SEMAINE DE PRIERE POUR L'UNITE DES CHRETIENS DU 18 AU 25 JANVIER 2024 (21 janvier - 10h00 - Célébration oecuménique à la Chapelle de l'Amitié (30 av. des Capucins Gray) — Paroisse de Gray

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SEMAINE DE PRIERE POUR L'UNITE DES CHRETIENS DU 18 AU 25 JANVIER 2024 (21 janvier - 10h00 - Célébration oecuménique à la Chapelle de l'Amitié (30 av. des Capucins Gray)

Chaque année, le principal temps fort œcuménique demeure la « Semaine de prière pour l’unité chrétienne » qui, depuis 1908, rassemble des chrétiens de toutes confessions du 18 au 25 janvier. Le thème de 2024 est : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain comme toi-même (Luc 10,27) ».
La semaine de prière commence le 18 janvier (fête de la Chaire de Pierre à Rome) et prend fin le 25 janvier (fête de la conversion de Saint-Paul).

 

Dans le cadre de la Semaine de Prière pour l'Unité des Chrétiens,
DIMANCHE 21 JANVIER 2024 - 10h00 - CÉLÉBRATION OECUMÉNIQUE - CHAPELLE DE L'AMITIÉ (Av. des Capucins GRAY)

Ce sont les chrétiens du Burkina Faso qui ont choisi le thème de la prochaine Semaine de prière pour l’unité des chrétiens,
du 18 au 25 janvier 2024 : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… et ton prochain comme toi-même (Luc 10,27) ».

"Tu aimeras le Seigneur ton Dieu ... et ton prochain comme toi-même" (Luc 10, 27)

Les chrétiens sont appelés à agir comme le Christ en aimant comme le Bon Samaritain, en montrant de la pitié et de la compassion pour ceux qui sont dans le besoin quelle que soit leur identité religieuse, ethnique ou sociale. Ce qui doit nous inciter à venir en aide aux autres, ce n’est pas l’identité commune, mais l’amour de notre « prochain ». Toutefois, la vision de l’amour de notre prochain que Jésus nous présente est battue en brèche dans le monde d’aujourd’hui. Guerres dans beaucoup de régions, déséquilibres dans les relations d’autres agents extérieurs inhibent notre capacité d’aimer comme le Christ. C’est en apprenant à s’aimer les uns les autres au-delà de leurs différences que les chrétiens peuvent devenir des «prochains», comme le Samaritain de l’Évangile.

Les Pères de l’Église ont souvent vu dans l’auberge de la parabole du Bon Samaritain l’image de l’Église. De même que le Bon Samaritain a conduit l’homme blessé à l’auberge, le Christ confie les blessés et les plus démunis du monde à nos Églises, afin qu’elles soignent leurs souffrances et les aident à guérir. Cette mission du service au monde est aussi un chemin vers l’unité, qui est un don de Dieu à son peuple.
Le Burkina Faso connaît actuellement une grave crise sécuritaire qui affecte toutes les communautés de croyants. Le contexte particulier de ce pays reflète le besoin de mettre l’amour au centre de la recherche de paix et de réconciliation. Face à ces réalités, l’impératif de témoigner de l’amour de Dieu n’en est que plus pressant

 INTRODUCTION AU THÈME DE L'ANNÉE 2024
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu... et ton prochain comme toi-même (Luc 10,27)

Le matériel pour la Semaine de Prière pour l’unité des chrétiens de 2024 a été préparé par une équipe œcuménique du Burkina Faso animée par la communauté locale du Chemin Neuf (CCN) . Le thème choisi est : « Tu aimeras ton Seigneur Dieu… et ton prochain comme toi-même » (Lc 10,27). Des frères et des sœurs de l’archidiocèse catholique de Ouagadougou, des Églises protestantes, des instances œcuméniques et de la CCN au Burkina Faso ont généreusement collaboré à la préparation des prières et des réflexions, en expérimentant ce travail conjoint comme un authentique parcours de conversion œcuménique.

Aimer Dieu et son prochain en temps de crise sécuritaire
Le Burkina Faso est situé en Afrique de l’Ouest dans la région du Sahel, qui comprend aussi les pays voisins du Mali et du Niger. Il couvre 174.000 km² et a une population de 21 millions d’habitants, appartenant à près de soixante ethnies différentes. Du point de vue religieux, environ 64% de la population est musulmane, 9% adhèrent aux religions traditionnelles africaines et 26% sont chrétiens (20% de catholiques, 6% de protestants). Ces trois groupes religieux sont présents dans chacune des régions du pays, et dans quasiment chaque famille.
Le Burkina Faso connaît actuellement une grave crise sécuritaire qui affecte toutes les communautés de croyants. À la suite d’une grave attaque djihadiste organisée à l’extérieur du pays en 2016, la situation sécuritaire au Burkina Faso, et par conséquent sa cohésion sociale, se sont fortement détériorées. Le pays a vu proliférer les attaques terroristes, le non-droit et le trafic d’êtres humains qui ont fait plus de trois mille morts et près de deux millions de déplacés internes. Des milliers d’écoles, de centres de soins et de mairies ont été fermés, et une grande partie de l’infrastructure socio-économique et des transports a été détruite. Les attaques visant certains groupes ethniques ont exacerbé le risque de conflits intercommunautaires. Dans ce contexte de grave instabilité, la cohésion sociale, la paix et l’unité nationale sont mises à mal.
Les Églises chrétiennes ont été spécifiquement visées par les attaques armées. Des prêtres, des pasteurs et des catéchistes ont été tués pendant les célébrations religieuses, et on ignore le sort de tous ceux qui ont été enlevés. Au moment où nous écrivons, plus de 22% du territoire national n’est plus sous le contrôle de l’État. Dans ces régions, les chrétiens ne peuvent plus pratiquer ouvertement leur religion. À cause du terrorisme, la majorité des Églises chrétiennes du Nord, de l’Est et du Nord-Ouest du pays ont été fermées. Il n’y a plus aucun culte public chrétien dans beaucoup de ces régions. Là où le culte est encore possible avec la protection de la police, généralement dans les grandes villes, les célébrations ont dû être abrégées pour des raisons de sécurité. 
Force est de reconnaître que, malgré les efforts tant de l’État que des communautés religieuses, le pays devient de plus en plus instable à mesure que les groupes d’extrémistes prolifèrent. Mais malgré tout, une certaine solidarité se fait jour entre chrétiens, musulmans et adeptes des religions traditionnelles. Leurs chefs sont à l’œuvre pour trouver des solutions durables pour la paix, la cohésion sociale et la réconciliation. À cette fin, par exemple, la Commission de dialogue entre chrétiens et musulmans de la Conférence des évêques catholiques de Burkina Faso et du Niger fait un grand effort pour promouvoir le dialogue et la coopération interethniques et interreligieuses.
Répondant à l’appel du gouvernement à prier pour la paix, la cohésion sociale et la réconciliation, des communautés locales continuent d’organiser des prières quotidiennes et des jeûnes. Les initiatives des diverses Églises catholique et protestantes pour venir en aide aux personnes déplacées se sont multipliées. Des rencontres de réflexion et de conscientisation ont été organisées pour promouvoir une meilleure compréhension de la situation et de la valeur de la fraternité, et pour définir des stratégies pour le retour à une paix durable. Cette espérance se reflète dans le proverbe traditionnel des Mossis : « Quelles que soient la nature et la durée du combat, le moment de la réconciliation viendra ».
L’invitation à travailler ensemble à la préparation des textes de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens de 2024 engage les diverses Églises au Burkina Faso à marcher, prier et œuvrer ensemble dans l’amour mutuel en ces temps difficiles pour leur pays. L’amour du Christ qui unit tous les chrétiens est plus fort que leurs divisions, et les chrétiens du Burkina Faso s’engagent à suivre le chemin de l’amour de Dieu et de l’amour de leur prochain. Ils sont confiants que l’amour de Dieu sera plus fort que la violence qui afflige actuellement leur pays.

Le texte biblique
La centralité de l’amour dans la vie chrétienne

L’amour est inscrit dans l’« ADN » de la foi chrétienne. Dieu est Amour, et « l’amour du Christ nous rassemble dans l’unité ». Nous découvrons notre identité commune en faisant l’expérience de l’amour de Dieu (cf. Jn 3,16) et nous révélons cette identité au monde à travers l’amour que nous nous portons les uns aux autres (Jn 13,35). Dans le passage choisi pour la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens de 2024 (Lc 10,25-37), Jésus réaffirme l’enseignement judaïque traditionnel de Deutéronome 6.5 : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ta force », et de Lévitique 19,18b : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Dans ce passage de l’Évangile, un légiste demande d’emblée à Jésus : « Et qui est mon prochain ? » La question de savoir jusqu’où va l’obligation d’amour faisait l’objet d’un débat chez les docteurs de la loi. Traditionnellement, on estimait que cette obligation valait uniquement pour les Israélites et les résidents étrangers. Plus tard, sous l’impact des invasions des puissances étrangères, ce commandement fut considéré comme ne s’appliquant pas aux forces d’occupation. Avec le temps, à mesure que le judaïsme se fragmentait, il fut parfois considéré comme s’appliquant uniquement à sa propre faction. La question que ce légiste pose à Jésus est donc une provocation. Jésus y répond par une parabole qui montre que l’amour va bien au-delà des limites que le légiste escomptait.

Beaucoup d’auteurs chrétiens des premiers temps comme Origène, Clément d’Alexandrie, Jean Chrysostome ou Augustin voyaient dans cette parabole la trajectoire du plan de salut de Dieu pour le monde. Ils voyaient dans l’homme qui descend de Jérusalem l’image d’Adam – c’est-à-dire de l’humanité tout entière – descendant du paradis dans le monde, avec ses dangers et ses divisions, et dans les voleurs l’image des puissances terrestres hostiles qui nous assaillent. Ils voyaient dans le Christ lui-même celui qui, mu par la compassion, vient en aide à l’homme à demi-mort, soigne ses blessures et le met en sécurité dans une auberge, en qui ils voyaient l’image de l’Église. Enfin, ils voyaient dans la promesse de retour du Samaritain un présage de la promesse du Seigneur de revenir.
Les chrétiens sont appelés à agir comme le Christ en aimant comme le Bon Samaritain, en montrant de la pitié et de la compassion pour ceux qui sont dans le besoin quelle que soit leur identité religieuse, ethnique ou sociale. Ce qui doit nous inciter à venir en aide aux autres, ce n’est pas l’identité commune, mais l’amour de notre « prochain ». Toutefois, la vision de l’amour de notre prochain que Jésus nous présente est battue en brèche dans le monde d’aujourd’hui. Guerres dans beaucoup de régions, déséquilibres dans les relations internationales et inégalités causées par les ajustements structurels imposés par les puissances occidentales ou par d’autres agents extérieurs inhibent notre capacité d’aimer comme le Christ. C’est en apprenant à s’aimer les uns les autres audelà de leurs différences que les chrétiens peuvent devenir des « prochains », comme le Samaritain de l’Évangile.

La voie de l’œcuménisme
Jésus a prié afin que tous ses disciples soient un (cf. Jn 17,21), en sorte que les chrétiens ne doivent jamais perdre l’espérance, ni cesser de prier et d’œuvrer pour l’unité. Ils sont unis par leur amour de Dieu en Christ et par l’expérience de l’amour de Dieu pour eux. Ils reconnaissent mutuellement cette expérience de foi chez les autres lorsqu’ils prient, célèbrent et servent Dieu ensemble. Néanmoins tout ceci demeure un défi dans les relations interconfessionnelles, y compris au Burkina Faso. Le manque de connaissance mutuelle entre les Églises et la méfiance des uns envers les autres peuvent faire obstacle à l’engagement dans la voie de l’œcuménisme. Certains craignent que l’œcuménisme puisse leur faire perdre leur identité confessionnelle et entrave la “croissance” de leur Église. Mais cette rivalité entre Églises est contraire à la prière de Jésus. Tout comme le prêtre et le lévite du passage de l’Évangile, les chrétiens manquent souvent les occasions de se rapprocher de leurs frères et sœurs par crainte. Pendant cette Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous demandons au Seigneur de nous venir en aide et de soigner nos blessures, afin que nous puissions avancer sur le chemin de l’œcuménisme avec confiance et dans l’espérance4 .

L’unité chrétienne au service de la paix et de la réconciliation
Le contexte particulier du Burkina Faso reflète le besoin de mettre l’amour au centre de la recherche de paix et de réconciliation. Cette quête a souvent été menacée par la perte des valeurs et du sentiment d’appartenance à l’humanité et par une attention déclinante au bien commun, à la probité, à l’intégrité et au patriotisme. À la recherche de réconciliation ont également nui l’appauvrissement spirituel et la poursuite de gains faciles. Face à ces réalités, l’impératif de témoigner de l’amour de Dieu n’en est que plus pressant.

Passer de la division à l’unité au Burkina Faso
Les communautés chrétiennes au Burkina Faso s’efforcent de vivre l’appel à aimer à travers l’hospitalité mutuelle. Ceci est particulièrement évident pendant la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Elles ont consacré des ressources à la fois humaines et financières à la traduction du texte œcuménique français de la Bible (Traduction œcuménique de la Bible) dans les langues locales, contribuant ainsi à conduire les chrétiens vers l’« auberge » de la Parole de Dieu (cf. Lc 10,34). En outre, elles se rendent mutuellement visite dans leurs églises et participent ensemble à leurs célébrations. Elles portent le Christ à leurs frères et sœurs en soignant les blessures de ceux qui sont tombés dans la pauvreté et la souffrance. Mais comme le dit un proverbe africain : « L’arbre ne doit pas cacher la forêt ». Ces exemples œcuméniques positifs ne doivent pas nous faire oublier que de nombreux obstacles s’opposent encore à l’unité. En dépit de leurs efforts pour être le « prochain » de tous ceux qui confessent Dieu Trinité, les Églises au Burkina Faso peinent à s’aimer vraiment les unes les autres comme le Christ nous le demande. Parfois, elles se traitent réciproquement comme le faisaient les Samaritains et les Juifs, en étant divisées culturellement et théologiquement et en entretenant des relations inamicales ou hostiles. Cette désunion persistante les défigure, et elles reconnaissent le besoin d’une conversion œcuménique pour pouvoir se verser mutuellement l’huile et le vin de la guérison sur leurs blessures. Les Pères de l’Église ont souvent vu dans l’auberge de la parabole du Bon Samaritain l’image de l’Église. De même que le Bon Samaritain a conduit l’homme blessé à l’auberge, le Christ confie les blessés et les plus démunis du monde à nos Églises, afin qu’elles soignent leurs souffrances et les aident à guérir. Cette mission du service au monde est aussi un chemin vers l’unité, qui est un don de Dieu à son peuple. 

A lire ici : Brochure de la Semaine de prière pour l'unité des Chrétiens 2024

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HSITOIRE DE LA SEMAINE DE PRIÈRE POUR L'UNITÉ DES CHRÉTIENS

La semaine universelle de prière pour l’unité des chrétiens a vu le jour en 1935, dans la première moitié du XXe siècle, qui aura été celui
du rapprochement entre les chrétiens et de l’émergence du mouvement œcuménique.
Avant de nous intéresser à l’apport décisif du père Couturier qui fut non seulement à l’origine de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens telle que nous la connaissons aujourd’hui, mais aussi du Groupe des Dombes, il convient de rappeler brièvement le contexte historique, principalement marqué par les initiatives des non-catholiques.

LES FRÉMISSEMENTS DU XIXe SIÈCLE DU CÔTÉ NON CATHOLIQUE

Depuis la rupture du XVIe siècle, les chrétiens n’ont jamais cessé de prier pour leur réconciliation[1]. On perçoit, au XIXe siècle, des tentatives de rapprochement chez les chrétiens non-catholiques. La nécessité d’une meilleure coopération les a amenés à créer les premières organisations internationales[2] qui conduiront, un siècle plus tard, à la création du Conseil œcuménique des Églises. Il convient d’en souligner quelques initiatives principales :

L’Alliance évangélique, créée à Londres en 1846, lança le premier dimanche de janvier de l’année suivante, la première semaine de prière de l’Alliance évangélique, qui perdure encore aujourd’hui.
L’Association pour la promotion de l’unité du christianisme, créée par des anglicans en 1857, avait pour but de réunir anglicans, orthodoxes et catholiques pour prier uniquement pour l’unité. Sur l’avis du Saint-Office, le pape Pie IX, en 1864, interdira aux catholiques d’y participer.
La Communion anglicane, dès sa fondation en 1867, appelle à prier pour l’unité des chré En 1888, elle définira le socle doctrinal de la foi commune des Églises membres. Ce fonds doctrinal que l’on a coutume d’appeler le « Quadrilatère de Lambeth »[3] présente ces principes essentiels en quatre points et doit servir de base à son effort de rapprochement œcuménique avec les autres confessions chrétiennes. C’est la première tentative pour offrir un cadre au débat interconfessionnel.

Face à ces volontés d’union ou d’alliance, le pape Léon XIII, à la fin du siècle, invite les catholiques à instaurer une neuvaine de prière dans le temps de Pentecôte pour « hâter l’unité du peuple chrétien »[4], c’est-à-dire le « retour »[5] des chrétiens séparés à l’Église catholique romaine.

LE CONTEXTE DU DÉBUT DU XXe SIÈCLE
Le travail institutionnel

Les tentatives d’union et de dialogue entreprises par les non-catholiques au cours du XIXe siècle vont se développer dans les premières décennies du XXe. Lors de la conférence missionnaire d’Édimbourg en 1910, qui est considérée comme le début du mouvement œcuménique, la question de la nécessaire unité[6] des Églises sera posée.

Ce n’est qu’après la Première Guerre mondiale que le mouvement œcuménique va se développer. En 1920, le patriarche orthodoxe de Constantinople, Mgr Dorothée, adressa une lettre encyclique dans laquelle il appelait toutes les Églises à développer des relations étroites et à collaborer en matière de progrès religieux et de bienfaisance. Cette même année, les évêques de la Communion anglicane adressèrent un appel similaire. Protestants, anglicans et orthodoxes vont œuvrer ensemble pour traduire d’une façon nouvelle l’unité de l’Église et chercher comment la manifester d’une manière concrète. Dès lors sont créés Vie et action (Christianisme pratique) à Stockholm en 1925 et Foi et Constitution à Lausanne, en 1927, qui jettera les bases de ce qui deviendra le Conseil œcuménique des Églises

L’Église catholique romaine restera en retrait. Dans l’encyclique Mortalium animos de 1928, le pape Pie XI critiquera et condamnera ce mouvement et interdira aux catholiques d’y participer : « On comprend donc, Vénérables Frères, pourquoi ce Siège Apostolique n’a jamais autorisé ses fidèles à prendre part aux congrès des non-catholiques : il n’est pas permis, en effet, de procurer la réunion des chrétiens autrement qu’en poussant au retour des dissidents à la seule véritable Église du Christ, puisqu’ils ont eu jadis le malheur de s’en séparer »

 L’octave de prière de Paul Wattson
À côté de ces mouvements institutionnels, un épiscopalien américain, le révérend Lewis Wattson[9], proche des communautés anglicanes favorables à une union avec Rome, fonda avec Lurana White une communauté de spiritualité franciscaine vouée à la promotion de l’unité de l’Église, The Society of the Atonement. À l’automne 1908, les sœurs et les frères de l’Atonement, seront accueillis officiellement dans l’Église catholique romaine.
Inspiré sans doute par l’appel de Léon XIII, Wattson lança en 1908, du 18 au 25 janvier, une « octave de prière pour l’unité de l’Église », dans l’esprit d’un retour à Rome des chrétiens séparés, qui sera reconnue en 1916 par le pape Pie X.

Ce bref rappel des questions qui travaillaient les chrétiens à l’époque où l’abbé Couturier entreprenait son ministère nous paraît important pour comprendre son évolution et la genèse de sa conception d’un œcuménisme spirituel qui va révolutionner l’approche de l’unité et de l’œcuménisme.

L’INTUITION DE L’ABBÉ COUTURIER : LA TRANSFORMATION DE L’OCTAVE

L’abbé Paul Couturier (1881-1953)[10], prêtre diocésain ordonné en 1906, licencié en sciences physiques, enseigne les sciences à l’institution des Chartreux à Lyon, pendant près de quarante ans, de 1907 à 1946.

Dès 1923, le père Albert Valensin, jésuite, professeur aux Facultés catholiques de Lyon, lui parle de la misère des exilés russes à Lyon après la révolution de 1917. Paul Couturier et sa sœur aînée se dépensent sans compter pour les aider. Couturier découvre leur attachement à l’orthodoxie, attachement qui résiste à ses essais de prosélytisme.

En 1932, sur le conseil d’un ami, Couturier part faire une retraite au prieuré bénédictin de l’Union à Amay-sur-Meuse en Belgique (prieuré fondé en 1925 par le bénédictin dom Lambert Beauduin, transféré à Chevetogne en 1939). Il y expérimente la prière liturgique selon les deux rites, romain et byzantin (grec ou slave) et découvre une théologie de la liturgie développée par le fondateur, novatrice pour l’unité des chrétiens. C’est aussi à Amay que Paul Couturier songe à une possible célébration à Lyon de l’octave de prière initiée par Paul Wattson en 1908. C’est le point de départ de son engagement œcuménique.

Vingt ans après l’arrivée des premiers réfugiés, le 18 décembre 1932, à côté de l’église Saint-François-de-Sales, est inaugurée une chapelle, placée sous le vocable de Saint-Irénée, où est célébrée la liturgie byzantine-slave pour les russes catholiques.

Du 20 au 22 janvier 1933, Couturier lance à Lyon, en l’église Saint-François-de-Sales, trois jours (un triduum) de prière pour l’unité sur la base de la formule unioniste d’un retour à l’Église catholique. Le triduum devint, dès l’année suivante, « octave de prière pour l’unité des chrétiens » puis « semaine de prière pour l’unité chrétienne », du 18 au 25 janvier de chaque année. Soutenus par le métropolite Euloge, des orthodoxes participent à la semaine à partir de 1935. Par petites touches, il subvertit la formule unioniste jusqu’à ce qu’elle devienne, en 1937, « l’universelle prière des chrétiens pour l’unité chrétienne » (cf. Revue apologétique, novembre 1937), « comme le Christ la veut et par les moyens qu’il voudra ». Il n’est plus question d’un retour au bercail romain mais d’une émulation spirituelle convergente avec le vœu du Christ : « Qu’ils soient un » (Jn 17, 11).

Dès lors, l’« œcuménisme spirituel » est né : les divers rameaux de la chrétienté peuvent s’approprier une prière dépourvue de tout accent prosélyte. Mais les deux formules restent en concurrence : d’un côté, l’abbé Couturier et son successeur le sulpicien Pierre Michalon à la tête du centre Unité chrétienne, de l’autre, le mouvement romain Unitas appuyé par les assomptionnistes et les franciscains de l’Atonement fondés par Paul Wattson.

DÉVELOPPEMENTS DE LA SEMAINE DE PRIÈRE UNIVERSELLE POUR L’UNITÉ DES CHRÉTIENS

Le mouvement de la Semaine de prière pour l’unité chrétienne a rapidement pris une dimension interconfessionnelle et internationale. L’abbé lyonnais composa et envoya dans le monde entier ses fameux « tracts » (73 000 en février 1953, un mois avant sa mort !), à ses propres frais, à partir de son bureau à l’institution des Chartreux. Ces tracts donnaient un thème pour l’année, des textes bibliques et prières pour chaque jour de la semaine, voire un chant composé pour l’occasion, dans des formes diverses allant du feuillet dépliant à la brochure d’une vingtaine de pages.

Dès le début, le programme de la semaine de prière comprenait des conférences données à Lyon par des orateurs très variés permettant de s’initier à la théologie comparée des grandes religions. Entre 1933 et 1939, cinquante-deux personnalités, souvent de premier plan, se seraient exprimées.

Dès l’été 1937, un petit groupe de prêtres et de pasteurs suisses-allemands se réunit quatre jours pour une rencontre spirituelle interconfessionnelle à l’abbaye trappiste de Notre-Dame-des Dombes (Ain). Les années suivantes, les rencontres ont lieu soit à Notre-Dame-des-Dombes (1939) soit à Erlenbach en Suisse alémanique (1938 et 1940). C’est en cette même abbaye que naîtra, en septembre 1942, le groupe de travail théologique œcuménique appelé « Groupe des Dombes ».

Grâce à un émigré russe lyonnais, Couturier prend contact avec des anglicans favorables à une union entre l’Église anglicane et l’Église romaine, lors de voyages en Grande-Bretagne en 1937 et 1938. En quelques années, The Universal Week of Prayer for Christian Unity de l’abbé lyonnais se substituera à The Church Unity Octave de Paul Wattson.

À la suite de divers entretiens et contacts au début de l’année 1940, Couturier apporte son soutien à la naissance d’une communauté religieuse protestante fondée sur la prière pour l’unité, la communauté des sœurs de Grandchamp (dans le canton de Neuchâtel, en Suisse), pour laquelle il écrira de très beaux textes spirituels. À l’automne de cette même année 1940, il rencontre à Lyon le pasteur réformé suisse Roger Schütz qui envisage aussi de créer à Taizé (Saône-et-Loire) une communauté monastique œcuménique. Cette communauté verra le jour en 1949.

En 1942 paraît le premier numéro des Pages documentaires, l’ancêtre de la revue Unité chrétienne. Paul Couturier, l’année suivante, évoque dans cette publication l’idée du « monastère invisible » qui, tout au long de l’année et pas seulement pendant la semaine de prière, réunit dans la prière tous les chrétiens des différentes confessions qui se soucient de l’unité. Ce « monastère invisible » ne fera jamais l’objet d’un exposé didactique.

Après la guerre, l’essentiel de ses forces passe dans la diffusion de sa formule de prière, en France et au-delà. Le soutien du cardinal Gerlier, archevêque de Lyon, le protège des soupçons de Rome à l’encontre de sa démarche irénique.

L’abbé Couturier meurt à la tâche, en 1953, avant de voir le triomphe de l’œcuménisme spirituel à Vatican II. Dans le décret sur l’œcuménisme (Unitatis redintegratio), au n° 8, le Concile valide la formule de Couturier : « Cette conversion du cœur et cette sainteté de vie, ensemble avec les prières publiques et privées pour l’unité des chrétiens, doivent être regardées comme l’âme de tout l’œcuménisme et peuvent à bon droit être appelées œcuménisme spirituel. ».
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Lire encore ...  

HISTOIRE DE LA SEMAINE DE PRIÈRE

La prière pour l’unité chrétienne n’est bien sûr pas une initiative du 20ème siècle : les chrétiens n’ont jamais cessé de prier, de multiples manières, pour leur réconciliation. Mais c’est en 1908, aux États-Unis que cette prière a pris la forme particulière que nous lui connaissons aujourd’hui, celle d’une « octave » entre le 18 janvier (qui étaitla fête de la Chaire de Pierre à Rome) et le 25 janvier (fête de la conversion de saint Paul). Son « inventeur » est Paul Wattson, un prêtre épiscopalien qui venait de créer une communauté religieuse franciscaine au sein de l’Église anglicane américaine.
L’unité des chrétiens, telle que Paul Wattson l’envisageait, signifiait en fait l’unité autour du Siège romain. Au milieu des années 1930, alors que la prière pour l’unité entre le 18 et le 25 janvier commençait à se répandre dans l’Église catholique et dans les communautés anglicanes favorables à une union avec Rome, c’est l’abbé Paul Couturier qui, à Lyon, lui a donné un nouvel élan : tout en gardant les mêmes dates, le prêtre lyonnais fait le choix de parler de Semaine de prière (une semaine de huit jours !), un vocabulaire perçu comme moins catholicisant ; et surtout, il lui assigne un nouvel objectif : prier pour l’unité "telle que le Christ la veut, par les moyens qu'Il voudra".
 

La Semaine de prière pour l'Unité Chrétienne à Lyon
C'est au cours d'une retraite dans le monastère des moines de l'Union à Amay-sur-Meuse, aujourd'hui à Chevetogne (Belgique), que l'abbé Couturier eut l'idée de reprendre l'Octave de prière pour l'unité des chrétiens. Au retour d'Amay, Paul Couturier organisa un Triduum, du 20 au 22 janvier 1933, dans l'église St François de Sales dans la presqu'île lyonnaise. Puis le Triduum devint dès l'année suivante "Octave de prière pour l'unité des chrétiens" puis "Semaine de prière pour l'unité chrétienne" du 18 au 25 janvier. Soutenus par le métropolite Euloge, des orthodoxes participèrent à la Semaine en 1935. L'abbé Couturier demandait à ses amis d'assurer des conférences sur un thème choisi pour la Semaine (voir l'affiche de 1937 ci-contre). Les soeurs de l'Adoration réparatrice témoignent de ces premières années lyonnaises. Il engagea divers monastères à rejoindre ce mouvement de la prière pour l'unité, prières convergentes émanant de plusieurs lieux à la même époque de l'année. Il imagina le "monastère invisible". 

Le mouvement de la Semaine de prière pour l'unité chrétienne a rapidement pris une dimension interconfessionnelle et internationale. L'abbé lyonnais composa et envoya dans le monde entier ses fameux "tracts", avec ses propres deniers, "avec l'espérance d'une offrande libre si possible", à partir de son bureau à l'Institution des Chartreux. Ces tracts donnaient un thème pour l'année, des textes bibliques et prières pour chaque jour de la Semaine, voire un chant composé pour l'occasion, dans des formes diverses allant du feuillet dépliant à la brochure d'une vingtaine de pages. Des amis proposaient des images pour illustrer le thème de l'année, c'est ainsi que l'abbé Ribes, qui signait RIB, dessina un motif à partir de la phrase du métropolite Platon "les murs des séparations ne montent pas jusqu'au ciel". Le logo d'Unité Chrétienne reprend ce motif.

LA SEMAINE DE DE PRIÈRE AIJOURD'HUI

La tâche de l'abbé Couturier fut reprise après sa mort par le Père Michalon au sein du centre Unité Chrétienne. Dès 1958, le matériel de la Semaine fût préparé en collaboration avec la commission Foi et Constitution du Conseil oecuménique des Eglises. Après le concile Vatican II et la création du Secrétariat pour l'unité des chrétiens, devenu Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, la Semaine de prière pour l’unité chrétienne est préparée chaque année par une commission internationale (et bien entendu interconfessionnelle) qui émane à la fois du Conseil œcuménique des Églises et de ce Conseil Pontifical. A partir d'un projet préparé par les Eglises d'un pays, cette commission choisit un thème pour l’année (souvent formulé à travers un verset biblique). Elle sélectionne des textes de l’Écriture et des formules de prière susceptibles de nourrir la prière individuelle et les célébrations, pour chacun des jours de la Semaine de l’Unité. Le directeur du centre Unité Chrétienne représente la France dans cette commission internationale.

Pendant de nombreuses années, l’association Unité Chrétiennea  adapté les documents internationaux pour le monde francophone européen. Elle a élaboré les outils nécessaires pour vivre la Semaine de prière pour l'unité chrétienne : création d'un visuel, publication de tracts et brochure comportants des éléments de réflexion biblique, spirituelle et théologique autour du thème et suggestions pour la prière et la célébration. Aujourd'hui, le Conseil d'Eglises chrétiennes en France (CECEF) a pris le relais, le matériel est disponible sur le site https://semainedepriere.unitedeschretiens.fr/

PRIER POUR L'UNITÉ AVEC L'ABBÉ COUTURIER

Pourquoi prier pour l'Unité ?
Depuis les commencements du christianisme, les chrétiens n’ont cessé de se diviser en de multiples Églises et communautés ecclésiales séparées. On y distingue trois grandes familles : orientaux et orthodoxes, catholiques, anglicans et protestants (luthériens, réformés, évangéliques et pentecôtistes…).
Au début du XXe siècle, le mouvement s’est inversé. Pour le témoignage de l’Évangile dans le monde, les chrétiens aspirent aujourd’hui à leur unité visible dans une même foi et une même communion eucharistique, telle est la visée du mouvement oecuménique.
Quand nous expérimentons la souffrance vive des séparations, nous désirons travailler à l’Unité. Que faire devant l’ampleur de cette tâche ? Comment s'y prendre ? L’histoire nous montre notre incapacité naturelle à garder l’Unité et notre impuissance à la rétablir quand elle est brisée. « Si le Seigneur ne bâtit pas la maison, les bâtisseurs travaillent en vain » (Psaume 127, 1) ! Nous prions le Père pour obtenir de lui l’unité comme un don.

La prière pour l’unité nous jette dans le cœur du Christ où nous trouvons sa prière : « Père, qu’ils soient un pour que le monde croie » (Jean 17, 21). La prière nous ouvre au souffle de l’Esprit Saint et nous ajuste au dessein divin de salut. Nous prions pour l’unité « telle que le Christ la veut, par les moyens qu’il voudra ».

Prier dans la prière du Christ pour l'unité  (1ère formule - 1937)
Seigneur, sous l’intolérable poids de cette détresse des chrétiens séparés, mon cœur défaille.
J’ai confiance en Toi qui as vaincu le monde.
Ma prière de pécheur, c’est ta prière à Toi, et ta prière est mon unique apaisement.
Quand ? Comment se fera l’unité ? Quels sont les obstacles à vaincre ?
C’est ton affaire !
Ma foi ne peut rien me commander de plus que prier avec Toi, en Toi, pour qu’arrive Ton Unité, celle que Tu n’as cessé de vouloir,
celle que Tu aurais réalisée depuis longtemps déjà si tous, et moi, avaient été de cristal entre ce qui de la création par le chrétien veut monter vers Toi, et ce qui de Toi, par lui encore, veut descendre au monde.
 

Prière considérée comme "la prière" de Couturier pour l'unité 
Seigneur Jésus, qui à la veille de mourir pour nous,
as prié pour que tous tes disciples soient parfaitement un, comme toi en ton Père, et ton Père en toi,
fais-nous ressentir douloureusement l’infidélité de notre désunion.
Donne-nous la loyauté de reconnaître et le courage de rejeter
ce qui se cache en nous d’indifférence, de méfiance, et même d’hostilité mutuelle.
Accorde-nous de nous rencontrer tous en toi,
afin que, de nos âmes et de nos lèvres, monte incessamment ta prière pour l’unité des chrétiens,
telle que tu la veux, par les moyens que tu veux.
En toi, qui es la charité parfaite, fais-nous trouver la voie qui conduit à l’unité, dans l’obéissance à ton amour et à ta vérité.
 

QUELQUES DATES IMPORTANTES DANS L’HISTOIRE DE LA SEMAINE DE PRIÈRE POUR L’UNITÉ DES CHRÉTIENS

1740 env.   
En Écosse, naissance d'un mouvement pentecôtiste avec des liens en Amérique du Nord, dont le message pour le renouveau de la foi appelle à prier pour toutes les Églises et avec elles.
1820    
Le Révérend James Haldane Stewart publie : Conseils pour l'union générale des chrétiens, en vue d'une effusion de l'Esprit (Hints for the outpouring of the Spirit).
1840    
Le Révérend Ignatius Spencer, un converti au catholicisme romain, suggère une ‘ Union de prière pour l'unité ’.
1867    
La première assemblée des évêques anglicans à Lambeth insiste sur la prière pour l'unité, dans l'introduction à ses résolutions.
1894   
Le Pape Léon XIII encourage la pratique de l'Octave de la Prière pour l'unité dans le contexte de la Pentecôte.
1908    
Célébration de « l'Octave pour l'unité de l’Église » à l'initiative du Révérend Père Paul Wattson.
1926    
Le Mouvement « Foi et Constitution » commence la publication de « Suggestions pour une Octave de prière pour l'unité des chrétiens ».
1935    
En France, l'abbé Paul Couturier se fait l'avocat de la « Semaine universelle de prière pour l'unité des chrétiens sur la base d'une prière conçue pour l'unité que veut le Christ, par les moyens qu'Il veut ».
1958    
Le Centre « Unité chrétienne » de Lyon (France) commence à préparer le thème pour la Semaine de prière en collaboration avec la Commission « Foi et Constitution » du Conseil œcuménique des Églises.
1964    
À Jérusalem, le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras Ier récitent ensemble la prière du Christ « que tous soient un » (Jn 17).
1964  
Le Décret sur l’œcuménisme du Concile Vatican II souligne que la prière est l'âme du mouvement œcuménique, et encourage la pratique de la Semaine de Prière.
1966   
La Commission « Foi et Constitution » et le Secrétariat pour l'unité des chrétiens (aujourd’hui Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens) de l'Église catholique décident de préparer ensemble le texte pour la Semaine de Prière de chaque année.
1968       
Pour la première fois, la Semaine de prière est célébrée sur la base des textes élaborés en collaboration par « Foi et Constitution » et le Secrétariat pour l'unité des chrétiens (aujourd’hui Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens).
1975      
Première célébration de la Semaine de prière à partir de textes préparés sur la base d’un projet proposé par un groupe œcuménique local. Ce nouveau mode d’élaboration des textes est inauguré par un groupe œcuménique d’Australie.
1988   
Les textes de la Semaine de prière sont utilisés pour la célébration inaugurale de la Fédération chrétienne de Malaisie rassemblant les principaux groupes chrétiens de ce pays.
1994       
Le groupe international ayant préparé les textes pour 1996 compte, entre autres, des représentants de la YMCA et de la YWCA.
2004   
Accord entre Foi et Constitution (Conseil œcuménique des Églises) et le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens (Église catholique) pour que le livret de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens soit officiellement conjointement publié et présenté sous un même format.
2008    
Célébration du centenaire de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens (l’Octave pour l’unité de l’Église, son prédécesseur, fut célébrée pour la première fois en 1908).
2017
À l’occasion de la commémoration du 500e anniversaire de la Réforme, les textes de la Semaine de prière 2017 sont préparés par des chrétiens d’Allemagne.

THÈMES DE LA SEMAINE DE PRIÈRE POUR L'UNITÉ DES CHRÉTIENS 1968-2023

Depuis 1968, le livret est réalisé par la Commission Foi et Constitution du Conseil œcuménique des Églises
et le Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens.
À partir de 1975, ces textes sont préparés sur la base d'un projet élaboré par un groupe œcuménique local
chaque année dans un pays différent.

1968      Pour la louange de sa gloire   (Ep 1,14)

1969      Appelés à la liberté   (Ga 5,13)
               (Réunion préparatoire à Rome, en Italie)

1970      Nous sommes les coopérateurs de Dieu   (1 Co 3,9)
               (Réunion préparatoire au Monastère de Niederaltaich, en République Fédérale d’Allemagne)

1971      ... et la communion du Saint-Esprit   (2 Co 13,13)
               (Réunion préparatoire à Bari, en Italie)

1972      Je vous donne un commandement nouveau   (Jn 13,34)
               (Réunion préparatoire à Genève, Suisse)

1973      Seigneur, apprends-nous à prier   (Lc 11,1)
               (Réunion préparatoire à l’Abbaye de Montserrat, en Espagne)

1974      Que tous confessent : Jésus Christ est Seigneur (Ph 2,1-13)
               (Réunion préparatoire à Genève, en Suisse)

1975      La volonté du Père : tout réunir sous un seul Chef, le Christ (Ep 1,3-10) 
               (Projet de texte élaboré par un groupe australien - Réunion préparatoire à Genève, en Suisse)

1976      Appelés à devenir ce que nous sommes   (1 Jn 3,2)        
               (Projet de texte élaboré par la Conférence des églises des Caraïbes - Réunion préparatoire à Rome, en Italie)

1977      L'espérance ne déçoit pas   (Rm 5,1-5)        
               (Projet de texte élaboré au Liban, en pleine guerre civile. Réunion préparatoire à Genève, en Suisse)

1978      Vous n'êtes plus des étrangers   (Ep 2,13-22)
               (Projet de texte élaboré par un groupe œcuménique de Manchester, en  Angleterre)

1979      Soyez au service les uns des autres pour la gloire de Dieu (1 P 4,7.11)    
               (Projet de texte élaboré en Argentine - Réunion préparatoire à Genève, en Suisse)

1980      Que ton Règne vienne  (Mt 6,10)    
               (Projet de texte élaboré par un groupe œcuménique de Berlin, République Démocratique d’Allemagne -
               Réunion préparatoire à Milan, en Italie)

1981      Un seul Esprit - des dons divers - Un seul corps   (1 Co 12,3b-13)            
               (Projet de texte élaboré par les Pères de Graymoor, USA - Réunion préparatoire à Genève, en Suisse)

1982      Que tous trouvent leur demeure en toi, Seigneur   (Ps 84)
               (Projet de texte élaboré au Kenya - Réunion préparatoire à Milan, en Italie.)

1983      Jésus Christ - Vie du monde   (1 Jn 1,1-4)        
               (Projet de texte élaboré par un groupe œcuménique d’Irlande - Réunion préparatoire à Céligny [Bossey], en Suisse)

1984      Appelés à l'unité par la Croix de notre Seigneur   (1 Co 2, et Col 1,20)
               (Réunion préparatoire à Venise, en Italie)

1985      De la mort à la Vie avec le Christ   (Ep 2,4.7)
               (Projet de texte élaboré en Jamaïque - Réunion préparatoire à Grandchamp, en Suisse)

1986      Vous serez mes témoins   (Ac 1,6.8)
               (Textes proposés en Yougoslavie [Slovénie] - Réunion préparatoire en Yougoslavie)

1987      Unis dans le Christ, une nouvelle création   (2 Co 5,17-6,4a)
               (Projet de texte élaboré en Angleterre - Réunion préparatoire à Taizé, en France)

1988      L'Amour de Dieu bannit la crainte   (1 Jn 4,18)
               (Projet de texte élaboré en Italie - Réunion préparatoire à Pinerolo, en Italie)

1989      Bâtir la communauté : un seul corps en Christ   (Rm 12,5-6a)
               (Projet de texte élaboré au Canada - Réunion préparatoire à Whaley Bridge, en Angleterre)

1990      Que tous soient un... afin que le monde croie   (Jn 17)
               (Projet de texte élaboré en Espagne - Réunion préparatoire à Madrid, en Espagne)

1991      Nations, louez toutes le Seigneur   (Ps 117 et Rm 15,5-13)
               (Projet de texte élaboré en Allemagne - Réunion préparatoire à Rotenburg an der Fulda,
                en République Fédérale d’Allemagne)

1992      Je suis avec vous... allez donc   (Mt 28,16-20)
               (Projet de texte élaboré en Belgique - Réunion préparatoire à Bruges, en Belgique)

1993      Porter le fruit de l'Esprit pour l'unité des chrétiens    (Ga 5,22-23)
               (Projet de texte élaboré au Zaïre - Réunion préparatoire près de Zurich, en Suisse)

1994      La maison de Dieu : appelés à n'avoir « qu'un cœur et qu’une âme »   (Ac 4,32)
               (Projet de texte élaboré en Irlande - Réunion préparatoire à Dublin, en Irlande)

1995      Koinônia : communion en Dieu et entre nous    (Jn 15,1-7)
               (Projet de texte élaboré par Foi et Constitution - Réunion préparatoire à Bristol, en Angleterre)

1996      Voici, je me tiens à la porte et je frappe   (Ap 3,14-22)
               (Projet de texte élaboré au Portugal - Réunion préparatoire à Lisbonne, au Portugal)

1997      Au nom du Christ... laissez-vous réconcilier avec Dieu   (2 Co 5,20)
              (Projet de texte élaboré en Scandinavie - Réunion préparatoire à Stockholm, en Suède)

1998      L’Esprit aussi vient en aide à notre faiblesse   (Rm 8,14-27)
               (Projet de texte élaboré en France - Réunion préparatoire à Paris, en France)

1999      Ils seront ses peuples et lui sera le Dieu qui est avec eux   (Ap 21,3)        
               (Projet de texte élaboré en Malaisie - Réunion préparatoire au Monastère de Bose, en Italie)

2000      Béni soit Dieu... qui nous a bénis en Christ   (Ep 1,3-14) 
               (Projet de texte élaboré par le Conseil des Eglises du Moyen-Orient - Réunion préparatoire
               au Sanctuaire de La Verna, en Italie)

2001      Je suis le chemin et la vérité et la vie   (Jn 14,1-6)
               (Projet de texte élaboré en Roumanie - Réunion préparatoire à la Casa de Odihna, en Roumanie)

2002      Car chez toi est la fontaine de la vie    (Ps 36 [35],10)
               (Projet de texte élaboré par le Conseil des Conférences Épiscopales Européennes (CCEE)
               et la Conférence des Églises Européennes (CEC) - Réunion préparatoire au Centre œcuménique
               d’Ottmaring, Augsbourg, en République Fédérale d’Allemagne)

2003      Ce trésor, nous le portons dans des vases d’argile    (2 Co 4,7)
               (Projet de texte élaboré en Argentine - Réunion préparatoire au Centre œcuménique ‘Los Rubios’,
               à Málaga [Espagne])

2004      Je vous donne ma paix   (Jn 14,27)
               (Projet de texte élaboré à Alep, en Syrie - Réunion préparatoire à Palerme, en Italie)

2005      Le Christ, unique fondement de l’Eglise   (1 Co 3,1-23)
               (Projet de texte élaboré en Slovaquie - Réunion préparatoire à Piestaňy, en Slovaquie)

2006      Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux    (Mt 18,20)
               (Projet de texte élaboré en Irlande - Réunion préparatoire à Prosperous, County Kildare, en Irlande)

2007      Il fait entendre les sourds et parler les muets   (Mc 7,37)
               (Projet de texte élaboré en Afrique du Sud - Réunion préparatoire au Château de Faverges, Haute-Savoie, en France)

2008      Priez sans cesse   (1 Th 5,17)
               (Projet de texte élaboré aux USA - Réunion préparatoire à Graymoor,   Garrison, aux USA)

2009      Ils seront unis dans ta main   (Ez 37,17)        
              (Projet de texte élaboré en Corée - Réunion préparatoire à Marseille, en France)

2010      De tout cela, c’est vous qui êtes les témoins (Lc 24,48)
              (Projet de texte élaboré en Écosse – Réunion préparatoire à Glasgow, en Écosse)

2011      Unis dans l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain et la prière
              (cf. Ac 2,42)        
              (Projet de texte élaboré à Jérusalem – Réunion préparatoire à Saydnaya, en Syrie)

2012      Tous, nous serons transformés par la Victoire de notre Seigneur Jésus Christ (cf. 1 Co 15,51-58)
               (Projet de texte élaboré en Pologne – Réunion préparatoire à Varsovie, en Pologne)

2013      Que nous demande le Seigneur ? (cf. Mi 6,6-8)            
               (Projet de texte élaboré en Inde – Réunion préparatoire à Bangalore, en Inde)

2014      Le Christ est-il divisé ? (cf. 1 Co 1,1-17)    
               (Projet de texte élaboré au Canada – Réunion préparatoire à Montréal, au Canada)

2015      Jésus lui dit : « Donne-moi à boire » (Jn 4,7)
               (Projet de texte élaboré au Brésil – Réunion préparatoire à Sãolo Paulo, au Brésil)

2016      Appelés à proclamer les hauts faits du Seigneur (cf. 1 P 2,9)
               (Projet de texte élaboré en Lettonie – Réunion préparatoire à Riga, en Lettonie)

2017      Nous réconcilier. L'amour du Christ nous y presse (cf. 2 Co 5,14-20)
               (Projet de texte élaboré en Allemagne – Réunion préparatoire à Wittemberg, en Allemagne)

2018      Ta main droite, Seigneur, éclatante de puissance (Ex 15,6)
               (Projet de texte élaboré aux Caraïbes – Réunion préparatoire à Nassau, aux Bahamas)

2019      Tu rechercheras la justice, rien que la justice (Dt 11,18-20)        
               (Projet de texte élaboré en Indonésie – Réunion préparatoire à Jakarta, en Indonésie)

2020       Ils nous ont témoigné une humanité peu ordinaire (cf. Ac 28,2)
               (Projet de texte élaboré à Malte – Réunion préparatoire à Rabat, à Malte)

2021       Demeurez en mon amour et vous porterez du fruit en abondance (Jean 15, 1-17)
               (Projet de texte élaboré par la Communauté de Grandchamp – Réunion préparatoire à Areuse, en Suisse)

2022       Nous avons vu son astre à l'Orient et nous sommes venus lui rendre hommage (Matthieu 2,2)
               (Projet de texte élaboré par le Conseil des Eglises du Moyen-Orient, Beyrouth, Liban)

2023       Apprenez à faire le bien, recherchez la justice (És 1,17)
               (Projet de texte élaboré par le Conseil des Églises du Minnesota, États-Unis – Réunion préparatoire à Bossey, en Suisse)

2024      Tu aimeras le Seigneur ton Dieu... et ton prochain comme toi-même (Luc 10,27)
              (Projet de texte élaboré au Burkina Faso – Réunion préparatoire à Rome, en Italie)