La nouvelle traduction du missel romain — Doyenné 13 / Luxeuil

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Accéder au site diocésain

Doyenné de Luxeuil Doyenné de Luxeuil

La nouvelle traduction du missel romain

Le premier dimanche de l’Avent (28/11/21) est entré en vigueur en France la nouvelle traduction du missel romain. Le missel, à l’usage des prêtres et des fidèles, est le livre qui contient toutes les prières de la messe au cours de l’année liturgique.

Pourquoi une nouvelle traduction ? Pour offrir un texte plus fidèle au texte latin et pour tenir compte de l’évolution de notre langue. Elle a été demandée par Jean-Paul II en 2001 et approuvée par le pape actuel et les évêques de langue française. C’est donc le résultat d’un travail de longue haleine qui a nécessité la collaboration de nombreux spécialistes. Il nous offre la chance de mieux comprendre les paroles et les gestes de l’eucharistie qui est la source et le somment de notre vie chrétienne Il bouscule nos habitudes et nous force ainsi à nous réapproprier nos interventions. Les changements qui concernent les fidèles sont regroupés dans le fascicule intitulé « liturgie de la messe » et que vous avez pu trouver à l’entrée des églises. N’oubliez pas de l’emporter tant que vous ne saurez pas ces changements par cœur.

Les prochains éditos présenteront les modifications apportées à nos réponses au cours de la messe.

 

Bienheureuse Vierge Marie – Frères et soeurs

La nouvelle version du Je confesse à Dieu (dans le nouveau missel) comporte deux modifications par rapport à l’ancienne.

- La bienheureuse Vierge Marie : l’adjectif souligne sa condition actuelle de ressuscitée avec le Christ ;

- je reconnais devant vous, frères et sœurs : cette mention des sœurs tient compte de la sensibilité actuelle à la place faite aux femmes. Pour nous chrétiens, l’être humain a été créé homme et femme à l’image de Dieu. Notre baptême nous fait fils et filles de Dieu, aimés du même amour, égaux en dignité. Par leur amour l’homme et la femme sont signes de l’amour de Dieu, appelés à donner la vie. L’eucharistie est source de l’amour conjugal. On retrouve cette mention frères et sœurs dans les prières eucharistiques, notamment dans le memento des défunts. Il est indispensable que les deux composantes de l’humanité et de l’Eglise soient ainsi explicitement nommées.

 

Agneau de Dieu qui enlèves les péchés

Pourquoi ce passage du singulier au pluriel dans le nouveau missel ? Le Christ, qui par sa mort et sa résurrection, a réconcilié l’humanité avec son Père n’enlève pas seulement le péché en général, mais les péchés de chacun en particulier, ces actes libres, contraires aux commandements,  à l’amour de Dieu et du prochain. Le pluriel insiste ainsi sur notre responsabilité personnelle. Ce pardon nous est offert dans le sacrement de la réconciliation qu’il importe de recevoir régulièrement, plus spécialement en cas de péché grave. Mais le rite pénitentiel du début de la messe nous ouvre déjà au pardon et l’invocation « agneau de Dieu… », avant de recevoir le Christ dans la communion, nous introduit dans une démarche d’humilité. Nous sommes des pauvres qui ont besoin de tout recevoir de Dieu.

« CONSUBTANTIEL»

Dans la continuité de la recherche de la bonne compréhension du nouveau missel romain, nous nous arrêtons aujourd’hui au mot «CONSUBSTANTIEL».
Nous disons à la messe du dimanche ou des solennités après l’homélie du prêtre ou du diacre soit le symbole des Apôtres, soit celui de Nicée-Constantinople. C’est seulement dans le deuxième que nous trouvons le mot «consubstantiel».
En effet consubstantiel ne veut pas dire : de même nature - ce qui n’est pas juste et fidèle - mais : «Un même Être avec le Père». Dans l’Évangile selon saint Jean, Jésus nous dit : « Le Père et moi, nous sommes un. » cf. Jn17, 22. Aussi devenons-nous, par le baptême, fils et filles adoptifs dans le Christ Jésus. Dieu alors demeure en nous pour nous aimer et nous aider à témoigner de la filiation et de la fraternité dans l’unité avec le Saint-Esprit.
Qui donc est vraiment Dieu qui est un dans le Fils sans changer ?
Au début de la messe le prêtre dit souvent après le signe de croix : «Que la Grâce et la Paix de Dieu, Notre Père et du Seigneur Jésus, le Christ, soient toujours avec vous». Il dit aussi à la fin de certaines prières «Par Jésus Christ, ton fils, Notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu, pour les siècles des siècles».
Ainsi donc le Père est dans le Fils ou en relation d’amour avec le Fils. Et le Fils est dans le Père. Ils ne sont pas deux, mais un.

OFFERTOIRE ou PRESENTATION DU PAIN ET DU VIN    

Dans l’église primitive, les fidèles allaient à la prière avec les fruits de leur récolte, commerce, affaire…Une partie de ces offrandes servait au culte, tandis que le reste était partagé entre les Apôtres et les pauvres de la Communauté. Aujourd’hui cela est remplacé par la quête, le pain et le vin que nous présentons à Dieu pour qu’il les sanctifie, les bénisse et nous fasse du bien.
Dans la parabole de la multiplication des pains dans l’Evangile selon saint Luc, Jésus prit cinq pains et deux poisssons, il les bénit, les rompit et les donna aux dsiciples pour le partage à la foule nombreuse. Et en 1 Corinthiens 11, 23-26, après avoir rendu grâce pour le pain et le vin, il dit: « Ceci est mon Corps livré pour vous…. Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon Sang… Faites cela en mémoire de moi ».
Et nous, qu’est ce que vraiment nous présentons à Dieu pour le sacrifice? Qu’est-ce que Dieu attend de nous? N’est-ce pas nous-mêmes ? «Je vous exhorte donc, frères, au nom de la miséricorde de Dieu, à offrir vous-même en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu, c’est là votre culte spirituel» (cf Rm12, 1)

PRIERE SUR LES OFFRANDES

Pour commencer la prière sur les offrandes, le prêtre disait avant : «Prions ensemble au moment d’offrir le sacrifice de toute l’église» et les fidèles répondaient : «Pour la gloire de Dieu et le salut du monde». Avec la nouvelle traduction du missel romain, nous avons une deuxième proposition plus explicite. Ainsi le prêtre et les fidèles s’unissent au Christ pour participer à une même action à la louange et à la gloire de Dieu, selon la vocation et le rôle de chacun, chacune.

On n’assiste pas à la messe comme on regarde un film ou un documentaire à la télévision, mais on participe par notre présence réelle et effective et par notre dialogue. Si Jésus accepte aujourd’hui encore de s’offrir par amour, pour glorifier Dieu et pour nous sauver, nous devons à notre tour accepter librement de nous offrir à Dieu et de nous convertir. Car Dieu ne fait rien sans notre accord personnel. Il ne nous sauve pas sans notre participation.
En effet, comment comprenons-nous ce que nous entendons ou répondons à la messe? En quoi cela m’engage-t-il pour ma communion avec Dieu qui veut demeurer en moi et se servir de moi pour aimer les autres? Est-ce que je prie pour les prêtres qui représentent et nous offrent le Christ ainsi que pour les fidèles qui participent à la messe pour que Dieu soit toujours et partout honoré, glorifié par le témoignage des chrétiens pour un monde de Justice, de Paix, de Fraternité et de Solidarité ?

LA CONSECRATION

Tous les instants de la messe sont importants. Mais le temps de Consécration du Pain et du Vin l’est encore plus. Il importe alors que nous fassions attention aux paroles, attitudes, silences à cet effet et y croyons. Le prêtre ne fait pas de la simple lecture ou récitation, mais il dit la prière de Bénédiction de Jésus. Il rend grâce à Dieu. Il s’incline respectivement quand il prend le pain, puis la coupe, et fait une génuflexion s’il le peut en signe d’adoration. Avec les fidèles qui participent à l’Eucharistie, ils s’unissent à Jésus pour vivre dans la foi sa glorification, le don total de sa vie à Dieu et à l’humanité comme il l’a fait réellement sur la croix pour nous purifier, nous sanctifier et nous consacrer dans nos différents états de vie dans l’Église comme dans le monde.
Aussi devons-nous pendant ce temps-là lui offrir notre vie, nos joies et nos peines, nos succès et nos échecs, nos peurs et nos doutes, nos richesses et nos pauvretés, notre bonne santé et nos maladies.
Mais le savons-nous et le faisons-nous vraiment chaque fois ou très souvent: Réalisons-nous ce que nous disons ou faisons pendant que le prêtre prie pour que Dieu transforme le Pain en Corps du Christ et le Vin en Sang du Christ? Il se passe en ce moment un échange admirable et merveilleux entre le Ciel et la terre. Dieu descend pour écouter nos prières et nous exaucer, nous bénir et nous guérir, nous rassurer et nous réjouir, nous protéger et nous envoyer témoigner de son Amour pour toutes et tous sans faire de différence aucune entre nous.

L’anamnèse

L’anamnèse est l’acclamation qui suit les paroles consécratoires de la prière eucharistique. Ce mot vient d’un terme grec qui signifie, souvenir, commémoration. Dans la liturgie chrétienne, il prend un sens un peu différent : l’eucharistie en effet n’évoque pas seulement le souvenir d’un passé révolu ; la mort et la résurrection du Christ sont rendues présentes,-le don qu’il fait de lui-même ici et maintenant, par l’Esprit Saint à l’œuvre dans l’eucharistie, elles ont une dimension d’éternité, car le Christ partage la vie de son Père qui est, qui était et qui vient. L’eucharistie nous tourne vers sa venue à la fin des temps.

L’ancien missel comportait trois propositions, le nouveau en comporte quatre, la dernière restant inchangée.

Il est grand le mystère de la foi :

Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus,

Nous proclamons ta résurrection,

Nous attendons ta venue dans la gloire.

 

Acclamons le mystère de la foi

Quand nous mangeons ce pain

Et buvons à cette coupe,

Nous annonçons ta mort Seigneur ressuscité,

Et nous attendons que tu viennes.

 

Qu’il soit loué, le mystère de la foi :

Sauveur du monde sauve-nous !

Par ta croix et ta résurrection, tu nous as libérés.

 

Proclamons le mystère de la foi :

Gloire à toi qui étais mort,

gloire à toi qui es vivant,

Notre Sauveur et notre Dieu :

Viens Seigneur Jésus !

 

Nous attendons la bienheureuse espérance

 

La prière qui suit le Notre Père développe la dernière demande : délivre-nous du mal. L’ancienne formule disait : « nous espérons le bonheur que tu promets et l’avènement de Jésus-Christ notre Sauveur ». Elle pouvait laisser croire que nous espérons un bonheur terrestre. Pour dissiper toute ambiguïté, la nouvelle formule précise : « nous qui attendons que se réalise cette bienheureuse espérance : l’avènement de Jésus-Christ notre Sauveur. » Elle nous tourne ainsi vers la venue du Christ dans la gloire, cette venue qui réalisera l’unité du genre humain. Nous sommes faits pour le ciel, pour partager le bonheur de Dieu, communion du Père et du Fils dans l’Esprit Saint. C’est pour cela que nous sommes créés, c’est vers cette fin que tend la création toute entière, quand le Christ récapitulera en lui l’humanité et l’univers.

 

Heureux les invités aux noces de l’agneau

Outre l’inversion des paroles du prêtre avant la communion et le passage au pluriel -les péchés du monde-, l’invitation à communier comporte la mention au repas des noces de l’agneau. L’ancienne formule « au repas du Seigneur »risquait d’assimiler la communion à un repas ordinaire. Or c’est le Christ vivant et ressuscité qui se donne en nourriture dans l’hostie, pour qu’ensemble nous formions son corps. « Deviens ce que tu reçois » disait saint Augustin. Pour le recevoir nous faisons un geste de pauvre, un geste de mendiant : nous tendons la main gauche, posée sur la main droite, comme un trône pour l’accueillir. Ce geste est attesté dès le 4° siècle chez Cyrille de Jérusalem. On peut aussi recevoir l’hostie sur la langue. Les règles sanitaires avaient imposé des restrictions à ce geste. Il demande encore aux prêtres une grande vigilance. En tout cas, ce qu’il faut éviter, c’est de prendre l’hostie entre le pouce et l’index : on ne prend pas le corps du christ, on le reçoit.

 

Allez porter l’évangile du Seigneur

L’eucharistie se termine par un envoi en mission. Elle nous a fait rencontre le Christ, nous a nourris de sa Parole et de son pain vivant. Nous ne pouvons pas garder pour nous ce que nous avons reçu, nous devons en témoigner là où nous vivons. « L’amour du Christ nous presse », nous dit saint Paul. Tout chrétien est disciple missionnaire. Nous sommes donc envoyés sur les routes du monde.

Avec le nouveau missel, la formule d’envoi s’est enrichie. Elle offre désormais 4 possibilités :

Allez dans la paix du Christ

Allez porter l’évangile du Seigneur

Allez en paix, glorifiez le Seigneur par votre vie

Allez en paix

La réponse de l’assemblée reste identique : Nous rendons grâce à Dieu.