Les leçons à tirer de la crise sanitaire — Doyenné 13 / Luxeuil

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Les leçons à tirer de la crise sanitaire

Notre vécu en temps de Covid et de confinement avec le Père MENOUD

Le doyenné de Luxeuil, avait depuis longtemps pris conscience qu'une relecture de ce que nous avions vécu était importante. Et c'est 2 soirées qui nous ont été proposées, l'une dans le partage de notre vécu, l'autre en laissant place à Jean-Claude MENOUD, prêtre d'expérience, ancien vicaire général du diocèse, et maintenant prêtres au service dans le Haut Doubs forestier.

Pour notre 1ere rencontre, nous étions 11 personnes (dont deux prêtres) ce vendredi 22/11 à 18 h à Luxeuil pour partager sur ce que nous avons vécu en ce temps de covid et de confinement. Nous étions invités à noter sur un papier jaune le positif, sur un papier rouge le négatif et sur un troisième une conversion. En voici un résumé (ce sont des réactions personnelles) :

En positif :

- plus de communication, de dialogue, de proximité, par exemple avec les personnes habitant sous le même toit ; moments relationnels par téléphone, souci de prendre des nouvelles les uns des autres ; solidarités nouvelles, entraide.

- messes, prières, rosaire diffusés par les media (Visio) ; temps de prière plus importants.

- beaucoup d’énergie pour stimuler la vie ecclésiale.

- plus de temps pour se retrouver en famille.

- plus de temps pour la réflexion, la lecture, la méditation, la marche dans la nature, le sport.

- la lenteur a été appréciée, qui permet d’être plus détendu, d’aller à l’essentiel, de prier ;

- la confiance dans les chercheurs, dans l’état.

En négatif :

- frustration pendant la semaine sainte de ne pouvoir rejoindre la communauté, de célébrer devant un écran sans peuple.

- Profanation des sacrements.

- Sentiment d’impuissance dans les funérailles.

- les liens familiaux ont été distendus, on a été séparé de ses proches, on a perdu le contact. (exemple une grand-mère qui n’a pu être au mariage d’un petit-fils) ;

-Les relations perturbées : méfiance vis-à-vis de l’autre, souffrance de ne plus pouvoir embrasser ses proches ; peur de ne pouvoir enterrer ses proches avec dignité.

- Les enfants abandonnés devant les écrans ; fuite dans le virtuel.

- L’isolement

- Le manque affectif

- démission de l’Eglise face aux difficultés du monde.

- la peur engendrée par les mediaS ; peur de sortir, de contaminer, de rencontrer ; peur de la mort.

- L’autorisation pour sortir.

- Sentiment de tristesse, d’impuissance, d’insécurité devant cette maladie nouvelle ; dépression.
-Les médecins nous volent nos proches ;
-La « bien-pensance », la prescription de ce qui est bien ou mal.

Les conversions :

- consacrer plus de temps à la prière et aux autres : « je me donne maintenant, chaque jour, un temps de prière matinal avant d’aller plus loin dans ma journée »

- savourer le moment présent : « je prends chaque événement comme il se présente, au moment où il se présente »

- « j’ai renforcé mon désir de vivre en Eglise dans la foi », j’ai pris conscience de l’importance de la communauté, que la parole de Dieu agit, est vivante en communauté ; Confortée dans l’amour et la confiance que j’ai en Jésus.

- petitesse et fragilité de l’homme qui me replace devant Dieu : transmettre l’espérance

- conversion à la lenteur qui permet de repérer et d’admirer les petits gestes de soutien fraternel ;

- le covid m’a appris la pauvreté, la gratuité dans mes relations ;

- Besoin physiologique de nature et de silence ;

- Réengager plus de fraternité réelle et transformer les structures ;

- Renforcer l’unité familiale ;

- Souci de la proximité aux plus isolés, aux plus fragiles et accueillir mes propres fragilités ;

- Mieux écouter ;

- J’ai cessé de vouloir plier le monde à mon rêve et j’ai compris que le royaume de Dieu n’est pas une utopie, mais une réalité présente à accueillir malgré le mal.

 

Quelques semaines plus tard c'est 25 personnes, que l'abbé Jean Claude MENOUD, venait rencontrer avec une parole bien vivante. Il nous partage comment cette crise l'avait touché, mais aussi renouvelé… quelques billets d'espérance, une nouvelle fraternité entre voisins ou en équipe à distance, le soin des autres… Il nous livre ensuite son analyse sur les métamorphoses opérées : Le retour du tragique, la crise du lien, et l'accélérateur des processus en cours.

Enfin il ouvrira 3 propositions pour notre Eglise : devenir une Eglise "Hopital de campagne", une église en diaspora, et une église en synode permanent. Le décret 1 de notre diocèse, consistant à nous constituer en petites communautés fraternelles est à ce titre tout à fait pertinent, dans ce monde nouveau !

Pierre Bayerlet +
Christophe Bazin +