besoin.   Amen !

                                                                       Le Père KOFFI Siméon

___________________________________________________________

Edito du 12 septembre 2021- 24ème dimanche ordinaire

Et vous, que dites-vous ? Pour vous qui suis-je ?

Jésus attend de nous, comme de ses disciples, une réponse, une prise position personnelles. Pas question de se contenter de répéter une formule apprise, de se réfugier derrière une opinion anonyme. Il faut s’engager. La réponse de Pierre est le fruit d’une vie partagée avec Jésus, d’une expérience faite à sa suite dans la durée. Elle  n’est pas un aboutissement, mais une étape. Que met-il sous ce mot de Christ ? Son contenu était ambigu et véhiculait l’attente d’un libérateur triomphant. La réaction de Pierre à l’annonce de la passion montre qu’il a encore bien du chemin à faire. Pour lui, comme pour les autres disciples, le passage par la souffrance et par la mort est inacceptable et la résurrection probablement inconcevable.

Il en va de même pour nous. Notre foi est à approfondir, à purifier sans cesse. Personne ne peut se croire arrivé. Pour nous aussi l’appel à prendre sa croix est une pierre d’achoppement. C’est pourtant un aspect incontournable de la suite du Christ. Bien sûr la souffrance n’est pas le dernier mot et il ne faudrait pas la rechercher pour elle-même. Nous sommes destinés à ressusciter avec le Christ. Mais pour ressusciter il faut consentir à mourir, à passer avec lui de la mort à la vie.

Pierre Bayerlet

___________________________________________________________

Edito du dimanche 5 septembre 2021

"Effata, c'est à dire : Ouvre-toi !" Marc 7, 34

Privés de contacts depuis de long mois, nous comprenons mieux l'importance des gestes de Jésus, qui touche le malade, lui met les doigts dans les oreilles, de la salive sur la langue et lui demande de s'ouvrir... A l'écart loin de la foule, Jésus rejoint le sourd-muet dans son exclusion et sa solitude. Comme chacun de nous, cet homme compte aux yeux de Dieu.

"Jésus rétablit les capacités de communication d'un homme au corp blessé. Ce miraculé vit une transformation spectaculaire... La générosité de Jésus l'introduit dans la confrérie des gens capables de communiquer et de participer à la vie de leur groupe d'appartenance. Oreilles bien ouvertes, langue mieux tournée, l'homme guéri devient signe de puissance de Dieu à l'oeuvre dans le monde. Le regard optimiste que porte le prophète Isaïe sur le monde s'accomplit (35, 4-6). Jésus, grâce à son intimité avec Dieu, confirme que les temps sont portés à maturité". Alain Faucher Magnificat n°346)

Prêtons nos sens à l'action du Christ Jésus. La grâce de notre baptême ouvre-t-elle nos oreilles? L'Esprit Saint irrigue-t-il toute notre vie? Le Christ nous guérit de nos propres enfermements, mais il ouvre aussi le coeur de ceux que nous rejoignons dans nos engagements humains, la clarté de la lumière vivifiante de Dieu. La foi est "ouverture". Aujourd'hui, Jésus nous rejoint dans nos conditions de vie pour nous ouvrir à sa Vie.

"Effata, ouvre-toi ! " Que la force du Christ nous fortifie. Que le Seigneur ouvre notre coeur pour que nous proclamions à tous les merveilles de son amour.

Que nos oreilles s'ouvrent à ta Bonne Nouvelle, Seigneur, et que notre langue proclame ta Parole.

Jean-Marie Cheney, prêtre

Edito du dimanche 29 août 2021

Blé ou Ivraie – Qui es-tu ?

Que sort-il de notre bouche, de notre cœur et de notre action ? Du bon comme le blé ou du mauvais comme l'ivraie ? Qu'en ce début d'année ce soit joie, paix, justice, charité, parole bienveillante, émerveillement et Bénédiction alors qu'à Magnivray, nous rendrons grâce pour le travail précieux de nos agriculteurs de Haute-Saône.

PRIÈRE POUR NOTRE TERRE - PAPE FRANÇOIS - Encyclique sur l’écologie humaine, Laudato Si’ (2015).

"Dieu Tout-Puissant qui es présent dans tout l’univers
et dans la plus petite de tes créatures,
Toi qui entoures de ta tendresse tout ce qui existe,
répands sur nous la force de ton amour pour que nous protégions la vie et la beauté.

Inonde-nous de paix, pour que nous vivions comme frères et sœurs
sans causer de dommages à personne.

Ô Dieu des pauvres, aide-nous à secourir les abandonnés
et les oubliés de cette terre qui valent tant à tes yeux.

Guéris nos vies, pour que nous soyons des protecteurs du monde et non des prédateurs,
pour que nous semions la beauté et non la pollution ni la destruction.

Touche les cœurs de ceux qui cherchent seulement des profits aux dépens de la terre et des pauvres.

Apprends-nous à découvrir la valeur de chaque chose,

 à contempler, émerveillés,
à reconnaître que nous sommes profondément unis
à toutes les créatures sur notre chemin vers ta lumière infinie.

Merci parce que Tu es avec nous tous les jours.
Soutiens-nous, nous t’en prions, dans notre lutte pour la justice, l’amour et la paix."

Bonne rentrée à tous, enfants, jeunes et adultes !                                                          P.Christophe, curé

................................

22 Août 2021  - 21ème dimanche du temps ordinaire

L'appel à la sainteté

"Soyez dans la joie et l'allégresse" (Mt 5, 12), dit Jésus à ceux qui sont persécutés ou humiliés à cause de Lui. Le Seigneur demande tout ; et ce qu'il offre est la vraie vie, le bonheur pour lequel nous avons été créés. Il veut que nous soyons saints et il n'attend pas de nous nous contentions d'une existence médiocre, édulcorée, sans consistance. En réalité, dés les premières pages de la Bible, il y a, sous diverses formes, l'appel à la sainteté. Voici comment le Seigneur le proposait à Abraham : "Marche en ma présence et sois parfait" (GN 17, 1).

L'Esprit Saint répand la sainteté partout, dans le saint peuple fidèle de Dieu, car "le bon vouloir de Dieu a été que les hommes ne reçoivent pas la sanctification et le salut séparément, hors de tout lien mutuel ; il a voulu en faire un peuple qui le connaîtrait selon la vérité et le servirait dans la sainteté". Le Seigneur, dans l'histoire du salut, a sauvé un peuple. Il n'y a pas d'identité pleine sans l'appartenance à un peuple. C'est pourquoi personne n'est sauvé seul, en tant qu'individu isolé, mais Dieu nous attire en prenant en compte la trame complexe des relations interpersonnelles qui s'établissent dans la communauté humaine : Dieu a voulu entrer dans une dynamique populaire, dans la dynamique d'un peuple.

J'aime voir la sainteté dans le patient peuple de Dieu : chez ces parents qui éduquent avec tant d'amour leurs enfants, chez ces hommes et ces femmes qui travaillent pour apporter le pain à la maison, chez les malades, chez les religieuese âgées qui continuent de sourire. Dans cette constance à aller de l'avant chaque jour, je vois la sainteté de l'Eglise militante. C'est cela, souvent, la sainteté "de la porte d'à côté", de ceux qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu, ou, pour employer une autre expression, "la classe moyenne de la sainteté".

Exhortation apostolique "Gaudete et exsultate" sur l'appel à la sainteté dans le monde actuel

Pape François

__________________________________________________

 15 août - Assomption de la Vierge Marie

Marie de tous les moments

Quand vient pour nous l'heure de la décision Marie de l'Annonciation, aide-nous à dire 'oui'.

Quand vient pour nous l'heure du départ, Marie d'Egypte, épouse de Joseph, allume en nous l'espérance.

Quand vient pour nous l'heure de l'incompréhension, Marie de Jérusalem, creuse en nous la patience.

Quand vient pour nous l'heure de l'intervention, Marie de Cana, donne-nous le courage de l'humble parole.

Quand vient pour nous l'heure de la souffrance, Marie du Golgotha, fais-nous rester aux pieds de ceux en qui souffre ton fils.

Quand vient pour nous l'heure de l'attente, Marie du Cénacle, inspire-nous notre commune prière.

Et chaque jour, quand sonne pour nous l'heure joyeuse du service, Marie de Nazareth, Marie des monts de Juda, mets en nous ton coeur de servante.

Jusqu'au dernier jous où, prenet ta main, Marie de l'Assomption dans l'attente du jour de notre résurrection.

Jean-Paul Hoch

 

Quand vient pour nous

 

8 Août - 19ème dimanche du temps ordinaire

Jésus, pain de vie

Ce qui est commun à la 1ère lecture et à l'évangile, ce n'est pas seulement le 'pain', c'est peut-on dire, une question de 'vie' et de 'mort'.

Elle 'demande la mort', et dit au Seigneur : 'Reprends ma vie'. Gros coup de déprime ! Si 'l'ange du Seigneur', par deux fois, lui apporte 'un pain cuit sur la braise et une cruche d'eau', ce n'est pas seulement une délicate attention divine pour lui remonter le moral, c'est pour qu'il vive, et qu'il marche 'vers l'Horeb, la montagne de Dieu'. Symboliquement, il a à revivre les quarante ans du peuple hébreu au désert ; 'Fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits', vers la rencontre de Dieu. Dieu veut un Elie debout ('lève-toi'), vivant, à qui il va confier une mission ; et Elie reçoit sa vie de Dieu lui-même.

Jésus 'descend du ciel', il est envoyé par Dieu comme une nourriture pour nous donner sa vie : 'au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais ce pain là, qui descend du ciel, celui qui le mange ne mourra pas.' Cette vie n'est pas seulement la vie biologique, qui s'arrêtera un jour, mais 'la vie éternelle', qui commence ici-bas par la foi en Jésus : 'celui qui croit en moi a la vie éternelle'.

A la fin de l'Evangile, Jésus affirme : 'le pain que je donnerai, c'est ma chair, donnée pour que le monde ait la vie'. Etrange affirmation, à laquelle nous sommes habitués, parce que nous pensons immédiatement à l'Eucharistie. Mais cela ne pouvait que scandaliser ou faire hausser les épaules aux auditeurs de Jésus. D'ailleurs, en communiant, nous ne mangeons pas littéralement la 'chair' de Jésus, mais son 'corps' sous l'espèce du pain, c'est-à-dire toute sa vie, ses paroles, ses gestes, ses attitudes.

Henri DUPERTHUY

_________________________________________________________________________

1er Aout - 18ème dimanche du temps ordinaire

LE VRAI PAIN DE VIE

C'est beau de voir toute cett foule ller à la recherche du Seigneur. Chercher Dieu, c'est bien le but profond de notre vie. C'est pour cela que nous nous rassemblons à l'église le dimanche. Nous n'aurons jamais fini de chercher le Seigneur.

Aujourd'hui, nous rencontrons des gens qui cherchent et se posent beaucoup de questions sur Dieu, sur la foi, l'Eglise. Et nous-mêmes, nous ne savons pas toujours où nous en sommes. L'important, c'est de ne pas s'insatller dans le doute, mais de continuer à chercher le Seigneur en ous mettant activement à l'écoute de sa parole. Prions-le pour qu'il mette sur notre route les personnes qui nous aideront à le trouver.

Les foules dont parle l'évangile ont retrouvés Jésus sur l'autre rive. Il faut toujours passer sur l'autre rive pour le rencontrer. La foule a fait ce passage en traversant matériellemnt le lac. Mais elle n'a pas fait le vrai passage, celui de la foi. Jésus le lui fait remarquer ; il lui indique la véritable rive où il l'attend :"Vous me cherchez parce que vous avez mangé du pain ; n'en restez pas là. Le vrai pain n'est pas celui que vous avez mangé hier. Ce n'est pas non plus la manne que vos pères ont mangée dans le désert au temps de Moïse. Le seul pain du ciel, celui qui donne la vie. Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim. Celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif..."

Nous vivons dans une société qui met l'argent au premier rang ; il en faut toujours plus pour consommer plus. Et au bout du compte, nous ne sommes pas plus heureux. L'évangile vient nous rappeler que nous devons nous mettre à l'oeuvre pour obtenir non pas cette nourriture périssable, mais celle qui se garde en Vie Eternelle.

__________________________________________________________________________________

25 juillet - 17ème dimanche du temps ordinaire

CINQ PAINS ET DEUX POISSONS


En ce jour, Jésus nous propose de revoir d’une autre manière notre table de multiplication. Tout d’abord, il accepte le modeste goûter d’un enfant. Rien n’aurait été possible si cet enfant n’avait accepté de tout donner. Dieu a besoin de nos gestes de partage pour réaliser de grandes choses. C’est ainsi que cinq pains et deux poissons ont servi à nourrir cinq mille hommes. Une précision : le pain d’orge c’est celui des pauvres. C’est avec ce pain des pauvres que Jésus nourrit toute cette foule. Un jour, une pauvre femme a dit à Saint Vincent de Paul : « Si les pauvres ne partagent pas, qui le fera ? »
     Cet Évangile nous renvoie à l’actualité de notre monde. Nous pensons tous à la famine qui ravage une partie de l’humanité. Et même dans nos pays occidentaux, beaucoup n’ont pas le minimum pour survivre. Alors nous nous sentons désemparés et impuissants pour répondre à l’immensité des besoins. Mais aujourd’hui comme autrefois, Jésus ne cesse de nous dire : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ! » Il suffit du peu que nous avons, un peu d’amour, un peu de biens matériels et un peu de disponibilité pour vaincre la faim, celle du corps et celle du cœur. Ce peu, nous le remettons entre les mains du Seigneur. C’est avec cela qu’il peut réaliser des grandes choses. Lorsque le Seigneur donne c’est toujours en abondance, et les restes serviront à nourrir d’autres foules. Lorsque le célébrant dit « Heureux les invités au repas du Seigneur », il ne s’adresse pas qu’à ceux et celles qui sont rassemblés dans l’église. Tous les hommes sont invités à partager le Corps du Christ. En lui, c’est Dieu qui se donne aux hommes. Il vient combler toutes leurs famines spirituelles ; il vient changer leur cœur pour qu’ils partagent le pain de la justice et de la fraternité, le pain de pauvreté. Au cours des prochains dimanches, nous entendrons le discours de Jésus sur le Pain de vie. Il nous recommandera de travailler « pour la nourriture qui demeure jusque dans la Vie éternelle ».

Abbé Jean Compazieu
______________________________________________________________________________________

18 juillet  - 16ème dimanche du temps ordinaire

VENEZ À L’ECART ET REPOSEZ-VOUS UN PEU !

Au cœur de notre été, cette invitation de Jésus est pour chacun de nous.

     Les disciples rentrent de mission. Ils n’ont pas ménagé leurs forces pour annoncer le Royaume de Dieu et donner les signes qu’il est déjà là au milieu des hommes. Afin de poursuivre leur mission, ils ont besoin de recharger les batteries.

     Disciples de Jésus aujourd’hui, nous sommes en permanence envoyés pour annoncer l’Evangile. Certes les foules n’accourent plus vers Jésus, mais les hommes d’aujourd’hui n’ont-ils pas autant faim d’entendre des paroles qui les réconfortent, leur redonnent courage et force, leur donnent simplement de vivre ?

     Pour répondre à ces attentes, nous avons besoin de nous nourrir nous-mêmes. Prendre le temps de nous retirer, à l’écart, pour goûter à La Parole de Dieu, nous laisser enseigner par le Christ, est une nécessité.

     Avant de reprendre une nouvelle année pastorale, ce temps de vacances peut être une opportunité pour un temps de retraite, ou plus simplement pour lire, méditer et prier chaque jour un peu.

     Nous ne pourrons donner que ce que nous avons reçu. A nous de nous rendre disponible !

 

Henri DUPERTHUY

Commentaire du dimanche 18 juillet

Pour leur bien, Jésus mène ses disciples en un lieu où les apôtres pourront se restaurer, dans tous les sens du terme. Il les conduit dans son désert. Ce lieu où il se rendait habituellement seul pour prier (1,12.13.35.45) est aussi, désormais, le leur. Mais la foule déjà les précède. Marc décrit une scène surprenante où des gens vont plus vite que la barque de Jésus. Mais l’évangéliste veut ici, justement, marquer ce contraste, entre une navigation reposante et la foule avide de Jésus, laquelle a très bien compris ce déplacement vers un autre lieu.

Comme au temps de la marche des Hébreux au désert, où la Parole de Dieu se faisait entendre à son peuple, Jésus fait preuve de la même compassion divine envers ceux qui l’ont suivi. Un manque se fait sentir : celui d’un guide salvateur à l’image de Moïse car ils sont comme des brebis qui n’ont pas de bergers (Nb 27,17). Et ce lieu désert est maintenant rempli de sa parole.

Au large Biblique, François BESSONNET

_________________________________________________________________________________________

Edito du dimanche 11 juillet

« Il commença à les envoyer » (Mc 6,7-13) 

-Un lapin obéissant… mais il n’est pas dupe.
-Il regarde en arrière, et n’est pas digne du Royaume des cieux.
-Dans son fatras, il y a beaucoup de choses inutiles s’il n’y a pas d’électricité là où il va.
-Il pense plutôt à son bien être (coussin, nounours, casseroles, frigo, lampe de chevet et livres, raquette) et aussi au paraître (costume impeccable, bien repassé)
-Au milieu, un poisson rouge, seule vie au milieu de tout ça. C’est l’image du chrétien.
Pour le coup, ce poisson rouge ne se contente que d’eau et de rien d’autre.
-Maintenant, imagine la case suivante ! Si tu tires une lourde charrette et que tu descends une pente ? C’est la charrette qui va te pousser
-Et la case suivante ? tu vas aller tout droit et rater le virage qui mène au village. Dommage, tu vas manquer ta mission.
- A toi de tirer la conclusion de cette histoire dans ta vie de tous les jours…

.............................

Edito du dimanche 27 juin 2021

« Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. »

L’attitude de la femme de l’évangile vis-à-vis de Jésus nous ouvre peut-être à un renouveau dans notre vie quotidienne, dans nos relations humaines ; « toucher ». Depuis des mois, suite à la pandémie qui a marqué notre mode de vie sociale, religieuse, nous avons dû assumer des gestes barrières recommandés par les autorités civiles. Et voici que ces recommandations restent toujours souhaitées, mais elles sont quelque peu allégées, pour retrouver quelques liens fraternels, familiaux, peut-être se toucher avec modération. La femme de l’évangile souhaite toucher, non pas Jésus, mais son vêtement… elle garde une distance dans son inquiétude. Mais elle pressent dans ce simple et petit geste que quelque chose de bon peut lui arriver. Elle recevra non seulement la guérison, mais une parole de vie : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »

Cet épisode de la rencontre de cette femme avec Jésus, doit nous appeler à vivre ce désir de « toucher » Jésus, de se laisser toucher par Jésus Christ. Nous allons entrer dans le temps des vacances ; après les confinements successifs, nous pourrons nous retrouver en famille, avec les amis… retrouver tous ces liens qui nous ont tant manqué. Saurons-nous également retrouver en ces temps de repos, de détente, de partage le désir de « toucher », non seulement le vêtement, mais Jésus lui-même : comment ? La prière, la méditation, l’écoute de la Parole (La Bible), une lecture, voilà quelques suggestions qui peuvent nous permettre le désir de rencontrer Jésus, de se laisser rencontrer par Lui. Jésus nous invite à renouveler notre confiance et notre foi en nous Lui. A nous aussi il dit :« Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix », mais aussi ce qu’il dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. »

Confiants en ces paroles de Jésus, que ce temps qui vient nous donne de rendre grâce comme nous le propose le psaume 29 : Que mon cœur ne se taise pas, qu’il soit en fête pour toi,et que sans fin, Seigneur, mon Dieu,je te rende grâce !

Jean-Marie Cheney, prêtre

.................................................

Edito pour le 12°dimanche B

Pourquoi dors-tu, Seigneur ?

C’est la question que nous posons au cœur de nos tempêtes. Notre barque est quelque fois ballotée par les flots et nous avons peur, nous sommes submergés par le doute : où est-il ce Dieu qui nous aime ? Nous avons quitté la rive tranquille et les eaux calmes, la vie nous a poussés au large sur des eaux inconnues, menaçantes. Nous avons le sentiment d’être seuls dans l’épreuve, comme si le Seigneur nous avait abandonnés. Mais non ! il est dans la barque, avec nous, présence discrète et silencieuse. N’ayons pas peur de lui cirer notre détresse. Il saura nous ramener la paix.

L’Eglise aussi, actuellement, affronte bien des tempêtes et certains craignent peut-être de la voir sombrer. Pourtant le Christ est toujours présent en elle, capable de l’amener sur l’autre rive, le territoire de la mission. Lui-même a traversé les eaux de la mort, connu la solitude et l’angoisse. Mais il a vaincu le mal, il est passé sur l’autre rive, il est ressuscité.

Alors n’ayons pas peur de passer sur l’autre rive, de nous ouvrir aux autres, à Dieu, à l’inconnu.

Pierre Bayerlet

______________________________________________________________________________

Edito dimanche 13 juin 2021

A la cime d'un grand Cèdre !

Prendre une tige à la cime d'un grand Cèdre, pour la planter sur une haute montagne.

Mais que veut dire le prophète Ezéchiel ! Alors que nos jardins et nos arbres sont en phase de croissance après le confinement hivernal, il a fallu planter, semer. Le cerisier planté lors de la visite pastorale de Janvier 2020, de notre Evêque nous le rappelle. Ce cerisier, tout menu a pris un peu de force, et oh surprise les premières cerises mûrissent. J'aime cette image de l'arbre, tout petit, qui grandissant devient un abri pour les oiseaux !

N'est-ce pas l'image de l'Eglise qui devient le lieu d'hospitalité de ceux qui en ont besoin ?

Jésus n'est-il pas pris du sein du Père, pour être planter dans le monde des hommes ?

Les parents ne sont ils pas ceux qui transmettent la foi à leurs enfants ?

Quand la graine de l'Esprit-Saint est plantée dans les cœurs, d'une manière ou d'une autre, elle donne son fruit en son temps !

P. Christophe, prêtre

 

_______________________________________________________________________________________

 

Edito du 06/06/2021 : Fête du Saint Sacrement

« Le pain que nous rompons est communion au corps de Christ » St Paul

Cette célébration du Saint Sacrement est le mémorial du sacrifice de Jésus pour le rachat de nos fautes. Ces gestes refaits sans cesse et en tout lieu, rendent présente l’offrande du Christ. Ces gestes faits par Jésus pour ses disciples, avant sa mort, instituaient l’Eucharistie. Ils symbolisent l’Alliance Nouvelle de Dieu avec son peuple ; une Alliance pour la Vie.

L’Eucharistie est la source d’une Espérance qui oriente notre vie et lui donne un sens ; elle est nourriture pour la route qui nous conduit au Père.

L’Eucharistie est le sommet de notre foi, car elle rassemble tous les êtres dans une même action de grâce, et nous unit pour une communion d’amour avec le Père.

« Seigneur, tu te donnes en nourriture pour nous donner la vie…

Fais que mon cœur soit toujours pour Toi, un lieu accueillant, où tu pourras séjourner, et où je pourrais me rendre présent à ta divine volonté. »

                                                                                                                              Christiane Simard

                                                                                                                              Déléguée pastorale Luxeuil-ouest

______________________________________________________________________

Edito 30 mai 2021 – Fête de la Trinité

Mystère…

Ce n’est pas ce dessert glacé composé d’une meringue au cœur enveloppé de vanille et recouvert de brisures de pralin. C’est plutôt quelque chose, ou quelqu’un que nous avons du mal à expliquer. Même Hercule POIROT ou Sherlock Holmes aurait du mal à résoudre. Il s’agit de la TRINITE.

Il n’y a qu’un Dieu unique mais il est en trois personnes. Lorsque l’on veut insister sur l’unité de Dieu, on parle de la Trinité. Lorsque l’on veut distinguer les personnes en Dieu, on parle des trois personnes. Alors, si nous faisions une leçon de mathématiques, dirions-nous : « 1+1+1 = 3 » ou « 1+1+1 = 1 » ? Mystère et boule de gomme !

La manière de parler de la Trinité dit quelque chose de la difficulté de nommer ce mystère. Les représentations sont multiples, comme l’icône de Roublev ; elles peuvent nous aider à comprendre. A chaque fois que nous faisons le signe de croix, nous nous enveloppons de cette unité trinitaire : « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Il en est de même lorsque nous sommes baptisés, nous sommes plongés dans cet amour trinitaire.

Acceptons de ne pas tout comprendre. Nous pouvons chercher, creuser, approfondir, mais nous ne pourrons jamais saisir l’Insaisissable. Dieu est infiniment simple en lui-même mais infiniment complexe pour l’homme. Laissons-nous étonner par ce mystère. Malgré tout, un théologien en culotte courte a essayé de donner une réponse à cette énigme : « on ne peut pas aimer tout seul ». Et nous, que dirions-nous ? Chacun, chacune aura ses propres mots. Le plus important, c’est la relation qu’il vit avec la Trinité.

Jean-Marie LARUE, prêtre

__________________________________________________________________________

      Edito 22 et 23 mai 2021 – Fête de Pentecôte

Est-ce que le souffle de Pentecôte finira par l’emporter sur l’esprit de la Tour de Babel ?

      Selon le Livre de la Genèse, à Babylone (en Irak d’aujourd’hui), on projette de construire une tour qui dominerait la terre et s’élèverait jusqu’au ciel. Dieu intervient pour démolir ce projet, en multipliant la diversité des langages, afin de mettre fin à cette prétention totalitaire de Babel.

      A l’inverse, selon les Actes des Apôtres, lors de la première Pentecôte chrétienne à Jérusalem, les gens qui sont dans la rue entendent, « dans leur propre langue », le message des apôtres sur la résurrection du Christ. Tous accueillent la même Parole, avec leurs différences de culture ou de race : voilà le souffle de Pentecôte !

       Récemment, aux actualités télévisées, nous avons pu voir les affrontements sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem, et les échanges de roquettes avec la bande de Gaza. Méditant sur la paix apparemment impossible en Palestine, je mesure la force persistante de l’esprit de la Tour de Babel.

Cependant, des liens de fraternité se tissent entre mère juives et arabes qui ont perdu des enfants dans les affrontements précédents. A l’hôpital d’Haïfa, les soignants juifs et arabes travaillent toujours, main dans la main, et accueillent sans frontières de race ou de religion. Lors de son récent voyage en Irak, le pape François s’est rendu en pèlerinage dans la plaine d’Ur, d’où est parti Abraham, le père des croyants juifs, chrétiens et musulmans.  Je réalise aussi que le souffle de Pentecôte est toujours vivant.

A nous tous, il revient d’amplifier ce souffle de Pentecôte, comme l’écrivait St Paul aux Galates : « Voici les fruits de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maitrise de soi… Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit. »

                           Bernard Garret, prêtre.

 

 

..............................

Edito du dimanche 16 mai 2021 - 7è dimanche de Pâques

La prière de Jésus...

Au moment où Jésus passe de ce monde à son Père, il le prie pour ses disciples et pour tous ceux qui marchent à leur suite, donc pour nous, croyants d’aujourd’hui.

Que dit-il et que demande-t-il à son Père ?

- « Garde mes disciples unis dans ton nom… pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes. » Comment être, par cet amour fraternel, témoins de la résurrection, de la puissance de vie qu’est l’amour de Dieu ? Comment essayons-nous de construire l’unité dans nos familles, nos communautés, nos paroisses ? Cette unité ne s’enracine-t-elle pas dans l’unité même de la Trinité ? « Qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés ». Jésus veut nous donner sa joie, celle qu’il reçoit du Père, la joie de Pâques.- « Que tu les gardes du Mauvais ». Il s’agit de rejeter les ténèbres pour vivre en enfants de lumière et témoigner de l’amour. Quel discernement pour repérer les forces mortelles du monde actuel (haine, violence, rentabilité, profit...) et tout ce qui détourne de l’amour.« Ne nous laisse pas entrer en tentation », demandons-nous dans le Notre Père.- « De même que… moi aussi, je les ai envoyés dans le monde ». Jésus nous envoie dans le monde comme le Père l’a envoyé, pour transmettre sa Parole, pour faire connaître le Père qui veut que tout homme soit sauvé. Pour cela il suscite notre liberté. Quelle disponibilité au Christ et à son Esprit pour discerner notre mission ? En vivant de l’Évangile (partage, service désintéressé, compassion, pardon, réconciliation…) ?

- « Qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité ». Jésus se sacrifie au projet de Salut du Père, jusqu’à donner sa vie. Il demande au Père de nous « sanctifier dans la vérité », c’est-à-dire de nous rendre saints. Depuis notre baptême, la sainteté est notre vocation ; la Parole de Dieu et l’Esprit Saint nous accompagnent sur ce chemin de sanctification.

Être sanctifiés par Dieu, c’est vivre de la vie de Dieu pour communiquer cette vie à d’autres, la vie que nous avons reçue par notre baptême. Ce que Jésus demande, c’est de le suivre : se tourner vers le Père. Nous sommes dans sa main et c’est une joie pour chacun de ses enfants.

Jésus prie et veille sur chacun de nous.

Jean-Marie Cheney, prêtre

_____________________________________________________

Edito de l'Ascension

Il est monté au ciel

Pour notre génération marquée par l’esprit scientifique, l’ascension de Jésus au ciel renvoie à une image du monde périmée. Il n’y a plus de haut ni de bas, ce sont des concepts relatifs à la position de l’observateur. C’est vrai que le ciel n’est pas un lieu, c’est la rencontre intime de Dieu et de l’homme, rencontre définitivement réalisée dans le Christ, passé de la mort à la vie éternelle. Ce qui lui est arrivé nous concerne : le ciel est l’avenir de l’humanité, un avenir qu’elle ne peut se donner à elle-même, qui lui reste fermé tant qu’elle ne compte que sur elle-même et qui lui a été ouvert par le  Christ qui a opéré la rencontre.  

L’ascension  est le passage d’un mode de présence visible dans le temps et dans l’espace à un mode de présence invisible, libéré des contraintes du temps et de l’espace. Le Christ n’a pas quitté ses disciples, il a disparu pour se rendre proche, de sorte que désormais on peut le rencontrer n’importe où n’importe quand, c’est une présence intérieure.

En disparaissant aux yeux de ses disciples, il les a laissés prendre leur place. L’ascension est indissociable de la mission et de l’envoi de l’Esprit. Désormais c’est par ses disciples que le Christ manifeste sa présence au milieu des hommes. A nous de jouer, à nous d’être ses témoins, de prolonger son action dans le monde.

.......................................

Edito du 8-9 mai 2021

Dieu ne fait pas de différence entre les hommes !

Ce titre de l'édito est tiré de la lecture des Actes des Apôtres de ce dimanche. Mais savez vous ce qui suit ? "Dieu ne fait pas de différence entre les hommes; mais quelle que soit leur race, il accueille les hommes qui l'adorent et font ce qui est juste"

Pierre apôtre arrive à Césarée, une ville maritime de Palestine, occupée par les soldats Romains. C'est d’ailleurs là que vit Ponce Pilate. C'est donc une ville où les chrétiens ne sont pas forcément les bienvenus, c'est une ville païenne, où la foi en Jésus est absente ou presque.

Pierre arrive dans cette ville, et on voit un certain Corneille s'approcher de lui avec grand respect. Corneille dirige 100 soldats de l'armée romaine, il est païen lui aussi. Pierre, en le voyant là lui dit que Dieu ne fait pas de différence, qu'il accueille les païens, les juifs, et tout ceux qui s'approchent de lui. C'est alors qu'une "mini-pentecôte" a lieu: Corneille et les païens reçoivent à profusion l'Esprit Saint.

Oui, qui que tu sois ! Approche de ton Seigneur, frappe à sa porte il te comblera de son Esprit Saint qui comble de joie et paix.

Une église missionnaire dès son origine, une église qui offre à tous le Dieu de Jésus Christ. C'est dans cette dynamique que vous pourrez bientôt voir fleurir dans les librairies mon récit "Curé de Campagne", aux éditions Robert LAFFONT, après 6 ans à vos côtés.                                 

P. Christophe, prêtre

.......................................

Édito du 2 mai 2021 - 5ième dimanche de Pâques année B

                                        « La vigne et les sarments » 

La semaine dernière nous étions appelés à écouter la voix du bon pasteur qui donnait sa vie pour ses brebis.
Aujourd’hui c’est une autre image qui attire notre attention sur le lien qui doit nous unir au Christ ressuscité : celle de la vigne et des sarments.
Jésus est la vraie vigne, Dieu est le vigneron et nous sommes les sarments, cela est expliqué bien clairement au début de l’évangile.
La vigne représente le peuple qui fait alliance avec Dieu, il est branché sur le cep, le sarment qui va porter du fruit. Mais il nous faut « demeurer » en Dieu (verbe qui revient très souvent dans l’évangile), continuer à porter du fruit en « demeurant » sur la vigne, ce que dit Jean autrement dans la seconde lecture, lorsqu’il nous invite à garder les commandements de Dieu, il nous rappelle que seul l’amour « par des actes et en vérité » peut faire de nous de vrais témoins disciples de Jésus. Le psalmiste lui, loue l’œuvre du Seigneur en promettant d’agir pour les pauvres. Le genre de fruit que doit produire la vigne du Seigneur, rendue féconde par l’amour du Père et du Fils.

Quand les membres de l’Église, les sarments de la vigne, demeurent dans l’amour, la vérité et la foi en Christ, alors l’Église est signe de la vraie vigne et visage du Ressuscité et donne du fruit. Chaque fois que nous  ne demeurons plus dans l’amour, la vérité et la foi, alors nous sommes des sarments morts, bons à jeter au feu et l’Église ne produit pas de fruit.

 Demandons la grâce de croire en la surabondance d’amour de Dieu qui nous est offerte.

  Marie-Josèphe Haustête déléguée pastorale paroisse St Irénée - St Loup

....................................

Edito 25 avril 2021 - 4ème dimanche de Pâques B

« Seigneur, 

Donne-moi la force d’accepter ce que je ne peux pas changer,

Le courage de changer ce qui peut l’être, 

Et surtout la sagesse de faire la différence entre les deux ! »

 

Cette prière connue réunit l’humilité et l’audace dans une intention. Prendre le chemin du diaconat, c’est chercher à équilibrer ces deux qualités au service du Prochain. Je ne suis pas seul ! Avec Aude mon épouse, nous avons trois enfants -Adèle, François et Martin, lorsque nous entrons en discernement en 2015. Solange naîtra l’année suivante.

En 2017 commence la formation; nous sommes entourés d’un groupe de paroissiens. Celui-ci nous interroge sur nos convictions, nous fait envisager des réalités que nous ne connaissons pas, nous projette dans un projet de mission pastorale . Arrivés en Alsace il y a dix ans à la faveur d’une mutation professionnelle, nos premiers engagements en paroisse étaient la préparation au baptême des jeunes enfants, l’éveil à la foi. Viennent ensuite l’orgue, le catéchisme, comme signes d’une intégration progressive, et des enfants qui grandissent. 

Le OUI de l’ordination est prononcé le 26 septembre 2020 à la cathédrale de Strasbourg: une célébration simplement belle ! Être au pied des marches, face à notre archevêque, les diacres et prêtres du diocèse, est un moment particulièrement intense. Soutenu par notre famille et les amis, à côtés des copains, c’est l’occasion d’apprécier le chemin parcouru et d’envisager celui qui s’ouvre à moi, à nous !

Lorsque des paroissiens me demandent quelles sont désormais les missions qui me sont confiées, il sont mi-surpris, mi-soulagés de savoir qu’elles restent les mêmes qu’« avant ». Bien sûr, l’ordination ouvre le champ des possibles : administrer un sacrement par exemple, et non pas seulement y préparer, c’est une grâce ! « Vous serez témoins de l’amour de Dieu dans votre vie familiale et conjugales vos engagements professionnels et associatifs, et dans la communauté humaine et chrétienne où vous vivrez » (lettre de mission). Répondre positivement à l’appel au diaconat, c’est essayer de vivre pleinement et en famille d’une manière particulière notre vocation de Chrétiens: « Fratelli tutti ! »

Nicolas Gasparotto, originaire de Saint Loup sur Semouse. 

___________________________________________________________________________

Edito 17-18 Avril 2021 - 3ème Dimanche de Pâques B

                           Jésus ressuscité, apparaissant aux apôtres, leur déclare : « Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os, et vous constatez que j’en ai. »

       Ecrivant pour les gens de culture grecque, Saint Luc souligne ces preuves tangibles données pas Jésus lui-même, pour nous suggérer qu’à sa suite, nous ressusciterons, comme lui, corps et âme.

      Le grand philosophe grec, Platon, ne croyait qu’à la survie de l’âme. Pour lui, l’âme est prisonnière ici-bas de l’enveloppe du corps. Elle peut commencer de se libérer de la pesanteur terrestre en aspirant au vrai et au bien, mais elle se délivrera totalement des limites du corps, à travers la mort.

      La tradition judéo-chrétienne parle de « la chair », avec une unité inséparable entre le corps et l’âme. Nous sommes des esprits incarnés et des corps spirituels. Et lorsque la mort survient, c’est la mort totale. Mais la résurrection, c’est aussi la résurrection totale de ce qui fait que je suis « moi ». Je ressusciterai donc avec un corps transformé, transcendant toutes mes possibilités de communiquer et d’aimer, avec ma personnalité et mon caractère propre.

      Ouvrons-nous à cette Bonne Nouvelle : à la suite du Christ, nous ressusciterons corps et âme. Toutes les capacités personnelles que nous avons cultivées ici-bas s’épanouiront dans la diversité et la richesse des dons de chacun. Tout ce qu’il y a de beau dans notre environnement minéral, végétal et animal, tout cela sera aussi transformé pour devenir le cadre de la fête qui nous est promise. Tout cela se dévoile derrière la phrase du crédo, quand nous disons : « Je crois à la résurrection de la chair. »

       En Jésus-Christ mort et ressuscité, Dieu nous a aimé le premier. Il nous appelle à être source envers les autres, il nous nourrit de la force de son Esprit Saint pour nous convertir en témoins de son projet sauveur. Au cours de cette eucharistie, Jésus se rend présent au milieu de nous. Et il nous redit comme aux apôtres : « Les souffrances du Messie, sa résurrection d’entre les morts, et la conversion proclamée en son nom pour le pardon de péchés, à toutes les nations. C’est vous qui en êtes les témoins, par votre comportement et vos actes d’amour. »

                                   Bernard Garret, prêtre

..................................

Edito du dimanche 11 avril 2021

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

« Mon Seigneur et mon Dieu »

Une béatitude… Un acte de foi… Deux paroles qui marquent d’une manière forte l’événement pascal que nous sommes appelés à vivre par Jésus lui-même.Nous sommes le soir du jour de Pâques, les disciples sont rassemblés, les portes sont verrouillées. Jésus les rejoint. N’allons pas croire que Jésus passe à travers les portes à la manière d’un « passe murailles ». Si ses disciples le voient tout à coup dans la pièce où ils s’étaient enfermés, c’est qu’il était déjà là : ne leur a-t-il pas dit : « Lorsque deux ou trois sont réunis, je suis là au milieu d'eux ». C’est avec le don de la paix dans toute sa plénitude que le Ressuscité salue les disciples : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix » (Jn 14, 27). Les plaies des mains et du côté manifestent que le Ressuscité n’est pas un fantôme. C’est bien celui que les disciples ont connu et aimé, désormais transfiguré par la résurrection. Les disciples rassemblés croient parce qu’ils ont vu Jésus, Ils ne croient pas simplement en écoutant simplement Marie-Madeleine qui leur parle du tombeau vide et du message transmis par un ange. Ils ont suivi le même chemin que Thomas : pour croire, il a fallu qu’ils voient. Thomas s’est absenté, peu importe la raison. Lui aussi veut voir pour croire. La parole et les gestes de Jésus le conduisent à la foi.  Thomas désire voir, peut-être avec les yeux de chair, mais surtout avec un regard de foi et d’espérance.

Nous aussi nous désirons voir Jésus pour le reconnaître ; et Jésus nous envoie, comme ses disciples le voir et le rencontrer dans le service et l’amour des hommes et des femmes : « c’est à moi que vous l’avez fait ». Ce service et cet amour pour nos frère nous permet lors de l’eucharistie au moment de l’élévation, d’exprimer ce acte de foi de Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu » !

« Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » Cette béatitude finale prononcée par Jésus est pour nous. Bienheureux sommes-nous, nous qui accueillons Jésus dans sa Parole, dans le Pain de vie, dans l’amour du frère. Bienheureux sommes-nous, si nous adhérons au Christ et devenons disciples grâce au  témoignage de foi des apôtres, de l’Église.

Jean-Marie Cheney, prêtre

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Edito du jour de Pâques

Où courons-nous ?

Où courent-ils donc,  Pierre et l’autre disciple, le matin de Pâques ? Au tombeau de Jésus que Marie-Madeleine a trouvé vide. Ils font le même constat. De Pierre le texte ne dit rien d’autre, tandis que de son compagnon, il note : « il vit et il crut ». Pour Pierre il faudra une manifestation plus éclatante. Le cheminement de chacun est différent, mais les disciples ont dû traverser le vide de la souffrance et de la mort de leur maître pour accéder à la foi pascale.

Ainsi en va-t-il pour nous. Devant les mêmes faits certains restent incrédules, d’autres voient des signes. Et nous ? Qu’est-ce qui dans notre vie nous a amenés à Jésus-Christ, à croire qu’il est vivant aujourd’hui, même au cœur de nos épreuves et de nos déserts ?

La bonne nouvelle de la résurrection a transformé la vie d’une multitude de croyants au long des siècles et continue d’illuminer la vie de personnes que nous connaissons. Relisons notre vie pour discerner ce que le ressuscité change dans notre vie.

« Eveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le christ t’illuminera ! » écrivait saint Epiphane au IV° siècle. « C’est moi ton Dieu, qui pour toi, suis devenu ton fils ; c’est moi qui, pour toi et pour tes descendants, te parle maintenant et qui, par ma puissance, ordonne à ceux qui sont dans les chaînes : sortez. A ceux qui sont dans les ténèbres : soyez illuminés. A ceux qui sont endormis : relevez-vous. »

Oui, le ressuscité continue d’être présent dans notre vie et de nous faire signe.

Pierre Bayerlet

............................

Edito de la veillée Pascale

De l'ombre à la Lumiere en 9 épisodes

Rameaux :  Jésus conduit à Jérusalem est acclamé par les foules palmes à la main, mais sera paradoxalement mis sur une Croix.
Jeudi Saint : Jésus se met en posture de serviteur, donnant le double signe du lavement des pieds et de l'eucharistie comme héritage.
Vendredi Saint : Jésus va encore plus loin, il ne rend pas simplement service, mais donne sa vie jusqu'au bout par amour.
Veillée Pascale : C'est le film "Retour vers le passé, à la recherche du Vivant", mieux que Starwars, en 9 épisodes, pour comprendre le mystère de la foi chrétienne
1- La création par Dieu d'un monde bon et admirable
2- La foi d'un homme Abraham prêt à donner son fils à Dieu
3- Un peuple libéré par Moise inspiré par Dieu,
4- Un peuple , accompagné à chaque instant de l'amour du Seigneur de l'univers relayé par Isaïe
5- Un Dieu qui fait une alliance avec son peuple, comme une rivière épouse son lit toujours par Isaïe
6- Un Dieu qui offre aux hommes la vraie sagesse, par la parole de Baruch
7- Un Dieu qui met en l'homme un cœur nouveau et un esprit nouveau , témoigne Ezekiel
8- Ce Dieu dit St Paul, par le Bapteme nous fait entré dans le monde joyeux des ressuscités
9- N'ayez pas peur ! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est Ressuscité, il n'est pas ici !

2000 ans plus tard, nous vivons de ce mystère étonnant, constaté par 3 femmes devant le tombeau de Jésus de Nazareth. Depuis nous sommes passé de la Nuit à la Lumiere, de la tristesse à la Joie, du doute à l'Esperance.Christ est vraiment Ressuscité ! Alléluia !

Père Christophe

                                                                   ............................................................................................................................................

Edito du Vendredi Saint

La mort reste un grand mystère pour chacun de nous : notre mort, celle de nos proches, celles de toutes choses.
Qui n’a jamais fait l’expérience qu’on atteint là les limites du dicible, de l’imaginable, du tolérable ?
Le monde où nous vivons, et nous aussi peut-être, refusons de tout notre cœur cette mort qui nous obsède et que nous continuons à trouver "obscène".
Pourtant chaque année nous célébrons la mort du Christ, notre bien-aimé Seigneur. Chaque année, nous nous penchons sur son visage défiguré par la souffrance et par les larmes, et en lui nous reconnaissons notre Sauveur.
L’Evangile nous met face à la mort, et la plus terrible qui soit, celle de Dieu. La mort n’est pas niée, ni édulcorée. Mais notre foi dans le Christ nous demande de ne pas perdre cœur, de ne pas désespérer de Dieu en face de la mort. Tragique, la mort n’est pas la fin de tout, elle est un passage, un lieu mystérieux, secret, à habiter. Ne nous pressons donc pas trop de célébrer la Résurrection.
Nous savons bien qu’elle nous attend, sinon nous ne serions pas là, tous ensemble, corps vivant du Christ. Prenons le temps de descendre dans cette nuit où Jésus sombre aujourd’hui puisqu’il est avec nous.

                                                       Jean-Marie Moesch   Diacre

.......................

Edito du Jeudi Saint

Se mettre en tenue

Jeudi saint 2020 vécu chacun chez soi, Jeudi saint 2021 célébré en plein après-midi, il y a de quoi être dérouté, d’en perdre presque son latin. D’ailleurs, nous entrons en ce jour dans le Triduum Pascal. Au-delà d’avoir un bon score au Scrabble avec ces lettres, ce mot signifie « un espace de trois jours ». Le Triduum pascal, qui va de la messe du soir le Jeudi saint au dimanche de Pâques inclus, est le centre de gravité de l’année liturgique.

Aujourd’hui, Jésus prend le tablier, il se met en tenue de service, il s’agenouille pour laver les pieds de ses disciples. Il se donne. Cette attitude d’humilité vécue encore aujourd’hui par tant de personnes, qui plus est dans le contexte que nous vivons. Revêtir le tablier non pas pour se protéger des éclaboussures, mais pour envelopper de douceur la vulnérabilité du monde.

Le Christ pose deux gestes au cours de ce dernier repas : le partage du pain et du vin et le lavement des pieds. Il est impossible de les séparer. Le pain et le vin nous font communier au don de son amour. Le lavement des pieds rend visible cet amour dans le service des frères. L’amour est le fondement de ces deux actes de Jésus.

En regardant le film Des hommes et des dieux, la scène du dernier banquet est une magnifique illustration du festin partagé conduisant vers le chemin du calvaire et du silence, du grand silence jusqu’à la nuit pascale.

Préparons la table, asseyons-nous, regardons, adorons et entrons silencieusement dans le mystère de la foi.

Jean-Marie LARUE, prêtre

.....................................

Edito : dimanche des Rameaux 28/03/2021

Ce dimanche des Rameaux est le jour des paradoxes, des contrastes :

Contraste de l’entrée solennelle de Jésus dans Jérusalem et de sa mort sur la croix.
Contraste d’une foule en liesse qui acclame comme un roi, un homme, et celui d’un homme qui entre humblement dans la ville, sur un âne, et qui sait qu’il faudra qu’il souffre pour entrer dans la gloire.
Contraste entre l’enthousiasme des « Hosanna » et les outrages subis par le Serviteur.
Contraste entre l’échec apparent de la mission de Jésus et la parole du centurion, cet étranger, qui reconnait dans ce supplicié le « Fils de Dieu ».

Jésus a accepté de se dépouiller de sa divinité pour se faire serviteur des hommes, ce n’est pas à la manière des hommes qu’il revendique sa royauté, mais c’est à la manière de Dieu, par amour, qu’il veut régner sur nos cœurs.
Accueillons-le, non avec des branches d’olivier, mais avec un cœur pur ; étendons à ses pieds nos vies pour qu’il fasse son entrée en nous et puisse accomplir en nous le Salut…
Ce dimanche est celui de l’entrée dans la semaine sainte, il nous faudra passer de la joie des Rameaux à la souffrance du Vendredi Saint pour, au matin de Pâques, retrouver la joie du Ressuscité.

Souvenons-nous cette semaine que le Christ nous a aimé jusqu’à livrer sa vie pour nous et que c’est sur nos cœurs qu’il veut régner par amour.

                                                                                                                                              Christiane Simard

                                                                                                              Déléguée pastorale Luxeuil-ouest Ste Thérèse

........................................

Edito du 21 mars 2021 - 5ième dimanche de carême

 Nous habitons tous la même maison…

Quelle belle image celle de la terre comme « maison commune » ! C’est l’image proposée par le pape François dans l’encyclique Laudato SI’. On construit une maison, mais ce qui est essentiel, c’est habiter la maison. C’est cela qui donne du caractère à une maison ; certes, il faut une construction solide, mais l’important, c’est une maison « habitée » . Et le Pape nous invite à « habiter » la terre pour que chaque créature, humaine ou non humaine puisse s’y sentir « chez soi ».

Et pour enrichir cette démarche de la « maison commune » le Pape nous propose une autre encyclique « Fratelli tutti » (Tous frères) ; c’est l’enjeu qui nous est proposé : être les bâtisseurs d’un nouveau lien social fondé sur une fraternité ouverte  pour donner vie à notre « maison commune ». « Nous savons que les choses peuvent changer. Le Créateur ne nous abandonne pas… L’humanité possède encore la capacité de collaborer pour construire maison commune » (paragraphe 13 de Laudato SI’).

Le temps du carême est avant tout un parcours d’espérance ; ce parcours nous conduit, semaine après semaine, vers la Lumière qui a pris visage humain dans le Christ ressuscité. Tout le temps liturgique pour le carême de cette année, nous fait suivre Jésus sur le chemin de la croix pascale, un chemin commencé au désert, suivi de la Transfiguration, puis le nouveau Temple qui est son corps, et aujourd’hui « L’heure est venue ». Si nous sommes réunis deux mille ans plus tard pour l’eucharistie, c’est bien parce que la croix n’a pas été l’anéantissement escompté, mais le début d’une germination : la Lumière de la Résurrection.

Depuis le mercredi des Cendres, nous avons pris ce chemin pour suivre Jésus sur son chemin d’humanité qui nous conduit vers la Lumière qui nous fait Enfants de Dieu. Nous avions trois balises : le jeûne, la prière, le partage. Trois balises jetées en terre pour nous aider à faire vivre « la maison commune » qui nous est confiée par Dieu, aujourd’hui le partage avec le CCFD. Trois balises qui doivent nous habiter chaque jour, pas simplement pendant le carême. Chaque jour le Christ nous sommes appelle à le suivre, à vivre de sa Parole, habités de l’Esprit Saint qui fait de nous le Temple nouveau, le Corps du Christ ressuscité.

Jean-Marie Cheney, prêtre

..........................................

Edito 14 mars - 4ème dimanche de Carême

" Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé."    Jean 3,4-10

Regardez l'image. Pouvez-vous la décrire ?

Deux espaces : Un espace sombre et un espace lumineux.
Une personne passe de l'obscurité à la lumière et à la vie.
Pour rentrer dans la lumière, le personnage passe par une porte en forme de croix qui rappelle la croix de Jésus.
Par sa vie offerte par amour, Jésus nous ouvre une porte vers le Royaume de Lumière.
 

Est-ce que nous pouvons tous passer cette porte ?


Oui ! Il faut seulement en avoir envie, écouter Jésus et faire des efforts. Ecoutons ce que nous dit Saint Jean :

Celui qui agit selon la vérité, vient à la lumière.

Pour nous aider à agir selon la vérité, nous avons l'Evangile et l'aide de l'Esprit Saint.
L'oiseau dans le ciel, à travers la croix nous parle de l'Esprit Saint que nous avons à accueillir chaque jour.

Dieu nous aime ! Il veut notre bonheur. Il veut nous accueillir dans son Royaume de Lumière.
Jésus connaît le chemin vers la Lumière de Dieu, il veut nous entraîner à sa suite. Par sa mort sur la croix et sa Résurrection, il nous ouvre une porte vers La Source de la Vie.

CE RECIT EST POUR NOUS UNE BONNE NOUVELLE :

Car il nous dit que Dieu veut notre bonheur ! Il veut tous nous accueillir dans son Royaume de Lumière !

                                                               Jean-Marie Moesch, diacre

Edito du 6-7 mars 2021

Le Fouet – et le chemin vers le Baptême !

"Un Dieu jaloux" entendrons nous dans le livre de l'Exode, et un Jésus qui se met en colère (dans l'Evangile). Il fait un fouet avec des cordes, et jette à terre tout le petit commerce autour du Temple de Jérusalem. Bien comprendre, que cette jalousie, et cette colère ont pour source l'injustice, l'incompréhension du peuple face à l'amour de Dieu. Mais ce fouet (qui fait un peu père fouettard), nous rappelle que Jésus lui-même sera fouetté, avant de mourir crucifié. Jésus est en colère parce que le peuple ne comprends pas que le lieu de prière véritable n'est plus le temple, le bâtiment mais Jésus lui-même dans son corps !

J'imagine que notre Père, porte un regard plein de tendresse et de joie, à ceux qui en ces temps reconnaissent en ce Dieu crucifié, fouetté notre Sauveur.

Ces catéchumènes qui cheminent vers le Baptême, nous les avons accueillis lors de l'entrée en Eglise, lorsqu'il ont frappé à la porte de l'église, et à la porte de la famille des chrétiens.

Ces Catéchumènes, nous leur avons remis le Credo et le Notre Père, comme nos prières précieuses qui construisent notre alliance avec Lui. Ces catéchumènes, en ce début de Carême, dans notre Basilique de Luxeuil, ont été appelés par Mgr Jean-Luc Bouilleret pour poursuivre leur chemin, avec une écharpe violette, écharpe de conversion. Ce Dimanche ils se retrouveront à l'abbaye d'Acey, pour comme chacun d'entre nous, préparer leur cœur, à la venue du Ressuscité…Et nous pourrons passer du violet de l'attente, au blanc de la joie des baptisés ! Prions pour Myriam, Laurianne et Grégory.                               

P. Christophe, prêtre

........................................

Edito du 2ème dimanche - Carême

Quel bonheur d'accompagner Jésus sur la montagne et de le voir transfiguré.

 

Sur la route de Pâques, le deuxième dimanche nous invite chaque année à méditer sur cet évangile de la Transfiguration et cette année c'est St Marc qui nous guide. 

 

Que voient les trois disciples au sommet de la montagne où Jésus les a emmenés ? Jésus transfiguré, puis Elie et Moïse. Et ils entendent la voix de Dieu qui, comme lors du  baptême de Jésus le désigne comme son Fils. On comprend que leur frayeur soit grande.

 

La Transfiguration préfigure la Résurrection de Jésus mais aussi la nôtre. Mais en quoi cette scène peut-elle changer notre quotidien. ? Peut être parce que cet évangile est proclamé le deuxième dimanche de Carême en un temps où l'homme est invité  à se défaire du superflu pour atteindre l'essentiel, oser la confiance en ce Dieu capable de tout transfigurer. Nos vies défigurées, malmenées peuvent être transfigurées par la manifestation de Jésus.

Comme lui sachons prendre de la distance, à l'écart, dans la prière et le silence,  pour mesurer la présence de Dieu dans nos vies et dans le monde.

Le temps de Carême y est particulièrement propice.

 

Colette Antoine, déléguée pastorale

____________________________________________________________

Edito : 21 février 2021 – 1er dimanche de Carême

Oh le beau gâteau bien appétissant !

Depuis mercredi, nous voici entrés en Carême. Chaque année nous nous demandons quel(s) effort(s) nous allons effectuer durant ce temps. A quelle tentation je ne vais pas succomber ? Tentation, c’est ce 1er dimanche de Carême où Jésus dans le désert va être tenté. Etre tenté, tous les jours nous y sommes, et la société de consommation s’en donne à cœur joie. Comme dit le titre d’une émission de RTL : « Laissez-vous tenter ».

La tentation est sournoise, elle conduit à la comparaison, à l’envie… L’herbe est toujours plus verte chez le voisin. La tentation, c’est la poudre aux yeux, c’est le plaisir éphémère mais aussi la volonté de toute puissance. L’évangile de Marc ne relate pas tout le dialogue entre Jésus et Satan, où ce dernier joue sur les plaisirs du monde. Que nenni pour le Fils de Dieu, ce n’est pas son programme.

Le Diviseur se plait à nous faire chuter, à nous induire en erreur, à nous noyer dans la culpabilité, tandis que le Christ nous relève, traverse avec nous les épreuves. Le Seigneur accueille nos faiblesses pour un faire un tremplin vers la vie. Le Mauvais esprit fait du bruit, alors que le Bon esprit est dans la douceur.

Si nous succombons à la tentation, quelle qu’elle soit, le monde ne s’écroulera pas. L’important est de reconnaitre que nous avons un peu dévié de la trajectoire, et accepter que la miséricorde du Seigneur nous rejoigne afin de nous remettre sur le bon chemin. « Ne nous laisse pas entrer en tentation ».

Ne goûtons pas tout de suite au beau gâteau qui fait envie, essayons plutôt de goûter à la sobriété.

Jean-Marie LARUE, prêtre

Edito : 17 février 2021 – Cendres - Entrée en Carême

Nous habitons tous la même maison (Thème Carême 21 CCFD)

      Plus que la qualité des matériaux, c’est la qualité relationnelle vécue à l’intérieur de la maison qui fait d’elle une « maison habitée ». Contempler notre terre comme notre maison commune, c’est l’image proposée par le pape François dans l’encyclique Laudato Si. ; « Au sein de cette maison, les humains sont allés trop loin en utilisant les autres créatures terrestres à leur profit. Ils ont cru que la terre leur appartenait et ils se sont comportés en propriétaires ».

      Le temps du Carême est un parcours d’espérance qui nous invite à modifier nos priorités et changer notre rapport à la nature. « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ».

        Un livret spirituel, glissé dans l’enveloppe d’appel au don par le CCFD, peut nous aider à vivre ce parcours d’espérance, par étapes :

Aimer la création (1er dimanche de Carême)
Comprendre la création (2ème dimanche)
Changer notre regard sur la création (3ème dim.)
S’engager pour la création (4ème dimanche)
Tout est lié (5ème dimanche – jour de la collecte)

 Chaque semaine, au fil des pages de ce livret, nous serons invités à écouter un appel du Seigneur, contempler le monde, chercher un chemin de conversion pour agir avec amour et justice, offrir une action de grâce au Seigneur.
(Exemple : Action de grâce proposée pour ce mercredi des Cendres)

« Tous en marche sur le même chemin - Prenons le temps de nous arrêter.
Notre Dieu a besoin de chacun - Pour accueillir et apprendre à aimer.
Que tu sois ancien ou nouveau – Un avenir s’écrit avec toi.
En route pour un monde plus beau – N’aie pas peur de vivre ta foi.
Prenons le temps de nous arrêter – Pour s’accueillir et apprendre à aimer ».

                                                        Bernard Garret, prêtre.

.............................................

Edito du 14 février 2021

Lèpre… Virus...

En Israël, parce que la lèpre était vue comme une sanction du péché, le malade était considéré comme impur, donc non fréquentable. La Loi prévoyait que le lépreux devait être clairement reconnu comme tel et isolé ; il devait vivre à l’écart de la société . C’est pourquoi, il devait porter des « vêtements déchirés », avoir « les cheveux en désordre, le haut du visage couvert jusqu’aux lèvres  et crier : « Impur ! Impur !» à tous ceux qui l’approchaient. À l’époque de Jésus, la lèpre était aussi une maladie qu’on ne guérissait pas.

Nous connaissons aujourd’hui un virus insidieux qui peut contaminer par simple contact, par la parole. Il nous faut donc porter un masque, éviter les rencontres, les limiter ; les relations humaines sont de plus en plus difficiles à vivre autrement que par téléphone ou par Internet. Dans notre société, il nous est donné des points de repères, des gestes barrières pour limiter la propagation de ce virus ; même si ces mesures sont complexes et difficiles à supporter, ne sont-elles pas nécessaires pour le bien de chacun ?

Dans l’évangile, Marc nous fait découvrir une rencontre entre un lépreux, un exclu, un isolé et Jésus. Jésus prend le risque de rencontrer cette personne, de le guérir. Il nous révèle en effet que toute personne est accueillie par Dieu. C’est Dieu lui-même, en Christ, qui vient nous rejoindre dans nos pauvretés et nos fragilités, aussi grandes soient-elles. Tout homme, quel qu’il soit, peut, comme ce lépreux, se jeter au pied de Jésus, se laisser toucher et relever par lui.

Nous-mêmes nous sommes appelés à nous laisser toucher par le Christ Jésus qui peut nous purifier, qui  inocule dans nos vies la grâce de son amour pour nous guérir de tous nos isolements, de nos exclusions. Saint Paul invite à imiter le Christ. Osons, comme lui, accueillir. Osons accueillir tous les appels qui nous invitent au respect : de l’être humain quel qu’il soit, de la création qui nous est confiée et que nous malmenons au point que nous produisons des virus en tous genres.

A moi aussi et pour tous, Jésus dit : « Je le veux, sois purifié ».

Jean-Marie Cheney, prêtre

_______________________________________________

Edito du 7 février : dimanche de la santé

Où es-tu quand je souffre ?

Le temps de la souffrance est toujours long, les malades en savent quelque chose. Ils peuvent avoir le sentiment que Dieu les abandonne, que leur sort est injuste, que personne ne les comprend, ne mesure l’intensité de leur épreuve. C’est le cri de Job : «  la vie de l’homme est une corvée…Depuis des mois  je n’ai en partage que le néant, je ne compte que des nuits de souffrance. » Mais au cœur de son épreuve, il reste en lien avec Le Seigneur, même si c’est dans un dialogue âpre et tendu.

Dans l’évangile, les disciples parlent à Jésus de la belle-mère de Simon qui est alitée, avec de la fièvre. Il s’approche d’elle, la saisit par la main et la fait lever. C’est un verbe de résurrection. La fièvre la quitte après.

Ainsi est éclairé le rôle des bien-portants auprès des malades. D’abord ouvrir les yeux et le cœur, se laisser toucher par leur épreuve. Ensuite intercéder pour eux par une prière instante et confiante. Trouver le geste ou, et, la parole susceptible de les aider sinon à guérir, ce qui n’est pas en notre pouvoir, mais  à sortir de leur isolement, à reprendre pied, à retrouver goût à la vie.

Pierre Bayerlet

...................................

EDITO du dimanche 31 janvier 2021

Cœur -Oreilles -Bouche !

St Paul le dit mieux que moi : "J'aimerais vous voir libres de tout soucis"… En ces temps incertains nos souhaits sont peu exaucés… "Que vous soyez en couples ou célibataires, sachez vous attacher à Dieu sans partage !"dit encore St Paul aux Corinthiens. S'attacher à Dieu ne devrait pas dépendre des situations extérieures, de la météo, de nos états d'âmes, de notre travail… Mais qu'il est difficile de rester fermement dans la foi quand les obstacles se dressent devant nous, quand la mer se déchaine… Je pense à ces skippers du Vendée Globe qui contre vents et marées, tempêtes et avaries, gardent la visée de l'arrivée. La pugnacité, la persévérance, la résistance, le courage !! Oui, garder la visée de la vie en Dieu.

Et le Psaume 94, nous garde à flot : "Aujourd'hui ne fermez pas votre cœur, mais écouter la voix du Seigneur". Quel rapport entre le cœur et l'écoute ? Alors que ces jours, certains des paroissiens se forment à écouter avec toujours plus de cœur, on le sait : on reconnait l'amour, à la capacité d'écouter l'autre. Monseigneur Bouilleret lors de sa visite pastorale sur les paroisses de St Loup et Fougerolles, rappelait que si nous avons 2 oreilles pour écouter et une bouche pour parler, ce n'est pas pour rien. Il nous faut écouter deux fois plus, que parler ! Voilà le principe d'humilité ! Ce n'est pas d'un flot de paroles que Dieu veut…. L'évangile le montre une fois de plus Jésus ne fait pas de grand discours : "Tais-toi, sors de cet homme" dit il à l'esprit impur… Une parole qui est immédiatement efficace !

Bon il est temps que je me taise… Bonne semaine !

 

P. Christophe, prêtre

................................................

Edito du 23-24 janvier 2021 : Semaine de prière pour l’unité des Chrétiens

 

« Demeurez dans mon amour et vous porterez du fruit en abondance. »

        Tel est le thème choisi pour la semaine du 18 au 25 janvier 2021, semaine de prière pour l’unité des Chrétiens. Ce thème s’enracine dans le chapitre 15 de l’Evangile de Jean, où Jésus nous interpelle : « Demeurez en moi, comme je demeure en vous (15,4) ; Je suis la vigne, vous êtes les sarments (15,5) ; Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés (15,12) ; Que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure (15,16) ».

     Demeurer dans l’amour de Dieu, c’est se réconcilier avec soi-même. Nous sommes greffés sur la vigne qu’est Jésus et le Père est le vigneron qui nous émonde pour nous faire grandir. Nous pouvons alors tenter un chemin d’acceptation de soi, de réconciliation avec notre histoire personnelle et nos histoires collectives.

     Demeurer en Christ jusqu’à porter des fruits. Lorsque nous écoutons Jésus, sa vie coule en nous, comme la sève qui donne du fruit. Personnellement et en Eglise, demeurons unis au Christ afin d’observer son commandement de s’aimer les uns les autres comme il nous a aimés.

     Enracinés en Christ, source de tout amour, notre communion grandit. La communion avec le Christ exige que nous soyons en communion avec les autres. Les divisions entre chrétiens sont un scandale. Prions Dieu avec ferveur pour le rétablissement de cette unité pour laquelle Jésus lui-même a prié.

      Enracinés en Christ, notre témoignage envers la solidarité grandit. Nous sommes témoins de souffrances et de conflits. En étant solidaires de ceux qui souffrent, nous permettons à l’amour du Christ de couler en nous. Nous recevons la force et la sagesse d’agir contre l’injustice, de nous reconnaitre pleinement comme frères et sœurs humains et de promouvoir une nouvelle façon de vivre, dans le respect et la communion avec toute la création.

     (Bernard Garret, en s’inspirant de la Revue « Unité des Chrétiens »)

  

.............................................

Edito du 16-17 janvier 2021

Allô…Dieu ?

Nous venons de quitter le temps de Noël pour reprendre l’ordinaire de nos vies, même si les vacances sont terminées depuis quelques semaines déjà, les illuminations vont progressivement rejoindre leurs emballages, les moteurs de nos automobiles s’emballent afin d’être au domicile pour le couvre-feu, quitte à accélérer la messe anticipée du samedi soir, le stress, voire la morosité ambiante nous plongent dans un climat particulier. Mais dans tout ce « marasme », quel est notre Essentiel ? Quel est l’état de notre communication avec Dieu ?

Une chose est d’entendre, une autre est d’écouter. L’écoute n’est pas si évidente que nous le croyons. Lorsque nous désirons écouter un morceau musical et en percevoir son intensité, nous mettons un casque à nos oreilles. Ecouter, c’est ce que dit le prophète Samuel, dont nous relatons la vocation dans la 1e lecture. « Parle Seigneur, ton serviteur écoute ». Pour en arriver là, il lui faudra du temps et de l’aide pour comprendre. Il en est de même pour chacun de nous. Lorsque Dieu appelle, c’est le sens de « vocation », nous n’osons pas toujours répondre, car nous ne savons pas à quoi nous attendre. Nous projetons une multitude d’interrogations sur l’avenir d’une décision ou d’un choix, alors que le Seigneur nous dit tout simplement : « viens et vois ».

La ligne du bon Dieu n’est jamais occupée, en dérangement ou sonnant dans le vide, Il attend seulement que nous prenions l’appel. Ouvrons nos oreilles et écoutons.

Jean-Marie LARUE, prêtre

..................................................

Edito : Baptême du Seigneur - 9 et 10 janvier 2021

Le ciel s’est entrouvert pour féconder la terre…

        Nous entamons l’année 2021 partagés entre des vœux de bonheur et un sentiment d’inquiétude (relations de proximité espacées, emplois menacés, activités culturelles et pastorales suspendues ou ajournées…). La fête du baptême de Jésus dans les eaux du Jourdain vient alors fortifier notre espérance : comme la pluie et la neige fécondent la terre, la parole de Dieu, sortie de sa bouche, ne lui revient pas sans résultat (Isaïe 55).

      Le ciel s’est entrouvert lors du baptême de Jésus dans le Jourdain, comme au jour de sa transfiguration où fut proférée cette même parole de Dieu : « Celui-ci est mon fils bien-aimé ». Le rideau du Temple de Jérusalem s’est déchiré au moment où, du haut de la croix, Jésus répond à la violence par l’amour et prononce une parole de pardon à ses bourreaux. Sur la croix, l’impuissance de Jésus semble totale, mais c’est dans sa faiblesse même que la puissance de Dieu va triompher… Le Christ a donné toute sa vie au Père, qui en échange le glorifie.

       Quoiqu’il nous arrive demain, il y a une parole de Dieu sur laquelle nous appuyer comme un roc inébranlable, une Parole redite aujourd'hui à chacun et chacune d’entre nous : « Tu es mon fils, tu es ma fille : en toi j’ai mis tout mon amour ».

      Puissions-nous murmurer cette prière d’Elena LASIDA : « Nos fragilités sont comme des semences d’avenir : Comme le grain qui disparait de la surface du sol, nos fragilités nous font perdre la face, nous désintègrent dans les profondeurs de nous-mêmes…

     Qui pourrait croire alors, que tout cet anéantissement couve un printemps ? Toi, Seigneur, tu y crois, tu arroses la terre avec la pluie de printemps ;

     Apprends-nous à croire contre toute évidence et à vivre la perte, l’enfoncement et la désintégration comme promesse d’engendrement. Apprends-nous à attendre contre toute impatience et à voir, dans nos faiblesses et dans nos limites, les germes d’un nouveau possible. »

                                                                     Bernard Garret, prêtre

..................................................

Edito de l'Epiphanie 3 janvier 2021

ÉTOILE...

La nuit des étoiles… on en parle à notre époque ; cette nuit se situe au mois d’août. Et pourtant en ce début d’année, en janvier, voici que l’on nous parle d’un étoile que des mages ont découvert. Les mages sont des sages venant sans doute de Perse, étrangers à la culture et à la foi d’Israël. Ils sont païens, ils cherchent Dieu parce qu’ils ont vu et suivi une nouvelle étoile et veulent se prosterner devant lui.

Dans la Bible, les étoiles sont des créations de Dieu (Genèse), mais souvent considérées par certains comme des signes divins. Les mages arrivés à Jérusalem, l’étoile a disparu. Les mages vont voir le roi Hérode, posent des questions, scrutent le ciel, cherchent dans les Écritures. Le roi Hérode est inquiet en apprenant qu’un autre « roi des Juifs » est né. Quand les mages ont pris connaissance des Écritures, ils se sont remis en route et l’étoile qui leur est apparue en Orient les conduit jusqu’à l’Enfant Jésus. Ils reconnaissent Dieu en lui.

L’étoile qu’ils ont suivi n’est plus l’étoile recherchée, car ils ont trouvé l’ÉTOILE qu’ils cherchaient dans cet enfant nouveau né à Bethléem. La Lumière est donnée au monde en Jésus fils de Marie et Joseph, Fils de Dieu. Les présents qu’ils déposent nous en révèle le sens :

♦ L’encens est signe de divinité, Jésus est Fils de Dieu venu manifester l’amour de son Père pour tous les hommes.

♦ L’or est un métal précieux, signe de royauté. Il est offert à Jésus parce qu’il est reconnu comme Roi des Juifs.

♦ La myrrhe : est une résine aromatique utilisée comme parfum ou baume. Elle annonce déjà la mort et la résurrection de Jésus.

Aujourd’hui la venue des mages proclame que le petit enfant de la crèche est roi, prêtre et promesse de résurrection, et à ces titres, le Messie de tous les peuples de la terre.

Jésus, Christ et Seigneur est-il pour moi, pour nous chrétiens cette Lumière éclaire notre vie ?

« Seigneur, tu nous as confié la Lumière de l’Évangile, donne-nous d’être ces ‘étoiles’ qui éclairent les peuples et les personnes qui cherchent la lumière pour leur vie. »

 

Jean-Marie Cheney, prêtre

............................................

27/12/20 – Sainte famille

La famille est une des valeurs plébiscitées par les Français. On l’a bien vu encore en ce temps de pandémie : se retrouver en famille pour Noël, c’est sacré. Le gouvernement l’a bien compris, qui a levé le couvre-feu pour la nuit du 24 au 25.

Quel éclairage la Parole de Dieu nous apporte-t-elle sur cette fête ? Jésus comme Isaac sont d’abord l’objet d’une promesse de la part de Dieu, une promesse à accueillir dans la foi. L’enfant est ainsi fruit d’une promesse et de la foi, de la collaboration de Dieu et de l’être humain, don de Dieu à accueillir. Il n’est pas le produit de notre désir, de notre science ou de notre calcul.

Abraham comme Marie et Joseph ne sont pas propriétaires de leur enfant, ils l’offrent à Dieu, en qui ils reconnaissent  la source de la vie. Syméon et Anne eux aussi sont offerts, consacrés au Seigneur. Les trois générations sont ainsi unies dans un même acte d’offrande. Cette dépossession est une épreuve, aussi bien pour Marie et Joseph que pour Abraham et plus tard pour Jésus dans le sacrifice de la croix. France Quéré, théologienne protestante, disait que la maternité est l’histoire d’un déchirement. Mais pour Syméon, comblé dans son attente, l’abandon s’accomplit dans la joie et la paix, l’émerveillement devant le nouveau-né, pour Jésus et ceux qui le suivent dans la lumière de Pâques.

A l’heure où souvent le désir d’enfant est roi, où l’on parle de « faire un enfant », où les parents souvent sont tourmentés par le souci de sa réussite, de son avenir, cet appel à la dépossession, à la gratuité, à la confiance est plus que jamais d’actualité, en cette période où l’espérance est mise à rude épreuve. La présence de l’enfant nous rappelle que toute vie humaine s’enracine dans le don de soi, dans l’amour.

Pierre Bayerlet

______________________________________________________________________________________________

Edito du jour de Noël

Un être fragile lumineux

25 décembre 2020 : Jésus a 2020 ans ! Il bat le record de longévité d’espérance de vie. Du coup, nous pourrions l’imaginer avec une très grande barbe blanche et le visage ridé. Au contraire, chaque année, il prend le visage d’un nouveau-né. Quelle étrange histoire, mais c’est une belle Histoire : celle de Dieu qui prend chair, qui nous rejoint dans notre humanité. « Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous ». Certes, nous fêtons l’anniversaire de la naissance de Jésus, mais nous célébrons l’Incarnation. Le Prologue de St Jean nous relate la Nouvelle Alliance entre le Père et l’Homme par son Fils. Les attributs deviennent signes : Verbe, Parole, Lumière. Lorsque Jésus prend naissance dans notre histoire personnelle, nous vivons un « commencement ».

Cet être fragile vient éclairer le monde non pas de manière aveuglante mais attrayante. Notre regard est attiré par cette Lumière qui brille dans la pénombre, comme le feu nouveau de la vigile pascale. Chaque Noël a une atmosphère particulière (surtout cette année), mais quelque soit ce que nous traversons, nos yeux et notre cœur sont tournés vers ce bébé qui nous tend les bras afin de nous donner la flamme de l’espérance. Alors, accueillons-Le dans nos mains afin qu’elles deviennent porteuses de Paix autour de nous.

Beau et Saint Noël

Jean-Marie LARUE, prêtre

________________________________________________________________________________________

EDITO de la Veillée de Noël

Gloire à Dieu, paix aux hommes, joie du ciel sur la terre.

Grande joie ! Il est bon de se réjouir de la belle fête de Noël. La joie de Noël est celle d’un émerveillement devant une naissance inimaginable pour l’homme, voulue par Dieu : la venue au monde bien réelle de Jésus, né de Marie dans une crèche, avec Joseph à Bethléem, en Judée.

Dieu s’était manifesté au prophète Elie non pas dans un ouragan ni dans un tremblement de terre, mais dans le « murmure d’une brise légère » (1R 11, 12). Aujourd’hui, dans le silence et le dénuement de la crèche, c’est un nourrisson qui nous révèle Dieu, car « Qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14,9) : quelle humilité ! Un nouveau-né dans une mangeoire : humilité de Dieu, qui annonce le Christ humilié montant au Golgotha, puis glorifié le troisième jour ; Noël, Pâques…Mystère de l’incarnation.

La joie de Noël unit petits et grands dans le même émerveillement. N’hésitons pas un instant à accueillir joyeusement le don de Dieu. Laissons-nous envahir par la paix de la nuit de Noël. Partageons cette grâce avec nos proches et aussi avec ceux qui font face à la maladie, à la faiblesse du grand âge, à l’isolement, au dénuement, à l’éloignement de leur pays. Puisse-t-elle être pour eux, tout particulièrement, un grand réconfort.

En prenant notre condition d’homme, Dieu se fait proche de chacun de nous ; chacun, tel qu’il est, a du prix à ses yeux, et Dieu l’aime. Il nous rejoint dans ce qui est la trame de notre humanité, nos espoirs, nos fatigues, notre travail, nos affections, nos solitudes, nos joies et nos pleurs. Par amour pour nous, Dieu se fait homme : Emmanuel, Dieu-avec-nous. Nous ne sommes plus seuls. Désormais rien ne sera plus comme avant : désormais, comme avec les disciples d’Emmaüs, Jésus marche avec nous.

Marie, mère de Dieu, mère de l’Eglise, mère des hommes, tu nous donnes Jésus dans la douce et sainte nuit de Noël : merci !

                                                                            Jean-Marie Moesch, diacre

.......................................

Homélie du dimanche 20 décembre 2020

Mes amis,

Osons dire OUI.

Après avoir débuté l’évangile de Marc depuis le 1er dimanche de l’Avent, nous faisons un détour chez Luc. En effet, il est le seul à relater le récit de l’Annonce à Marie. Nous l’avons entendu le 8 décembre pour l’Immaculée Conception, aujourd’hui de nouveau, et l’entendrons également le 20 décembre et en mars pour la fête de l’Annonciation. Cela a le temps de bien mijoter.

Tous les versets de ce passage sont d’une richesse que nous pourrions passer des heures à contempler et méditer chaque expression. Plutôt que de parler du récit de l’Annonciation, il serait plus juste de dire le récit de la vocation de Marie.

St Luc est très précis dans ses termes. L’appel que reçoit Marie, le choix de vie qui lui est proposé, est situé :

  dans le temps : le 6ème mois.
  par une médiation : l’ange du Seigneur
  dans une Alliance : l’ange parle au nom de Dieu.
  dans une géographie, un pays, une culture : la Galilée.
  dans un environnement social et humain : une ville
  en un endroit singulier : Nazareth
  dans un corps de chair : une jeune fille
  dans un être singulier et unique : Marie
  dans une affectivité : Marie est promise en mariage à Joseph.
  dans une famille, une généalogie, une histoire : la maison de David

Marie a écouté, Marie a accepté, Marie a obéi. Marie fait confiance, elle croit, elle est la croyante.

Ce texte nous apprend à prier en vérité :

Oser entrer en silence. Tel que l’on est. Ouvrir le Livre : s’arrêter sur un passage, lire lentement, relire.

Demander la venue de l’interprète divin. Surtout ne jamais croire que l’on a tout compris. Ne pas s’étonner de la surprise, de la peur, du bouleversement. Présenter son incompréhension, ses interrogations sur le sens des mots.

Percevoir que moi, lecteur, je suis sollicité pour devenir acteur. Je peux ou non accepter.

Se rappeler les témoins qui, avant nous, sont entrés sur le chemin de l’Évangile : nous sommes toujours précédés.

Librement, consciemment, décider son engagement : servir Dieu, c’est accomplir la Parole aujourd’hui.

Marie a formulé la plus belle des réponses d’une disponibilité totale, d’un abandon entre les mains de Dieu : « Je suis la servante du Seigneur, que tout se fasse pour moi selon ta Parole ».  On peut s’étonner de la confiance de Marie. Marie était une femme incarnée, une femme de chair, une femme avec une histoire singulière, etc. Mais surtout, Marie était un être de désir. Elle désirait tout au fond d’elle-même la délivrance de son peuple. Elle désirait tout au fond de son cœur, la venue du messie. Elle désirait l’Alliance de vie. C’est sans doute pour cela qu’elle a dit OUI. Parce que le désir de Dieu a rejoint celui de Marie.

Alors, mes amis, cette semaine prenons un moment pour contempler Marie et demandons-lui son aide pour que nous apprenions à dire « oui » comme elle. Demandons-lui de nous apprendre le sens des vraies priorités, à nous abandonner entre les mains de Dieu plutôt que de nous laisser conduire par nos peurs. Le « oui » à Dieu ouvre à tellement de bonheur pour nous mais aussi pour ceux qui nous entourent !

Père Jean Marie Larue

................................................

L’édito du 4° Dimanche de l’Avent

Un Signe !

Nos vies ont besoin de signes concrets ! Avec la COVID, nous en faisons l'amère découverte. Les signes habituels, sont cachés sous les masques : embrasser, serrer dans ses bras, serrer la main, s'approcher de l'autre : Tout cela a été mis de côté. L'amitié, l'amour de nos proches, s'exprime par de nouveaux signes.

Pour entrer en relation, nous sommes souvent dans l'attente d'un signe… Et Dieu lui aussi utilise ce moyen pour parler à l'homme.

Je pense à tous ceux qui me disent qu'ils sont chrétiens, mais pas pratiquants parce que Dieu ne leur a pas fait signe. 

Et pourtant Dieu nous a laissé la parole de Dieu comme signe de sa présence.

Et pourtant Dieu nous a donné des prophètes pour nous parler de lui.

Et pourtant Dieu nous offre les sacrements, pour le recevoir au quotidien.

Et pourtant Dieu s'est donné lui-même en venant dans celui que nous attendons: L'enfant Jésus, l'Emmanuel, "Dieu-avec-nous". C'est le plus grand signe tangible : Dieu se révèle dans cet enfant !

Les signes de Dieu ne sont souvent pas dans les tremblements de terre, dans le son des trompettes, dans le clinquant des lumières de Noël…Ils sont bien souvent dans la brise légère, dans le petit mot d'encouragement, dans le geste fraternel, dans ma propre attitude, dans un petit enfant…

Belle préparation à la Nativité

P. Christophe, prêtre

_______________________

Edito 3ème dimanche de l’Avent B – 12-13 décembre 2020

                                    

   « Et nous, que devons-nous faire ? » Interrogeaient autrefois les pénitents venus à Jean-Baptiste. Traversant les siècles, celui-ci nous répond : devenez, vous aussi, des prophètes et des artisans de paix.

     Mais, comment puis-je être, moi aussi aujourd’hui, prophète et artisan de paix en ces temps incertains de crise ? ». Voici 3 éléments de réponse :

        (1ère chose) Le message du Livre d’Isaïe, comme les encycliques des papes, nous le redisent : Tout commence dans le cœur, dans nos cœurs : déjà, ne pas être fataliste ou indifférent, ne pas s’habituer à ces informations froides qui nous arrivent chaque jour sur les crises sanitaires économiques et sociales. Être prophète, cela commence dans nos cœurs, lorsqu’on se laisse toucher par le malheur des autres.

       (2ème chose) : Faire tout ce qui est à ma portée, pour bousculer des situations d’injustice et d’enfermement. Et puis, s’informer, chercher où sont la vérité et la justice dans tous les changements actuels. Ou encore, s’associer à d’autres pour faire entendre le cri de la paix.

        (3ème chose pour être prophète, aujourd'hui comme hier) : La prière. Pas seulement la prière pour demander la paix. Mais aussi la prière qui nous tourne vers le Dieu de la Paix, une prière qui, peu à peu, fait de nous, dans la vie de tous les jours, des hommes et des femmes de paix, de joie et d’espérance.

    « Soyez en avance d’une idée, toujours en quête d’une solution… les temps que nous vivons exigent le goût du risque. Allez de l’avant… » (Cardinal Suard). Prendre ce chemin est un acte d’espérance ! C’est percevoir que la paix du Christ est en train de s’accomplir.

                                                                       Bernard Garret, prêtre

.......................................................

2ème dimanche de l'Avent - 6 décembre 2020

« Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu » Marc 1, 1

Nous commençons ce dimanche la proclamation de l’évangile du Christ selon Saint Marc ; ‘Évangile’ ou ‘Bonne nouvelle’, même signification. Le premier mot de l’évangile selon saint Marc est le même que le premier mot de toute la Bible : « Commencement du ciel et de la terre » d’un côté, « Commencement de la Bonne Nouvelle… », de l’autre. Marc nous suggère ainsi qu’en Jésus Dieu prend un nouveau départ, lance une nouvelle création. A nous qui sommes parfois tentés de nous arrêter et de nous décourager, ce temps de l’Avent nous offre chaque année une chance de repartir, une occasion de ranimer en nous la flamme de l’espérance.

L’intitulé de l’évangile de Marc résume l’événement en trois mots : Jésus, Christ, Fils de Dieu. Tout est déjà dit. Le message de bonheur se concentre dans la personne de Jésus. Mais l’auteur va nous tenir en suspens. Les questions vont se succéder : qui est donc cet homme ? Jésus demande à ses compagnons : « pour vous qui suis-je ? » Pierre répondra : « tu es le Messie, le Christ ». Et c’est seulement tout à la fin qu’on entendra sur le Calvaire un officier de l’armée d’occupation s’exclamer : « vraiment, cet homme était Fils de Dieu ». « Commencement, ce premier mot de Marc ne doit pas être isolé de tout le reste de son évangile… Jésus Christ est le Commencement, et il nous initie à sa vie, à un semblable commencement, il nous crée et nous recrée ,il fait du neuf sans arrêt dans notre vie, pourvu que nous le laissions faire. Cet évangile qu’écrit Marc n’est pas terminé, il n’est pas achevé, il est encore vivant, il s’écrit dans un livre interminable, le Livre de la vie.» (Fr David-Marc d’Hamonville)

En ce 2° dimanche de l’Avent, c’est le fête de notre diocèse confiée à la Vierge Marie l’Immaculée Conception. En elle, Jésus le Christ a vécu le Commencement de sa vie humaine, de sa vie de Fils de Dieu, 

vie qui trouvera sa plénitude dans sa Résurrection. A la prière de 

Marie, demandons la grâce d’écrire, comme elle, avec la force de l’Esprit, la suite de l’évangile de Marc dans le Livre de notre vie.

Jean-Marie Cheney, prêtre

Premier dimanche de l’Avent – 29/11/2020

Si tu déchirais les cieux

Nous sommes entrés dans une nouvelle année liturgique et dans le temps de l’Avent, temps de l’attente, pas l’attente anxieuse d’événements catastrophiques, mais attente joyeuse de Quelqu’un.

    Actuellement notre attente est impatiente de la fin du confinement et de la pandémie. Pour nos rassemblements du dimanche, les contraintes ne sont desserrées que partiellement, ce qui nous laisse insatisfaits, comme tous ceux qui espéraient davantage. Notre patience est mise à rude épreuve, mais il y a des signes encourageants. Le ciel n’est pas dégagé, seulement entrouvert et nous pouvons crier comme le prophète Isaïe : « si tu déchirais les cieux, si tu descendais ! … Tu nous as caché ton visage… » Pourtant n’oublions pas la suite : « Mais maintenant, Seigneur, c’est Toi Notre Père. Nous sommes l’argile, c’est Toi qui nous façonnes. » Dieu ne nous oublie pas. Le prophète poursuit : « voici que tu es descendu…Tu viens rencontrer celui qui pratique avec joie la justice, qui se souvient de Toi en suivant tes chemins. » 

   Pour nous chrétiens cette annonce s’est réalisée dans la venue de Jésus. Il nous invite à veiller dans l’attente de son retour. Il ne nous a pas laissés sans points de repère. Comme l’homme de la parabole parti en voyage, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, il a fixé à chacun son travail. Paul souligne dans le même sens : « aucun don de grâce ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus-Christ.»

   Nous sommes donc provoqués à la vigilance, une vigilance active, portée par l’espérance. Qu’attendons-nous ? Un roi triomphant, un simple retour à la situation antérieure ? Mais le Christ est le serviteur, humble, désarmé, ami des pauvres et des pécheurs. C’est lui le premier qui nous attend sur le chemin de la justice, de la solidarité et de la paix.

Pierre Bayerlet

...............................................

Méditation pour le 26/11

 

Redressez-vous et relevez la tête !

Comment va-t-on sortir de la pandémie ? C’est évidemment la question que tout le monde se pose et à laquelle personne n’a de réponse. Elle a bouleversé nos modes de vie, ce qui nous paraissait le mieux établi et le plus solide : l’économie des grands pays dits développés, le commerce mondial, notre foi en la capacité de la médecine à maîtriser toutes les maladies, le tissu social…Qu’est-ce qui est solide, sur quoi peut-on s’appuyer ?

   Les textes bibliques proposés par la liturgie d’aujourd’hui ont ceci de commun qu’ils annoncent la destruction de Jérusalem (évangile) et celle de Rome (Apocalypse). Qu’est-ce qui paraissait pour les Juifs plus solide que le Temple et pour les gens des premiers siècles plus solide que l’empire romain qui s’étendait sur tout le bassin de la Méditerranée ? Et pourtant les deux seront détruits et les deux textes se terminent par une annonce de victoire, la venue du Fils de l’homme. L’Apocalypse met en scène une foule immense qui, dans le ciel, proclame la gloire de Dieu. Message d’espérance donc, qui ne repose pas sur les capacités humaines, mais sur la puissance de Dieu, la victoire de l’agneau.

   Ces deux passages nous rappellent que notre histoire a un sens, qu’elle est orientée vers le retour du Christ en gloire, pas seulement vers un lointain avenir, mais vers le Christ à l’œuvre dès maintenant, dans notre quotidien, dans le travail de tous les bâtisseurs de paix, de ponts entre les personnes, les groupes, les pays, dans les luttes pour plus de solidarité et de justice.

   A travers les soubresauts d’un monde ébranlé se construit de manière cachée le monde nouveau, la Jérusalem nouvelle. « Redressez-vous, relevez la tête, car votre rédemption approche. »

Père Pierre Bayerlet

........................................    

Christ-Roi de l’univers – 22 novembre 2020 et fête de St Colomban

                 Homélie par Bernard Garret, prêtre à Luxeuil

                                                                   ---------------------

Que de surprises avec ce passage d’Evangile !

     Surprise même de la part de chrétiens rassemblés à la fin des temps, devant le Trône du Fils de l’homme : « Quand ? Comment ? C’était donc Toi ! Toi, Jésus, Tu avais faim, tu avais soif ? Tu étais nu, malade ou en prison ? Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ? ». Oui ! Il y aura des chrétiens tout surpris de réaliser comment le Christ vient à nous dans le quotidien de nos rencontres et de nos gestes d’accueil…

           Surprise aussi parce que, dans la foule des élus, il n’y aura pas que des chrétiens : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, toutes les nations seront rassemblées devant lui… ». Or, au sein de ces nations, sans connaître l’Evangile, nombreux sont ceux et celles qui ont accueilli, visité, soigné, dépanné leurs frères et sœurs démunis.

          C’est là, la bonne nouvelle de ce passage d’Evangile ! Les hommes et les femmes sont peut-être meilleurs qu’on ne le pense, solidaires et généreux au-delà de ce que l’on imagine, parce que leurs gestes sont souvent discrets et peu médiatisés.

        Alors, que cet Evangile nous invite à mieux contempler et accompagner tout ce qui se vit pour soigner, entourer, accueillir et visiter… Emerveillons-nous davantage de nos relations de famille, d’amitié, et de voisinage… Apprécions l’action des services sociaux, associations et collectivités locales… favorisons de nouveaux liens entre consommateurs, producteurs et commerçants.

        Par ailleurs ! La contemplation et l’émerveillement peuvent être de bons remèdes pour éviter la dépression, en ces temps de pandémie, de récession et de confinement

         Alors, que cet Evangile nous entraîne à en rendre grâce à Dieu, source de tout amour : « Père de tous les hommes, nous te bénissons pour les croyants et les incroyants qui ont secouru leurs frères, nourri les affamés, visité les prisonniers… Nous te bénissons pour les artisans de paix et de justice, qui servent avec loyauté l’humanité, sans toujours connaître son Sauveur… En toi notre confiance, Père de tous les hommes ! »

      Nous voici invités aussi à contempler Jésus qui a fait lui-même, cause commune avec les plus pauvres, les méprisés et les exclus de son temps. Il s’est abaissé en se faisant serviteur, confiant dans Dieu le Père qui le relèvera d’entre les morts et le voici désormais investi de la royauté divine.

 

        Pour ce dimanche, les paroisses de Luxeuil s’apprêtaient à fêter St Colomban. Avec ce contexte de pandémie et de confinement, nous vivons comme en exil, déroutés dans nos habitudes et nos projets. Et fêter Colomban, dans le dépouillement de notre dispersion, cela nous rapproche de son voyage d’exil qu’il a su lui-même transformer en exil pour Dieu et en pérégrination pour le Christ.

       La fête du Christ-Roi m’amène à évoquer comment Colomban n’a pas craint de s’affronter aux rois mérovingiens de son époque, lesquels baignaient dans la violence et la débauche. Colomban s’est dressé en face des puissants de la terre, au nom de sa foi au seul roi digne d’être vénéré, le Christ serviteur. Et cela lui a valu d’être jeté sur les routes incertaines de l’exil.

       Aussi, je conclus par cette citation de Colomban que je trouve adaptée à cette fête du Christ-Roi : « Puisque nous sommes, en ce monde, des voyageurs et des pèlerins, songeons sans relâche au terme de notre route. La fin de notre pèlerinage, c’est l’entrée dans la patrie céleste.... Quand on a une telle patrie, on doit l’aimer. Fuyant toute paresse et toute tiédeur, appliquons-nous à passer du terrestre au céleste, du pays de la mort à celui des vivants, là où nous verrons Dieu, face à face dans le ciel, et le Roi des rois à la tête de son Royaume, notre Seigneur Jésus-Christ, à jamais dans la gloire ". Amen !

        

                          Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 25, 31-46

      Jésus parlait à ses disciples de sa venue : "Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres : il placera les brebis à sa droite et les chèvres à sa gauche.

      Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : "Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger, j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade et vous m'avez visité ; j'étais en prison et vous êtes venus jusqu'à moi !"

       Alors les justes lui répondront : "Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu... ? Tu avais donc faim et nous t'avons nourri ? Tu avais soif et nous t'avons donné à boire ? Tu étais un étranger et nous t'avons accueilli ? Tu étais nu et nous t'avons habillé ? Tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ? Et le Roi leur répondra : Vraiment je vous le dis, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait."

      Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : "Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges. Car j'avais faim et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif et vous ne m'avez pas donné à boire, j'étais un étranger et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade ou en prison, et vous ne m'avez pas visité."
    Alors, ils répondront, eux aussi : "Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?" Il leur répondra : "Vraiment, je vous le dis, chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait. »

   Et, ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle.

 

.......................................

Edito du dimanche 22 novembre 2020

Berger et Roi !

Être berger au temps du Peuple d'Israël dans l'antiquité Jésus s'était s'occupé de moutons à large queue de Syrie, mais aussi des chèvres, au pelage uniforme, noir ou brun.

L’une des difficultés constante du métier consistait à apprendre aux brebis et aux chèvres à obéir. Les bons bergers entouraient de tendres soins les animaux dont ils avaient la charge, leur donnant même un nom, auquel ils répondaient.  Au printemps, le berger sortait chaque jour ses bêtes de l’enclos, situé non loin de sa maison, pour les mener dans les pâturages à proximité du village. C’était aussi le moment pour notre berger de tondre le pelage d’hiver, ce qui donnait lieu à des réjouissances.

Au début des fortes chaleurs de l’été, il les conduisait sur les hauteurs, vers des pâturages plus frais. Pendant une longue période, il travaillait et dormait en plein air. Certains soirs, il menait ses bêtes dans une grotte, abri sûr contre les chacals et les hyènes. Si, dans l’obscurité de la nuit, le hurlement d’une hyène les affolait, sa voix calme et rassurante les apaisait.

Le soir, le berger comptait ses brebis et vérifiait qu’elles allaient bien, les soignait si besoin. Le matin, il les appelait, et elles le suivaient jusqu’au pâturage. Le midi, il les amenait à un point d’eau pour qu’elles se désaltèrent.

Comment ne pas s'étonner que dans la Parole de Dieu le Seigneur soit identifié à un Berger… Peut être à cause de la simplicité de sa vie, et de son unique attention : la vie de ses brebis ! Relisons donc le magnifique psaume 22 ! Le Berger fait tout pour accompagner ses brebis, et de même le Seigneur fait tout pour les humains !

Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien.
Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin pour l'honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure.

C'est un Roi d'humilité, un Berger de tendresse que nous fêtons ce Dimanche pour la Fête du Christ Roi.

Christophe +

............................

Méditation pour le 19/11 : Fêter Noël autrement

Dans les deux lectures qui nous sont proposées ce jeudi, il est question de pleurs : dans l’Apocalypse, les pleurs de Jean parce que personne ne pouvait ouvrir le Livre scellé ; dans l‘évangile, les pleurs de Jésus sur Jérusalem dont il annonce la destruction. Laissons-nous conduire par ces textes pour approfondir le sens de ces pleurs.

Dans l’Apocalypse, Jean pleure parce que personne n’est trouvé digne d’ouvrir le Livre. Il s’agit évidemment de l’Ecriture ; ce livre est scellé de sept sceaux, c’est une manière de dire qu’il contient la Parole définitive que Dieu n’aura pas à compléter et que personne n’est capable de l’interpréter. Seul l’agneau est capable de l’ouvrir. Il est d’abord désigné comme le lion de Juda, le lion symbole de la force, l’agneau symbole de la douceur et du don de soi ; il est debout – c’est la position du ressuscité – et égorgé, - c’est le crucifié. Il a sept cornes, il est investi de la toute-puissance, et sept yeux, il est doué de la parfaite connaissance. Le lion qui devient agneau signifie que la puissance du Christ n’est pas celle des grands de ce monde, mais celle de l’amour et du don de soi jusqu’à la mort. L’équivoque sur l’attente du Messie, d’un messie triomphant, au temps de Jésus, est encore actuelle. On rêve encore de triompher de la violence par des méthodes violentes, d’assurer la sécurité en limitant les libertés. La royauté de Jésus, elle, est celle du crucifié ressuscité. On a toujours tendance à esquiver la croix. Le crucifié ressuscité est donc la clé de lecture de la bible. C’est lui que chantent les anciens et tous les élus dans une liturgie céleste autour du Livre.

 

Dans l’évangile, Jésus pleure sur Jérusalem et annonce sa destruction. C’est dire son attachement à son peuple et à sa capitale qui a une dimension religieuse. Sa prophétie n’est pas nouvelle : des prophètes (Jérémie et Ezéchiel) avaient déjà annoncé la destruction de Jérusalem qui eut lieu en 587 av JC par les Babyloniens. Ce qui est nouveau, c’est la cause soulignée par Jésus : le refus d’accueillir le message de paix, et son messager, l’aveuglement volontaire qui aboutira à la destruction de .Jérusalem en 70. Ce refus aura pour conséquence la passion et la mort de Jésus, puis sa résurrection. L’échec et les pleurs n’auront pas le denier mot. Le crucifié ressuscité ouvre la porte à l’espérance.

 

Aujourd’hui nous avons bien des motifs de pleurer : le terrorisme, les guerres, l’appauvrissement d’une grande partie de la population mondiale et bien sûr la pandémie. Quel type de libération attendons-nous ? Libération par le lion, les moyens de la puissance, ou par l’agneau, la douceur, le respect, la solidarité, l’attention aux pauvres ? La Parole de Dieu nous appelle à une conversion, à accepter de passer par le mystère de la croix et de la résurrection. Dans le journal La Croix de ce lundi 16, on trouvait un article intitulé : Pour un Noël pas normal. L’attente de la fin  du confinement est pour beaucoup l’aspiration du retour à « la normale », à la situation d’avant, qui permette la consommation, la course aux achats pour Noël. L’auteur de l’article invite à fêter Noël autrement, d’une manière plus fidèle à la précarité de l’enfant de la crèche, avec le souci des pauvres, de la solidarité, du vivre ensemble. « La foi des uns et l’incroyance des autres pourraient ici se nouer dans le souci des plus isolés et vulnérables de nos quartiers, esquissant le temps d’un Noël ce que serait l’horizon utopique d’un vivre ensemble. » La relation à l‘autre et la santé du corps social comme priorité. Osons un Noël autrement.

Père Pierre Bayerlet

...........................................................................

Homélie du 33è dimanche du TO de l'année A

Face à la fin des temps 2 attitudes

Mercredi 11 novembre sur Arte j'ai vu ce film PRIERE qui nous parle de la reconstruction de ce jeune homme drogué arrivant dans une communauté pour se sevrer et vivre en communauté dans le travail et la prière… J'ai été très marqué par le changement de regard de ce jeune…il arrive le regard bas, il vient de faire une overdose, il vit au jour le jour, fermé, triste. A la fin du film, ce garçon s'est reconstruit, il a ouvert les yeux sur le monde, sur ces frères de communautés, sur une jeune femme, sur Dieu, il a le regard serein…

C'est ces 2 attitudes opposées dont parle Paul aux chrétiens de Thessalonique dans l'attente de la fin des temps.

  • Il y a le chrétien courte-vue, qui ne se pose pas de questions, faisant l'autruche, on verra bien quand ça arrivera ; celui-ci ne se prépare pas à la rencontre du Christ.
  • Et il y a le chrétien longue-vue, celui qui regard au-delà de l'horizon, qui écoute, voit ce qui se passe, ne désespère pas et fait face, éveillé, actif. Celui-là est dans l'attente active du règne de Dieu.

Alors que notre société est bouleversée, que nous sommes bouleversés, quelle attitude avons-nous ? Sommes-nous des chrétiens à courte vue, fermé, enfermé, endormi ? Ou sommes-nous des chrétiens à longue vue, éveillés, guetteurs, prêt à l'action et à la rencontre ? Prêt à offrir notre talent aux autres ?

Talent ou Talent ?

Mais de quel talent parle l'évangile que nous avons entendu ?

1. Si je me mets dans le contexte du XXI° siècle, le mot talent dans le langage courant désigne les qualités, les capacités de quelqu'un ! en ce moment on redécouvre nos talents : pour la couture, pour la cuisine, pour le jardin, pour le soin des autres, pour…

2. Et dans cette logique le sens du texte de l'évangile nous invite à ne pas enfouir nos talents, à les mettre au services des autres, à les faire fructifier. Et cela est bon, nécessaire… Dieu nous a créé hommes et femmes, et nos talents doivent se mettre au service des autres

Mais si cette fois, je me projette dans le passé c'est une autre histoire. Au temps de Jésus : 1 talents c'est 26 kg : une unité de poids…Le maître remettant 5 talents, remet 130 kg d'or ou d'argent… En ce temps c'est une véritable fortune !!

Mais qui sont les acteurs :

  • Le maître c'est le Christ
  • Les serviteurs sont ceux qui le suivent les apôtres, les disciples, nous aujourd'hui.

Mais symboliquement comment comprendre, cette parabole ? Un indice, le maître part en voyage, mais annonce son retour…cela fait allusion à l'Ascension quand Jésus part vers son Père, et qu'il reviendra nous chercher…nous sommes dans ce temps entre l'Ascension et le retour à la fin des temps de Jésus… Et la question est : Mais quel talent Jésus nous a laisser…qu'est-ce que Jésus à laisser à ses disciples ?

Pour Simon-Pierre et André les frères qui péchaient sur le lac de Galilée, ils avaient sûrement des talents : recoudre les filets, savoir où lancer le filet, travailler le bois pour réparer la barque, …

Mais Jésus que leur a-t-il laissé ?

Il leur a laissé : l'expérience de vivre avec lui ; son exemple alors qu'ils le suivaient…Il leur a laissé un commandement, celui de l'Amour, les Béatitudes.
Il leur a laissé le dernier repas à la veille de sa mort, il leur a offert, une présence alors qu'il était mort.
Il leur a laisser l'Esprit Saint. Voilà pour moi le Talent que Jésus nous laisse… L'Esprit Saint et la Mission !

Et avec cet Esprit nous avons reçu énormément pour oser vivre la Mission que Jésus nous confie ! 

  • Annoncer sa présence à tous, lui qui vient nous sauver.
  • Vivre de sa charité envers les plus pauvres
  • et célébrer sa présence dans la prière et l'eucharistie, les sacrements

Notre vie chrétienne est bouleversée par la pandémie. Plus de messes, moins de rencontres …et pourtant le talent est toujours là, depuis notre Baptême ! Il nous faut trouver les nouveaux moyens pour vivre notre mission ! Peut-être en mettant nos talents humains au service des autres ? Peut-être en faisant couler l'Esprit Saint en nous, jusqu'à ce qu'il déborde ?   AMEN

Édito du 33 e dimanche du Temps Ordinaire année A

                                          Augmente en nous la charité...

                 Dans les deux dernières semaines de l’année liturgique sera évoquée la fin du monde. Quand cela arrivera-t-il ? Voici une question que l’on a souvent posée à Jésus, et que l’on se pose encore aujourd’hui lorsque nous sommes confrontés à des catastrophes naturelles ou des attentats…

                Il y a une double manière de se représenter le terme de l’histoire : comme une catastrophe ou comme une rencontre. Dans la première lettre aux Thessaloniciens : « Tout à coup, la catastrophe s’abattra sur eux » (2eme lecture). Selon une autre manière, la fin de l’histoire terrestre est représentée comme une rencontre avec Dieu, qui est juge, certes, mais miséricordieux. Ce sera la rencontre définitive avec Jésus. Celle-ci ne doit pas susciter la crainte, mais elle suppose chez l’être humain un développement des capacités reçues. La parabole des talents en est est l’illustration (évangile). Elle n’est pas une apologie du système bancaire, mais une une invitation pressante à faire fructifier les dons spirituels, intellectuels, manuels, artistiques, ect…, que nous avons reçus durant notre vie. C’est le cas de la femme parfaite qui fait le bonheur de ceux qui l’entourent (première lecture). Mais il ne s’agit pas seulement, ni même d’abord, de « réussir sa vie », au plan professionnel et familial. Il s’agit de développer sa capacité d’aimer. Car c’est à notre capacité d’aimer que nous serons jugés. En effet, il faut que nous soyons sur la même longueur d’onde que celui que nous allons rencontrer, Dieu, qui est amour. C’est pourquoi « Nous te prions humblement, Seigneur, augmente en nous la charité » (prière après la communion)

                                                               Marie-Josèphe Haustête déléguée pastorale paroisse St Irénée - St Loup

__________________________________________________________________________________

Méditation du mercredi 11 novembre 2020

Rendre grâce

L’action de grâces souvent n’est pas pour nous un mouvement spontané, surtout en ces temps de confinement  et de violence terroriste. Quand on est dans l’épreuve ou la nuit, on crie plutôt au secours. Nous n’avons pas beaucoup de mal à comprendre le cri des dix lépreux adressé à Jésus : « Jésus, maître, prends pitié de nous. » Leur situation avait ceci de commun avec la nôtre qu’ils devaient garder leur distance pour éviter la contagion. Ils se trouvaient non pas confinés, mais privés de relations sociales. Ils font doublement confiance en Jésus, d’abord en l’interpellant, ensuite en allant voir les prêtres avant même d’être guéris.

Mais le Samaritain fait un pas de plus : il revient en glorifiant Dieu et se jette aux pieds de Jésus. Il reconnaît en lui la source de sa guérison, une relation avec lui s’est nouée. Il n’est pas seulement guéri, mais sauvé. Il a fait le saut de la foi : « relève-toi et va, ta foi t’a sauvé. » C’est une parole de résurrection.

En ce temps de pandémie, anxiogène, qui perturbe nos relations, nous risquons d’oublier ce mouvement de l’action de grâces. Pourtant les dons de Dieu ne sont pas taris, sa bonté ne nous fait pas défaut. Il nous faut nous exercer à les discerner, sinon nous tomberons dans la morosité  et le découragement.

Ce mouvement de l’action de grâces est indispensable à la vie chrétienne. Relire sa vie sous le regard de Dieu, c’est fonder son action sur la reconnaissance. On peut distinguer trois types d’agir :

- agir par devoir, qui n’exclut pas la volonté obsessionnelle d’atteindre le but qu’on s’est fixé et le risque de ne pas tenir compte du contexte humain et du rythme des autres ;

- agir par conviction, ce qui ne garantit pas contre une certaine raideur, la tentation d’imposer sa manière de voir ou de faire, voire le fanatisme ;

-agir par reconnaissance, ce qui situe d’emblée dans la gratuité et écarte le risque de l’activisme. C’est l’attitude du serviteur qui n’accomplit pas un devoir, mais s’acquitte d’une dette ; dette de reconnaissance envers Dieu, dont l’amour me précède toujours.

En ce temps de pandémie, relisons chacune de nos journées en discernant ce que nous avons reçu et en rendant grâce à celui qui est la source de tout don. Et même la journée la plus grise sera éclairée par une petite lumière.

Père Pierre Bayerlet

................................................................

Homélie du 8 novembre 2020

Mes amis,

Nous ne savons ni le jour ni l’heure. Finale de l’Evangile de ce jour plutôt appropriée à ce que nous vivons. Nous ne savons ni le jour ni l’heure de la fin de la pandémie, des reprises de célébrations, de la venue de l’Epoux.

Dans la parabole d’aujourd’hui, nous voyons que parmi les jeunes filles invitées à la noce, cinq sont insouciantes, elles emportent seulement leur lampe, et cinq sont prévoyantes, elles emportent en plus de quoi remburer si besoin. Ces dernières font provision d’huile, cet ingrédient de 1e nécessité. Et une lampe à huile sans huile, ça ne fonctionne pas. Nous pouvons nous retrouver dans ces deux catégories, il y a l’insouciance de la jeunesse, pourrions-nous dire et la sagesse de la prévoyance. « Nous verrons bien de quoi demain sera fait », diront certains et d’autres diront : « Ca, j’ai, ça, aussi, ça c’est bon ». Ce qui importe, c’est de savoir ce que nous emportons et nous aide à tenir dans la durée, de se préparer physiquement et spirituellement.

Le Christ nous invite à être des veilleurs dans l’attente, à nous tenir toujours prêts, comme disent les scouts. Attendre quand l’autre n’est pas là, ne peut se vivre qu’en aimant. Aimer dans l’absence, c’est attendre, c’est accepter le travail de ce manque, savoir que là, mystérieusement, l’amour est présent sous la forme de l’absence. C’est apprendre à le recevoir en se quittant pour creuser en nous cette aptitude à le recevoir lorsqu’il surgira.

Afin de tenir éveillé, il nous faut une bonne lampe intérieure. Cette lampe qui doit rester allumée, c’est celle de notre foi et de notre amour. Au jour de notre baptême, nous avons reçu un cadeau extraordinaire. Mais ce cadeau, c’est un peu comme le téléphone portable : il faut le recharger chaque jour, sinon il ne sert plus à rien. Si nous voulons que notre vie porte du fruit, nous avons besoin d’être reliés au Christ. L’huile qui ne doit jamais manquer c’est la prière, la Parole de Dieu, les sacrements. Si nous n’avons pas cette huile, notre lampe s’éteint.

Alors, mes amis, soyons des veilleurs éveillés à ce qui nous entoure, demandons-nous quelle huile nous mettons pour que notre lampe reste allumée afin d’être prêt pour la venue de l’Epoux.

Père JMarie LARUE

..............................................................

Edito du 8 novembre 2020

Insouciance ou prévoyance ?

Nous voici depuis le 2 novembre de nouveau en confinement. Qui aurait pu prévoir cela ? Est-ce l’insouciance de certains ? La rapidité de déploiement d’un microscopique virus qui nous échappe ? Notre monde en ces temps se trouve bien perturbé, allant de la propagation de l’épidémie aux différents attentats. La question qui est sur les lèvres de chacun : « quand allons-nous en sortir ? ». Nous ne savons ni le jour ni l’heure…

La parabole de ce dimanche nous parle des jeunes filles invitées aux noces partant avec leur lampe à huile. Cinq sont insouciantes, elles emportent seulement leur lampe, et cinq sont prévoyantes, car elles emportent également de quoi la remplir au cas où. Ceci peut nous faire penser à la 1e fable de la Fontaine intitulée : La Cigale et la Fourmi. C’est la différence entre le randonneur expérimenté qui préparera son sac à dos avec tout ce qui lui est nécessaire, car il envisagera toutes les possibilités qui arriveront sur son parcours, et le marcheur qui part à l’aventure au gré du vent. Il nous arrive d’être l’un ou l’autre. Ce qui est important, c’est de savoir ce que nous emportons et qui tiendra dans la durée. Pour cela, la sagesse est bonne conseillère.

Le Christ nous invite à être des veilleurs, telle des sentinelles qui se tiennent « toujours prêts », comme disent les scouts, car nous ne savons ni le jour ni l’heure où le Fils de l’Homme viendra. La bonne volonté de tenir sa lampe allumée ne suffit pas, il faut s’en donner les moyens et ternir dans la persévérance. Continuons de veiller les uns sur les autres et d’être éveillés à ce qui se passe autour de nous. Dieu est présent là où on ne l’attend pas forcément.

Jean-Marie LARUE, prêtre

_____________________________________________________________________________                  

Edito du 2 Novembre 2020

                         Célébrer la messe du 2 Novembre pour commémorer nos défunts, c’est déjà nous conforter dans la conviction que Dieu les a accueillis dans le ciel. Mais c’est aussi l’occasion, pour nous tous, de retrouver du sens à la marche de nos vies, en entrant dans la manière de voir de Jésus.

      Jésus a renversé les manières de penser de son époque : « Qui est le plus grand ? » lui demande-t-on. Jésus répond : « un petit enfant ! ».

       Autres renversements proposés par Jésus : « Qui s’enrichit ? » - « Non pas celui qui amasse, mais celui qui donne et partage ! » -

« Qui veut sauver sa vie ? - Qu’il accepte de la perdre par amour ! »

« Qui veut être le maître ? - Qu’il se fasse serviteur de ses frères ! »

« Qui connaît les secrets de Dieu ? Ce que Dieu a caché aux sages et aux savants, il l’a révélé aux tout-petits ! »

      Si Jésus bousculait les manières habituelles de voir et de juger, c’était pour libérer en chacun ses possibilités de repartir, dans la confiance et l’amour.

      Jésus nous a révélé ainsi ce qu’est la manière de voir de Dieu lui-même, un Dieu qui a accueilli nos défunts à sa table, en les libérant des faiblesses et des étroitesses que nous avons pu leur connaître.

      Avec une telle perception du regard de Dieu, nous sommes invités à croire que nous aussi, nous pouvons continuer de nous libérer de nos étroitesses, en nous centrant sur l’amour du Christ. Ressuscité, Jésus continue de nous faire confiance et de libérer en nous nos possibilités d’aimer. Et, un jour, nous aussi, nous mangerons à la table de Dieu.

                        Bernard Garret, prêtre

                          ................................................................................

Edito de la Toussaint 2020

Voici le peuple de ceux qui cherchent ta face, Seigneur.

La fête de la Toussaint est un diamant aux multiples facettes. Tout d’abord, la liturgie nous met devant les yeux la foule immense des saints qui tout au long de l’histoire ont tracé un chemin qui nous inspire aujourd’hui encore. Ensuite, la fête de ce jour est aussi une invitation à nous rassembler en famille pour faire mémoire de celles et ceux que nous avons côtoyés, aimés et qui nous ont quittés. Nos liens se renforcent quand ensemble nous pensons à eux. Enfin, l’évangile de ce jour est à lui seul un petit bijou : le récit des Béatitudes met en lumière le cœur de la Bonne Nouvelle apportée par Jésus. La fête de la Toussaint rassemble en nos églises un nombre important de personnes, tel un diamant aux multiples facettes. Que la célébration de cette fête nous  apporte à chacun un éclat, une lumière qui ravive notre espérance.

 Les saints de nos calendriers ne sont pas des êtres à part, inimitables. Les « exploits » qu’ils ont réalisés, nous pouvons déjà les percevoir en filigrane dans la vie de nos proches. Toutes celles et tous ceux qui nous ont précédés, sans exception, nous enseignent, à leur manière, le chemin du bonheur décrit par Jésus dans le récit des Béatitudes. Ils sont cette foule immense qui forme le peuple de ceux qui ont cherché la face du Seigneur, qui ont essayer de prendre le chemin de la Sainteté, le chemin de notre vie chrétienne.

« L’Esprit Saint répand la sainteté partout, dans le saint peuple fidèle de Dieu... J’aime voir la sainteté dans le patient peuple de Dieu : chez ces parents qui éduquent avec tant d’amour leurs enfants, chez ces hommes et ces femmes qui travaillent pour apporter le pain à la maison, chez les malades, chez les religieuses âgées qui continuent de sourire »… nous dit le pape François.

Dans la foi et l’espérance qui nous habitent, nous osons croire que nous prions en communion avec celles et ceux qui nous précèdent, les saints de tous les temps, mais aussi les membres de nos familles qui nous ont quittés. En communion avec cette Église invisible, tournons-nous vers le Seigneur qui nous rassemble.

Jean-Marie Cheney, prêtre

....................................................................

Edito du 25 octobre 2020

Un seul amour

La France entière a été horrifiée par le meurtre de Samuel Paty, cet enseignant qui ne faisait que son métier. Tuer au nom de Dieu, n’est-ce pas la perversion la plus totale de toute religion, faite pour relier ?

Tout autre est le message de l’évangile : Jésus nous révèle que le commandement de l’amour de Dieu et celui de l’amour du prochain sont semblables. On ne peut servir et aimer Dieu sans servir et aimer son prochain. C’est ce que Jésus a vécu jusqu’à donner sa vie. En lui cette double direction, verticale, relation à Dieu, et  horizontale, relation aux autres se croise et s’unifie jusqu’au sacrifice de la croix. Au centre, son cœur ouvert nous révèle le même amour infini qui en est la source.

Dès les premiers temps de l’installation des Hébreux en Palestine, après la sortie d’Egypte et la traversée du désert, Dieu s’est révélé à son peuple comme le défenseur des opprimés, des immigrés, des gens sans défense et sans ressource. Car il est un Père qui prend compassion de ses enfants dans l’épreuve.

Nous aussi, nous sommes appelés à nous approcher de chacun avec ce regard qui discerne en lui, en elle, une personne aimée de Dieu. C’est d’un même amour, répandu en son cœur par l’Esprit, que le chrétien peut aimer Dieu, ses frères et lui-même.

Père Pierre Bayerlet

................................................................................

Edito du dimanche 18 octobre 2020

La Semaine missionnaire mondiale s'achève ce dimanche.

La mission de l'Eglise est d'annoncer le Christ ressuscité, venu  non pas pour juger et condamner le monde,  mais pour nous rendre libres et nous donner la vie en abondance. 

Dieu a besoin de nous pour travailler au cœur du monde et y faire advenir son Règne de justice et de paix. Pour cela, il nous faut poser des choix, engager nos vies et laisser l'Esprit agir en nous.

Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.

Cette phrase est l'une des plus célèbres de tout l'Evangile. Dans cette réplique, Jésus ne répond pas par un 'oui' ou par un 'non'. Il demande de faire la distinction entre Dieu et César pour reconnaître à chacun son autonomie propre.

Rendez au Seigneur la gloire et la puissance. Il n'y a pas d'autre Dieu. Cependant, le chrétien ne peut rester en marge de la vie sociale. Jésus nous invite à discerner ce qui revient à Dieu et ce qui revient à César.

 Laissons cette parole résonner dans nos existences. Que l'Esprit de Pentecôte fasse de nous tous des disciples missionnaires.

_________________________________________________________________________________________

Edito du dimanche 11 octobre 2020

NOUS SOMMES TOUS INVITES

Aujourd'hui, Dieu nous invite à sa table. Aujourd'hui, Dieu nous annonce le festin qu'il offrira à tous ses enfants à la fin des temps. Jésus, nous donne déjà un avant-goût de ce festin, un festin qui rassemble les peuples (1ère lecture) un repas de noces (évangile)  et un psaume qui nous parle d'un Dieu qui guide, réconforte et rassure, afin que son peuple puisse rejoindre cette table apprêtée.

La semaine dernière, les lectures de la messe nous parlaient de vigne et des vendanges. Cette semaine, elles nous parlent  d'un repas de noces. Dieu n'est pas un Dieu morose, ni un Dieu moraliste. C'est un Dieu de joie, un Dieu qui aime tout le monde en aimant chacun comme s'il était unique.

Heureux sommes-nous d'être invités au repas du Seigneur. Nous entendons cette invitation que le prêtre dit après l'agneau de Dieu. Cette invitation nous concerne particulièrement, nous qui avons répondu à l'invitation du Seigneur et qui sommes rassemblés.

Oui, ils sont nombreux les invités au repas du Seigneur. Chacune de nos Eucharisties est comme une annonce de ce grand repas de noces ; les noces du fils du roi, du fils bien-aimé du Père, les noces du Christ qui épouse l'humanité.

Colette Antoine, déléguée pastorale

.....................................

Edito du dimanche 4 octobre 2020 

Inquiet ?

Cet adjectif résume bien la situation dans laquelle la société se trouve actuellement. Lorsque nous en cherchons la définition dans le dictionnaire, nous trouvons : « qui est agité par la crainte, l’incertitude ». En effet, doit-on se rassembler pour des fêtes de familles, des rencontres paroissiales ou diocésaines ? Que pouvons-nous programmer ? Nous sommes presque à flux tendus, car nous ne savons pas de quoi demain sera fait. Nous entendons dans les médias que la couleur de la Covid va du rosé à l’écarlate en fonction des départements. Et pourtant, le temps continue. Certes, restons prudents mais évitons de tomber dans la psychose. Est-ce que notre vie doit être réglée par ce méchant virus ? La peur, si nous ne la combattons pas risque de nous enfermer, de se replier sur nous-mêmes. Il en est de même pour l’Eglise, pour notre foi. Nous avons tous des incertitudes. Par exemple, lorsque je suis appelé à une mission, je me demande si je vais être à la hauteur, quel en est le contenu, suis-je la bonne personne… Sauter dans l’inconnu implique à sortir de notre cocon, à faire confiance, à lâcher prise. En étant attachés au Christ, notre premier de cordée, Il nous aide à tenir le cap, à vaincre nos inquiétudes. A l’exhortation de St Paul dans la 2nde lecture : « Frères, ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes », laissons résonner en nous ce chant de Taizé : « Fiez-vous en Lui, ne craignez pas, la paix de Dieu gardera vos cœurs ».

Jean-Marie LARUE, prêtre

Edito du dimanche 27 septembre 2020

Le mot-clef de l’Evangile de ce dimanche, c’est la conversion, le retournement en soi-même, pour reprendre autrement la marche de sa vie.

      « Non, Père, je ne veux pas aller travailler à ta vigne, répond le 1er fils, mais s’étant repenti, il y alla. » Dans ce passage d’Evangile, même si Jésus oppose de manière caricaturale prostituées et publicains aux prêtres et aux anciens, ils les aiment tout autant.

      D’ailleurs dans sa parabole, il parle bien de deux fils : tous, publicains et prostituées, mais aussi scribes, anciens et prêtres du Temple sont aimés comme des enfants de Dieu. D’ailleurs, Jésus dit bien à ces derniers : « Les publicains et les prostitués vous précèdent… ». C’est-à-dire que le paradis ne vous est pas fermé, si vous vous convertissez.

       Dans sa lettre aux chrétiens de Philippe, St Paul nous donne une bonne recette pour se convertir : « Ne soyons jamais intrigants ni vantards, mais ayons assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à nous-mêmes. Que chacun de nous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais des autres. » St Paul ajoute : « Ayez entre vous les dispositions que l’on doit avoir dans le Christ Jésus, lui qui s’est abaissé pour se laisser élever par Dieu. »

       Voilà la clef pour se convertir : laisser passer en nous les sentiments qui habitaient Jésus. Dans sa parabole sur les deux fils que le père envoie travailler à sa vigne, nous nous découvrons totalement libres en face de Dieu. Dieu n’impose rien. Il ne fait qu’inviter et proposer.

     Conditionnés par notre enfance et notre éducation, façonnés par diverses rencontres et événements de notre vie… sans doute le sommes-nous ! Mais notre liberté de choix, en réponse aux appels de Dieu, est totale. Il est toujours temps de nous laisser convertir, au fil des évènements de nos vies.

       Et nous le ferons, dans la diversité de nos refus comme de nos réponses, parce que Dieu nous aime tous comme ses fils.

                                                    Bernard GARRET, prêtre

Edito du dimanche 20 septembre 

Un Dieu plus grand que notre cœur...

La ligne de faîte de la parole de Dieu de ce dimanche est la révélation de Dieu, dont les pensées sont imprévisibles et les chemins éloignés des nôtres. Ce Dieu riche en pardon, que le prophète invite à chercher, surpasse ce que les hommes peuvent en dire : « Que le méchant revienne vers le Seigneur qui lui montrera sa miséricorde, vers notre Dieu qui est riche en pardon ».

Le psalmiste l’avait bien compris en chantant le Seigneur dont la grandeur n’a pas de limite : « la bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse pour toutes ses œuvres ». Le Seigneur est juste en toutes ses voies, fidèle en tout ce qu’il fait, proche de ceux qui l’invoquent »psaume 144,    .

Mais l’évangile va montrer que sa justice va bien au-delà de celle des hommes. L’étonnement scandalisé des ouvriers de la première heure montre qu’ils n’ont pas du tout compris cette justice de Dieu. Le maître de la parabole a certes respecté le contrat qu’il avait convenu avec eux, mais sa justice se situe sur un autre plan : celui du regard de bonté qu’il porte sur chacun.

S’il faut tirer un enseignement de cet enseignement, on retiendra le conseil de Paul : un comportement digne de l’Évangile du Christ. Ceci ne peut pas se traduire en actes déterminés par une règle précise, car ils s’inspireront librement d’un seul modèle : « pour moi, vivre c’est le Christ ».

Seigneur, Dieu de Jésus Christ, tu es tellement plus grand que notre cœur : transforme nos regards sur toi et sur les autres.

L’entrée dans le Royaume dépend de l'amour sans limites de Dieu, révélé par le Christ, Jésus Parole vivante venu partager notre humanité qui donné sa vie sur la croix, qui est ressuscité pour nous ouvrir les portes du Royaume.

Jean-Marie Cheney, prêtre

Edito pour le 24°dimanche A – 13/9/20

Pardonner  jusqu’à 70 fois 7 fois

Alors que se déroule le procès des complices des attentats contre Charlie-hebdo et l’hyper-casher, parler de pardon peut paraître inapproprié, voire provocant. Mai le pardon n’exclut pas la justice et ne saurait être un moyen d’y échapper.

A la question de Pierre : « combien de fois dois-je pardonner ? jusqu’à 7 fois ? » ?, Jésus répond « jusqu’à 70 fois 7 fois ». Pierre se croyait déjà bien au-delà de ce qui est exigible, Jésus récuse toute limite. La parabole du débiteur impitoyable renverse la perspective de Pierre et invite à prendre conscience d’abord du pardon de Dieu à notre égard, qui est premier et sans limite. C’est en lui que notre propre capacité à pardonner trouve sa source et son modèle. Nous ne sommes pas des justes, des personnes irréprochables, qui pardonneraient du haut de leur justice. Nous sommes des pécheurs pardonnés, toujours déjà précédés par le don qui nous fait exister, par l’alliance scellée en Jésus-Christ, par l’amour prodigué par-delà toutes nos défaillances et infidélités.

Nous sommes donc invités à ne pas faire obstacle à ce courant d‘amour, à le laisser nous traverser pour qu’il atteigne ceux qui nous ont blessés ou fait du tort. Accueillir le pardon de Dieu, c’est le laisser passer en nous et pardonner nous aussi. Ce qui peut évidemment rencontrer en nous des obstacles qui nous paraissent insurmontables. Mais ce n’est pas une raison  pour y renoncer. Le pardon est une grâce à demander.

Pierre Bayerlet, prêtre.

................................................................................

EDITO DU 6 septembre 2020

Guetteur de vie !

Ça y est les masques sont sortis et la vie tente de reprendre son rythme. Les enfants ont repris, le chemin de l'école. Ces jours, je pensais à une attitude que les enfants adoptent : GUETTER. On a tous un jour guetter, sur le voisin, pour trouver le meilleur dans sa copie !

Je vous invite donc comme adulte, ou enfant à cet exercice de la vie fraternelle : Devenir des guetteurs du bon en l'autre. Le confinement, nous y a forcé et maintenant il faut garder cette attitude, celle qu'Ezékiel met en œuvre. Guetter derrière les masques, le besoin des hommes de ce temps.

Ezékiel est invité à deux attitudes comme guetteur : dénoncer le mal qui enferme, et annoncer l'avenir qui s'ouvre.

Comme lui, je voudrais dénoncer le mal qui enferme : la peur du COVID. Elle ne doit pas se transformer en peur de l'autre. Avec des attitudes simples nous pouvons éviter la contagion. Mais je vous le demande, reprenons le chemin de la rencontre ! Osons inviter l'autre autour d'une table, pour un échange, un repas.

Annoncer l'avenir qui s'ouvre, je le fais en soulignant l'appel de St Paul aux Romains à l'amour mutuel "Tu aimeras ton prochain comme toi-même". Et cela va jusqu'à l'attitude de l'Evangile qu'on appelle "Correction Fraternelle". Aimer, c'est aussi être responsable de son frère, dans ce qu'il fait de bien et de mal.

Alors que la rentrée scolaire, marque un nouvel élan, nous rendons grâce pour ces enfants qui recevront le Corps de Jésus pour la première fois, et pour ces jeunes qui professeront leur foi dans la communauté. Nous retrouverons le chemin des rencontres paroissiales. La nouvelle vague de confirmands se constitue, les célébrations reprennent progressivement dans les maisons de retraite et hôpitaux. Bientôt vous pourrez rejoindre votre petite communauté fraternelle, au plus proche de chez vous, comme nous y invite le décret 1 de notre synode. La lettre pastorale, qui devait vous retrouver en Mars, vous sera donnée dans les semaines qui viennent, et précise le dynamisme de ces communautés fraternelles

Oui, la religion chrétienne est celle de la rencontre ! Démasquons notre réserve ! Osons la seule rencontre qui rend heureux : celle de l'Autre !

Christophe Bazin, prêtre


..................................................................................................................................................................................

EDITO du 30 août 2020

La vie d'un prophète n'est pas un long fleuve tranquille !

C'est la découverte du prophète Jérémie en ce jour dans la liturgie…Il est soumis aux moqueries, il vivra la persécution mais il a en lui un feu : la Parole que Dieu lui donne…Et ce feu, il ne le maitrise pas, c'est le feu du don de soi à Dieu et aux autres.

Hier, nous accompagnions la famille de Kevin Clement, ce jeune originaire d'Abelcourt mort en OPEX au Mali…Ce jeune garçon avait très tôt fait le choix de donner sa vie pour les autres (comme Pompier Volontaire, puis en s'engageant dans la légion étrangère). Il a donné sa vie, pour défendre sa patrie, défendre la dignité humaine, la paix.

Cet altruisme, c'est ce que nous appelons porter la Croix. Et je rencontre ces jours, une paroissienne lumineuse qui en toute humilité discrétion porte sa croix : une maladie auto-immune, plusieurs enfants avec des soucis de santé. Elle pourrait se refermer s'occuper de sa famille, mais pas du tout…Elle choisit en plus de faire du catéchisme avec beaucoup beaucoup de joie. Elle rend grâce car elle peut donner sa vie pour les autres !

Le chrétien est invité à cette attitude, non pas pour en être fier, non pas pour être reconnu des autres, mais parce que c'est dans la nature de l'homme crée à l'image de Dieu, d'offrir sa vie pour les autres.

Jésus a donné sa vie en témoignage de l'amour du Père, et cela n'est pas compris…c'est d'ailleurs le réflexe de Pierre, de refuser le chemin de Jésus qui ira jusqu'au bout du don de sa vie !

Aimer c'est tout donner , et se donner soi-même ! C'est une grande source de joie, que de donner sa vie pour les autres.

Bonne rentrée à tous ! que cette année ne soit pas trop tranquille !

 

Christophe Bazin, prêtre

 

...........................................................................................................

  19ème dimanche ordinaire A – 8 et 9 août 2020 – Homélie de Bernard GARRET

                                                                         ------------------------

      Traverser des moments de tempêtes dans nos cœurs, avoir l’impression de ramer en vent contraire, parfois même de couler… lorsque tout cela nous arrive, notre premier réflexe est de nous isoler. Puis, nous découvrons que nous ne sommes pas seuls à galérer, qu’il y a les mains tendues de nos frères, qu’il y a la main tendue de Dieu venant à notre rencontre pour nous empêcher de sombrer dans la désespérance.

      Dans le passage d’Evangile proclamé ce dimanche, Jésus lui-même a besoin de s’isoler pour s’apaiser dans la prière. Retourné dans son village de Nazareth, il en ressort, peiné du manque de foi de ses compatriotes. On vient, de suite, lui annoncer la mort de Jean le Baptiste : une mauvaise nouvelle qui s’ajoute à sa peine. Alors, Jésus a besoin de se retirer à l’écart pour méditer. C’est donc pour s’isoler qu’il a traversé le lac de Galilée.

       Mais la foule a pressenti tout cela et elle a fait le tour du lac à pied. Lorsqu’il débarque, voici Jésus happé par cette foule : il guérit les malades puis nourrit tout le monde en multipliant les pains. Ce n’est donc qu’à la tombée de la nuit qu’il va enfin pouvoir s’isoler dans la montagne pour prier. Pour être vraiment seul, il demande aussi aux disciples de repartir avec la barque.

      Lorsque survient une violente tempête qui les oblige à ramer en vent contraire, ces premiers disciples vont être témoins d’un signe surprenant : vers la fin de la nuit, Jésus les rejoint sur le lac en marchant sur les eaux. La veille, ces mêmes disciples avaient été déjà été témoins du signe des guérisons opérées par Jésus, puis du signe de la multiplication des pains.

      Mais ce troisième signe est encore plus fort : pour les juifs de l’époque, les abîmes sous-marins c’est le domaine des démons et de la mort. Voir Jésus venir à eux en marchant sur la mer, c’est le voir piétiner l’abîme, soumettre les eaux mortelles. En réponse à la nouvelle qu’Hérode a décapité Jean le Baptiste, Jésus pose ce 3ème signe : les hommes peuvent bien tuer le corps, mais Dieu marche sur la mort. Les disciples sont bouleversés et s’écrient : « C’est un fantôme ! ». La peur leur fit même pousser des cris. Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance, c’est moi ! N’ayez pas peur ! »

       Alors, l’apôtre Pierre pressent qu’avec la main tendue de Dieu, l’homme lui aussi marchera sur la mort et il se prend à rêver. Il quitte donc la barque et s’aventure sur l’eau. Mais voilà que brusquement, il sort de son rêve. Sa foi défaille, il prend peur et se met à couler. Pierre crie alors vers Jésus, pensant que celui qui marche sur la mort peut sauver sa vie.

        Ce qui s’est passé cette nuit-là sur le lac, préfigure bien ce qui va se passer quelques mois plus tard à Jérusalem, la nuit du jeudi au vendredi saint. « Mes disciples, Laissez-les partir ! » demande Jésus aux soldats venus l’arrêter. C’est donc seul que Jésus va affronter les tribunaux qui prononceront sa mort. En cette nuit-là, c’est aussi une nouvelle tempête qui se lève pour le groupe des disciples.

       Pierre qui croyait avoir une foi en béton, va couler à pic : par trois fois, il nie connaître Jésus. C’est le regard de Jésus, au sortir du tribunal, qui sera pour lui comme une main tendue. De nouveau, Pierre pourra refaire surface. Quelques semaines plus tard on le verra proclamer sa foi en Jésus ressuscité, avant de suivre son maître, jusqu’au martyre dans le cirque de Rome.

 

         Du 1er au 21ème siècle de notre ère chrétienne, c’est toujours le même mystère qui se dévoile. La barque des disciples ramant en vent contraire sur la mer de Galilée, puis secouée par la tempête de la passion de Jésus à Jérusalem… c’est toujours d’actualité ! C’est notre histoire à nous tous ici présents !

        Nous ramons dans la barque de l’Eglise d’aujourd'hui, secoués par les mutations et les incertitudes de notre époque ou par nos drames familiaux. Parfois, nous sommes habités par la peur, mais quand notre foi faiblit le Christ s’approche à notre rencontre, même si on ne le reconnaît qu’après coup.

       Ce passage d’Evangile est donc écrit pour que nous n’ayons pas peur. Si nous savons saisir la main tendue de Dieu, la foi nous portera au-dessus de l’abîme.

      De plus, nous ne sommes pas seuls dans la barque… la main tendue de Dieu, la voix de Jésus qui nous invite à la confiance, tout cela passe aussi par nos frères dans la foi et par la solidarité que nous tentons avec eux, tout en assumant nos fragilités.

     C’est à travers tous ces frères que le Christ vient à nous, lorsque nous ramons en vent contraire, et qu’il nous redit : « Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur ! » Amen.     

                               

........................................................................................

Homélie du 18°dimanche A

Les vacances nous sont données pour refaire nos énergies. Même si nous ne partons, pas, il est important de changer de rythme, de modifier nos habitudes, d’être davantage disponibles à l’imprévu.

Dans le passage d’évangile que nous venons d’entendre, on devine que Jésus a été très affecté par la mort de Jean-Baptiste, qu’il y a vu l’annonce de sa propre mort. Il part en barque seul pour un endroit désert. Il a besoin de refaire le calme en lui. C’est la seule mention dans les évangiles où il est seul en barque, où il rame donc lui-même. Le rythme régulier du rameur, le clapotis et les reflets de l’eau sont apaisants. Mais pour l’endroit désert, c’est raté. Aussitôt débarqué, il doit faire face à la foule qui l’a repéré. « Il fut saisi de compassion », nous dit le texte. Il a retrouvé sa capacité d’accueil et d’ajustement. Il enseigne la foule et guérit les malades jusqu’au soir. Les disciples interviennent alors auprès de lui pour qu’il renvoie les gens se procurer de quoi manger. Ils ont bien perçu le problème, mais sils s’en déchargent. Jésus au contraire les renvoie à leur responsabilité et leur fait prendre conscience de la disproportion entre leurs moyens et l’énormité des besoins. Mais ce n’est pas parce qu’on a peu de moyens qu’il ne faut rien faire. Jésus les met à l’action : il leur fait apporter les cinq pains et les deux poissons et leur demande de les distribuer à la foule après les avoir bénis. « Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés ». Les restes emplissent douze paniers : c’est la surabondance de Dieu. Il est capable de multiplier ce que nous donnons, le peu que nous acceptons de partager.

    Ce récit fait allusion à la manne qui a nourri les Hébreux au désert, et à l’eucharistie, la nourriture par excellence, par laquelle Dieu nourrit son peuple au quatre coins du monde. Mais pour donner son Fils en nourriture, il a besoin que nous lui apportions un peu de pain et un peu de vin.

   Aujourd’hui encore, Jésus nous renvoie à nos responsabilités. Comme à ses disciples, il nous dit : « donnez-leur vous-mêmes à manger ». Nous ne pouvons pas nous contenter de prier pour qu’il réponde à tous les besoins de l’humanité. Il veut nous mettre à l’action et nous demande de risquer ce que nous avons. Notre peu de moyens ne doit pas être une excuse pour ne rien faire. Que chacun s’interroge sur ce qui est à sa portée. La pandémie et le confinement ont fait surgir une multitude de gestes de solidarité, de partage, d’entraide. Ne laissons pas retomber cet élan et cette créativité. Aujourd‘hui encore les foules ont faim, pas seulement de nourriture matérielle, mais de relations, de visites, d’attentions, de réconfort de toutes sortes. Savons-nous percevoir ces attentes ? Que mettons-nous en œuvre pour y répondre ? Que donnons-nous de notre argent, de notre temps, de notre énergie ?

    Le prophète Isaïe insistait sur l’amour gratuit de Dieu qui nous invite à consommer sans rien payer, à nous nourrir de sa Parole et de son amour. Paul souligne que l’amour de Dieu ne nous fait défaut dans aucune circonstance : « Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ notre Seigneur ». Nous sommes appelés à être témoins de cette gratuité, de cette fidélité là où nous vivons. Le moyen privilégié de nous replonger périodiquement dans cet amour,  de refaire nos énergies spirituelles, c’est évidemment l’eucharistie qui rend présent ici et maintenant le Christ qui se donne, qui nous prodigue le pain vivant, gage de vie éternelle.

____________________________________________________

Homélie du dimanche 26 juillet 2020 par le Père JMarie LARUE

Chers amis,

Le Général de Gaulle aurait pu répondre à Jésus : « Je vous ai compris ».

Nous arrivons au terme des paraboles sur le Royaume des cieux que nous avons entamées il y a deux semaines. Aujourd’hui, le Christ nous évoque celle du trésor caché, de la perle et enfin du filet. En quelques lignes nous avons aujourd’hui un enseignement merveilleux concernant la rencontre avec Dieu dans notre vie, car le Royaume des cieux, c’est en réalité Dieu lui-même.

Dans la première parabole, celle du trésor caché, on peut comprendre que Dieu se laisse découvrir souvent par hasard dans notre vie. Cela peut survenir au moment où on s’y attend le moins, de façon imprévue.

Dans la seconde parabole, l’insistance de Jésus est mise sur la nécessité de chercher Dieu. Dieu se révèle parfois sans qu’on le cherche, mais aussi il se révèle au terme d’une longue recherche. Lorsque nous cherchons, nous nous posons des questions. C’est très bon de le faire. Et il ne faut pas abandonner avant d’avoir vraiment trouvé la perle précieuse. Dieu se manifeste dans nos vies simplement, mais réellement. Dieu est là dans la vie de tous les jours.

Le point commun entre ces trois histoires, c’est une affaire de choix : entre les bons et les mauvais poissons du filet, il y a un choix à faire ; entre le trésor enfoui dans le champ et ce que le laboureur possédait jusque là, entre la perle et ce que le négociant possédait jusque-là, c’est aussi une affaire de choix. Recevoir la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu exige un choix et mérite que nous sacrifiions tout le reste. Mais grâce à la joie de cette découverte, le dépouillement, le renoncement deviennent possibles.

Ce que Dieu veut nous donner ne s’achète pas. Ce don est toujours gratuit et sans mérite de notre part. L’important c’est de nous mettre continuellement dans une attitude de recherche et d’accueil. Cette recherche, c’est le désir de connaître qui est Dieu. Si nous cherchons la lumière et la vérité de notre vie, nous finirons par la trouver. Mais cela ne sera possible que si nous fermons nos oreilles aux mauvaises rumeurs. Il nous faut ouvrir nos yeux aux merveilles de tendresse, de générosité et de réconciliation qui naissent chaque jour, parfois tout près de nous. C’est là que nous trouverons le Seigneur, notre seul vrai trésor. Restons toujours « des chercheurs, des chercheuses de Dieu » dans notre vie.

« Avez-vous compris ? ». Cette question nous est adressée aujourd’hui. Chacun dans notre cœur pourra y répondre au fil du temps. Après avoir entendu toutes ces paraboles sur le Royaume de Dieu, comment l’imaginons-nous personnellement ?

...............................................................................................................        

  Homélie du 16ème dimanche temps Ordinaire – 18-19 Juillet 2020 – (Bernard GARRET)

          (Paraboles de l’ivraie mélangée au champ de blé… du levain mélangé à la pâte…)

                                                                               ------------------------------

        Nous sommes confrontés au mélange. Le problème évoqué par Jésus dans cette parabole, c’est la similitude de l’ivraie avec le blé : ce n’est qu’à maturité qu’on peut les dissocier car ils sont entremêlés. On pourrait appeler cette parabole de Jésus « La parabole du mélange. » Or, nous n’aimons guère le mélange. Nous jugeons et classons, cherchons les coupables. Nous supposons parfois que, si telle personne ou tel groupe débarrassait le plancher, tout irait mieux. Nous sommes impatients de la conversion des autres.

      Il est certes douloureux de voir le mal qui pousse partout dans le monde, mélangé à des efforts de générosité et de fraternité. Mais, face à ce mélange, Dieu nous invite à lutter contre le mal tout en aimant le pécheur sans réserve. Lui, dont l’amour croit tout, excuse tout, espère tout, supporte tout, il ne désespère jamais de nous.

 

      Dieu nous invite donc à ne pas désespérer de notre monde en crise. Le champ cité dans cette parabole, ce peut être celui de notre communauté européenne, où les pays du Sud peinent à relancer leur économie dans ce contexte de crise sanitaire. Au moment où j’écris ces lignes, les dirigeants européens, réunis à Bruxelles, tentent de décrocher un accord sur un plan de relance de 750 milliards d’euros. Pays-Bas en tête, quelques pays du Nord voudraient imposer des réformes d’austérité aux pays du Sud. Prions pour l’aboutissement d’un compromis. Mais, quoiqu’il en soit, la mer Méditerranée nous imposera aussi une nécessaire collaboration avec les populations d’Afrique. Notre avenir commun ne sera pas sans tiraillements car on ne pourra échapper au mélange, pour faire croître le Royaume de Dieu au sein de notre humanité. Risquons cependant notre confiance dans le levain de l’Evangile.

 

      Le champ cité dans cette parabole c'est aussi le champ de nos vies à tous et à chacun. Lorsque l'on relit la marche de nos vies, nous y voyons bien un mélange de bon grain et d'ivraie, de générosité et de tentatives pour travailler, aimer, communiquer, pardonner, partager... mais tout cela mélangé à de l'échec, de l'incompréhension, du découragement…

     Parfois, nous sommes surpris des ressorts généreux qui nous emportent au-delà de nous-mêmes. Parfois au contraire, nous ressentons comme un vertige en découvrant les pulsions agressives qui nous traversent.

     « Veux-tu que nous allions arracher cette ivraie ? » proposent les serviteurs de la parabole. « Non ! dit Dieu, symbolisé par le maître, ne faites pas cela, vous risquez de tout détruire, laissez croître l'un et l'autre jusqu'à la moisson. »

      Cette parabole nous dit quelque chose sur l'homme, elle nous dit quelque chose sur Dieu. Elle nous fait entrevoir le regard patient de Dieu sur la vie des hommes : Dieu invite à ne jamais s'enfermer soi-même, ni enfermer les autres, dans un jugement définitif qui fige et rétrécit. Dieu nous invite au contraire à faire pousser le bon grain semé au fond de nous-mêmes ou chez nos proches, à positiver notre regard sur la force de cette semence.

 

    Les textes de la Parole de Dieu nous invitent aujourd'hui à ce regard confiant sur notre monde. Malgré ses inégalités et ses tensions, notre monde est toujours le monde créé par Dieu, aimé par un Dieu-Père qui nous a envoyé son Fils Jésus. Et l’Esprit Saint anime toujours une multitude d’hommes et de femmes qui y font lever le Royaume de Dieu

     Ce Royaume de Dieu qui pousse dans le champ de notre monde actuel, apprenons à le voir avec les yeux de la foi, avec les yeux de la ménagère qui sait que la pâte lèvera, même si le levain qu’elle y a mélangé semble avoir disparu. C’est ce que Jésus nous répète lui-même aujourd’hui : « N’enfermez rien dans un jugement définitif – faites confiance au bon grain ! Et travaillez à le faire croître ! »

      « Celui qui sème le bon grain, poursuit Jésus, c’est moi ! Le champ c’est le monde ; le bon grain ce sont les fils et les filles du Royaume de Dieu… Ce Royaume des cieux, il est comparable à du levain qu’une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. »

     C’est pourquoi le chant : « Un grand champ à moissonner » nous incite à murmurer ces couplets :

       « Vers la terre où tu semas le désir de la lumière, conduis-nous, Seigneur

Vers les cœurs où tu plantas l’espérance d’une aurore, nous irons, Seigneur.

         Vers la terre où tu semas le désir d’un monde juste, conduis-nous, Seigneur

Vers les cœurs où tu plantas l’espérance d’une alliance, nous irons, Seigneur. »

                                                             --------------

Homélie du dimanche 12 juillet 2020

Gémissement du monde

Le Pape Francois dans l'encyclique Laudato'Si dont on fête les 5 ans, commence en disant : "La terre est notre maison commune, elle est aussi comme une sœur avec laquelle nous partageons l'existence. Cette terre est aussi, une mère, belle, qui nous accueille à bras ouvert" .

Mais continue Francois : "Cette sœur crie en raison des dégâts que nous lui causons par l'utilisation irresponsable et par l'abus des biens que Dieu a déposé en elle. Nous avons grandi en pensant que nous étions ses propriétaires et ses dominateurs, autorisées à l'exploiter".

Autrement dit nous sommes entrain de tuer notre mère, notre sœur la Terre.

St Paul aux Romains déjà le disait aux premiers chrétiens de Rome : "Nous le savons bien, la création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. Et elle n’est pas seule. Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissons".

L'expérience du COVID nous a travaillée, nous sommes transformés, un peu déstabilisés, diffèrents du mois de Février…des questions essentielles tournent dans nos têtes, et cette question de la préservation de notre planète en est une ! La question écologique n'est plus l'apanage de tel ou tel parti politique, elle est une question de société…pour tous

La Parole de Dieu est comme une pluie féconde

Au temps de Jésus, dans un monde agricole, les images faisant appel à la nature sont fréquentes. Le Psaume 64, fut probablement utilisé dans des célébrations juives pour le temps des moissons…On y rend grâce pour la pluie qui ruisselle, qui arrose les sillons…Cette pluie, qui fait tant de bien à la terre, en particulier dans ces pays chauds d'orient. L'effet de la pluie : le désert se transforme en pâturage, et les plaines en champs de blé. La pluie féconde la terre.

Le Psaume en prenant cette image de la pluie rejoint la 1ere lecture : la pluie c'est symboliquement la parole de Dieu.

La parole de Dieu n'a pas une action magique, elle doit tomber dans une bonne terre, il faut qu'une semence soit là.

Le miracle de la semence qui pousse, ne peux se faire sans la pluie, la parole de Dieu et sans l'action humaine… Si la parole de Dieu est à l'image de la pluie, la parole des hommes a pour image le pain. "La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger " disait le prophète Isaïe.

Mais la Parole aussi bonne soit-elle a des effets variés !

C'est bien le sens de l'Evangile, où cette fois la parole est comparé à une semence !

Le semeur, c'est Dieu le Père.

La semence c'est Jésus lui-même, sa parole sa vie.

Et que se passe-t-il pour la semence ?

       ►Au bords du chemin, les oiseaux la mangent…Jésus explique que le mauvais enlève cette graine de nos vies… notre péché, exclu est rejette Jésus. Notre péché, rejette l'amour des autres.
      ►Sur le sol pierreux, la semence ne peux pas pousser, elle s'assèche vite …. C'est ceux qui ont un cœur de pierre, qui n'ont soucis que d'argent, de confort, de paraître. La parole ne donne rien dans leur vie.
      ►Dans les ronces, la semence est étouffée.
      ►Enfin dans la bonne terre, la semence porte du fruit 30, 60 et même 100 pour un.

On comprend mieux le geste large du Père, qui a envoyé Jésus à toute l'humanité, celle qui est pierreuse, au bord du chemin ou dans les ronces… Il savait que dans la bonne terre le rendement serait là.

Seigneur nous te prions pour que nous ne soyons pas envahi de ronces, que notre cœur ne soit pas de pierre, ou encore que le mal nous empêche de recevoir la Bonne Nouvelle du Christ.

Prions pour que nous devenions, une terre meuble, prête à recevoir Dieu, suffisamment arrosée !

Oui, prions pour que notre communauté soit accueillante pour tous ceux qui te cherchent car tu te caches dans la personne que nous rencontrerons en ce jour.        AMEN

P Christophe

...................................................................................................................

Homélie du 13è dimanche du temps ordinaire - 28 juin 2020

Chers amis,
Quelle est notre hospitalité ?
Nous continuons notre lecture de l’évangile entamé la semaine dernière, nous sommes dans la dernière partie du discours d’envoi en mission des apôtres. 


Même si les premières expressions peuvent nous sembler dures, elles nous sont encore actuelles, car elles évoquent l’attachement au Christ, à l’accueil et notre mission de chrétien.


« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi ». Être digne, voici bien une notion qui traverse les époques. Etre digne du Christ, qu’est-ce que cela signifie ? 


Préférer le Christ ne veut pas dire que nous ne devons pas aimer nos proches. Ce qu’il attend de nous, c’est que nous lui donnions la première place. Quand le Christ a la priorité dans notre vie, il devient notre modèle. Nous aussi, nous pouvons aimer les autres de plus en plus à la manière de Jésus. Le préférer c’est devenir capable d’aimer les autres en vérité. Le disciple de Jésus est celui ou celle qui accepte de sortir de lui.


La foi chrétienne n’est pas un appel à la souffrance : elle est appel à « suivre Jésus », c'est-à-dire à prendre le chemin discerné par l’Evangile. L’Évangile n’est pas une liste de lois, ni un catéchisme, ni un manuel liturgique. Il raconte l’histoire d’un homme qui révèle son identité mystérieuse à travers ses enseignements, ses actions et surtout par sa mort et sa résurrection. Celui qui devient son disciple n’adhère pas à une idéologie religieuse mais se laisse prendre par l’amour que Jésus lui porte. La foi chrétienne est l’accueil d’une personne.

Accueillir l’autre c’est écouter ses confidences, partager ses joies et ses peines. Accueillir l’autre, c’est accepter qu’il peut nous apporter quelque chose, qu’il peut nous faire grandir. Accueillir l’autre tel qu’il est sans chercher à le juger. Ce qui est important ce n’est pas la quantité mais les qualités de l’accueil. Nous avons appris qu’à travers ces personnes que nous rencontrons, c’est Dieu qui est là, c’est lui que nous accueillons ou que nous refusons d’accueillir. Le rôle de l’Église, notre rôle à tous, c’est précisément d’accueillir tous ceux et celles qui se sentent attirés par lui C’est à nos qualités d’amour et d’accueil que nous serons reconnus comme disciples du Christ. L’accueil de l’autre se fait dans de si petits gestes, comme offrir un verre d’eau.


Notre accueil du Christ et notre attachement à lui nous poussent à l’engagement missionnaire. Nous sommes envoyés pour témoigner par notre vie et nos paroles de Celui qui nous habite. Il est essentiel que nous vivions et fassions connaître l’Évangile, que nous le proclamions sans crainte. La foi en Jésus n’enferme pas dans le ronronnement. Sans arrêt le pape nous pousse à modifier notre style de vie. Osons-nous le changement ? Osons-nous changer nos habitudes ou préférons-nous rester comme nous sommes dans notre confort ?


Le dimanche, nous sommes réunis pour l’Eucharistie ; c’est Dieu qui nous accueille en sa maison. Il nous invite à son festin. Et à la fin de chaque messe, il nous envoie pour témoigner dans le monde de cet amour gratuit toujours offert. Les occasions ne manquent pas où nous pouvons rendre les autres plus heureux. Ne les manquons pas. À  travers eux, c’est le Seigneur qui frappe à notre porte.

_________________________________________________________________

Homélie pour le 12ème dimanche du temps ordinaire – 20 et 21 juin 2020                                                                                                                    

       Depuis trois semaines, des manifestations anti-racistes se sont multipliées à travers le monde, en commençant par Minneapolis où Georges Floyd a été étouffé sous le genou d’un policier. Les cris de révolte manifestés par les afro-américains en diverses villes des USA ont été vite relayés en France, en écho au procès d’Adama Traoré, puis jusqu’aux antipodes où les aborigènes d’Australie ont réclamé le droit à la dignité pour les minorités ethniques.

      En déboulonnant quelques statues, peut-on effacer l’histoire, de la traite des esclaves aux méfaits de la colonisation ? Non ! Il vaut mieux tenter d’expliquer l’histoire, assumer le passé en le corrigeant avec l’espérance d’un monde fraternel à réussir.

      L’espérance ! Au-delà des slogans brandis sur des pancartes, une parole d’enfant a donné du sens et de la hauteur aux débats sur le racisme, c’est celle de la fille de Georges Floyd qui, du haut de ses 6 ans, aurait déclaré : « Je crois que la mort de mon père changera quelque chose pour l’avenir du monde. »

      L’espérance d’un monde de justice et de paix ! C’est le message qui traverse la Bible. La première lecture proclamée aujourd’hui faisait certes crier sa révolte au prophète Jérémie, ainsi que sa soif de revanche : « Seigneur de l’univers, montre-moi la revanche que tu prendras sur ces gens-là… » mais cette première lecture s’achevait sur un cri d’espérance de la part du prophète : « Chantez le Seigneur ! Il a délivré le malheureux du pouvoir des méchants. » Et Jésus, dans l’Evangile, témoigne à son tour de la même espérance, quant à l’issue de sa propre vie, lui qui mettra sa confiance en Dieu, jusque sur la croix, lui dont nous croyons, nous aussi, que la mort a changé le cours de l’histoire.

      A ses disciples risquant les persécutions à venir, Jésus déclare : « Vous valez bien plus que tous les moineaux du monde, celui qui se prononcera pour moi devant les hommes, moi aussi je me prononcerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. »

 

     Actuellement, dans le contexte d’un timide redémarrage des activités économiques et sociales, beaucoup de professions sont fragilisés. Face aux emplois menacés, comment manifester à chacun qu’il est toujours quelqu’un d’estimable et qu’il vaut plus que tout l’or du monde ? Que de sursauts et de prise de conscience ne faudra-t-il pas encore pour que nos sociétés de consommation se retrouvent une âme plus généreuse ?

     Récemment, quelques auteurs d’articles se sont risqués à évoquer des épidémies et des crises surmontées dans le passé. Personnellement, avec les gens de ma génération je garde mémoire de la force d’âme manifestée par certains au sein des camps de concentration nazis. A celui d’Auschwitz, on a retrouvé le journal écrit par Etty Hillésum, une juive morte à l’âge de 29 ans. Elle y écrivait ceci, en s’adressant à Dieu : « Une chose m’apparaît de plus en plus claire : ce n’est pas toi, Dieu, qui peut nous aider, mais c’est nous qui pouvons t’aider – et ce faisant, nous nous aidons nous-mêmes. C’est tout ce qu’il nous est possible de sauver en cette époque, et c’est aussi la seule chose qui compte : un peu de toi en nous, mon Dieu. Peut-être pourrons-nous aussi contribuer à te mettre au jour dans les cœurs martyrisés des autres. »

      Quelle force pour écrire cela, aux heures sombres du génocide de son peuple. Sans doute la force de l’Esprit Saint ! Cette juive connaissait les Evangiles qu’elle cite plusieurs fois dans son carnet. Gardons mémoire du courage, du dépassement de soi-même dont ont su témoigner tant d’hommes et de femmes dans les générations qui nous ont précédés et qui ont reconstruit la paix. Cela peut en effet ressusciter en nous l’énergie nécessaire pour dépasser nos égoïsmes et nos habitudes de confort, inventer du relationnel et de l’économie solidaire, affronter maladie et handicap, ressusciter l’espérance pour traverser les moments de détresse ou de deuil.

      Nous aussi nous avons reçu l’Esprit Saint. Continuons de chercher des chemins de justice, pour faire de nos existences des vies ouvertes et données.  Puissions-nous murmurer nous aussi cette prière : « Si ce n’est pas toi, Dieu, qui peut nous aider, c’est nous qui pouvons t’aider – et ce faisant, nous nous aidons nous-mêmes. Peut-être pourrons-nous aussi contribuer à te mettre au jour dans les cœurs souffrants des autres. Amen.

                                 -  Père Bernard Garret  -

.................................................................................................................               

Fête du Corps et du Sang du Seigneur/A  

- 14 juin 2020 -

 

Le peuple est conduit par Dieu au désert pour qu'il ait faim ! Redoutable mystère qui se comprend lorsque Dieu rassasie son peuple par la manne. Aujourd'hui encore des gens meurent de faim et de soif dans le désert du Sahel ! Ce n'est pas la faute de Dieu, c'est bien la pauvreté qui pousse ces malheureux à tenter l'aventure sans retour... La faim et la soif habitent la Bible dans toutes les pages. Examinez le livre de la Genèse et vous verrez que tous mangent:Adam, Ève, le serpent, Abraham, Noé, Esaü... La nourriture fait partie de notre vie concrète, elle nous incarne, on ne joue pas avec et on n'en parle pas à la légère, surtout quand on en manque.

Saint Paul le sait très bien. La nourriture, le fait de manger est aussi un acte spirituel et ceux qui communient aux idoles leur rendent un culte. Quel Dieu sers-tu ? Un responsable en entreprise à qui on proposait la corruption a répondu : « Je ne mange pas de ce pain-là »  et il a été viré... Que manges-tu comme pain ? Quel est le pain qui te rassasie ?

Jésus sait très bien tout cela et ce n'est pas sans raison que Jean place le discours sur le pain vivant peu après la multiplication des pains. « Je suis le pain vivant, qui mange de ce pain vivra de la vie éternelle. » Après un temps de privation, nos communautés eucharistiques peuvent à nouveau honorer aujourd'hui le corps et le sang du Christ, comme dans les œuvres de charité elles honorent ceux pour qui il est si difficile de manger. Les œuvres de charité conduisent au culte et notre culte nous pousse à agir pour les défavorisés. C'est bien la vie le maître mot de l'Évangile de ce jour. Notre Dieu est bien vivant et il nous donne la vie jour après jour, comme le peuple au désert, comme Jésus Christ le fait par sa résurrection. Sa présence si réelle est nourriture et boisson.

L’évangile de Jean ne comporte pas le récit de l’institution eucharistique au cours de la Cène, mais il comporte une longue méditation sur le pain de vie. Nous en lisons un extrait aujourd’hui. Jésus prononce ce discours « après avoir nourri la foule avec cinq pain et deux poissons».

Comme la manne, donnée autrefois aux Hébreux lors de la traversée du désert, Jésus est le pain descendu du ciel. Il est un cadeau de Dieu non seulement pour le peuple choisi, mais pour l'humanité tout entière. Dieu veut que « le monde ait la vie ». Ce pain ne sauve pas provisoirement de la mort, comme la manne. Il communique la vie éternelle. Dans la perspective de saint Jean, la vie éternelle ne concerne pas seulement l'au-delà, mais également cette vie-ci. Pas seulement le futur, mais également le présent. Pour le chrétien, la vie éternelle est déjà commencée. « Celui qui mange ce pain vivra éternellement ».

Jésus invite les siens à recevoir la vie qu'il leur communique. Il les invite à manger la chair et à boire le sang du « Fils de l'homme ». Cette appellation renvoie à la vision de Daniel : « Je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d'homme... Il lui fut donné domination, gloire et royauté. » (Dn 7)

En se désignant lui-même du titre de Fils de l'homme, Jésus évoque la glorification qu'il recevra du Père. Les chrétiens sont invités à s'incorporer au Christ glorifié. Celui-ci demeure en eux et eux en lui. Par le Christ, les chrétiens sont conduits vers le Père. « Le Père est vivant... Et moi je vis par  le Père. »

Père JMarie CHENEY

....................................................................................................................................................................................................

Homélie du dimanche de la Trinité

 

UNE LECON A LA SORTIE DE CONFINEMENT


A la sortie du confinement j'ai décidé d'écrire les leçons de cette expérience, des convictions, des choses à changer. Et la 1ere chose que j'ai écrit sur mon papier : "Les leçons du confinement" : ce n'a pas été "Dieu est Trinité" mais "Nous sommes des êtres de relations."
Des textes bibliques qui disent la Trinité
Aujourd'hui nos textes nous parlent-ils de Trinité ? 

  • Dans le Livre de l'Exode, Est-ce un hasard mais Dieu se présente en disant 3 fois : LE SEIGNEUR… 3 fois
  • Dans la lettre de Paul aux Corinthiens , cette belle formule que j'ai proclamé aujourd'hui lors de la salutation liturgique : "Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu le Père et la Communion de l'Esprit-Sain soient toujours avec vous"
  • Evangile de Jean enfin, désigne Dieu comme un Père, envoyant son Fils…mais ne parle pas de l'Esprit Saint… Et pourtant ne faut-il pas voir l'Esprit Saint comme ce qui fait la communion entre le Père et le Fils, entre les hommes et Dieu. L'Esprit Saint est la relation de confiance : c'est la FOI. Notre relation de confiance, notre foi en Dieu est générée par l'Esprit Saint.

On comprends mieux alors que ma leçon de confinement : "nous sommes des êtres de relations" est une manière de dire la Trinité.


La trinité chrétienne


D'autres croyants, c'est le cas des musulmans et des juifs sont comme nous Monothéistes, ils croient en un Dieu-unique.
Pour nous les chrétiens, nous croyons en l'unicité de Dieu, mais aussi en sa trinité.
En regardant Jésus dans les Evangiles, les 1ers chrétiens ont petit à petit compris que le Dieu d'amour ne se révèle que dans la relation entre les personnes. Imaginez un amour qui se bute sur un mur, il ne sert à rien. L'amour à besoin de plusieurs pour se dire, pour se vivre. L'amour platonique ne donne aucun fruits. 
L'amour du Père a permis la naissance du Fils dans l'Esprit. Le Fils aime le Père, et l'Esprit Saint est celui qui les fait s'aimer. Dans cette trinité, nous sommes pris… et on aurait pu appeler cela la quadrité !! J'invente ce mot, vous ne le trouverez pas dans le dictionnaire :  L'homme et pris dans le cercle d'amour de Dieu. Pris dans la Trinité, elle devient quadrité.


L'eucharistie mystère de la Trinité


Tout dans nos liturgies marque le mystère de la Trinité.

  • Les prières, les oraisons le disent : Par Jésus Christ notre Seigneur, qui règne avec le Père et le Saint Esprit… Trinité…réponse AMEN : Quadrité !
  • La préface dit la Trinité
  • La consécration : Toi qui est vraiment Saint (le Père) -envoie ton Esprit – deviennent le corps et le sang de Jésus
  • Par Lui avec lui et en Lui (Jésus) a toi Dieu le Père, dans unité du St esprit AMEN.
  • Si nos liturgies, nous font toujours répondre aux prières trinitaires, c'est pour que nous entrions dans la danse, dans la danse des personnes de Dieu.

                               Devenons ce que nous recevons le Corps du Christ
                               Devenons le Temple de l'Esprit saint
                               Devenons Peuple de Dieu
Soyons, suffisamment souple pour nous laisser mener par l'Esprit Saint. C'est lui qui nous mets dans la joie, et qui nous donne de faire la paix. L'Esprit de Pentecôte, continue d'embraser nos cœur pour que "le monde d'après", entre dès aujourd'hui dans le monde tant attendu de la solidarité, du respect, du soutien les uns des autres.
BELLE FETE DE QUADRITE

________________________________________________________________

Méditation du dimanche de Pentecôte (reprise célébration avec l'assemblée de St Sauveur, Basilique)

Mes amis,
Mettons le feu ! 
Aujourd’hui, nous vivons une résurrection ! En effet, nous nous retrouvons de nouveau en communauté pour célébrer Jésus-Christ. Quel plus beau signe que la solennité de la Pentecôte pour manifester cet événement. Comme les disciples, durant des semaines, nous avions nos portes verrouillées par crainte d’attraper cette vilaine épidémie, la peur était présente. Cependant, il y a quelque chose qui ne pouvait pas être confiné : L’Esprit-Saint !
Oui, ce don qui nous est donné aujourd’hui nous pousse à quitter nos tombeaux, à être envoyé. C’est d’ailleurs la signification du mot apôtre. L’Esprit-Saint nous donne de l’élan. 
Nombreuses sont les images représentants l’Esprit-Saint : le feu, la colombe, le souffle… Le souffle. C’est par ce moyen que Jésus envoie l’Esprit-Saint à ses apôtres. Aujourd’hui, nous confirmons le don reçu au baptême. Certes, nous n’allons pas recevoir la foudre, mais notre comportement de chrétien est appelé à évoluer. Désormais, nous sommes appelés à nous mettre en route, comme à la Résurrection du Christ, pour témoigner de notre foi auprès des autres avec un langage audible pour nos contemporains. C’est ce que nous avons écouté dans le livre des Actes des Apôtres. Toutes les nations entendent l’unique message dans leur propre langue : « les merveilles de Dieu ». Cela me fait penser au lieu appelé Pater Noster à Jérusalem, où cette prière est déclinée dans toutes les langues y compris en braille. La Bonne Nouvelle est pour tous. 
Jérusalem est la ville du don de l’Esprit ! Elle n’est pas seulement la ville où Jésus à institué l’Eucharistie, la ville où il est ressuscité, elle est aussi la ville où l’Esprit a été répandu sur l’humanité.
Le récit de la Pentecôte chez Luc s’inscrit dans la ligne de Babel. A Babel, l’humanité apprend la diversité, à la Pentecôte, elle apprend l’unité dans la diversité. L’unité dans la diversité, c’est un beau pari. Mais nous ne pouvons le gagner que parce que l’Esprit nous est donné : l’Esprit d’Amour, l’Amour qui unit le Père et le Fils. La véritable unité de l’amour ne peut se trouver que dans la diversité.
En cette fête, le pouvoir de pardonner nous est insufflé. Dieu souffle en nous les paroles du pardon. Au théâtre, il y a le souffleur en cas de trous de mémoire. Dorénavant, il y a en nous quelqu’un qui souffle les paroles et les gestes du pardon. L’Esprit fait de nous des agneaux de Dieu à notre tour, il nous donne ainsi le pouvoir de vaincre la spirale de la haine et de la violence.
Cette fête de la Pentecôte, c’est celle de l’Esprit Saint qui ne cesse de renouveler l’Église depuis vingt siècles. L’Esprit-Saint est l’élixir de la vie de l’Eglise. C’est ce même Esprit que nous sommes invités à accueillir dans notre vie. Pour cela, il nous faut nous ouvrir à ce don de Dieu. Nous savons bien que cela n’est pas facile. Il y a en nous des résistances qui cherchent à nous détourner de lui. Être sous l’emprise de l’Esprit, c’est sentir en nous la présence de Dieu  qui est source de paix et de joie intérieure. Le Christ nous libère en nous orientant vers Dieu.
Mes amis, aujourd’hui, nous recevons une force, pas n’importe laquelle, une force divine. Qu’elle vienne embraser nos cœurs et qu’au-delà de nos masques sanitaires, nos visages resplendissent des dons et fruits de l’Esprit que Dieu nous offre.

Viens Esprit du Père et du Fils
Viens Esprit de sainteté transformer nos vies en don d’amour.
Viens Esprit de feu allumer ta flamme dans le cœur de tes fidèles.
Viens Esprit de force donner courage pour les œuvres de charité.
Viens Esprit de sagesse conduire nos existences dans l’audace et la prudence.
Viens Esprit de conseil éclairer le chemin vers Dieu notre Père.
Viens Esprit d’intelligence animer le travail de l’humanité.
Viens Esprit d’adoration nous tourner vers le Dieu trois fois Saint.
Viens Esprit de filiation nous plonger dans la mort et la résurrection de Jésus-Christ.
Viens Esprit de communion et d’unité.
Viens Esprit souffle du Dieu très Haut incarné en notre humanité.

--------------------------------------------------------------------------------------------------------

Méditation du 30 mai 2020

« Ne le savez-vous pas ? Votre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint, lui qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ; vous ne vous appartenez plus à vous-mêmes, car vous avez été achetés à grand prix. Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps ». (1 Co 6, 19-20)

Le dernier samedi du temps pascal que nous vivons aujourd’hui prépare à la fête de demain : la Pentecôte. « Au terme des ces fêtes pascales, accorde-nous Dieu tout-puissant, de garder la Pâque de ton fils présente dans toute notre vie », nous dit une prière de la liturgie. La célébration de la Pentecôte manifeste par les prières et par les textes de la liturgie comment garder la Pâque du Seigneur dans le fil des jours : « Dieu tout-puissant, comme au jour de Pentecôte, que le Christ, lumière des lumières, envoie sur ton Église l’Esprit de feu : qu’il éclaire le cœur de ceux que tu as fait renaître , et les confirme dans la grâce ». Le don de l’esprit Saint nous a déjà été fait dans le baptême et cette demande ravive et actualise sans cesse ce don.

Il est donc bon pour notre vie chrétienne de toujours prier le Seigneur pour vienne sans cesse en nous ce don qui nous est fait : le don de l’Esprit Saint. Je vous propose cette prière à l’Esprit qui nous est donnée dans la liturge du dimanche de Pentecôte, la Séquence proposée avant l’évangile :

Viens, Esprit Saint, viens en nos cœurs,
Et envoie du haut du ciel
Un rayon de ta lumière.

Viens en nous, viens, père des pauvres,
Viens, dispensateur des dons,
Viens, lumière de nos cœurs.

Consolateur souverain,
Hôte très doux de nos âmes,
Adoucissante fraîcheur.

Dans le labeur, le repos ;
Dans la fièvre, la fraîcheur ;
Dans les pleurs, le réconfort.

Ô lumière bienheureuse,
Viens remplir jusqu'à l'intime
Le cœur de tous les fidèles.

Sans ta puissance divine,
Il n'est rien en aucun homme,
Rien qui ne soit perverti.

Lave ce qui est souillé,
Baigne ce qui est aride,
Guéris ce qui est blessé.

Assouplis ce qui est raide,
Réchauffe ce qui est froid,
Rends droit ce qui est faussé.

A tous ceux qui ont la foi
Et qui en toi se confient,
Donne tes sept dons sacrés.

Donne mérite et vertu,
Donne le salut final,
Donne la joie éternelle.

 

Par le baptême nous sommes enfants de Dieu : « voici la preuve que vous êtes des fils : Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, et cet Esprit crie « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! » (Ga 4, 6)

‘‘Viens, dispensateur des dons, Viens, lumière de nos cœurs’’…

Oui vient Esprit Saint, dispense en nous tes dons pour que nous portions des fruits de ton amour. Saint Paul nous rappelle « voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi » (Ga 5, 22-23).

Que ton Esprit Saint, Dieu tout-puissant, nous transforme par ses dons : qu’il change notre cœur en un coeur que tu aimes, parfaitement accordé à ta volonté. Amen

Jean-Marie Cheney, prêtre

 

 

.................................................................................................................

Méditation du 29 mai

M’aimes-tu ?

Aujourd’hui, nous faisons un bond dans l’évangile selon saint Jean. En effet, ces dernières semaines nous écoutions les différents discours d’adieu de Jésus à ses disciples, préfigurant sa Passion et son départ vers le Père, son Ascension. Et là, nous avons un extrait pascal. Nous sommes situés dans l’épilogue de l’évangile selon Saint Jean, même s’il manque quelques versets, cela nous pousse à le lire jusqu’à la fin pour connaitre le dénuement.

Le discours entre Jésus et Pierre est d’une grande intensité.  A trois reprises, le Christ pose la même question au pêcheur : « M’aimes-tu ? ». Pierre lui donne la même réponse à trois reprises. Ce à quoi Jésus va lui rétorquer de manière évolutive. En terme un peu savant, nous allons de l’eros à l’agapè.

Certes, Pierre est peiné que le Fils de Dieu lui fasse la même demande à trois reprises. Cela nous rappelle son reniement lors de la Passion du Christ « Tu m’auras renié trois fois avant que le coq ne chante ». Cependant, Jésus ne le condamne pas. Il ne demande rien d’impossible. Bien au contraire, Il nous prend avec ce que nous sommes, nos forces et nos faiblesses, et fait route avec nous. A chacun de nous , encore aujourd’hui, Jésus nous pose cette question : « X, m’aimes-tu ? »

Jésus confie ici la charge de l’Eglise à Pierre après sa triple profession d’attachement. Puis, Il lui prédit en termes voilés sa passion future.

A 48h de la solennité de la Pentecôte, et la reprise des célébrations en chair et en os de nos communautés, puisse l’Esprit-Saint, que nous allons recevoir, nous donner le souffle d’aller toujours de l’avant et oser témoigner de notre foi sur les chemins où l’Esprit nous conduit.

Père JMarie Larue

................................................................................................................

Méditation du Jeudi 28 Mai, Jeudi de la 7° semaine de Pâques, P. Christophe

Jésus dans l'Evangile parle d'unité.

L'unité-communion qu'il vit avec son Père, mais aussi unité de l'humanité.

Ces temps-ci nous avons prié pour nos proches, nos défunts…mais notre prière ne s'est pas figée à notre maison, ou notre village. Nous avons pris conscience que toute l'humanité est prise dans le même bateau.

Si nous vivons l'unité dans la diversité, nous vivons aussi l'expérience d'unité dans l'adversité. C'est le défi de l'Europe qui émerge ces derniers jours.

"Qu'ils deviennent ainsi parfaitement un, moi en eux et toi en moi" dit Jésus dans sa longue prière chez St Jean. Notre unité dépend de notre capacité à nous décentrer de nous-même, pour laisser Dieu, l'autre nous rassembler dans la communion.

Cette communion dépasse notre village, notre pays, notre Europe.

Cette communion est atemporelle, nous la vivons avec toute l'humanité de tous les temps. Celle déjà en Dieu, celle vivant sur cette terre, et celle qui nous succèdera !

Et cette unité, ne se construit que sur cette base fondamentale :l'amour de Dieu pour chacun, l'amour de Dieu dans la Trinité.

A la veille de la fête de la Pentecôte, invoquons l'Esprit Saint, qu'il nous unifie dans le nom de Jésus.

P. Christophe

...............................................................................................................

Méditation du 27 mai

Les adieux de Paul aux anciens d’Ephèse présentent au moins un double intérêt.

Un intérêt historique : le mot ancien (presbytres) qu’il emploie a donné notre mot prêtre, mais il utilise aussi pour les désigner le mot épiscope qui a donné évêque ; les deux apparaissent synonymes, ce qui montre que dans les années 50 il n’y a pas encore la hiérarchie que nous connaissons actuellement. Leur rôle est de veiller sur le troupeau comme des pasteurs.

Le 2° intérêt est pastoral et garde toute son actualité. Paul sait qu’après son départ l’Eglise sera menacée de l’extérieur et de l’intérieur, ce dernier danger étant le plus grave : « même du milieu de vous surgiront des hommes qui tiendront des discours pervers pour entraîner les disciples à leur suite. » A ceux qui ont reçu le ministère de vigilance, il recommande le désintéressement, comme lui qui a travaillé pour subvenir à ses besoins, et le souci des pauvres, « car il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ».

Notre Eglise est secouée par les abus que nous connaissons et qui font sans doute plus de mal que les persécutions. La vigilance de tous les chrétiens est nécessaire, et pas seulement des responsables. Le désintéressement aussi, car des chrétiens attachés à leur bien et préoccupés de faire du profit pour eux-mêmes, portent un contre-témoignage.

Ces adieux de Paul et ses recommandations rejoignent bien la prière de Jésus pour l’unité de ses disciples. Cette unité s’enracine dans l’attachement à sa personne et à sa Parole. Elle doit être signe de l’unité du Père et du Fils dans l’Esprit ; rien de moins. Elle est indispensable à la mission. Jésus appelle ses disciples à la sainteté, pour témoigner du Dieu très saint : « pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. » La sainteté n’est pas le fruit de nos efforts, elle est don de Dieu, don à accueillir dans la foi, même s’il requiert notre participation.

Père Pierre Bayerlet

.................................................................................................................

Méditation du mardi 25 mai

La grande prière de Jésus

A quelques jours de la solennité de la Pentecôte, la liturgie nous offre aujourd’hui ce que nous appelons communément la « prière sacerdotale ». Il s’agit de la longue prière de Jésus à son Père. Dès le début de sa prière, Jésus proclame que son heure est venue. Il prie d’abord pour lui-même, demandant à son Père de lui rendre sa gloire de Fils de Dieu qu’il possédait dès avant la création du monde. Jésus prie ensuite pour ceux qui ont crus en lui.

Même si nous avons déjà entendu ce  passage dimanche, il est bon de prendre le temps de relire posément ce chapitre 17 de l’évangile selon saint Jean. Il clôt d’une certaine manière les discours d’adieu du Christ face à ses disciples, mais il est à mettre également en lien avec la Passion.

Cette belle et longue prière du Fils de Dieu s’adressant à son Père, chacun de nous peut la faire sienne.

« L’heure est venue » de rendre témoignage du cœur de notre foi, « l’heure est venue » de rendre grâce pour tout ce qui nous est donné de vivre, « l’heure est venue » de commencer à oser sortir de notre cénacle, « l’heure est venue » de nous rassembler à nouveau en Eglise dans l’église…

Père J Marie Larue

................................................................................................................             

Méditation pour le lundi 25 Mai - (Bernard Garret)

Entre les fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte, réorientons nos rêves.

 

       Saurons-nous négocier les rêves déçus de nos vies ? La pandémie actuelle et les crises qu’elle génère, nous amène à repenser bien des projets et des perspectives. Mais les fêtes de l’Ascension et de la Pentecôte nous invitent à le faire avec Espérance.

     « A 20 ans, dit le poète, j’avais rêvé d’être de la race de ces chênes qui font la fierté de nos forêts, un chêne aux larges bras qui aurait supporté orages et tempêtes…
     A 40 ans, je rêvais d’être un peuplier, haut et droit au bord de la rivière. Je rêvais de ce peuplier fragile et frêle, mais aux racines si profondes qu’aucune bourrasque n’ébranle…
    Ainsi va la vie, les années ont passé. Du chêne au peuplier je n’ai point été, mais je n’ai pas de regret. Ce que la vie m’a fait, je le découvre aujourd'hui.
» 

    Pour les apôtres qui ont suivi Jésus, de sa prédication en Galilée jusqu’à son ascension, que de rêves à négocier ! Comme tous les juifs, ils attendaient un Messie qui rétablirait la royauté à Jérusalem et qui, à partir de là, étendrait son pouvoir à tous les peuples. L’attente d’un tel Messie coulait dans le sang des juifs depuis des siècles… on ne s’en défait pas comme cela.
    Aussi, même après Pâques et les apparitions de Jésus ressuscité, les apôtres demandent encore à Jésus « Seigneur, est-ce maintenant que tu vas rétablir la royauté en Israël ? ». Lentement, ils devront apprendre à négocier ce rêve déçu : la victoire sur la terre d’un Messie Roi de Jérusalem, va se décentrer vers le Christ, assis à la droite de Dieu, dans le ciel.
     Nous aussi, entre Ascension et Pentecôte, déplaçons notre espérance vers de nouveaux horizons à inventer. C’est Dieu qui est le maître de l’histoire, nous n’en sommes que les serviteurs. Puisse cependant le souffle de l’Esprit de Pentecôte nous faire porter des fruits qui demeurent, greffés comme les sarments sur le cep d’où coule la sève de l’Amour du Christ.

     « A 20 ans, dit le poète, j’avais rêvé d’être ce chêne si touffu qu’un enfant pourrait s’y cacher sans risquer d’être vu…  A 40 ans, je rêvais d’être ce peuplier montant vers le ciel où le vent fait chanter son feuillage….
    Ainsi va la vie.  Du chêne au peuplier, je n’ai point été, mais je n’ai pas de regret.
    Ce que la vie m’a fait, je le découvre aujourd'hui.
» 
     Je suis simplement ce pommier qu’un matin on a greffé. Un printemps il a fleuri. Il donnera du fruit à l’avenir. »

-------------------------------------------------------------------------------------

Méditation pour le 7ème Dimanche de Pâques – 24 Mai 2020 – (Bernard Garret)

   Avant de passer de ce monde à son Père, nous dit ce passage d’Evangile, Jésus leva les yeux au ciel et entra en prière. 

      J’ai souvenir d’une rencontre, avec 5 jeunes de 20 à 30 ans, pour préparer les obsèques de leur grand-mère. Nous avions sous les yeux un poème, choisi par l’un d’entre eux et intitulé « C’est qui grand-mère ? ». Dans ce texte, ces jeunes ont souligné unanimement la phrase : « grand-mère, c’est comme prière !». Ils disaient cela bien sûr, à cause de tous les chapelets que leur mamie avait maintes fois récités devant eux, mais surtout parce qu’ils avaient senti que leur grand-mère faisait plus que de réciter des prières, elle entrait en prière. Elle entrait comme dans la respiration d’une haleine de vie qui donnait sens à ses dernières années sur terre, où elle ne pouvait plus guère faire autre chose que prier. Et ces jeunes sentaient qu’eux-mêmes étaient portés dans la prière de leur grand-mère, qu’ils en bénéficiaient aussi dans la marche de leur vie.

        Les apôtres qui marchaient avec Jésus de Nazareth sur les routes de Palestine l’ont souvent vu se retirer à l’écart pour entrer en prière. Même s’ils ne pouvaient l’entendre, ils ont pressenti que Jésus puisait une force dans ses moments de prière. La manière dont Jésus priait, cela ressemblait à une entrée en dialogue avec quelqu'un qu’il appelait son Père. Et Jésus ressortait de ses moments de prière, habité par une force de dépassement pour aller toujours plus loin, au service de sa mission. C’est pourquoi, dans les Evangiles de Matthieu, Marc et Luc, les disciples demandent, un jour, à Jésus : apprends-nous à prier… et c’est là que Jésus les fait entrer dans la prière du Notre Père.
        Dans l’Evangile de Jean, il faut attendre le Chapitre 17, pour voir Jésus faire entrer les apôtres dans sa manière de prier. C’est au cours du dernier repas partagé avec eux et nous venons d’entendre une partie de cette longue prière où Jésus s’écrie. « Père, glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie et puisse donner la vie éternelle à tous les siens. Je prie pour eux, car ils sont à toi, comme tout ce qui est à toi est à moi… et moi, je viens vers toi… » 

       Entre Ascension et Pentecôte, puissions-nous entrer en prière comme Marie et les apôtres pour ouvrir nos cœurs à l’Esprit Saint et le laisser prier en nous. Durant une partie de ma vie, j’ai considéré l’Esprit Saint comme quelqu'un qui m’était extérieur. Mais maintenant je commence à saisir que l’Esprit-Saint, il est en moi, il est en nous… l’Esprit Saint, c’est quelqu’un qui murmure en chacun et chacune de nous, comme un esprit de fils et de fille adoptive de Dieu.
        J’ai souvenir d’une réunion avec des parents de la profession de foi. Ils étaient invités à s’exprimer en trois groupes différents : les uns sur la foi en Dieu créateur et Père, d’autres sur Jésus-Christ, et les autres sur l’Esprit Saint.  Ceux qui avaient à parler de l’Esprit Saint ont avoué : « çà n’était pas facile ! ». 
      Or surprise ! Ils avaient noté, des phrases, à mon avis très justes comme celle-ci : « l’Esprit Saint, nous en parlons avec des images : L’Esprit Saint est comme un souffle, comme une source d’énergie qui nous renforce, comme une force qui agit en nous et nous pousse en avant. Quand on se recueille, c’est peut-être l’Esprit saint qui prie en nous, même si sa présence est invisible. »

      Avec ces mêmes convictions, préparons-nous à fêter une Pentecôte 2020, au sein d’une humanité pleine d’incertitudes et d’anxiétés, face aux semaines à venir. Ayons la conviction que l’Esprit Saint travaille les cœurs. Il respire en nous pour nous relever, restaurer en nous dignité, courage et créativité… jusqu’à nous amener à dire à Dieu, à la suite de Jésus : Père tu es en moi et moi en toi … et ma vie est une marche vers toi. Amen.   

--------------------------------------------------------------------

Méditation du samedi 23 mai, Sainte Jeanne-Antide Thouret,


une sainte de chez nous, c’est-à-dire de notre diocèse.


« La vie de Jeanne-Antide Thouret est une aventure, marquée par une passion : le service des pauvres, « les membres souffrants de Jésus-Christ», et par un événement : la Révolution française ». 
Jeanne-Antide Thouret  est née à Sancey-le-Long (Doubs) le 27 novembre 1765. Elle est la cinquième enfant d’une famille rurale très chrétienne de Franche-Comté. En  1787, à 22 ans, elle entre chez les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul, pour servir les pauvres, d’abord à Langres, ensuite à Paris.
En mai 1794, Jeanne-Antide retourne à Sancey, car pendant la Révolution française, toutes les Filles de la Charité, comme bon nombre de religieuses, sont dispersées et doivent retourner chez elles. Elle part en exil en Suisse et vit une errance de deux ans. Rentrée en France, en 1797, elle soigne les malades et ouvre une école à Besançon, en 1799. C’est aussi à cette date qu’elle fonde l’Institut des Sœurs de la Charité de Besançon. 
Elle meurt à Naples le 24 août 1826 ; elle est canonisée le 14 janvier 1934.
En ce jur de fête pour notre diocèse, l’évangile retenu est Matthieu 25, 31-40 :
39 Seigneur tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” 40 Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”
Le 11 avril 1799, elle fonde à Besançon, avec des jeunes femmes, une école gratuite pour les filles et offre  « un bouillon » pour les pauvres. La population les appelle « les sœurs du bouillon et des petites écoles ».  Accompagnée de quelques sœurs attirées par son idéal de vie, elle ouvre de nouvelles écoles, et des lieux dédiés aux soins des malades, tandis qu’elle envoie ses sœurs faire la classe et soigner les pauvres. Le 23 septembre 1802, on lui demande de prendre également en charge le service des prisonniers de Bellevaux. Là, elle s’efforce de mettre à leur service ses talents d’éducatrice, leur donnant de quoi se nourrir, organisant du travail, leur permettant ainsi de recevoir un salaire. Et, en 1807, à Paris, la Communauté reçoit le nom officiel de « Sœurs de la Charité de Besançon ».
Voici le texte de la prière proposée par l’Église en cette fête : 

C’est toi Seigneur, qui donne la vraie charité,        

                    c’est toi qui en est la suprême récompense :              

                              Accorde-nous à l’exemple de sainte Jeanne-Antide          

                                      de toujours agir avec charité,                

                                                 pour être comptés parmi les bénis de ton Royaume.

Jean-Marie Cheney, prêtre

----------------------------------------------------------------------------------
 

Méditation vendredi 22 mai

Raté un épisode ?
Hier, nous avons célébré la solennité de l’Ascension du Seigneur, c'est-à-dire la montée du Christ vers son père et aujourd’hui, dans l’évangile, nous entendons Jésus qui continue d’annoncer à ses disciples son départ. Aurions-nous manqué quelque chose ? Non.
Le départ du Christ sera cause de tristesse pour ses disciples et motif de joie pour le monde.  Mais la tristesse des siens se transformera en jouie, car le Christ les reverra et les remplira d’une allégresse impérissable.
Toute séparation entraine de la peine dans une relation entre deux personnes ou plusieurs. Cela est normal, c’est notre part d’humanité. Malgré tout,  la peine doit laisser la place progressivement à la joie,  celle qui se manifestera lors des retrouvailles que ce soit ici-bas ou dans le Royaume. Le Christ, tout comme l’ami sincère et fidèle ne nous abandonne jamais. 
Parfois, il faut donc accepter le départ pour mieux savourer le retour. 

---------------------------------------------------------------------------------

L’Ascension une ballade en Montagne


Il y a 2 semaines dans sa magnifique homélie du Dimanche, le P. Jean-Marie -le jeune-, a commencé son homélie, en nous disant je vous emmène en ballade…Et bien moi aussi je vous propose une ballade aujourd'hui mais en montagne ! Vivre une ascension en montagne est une très belle expérience. 
Ce que nous vivons, nous porte-il à nous élever ? A regarder vers le haut, vers le ciel, vers le sommet vers les autres, plutôt que notre nombril, nos chaussures, nos égoïsmes, ou le bout de notre nez comme on dit ! 
Mais quand vivre cette ascension ? 


Désaccord des Evangelistes sur l'Ascension


 Pour l'Ascension de Jésus, ceux qui la racontent, ne sont pas d'accord …
⦁ Matthieu nous l'avons entendu ne décrit pas l'Ascension de Jésus, mais des disciples qui mont sur une montagne. Jésus veut leur dire Adieu, et leur demander de faire des disciples, en baptisant…Et Moi termine-t-il, " je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des temps"…Je pars mais reste avec vous !
⦁ Luc lui dans l'Evangile, rapporte que le jour de la Résurrection, Jésus apparait à plein de monde : à 2 disciples sur le chemin d'Emmaüs, aux Onze à Jérusalem, et enfin a Béthanie ou il est emporté au ciel…
⦁ Mais dans les Actes des Apôtres, curieusement, encore St Luc, fait durer 40 jour le temps entre le Résurrection et l'Ascension. Temps des apparitions de Jésus !
Pourquoi cette différence !
⦁ Luc dans l'Evangile cherche a dire l'unité entre Pâques -Ascension et Pentecôte en resserrant R° et Ascension…
⦁ Luc cherche aussi dans les Actes, a montrer qu'aux disciples, il faut du temps pour comprendre la Résurrection…Et que ce temps est un temps de préparation à la mission que Jésus veut pour ses disciples… Il les prépare à la venue de l'Esprit-Saint, et de leur mission d'évangélisation
Le confinement, la crise du Coronavirus est-elle passé en un jour ? Non. Cette crise, dans la durée prépare nos cœurs pour vivre autrement, pour vivre le monde d'après !! 
Et mes amis, je le crois il faut tirer quelques leçon de la Parole de Dieu…
Tout est lié :Résurrection-Ascension-Pentecôte.
Le Coronavirus nous a montrer qu'un petit virus, pouvait déstabiliser le monde ! Quelle meilleure preuve pour cette affirmation du Pape Francois : "Tout est lié". Notre vie, notre corps et notre âme, notre esprit, la nature qui nous entoure, nos frères et sœurs en humanité : nous sommes tous liés…La question est de savoir par quel lien?


Semaine de Laudato Si


C'est peut-être passé inaperçu mais nous sommes dans la Semaine pour fêter les 5 ans de Laudato Si, encyclique du Pape novatrice sur le sujet de la sauvegarde de la création !
Pape : "Je renouvelle ma demande pressante à répondre à la crise écologique. La clameur de la terre et la clameur des pauvres ne peuvent plus durer plus longtemps. Prenons soin de la création, don de notre Dieu bon et créateur "
 

Sachons nous préparer à recevoir l'Esprit de Pentecôte, esprit qui ouvre des chemins nouveaux pour le monde d'après et le monde d'aujourd'hui . AMEN

--------------------------------------------------------------------------------------------------

Méditation du 20/5 – 6°mercredi de Pâques

Après nous avoir donné plusieurs aspects de la prédication de Paul aux Juifs dans les synagogues, les Actes des apôtres nous donnent aujourd’hui un aperçu de sa prédication en milieu païen, à Athènes,  le berceau de la civilisation grecque, qui a dominé tout le bassin de la Méditerranée. Le récit est très coloré et plein d’humour. Malheureusement le lectionnaire fait des coupures de passages intéressants. Le texte note que Paul était bouleversé, en colère de voir la ville pleine d’idoles. Il rencontre des philosophes épicuriens et stoïciens, les deux écoles les plus répandues à l’époque. Certains disent : «  que veut donc dire ce perroquet ? », « ce doit être un prédicateur de divinités étrangères ». Ceux qui l’amènent à l’Aréopage lui demandent : « pourrions-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine que tu exposes ? En effet tu nous rabats les oreilles de propos étranges et nous voudrions bien savoir ce qu’ils veulent dire. »
On l’aura compris ce qui motive les auditeurs, ce n’est pas la recherche de la vérité, mais la curiosité, la démangeaison de connaître la dernière doctrine à la mode. Le contexte n’est pas facile pour Paul, c’est le moins qu’on puisse dire. On devine qu’i a travaillé sa prédication avec beaucoup de soin. Il commence par captiver la bienveillance de son auditoire en louant son ouverture au religieux et en s’appuyant sur l’inscription au dieu inconnu. Puis il se réfère à des philosophes et poètes grecs. Il fait ainsi un gros effort d’inculturation, pour reprendre un terme actuel. Mais quand il prononce le mot de résurrection, sa prédication tourne court : on se moque de lui et on le plante là. Echec ? Non, car quelques-uns deviennent croyants, notamment Denys, membre de l’Aréopage, donc un personnage important, et Damaris.
Que retenir de ce récit pour l’annonce de l’évangile ? Tout d’abord qu’il ne faut pas avoir peur de se confronter avec des cultures qui nous sont étrangères et nos paraissent très loin de l’évangile. Surmonter nos a priori ou nos réticences. Il faut prendre la peine et  le temps de les comprendre, faire un effort d’inculturation, y chercher des pierres d’attente, des ouvertures pour annoncer la Parole. Ne pas se laisser démonter par les réactions de rejet ou de dénigrement qui sont peut-être supercielles. Persévérer sans chercher à édulcorer le message, convaincus que l’Esprit Saint est capable d’ouvrir les cœurs. Ne pas être obsédé par le nombre, car un petit noyau peut être germe d’une moisson abondante. Nous ne sommes pas maîtres de la mission, nous n’en sommes que les instruments.
Pierre Bayerlet

------------------------------------------------------------------------------------------------

Méditation du mardi 19 mai (JM Larue)

H-48
Nous voici à 48h de la Solennité de l’Ascencion, la montée de Jésus vers son Père. Depuis quelques semaines déjà, nous écoutons les discours d’adieu du Christ à ses disciples. En fin pédagogue, le Fils de Dieu prépare ses disciples à son départ. Même si cela provoque chez eux une certaine tristesse, Jésus les exhorte à tenir dans l’espérance.  Jésus ne les abandonne pas. 
Cette séparation est nécessaire, afin que Jésus puisse leur envoyer le Défenseur, comme il l’a promis. Le Défenseur, nom, parmi d’autres, qualifiant l’Esprit-Saint. C’est le grand avocat. Dans tout discernement d’une situation quelle qu’elle soit,  il est utile et sage de laisser la place à l’Esprit afin de pouvoir prendre une décision ou d’énoncer un jugement.
L’Esprit poursuit l’œuvre de Jésus, assure l’Eglise qu’elle est dans le vrai et lui permet de faire face aux forces hostiles ou indifférentes du monde. L’Esprit continue la tâche de Jésus en inspirant la communauté.
Ne cherchons pas à retenir Jésus, acceptons qu’Il rejoigne son Père. Il ne nous laissera jamais tomber.

.........................................................

Méditation pour le lundi 18 Mai (Bernard Garret)

Lydie, première déléguée pastorale de la paroisse de Philippes, en Macédoine ?

      Le lectionnaire de cette semaine nous entraine sur les premiers pas de St Paul en Grèce, à Philippes, Athènes et Corinthe. La ville de Philippes est une cité romaine où apparemment il n’y a pas de synagogue puisque, le jour du sabbat, Paul cherche à rejoindre une réunion de prière au bord de la rivière. Il y trouve un groupe de femmes dont Lydie une négociante en étoffe de pourpre.
      « Le Seigneur lui ouvrit l’esprit pour la rendre attentive à ce que disait Paul. Quand elle fut baptisée, elle et tous les gens de sa maison, elle nous adressa cette invitation : si vous avez reconnu ma foi au Seigneur, venez donc dans ma maison pour y demeurer. » (Luc dans les Actes des apôtres, chapitre 16).
     Ainsi, la maison de Lydie devient le siège social de la paroisse de Philippes. Contrairement à Lystres, Iconium et Antioche de Pisidie, où Paul et Barnabé avaient désigné des Anciens pour chacune de leurs Eglises, peut-on parler ici de première déléguée pastorale, dans la ville de Philippes ? 
      Et pourquoi pas déléguée diocésaine à la communication ? Négociante en pourpre, Lydie possédait une flottille de bateaux de commerce et jouera également un grand rôle dans l’acheminement des courriers de Paul aux différentes communautés qu’il a fondées et qui constituent comme un premier diocèse.
     Aujourd’hui, dans le diocèse de Besançon, plusieurs femmes sont responsables de services diocésains. Quant à la vie des paroisses de notre doyenné, que serait-elle sans toutes ces femmes qui y assurent des responsabilités et des missions ?
      Jésus disait à ses disciples : « Je vous enverrai l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage… » (Jn 15, 26). Rendons grâce pour l’Esprit qui ouvrit le cœur de Lydie pour la rendre attentive à ce que disait Paul. Rendons grâce pour toutes les femmes de notre diocèse et de nos paroisses, ouvertes à l’accueil de l’Esprit.
     Puissions-nous tous accueillir cet Esprit et rendre témoignage à Jésus-Christ, venu partager notre humanité, puis monté aux cieux pour nous entrainer, derrière lui, dans son Ascension vers le Père.

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Méditation pour le 17/5/20 – 6° dimanche de Pâques

Amour, commandement. Voilà deux mots qui apparemment ne vont pas bien ensemble : l’amour ne se commande pas, il suppose la liberté des partenaires, de part et d’autre. Commandement au contraire est pour nous synonyme de contrainte, d’obligation. Comment Jésus peut-il dire «si vous m’aimez, vous garderez mes commandements » ? Mais si on prend la peine d’y réfléchir, on comprend que quand on aime quelqu’un, on va au-devant de ses attentes, de ses désirs pour y répondre, on se décentre de son moi pour s’ouvrir à l’autre. Ses désirs peuvent devenir impératifs précisément parce qu’on l’aime. C’est ce qu’on voit chez Jésus. Pour lui, faire la volonté de son Père, ce n’est pas agir sous la contrainte, c’est se laisser conduire par lui dans une relation d’amour. Si nous recevons les commandements de Dieu comme des interdictions, c’est du fait de notre condition de pécheurs. Nous en découvrons le sens profond en Jésus : pour lui, ils sont des orientations, des guides sur le chemin, des points de repère pour orienter la liberté : « ma nourriture, c’est des faire la volonté de celui qui m’a envoyé » « (Jn 4, 34) « Vous garderez mes commandements », nous dit-il, pas seulement observer, mais garder, comme Marie gardait tous les événements dans son cœur, se laisser habiter,  imprégner par les commandements.

Et le maître intérieur qui nous guide par ces commandements, c’est l’Esprit, que Jésus nomme l’autre défenseur ou l’Esprit de vérité. Pourquoi défenseur ? Parce que l’Esprit est un pédagogue qui n’accuse pas, ne rabaisse pas, au contraire, il relève et restaure celui qui et tombé. Souvent quand nous avons pris conscience d’une faute, d’une défaillance,  nous avons du mal à nous la pardonner, nous cultivons la culpabilité, quelque fois nous nous méprisons. Des sociologues nous disent que les Français sont des champions pour l’autodénigrement. On l’a vu encore récemment à propos des mesures prises pour lutter contre la pandémie. Tout de suite, on jette le doute, on soupçonne, on remet en cause au risque de faire voler en éclats la cohésion nationale. Ces mesures sont-elles forcément plus mauvaises que celles d’autres pays où elles ont recueilli une adhésion plus franche ? Ce n’est pas évident.

L’Esprit fait la vérité, fait la lumière, fait le lien entre le Père et le Fils, entre le disciple et le Christ, il nous introduit dès maintenant, mystérieusement, dans l’échange d’amour qui unit le Père et le Fils. C’est ce que Jésus promet à ses disciples : «  en ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi et moi en vous. » Il les prépare à son départ qui ne sera pas une absence, un abandon, mais une présence autre, mystérieuse.

Dans es Actes des apôtres, c’est l’Esprit qui a donné à Philippe de toucher les cœurs par sa prédication. Pourtant, chez les bons Juifs, les Samaritains étaient considérés comme des hérétiques, mêlés de paganisme. C’est lui qui authentifie sa prédication par des signes et des guérisons. C’est lui qui est invoqué par les apôtres sur les Samaritains qui ne l’ont pas encore reçu. C’est lui qui permet aux chrétiens de témoigner de leur foi et de rendre compte de l’espérance qui est en eux. Il faut  le faire avec douceur et respect, souligne Pierre. Rendre compte de son espérance en effet, ce n’est pas chercher à convaincre par de arguments massues, à avoir raison, c’est tout simplement dire en qui je crois et ce que ça change dans ma vie, dans le dialogue et la confiance. C’est à la portée de tout chrétien, pas besoin d’avoir fait de la théologie. La formation peut aider, bien sûr, mais l’essentiel, c’est l’authenticité, la conviction et un minimum de cohérence entre ma parole et ma vie.

C’est l’Esprit qui fait accéder à la véritable liberté qui consiste à répondre à l’amour dont nous sommes l’objet.

Cet Esprit reçu à notre baptême (et à notre confirmation) a besoin de notre ouverture et de notre coopération. Il y a des critères précis de sa présence et de son action. Les Actes en signalent deux : d’un même cœur ; l’Esprit fait l’unité à partir de la diversité, l’unité, pas l’uniformité, ce qui divise lui est contraire. Le 2° : il y eut dans cette ville une grande joie. Une décision prise sous a motion de l’Esprit établit dans la paix et la joie. Le trouble, l’agitation ou le tiraillement intérieurs sont signes du mauvais esprit. Pierre mentionnait la douceur et le respect.

A chacun (e) il revient de trouver les moyens de s’ouvrir à l’Esprit et à sa lumière, les moyens privilégiés étant la prière, la méditation de la Parole personnellement ou en groupe et évidemment l’eucharistie qui nous rassemble en un même corps.

Père Pierre Bayerlet

...............................................................................................................

Méditation du 15 mai

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 15, 18-21

« Rappelez-vous la parole que je vous ai dite : un serviteur n’est pas plus grand que son maître » Jn 15, 20

Jésus nous invite à nous rappeler qu’il est la Parole de Dieu venue dans le monde, de nous rappeler les paroles qu’il nous a dites comme il les a dites à ses apôtres.

« Rappelez-vous la Parole » c’est le titre d’une réflexion proposée par Albert Colombel, prêtre décédé en 1943 (Magnificat 16 mai 2020, page225.

‘‘ Quand on médite ces paroles d’adieu adressées aux siens par Jésus, on peut se reporter, par l’imagination, à l’une de ses paraboles, celle de l’homme qui, partant en voyage, appela ses serviteurs et leur remit ses biens (cf Mt 25, 14-30). « A l’un il donna cinq talents, à l’autre trois, à un autre un. »

Cinq talents : Jésus laisse à ses apôtres : 1. son Évangile, « enseigne » ; 2. sa grâce, « baptisez » ; 3. sa personne, « Je suis avec vous », non seulement par la grâce, mais aussi par l’eucharistie ; 4. ses membres, « toutes les nations » ; 5. sa croix, « vous serez mes témoins » non seulement par la parole, mais par la souffrance, par le martyre ?

Trois talents : Jésus : 1. sa puissance jusqu’au miracle s’il y a lieu ; sa puissance morale surtout, qui gagne les âmes et leur fait gagner le ciel ; 2. sa sagesse, dans l’enseignement : « enseignez à toutes les nations[…] leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé » ; 3. sa bonté, c’est-à-dire cette charité divine dont les cœurs seront remplis par l’Esprit Saint : « Vous serez baptisés dans l’Esprit-Saint ».

Un talent enfin : l’Église.’’

En ce temps si particulier à vivre comme citoyen, comme être humain, comme chrétien quel ‘talent’ me fait vivre, quel talent me manque, quel talent me fait espérer ?

De quelle parole du Christ Jésus je me rappelle pour être au coeur du monde le « talent » ou « les talents » que Jésus me confie ?

de quelle parole je me rappelle

 

Jean-Marie Cheney, prêtre

 

...............................................................................................................

Méditation du vendredi 14 mai par P JMarie Marue

L’amour du Christ pour nous.

Depuis mercredi, nous sommes entrés dans le second discours d’adieu, où nous avons la figure de la vigne et des sarments. Aujourd’hui, le Christ adresse à ses disciples une charte dans laquelle il donne le commandement suprême. Celui de l’amour fraternel qui va jusqu’au don de sa propre vie pour ceux qu’on aime. Sur les 5 versets de l’évangile de ce jour, le verbe aimer ou le mot amour est présent cinq fois.

Le « comme » est important, car il dit le mystère le plus profond de la révélation : ce n’est pas d’abord une comparaison ; c’est essentiellement un enracinement, un fondement.

Jésus donne ici le critère pour reconnaitre ses amis : ce sont ceux qui font ce que Jésus leur commande, c'est-à-dire qui s’aiment les uns les autres. De serviteurs, les disciples sont devenus amis. Jésus leur a fait partager ce qu’il a de plus cher, la connaissance du Père dans sa totalité. Ce qui n’était que le privilège de quelques-uns est donné, par Jésus, à tous ceux qui acceptent de devenir ses disciples. Cet amour n’est pas le résultat de la seule décision du croyant. C’est Jésus qui choisit ses amis. C’est un don gratuit dont l’homme n’a pas à s’enorgueillir.

«  À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres ». Plutôt motivante comme règle de vie pour chacun de nous !

..........................................................................................................

Méditation du Jeudi 13 Mai, Jeudi de la 5° semaine de Pâques, P. Christophe

Alors que le Covid 19 a frappé de nombreuses familles, une conséquence essentielle a été l'incapacité de nous retrouver en famille.
Incapacité à nous parler, nous prendre dans les bras, nous dire des paroles d'amour.
Incapacité parfois de voir, d'échanger, de câliner, ceux qui sont passer de la vie terrestre à la mort, et de la mort à la vie Eternelle.
Jésus à la veille de sa mort a 2 attitudes :
           1) Délivrer son message d'amour, son amour pour son père et son amour pour l'humanité
            2) Vivre de message ! Doit s'incarner dans des gestes, des actes. Le lavement des pieds, ou le partage du pain de vie en sera la plus belle illustration.
Alors que le déconfinement, tout petitement, nous permet quelques rencontres sachons imiter le Christ : des paroles de vie et d'amour, des gestes signifiants.
Alors que peut être nous avons relu notre vie dans ce temps si particulier, j'aimerais laisser raisonner cette attitude des douze cherchant un successeur à Judas, le traitre. Un choix qui laisse place au discernement des disciples , et une place au choix de Dieu lui-même
Je m'explique :
       1) Face à la situation ; les disciples font leur travail et désignent 2 candidats potentiels Matthias ou Joseph-Barsabbas-Justus ?
        2) Puis par le biais de la prière, ils laissent Dieu choisir.
Agir -décider et laisser faire Dieu !
J'aime cette attitude qui doit être celle de l'Eglise : Faire de son mieux, et laisser faire Dieu.
Que notre communauté puisse vivre de cette attitude : Faire et laisser Dieu, c'est une attitude juste !

 

.........................................................................................................

Méditation du 13/5 (mercredi 5° semaine de Pâques)

 

L’image de la vigne s’enracine dans la tradition biblique ; elle exprime les rapports privilégiés de Dieu avec son peuple. Israël est le peuple élu, le peuple de l’Alliance. « La vigne du Seigneur, c’est la maison d’Israël » (Is 7,5) L’originalité de Jésus, quand il la reprend, c’est qu’il se l’applique à lui-même : « Je suis la vigne, et mon Père est le vigneron. » Il l’utilise pour exprimer sa relation unique avec son Père. L’oeuvre du Père est une œuvre de vie et le Fils est le canal qui transmet cette vie. Pour vivre et porter du fruit, le disciple doit demeurer étroitement uni à lui, comme le sarment doit rester branché sur la vigne. Ce lien est vital. La vie qui vient du Père par Jésus se manifeste chez les disciples par une communion semblable à celle qui  unit le Père et le Fils dans l’Esprit. Le fruit manifeste la qualité de cette union et révèle la puissance de vie qui vient du Père par le Fils. Irénée écrira quelque temps plus tard : «  la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant. »

D’une certaine façon, les Actes des Apôtres concrétisent cet enseignement de Jésus. Pour résoudre la question capitale qui se pose aux communautés qu’ils ont fondées, Paul et Barnabé vont à Rome avec une délégation pour en référer aux apôtres et aux anciens. Ils agissent bien en sarments de l’unique vigne du Christ et reconnaissent dans les apôtres les garants de leur union avec lui. Ils exposent le fruit de leur action, la conversion des païens. « Ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux. » Ils ne s’attribuent pas les fruits, mais y voient l‘œuvre de Dieu.

Ces passages de la Parole nous interrogent d’abord sur la qualité  de notre relation avec Jésus, notre communion avec lui et sur les moyens que nous prenons pour la nourrir, y demeurer fidèles.

Ensuite demandons-nous quel regard nous portons sur notre travail, notre action : est-ce un regard de propriétaire qui se glorifie de ses réalisations et de ses succès ou y voyons-nous l’oeuvre de Dieu qui se réalise à travers nous, qui a besoin d’être soumise au discernement de l’Eglise et éventuellement émondée ? Oui, nous avons besoin d’être taillés pour porter davantage de fruit.

 

Pierre Bayerlet

...........................................................................................................

Méditation du mardi 12 mai

Le don de la paix

Nous poursuivons notre lecture du chapitre 14 entamée dimanche. Aujourd’hui, Jésus promet aux siens la paix : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ». Nous entendons cette phrase à chaque célébration eucharistique lors du rite de la communion entre le Notre Père et l’invitation à se donner la paix. Ce n’est pas n’importe quelle paix, c’est celle du Christ. Une chose est de dire « nous faisons la paix » comme un simple geste fait à la va vite, une autre est de tendre la main à son voisin : « la paix du Christ ». L’amour infini de Dieu passe par la main de l’homme pour transmettre la paix à son prochain dans la charité du Christ.

Jésus rappelle de nouveau à ses disciples de ne pas être ni bouleversé ni effrayé de son départ mais de se réjouir. Savoir que le Fils de Dieu rejoint son Père tout en continuant de veiller sur chacun est une magnifique ode à l’espérance. Jésus se donne totalement envers son Père nourri dans un amour mutuel : « il faut que le monde sache que j’aime le Père, et que je fais comme le Père me l’a commandé. ». Qu’il est bon de s’abandonner dans les bras du Seigneur avec une paix profonde afin de renaitre en Lui.

P JMarie Larue

...............................................................    

Méditation pour le lundi 11 Mai 2020 - (Bernard Garret)

 

« Perdus… et retrouvés… », selon St Marc.

      « Perdu » - Depuis quelques semaines, j’avais perdu le contact avec St Marc. De novembre à mars, en groupe de partage biblique, nous étions une dizaine à étudier les premiers chapitres de son Evangile, mettant nos pas dans ceux des premiers disciples qui suivaient Jésus de Nazareth, à la fois enthousiastes et déroutés… Puis nous avons été confinés.

     « Retrouvé » - En ce temps pascal, l’Evangile de Jean nous est proposé au long des messes quotidiennes, parallèlement à la lecture des Actes des apôtres. Surprise ! J’y retrouve Marc.

      Mercredi 6 Mai, je lis : « Barnabé et Paul, une fois leur service accompli en faveur de Jérusalem, s’en retournèrent à Antioche, en prenant avec eux Jean, surnommé Marc… de là, ils s’embraquèrent pour Chypre ; arrivés à Salamine, ils annonçaient la parole de Dieu dans les synagogues. Ils avaient Jean-Marc comme auxiliaire. »

      Jeudi 7 Mai, le récit des Actes des apôtres poursuivait : « Quittant l’île de Chypre pour l’Asie Mineure, Paul et ceux qui l’accompagnaient s’embarquèrent à Paphos et arrivèrent à Pergé en Pamphylie. Mais Jean-Marc les abandonna pour s’en retourner à Jérusalem ».

     J’aime ce Marc qui préfèra ensuite suivre Pierre à Rome. Bravant les persécutions de l’empereur, il y rédigera son Evangile, avant d’être évêque d’Alexandrie en Egypte. J’aime Marc, parce que, entre lâchetés et recommencements, il a fortifié son attachement à la personne de Jésus reconnu comme le Christ.

 Perdus… et retrouvés… en ces temps de déconfinement progressif.

       A partir d’aujourd’hui, tout en nous responsabilisant, nous allons retrouver une liberté de manœuvres et de rencontres. La qualité de nos relations a pu être délitée ou approfondie, au fil des dernières semaines. Beaucoup pensent y avoir appris à apprécier autrement les personnes proches et l’importance des petites gens.

     Au long des semaines à venir, nous allons côtoyer autrement des personnes inquiètes sur leur emploi, leur revenu, leur possibilité de vacances. Beaucoup auront besoin de notre écoute, de notre soutien personnel, de nos engagements dans des réseaux de solidarité. Risquons ensemble la recherche d’un monde davantage fraternel et respectueux de l’environnement.

      Puissions-nous aussi approfondir notre manière d’être aimé et d’aimer, en accueillant les paroles de Jésus citées dans l’Evangile de Jean (14, 21) : « Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi je l’aimerai et je me manifesterai à lui. »

...............................................................................................................

Méditation du dimanche 10 mai

Chers amis,

Partons en ballade.

L’ensemble du chapitre 14 de l’évangile de Jean a pour thème le voyage de Jésus vers le Père. Nous sommes dans le premier discours d’adieu de Jésus à ses disciples. Alors qu’il vient de partager son dernier repas, il leur annonce sa Passion le départ vers son Père.

La thématique du passage que nous venons d’écouter est celui de la foi : le verbe croire revient à 6 reprises. Croire, c’est faire confiance à la parole de quelqu’un, s’engager sur sa parole. C’est cette confiance que Jésus demande pour lui-même aux disciples, comme ils font confiance au Père : en effet le départ de Jésus vers le Père n’est pas abandon des disciples : il veut les associer à son propre destin en partant leur préparer une place dans la maison de son Père.

Nous passons du voyage au chemin. En effet, Thomas interroge le Christ « Nous ne savons pas où tu vas, comment pourrions nous connaitre le chemin ? ». Jésus a cette réponse qui est la pointe de notre récit : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». Nous avons ici une révélation divine. « Moi, je suis ». Nous nous rappelons l’épisode du buisson ardent où Dieu se révèle à Moïse : « Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est JE SUIS ». La semaine dernière, Jésus se définissait comme la porte, aujourd’hui il est le Chemin, la Vérité et la Vie. C’est par lui que nous accédons à Dieu. Celui qui passe par Jésus est déjà dans le Père. Nous avons cette relation intime entre Jésus et son Père : « je suis dans le Père et le Père est en moi ». Le Christ est encore mieux que Tom Tom, il est un GPS fiable, il est notre Guide Pour le Salut.

Philippe, lui, demande simplement : « montre-nous le Père, cela nous suffit. » En gros, du moment qu’on sait qui il est et où il est, le reste… Jésus s’étonne tout de même de ces questions, mais il ne les condamne pas ni ne les réprimande pas. Bien au contraire, il essaye de leur expliquer au mieux qui il est.

Jésus part vers la maison du Père est une demeure où un jour nous nous retrouverons tous ensemble et dans laquelle chacun a sa propre place. Ce royaume commence dès ici-bas, nous ne sommes pas de vieux cailloux ni des ruines, mais nous avons à être les pierres vivantes qui toutes réunies forment cette immense bâtisse.

Ce passage d’évangile figure parmi les nombreux textes de la liturgie des funérailles. Face à la perte d’un être cher, face à l’épreuve, nous sommes éprouvés, et notre foi peut vaciller.

Prions ce chapitre. Cet évangile est un appel à l’espérance. Croire en Jésus Seigneur. Etre sûr qu’il viendra nous chercher. Etre émerveillé par l’Evangile : le lire, le relire. Non pour trouver des règles mais découvrir une personne. Ecouter une voix qui fait signe. Jésus est toujours là pour nous redire inlassablement : « Croyez en moi ! ».

Alors, mes amis, tandis que nous allons retrouver un sentiment de liberté demain après ces semaines de confinement, profitons-en pour entrer dans notre vie intérieure la destination de notre itinéraire de chrétien : « Choisis la vie en Dieu ».

P JMarie Larue

.............................................................................................................

Méditation du 9 mai par Père JMarie Cheney

 

Seigneur, apprends-nous à espérer

Espérer, c’est faire confiance en l’avenir.
S’en remettre « à la grâce de Dieu », c’est-à-dire être par ce qui vient,
par les autres, par les événements.
Espérer, c’est accepter de se laisser faire
et de naître en toute rencontre.
Celui qui espère ose s’en remettre à l’autre.
L’espérance est un geste qui nous engage
dans une partie risquée dont nul ne sait l’issue.
Seigneur, devant toi, avec toi, je dis « oui » à l’inconnu de la vie.

Jean-Yves Baziou

En ce temps particulier que nous vivons, j’ai pensé que ce texte proposé par Église de Besançon du 3 mai pouvait aider notre méditation.

« Espérer, c’est faire confiance en l’avenir ». Notre avenir est douloureux dans ce temps de confinement, sur le plan affectif, relationnel, social, économique… Une éclaircie s’ouvre pour nous, pour notre pays, pour notre humanité. L’espérance d’un retour progressif vers une reprise de rencontres familiales, sociales, affectives se fait jour, même si l’on nous demande encore des efforts pour que cette espérance de vie renouvelée s’épanouisse pleinement.

Nous pouvons espérer que nous garderons au cœur cette solidarité manifestée dans ces temps difficiles se poursuivent, garde toute leur vérité dans nos relations humaines, sociales, économiques. En route vers ce renouveau gardons à l’esprit la nécessité de poursuivre nos efforts pour que cesse cette épidémie qui ronge l’humanité. Car « l’espérance est un geste qui nous engage dans une partie risquée dont nul ne sait l’issue ».

Demandons encore et toujours au Seigneur : «Seigneur, toi qui veille sur chacun de tes enfants, nous nous confions à toi ! Fais à notre temps la grâce de la guérison… Fais grandir en nous la foi, l’espérance»(prière en temps de Covid du temps pascal).                                                                                                

« Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité » (1 Co 13, 13).

Même si saint Paul nous dit que la charité est la plus grande des trois, la foi et l’espérance nous tourne vers l’amour des autres, donc vers l’amour de Dieu.

« Seigneur, devant toi, avec toi, je dis « oui » à l’inconnu de la vie », c’est mon espérance dans la foi au Christ ressuscité.

« Par l’intercession de la Vierge Marie, faits de nous, dans la force de l’Esprit, des témoins de la Lumière, ton Fils ressuscité. Amen ! »(prière en temps de Covid du temps pascal).

................................................................................................................

Méditation du 08 mai

Que votre cœur ne soit pas bouleversé

Le passage de l’évangile que nous entendrons de nouveau dimanche est bien connu. Nous l’entendons lors des funérailles.

Jésus s’adresse à ses disciples peu de temps avant sa Passion, où il les invite à avoir confiance, car Il ne va pas les abandonner. Il va préparer la place pour chacun dans la maison du Père. Même si Thomas est un peu inquiet car il a peur de ne pas connaitre le chemin, Jésus lui répond : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». Cette réponse manifeste bien le lien intrinsèque qui unit le Père et le Fils. Le Christ est l’intermédiaire qui nous permet d’accéder à Dieu le Père.

Certes, lorsqu’une personne qui nous est chère nous quitte, nous avons la sensation que le monde s’écroule, et l’impression d’être abandonné. Or, le Christ nous invite à l’espérance, car si nous sommes séparés pour le moment, arrivera le jour où nous nous retrouverons tous ensemble pour partager la joie éternelle et demeurer auprès de Dieu.

En ce jour où nous commémorons la victoire de la 2nde Guerre Mondiale, pensons à toutes ces personnes qui ont œuvré pour la paix au nom de la vérité et de la vie.

P JMarie Larue

................................................................................................................

Méditation du Jeudi 7 Mai, Jeudi de la 4° semaine de Pâques, P. Christophe

 

Je m'attacherai à ce texte des actes des Apôtres qui nous décrit Paul et ses compagnons en mission.

= Et nous avions justement prévu une mission en ce début du Mois de Mai dans les villages de Fontaine, Citers et Bouligney…la Mission c'est bouger de son lieu ordinaire pour aller à la rencontre de l'autre.

= C'est très marquant pour les disciples de Jésus ! Pour que la Bonne nouvelle arrive aux 4 coins du monde, il a fallu des missionnaire audacieux, courageux car pas de TGV ou d'avion pour se déplacer… Et Paul fait un choix fort : annoncer Jésus Christ dans les synagogues là où se rassemblent les juifs… Cela nous rappelle aussi un célèbre passage où Jésus à la synagogue, relit un passage d'Isaïe, qui parle du Messie…

La stratégie Missionnaire de Paul, ce jour là : annoncer aux juifs que Jésus Christ est le sauveur d'Israël… Et comment s'y prend il ?

Il attend qu'on lui donne la parole, et il retrace l'histoire du Salut, c’est-à-dire l'histoire du peuple juif dans laquelle se manifeste la venue du Sauveur ! Il est malin ce Paul, car il rappelle que toute la préparation de la venue de Jésus s'est faite dans le peuple juif : avec l'Exode, les prophètes, les rois dont le roi David, et enfin Jean-Baptiste. Et ce Jésus est le Sauveur.

Il continuera avec quoi ? Avec l'annonce de la mort et la résurrection du Fils de Dieu…ce sera la suite que nous lirons demain.

En début de semaine nous avons eu le droit à une belle émission "Secret d'histoire" sur la vie de Sainte Therese de Lisieux, patronne des Missions ! elle a eu une autre attitude pour être missionnaire, elle a prié pour…

En ce temps de confinement, certain se sont trouvé vraiment démuni et déstabilisé, on le comprend bien…Certains ont pu trouver des moyens d'être missionnaire tout simplement par des gestes d'entraide, parfois de sacrifice…

Seigneur donne à nos communautés un élan missionnaire ! Notre désir de nous retrouver en petites communautés fraternelles pourrait bien être un terreau favorable !

 

...............................................................................................................

Méditation du 6 mai (mercredi de la 4°semaine de Pâques)

 

Dans le passage d’évangile qui nous est proposé aujourd’hui, Jésus dit 5 fois moi. Peut-on en conclure qu’il se met en avant, qu’il fait lui-même sa propre promotion ? Pas du tout. Parce qu’il n’arrête pas le regard sur lui, il est tout entier transparent du Père, révélateur du Père, sa parole n’est pas de lui, mai du Père qui l’a envoyé. Il fait sa volonté, il obéit à son commandement.

Pour nous souvent obéir, dire la parole d’un autre, réaliser le projet d’un autre, c’est manquer de consistance, d’initiative, de liberté. Pour Jésus, il en va tout autrement. C’est au contraire en disant la parole de son Père, en réalisant son plan d’amour, qu’il trouve sa pleine dimension, qu’il se révèle pleinement Fils.

Dans les Actes des apôtres, nous voyons que Barnabé et Paul, eux aussi, trouvent leur pleine dimension en mettant en œuvre la mission qu’ils ont reçue. Ils ne travaillent pas pour leur compte, ils sont envoyés par la communauté d’Antioche et ils lui en rendront compte quelque temps plus tard. Cela implique que cette communauté les laisse partir, ne cherche pas à les garder pour son bénéfice personnel. Voilà une attitude à méditer en ce temps de nominations.

Souvent nous croyons que pour exister, il faut arrêter le regard sur soi, il faut paraître  dans les media. C’est une fausse piste, ce n’est pas conforme à l’évangile. Car la fidélité à la mission reçue, l’engagement à la mettre en œuvre, ne nous infantilisent pas, ne font pas de nous des exécutants sans consistance, elles nous grandissent, elles nous modèlent à l’image du Christ serviteur.

Ce n’est pas en disant «  moi, je, moi, je », qu’on réalise sa vocation, mais en se laissant conduire par l’Esprit, qui parle par l’Eglise.

Père Pierre Bayerlet

...........................................................................................................

Méditation mardi 5 mai 2020    

Être la brebis de Jésus.

Dimanche, nous entendions le passage d’évangile du Bon Pasteur, nous avançons de quelques versets pour retrouver de nouveau l’image du Pasteur.

Tandis que nous sommes dans le Temple, s’opère une controverse entre les pharisiens incrédules et Jésus. En faisant cercle autour de Lui, c’est comme s’ils cherchaient à l’enfermer dans une catégorie bien précise. Ils ont peine à croire que Jésus est le Christ : « si c’est toi le Christ, dis-le nous ouvertement ! ». Or, Jésus, avec son humour pédagogique, ne répond ni oui ni non : « Je vous l’ai déjà dit, et vous ne croyez pas ». En effet, ces Juifs ne font pas partie des brebis confiées à Jésus, car elles ne croient pas aux œuvres qu’il a réalisées, non pas en son nom propre mais en celui de Dieu. Jésus est l’intermédiaire, la porte de l’enclos. Personne ne va vers le Père sans passer par moi.

Faire partie des brebis du Christ est plus qu’un honneur, c’est aussi une décision de chacun. Suivre le Christ, répondre à l’appel de Dieu, à sa vocation nous entraine sur un chemin qui peut tanguer quelquefois. Cependant, nous avons la certitude que nous ne sommes pas seuls ni égarés, car nous sommes dans la main du Père.

Père JMarie Larue

....................................................................................................  

 Méditation pour le lundi 4 Mai 2020 - (Bernard Garret)
 ---------------------------

Seul un Dieu qui se rend faible par amour peut nous aider.
      Nous proclamons notre credo en commençant par dire « Je crois en Dieu, le Père tout-puissant… ». Il s’agit donc d’un Dieu tout-puissant d’Amour, d’un Père aimant pour ses enfants de la terre. Quand on se prend à aimer on se rend faible en face de l’être aimé. Un amoureux déclare parfois à sa partenaire : « J’ai un faible pour toi ! »

Ecartons alors l’idée d’un Dieu qui se venge des excès de notre humanité, en la punissant par une pandémie. Sa force n’est pas dans la vengeance.
     A l’encontre de la plupart des autres chefs de prière musulmans, quelques imams salafistes appellent aujourd’hui à se convertir pour échapper à la colère d’un Dieu qui se venge de notre humanité débauchée. Au petit séminaire, mon prof. d’histoire utilisait aussi ce langage à propos de la ville de Saint-Pierre en Martinique, ensevelie sous les coulées du volcan de la Montagne Pelée et punie pour ses mœurs dissolues. D’ailleurs, dans l’adversité, il nous arrive aussi de nous écrier : « Qu’est-ce que j’ai fait au Bon Dieu ? » Certes, on peut dire, qu’en ce moment, la nature se venge. Mais, dans la Bible, Dieu ne se venge pas, il renouvelle sans cesse sa fidélité aimante envers son peuple perverti.

Dans le passage d’Evangile proposé pour la messe d’aujourd’hui, Jésus déclare : « Moi je suis le bon pasteur, le vrai berger qui donne sa vie pour ses brebis » (Jn 10, 11). Certes, une force et une autorité émanaient de la personne de Jésus de Nazareth. Il enseignait avec autorité et commandait aux esprits mauvais. Mais, au fil de ses rencontres, Jésus renvoie chacun à la liberté : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? - Si tu veux avoir la vie, suis-moi ! ». Et Jésus réussit sa mission de Sauveur, par amour, en se faisant serviteur et obéissant jusqu’à la mort sur une croix.

On en revient à imaginer que la vraie force de Dieu n’est plus sa force, mais sa faiblesse.
       Telle fut la théologie développée par le pasteur allemand Dietrich Bonhoeffer, résistant à l’oppression nazie. Au cœur du désastre de la 2ème guerre mondiale, il écrit : seul un Dieu faible peut nous aider. Dieu ne nous force pas la main, il nous tend la main, c’est tout à fait différent. On est dans un changement de conception globale des choses. La force de Dieu, le tout puissant qui dirige tout, était la faiblesse de la vieille théologie et aujourd’hui, de façon tout à fait paradoxale, c’est la faiblesse d’un Dieu qui ne peut rien faire pour nous, qui est sa véritable force.

A la même époque, Etty Hillésum en camp de concentration nazi déclarait à Dieu, dans son carnet (Une vie bouleversée) : « Une chose m’apparait de plus en plus claire : ce n’est pas toi qui peux nous aider, mais nous qui pouvons t’aider. Et, ce faisant nous nous aidons nous-mêmes. C’est tout ce qu’il nous est possible de sauver en cette époque et c’est aussi la seule chose qui compte, un peu de toi en nous, mon Dieu. »

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Méditation du 4ème dimanche de Pâques - 3 mai 

Les obstacles à la vocation !

On a les cartes pour identifier l'état de nos département ROUGE, VERT et ORANGE.

Jésus lui nous offre du VERT pour tous :"Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance." Tous nous sommes invités à répondre à l'appel de Dieu : "Vit la vie en abondance". Pas facile en ce temps de confinement, pensez-vous… 

Je m'inspire dans ce que je vais vous dire, d'un frere Carmes puisque hier j'étais en panne d'inspiration… Il décrit les 3 obstacles, 3 feux rouges en nous qui empêchent ou ralentissent l’appel de Dieu dans nos vies. 

Ils concernent la liberté, la place du Christ et notre écoute.

Le premier obstacle, feu rouge, à l’appel de Dieu est notre peur que le Seigneur ne respecte pas notre liberté. Comme si Dieu pouvait entrer par effraction dans notre vie et décider de notre avenir sans nous et notre consentement. Or Jésus est clair : « Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. » La différence entre le Christ et les voleurs et autres marchands d’illusions est que lui ne force jamais le passage. « Je me tiens à la porte et je frappe". dit l’Agneau dans l’Apocalypse. Position d'attente bienveillante du Berger. Il est là à la porte de notre cœur. Et celui qui a fait ce choix de le laisser entrer dans sa bergerie intérieure a expérimenté combien le Seigneur le guide vers de verts pâturages, plus beaux que ce qu’il pouvait imaginer.

Dieu n’est donc pas un danger pour notre liberté personnelle ; au contraire, dans le Christ, il vient nous libérer de nos enfermements pour nous conduire vers le vrai bonheur, vers une manière de vivre bien plus riche que notre imagination. Le Christ Jésus ne nous propose pas une petite vie bien rangée et maîtrisée ; il veut nous donner la vie en abondance ; une vie qui jaillit et déborde ; Tout en respectant notre feu vert pour entrer. Rassurons-nous : il ne changera pas nos vies sans nous !

Et je crois qu'en ce temps de confinement, nous pouvons gagnons en liberté intérieure, certain ont ouvert la porte de leur cœur, et ils sont tra nsformés !

Le deuxième obstacle, le 2° feu rouge à la réalisation de notre vocation nous est donné par une autre image de l’évangile. Jésus ne parle plus de lui-même avec l’image du pasteur mais avec le symbole de la porte : « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé. » Jésus est le point de passage obligé pour aller vers Dieu. Il est « le chemin, la vérité et la vie. » (Jn 14,6) Il n’y a pas d’autre accès au Dieu véritable que par son Fils en qui il nous a tout donné. Et c'est toute notre vie qui concernée : notre vie relationnelle, de travail, le dimanche, en semaine : tout doit passer par le filtre de l’Evangile. Et la porte par laquelle notre existence doit passer est bien celle qu’est Jésus.

Parfois, dans certaines familles, on fait tout pour que les enfants ne songent pas à une vocation consacrée ; croyant qu’un chemin vécu dans le célibat pour Dieu n’est pas un chemin de bonheur. Passer par la porte du Christ est une joie profonde, qui comble une vie !

Le troisième et dernier obstacle est notre surdité intérieure. Nous ne nous donnons pas assez les moyens d’apprendre à reconnaître en nous la voix du bon berger, de celui qui appelle chacun de nous par son nom. Notre intériorité est souvent emplie de voix, de pensées, de bruits multiples de sorte qu’il y règne une grande cacophonie. Mais il nous faut du calme, du recul pour exercer l’art du discernement. Et lire la parole source de vie. C’est tout un chemin pour apprendre à écouter ce qui se passe en nous, du plus sensible au plus profond, afin de repérer ce qui nous porte à la vie et ce qui nous conduit dans des impasses.

Temps de confinement rebat l'importance des éléments de nos vies…certaine chose nous semblait essentielle et nous nous en passons très bien. Oui, ce confinement aura eu l'avantage de nous faire mesurer, dans la prière, ce qui est de Dieu et ce qui ne l'est pas.

En ce dimanche de prière pour les vocations, passons au VERT : demandons donc au Bon Berger de venir éclairer ce qui en nous fait obstacle à son appel aujourd’hui : décidons de l’accueillir librement ; choisissons de faire passer toute notre vie par la porte de l’Évangile ; ouvrons l’oreille du cœur pour discerner le désir de Dieu pour nous… Confions Elizabeth et Catherine et Claire Marie(Poligny)  , Fr. Jeremie et Matthias (Taizé), Sr Nathalie Pascale (Mazille), Tous ces garçons qui dans quelques mois entrerons en propédeutique.

----------------------------------------------------------------------------------

Méditation du samedi 2 mai 

En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet...
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »                                           
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 6, 60-66

« La parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit » (He 4, 10). Cette parole de la lettre aux Hébreux nous éclaire sur la pensée des disciples qui récriminent car  « cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? ».
Et voilà les disciples de Jésus face à un choix. Est-ce qu’ils décident de continuer à faire confiance ou préfèrent-ils remettre en doute la vérité des paroles entendues ? Vont-ils poursuivre le chemin ou renoncer ? Croire, c’est choisir. 
Le doute s’installe… Nous oublions parfois que le doute fait partie intégrante de la démarche de foi. Le doute nous fait passer d’une foi non réfléchie à une foi intelligente. Quand je doute, je cherche à comprendre, je laisse une place à la réflexion. Le doute permet souvent de purifier notre foi et d’éliminer les mauvaises interprétations. De plus, il peut nous permettre aussi de mieux comprendre les incroyants et peut-être aussi de mieux leur répondre, avec douceur et respect, sans arrogance déplacée.
Saint Augustin écrit : « Si l’homme doute, il juge qu’il ne doit pas donner son assentiment à la légère » (Trinité, 10). Tel est bien le propos de la Parole de Dieu de ce jour. Jésus nous invitent à faire un choix. La foi n’est pas qu’un simple sentiment voire une vague impression, mais une décision libre et responsable. « Voulez-vous partir, vous aussi ? » demande Jésus. La foi en Dieu, comme l’amour, doit se redire chaque jour. Elle n’est jamais acquise, mais toujours à construire. Souvent, nous sommes bousculés par des événements imprévus, notre pensée évolue, notre expérience s’enrichit. Notre foi en est tantôt ébranlée tantôt consolidée. Une foi qui n’est pas continuellement ratifiée et confirmée est une foi morte, car elle n’est plus en lien avec la vie.

« Seigneur, à qui irions-nous ? » Ce sont des paroles de vie éternelle. C’est déjà, bien en avance, reconnaître le pouvoir du  Ressuscité et, par le fait même, reconnaître aussi son action efficace au long des siècles. Ici la parole de Pierre est aussi inspirée en St Jean que lorsqu’il dira : « Tu es le Messie.» C’est l’Esprit-Saint qui vivifie les paroles de Jésus. En Lui, elles prennent vie en nous aujourd’hui.
En nous ? Aujourd’hui ? Comment accueillons-nous cette Parole de Jésus ?
Jean-Marie Cheney, prêtre

--------------------------------------------------------------------------------------------------

Méditation du vendredi 1er mai

Tout est possible
Aujourd’hui, nous entendons le récit de la vocation de Saul qui deviendra par la suite Paul, le grand randonneur, après le Christ bien évidemment, annonçant la bonne nouvelle. Cet avorton qui n’avait aucune pitié pour les disciples, qui a même approuvé le meurtre d’Etienne comme nous l’avons entendu en début de semaine. 
Tandis que Saul se rend sur le chemin de Damas avec ses compagnons, une rupture va se produire dans sa vie. En effet, une lumière venant du ciel l’enveloppe le poussant à tomber à terre et lui dit : « Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? ». Saul se demandant qui est cette voix étrange a aussitôt la réponse : « Je suis Jésus, celui que tu persécutes. Relève-toi et entre dans la ville : on te dira ce que tu dois faire ». Cet homme qui pré-voyait tout, réglé comme une partition, le voilà dorénavant démuni, il ne voit plus. 
Va s’opérer dans la suite de notre passage un véritable renversement, une conversion. Elle n’est pas à comprendre comme adhérer à une autre religion, mais il s’agit d’un retournement vers Dieu. Ce pharisien va passer d’une pratique assidue de la Loi à une reconnaissance de Jésus comme Messie, jusqu’à même l’annoncer dans les synagogues, comme l’indique la fin de la 1e lecture.
Les chemins de nos vocations sont parfois linéaires : notre foi est entretenue depuis longtemps, goutte après goutte ; ou parfois radicaux : une rupture s’opère, nous avions un style de vie réglé comme une horloge, et un jour, patatras, une rencontre se réalise, un changement s’opère. Il n’y a pas un cheminement vocationnel mieux que l’autre. Chaque personne possède sa propre histoire de vocation, c’est le plus important. Le Seigneur passe toujours par des canaux qui nous échappent pour nous appeler à sa suite. Toute personne est aimée de Dieu, quelque soit son identité, son origine, ce qu’il a fait de bien ou de mauvais... Il sait nous ramener sur le bon chemin.

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Méditation du Jeudi 30 Avril, sur les textes de la liturgie du jour, P. Christophe


Comment ne pas voir dans le récit de Philippe et de l’Éthiopien le verso de la rencontre de Jésus avec les 2 disciples d'Emmaüs ?
- Ni l’Éthiopien, ni les deux disciples ne sont identifiés, ils n'ont pas de prénom…c'est peut-être nous !
- Ils reviennent de pèlerinage :
L’Éthiopien Eunuque d'un pélé à Jérusalem
Les 2 disciples rentrent chez eux après le pèlerinage de Jésus à Jérusalem
- Ils sont rejoints par un inconnu, qui les aborde avec écoute et bienveillance
L’Éthiopien est abordé par Philippe poussé par l'Esprit Saint ou l'Ange du Seigneur
Les disciples sont abordés par Jésus qu'ils ne reconnaissent pas
- Ils ne comprennent pas :
L’Éthiopien lit la Torah mais ne comprend pas (il lui manque un guide)
Les disciples d'Emmaüs ne comprennent pas ce qui s'est passé avec Jésus (espérance déçue)
- Jésus et Philippe interprètent les Écritures :
Philippe interprète le passage d'Isaïe : Le serviteur souffrant c'est Jésus !!
Jésus lui interprète sa vie, sa mort, sa résurrection : c'était annoncé dans les Écritures.
- L'Ethiopien et les disciples d'Emmaüs vivent un moment de communion avec Jésus : l'un dans le Baptême dans son Esprit, les deux disciples dans un moment de Communion autour du repas.
Les 2 sacrements fondamentaux de l’Église sont là : le Baptême et L'Eucharistie !!
Nous souffrons aujourd'hui de notre impossibilité de les célébrer ! Ils sont si importants…
Baptême et Eucharistie, sont toujours l'histoire d'une rencontre de la personne avec son Dieu présent par son Esprit Saint.
Prions pour qu'aujourd'hui encore des "Philippes", transmettent la bonne nouvelle de Jésus, et guident vers le Baptême ! 
Prions pour nos catéchumènes Peggy et Ludivine mais aussi pour ceux qui souhaitent vivre leur confirmation (Jeremy, Aurore et Prospère) et leur première communion (avec tous les enfants qui s'y préparent cette année).

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

Méditation du 29/4 sur les textes du mercredi 3° semaine  de pâques

Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus se présente comme le pain vivant descendu du ciel. Il est ainsi l’accomplissement de la manne qui a nourri le peuple hébreu dans sa traversée du désert. La différence, c’est que Jésus n’est pas une nourriture transitoire, il est celui qui comble, qui rassasie en profondeur, qui donne la  vie éternelle. C’est la mission qu’il a reçue de son Père. Encore faut-il le recevoir, l’accueillir dans la foi.
Cette page d’évangile nous interroge : à quelles nourritures faisons-nous appel, de quoi avons-nous faim ? En ce temps de confinement, la question est devenue peut-être plus cruciale, nous sommes provoqués à revenir à l’essentiel,  un certain mode de consommation révèle ses limites et ses leurres, nous redécouvrons à nouveaux frais l’importance de la relation. 
Quant au passage des Actes des apôtres, il nous montre que d’un mal Dieu est capable de faire surgir un bien : la mort d’Etienne et la persécution qui s’en est suivie a provoqué la dispersion de beaucoup de chrétiens qui se sont mis à annoncer l’évangile là où ils allaient.
La pandémie actuelle ne peut-elle pas déboucher sur un tournant dans notre manière de consommer, de travailler, de nous entraider, de faire société ? Evidemment ce ne sera pas automatique ; la tentation sera forte de reprendre nos habitudes sans rien y changer, le changement aura besoin de l’engagement de chacun. Sommes-nous persuadés que cette crise peut déboucher sur une prise de conscience et un sursaut salutaires et que nous pouvons, que nous devons y contribuer ? La volonté de Dieu est une volonté de vie pour notre monde et notre humanité.

Fête de sainte Catherine de Sienne

Dans les circonstances présentes, ne sommes-nous pas tentés de dire à Dieu : que fais-tu ? Pourquoi nous laisses-tu tomber ? L’attitude de Jésus, dans l’évangile proposé pour cette fête, est tout autre. Il vient d’invectiver les villes de Galilée qui n’ont pas accueilli son message et ne se sont pas converties. Pourtant sa prière n’est pas une lamentation ni l’expression d’une déception. C’est une louange adressée à son Père pour sa manière d’agir. Il laisse transparaître sa proximité, sa communion mystérieuse avec lui. Les voies de Dieu ne sont pas nos voies, ses moyens ne sont pas nos moyens. Quand nos attentes sont déçues, quand nous ne comprenons pas le sens des événements, demandons-nous : par quel chemin le Seigneur veut-il nous emmener ? Et s’il nous invitait à faire autrement ?
Il appelle à venir à lui tous ceux qui peinent sous le poids du fardeau, tous ceux pour qui la vie est particulièrement dure en ces temps difficiles, il les invite à prendre son joug. Serait-ce les appeler à la soumission, à la passivité ? Non. Le joug, c’est l’instrument qui permet à deux bœufs de tirer ensemble la charrue, d’un même pas. Cette image suggère que nous ne sommes pas seuls pour porter notre vie. Le Seigneur est avec nous, il marche du même pas que nous, à notre rythme, il allège notre fardeau. Auprès de lui nous pouvons trouver le repos. En lui nous sommes filles et fils, nous pouvons nous en remettre au Père qui conduit chacun, chacune vers son plein accomplissement.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------

Méditation du mardi 28 avril 

Le bon pain
Nous poursuivons notre lecture du chapitre 6 de l’évangile de Jean, communément appelé le discours sur le pain de vie.  Nous remarquons que la foule demande à Jésus d’accomplir un signe afin de pouvoir croire. Est-ce que la foule au temps de Jésus avait déjà l’esprit cartésien ? Ou était-elle atteinte du syndrome de St Thomas « je vois, donc je crois » ? Nous sommes un peu pareils et pourtant, dans notre vie, nombreux sont les signes que le Seigneur nous envoie mais que nous ne voyons pas toujours. Et pourtant, nous croyons sans avoir vu.
L’exemple de l’épisode de la manne qui est donné dans ce passage, indique que la nourriture qu’a reçue le peuple durant son exil ne venait pas d’un homme mais de Dieu lui-même. Dieu prend soin de ses enfants, car il a fait alliance avec eux et Il les aime. 
Le Christ se définit comme pain de la vie, c’est lui la vraie nourriture qui rassasie. Adhérer à Jésus, c’est reconnaitre en Lui qu’il est plus qu’une baguette du boulanger ou une miche. Nous le recevons dans nos mains, dans notre cœur, dans notre être tout entier. Il est notre source qui ne tarit jamais et vers qui nous pouvons y puiser sans cesse.
En ce temps bien particulier, où bon nombre d’entre nous ne peut accéder à la communion au corps et au sang du Christ, profitons-en pour méditer sur le sens de l’eucharistie dans notre vie.
P. Jean-Marie LARUE

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Méditation pour le lundi 27 Avril 2020 - Doyenné de Luxeuil – (Bernard Garret)

Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? Le passage d’Evangile proposé pour la messe d’aujourd’hui (Jean 6, 22-29) nous transporte en Galilée, sur la place de Capharnaüm. La foule qui, la veille, a bénéficié de la multiplication des pains y retrouve Jésus en espérant être à nouveau rassasiée à bon compte. Jésus la prend à contre-pieds : « Travaillez, non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle… »

    Au lendemain du déconfinement, que devons-nous faire pour relancer autrement activités, échanges commerciaux et consommation sur notre planète, en écho aux appels de Dieu ?

De la part de ceux qui affirment : « On ne pourra plus vivre comme avant ! », les pistes proposées ne manquent pas :

* Ne plus sabrer les effectifs de fonctionnaires puisqu’on a besoin de services publics.
* Refinancer l’hôpital que l’on étrangle depuis des années pour raison d’économie.
* Préserver de la loi du marché les secteurs essentiels à la vie commune. 
* Relocaliser au lieu de chercher le moins-disant social à l’autre bout du monde.
* Réaffirmer l’importance du politique, au lieu de dénigrer la puissance publique,

      Mais je souligne une autre anticipation prophétique proche de nous : Notre nouveau Conseil Diocésain de Pastorale, réuni le 22 Février à Besançon, sur le thème de la conversion écologique, a formulé des pistes qui sonnent juste à l’approche du 11 Mai. Je cite des extraits du compte-rendu paru dans la revue « Eglise de Besançon » N° 6 - 22 Mars 2020

     « Quand moins, c’est plus ! » : la vie simple et la mobilité à faible empreinte carbone. « Dis-moi comment tu consommes et je te dirai qui tu es ». C’est à chacun de voir comment il pourrait vivre plus simplement (nourriture, habillement, logement, travail, transport, loisirs…)

     « Moins de biens, c’est plus de liens » : la conversion écologique et la convivialité en valeur ajoutée : Tout d’abord en portant une attention aux plus fragiles, nous vivrons l’Evangile avec plus d’intensité grâce à une fraternité humaine… inventons de nouvelles façons de faire Eglise… Ouvrons de nouveaux chemins.

      Je laisse enfin le Psaume 118 nous tourner vers Dieu, source de vie et de lumière : « Seigneur, je trouve mon plaisir en tes exigences… apprends-moi tes commandements. Montre-moi la voie de tes préceptes que je médite sur tes merveilles… »

................................................................................................................          

Homélie pour le 3ème dimanche de Pâques – 26 Avril 2020 – (Bernard Garret prêtre)

                                           ------------------------

     Je viens de lire un article dans le Journal « La Croix », sur ce qu’on appelle le « syndrome du glissement ». Dans les maisons de retraite pour personnes âgées, les soignants ont observé ce syndrome, lorsque l’on confine les pensionnaires, en les privant des contacts avec les autres résidents, ainsi que des visites de leurs proches. Beaucoup commençaient à sombrer dans un glissement vers le repli sur soi, le désintérêt, le manque d’appétit et finalement l’envie de quitter ce monde. Heureusement, à la demande des soignants, on a commencé à réagir en ouvrant quelques possibilités de visites dans les EPADH.

 

     Le syndrome du glissement vers la dispersion et la désespérance c’est, me semble-t-il, ce qui a frappé aussi les premiers disciples de Jésus, à partir de son arrestation et de sa mise à mort, comme en témoignent ceux que l’on appelle les disciples d’Emmaüs.

     L’Evangile de Luc nous dit que Cléophas et son compagnon étaient tous tristes. Ils s'étaient mis à suivre Jésus, séduits par ces actes et ses paroles, retrouvant avec lui du sens à leur vie : "Nous espérions qu’il serait le libérateur d'Israël" avouent-ils... aussi avaient-ils suivi Jésus, jusque dans sa montée à Jérusalem.

     Mais, dans la ville sainte, ça ne s'est pas passé comme ils l'attendaient. Jésus est arrêté, condamné et mis à mort. Les apôtres s’enferment dans le confinement, d’autres disciples se dispersent et nos deux compagnons font route, tout tristes, vers le village d'Emmaüs.

      Or, quelqu’un se met à marcher avec eux, les écoute, leur parle et va les provoquer à réussir 4 pâques ou passages intérieurs :

- Ils passent de la solitude à la rencontre avec celui qu’il prenne pour un étranger.

- Ils passent du découragement à l'espérance, en l’écoutant citer les Ecritures : « Ne fallait-il pas que le messie souffrît cela pour entrer dans la gloire ? »

- Ils passent de l'aveuglement à la reconnaissance de Jésus vivant, au partage du pain.

- Ils passent enfin de la dispersion au retour à Jérusalem, pour retrouver les apôtres.

 

          Saint Luc comprime ces 4 pâques vécues par Cléophas et son compagnon, dans le raccourci d’un aller et retour entre Jérusalem et Emmaüs. Imaginons que c’est, sur un remps beaucoup plus long, que les premiers disciples de Jésus ont réussi tous ces retournements du côté de la vie et de l’espérance, en expérimentant la présence de Jésus ressuscité.

     Alors, prenons le temps qu’il faut, pour laisser Jésus opérer en nous les mêmes retournements, en le laissant aujourd’hui réchauffer nos cœurs par sa Parole, en attendant de pouvoir plus tard partager son corps et nous resserrer en communauté.

 

    Prenons le temps d’analyser le syndrome du glissement dans lequel nous avons baigné ensemble, en ce début de 21ème siècle, entrainés que nous étions dans une société de consommation effrénée, une mondialisation au service du profit de quelques grands groupes, des modes de vie saccageant les écosystèmes de la planète et creusant l’écart entre les plus pauvres et une poignée de riches.

     Prenons le temps de convertir nos manières de voir la valeur de chaque personne.  La pandémie a effectivement permis de redécouvrir l’importance des petites gens qui soignent, livrent les biens de premières nécessités, ramassent les poubelles… Continuons alors de fortifier de nos liens de voisinage, d’apprécier le tissu solidaire de nos associations et collectivités locales, de laisser l’Esprit Saint susciter une vie en Eglise différente, mais vivante.

      Dans nos moments de solitude, que de conversions possibles à notre portée ! « Le peu invite au mieux, et s’il y a moins de liberté extérieure, cultivons celle de l’intérieur… »

     Au long de la semaine à venir, prenons le temps d’accueillir Jésus ressuscité marchant à nos côtés. Prenons la main que Dieu nous tend. Voici le temps de rendre grâce à notre Père. Prenons le temps de vivre en grâce avec nos frères. Amen.

.......................................................................................................

Fête de saint Marc samedi 25 avril

Nous fêtons aujourd’hui saint Marc l’évangéliste. La tradition l’identifie avec Jean-Marc, juif de Jérusalem et cousin de Barnabé dont parlent les Actes des apôtres. Compagnon de Paul dans son premier voyage missionnaire, puis de Barnabé à Chypre à la suite d’une brouille. On le retrouve à Rome compagnon de Paul en captivité –ils s’étaient donc réconciliés -, puis de Pierre. C’est auprès de lui qu’il a recueilli son message, sa catéchèse et jeté les bases de son évangile, évangile le plus ancien des quatre. Au 4° siècle, on trouve sa trace à Alexandrie où il serait mort martyr. Son corps aurait été amené à Venise en 830. Il est ainsi un pont entre l’Orient et l’Occident.

La finale de son évangile est probablement un rajout qui emprunte à celui de Jean et celui de Luc. Mais n’importe, elle est reconnue par l’Eglise comme canonique. Elle souligne que l’apparition de Jésus ressuscité aux onze débouche sur la mission, une mission universelle. La résurrection est une bonne nouvelle pour tous et on ne peut pas la garder pour soi. Elle insiste sur le lien indissociable entre foi et baptême, qui en est comme le sceau. Faut-il voir dans la nécessité du baptême l’exclusion des non baptisés ? Le texte dit : « celui qui refusera de croire sera condamné ». Il s’agit d’un refus explicite, conscient, éclairé, lucide. Personne ne peut être sauvé contre son gré.

Des signes sont annoncés pour authentifier l’annonce de l’évangile, les Actes des apôtres en mentionnent l’un ou l’autre. Aujourd’hui encore il y a des signes, peut-être moins spectaculaires, encore que : il n’y a peut-être jamais eu autant de martyrs, de personnes qui ont payé de leur vie leur fidélité à leur foi.

Notre condition de disciples missionnaires nous mettrait-elle au-dessus des autres, ferait-elle de nous des gens qui détiennent la vérité ? Rien ne serait plus contraire à l’évangile. Pierre dansa lettre insiste sur l’humilité dans nos rapports les uns avec les autres ; sur la vigilance aussi parce que la mission est un combat contre les forces du mal, en soi et dans le monde. Notre arme, c’est la foi en Dieu qui donne la force, le courage, la grâce. Remettons nos soucis, nos épreuves, nos vies entre ses mains, sûrs qu’il peut en faire des chemins de résurrection.

P Pierre Bayerlet

.................................................................................................................

Méditation du vendredi 24 avril

Recevoir des coups dans la joie au nom du Christ

Nous continuons notre lecture du livre des Actes des Apôtres. C’est une saveur durant ce temps pascal que nous donne la liturgie, même si c’est des petits morceaux au quotidien.

Aujourd’hui, les Apôtres sont devant le Conseil suprême, ça ne rigole pas. Et là, apparait Gamaliel, pharisien, docteur de la Loi, qui va avoir du poids face aux membres du Conseil. En quelque sorte, il va renverser la donne, sans doute grâce à sa sagesse ou peut-être quelque chose de plus profond qui l’anime. Gamaliel les met en garde contre la décision qu’ils vont prendre vis-à-vis des Apôtres. En relatant quelques épisodes de l’histoire, Gamaliel les persuade de les laisser libres. Si la popularité des Apôtres vient du peuple, elle s’essoufflera progressivement, tandis que si elle provient de Dieu, là c’est une autre affaire. « Ne risquez pas de vous trouver en guerre contre Dieu ».

Les Apôtres seront donc relâchés, après avoir été bien violentés. Cependant, ils repartiront dans la joie, d’avoir reçu des coups pour le nom de Jésus. Sont-ils sadiques ? Non, pour eux, c’est un honneur, car Jésus est le Fils de Dieu mort et ressuscité. Il est le Christ ! C’est le carburant qui les anime, même si il y aura des péripéties. Annoncer le Christ n’est pas un long fleuve tranquille mais Dieu veille sur chacun de ses enfants.

P JMarie Larue

.........................................................................................................

Méditation du Jeudi 23 Avril, sur les textes de la liturgie du jour,      P. Christophe

 

= Obéissance ! Un mot qui ne sonne pas très bien à nos oreilles.

Les enfants qui n'obéissent pas sont punis !

Le vœu d'obéissance chez les religieux et religieuses nous semble désuet !

Les prêtres eux-mêmes lors de leur ordination, promettent de vivre en communion à leur Evêque, dans le respect et l'obéissance.

= Les apôtres, après la Mort et la Résurrection de Jésus, sont accusés d'enseigner, d'annoncer le salut en Jésus… Et que répondent-ils ? "Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes"…et en développant, ils ne disent pas "Dieu me commande de faire si ou ça …et si je ne le fais pas j'irai en enfer". Non, ils disent simplement que Dieu a ressuscité Jésus…  Et ça c'est parce qu'ils ont tendu l'oreille, jusqu'au message de Jésus…les disciples d'Emmaüs, ont mis du temps pour que le message de Jésus parvienne jusqu'à leurs oreilles et jusqu'à leur cœur…"Notre cœur, n'était-il pas tout brulant alors que nous marchions avec lui, qu'il nous parlait !"

= L'obéissance, n'est pas une réaction commandée par un ordre…c'est au contraire, le fruit d'une relation de confiance, qui permet d'entendre avec les oreilles et le cœur le message…Alors obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes, c'est la certitude d'être ajusté à Dieu.

Dieu souhaite que nous entrions plus avant dans cette démarche : Prêter l'oreille à sa parole, écouter avec le cœur le don de la vie de Jésus, et faire confiance à ce Dieu là !

Celui-ci est mon fils bien aimé, écoutez-le !

.........................................................................................................

Méditation du 22 avril

A première vue, ou plutôt à première écoute, on a l’impression que l’évangile d’aujourd’hui souffle le chaud et le froid. Jésus commence par une affirmation capitale : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique ». Il  a pour l’humanité un amour inconditionnel. Il le manifeste par un don incomparable, insurpassable, le don de son Fils bien aimé. Il l’envoie pour réaliser son projet sur l’humanité, projet de vie avec lui et en lui, projet de salut et non de jugement.

Mais la seconde partie est plus inquiétante : elle revient sur cette question du jugement qui avait été d’abord écartée : « celui qui croit en lui échappe au jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé… » Les non-croyants sont–ils donc déjà jugés, exclus du salut, des milliards d’être humains, dont certains n’ont même jamais entendu parler de Jésus-Christ ?

La suite du texte précise que le jugement se fait par rapport à la lumière, la lumière qui éclaire tout homme en venant dans ce monde, dit le prologue de Jean.

Cette lumière n’est-elle pas la conscience qui éclaire toute personne au plus profond pour la conduite de sa vie ? Il en résulte que le jugement n’est pas ce qui nous attend à la fin des temps ou  après le  passage de la mort, il s’effectue dans les décisions que chacun prend au jour le jour en tenant compte ou non de sa conscience.

Ce qui est mis en valeur dans cette question du jugement, c’est donc notre responsabilité personnelle. Oui, l’amour de Dieu est premier, indéfectible, mais il ne nous déresponsabilise pas ; à nous de l’accueillir et d’en vivre. Personne ne sera sauvé contre son gré. Et notre option se joue en particulier, comme le souligne la parabole du jugement dernier, dans notre attitude vis-à-vis des pauvres, des prisonniers, des malades…

Dans les Actes des apôtres, les sadducéens ne sont-ils pas l’exemple de ceux qui refusent l’évidence ?

Ils reconnaissent que les apôtres sont l’auteur d’un miracle, donc qu’ils ont fait l’œuvre de Dieu, mais ils leur interdisent de dire au nom de qui ils l’ont fait.

Puissions-nous toujours agir dans la lumière, conformément à notre conscience éclairée par la Parole de Dieu.

« Heureux qui ne se juge pas coupable au moment même où il se décide » (Rm 14, 22)

Pierre Bayerlet

.........................................................................................................

Méditation du 21 avril 2020

Etre ensemble

Les premiers chapitres du livre des Actes des Apôtres nous relatent l’existence des premières communautés chrétiennes. Leurs manières de vivre et les nôtres ont bien évoluées.

Nous remarquons qu’ils ne se préoccupaient pas de leur propre confort, et l’argent n’était pas le centre d’intérêt. Bien au contraire, tous ceux qui vendaient leur terrain, la somme récoltée était destinée à la communauté. Les chrétiens se retrouvaient pour faire communauté. Les Apôtres étaient cependant présents, non seulement pour annoncer le kérygme, mais également veiller au grain, pour éviter que l’un d’eux ne cherche à devenir le petit chef ou éviter les jalousies.

« On distribuait en fonction des besoins de chacun. » Il est intéressant, dans notre vie chrétienne, de revenir à des événements fondamentaux de notre foi, de relire l’Ecriture. Au lieu de chercher à avoir toujours plus, à être toujours plus, que notre prochain, contentons-nous simplement du nécessaire. De nos jours, il y en a encore qui choisissent ce style de vie, telle la communauté de Taizé, ou dans un autre registre, les congrégations religieuses, les instituts religieux…

Les premiers chrétiens se rassemblent pour FAIRE COMMUNAUTÉ au nom du Christ. C’est l’élément central. Comme nous, nous aimons nous rassembler pour célébrer l’eucharistie, même si en ce moment, c’est complexe. Certes, nous sommes chacun chez soi, mais nous formons une communauté. Aujourd’hui et demain, nous avons davantage à devenir des communautés fraternelles unis en Christ, c’est cela l’essentiel.

P Jean-Marie Larue

.................................................................................................................         

Méditation pour le lundi 20 Avril 2020 

Sommes-nous menés en bateau ? – Bernard Garret, prêtre

       « Vivons ce temps des fêtes des pâques, comme sur un bateau affrontant la tempête ! » Suite à cet appel du Pape François, un ami me téléphone pour faire mémoire de la belle célébration œcuménique vécue le 17 Janvier 2020, à la Cité paroissiale de Luxeuil. 

       Lors de cette célébration œcuménique nous y étions rassemblés autour d’une grande barque et 8 porteurs de rames y ont accompagné les intentions de Prière Universelle. Déposé sur cette barque, un lectionnaire nous a rappelé que la Parole de Dieu nous est parvenue grâce aux traversées maritimes et qu’elle voyage toujours par les moyens modernes de communication.
       Ouvrant les Actes des Apôtres, aux chapitres 27 et 28, nous avons proclamé le récit d’un bateau en perdition aux abords de l’Ile de Malte, et le sauvetage de Paul et de ses compagnons accueillis par les autochtones. Aux soldats, aux autres prisonniers comme aux marins qui tentent de fuir, St Paul s’écriait en pleine tempête : « Ayez confiance ! Restez à bord ! Personne ne perdra un cheveu de sa tête ! ». Puisse cette promesse de Paul nous rejoindre dans nos divers lieux de confinement.

       Il y a 1 an, un incendie ravageait la cathédrale Notre Dame de Paris. La semaine dernière nous avons pu lire ou voir de beaux reportages sur le sauvetage de ce vaisseau symbolique qui a traversé les siècles et qui dépasse les frontières politiques, philosophiques ou religieuses. 
      Ces reportages m’ont amené à penser que, depuis quelques décennies, le vaisseau de notre Eglise catholique subit, lui aussi, un incendie, suite aux affaires de pédophilie. Mais, que de beaux reportages aussi sur tous ces réseaux d’humbles sauveteurs formés par tous ces chrétiens, hommes, femmes et enfants qui se font serviteurs et disciples-missionnaires, au nom de Jésus mort et ressuscité.

       En ce moment, le bateau de l’abbaye St Colomban semble en rade. En l’absence de collégiens et de groupes accueillis, le silence s’y est installé. En pensant aux expéditions à y inventer encore demain, je prête l’oreille aux accents du « Chant des rameurs » rédigé par St Colomban, lorsqu’il remontait le Rhin, de Coblence à Bâle : 
       « Vous qui avez enduré de dures épreuves, voici que Dieu y mettra fin, Hardi les gars… 
       Soyez solides en votre cœur… Une foi fidèle et une heureuse ardeur triomphent de tout.  
       Que votre esprit se souvienne du Christ et fasse résonner son nom ! »

      « Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va ; Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » Le passage d’Evangile proposé aujourd’hui, évoque ce message de Jésus à Nicodème, venu le trouver dans la nuit.
      C’est aussi, dans la nuit, que Jésus a apaisé une tempête, pour une flottille de barques secouées dans la traversée de la Mer de Galilée. Aujourd’hui, interdits de rassemblement pour célébrer l’eucharistie ou pour nous resserrer dans les deuils qui nous frappent, nous nous sentons dispersés comme dans une flottille de chaloupes. Tout en ramant, nous expérimentons cependant que le Souffle de l’Esprit nous relie plus profondément que nous l’imaginions et qu’il gonfle nos voiles de foi, d’espérance et de charité. Le vent souffle où il veut !
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------   

Méditation du 19/4/20 – Dimanche de la divine miséricorde

Le soir de Pâques, les disciples étaient enfermés au cénacle, toutes portes verrouillées. Confinés par peur des Juifs. Nous, c’est par peur du virus. Dans les deux cas, c’est un danger mortel.
Jésus fait irruption au milieu d’eux. Il n’a pas frappé à la porte avant d’entrer. Ce qui souligne sa condition nouvelle : il n’est plus soumis aux limites de l’espace et du temps. Il se fait voir où et quand il veut. Il souhaite à ses disciples la paix. Ce n’est pas un souhait banal : la paix, c’est le bonheur parfait, le bonheur de Dieu, le bonheur avec Dieu.
Aujourd’hui encore, le ressuscité vient s’introduire dans nos peurs, dans nos angoisses, dans nos fermetures, de manière plus discrète, c’est vrai , mais non moins réelle ; il nous offre sa paix, pas la tranquillité, mais la communion avec lui au cœur de nos épreuves.Il montre à ses disciples ses mains et son côté, ses plaies ouvertes, instruments de sa victoire. N’ayons pas peur de venir à lui avec nos blessures : il saura en faire des portes ouvertes à sa grâce.
Il souffle sur eux et leur dit : « recevez l’Eprit Saint ». C’est un geste recréateur. Au livre de la Genèse, Dieu avait soufflé dans les narines d’Adam une haleine de vie. Jésus souffle sur ses disciples l’Esprit qui donne la vie de Dieu. C’est le premier jour de la semaine, c’est-à-dire le premier jour de la création nouvelle.
Croyons-nous que nos épreuves d’aujourd’hui peuvent être le début de quelque chose de nouveau, d‘une solidarité nouvelle, d’un regard nouveau sur les différents corps de métier, en particulier les plus ignorés, les plus méprisés, une nouvelle organisation de la société, une nouvelle échelle de valeur ? Et sommes –nous prêts à y contribuer ?
Thomas, appelé jumeau, n’était pas avec eux ce soir-là et se montre incrédule à leur témoignage. Son jumeau, c’est vous, c’est moi, c’est nous qui sommes si souvent lents à croire, qui avons besoin de voir, de toucher, d’expérimenter pour croire.
Huit jours plus tard, Jésus apparaît de nouveau et ne lui reproche rien, il répond même à sa demande. Le texte ne dit pas si Thomas a fait le geste de toucher. Mais ce qui l’a bouleversé certainement, c’est de se découvrir connu dans ses intentons, dans ses attentes. Sa profession de foi va bien au-delà de ce qu’il a vu : « mon Seigneur et mon Dieu ». Il a vu le ressuscité », il a reconnu en lui le Fils de Dieu, Dieu même, comme l’affirme le prologue de Jean.
Cette recréation opérée par l’Esprit du ressuscité nous atteint d’abord par le baptême, comme le souligne la première lettre de Pierre : « dans sa grande miséricorde, le Père nous a fait renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection de JC d’entre les morts ». Sa grande miséricorde : c’est pourquoi ce 2° dimanche de Pâques est le dimanche de la divine miséricorde, par décision de Jean-Paul II qui a exaucé ainsi le vœu de sainte Faustine. L’apôtre continue : « aussi vous exultez de joie, même s’il faut que vous soyez affligés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ; elles vérifieront la valeur de votre foi. » C’est bien notre situation : les épreuves de toutes sortes qui nous appellent à tenir bon dans la foi, à nous enraciner davantage dans la vie nouvelle en Jésus ressuscité.
Mais évidemment on n’est pas chrétien tout seul, on ne peut pas tenir bon dans la foi tout seul.  Les Actes des apôtres nous rappellent les 4 piliers de toute communauté chrétienne : l’enseignement des apôtres, autrement dit la Parole, la communion fraternelle, la fraction du pain, c’est-à-dire l’eucharistie, et la prière. C’est la qualité de relation, du partage entre membres de la communauté qui rend crédible son témoignage. Nous pouvons constater que si les règles de confinement ont établi des distances, des barrières sanitaires, la pandémie a suscité un élan de solidarité, une créativité, pour établir des liens autrement, un souci des plus fragiles, un dévouement sans précédent. Ne peut-on pas y discerner l’Esprit à l’oeuvre au-delà des frontières visibles de l’Eglise ?
Rendons grâce à Dieu qui nous envoie à la suite du ressuscité témoigner de sa miséricorde.

Pierre Bayerlet

........................................................................................................................................................................

Méditation du samedi 18 avril 2020

« Bonne Crise ! »


Notre monde vit une crise « sans précédent depuis longtemps» disent certains dans cette pandémie. Cet épisode de notre humanité fait éclater à nos yeux la crise qui touche le monde dans tous les domaines : sociaux, économiques, politiques. 
Dans Magnificat, j’ai découvert ce texte de Timothy Radcliffe, dominicain américain dont le titre proposé est : « Bonne crise ».
Je vous propose ce texte comme méditation de ce jour.

« Nous ne devions pas craindre les crises. C’est lorsque tout paraît fini, dans notre vie personnelle ou communautaire, que le Seigneur se manifeste d’une façon nouvelle et secrète. Comme je suis intarissable sur le sujet et que je casse la tête de mes frères américains, ils m’ont un jour offert un T-shirt où est écrit : « Bonne crise! » En ces temps où l’humanité traverse une profonde cri-se de l’espérance, nous, chrétiens, devrions être aux aguets, les yeux et les oreilles bien ouverts, pour le reconnaître (le Christ) quand il viendra sous une forme inédite. Les sacrements sont des signes. Ils expriment que nous espérons en quelque chose qui ne peut se dire avec les mots:la venue de Dieu. Ils désignent une plénitude expressive que seuls des gestes peuvent traduire. «Gens de sacrements», nous devrions inventer une gestuelle créative qui soit l’ex-pression de notre espérance. Notre tâche est de faire des gestes qui appelleront les gens vers le Christ, des gestes qui soient le signe d’une espérance ineffable.» 
Nous sommes des « gens de sacrements » comme le souligne Timithy Radcliffe, nous sommes des gens qui ont besoin de signes pour vivre, pour témoigner du Christ. Dans cette période difficile de notre humanité, mais dans ce temps de grâce du Christ Ressuscité, demandons à l’Esprit Saint la force de trouver comment être ‘signes’, sacrement du Christ au cœur de notre Église envoyée dans le monde.
Oserais-je, à la suite de Timothy Radcliffe vous dire « Bonne crise » pour vivre « des gestes qui soient le signe d’une espérance ineffable».
Jean-Marie Cheney, prêtre

................................................................................................................................................................................

Méditation du Jeudi 16 Avril,sur les textes de la liturgie du jour,Jeudi de l'Octave de Pâques,par P. Christophe

Après le récit d'Emmaüs que nous avons entendu hier, les deux disciples retournent à Jérusalem, et retrouvent les onze apôtres. Ils sont dans la joie, prêts à tout leur raconter de cette rencontre avec Jésus qui était à leur côté, qu'ils ont reconnus à la fraction du pain mais qui a bien vite disparu…
Ils n'avaient pas fini que Jésus fut présent au milieu d'eux ! La puissance de la présence de Jésus au milieu de nous ! Jésus présent au milieu d'eux, en chair et en os ! Jésus le Ressuscité, vient à leur rencontre. Mais ce n'est pas un esprit, un fantôme, c'est Jésus dans son corps dans son humanité qui les rejoint : il a faim de poisson, il leur montre ses mains et ses pieds, il leur parle 

  • La faim de poisson, pourrait elle rappeler tout ces moments qu'ils ont vécus avec lui en ayant faim, en devant répondre aux foules affamées ?
  • Il leur montre ses mains et ses pieds ? Pourquoi ? Pour leur rappeler que c'est bien lui Jésus le crucifié qui est devant eux maintenant dans un état de Ressuscité.
  • Il leur dit : "La paix soit avec vous" : Message pour aborder l'autre d'une grande douceur et d'un grand respect…Jésus ne vient pas revanchard pour critiquer ses disciples de leurs comportements (certains l'ont oublié, renié, voir trahi au moment de la Passion)

Et une fois de plus Jésus leur réexplique qu'avec sa vie, c'est toutes les Ecritures qui se sont accomplies, que Jésus est l'accomplissement de la Révélation. Avec Jésus tout est donné, et tout le passé et le futur prend sens.
Et pour nous, quel message ? La Résurrection de Jésus, je vous le disais lundi a des effets importants et non pas secondaires. Oui la Résurrection de Jésus, permet à Pierre et Jean de guérir au nom de Jésus… Oui la puissance de Jésus doit servir à donner de la Vie ! Et cette puissance de vie ne s'exprime que si nous avons foi en Jésus Ressuscité : "Dieu a suscité puis envoyé son serviteur(Jésus) pour vous bénir et vous détourner des méfaits". Et Jésus nous suscite à notre tour, il nous re-suscite pour que nous soyons ses témoins. A nous de jouer !

..................................................................................................................................................................................

Méditation du mercredi 15 avril 2020

Deux hommes s’éloignent de Jérusalem, le cœur lourd. Leurs espoirs se sont effondrés. Ils ont laissé leurs amis derrière eux. C’est la dispersion. Ce Jésus qu’ils avaient suivi, en qui ils avaient mis toute leur confiance vient d’être condamné et exécuté comme un malfaiteur. Avec lui, tout s’est écroulé. On devine qu’ils remâchent leur déception et leur amertume. Ils discutent : pourquoi ? comment ? quel est le sens de tout cela ? Jésus, qu’ils n’ont pas reconnu, les interroge, leur offre la possibilité d’exprimer leurs sentiments, de se décharger de ce qui emplit leur cœur.
Ils ont tous les éléments pour croire : le témoignage des femmes, la démarche de leurs compagnons au tombeau, qu’ils ont trouvé vide, mais ils ne croient pas.
Jésus réagit en  trois temps : d’abord il  s’indigne, les secoue, leur reproche leur incrédulité. Il ne les laisse pas s’enfoncer, se noyer dans leur tristesse et leurs regrets. Puis il les ouvre à l‘intelligence des Ecritures. Qu’est-ce qui les bloquait ? quel était l’obstacle majeur pour eux ? Que le Christ ait pu prendre ce chemin là, celui de la passion et de la mort et que Dieu l’ait abandonné. Il se fait donc interprète des Ecritures, il les relit à la lumière de sa résurrection. Enfin il se laisse inviter et partage pour eux le pain. C’est ainsi qu’il se fait reconnaître, mais il disparaît à leurs yeux.
Ce récit renvoie, bien sûr, à la liturgie de la Parole et à celle de l’eucharistie. Le ressuscité continue d’être présent mystérieusement parmi nous dans le partage de la Parole et dans celui du pain qui devient son corps. Si pour la plupart d’entre nous, nous sommes privés du second, le premier nous est toujours offert et accessible. Comme au temps des disciples d’Emmaüs, le ressuscité projette sa lumière sur ce que nous vivons. Il ne nous laisse pas nous lamenter sur nos malheurs, sur nos épreuves, mais il vient réveiller notre espérance. Peut-être nous demandons-nous, nous aussi : où et Dieu ? Que fait-il ? Pourquoi nous laisse-t-il tomber ? Le Christ vient à nous, comme il est venu au-devant des disciples d’Emmaüs, il se fait notre compagnon de route, il vient nous réchauffer le cœur, ouvrir nos yeux à sa présence mystérieuse, mais réelle : que de gestes d’attention, de solidarité, de dévouement ! Il est avec nous pour nous donner la vie dans ce monde et dans l’autre.
Des deux disciples nous est donné seulement le nom de Cléophas. L’autre, c’et vous, c’est moi, c’est nous. Que cette conviction nous habite en ce temps d’épreuve.
Pierre Bayerlet      

...................................................................................................................................................................................

Méditation du lundi de Pâques - 13 Avril 2020 par Père Bernard Garret

 

En ce lundi de pâques, continuons d’écrire le livre des Actes des Apôtres, prolongeons après eux un « travail de rédemption ».

= Travail de Rédemption évoqué dans la 1ère lecture, proposée pour l’Eucharistie de ce jour. Ce texte nous transporte à Jérusalem, 50 jours après la résurrection de Jésus. Nous sommes au chapitre 2 du livre des Actes des Apôtres écrit par St Luc. A partir du verset 14, l’apôtre Pierre continue de nous interpeller : « Prêtez l’oreille à mes paroles. Il s’agit de Jésus le Nazaréen… vous l’avez supprimé en le clouant sur la croix… Mais Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort, car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir. »

= Travail de Rédemption esquissé à Rome sur la place St Pierre, vendredi dernier, lors du chemin de croix, au fil de divers témoignages sur la vie en prison. Suivant ce chemin de croix sur la chaine KTO, j’ai été impressionné par des témoignages poignants :

+ Témoignage d’un prisonnier racontant sa descente aux enfers jusqu’à commettre un meurtre.

+ Témoignage de proches de prisonniers entrainés avec eux dans la déchéance et le mépris.

+ Témoignage de gardien s’interrogeant sur son travail pour humaniser et restaurer la dignité.

+ Témoignage de juge cherchant un équilibre entre une sanction, certes nécessaire, mais ouvrant la porte à une réhabilitation…

        Pendant ce temps, un petit groupe porteur de torches allumées, progressait sur la place St Pierre, au fil des stations du chemin de croix, illustrées par des extraits de récits de la Passion de Jésus. Avec les prières prononcées à chaque station par le Pape François, je communiais à ce mystère de rédemption s’opérant aujourd’hui, dans les prisons et au-delà.

= Travail de rédemption à poursuivre avec nos humbles moyens, certes, mais en levant les yeux sur les « possibles » générés par la foi en la résurrection de Jésus. Que d’enfermements à guérir en soi-même et chez nos proches ! Que d’énergie à mettre en œuvre face aux mécanismes

Risquant d’entrainer prochainement faillites, licenciements, chômage… ! Que de gestes de solidarité et de partage à notre portée… !

      Avec l’apôtre Pierre, ils n’étaient qu’une poignée d’hommes et de femmes, ceux qui, au fil des Actes des apôtres, ont répandu une Bonne Nouvelle qui a traversé les siècles jusqu’à nous.

 

« Loué sois-tu, O Christ ! en attendant que tu viennes, tu nous confies ton message ! »

.........................................................................................................

Méditations pour le dimanche de Pâques – 12 Avril 2020

( Par le Père JMarie Larue et le Père Bernard Garret )

Mes amis,

Bienvenue dans la Résurrection 2.0 !

Lorsque nous avons chanté au début du carême « Seigneur avec toi nous irons au désert » nous n’aurions jamais imaginé le vivre de la sorte. Curieux désert. Le Seigneur aurait-il de l’humour noir. Je ne sais pas.

Nous vivons une curieuse expérience : celle de l’absence et du manque ! Absence de pouvoir nous retrouver pour célébrer en communauté la grande semaine qui fonde notre foi chrétienne, Absence des proches de familles en deuil, absence d’enfants jouant dans les cours d’écoles…

Cependant aujourd’hui, nous sommes témoin d’une autre absence qui nous dépasse et nous déroute dans notre esprit bien cartésien : l’absence d’un corps, et pas n’importe lequel ! Le corps du Christ n’est plus dans le tombeau. Il était là, il est plus là ? Mystère.

Nous voyons que la scène se passe le premier jour de la semaine, de grand matin. Comme si d’une certaine manière, une nouvelle création était en train de jaillir. Le premier jour de la semaine pour les chrétiens correspond au dimanche, jour de rassemblement pour célébrer le Christ. Mais ce qui est plus intéressant, c’est le déroulement de la scène. Marie-Madeleine, celle qui a accompagné Jésus jusqu’à la croix, vient au tombeau la première et voyant la pierre qui a été déplacée court chercher Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait.

Les deux disciples avancent ensemble mais font tout de même un sprint car l’un arrive avant l’autre et il s’agit de Jean, même si son nom n’est pas mentionné. Cependant, il n’entre pas, il ne fait que regarder, tandis que Pierre lui, entre. Pierre a souvent été un fonceur, il y va franco même si il n’a pas toujours tout compris. Pierre découvre les linges d’un côté et le suaire de l’autre. Et c’est à ce moment que l’autre disciple décide d’entrer.

« Il vit, et il crut ». Nous pourrions dire que toute la foi chrétienne est résumée dans cette expression. « Il vit, et il crut ». Le disciple n’a pas vu Jésus, il a constaté un vide, une absence qui signifie toutefois une présence : Le Christ est ressuscité ! Ce que Jésus a dit, Dieu l’a réalisé. Le Seigneur tient toujours ses promesses. Comme le printemps, la vie nouvelle a jailli.

Comme Marie-Madeleine, comme Pierre et l’autre disciple, nous sommes nous aussi invités à aller au tombeau vide. Nous avons chacun notre rythme, nos propres doutes, nos propres peurs, mais quelque chose de plus fort nous pousse à aller toujours de l’avant, à choisir la vie. Notre foi en Jésus-Christ mort est ressuscité est l’huile d’olive qui assaisonne notre vie chrétienne.

En cette période où nous sommes confinés, soyons plus fort que cette pandémie, laissons-nous pénétrer de cette joie pascale et faisons là éclater : prenons des nouvelles de nos proches, mettons des sons de cloches sur nos téléphones, osons même crier à nos fenêtres : Christ est ressuscité, Il est vraiment ressuscité.

Alors, mes amis, même si nous sommes loin les uns des autres, profitons de cette expérience inédite qui nous est donné de vivre pour laisser résonner en nous ce grand mystère de la foi. Ayons des visages de ressuscité auprès des personnes que nous rencontrerons aujourd’hui et demain.

Bonne fête de Pâques à chacun et chacune.

Père JMarie Larue

 

                                                                             -------------------------------

 

« Joyeuses Pâques ! » Ces jours derniers, plusieurs m’ont répondu à cette salutation en faisant une moue dubitative. Effectivement nous restons choqués par divers reportages télévisés de la semaine sainte écoulée (à New-York, les corps de victimes du Covid déversés dans des fosses communes… en Inde, des enfants grattant les dépôts d’ordure en l’absence d’école…). Nous sommes affectés également par les deuils frappant des familles de notre doyenné et vécus sans le soutien des relations et célébrations habituelles.

« Christ est ressuscité ! » Alors que nous célébrons aujourd’hui la victoire du Christ sur la mort et la violence, je me laisse atteindre, moi aussi, par quelques questions auxquelles je tente de risquer un bout de réponse, en ce matin de Pâques.

1ère question : Plutôt que d’employer la force, pourquoi fallait-il que Jésus, le Fils de Dieu, sauve le monde en mourant sur la croix ?

      Parce qu’il est fou d’amour ! La croix, c’est le grain de folie de l’amour de Dieu. Si une maman désire avoir un enfant, tout en sachant qu’elle n’échappera pas à la douleur de l’accouchement, c’est par amour et par le désir fou de donner la vie. C’est pareil pour le Christ, sauf que son désir est infiniment plus grand : il a voulu nous aimer jusqu’au bout, pour nous donner la vie éternelle.

 2ème question : Si Dieu aime Jésus comme son Fils, comment a-t-il pu l’envoyer à la mort ?

     Si Dieu a permis la mort de son Fils, ce n’est pas pour le tuer, mais pour tuer la mort. Saint Bernard disait : « Dieu le Père n’est pas avide du sang de son Fils, mais désireux de notre salut, parce qu’il nous aime. » L’amour sera toujours la seule clé permettant de comprendre la croix… Accueillons humblement les leçons d’amour de Jésus sur la croix.

3ème question : Que fait donc Dieu par rapport à la souffrance ?

      Dans la Bible, Dieu ne donne pas de réponse à la question de la souffrance, mais il a envoyé son Fils souffrir avec nous, jusqu’à descendre aux enfers et y rejoindre toute personne souffrante. Le Christ n’est pas venu expliquer la souffrance, mais il est venu l’habiter de sa présence.

     Quand nous sommes amenés à affronter des souffrances, cherchons à les vivre avec Jésus, pour passer, petit à petit, de la révolte à l’amour, de la raideur à l’abandon. La foi au Christ mort et ressuscité n’enlève pas la souffrance, mais elle peut en changer le sens.

4ème question : La souffrance d’une personne peut-elle vraiment aider les autres ?

        Non ! Ce n’est pas la souffrance en tant que telle qui peut faire du bien aux autres : c’est l’amour vécu au cœur de cette souffrance. Ainsi donc, en ce matin de Pâques, tout s’éclaire par ce souffle de l’Amour de Dieu qui a transpiré, à travers les choix de vie de Jésus et l’offrande de sa vie sur la croix.

 

      Prouver la résurrection de Jésus, expliquer comment il est le Sauveur de l’humanité et attire désormais à lui tous nos défunts… je ne sais pas le faire. Mais, ce dont je peux témoigner, c’est la transformation qui s’opère en ceux et celles qui font l’expérience de la présence de Jésus ressuscité, c’est la métamorphose de ceux et celles qui accueillent l’amour fou de Dieu révélé en Jésus de Nazareth… qu’il s’agisse des apôtres et des premiers disciples… qu’il s’agisse des saints et des martyrs au long des siècles… qu’il s’agisse de nous tous en train de lire ces lignes.

      Vivons donc la foi en la résurrection de Jésus, en expérimentant sa présence à nos côtés pour nous sauver de l’absurde, pour donner du sens au chemin de nos vies. Combattons, autour de nous, les forces de mort qui poussent au repli sur soi-même et à l’indifférence, vis-à-vis du malheur des autres.

      Emerveillés par le témoignage de ceux et celles qui soignent, de ceux et celles qui tentent tout ce qu’ils peuvent pour traverser l’épreuve actuelle liée à la pandémie… choisissons les forces de vie, à l’œuvre en chacun de nous. Elles nous permettront encore de nous arrêter, d’écouter, de sourire, de consoler, de faire plaisir, bref, d'aimer.  Et alors, ce sera Pâques tous les jours.

Père Bernard Garret

 

..............................................................................................................

Poème pour la méditation de la veillée pascale

En avant de notre amour

Au matin du premier jour,
les femmes inquiètes courent
vers le jardin clos. Comme tombeau.
Elles ont peur de ne pouvoir pénétrer dans le rocher.

Seigneur, tu es toujours au-delà
de nos attentes et de nos peurs,
en avant de notre amour.

Voici que la terre a tremblé
et que la pierre est roulée.
Quand elles entrent, elles ne voient rien
qu’un éclat blanc qui parle.

Toi, tu es éveillé comme le jour,
tu es avec nous pour toujours
et en avant de notre amour.

Et femmes de courir dans le jardin,
à travers le petit matin ;
et Pierre se hâte à son  tour
en compagnie de Jean, avide :
dans la tombe il n’y a que des linges limpides.

Toi, celui que mon cœur aime,
Tu ne laisses dans le matin blême
que des traces de ton passage,
Des signes sur la voie, de toi
qui es en avant de notre amour.

Et Marie reste seule et pleure :
on a enlevé son Seigneur.
Et voici que, près d’elle, soudain
le jardinier se tient : « ne pleure pas, Marie »

Tu nous entraînes, Seigneur, sur le chemin,
Toi, le Vivant  que nul ne retient.
Donne, Rabbouni, à notre amour
de te suivre chaque jour.

Roger Bichelberger, écrivain

Entre Passion et Résurrection, je vous propose :

- ce dessin de Delphin...

- Une Prière pour la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ « À l'enseigne de Pâque et de l'Agneau Vainqueur, la table est mise pour chacun » de Didier Rimaud (1922-2003), Prêtre Jésuite ordonné en 1955, membre du Centre National de Pastorale Liturgique (CNPL) pendant quarante ans, qui a travaillé aux traductions du Psautier et de plusieurs livres liturgiques, collaboré à la revue Église qui chante et reste l'un des plus grands auteurs liturgiques de la période de l'après-concile Vatican II.

« À l'enseigne de Pâque et de l'Agneau Vainqueur, la table est mise pour chacun, le feu réchauffe les convives : tout est donné, à l'enseigne de Pâque et du vrai pain rompu. À l'enseigne de Pâque et du soleil couchant, le livre s'ouvre tel un fruit, la nuit est pleine de lumières : tout est clarté, à l'enseigne de Pâque et de la mort vaincue. À l'enseigne de Pâque et de l'amour offert, l'auberge accueille les pécheurs, le cour échappe à la tristesse : tout est sauvé, à l'enseigne de Pâque et de la joie rendue. À l'enseigne de Pâque et du nouveau jardin, les pauvres mangent sans argent, la foule est prête pour les noces : tout est beauté, à l'enseigne de Pâque et du matin de Dieu. Ainsi soit-il. »

- Mais aussi L’Hymne de D. Rimaud « Ouvrez vos cœurs au Souffle de Dieu » :

« Ouvrez vos cœurs au Souffle de Dieu,
Sa Vie se greffe aux âmes qu’Il touche ;
Qu’un peuple nouveau
Renaisse des eaux
Où plane l’Esprit de vos Baptêmes !
– Ouvrons nos cœurs au Souffle de Dieu,
Car Il respire en notre bouche
Plus que nous-mêmes !
Ainsi soit-il

Belle Fête de Pâques à tous, dans la foi et la Joie du Christ ressuscité...

P JMarie Cheney

.............................................................................................................

 

Méditation du Jeudi Saint 9 avril 2020

Sans Sacrement

Un Jeudi Saint sans votre présence physique ! Sans votre sourire à l'entrée de l'église ! Sans vos voix pour chanter Dieu ou lire sa Parole ! Sans vos mains pour recevoir le Corps du Christ…

Et pour vous un Jeudi Saint, une semaine Sainte, un mois sans recevoir le cadeau de l'Eucharistie.

Alors que nous fêtons le dernier repas de Jésus, la Sainte Cène vous voilà derrière votre écran, dans votre salon SANS SACREMENT ! Le Saint Sacrement, le Corps du Christ en cette fête ne peux vous rejoindre… Quel mystère !

C'est un manque douloureux, car les efforts de tous pour mettre à disposition les célébrations ne suffisent pas. Vous voyez un rite, sans pouvoir communier physiquement !! Et l'eucharistie, est le mode de présence suprême de Dieu : la communion eucharistique est le lien le plus fort entre Dieu et son peuple ! Et cela nous est enlevé…

La communion de désir, la communion spirituelle nourrissent bien sûr mais pas pleinement. Nous avons faim de nous retrouver dans la communion, en se rencontrant véritablement.

Cette même souffrance est bien sur celle des malades qui ne peuvent voir leurs proches à cause des conditions de confinement… Mais alors que nous reste-t-il ?  2 richesses à redécouvrir : La Parole de Dieu et le Service du Frere !!

La Parole de Dieu de ce jour nous invite à naître de nouveau

Nous ne pouvons plus "manger le corps du Christ", mais nous pouvons plus que jamais, manger, ruminer la parole de Dieu…

Le livre de l'Exode chapitre 12, nous invite à manger un agneau pour la Pâques.

A origine cette fête était une fête païenne des bergers pour demander aux dieux de protéger les brebis qui mettent à bas leurs petit au début du Printemps… Naissance des agneaux.
Plus tard elle devient une fête historique, qui rappelle la sortie d'Egypte d'un petit peuple : le Peuple d'Israël naît de ce moment…il passe de l'esclavage, à la liberté…il devient le Peuple choisi de Dieu, le Peuple béni.
Enfin Jésus, lui aussi va vivre ce passage avec sa Pâque, son passage de la Mort à la Résurrection. C'est ce que nous fêterons lors de la vigile Pascale.

Devenir Serviteur !

Nous ne pouvons plus recevoir le Corps du Christ, mais nous pouvons continuer à le suivre en particulier dans ses attitudes…lui qui se met à genou de ses disciples pour leur laver les pieds. Dans la société du 1er siècle de notre ère, c'est prendre le rôle de l'esclave que de se mettre à laver les pieds des autres…Jésus prend la dernière place, celle du service de toute l'humanité, en se mettant à genou : et en demandant "Faite ceci en mémoire de moi" ! Soyez à votre tour Serviteur les uns des autres… Oui, en attendant le retour du Christ, nous sommes invités à ne pas rester timide mais à oser le service fraternel.

C'est une grande joie, pour nous les prêtres, de voir, d'entendre combien vous prenez soin les uns des autres. C'est témoignage, rendu par notre humanité lors de cette pandémie.

Bien souvent, je l'entends ou je l'exprime avec ces mots : "Prenez soin les uns des autres".

Être relié à Jésus c'est cela ! Cela passe par des gestes simples, par des attitudes généreuses, comme le manifeste particulièrement les soignants. Comment ne pas voir comme signe du Royaume toutes ses solidarités qui se dressent dans l'épreuve ;

Ces bénévoles qui rejoignent l'hopital ou une association pour se mettre au service
Ceux qui font les courses de leurs voisins
Ceux qui confectionnent des masques et les donnes
Ceux qui continue à travailler pour le bien de tous
Ceux qui passe un petit coup de téléphone, pour encourager, soutenir, rire
Ceux qui soutiennent les familles en deuil

Tous sont de ceux qui ont pris le tablier de Service, ce tablier qui aujourd'hui dans vos maisons est sortit comme le rappel du Christ serviteur !

Conclusion !

L'eucharistie nous manquent, mais de ce manque jailli bien des approfondissements, bien des mouvements intérieurs dans nos vies ! nous sommes bousculés mais pas abattus disait St Paul.

La vie sans sacrement nous oblige a de nouvelles créativités, à oser, à prendre le temps de la prière, à redécouvrir que nous sommes fragiles en ce monde. La charité nous presse disait encore St Paul, poursuivons à faire de notre vie une eucharistie, une vie de serviteur ! AMEN

...............................................................................................................

Méditation du 8 avril 2020

 

Le climat est lourd à la dernière cène que Jésus partage avec ses disciples. En effet il leur annonce que l’un d’entre eux va le livrer. Chacun son tour, probablement en catimini, lui pose la question névralgique : « serait-ce moi ? » Avec cette différence qui pourrait passer inaperçue, mais qui est fondamentale : les onze disent « serait-ce moi Seigneur ? », alors que Judas se contente du titre de rabbi pour s’adresser à Jésus, autrement dit il ne voit en lui qu’un rabbi parmi d’autres.

Cette question des disciples révèle qu’ils ne sont pas sûrs de leur foi, ils croient en Jésus, hormis Judas, mais son annonce les ébranle profondément, on le devine. Cet épisode nous renvoie à notre propre foi : qui pourrait être  sûr de sa fidélité jusqu’au bout, quelles que soient les circonstances, qui n’a conscience de sa fragilité ? La fidélité, l’assurance dans la foi est un don à demander humblement.

La trahison de Judas est certainement un événement qui a ébranlé la communauté des disciples et qui leur est resté opaque. Il a été choisi comme eux, il a été aimé comme eux, il a partagé leur vie pendant trois ans. Alors pourquoi ? Mystère de la liberté et de l’itinéraire de chacun.

Dans son annonce Jésus leur a dit : « l’un de vous va me livrer » et en d’autres circonstances « le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes ». Ce terme livrer revient très souvent dans les récits de la passion. Il signifie qu’à première vue Jésus subit, il ne maîtrise plus les événements, il semble être le jouet de tous ceux qui ont le pouvoir. Les évangiles nous font découvrir une lecture plus profonde : sa vie ne lui est pas enlevée, c’est lui qui la donne par amour, il fait de sa souffrance, de ses blessures, de sa mort une offrande, une remise de soi entre les mains du Père pour le salut du monde.

Nous n’aurons jamais fini de méditer son chemin de croix. L’amour jusqu’au bout transparaît dans la suprême passivité, dans le consentement à être broyé par ses ennemis. Le centurion au pied de la croix ne s’y est pas trompé, lui qui s’est écrié : « vraiment cet homme était fils de Dieu ! »

Oserai-je en tirer un enseignement pour notre épreuve de confinement ? Et si la privation de relations directes, de nos activités habituelles, si une certaine passivité obligée, dans la mesure où elles sont consenties pour les autres pouvaient être chemin de vie ? Nous pensons spontanément que nous sommes le plus utiles quand nous agissons à plein régime, quand nous avons prise sur les événements, quand nous sommes efficaces ; et si le manque, la solitude, le désert, la confrontation avec notre fragilité, nos limites, et la mort, nous conduisaient à un approfondissement, à une communion d’un autre ordre ?

Père Pierre

.................................................................................................................

Méditation du 7 avril 2020

Prémices de la fin ?

Dans l’Evangile de ce jour, nous avons quelques résonnances avec les textes que nous allons entendre lors du Triduum Pascal. Jésus annonce la trahison de Judas et le reniement de Pierre. C’est au cours du repas que Jésus prend avec ses disciples les plus proches, que le Fils de Dieu annonce qu’un de la bande va le livrer. Un certain malaise s’installe, nous pourrions dire que chacun se regarde comme des chiens de faïence et se demandent : « qui a fait ça ? », « qui a osé ? » Nous connaissons la réponse.

Or, Jésus ne condamne pas, il laisse agir « Ce que tu fais, fais le vite ». Il en est de même dans le dialogue entre Pierre et le Christ. Alors que Pierre est prêt à donner sa vie, Jésus lui répond « Vraiment ? Tu m’auras renié trois fois avant que le coq chante ». L’Ecriture doit s’accomplir et pour le moment nous ne pouvons encore pas aller là où va Jésus. Un manque va devoir se créer.

En cette période de confinement, et en cette semaine sainte qui a débuté dimanche, profitons-en pour vivre l’expérience du manque qui nous permettra de savourer le moment venu la joie pascale dans nos vies, nos communautés…

Père JMarie Larue

...........................................................................................................        

  Méditation pour le Lundi Saint - 6 avril 2020

 

Nous voici dans la Semaine Sainte ! Hier, nous avons lu la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon Mathieu. Vendredi également nous méditerons la Passion selon St Jean. Il n’y a pas de résurrection sans passion, pas de vie sans passer par la mort. Lorsque Jésus expire sur la croix, tout semble s’être arrêté… Mais il y aura un « après », au lendemain de Pâques.

Bien des activités viennent d’être suspendues à cause de la pandémie qui frappe en ce moment notre humanité. Certes, tout ne s’est pas arrêté, quand on pense aux énergies déployées pour soigner, approvisionner... Mais je me prends à penser que le Christ va nous aider à réussir, au long de cette semaine, un passage de la mort à la Vie, un « mystère pascal » personnel et collectif,

Fort à propos, une amie m’a fait parvenir le texte ci-dessous que je livre donc à votre méditation.

                                                                      Bernard Garret, prêtre

                                  -----------------------------------

 

Et tout s’est arrêté…  et après ? (Ecrit par Pierre Alain LEJEUNE, prêtre à Bordeaux)

 

Ce monde lancé comme un bolide dans sa course folle, ce monde dont nous savions tous qu’il courait à sa perte mais dont personne ne trouvait le bouton « arrêt d’urgence », cette gigantesque machine a soudainement été stoppée net. A cause d’une toute petite bête, un tout petit parasite invisible à l’œil nu, un petit virus de rien du tout… Quelle ironie ! Et nous voilà contraints à ne plus bouger et à ne plus rien faire. Mais que va-t-il se passer après ? Lorsque le monde va reprendre sa marche ; après, lorsque la vilaine petite bête aura été vaincue ? A quoi ressemblera notre vie après ?

 

 Après ? Nous souvenant de ce que nous aurons vécu dans ce long confinement, nous déciderons d’un jour dans la semaine où nous cesserons de travailler car nous aurons redécouvert comme il est bon de s’arrêter ; un long jour pour goûter le temps qui passe et les autres qui nous entourent. Et nous appellerons cela le dimanche.

 

 Après ? Ceux qui habiteront sous le même toit, passeront au moins 3 soirées par semaine ensemble, à jouer, à parler, à prendre soin les uns des autres et aussi à téléphoner à papy qui vit seul de l’autre côté de la ville ou aux cousins qui sont loin. Et nous appellerons cela la famille.

 

 Après ? - Nous écrirons dans la Constitution qu’on ne peut pas tout acheter, qu’il faut faire la différence entre besoin et caprice, entre désir et convoitise ; qu’un arbre a besoin de temps pour pousser et que le temps qui prend son temps est une bonne chose. Que l’homme n’a jamais été et ne sera jamais tout-puissant et que cette limite, cette fragilité inscrite au fond de son être est une bénédiction puisqu’elle est la condition de possibilité de tout amour. Et nous appellerons cela la sagesse.

 

 Après ? - Nous applaudirons chaque jour, pas seulement le personnel médical à 20h, mais aussi les éboueurs à 6h, les postiers à 7h, les boulangers à 8h, les chauffeurs de bus à 9h, les élus à 10h et ainsi de suite. Oui, j’ai bien écrit les élus, car dans cette longue traversée du désert, nous aurons redécouvert le sens du service de l’Etat, du dévouement et du Bien Commun. Nous applaudirons toutes celles et ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont au service de leur prochain. Et nous appellerons cela la gratitude.

 

 Après ? - Nous déciderons de ne plus nous énerver dans la file d’attente devant les magasins et de profiter de ce temps pour parler aux personnes qui comme nous, attendent leur tour. Parce que nous aurons redécouvert que le temps ne nous appartient pas ; que Celui qui nous l’a donné ne nous a rien fait payer et que décidément, non, le temps ce n’est pas de l’argent ! Le temps c’est un don à recevoir et chaque minute un cadeau à goûter. Et nous appellerons cela la patience.

 

Après ? - Nous pourrons décider de transformer tous les groupes WhatsApp créés entre voisins pendant cette longue épreuve, en groupes réels, de dîners partagés, de nouvelles échangées, d’entraide pour aller faire les courses où amener les enfants à l’école. Et nous appellerons cela la fraternité.

 

 Après ? - Nous rirons en pensant à avant, lorsque nous étions tombés dans l’esclavage d’une machine financière que nous avions nous-mêmes créée, cette poigne despotique broyant des vies humaines et saccageant la planète. Après, nous remettrons l’homme au centre de tout parce qu’aucune vie ne mérite d’être sacrifiée au nom d’un système, quel qu’il soit. Et nous appellerons cela la justice.

 

 Après ? - Nous nous souviendrons que ce virus s’est transmis entre nous sans faire de distinction de couleur de peau, de culture, de niveau de revenu ou de religion. Simplement parce que nous appartenons tous à l’espèce humaine. Simplement parce que nous sommes humains. Et de cela nous aurons appris que si nous pouvons nous transmettre le pire, nous pouvons aussi nous transmettre le meilleur. Simplement parce que nous sommes humains. Et nous appellerons cela l’humanité.

 

 Après ? - Dans nos maisons, dans nos familles, il y aura de nombreuses chaises vides et nous pleurerons celles et ceux qui ne verront jamais cet après. Mais ce que nous aurons vécu aura été si douloureux et si intense à la fois que nous aurons découvert ce lien entre nous, cette communion plus forte que la distance géographique. Et nous saurons que ce lien qui se joue de l’espace, se joue aussi du temps ; que ce lien passe la mort. Et ce lien entre nous qui unit ce côté-ci et l’autre de la rue, ce côté-ci et l’autre de la mort, ce côté-ci et l’autre de la vie, nous l’appellerons Dieu.

 

 Après ? - Après ce sera différent d’avant mais pour vivre cet après, il nous faut traverser le présent. Il nous faut consentir à cette autre mort qui se joue en nous, cette mort bien plus éprouvante que la mort physique. Car il n’y a pas de résurrection sans passion, pas de vie sans passer par la mort, pas de vraie paix sans avoir vaincu sa propre haine, ni de joie sans avoir traversé la tristesse. Et pour dire cela, pour dire cette lente transformation de nous qui s’accomplit au cœur de l’épreuve, cette longue gestation de nous-mêmes, pour dire cela, il n’existe pas de mot.

 

 

..............................................................................................................

Méditation du dimanche des Rameaux 5 avril 2020

Tout était consommé

La neuvième heure avait sonné. C’était dans le pays de mon peuple Israël. Tout était consommé. Cette énorme aventure.

Depuis la sixième heure il y avait eu des ténèbres sur tout le pays, jusqu’à la neuvième heure. Tout était consommé. Ne parlons plus de cela. Ça me fait mal.

Cette incroyable descente de mon fils parmi les hommes.

Chez les hommes. Pour ce qu’ils en ont fait.

Ces trente ans qu’il fut charpentier chez les hommes.

Ces trois ans qu’il fut une sorte de prédicateur chez les hommes. Un prêtre.

Ces trois jours où il fut une victime chez les hommes. Parmi les hommes.

Ces trois nuits où il fut un mort chez les hommes. Parmi les hommes morts.

Ces siècles et ces siècles où il est une hostie chez les hommes.

Tout était consommé, cette incroyable aventure par laquelle, moi, Dieu, j’ai les bras liés pour mon éternité.

Cette aventure par laquelle mon Fils m’a lié les bras.

Pour éternellement liant les bras de ma justice, pour éternellement déliant les bras de ma miséricorde.

Et contre ma justice inventant une justice même. Une justice d’amour. Une justice d’Espérance.

Tout était consommé.

Ce qu’il fallait. Comme il avait fallu. Comme mes prophètes l’avaient annoncé. Le voile du temple s’était déchiré en deux, depuis le haut jusqu’en bas.

La terre avait tremblé ;  des rochers s’étaient fendus.

Des sépulcres s’étaient ouverts, et plusieurs corps des saints qui étaient morts étaient ressuscites.

Et environ la neuvième heure mon Fils avait poussé le cri qui ne s’effacera point. Tout était consommé.

Les soldats s’en étaient retournés dans leurs casernes. Riant et plaisantant parce que c’était un service fini. Un tour de garde qu’ils ne prendraient plus.

Seul un centenier demeurait, et quelques hommes.

Un tout petit poste pour garder ce gibet sans importance.

La potence où mon Fils pendait.

Seules quelques femmes étaient demeurées. La Mère était là.

Et peut-être aussi quelques disciples, et encore on n’en est pas bien sûr.

Or tout homme a le droit d’ensevelir son fils. Tout homme sur terre, s’il a ce grand malheur de ne pas être mort avant son fils.

Et moi seul, moi Dieu, les bras liés par cette aventure,

Moi seul à cette minute père après tant de pères,

Moi seul je ne pouvais pas ensevelir mon fils.

C’est alors, ô nuit, que tu vins.

O ma fille chère entre toutes et je le vois encore et je verrai cela dans mon éternité.

C’est alors ô Nuit que tu vins et dans un grand linceul tu ensevelis

Le Centenier et ses hommes romains,

La Vierge et les saintes femmes,

Et cette montagne et cette vallée, sur qui le soir descendait,

Et mon peuple d’Israël et les pécheurs et ensemble celui qui mourait, qui était mort pour eux,

Et les hommes de Joseph d’Arimathée qui déjà s’approchaient,

Portant le linceul blanc.

Charles Péguy

 

...............................................................................................................

Méditation du samedi 4 avril 2020

                                                             

En découvrant ce tableau  dans Magnificat, j’ai pensé qu’il pourrait nous aider pour la méditation de ce jour, (voire à plus long terme) dans ces jours douloureux, ces semaines difficiles que vit notre humanité. Il me semble qu’il    est une image de ce vit notre monde aujourd’hui.                                     
Ce tableau est intitulé Saint Marc sauvant un Sarrasin d’un naufrage (1566), Tintoret (1518-1594), Venise (Italie), Gallerie dell’Accademia
Je vous propose                                     
Dans un premier temps de regarder cette œuvre, de se laisser pénétrer par les couleurs, les personnages, la situation… 
Dans un deuxième temps, faire le lien avec ce que nous vivons...
Dans un troisième temps… j’ai été impressionné par le titre de ce tableau

           ⦁ Il s’agit d’un naufrage… Est-ce que la barque de notre monde n’est-elle pas ballotter violemment par cette  pandémie au risque de faire mourir bien des hommes, des femmes, des enfants ?
           ⦁ Il s’agit d’un homme sauvant un autre homme… Dans ce temps de souffrance de tant et tant d’êtres humains, d’autres humains prennent des risques pour venir en aide à ceux qui risquent de mourir : médecins, infirmiers, transporteurs, et tous ceux qui restent à leur postes pour donner à manger...  chercheurs… et bien d’autres.  

La prière peut nous faire entrer dans cette histoire de sauver… d’accueillir ce don de l’amour qui sauve, d’accueillir ce salut en nous tournant vers le Seigneur avec le Psaume 101, et une prière à Marie.
        ⦁ Psaume 101 : Seigneur, entends ma prière : 

que mon cri parvienne jusqu'à toi ! Ne me cache pas ton visage le jour où je suis en détresse ! Le jour où j'appelle, écoute-moi ; viens vite, réponds-moi !

       Prière à Marie :

Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, Sainte Mère de Dieu. Ne méprise pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve,
mais de tous les dangers délivre-nous toujours,
Vierge glorieuse, Vierge bienheureuse. 


Merci à vous d’être un signe d’espérance dans l’amour du Christ Jésus, par vos appels téléphoniques, vos courriels.
Jean-Marie Cheney, prêtre
 

Méditation du vendredi 3 avril

Encore une controverse entre Jésus et les Juifs qui veulent le lapider, dans l’évangile d’aujourd’hui ! Cette fois elle ne porte pas sur les actes de Jésus, mais sur ses paroles, sur ce qu’il dit de lui-même. Pourtant il ne dit pas : je suis le Fils, pris absolument, ce qui est l’affirmation la plus forte, mais je suis  Fils de Dieu, affirmation plus large. Il répond en s’appuyant sur le psaume 81 (82) : « je l’ai dit vous êtes des dieux, des fils du Très Haut, vous tous ». Si donc l’appellation dieux est attribuée à  ceux à qui la Parole de Dieu a été adressée, à plus forte raison peut-elle s’appliquer à lui qui se présente comme celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde. Il appuie ses paroles sur la cohérence avec les œuvres qu’il réalise, non pas ses œuvres, mais les oeuvres du Père. Elles sont le fruit d’une collaboration étroite qui manifeste son unité profonde avec le Père.
Cette controverse nous paraît peut-être subtile et difficile à comprendre. Elle nous renvoie à notre propre foi en Jésus. Est-ce qu’il est pour nous le Fils ? Et-ce qu’il y a pour nous cohérence profonde entre ses paroles et ses actes ? Ne sommes-nous pas tentés d’en prendre et d’en laisser dans son enseignement, de faire un tri plus ou moins consciemment, de retenir ce qui concerne l’amour du prochain, la miséricorde, le pardon…et de laisser ce qui concerne le jugement ?
Cette controverse nous renvoie aussi à la cohérence de notre propre vie et de notre témoignage. Est-ce que notre parole est en consonance avec notre manière de vivre ? Il est si facile de dire « faites comme je dis » (mais ne faites pas comme je fais) ou de mettre en avant de belles motivations qui ne sont pas suivies d’effet. Et si nous appuyons notre témoignage sur notre action, rappelons-nous que témoigner, ce n’est pas se mettre en avant, c’est dire ce que le Seigneur a pu réaliser à travers nous, ce n’est pas notre propriété, dont nous pourrions nous glorifier.
En ce temps de confinement, nous sommes appelés peut-être à davantage de vigilance. Que nos paroles de soutien, d’encouragement, de sympathie ne soient pas des vœux pieux, mais des engagements qui se traduisent dans le concret. Tout le personnel soignant qui s’investit au péril de sa santé, et bien d’autres, est un exemple de générosité désintéressée. Merci à tous ceux qui permettent à notre société de continuer à vivre.

Méditation du jeudi 2/4/2020

Faire Alliance
La première lecture de ce jour nous relate l’histoire d’alliance entre Dieu et Abraham. La promesse à un homme choisi par Dieu qui deviendra le père d’une nombreuse descendance.
Faire alliance, c’est le désir de Dieu avec chacun d’entre nous, quelque soit notre chemin de vie. Dieu nous rejoint là où nous sommes et où nous en sommes. Le grand désir de Dieu est que nous soyons heureux et que nous puissions accéder à la Béatitude, c'est-à-dire le voir dans sa gloire. Lorsque Dieu fait une promesse, c’est du solide. Dieu ne rompt jamais l’alliance qu’il établit avec l’Homme, tandis que de notre côté, il nous arrive de la laisser de côté. 
Cette alliance sera renouvelée en Jésus, car lui-même dira à ses interlocuteurs « JE SUIS », expression qui manifeste la présence de Dieu en ce monde.
En ce temps imminent où nous entrons dans la Semaine Sainte, interrogeons-nous sur notre alliance avec le Seigneur. Où j’en suis ? Y suis-je fidèle ?

Méditation du mercredi 1/4/2020

Qu’est-ce que la liberté ? C’est ce thème majeur qui fait l’objet de la controverse entre Jésus et ses interlocuteurs dans l’évangile d’aujourd’hui. Sujet hautement sensible pour les Juifs qui sont sous l’occupation romaine et dont l’histoire est marquée par l’Exode, expérience de la libération des Egyptiens sous la conduite de Moïse pour servir Dieu. La liberté pour eux est donc fruit de l’Alliance et de la fidélité au Dieu libérateur. Les interlocuteurs de Jésus sont piqués au vif par ses paroles et répliquent qu’ils n’ont jamais été l’esclave de personne.
C’est pour Jésus l’occasion de développer une conception plus profonde de la liberté : liberté par rapport au péché qui est un esclavage, le péché comme rejet de Dieu et de son envoyé. La varie liberté est celle d’être fils ou fille dans le Fils, de faire comme lui la volonté du Père. Jésus fait la distinction entre mon Père et votre père. Ses interlocuteurs comprennent bien l’allusion : vouloir le tuer, refuser de le reconnaître comme venant du Père, c’est être esclave des idoles.
Et pour nous qu’est-ce que la liberté ? Est-ce seulement l’absence de contrainte ? La faculté de faire ce qu’on veut quand on veut ? Au  risque d’être esclaves de nos désirs ? Ou cherchons-nous la source de notre liberté dans notre relation à Dieu ? au Christ ? Ce temps de carême nous est donné pour approfondir notre liberté d’enfants de Dieu. Ce temps de confinement auquel nous sommes contraints peut être vécu comme un temps de dépouillement, de retour à l’essentiel, de désert pour rechercher celui qui est le libérateur. Moïse a dû enlever ses sandale pour s’approcher du buisson ardent : que devons-nous enlever, que devons-nous quitter, à quoi devons-nous renoncer pour passer avec le Christ de la mort à la vie ?

Méditation du Mardi 31 Mars, Mardi de la 5° Semaine de Carême par le P. Christophe 

Croix source de Vie ! Voici des textes à premières vue, plutôt sombres en ce 1er Avril. La liturgie, nous conduit petit à petit à l'évènement central de notre foi : La mort et la Résurrection de Jésus.
Hier les pharisiens cherchaient à "coincer" Jésus avec la femme adultère, aujourd'hui c'est Jésus lui-même dans l’évangile de Jean (Chapitre 8,21-30), qui annonce sa mort…Comme toujours il n'est pas compris et l'on voit le fossé se creuser entre Jésus et les pharisiens.
Le monde d'en bas et le monde d'en haut semblent se séparer, comme le ciel et la terre apparaissent distinctement au lever du soleil… Les pharisiens, en excluant Jésus, puis en le crucifiant, vont rejeter celui qui réconciliait le ciel et la terre…En tuant Jésus, les pharisiens restent dans leur péché et se séparent de la vie de Dieu… si Jésus annonce sa mort, c'est aussi une mort pour l'humanité privée du fils de Dieu.
Quand Jésus sera élevé, c’est-à-dire sur crucifié sur la Croix, alors Dieu le Père révèlera de manière définitive l'identité réel de Jésus : le Fils de Dieu, source de vie éternelle… 
O Croix dressée sur la monde, O Croix de Jésus Christ… C'est bien vers elle que ces jours-ci nous nous tournons. 
La Croix, signe de mort : De ceux qui meurent injustement, de ceux qui vivent l'impossibilité de voir le visage de leur défunt…
La Croix, signe de vie donnée par amour : De ces soignants, de ces aidants, qui donnent leur vie au bénéfice des malades, des personnes âgées…
Seigneur en traçant le signe de la croix, sur ma vie chaque matin, donne-moi de lever les yeux vers toi, pour imiter ta confiance face à la mort, et pour imiter ta capacité à donner ta vie pour les autres.

Méditation du jour - lundi 30 mars 2020

                     En écho à l’Evangile de ce jour (Jean 8, 1-11)

 

Lanceurs de cailloux avec un cœur de pierre

      Dans le passage d’Evangile proposé aujourd’hui à notre méditation nous lisons que : « Tôt le matin, Jésus retourne au Temple de Jérusalem. Durant la nuit ses ennemis ont trouvé une raison de le piéger, en trainant une femme à ses pieds : « Cette femme infidèle à son mari, la loi de Moïse prescrit de la tuer à coups de pierre. Et toi qu’en dis-tu ? »

       Ces pharisiens et ces scribes qui traînent ainsi cette pauvre femme jusqu’aux pieds de Jésus, ils ont vraiment un cœur de pierre. Leur but inavoué est de perdre Jésus, de le discréditer pour l’éliminer. Ce n’est pas ce qu’a fait cette femme qui les motivent, ils veulent se servir d’elle, ils n’ont aucun sentiment humain à son égard, elle n’est qu’un objet à leurs yeux. Oui, ils ont vraiment un cœur de pierre.

 

Le plus grand miracle opéré par Jésus : réussir à changer le cœur de pierre de ces hommes.

        Comment s’y prend-t-il ? Devant l’insistance de ses interlocuteurs, Jésus se penché sur le sol, il s’abaisse au même rang que la femme repliée sur elle-même… comme pour leur dire : "Cette femme, vous ne la regardez pas comme une personne humaine, eh bien, moi non plus je ne vous regarde pas… Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre !"

       Et il se penche à nouveau sur le sol en y traçant des traits. Qu’a-t-il pu tracer sur le sol ce matin-là ? Autrefois dans le Sinaï, Dieu avait écrit, devant Moïse, les dix commandements de son propre doigt sur les tables de pierre. Jésus écrit peut-être sur le sable la Loi du monde nouveau, une loi d’amour à graver dans nos cœurs et non dans la pierre.

       Abaissé plus bas qu’eux, Jésus touche le cœur de ses adversaires qui s’en vont, renvoyés à la vérité sur eux-mêmes… Et Jésus devient source de nouveaux possibles pour ses ennemis comme pour la femme : « Personne ne t’a condamnée. Moi non plus je ne te condamne pas : Va et ne pêche plus. »

 

Aujourd’hui encore, Jésus croit en de nouveaux possibles, en chacun et en l’humanité solidaire.

        En cette période de confinement, les femmes victimes de violences conjugales sont davantage exposées. Les hommes violents ont souvent subi des violences dans leur jeunesse. Par nos liens d’amitié et de voisinage, travaillons avec le Christ à faire barrage à la violence au sein des familles confinées. Supportons-nous dans tous les sens du terme.

      La femme pardonnée et invitée à se relever, ce peut-être notre humanité qui s’est engouffrée dans une mondialisation basée sur le profit et la surconsommation. Comme tous ces soignants qui se penchent sur les malades, travaillons avec le Christ à inventer des lendemains solidaires…

     La femme pardonnée et invitée à repartir, ce peut être l’Eglise qui n’a pas toujours été fidèle à l’Evangile. Notre Eglise est loin d’être parfaite, mais elle va fêter la Passion du Christ, avec des liens de communion plus forts que isolements.

 

     Puisse Jésus venir encore aujourd'hui convertir son Eglise, convertir les plus durs de notre humanité, convertir nos cœurs à nous tous… opérer son plus grand miracle : toucher les cœurs de pierre, mettre en nous un cœur de chair et y tracer sa nouvelle loi d’amour et de partage. Et demain ne sera pas comme lier.

Père Bernard Garret

Méditation du dimanche 29 mars 2020

3 jeunes chrétiens font un choix original pour vivre ce temps : Une Domus Ecclesiae

Cliquez ici

......................................................................................................


Meditation du 28 Mars


«Frères, je vous exhorte donc à vous conduire d’une manière digne de votre vocation : ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience, supportez-vous les uns les autres avec amour ; ayez soin de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix.» (St Paul aux Éphésiens 4, 1-3)

Nous voici bien démunis devant cette épidémie du Covid-19… nous qui sommes confinés comme beaucoup à travers le monde. Beaucoup de secteurs humains, économiques, sociaux sont démunis comme chacun  de nous.
Le coronavirus a pris sur un corps fragile, dont il révèle toutes les faiblesses. Pour certains économistes, la pandémie nous donne l’opportunité de réguler une machine économique spéculative devenue folle. Il faut tirer les leçons de ce que nous savions mais qui apparaît au grand jour : la spéculation avait contaminé l’économie et elle tenait lieu de moteur de croissance. Nos responsables et nous-mêmes aurons-nous assez d’humilité, de douceur, de patience pour réagir face à cette vision économique rongée par la finance, régulée par le ‘marcher’.
En ce temps de carême, avec l’Église, nous sommes appelés à vivre la solidarité avec les autres, soit avec le CCFD-Solidaires, soit en ayant le souci de ceux qui sont seuls à cause du confinement. N’est-pas une manière digne de vivre notre vocation ?
Dans cette épreuve du Covid-19, nous pouvons voir émerger des gestes de solidarité, de soutien auprès des malades, des soignants, des chercheurs… Tous ces gestes solidaires, c’est aussi une manière de vivre notre vocation qui est l’espérance de vivre un monde nouveau enraciné dans le Christ-Jésus.
« Supportez-vous les uns les autres avec amour »… Comment supportez les autres ? Comment être le support de l’autre, alors que je suis confiné, interdit de sortir, interdit de visiter les malades, les personnes âgées comme nous le demande Jésus, pour le rencontrer Lui ?
Notre support principal dans les conditions de confinement, c’est la prière, la méditation de la Parole de Dieu, pour vivre en communion avec les autres dans la présence du Christ vivant en communion avec nous.
En écrivant cela, je pense à Thérèse de L’enfant Jésus (Saint Thérèse de Lisieux!) vivant dans son Carmel, confinée dans son carmel pour vivre sa vocation. Voilà qu’en 1927, le pape Pie XI la proclame « Sainte Patronne des Missions ».
N’est-pas pour nous en ces temps de confinement, un appel, un exemple à vivre cette communion au Christ Jésus pour être « le support » des « autres avec amour » ?
Merci à vous d’être pour moi un support dans l’amour du Christ Jésus, par vos appels téléphoniques, vos courriels.
Jean-Marie Cheney, prêtre

 

...............................................................................................................

Méditation du 27 mars

Vendredi de la 4° semaine de carême

Le passage de l’évangile de Jean qui est proposé à notre méditation aujourd’hui est centré sur cette question fondamentale : qui est Jésus ? Question toujours actuelle. Son comportement a quelque chose d’énigmatique et suscite discussions, controverses, polémiques. Il reste d’abord en Galilée comme lieu refuge, car en Judée sa vie est menacée, puis il monte à Jérusalem en secret, puis il se met à enseigner dans le temple, publiquement. On peut s’interroger sur la cohérence de son attitude. Pour se justifier et pour répondre à ceux qui s’interrogent sur son identité, il en appelle à sa mission, à celui qui l’a envoyé. Il n’agit pas de lui-même, mais toujours en concertation avec son Père. Là résident le secret de sa liberté et l’origine de ses décisions. Et notre passage conclut : « personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue. » Cette heure viendra un peu plus tard.

Nous sommes ainsi confrontés au mystère du temps. Il peut être vécu de deux manières : en cherchant à le maîtriser, à l’anticiper, à le programmer ou au contraire à l’accueillir avec sa dimension d’imprévu, d’inconnu, d’immaîtrisable. C’est bien cette dimension-là que nous redécouvrons de manière éprouvante, souvent angoissante, en tout cas humiliante. En ce temps d’épidémie. Combien de temps durera-t-elle, combien de temps faudra-t-il maintenir le confinement ? Personne n’en sait rien, personne n’est capable de prévoir, même les experts les plus pointus. Nous sommes condamnés à naviguer à vue. Cette obligation bouleverse notre manière de vivre le temps, il nous faut vivre au jour le jour, elle nous prend au dépourvu. Et en même temps elle opère ce retournement, par bien des côtés  salutaire : nous ne comptons plus sur nos capacités à prévoir, à maîtriser, mais les uns sur les autres. La relation et l’attention réciproque sont devenues premières.

Cette épidémie pose aussi, formulée ou non, la même question qu’on se posait à propos de Jésus : qui est-il ? Qui est Dieu qui laisse faire ? Quel est le sens de ce qui nous arrive ? Je n’ai pas la prétention de donner une réponse convaincante et définitive, comme si je lisais dans les intentions de Dieu. Mais je dirais que Dieu est présent dans ce que tout le monde peut constater : cet élan général de solidarité, cette attention aux malades, aux plus fragiles, ce dévouement totalement désintéressé, sans compter ses forces. Cette épreuve peut faire surgir de l’humanité le meilleur.

Père Pierre Bayerlet

..............................................................................................................................................................................................................................................................................................

Méditation du 26 mars

Rendre témoignage

Tel est le thème de notre évangile de ce jour. Se rendre témoignage à soi même n’est jamais une bonne chose, car en effet, nous ne nous annonçons jamais nous-mêmes. Bien au contraire, c’est toujours en vue de quelqu’un d’autre qui est plus grand.

Le Christ ne se rend pas témoignage à lui-même.  Il n’en a pas besoin, car toute l’Ecriture le fait déjà pour lui. Que ce soit les prophètes ou toutes les personnes qui ont suivi le Fils de Dieu ou qui adhèrent encore aujourd’hui à son message, tous ils rendent témoignage de l’existence de Dieu en ce monde.

En cette période si particulière que nous traversons, tous les liens de solidarité qui se créent, les gestes d’attention envers les soignants, mais aussi envers les isolés, tout cela rend témoignage d’une espérance qui ne sera jamais éteinte. C’est un témoignage vrai, sincère, animé par la force de l’Esprit Saint

P JMarie Larue

............................................................................................................

Méditation mercredi 25 mars

Avec le Père Axel ISABEY nous méditons l'Annonciation de l'Ange à Marie avec l'oeuvre de Fra Angelico.

cliquer ici

.............................................................................................................................................................................................................

Méditation mardi 24 mars

Se réjouir des guérisons ?

Se réjouir d'une guérison ? Notre monde malade comme ce paralytique ! En France nous sommes confinés depuis 8 jours, et le paralytique lui est embrigadé dans son corps depuis 38 ans ! Alors qu'aujourd'hui, nos médias nous rapportent peu de cas de guérison, l'Evangéliste Saint Jean (peut être un mauvais journaliste), nous décrit une guérison de plus avec ce paralytique guérit un jour de Sabbat…

On imagine que le premier à se réjouir c'est cet homme qui passe du monde immobile, à la vie en mouvement…

On imagine aussi que Jésus, se réjouis de cette évolution de cet homme qui voulait être guéris.

Mais il en est d'autres, les pharisiens qui ne savent pas se réjouir mais qui cherchent juste à coincer Jésus afin de la mener sur une Croix.

Et moi suis-je capable de me réjouir en voyant l'autre heureux, vivant ?

Ceux qui se sont battus dans les hôpitaux pour que les guérisons aient lieues, sauront se réjouir. Les applaudissements tous les soirs à 20h, rappelle leur mission vitale. Merci au nom de tous !

En ce jour, je pense à tout ceux qui sont au bord du chemin, plus que jamais isolés par le confinement…les personnes en EPAHD, les personnes sans domicile fixe, les migrants-refugiés, les veufs et les veuves… Parfois des journées sans voir personnes…Et pourtant nous avons tous besoin d'être guéris ! Guéris de nos infirmités, mais surtout guéris de nos blessures intérieures.

Un jour, une personne passe dans notre vie, s'arrête, fait attention à moi, m'offre un geste de soutien, un sourire et grâce à elle, la Paix passe en moi…

Saurons-nous, après cet épisode si douloureux du Covid-19, devenir de ses passeurs de Vie et de Paix à la manière de Jésus ?

Savons déjà ces jours faire preuve d'attention pour le Vivant ?

Battant en brèche nos individualismes, notre hypermodernité trop gourmande, notre insouciance pour notre belle terre, et notre frères et sœurs en humanité, une personne me disait que notre monde sera irrémédiablement transformé dans le bon sens.

Oui, de la source la plus profonde de notre humanité, réveillée par un virus, l'eau vive jaillira et l'eau fécondera la terre stérile, pour que partout des fruits nouveaux nous soient donnés (Lecture d'Ezéchiel chapitre 47, 1-12).

Prends soins de toi, de ton corps et de ta vie spirituelle.


Père Christophe

 

..............................................................................................................

          Méditation pour le lundi 23 Mars 2020 (Bernard Garret)

                                                   Quelques messages de guérisons…

        Midi et soir, chaque journal télévisé fait tomber les chiffres sur les nouveaux cas de décès dus au Covis19, ainsi que sur ceux des guérisons. En pensant aussi aux autres maladies qui nous frappent, nous communions à la détresse des familles en deuil, comme à la joie causée par diverses guérisons, retrouvailles et recommencements possibles.

 

     Les textes de la Parole de Dieu proposés pour ce lundi de la 4ème semaine de Carême nous parlent de plusieurs formes de guérisons personnelles ou collectives.

 

    + Au livre du prophète Isaïe (65, 17-21) : Au cœur de la détresse des hébreux exilés à Babylone, surgissent des promesses de renouveau : « Ainsi parle le Seigneur : Oui, voici : je vais créer un ciel nouveau et une terre nouvelle, on ne se souviendra plus du passé… Soyez plutôt dans la joie, exultez sans fin pour ce que je créé… »

      Avec les contraintes du confinement, nombre d’entre nous se sentent aussi en exil par rapport à la liberté d’aller et venir, de vaquer à nos occupations, de rencontrer les autres… Cela nous invite à mesurer ce qui menait à des impasses dans une mondialisation liée à une consommation outrancière… Au-delà de la pandémie, Dieu nous aidera-t-il encore à rebâtir une terre nouvelle ?

 

    + « Je t’exalte, Seigneur : tu m’as relevé. Quand j’ai crié vers toi, Seigneur, tu m’as fais remonter de l’abîme et revivre quand je descendais à la fosse… » En écho à ces cris du Psaume 29, nous rendons grâce pour la fraternité qui s’invente ici et là autour de nous, pour soigner, répondre aux besoins les plus urgents, entourer les personnes fragiles. Que de témoignages véhiculés aussi par les médias sur ceux et celles qui guérissent de leur individualisme pour se serrer les coudes.

 

   + La fin du chapitre 4 de l’Evangile de Jean nous fait suivre Jésus revenu à Cana en Galilée où il avait changé l’eau en vin. Apprenant son retour, un fonctionnaire royal, habitant Capharnaüm, vient trouver Jésus pour lui demander de guérir son fils malade. Jésus lui répond : « Va, ton fils est vivant. » L’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il partit.

 

       « Plus de peur ! » La revue « Magnificat » enchaine sur une méditation du bienheureux Pierre Claverie, évêque d’Oran et martyr d’Algérie.

       « J’ai souvent l’impression que mon Eglise se trouve enfermée dans la chambre haute comme les apôtres avant la Pentecôte. Les Actes des apôtres nous disent qu’ils étaient là « par crainte des juifs ». Jésus crucifié leur avait cependant donné des signes de sa présence parmi eux et ils se rassemblaient pour attendre son retour glorieux… Mais en attendant, ils avaient peur… »

 

     Confiné dans ma chambre à l’abbaye de Luxeuil, réduit à communiquer par mail ou par téléphone, je trouve judicieuse cette comparaison de Pierre Claverie avec cette chambre de Jérusalem où les apôtres, Marie et les frères du Seigneur se tiennent confinés, entre l’ascension de Jésus et la venue de l’Esprit Saint à la Pentecôte. « Restons chez nous », autant que nous puissions obéir aux règles de confinement imposées. Cependant mettons-nous dans la peau de l’apôtre Pierre, et prenons de l’avance sur lui, en anticipant sur le cantique qu’il prononcera en la fête de Pentecôte :

     « C’est pour nous que le Christ a souffert ;

      Il nous a marqué le chemin pour que nous allions sur ses traces.

                   Par ses blessures nous sommes guéris.

      Il n’a pas commis le péché ; dans sa bouche on n’a pu trouver le mensonge.

      Insulté sans rendre l’insulte, maltraité, sans proférer de menace,

      Il s’en remettait à celui qui juge avec justice.

                   Par ses blessures nous sommes guéris.

     C’était nos péchés qu’il portait, dans son corps sur le bois

     Afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice.

                   Par ses blessures nous sommes guéris. »

..............................................................................................................

Homélie 4ème dimanche Carême A – 22 Mars 2020 – Doyenné de Luxeuil - (Bernard Garret)

                                           -------------------

Mettons à profit nos journées de confinement pour guérir de nos aveuglements.

        Commentaire de l’Evangile de Jean, chapitre 9 versets 1 et ss

 

       En sortant du Temple de Jérusalem, Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance. Ses disciples demandent : « Maître, pourquoi cet homme est-il né aveugle ? ». Jésus répond : « …pour que l’action de Dieu soit manifestée en lui… il nous faut réaliser l’action de Dieu, même si la nuit est proche, car je suis la lumière du monde. »

       Effectivement, Jésus va manifester qu’il est bien source de lumière, certes en guérissant les yeux de l’aveugle-né, mais surtout en guérissant l’aveuglement de son entourage qui liait le handicap de l’aveugle à des tares familiales et l’enfermait dans son passé.

 

      Aujourd’hui encore, Jésus agit pour nous guérir nous aussi de nos aveuglements, à travers la grâce de notre baptême. Avec le désarroi semé par l’épidémie du Covid 19, chacun de nous se sent parfois dans l’obscurité. Nos agendas et nos repères sont bousculés et nous sommes renvoyés à quelques questions fondamentales : à quoi on sert ?  Pourquoi on est là ? Pour qui on compte ? Demain ne doit-il pas être différent d’hier ?

- Guérir de notre aveuglement, ce peut être ouvrir les yeux sur la place que je tiens et arriver à me dire : « si je n’étais pas là, il manquerait quelque chose ! ».

   - Guérir de notre aveuglement, ce peut être ouvrir les yeux sur tout ce qu’on reçoit des autres qui pensent à nous, qui nous redonnent confiance… et en rendre grâce…

  - Guérir de notre aveuglement c’est refaire la liste dans sa tête de toutes les personnes pour lesquelles on compte… et s’émerveiller de tout cela.

  - Guérir de notre aveuglement, c’est aussi ouvrir les yeux de la foi sur l’action de Dieu. Dieu ne vient pas résoudre nos difficultés, mais il nous donnera le courage d’y faire face…

 

      Aujourd’hui encore, Jésus nous interpelle aussi collectivement sur les dérives aveugles de nos choix de société, de nos manières de produire, consommer et échanger. Je cite, à ce propos, le récent message des évêques de France, en écho à l’épidémie actuelle.

     « Depuis bien des années déjà, notre humanité a l’intuition qu’elle doit changer radicalement sa manière de vivre. La crise écologique nous le rappelle sans cesse, mais la détermination a fait largement défaut jusqu’ici pour prendre ensemble les décisions qui s’imposent et pour s’y tenir. Osons le dire, l’égoïsme, l’individualisme, la recherche du profit, le consumérisme outrancier mettent à mal notre solidarité.

      Nous avons le droit d’espérer que ce que nous vivons en ce moment convaincra le plus grand nombre, qu’il ne faut plus différer les changements qui s’imposent : alors, ce drame porteur d’angoisse n’aura pas été traversé en vain. » (Message des évêques de France aux catholiques et à tous nos concitoyens)

 

     Au moment où les gouvernements européens décident enfin des milliards de subventions à la recherche médicale, il est bon de nous interroger sur quelques choix éthiques. Si, comme en Lombardie, notre système hospitalier se trouve débordé, comment faire le tri entre les malades ? Faut-il sacrifier les très vieux pour faire la place aux plus jeunes ? Pour échapper à ce scandale, il faut aspirer à ce que les hôpitaux, bien secondés par la médecine de ville, répondent à la demande de tous ceux qui seront contraints de frapper à leur porte.

    Cela pose la question des moyens que la société se donne pour former des personnels de santé travaillant dans des équipements de qualité, en privilégiant cet investissement par rapport à la fabrication des armements, ces machines de mort, véritables virus mécaniques qui s’exportent trop bien. Puisse Jésus guérir nos décideurs de leurs aveuglements passés.

 

     Jésus ressuscité continuer de répandre son Esprit Saint pour nous guérir, nous aussi, de nos aveuglements. Il est le Christ, il est la lumière du monde, il est celui qui peut nous éclairer en nous donnant le courage de ne jamais désespérer des autres ni de soi-même. Avec les yeux de la foi, puissions-nous quitter nos façons de voir pour nous ouvrir à celle de Dieu. Puissions-nous ouvrir nos yeux sur l’amour dont Dieu nous aime, ouvrir nos yeux sur les besoins des autres à aimer.

....................................................................................................................

Méditation du samedi 21/3/20

« Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie. »  (1 corinthiens 12, 26)

Des hommes, des femmes sont malades de ce virus appelé «Covid-19 »… En quelques semaines l’épidémie a causé plusieurs milliers morts. Toute notre humanité souffre de cette situation et recherche les moyens qui permettent de sortir de cette crise sanitaire mondiale.

Cette crise doit nous permettre de prendre conscience d’un mal être de toute la société… elle doit nous ouvrir les yeux sur tous les virus qui sévissent au long des jours, des années et qui font des morts sans qu’il y ait de confinement.
Ces virus nous pouvons les nommés, ils sont présents en permanence dans nos sociétés : « le virus de l’injustice (celui qui tue le plus), la spéculation financière,  les multinationales qui exploitent les pays pauvres, les paradis fiscaux… Il faut sans doute se laver les mains, mais pas comme Ponce Pilate. Il faut lutter contre l’injustice et ouvrir les mains pour partager » écrit un prêtre d’Alsace. 

Que notre prière en ces temps de crise mondiale se tourne vers l’Esprit Saint ; qu’Il éclaire le cœur des responsables politiques, économiques, sociaux pour qu’ils aient la même énergie à lutter contre tous les virus qui font souffrir et mourir des membres de l’humanité. Prions pour que cet Esprit Saint ouvre nos cœurs à la Parole de Dieu pour qu’elle nous purifie de tout virus qui nous détourne de la Charité, c’est-à-dire de l’Amour même du Christ Jésus pour tout être humain.
Jean-Marie Cheney, prêtre

 

......................................................................................................................................................................................................

Méditation du 20/3/20 – 3° vendredi de carême

Quand un scribe vient poser une question à Jésus, c’est souvent pour lui tendre un piège. Dans le passage qui nous est proposé aujourd’hui, pas du tout. Le contexte précise : « il l’avait entendu discuter et voyait que Jésus lui avait bien répondu. » Il vient donc à lui avec un a priori favorable et un esprit d’ouverture. Sa question sur le premier commandement est pertinente : les rabbins en avaient dénombré 613 dans la bible : comment s’orienter dans ce maquis, comment aller à l’essentiel ? De manière surprenante, Jésus ne répond pas par un commandement du décalogue, il cite la prière que tout juif pieux doit réciter trois fois par jour : « Ecoute, Israël… » Il ajoute un second commandement tiré du livre du Lévitique, comme complément indispensable du premier. Le scribe acquiesce et étoffe la citation par une remarque qui reprend l’enseignement des prophètes. Il est en accord profond avec Jésus qui souligne sa proximité avec le Royaume.

Qu’en retenir pour notre vie ? D’abord se garder de mettre une étiquette sur les autres, de les ranger en catégories, mais les aborder sans a priori, en esprit d’ouverture. L’accueil bienveillant peut venir là où on ne l’attendait pas.

Ensuite l’importance de la prière pour guider notre vie, Jésus s’est appuyé sur la prière pour répondre : on croit comme on prie (lex orandi lex credendi), on agit aussi comme on prie, si on laisse vraiment la prière irriguer sa vie.

Le lien étroit, indispensable entre amour de Dieu et amour du prochain. Ce qui a fait écrire à Jean : » Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? (1 Jn 4, 20) Mais que signifie aimer ? Ce n’est pas d’abord affaire de sentiment, mais de manière d’être et d’agir, la parabole du bon samaritain l’illustre de manière très claire. Le temps de confinement qui nous est imposé par les circonstances ne doit pas nous pousser à l’isolement, mais à nous montrer inventifs, créatifs pour maintenir, cultiver des liens, développer la solidarité par tous les moyens possibles,  ne laisser personne sans relation.

Aimer son prochain, oui, tout le monde en perçoit plus ou moins l’urgence, mais aimer Dieu ? Où est le lien ? Pour un chrétien, toute personne humaine est aimée de Dieu d’un amour inconditionnel, infini. C’est ce que nous révèle la croix du Christ. Et nous sommes appelés à aimer comme Dieu aime, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de limite,  on ne peut jamais se dire j’en ai fait assez, je suis quitte. Cet amour de Dieu, nous sommes appelés à en être signes par notre vie, par notre manière d’être, par notre action. Ce sera toujours de manière limitée, imparfaite, nous ne sommes pas meilleurs que les autres et nous n’avons pas de leçons à donner. Mais s’il y a cohérence entre notre vie et notre foi, nous serons une question pour ceux et celles qui nous voient vivre, même si nous ne le savons pas. C’est à travers nous que Dieu peut faire briller quelque chose de sa tendresse et de son amour.
Père Pierre

Méditation du jeudi 19 mars

Aujourd’hui, nous sommes à la mi-carême. Il a une résonnance bien particulière cette année, où chacun de nous est confiné à son propre domicile et vit donc sa foi de manière particulière.

La fête de St Joseph que nous célébrons aujourd’hui nous invite à nous recentrer sur l’essentiel. Comme un bon père de famille, Joseph veillera au bien de sa famille, il passera du temps avec elle. Joseph, le travailleur discret, ne s’imposera jamais envers Jésus. Elever le Fils de Dieu n’a pas dû être facile tous les jours. Quoiqu’il en soit, Joseph a eu confiance en la promesse divine. C’est un homme d’espérance. Nous ne savons de quoi demain sera fait, mais ayons confiance. Le Seigneur veille en bon père pour ses enfants.

En ce jour, prions pour les pères de famille et plus spécialement ceux qui ont une activité au service de la nation.
Père Jean-Marie

Méditation du 18 mars

Ne te replie pas sur toi-même

Dans l'hymne des Laudes de ce matin "Peuple de Dieu n'ait pas de honte" j'ai chanté : « Ne te replie pas sur toi-même comme si Dieu faisait et ainsi ! C'est quand tu aimes que Dieu t'aime, ouvre ton cœur, fait comme lui. »

Le contraire de se replier, pour moi c'est communiquer ! Confiner ne veut pas dire se replier mais entrer en relation autrement…les chrétiens ont une grâce : celle de vivre une communication par la prière pour entrer dans une communion spirituelle ! Sachons à Luxeuil, Breuches ou Citers, Faucogney ou st Bresson, Fougerolles ou Aillevillers, St Loup Ou Francalmont,  entrer dans cette communion fraternelle !

Dans la messe de ce jour nous prions avec saint Cyrille de Jérusalem, saint du 4e siècle. Il est à l'origine des catéchèses pour préparer au baptême. Nous prions donc ce matin pour les catéchumènes de notre doyenné Peggy et Ludivine, et pour tous ceux du diocèse.

La lecture du livre du Deutéronome au chapitre 4 invite le peuple d'Israël à écouter les décrets et les ordonnances que Dieu lui donne et à les mettre en pratique.

Depuis quelques jours nous sommes invités à mettre en pratique des consignes de précautions sanitaires pour notre bien. À ceci nous reconnaissons la sagesse et l'intelligence de chaque Français.

De même le chrétien est invité à mettre en œuvre le commandement de l'amour. Suivre ce commandement c'est comme suivre le Christ. C'est libérateur ! C'est à ceci que tous pour reconnaîtront : "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé".

L'évangile de Saint Matthieu au chapitre 5 verset 17 à 19 nous rappelle que Jésus est l'aboutissement de la Loi pour les premiers chrétiens.  Jésus accomplit la Loi par l'Esprit Saint qui lui est donné. Toute loi, toute attitude doit être habitée d'un esprit de justice. En c'est en sachant habiter nos nouvelles habitudes, ses nouvelles lois, dans l'esprit de justice et de charité que nous faisons la volonté de Dieu.
Père Christophe

Commentaire liturgique du 17 mars


En ce jour je vous offre cette méditation lors de la messe privée que je célèbre chez moi.

En cette fête de Saint-Patrick qui consacra sa vie à l'évangélisation de l'Irlande nous prions pour le peuple irlandais. Saint-Patrick homme de prière a su s adapter aux conditions sociales et politiques des Celtes. Saurons-nous nous adapter au conditions de confinement pour continuer d'annoncer l'Évangile ?

Le livre de Daniel nous rappelle que dans un contexte d'exil il est possible de vivre sa foi. Même sans lieu pour célébrer le culte , il est toujours possible de célébrer notre Seigneur dans la prière, le jeune la charité. Avec Daniel nous prions : « Délivre-nous en renouvelant tes merveilles, glorifie ton nom, Seigneur . »

L'Évangile nous présente la parabole du débiteur impitoyable. Ce serviteur a une immense dette que le roi annule genereusement. Mais ce serviteur ne remet pas la dette à son compagnon qui lui dois une somme modique . Cela me fais penser au proverbe : " fait aux autres ce que tu aimerais qu'on te fasse."
Dieu, notre roi est un Dieu qui sans cesse pardonne.
En ce premier jour de confinement, je me repose la question avec du recul de.
À quels pardons suis-je appelé ?

Père Christophe