Le Pape ouvre aux femmes les ministères du Lectorat et de l’Acolytat — Doyenné 05 / Haut-Doubs Forestier

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Accéder au site diocésain

Doyenné du Haut-Doubs Forestier Doyenné du Haut-Doubs Forestier

Le Pape ouvre aux femmes les ministères du Lectorat et de l’Acolytat

Avec un Motu proprio intitulé 'Spiritus Domini' publié ce 11 janvier 2021, le Pape modifie le Code de Droit canon en institutionnalisant ce qui existait déjà dans la pratique : l’accès des femmes laïques au service de la Parole et de l’autel.

"Motu proprio" ?

Un motu proprio est un acte législatif pris et promulgué par le Pape, agissant de sa propre initiative, et non pour répondre à une sollicitation.
(Définition de l'Église Catholique de France - CEF)

Ainsi, de son propre chef, sous la forme d'une lettre apostolique intitulée 'Spiritus Domini', le pape a souhaité ouvrir aux femmes, comme aux hommes, les ministères du Lectorat et de l’Acolytat sous une forme stable et institutionnalisée, avec un mandat spécifique. De nombreuses communautés et paroisses à travers le monde permettaient déjà en pratique la participation des femmes comme lectrices, servantes d’autel, ou pour la distribution de la communion.

Lire le Motu proprio SPIRITUS DOMINI

Quelques commentaires et pistes d'appropriation


Une question longtemps débattue

C’était déjà l’objet de discussions après la publication du Motu Proprio 'Ministeria Quaedam' du Pape Paul VI publié en 1972 dans lequel ce dernier clarifiait le fait que dorénavant, il n’y aurait plus les ordres mineurs - l’exorciste, l’acolyte, le porteur ou le lecteur. Paul VI les a abolis et remplacés par deux ministères dont il est explicitement dit que ce sont des ministères de laïcs, en fonction et en vertu de leur grâce baptismale et de leur appartenance au peuple de Dieu. Mais Paul VI avait ajouté un petit paragraphe, par respect pour la tradition, indiquant que ces ministères laïcs étaient réservés à des hommes. Très tôt, déjà, on a discuté de cette question. N’est-ce pas trop limité ? En tout cas, la discussion ne s’est jamais arrêtée. Nous en avons parlé au Synode de 2012 sous le Pape Benoît XVI dans le contexte de la nouvelle évangélisation, puis lors du Synode sur l’Amazonie en 2019. Alors, la question est revenue en force en raison de l’expérience de ces communautés (autochtones) souvent très éloignées où, de fait, des femmes exercent toutes ces fonctions, tous ces ministères. Maintenant, le Pape François dit : « voilà, le ministère du lectorat et de l’acolytat ne sont plus officiellement réservés aux hommes, exclusivement, mais les hommes et femmes laïcs peuvent y accéder ».
Cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne


L’officialisation d’une pratique

Par ce Motu proprio Spiritus Domini, le Pape modifie le Code de Droit canon en institutionnalisant ce qui existait déjà dans la pratique : l’accès des femmes laïques au service de la Parole et de l’autel. Jusqu'à présent, tout cela s'est fait sans véritable mandat institutionnel, par dérogation à ce qui avait été établi par saint Paul VI, qui, en 1972, tout en abolissant les "ordres mineurs", avait décidé de maintenir théoriquement réservé aux hommes l'accès à ces ministères, parce qu'il les considérait comme préparatoires à un éventuel accès aux saints ordres. Aujourd'hui, le Pape François, dans le sillage du discernement qui s'est dégagé des derniers synodes des évêques, a voulu rendre officielle et institutionnelle cette présence féminine près de l'autel. Cependant, le Saint Père, dans une lettre au cardinal Ladaria, rappelle les paroles de Saint Jean-Paul II selon lesquelles « en ce qui concerne les ministères ordonnés, l'Église n'a en aucune façon la faculté de conférer l'ordination sacerdotale à des femmes », tout en ajoutant que « pour les ministères non ordonnés, il est possible, et aujourd'hui cela semble opportun, de surmonter cette réserve ». Et il conclut que « le choix de conférer également aux femmes ces fonctions, qui impliquent la stabilité, la reconnaissance publique et un mandat de l'évêque, rend plus effective dans l'Église la participation de tous au travail d'évangélisation ».
(Vatican News)


N’en faisons pas une revendication catégorielle

Sans une perspective missionnaire féconde, la réforme risque d’être présentée selon les termes malheureux de la revendication catégorielle (les femmes contre les hommes, les laïcs contre le clergé). D’ailleurs, en distinguant plus clairement les « ministères institués » des « ministères ordonnés » (diaconat, sacerdoce), le Pape donne une assise théologique supplémentaire à l’impossibilité d’ordonner des femmes pour le diaconat, a fortiori le sacerdoce. Une mission dans l’Église n’est jamais un « droit » à revendiquer mais un appel à recevoir au service de tous.
Orientons donc nos réflexions dans la bonne direction. L’enjeu de ces réformes n’est pas de savoir si des femmes peuvent apporter les burettes à l’autel… mais bien de savoir comment mieux structurer l’élan missionnaire du peuple chrétien ! Notre perspective n’est pas de trouver des outils pour « survivre » mais de permettre à l’Esprit-Saint d’agir au cœur de tous, fidèles laïcs, religieux et prêtres, pour vivre et annoncer l’Évangile.
Abbé Grégoire Sabatié-Garat (Padre Blog)

 

Édition spéciale sur KTO

Philippine de Saint-Pierre anime une édition spéciale pour comprendre les enjeux de ce motu proprio avec les pères Olivier de Cagny et Cédric Burgun et les réactions d’Anne-Marie Pelletier et de sœur Nathalie Becquart.

 

à lire aussi