DIMANCHE 20 AOÛT - LA DEMANDE D'UNE CANANEENNE - "FEMME, GRANDE EST TA FOI" — Paroisse de Gray

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DIMANCHE 20 AOÛT - LA DEMANDE D'UNE CANANEENNE - "FEMME, GRANDE EST TA FOI"

""PRENDS PITIE DE MOI, SEIGNEUR, FILS DE DAVID !"
C'est une Cananéenne, une étrangère, qui ose s'adresser ainsi à Jésus. Elle ne se laisse pas décourager par les réticences apparentes du Messie. Au contraire, sa foi audacieuse en est démultipliée. A la suite de cette femme, osons crier vers le Seigneur, de tout notre coeur, de tout notre être, pour le monde entier. Alors, le Seigneur nous dira : "Ta foi est grande". (Prions en Eglise)

DIMANCHE 20 AOÛT
10h00 - MESSE - BASILIQUE NOTRE-DAME DE GRAY
11h15 -VELESMES - MESSE (saint Mammès)

CLÉS DE LECTURE DIMANCHE 20 AOÛT 2023 - PRIONS EN EGLISE

« Faire miséricorde à tous »
Isaïe, Paul et Jésus étaient profondément attachés à leur peuple et à sa religion.
Mais les trois sont unanimes à reconnaître que le salut dépasse les frontières d’Israël et que tous peuvent invoquer Dieu en vérité.
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PREMIÈRE LECTURE | Isaïe 56, 1. 6-7
Au cœur du message des prophètes bibliques se trouve la recherche du droit et de la justice. Elle est requise, d’abord et avant tout, parce que le salut de Dieu « approche » et qu’il sera révélation de sa justice. Le raisonnement du prophète est simple : comment pourrait-on accueillir un Dieu de justice sans en produire les fruits dans notre propre vie ? De la pratique de la justice, Isaïe passe à un autre thème qui lui est cher : l’universalité du salut. Les règles qui régissent le culte du Temple et l’observation du sabbat ne sauraient souffrir d’exclusions et de discriminations. Dieu sait reconnaître la démarche sincère des « eunuques » (Is. 56, 4) et des « étrangers » qui lui rendent un culte authentique. Son Temple se veut une maison ouverte à tous, « Maison de prière pour tous les peuples ».

Lecture du livre du prophète Isaïe (56, 1.6-7)
« Les étrangers, je les conduirai à ma montagne sainte »
Ainsi parle le Seigneur : Observez le droit, pratiquez la justice, car mon salut approche, il vient, et ma justice va se révéler.
Les étrangers qui se sont attachés au Seigneur pour l’honorer, pour aimer son nom, pour devenir ses serviteurs, tous ceux qui observent le sabbat sans le profaner et tiennent ferme à mon alliance, je les conduirai à ma montagne sainte, je les comblerai de joie dans ma maison de prière, leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel, car ma maison s’appellera « Maison de prière pour tous les peuples ».
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PSAUME | Psaume 66
Les psaumes, joyaux de la prière d’Israël, ont accompagné les grandes liturgies du Temple. Les pronoms « nous » et « notre » disent bien la relation particulière qui s’est tissée, au cours des âges, entre Dieu et Israël. Mais ils savent aussi convier un auditoire beaucoup plus vaste : les peuples, toutes les nations, le monde, la terre tout entière. Loin de se replier sur elle-même, la communauté qui prie les psaumes s’ouvre à l’horizon de lumière et de joie que suscite l’accomplissement de la justice de Dieu et de son salut. 

Psaume 66
Refrain: Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ; qu’ils te rendent grâce tous ensemble !
Que Dieu nous prenne en grâce et nous bénisse, que ton visage s’illumine pour nous ;
et ton chemin sera connu sur la terre, ton salut, parmi toutes les nations. 
Que les nations chantent leur joie, car tu gouvernes le monde avec justice ;
tu gouvernes les peuples avec droiture, sur la terre, tu conduis les nations. 
La terre a donné son fruit ; Dieu, notre Dieu, nous bénit.
Que Dieu nous bénisse, et que la terre tout entière l’adore ! 
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DEUXIÈME LECTURE | Romains 11, 13-15. 29-32
Paul développe sa pensée au sujet du salut de ses « frères selon la chair ». S’appuyant sur son titre et son ministère d’« Apôtre des nations », il livre le fond de sa pensée sur le sort des Juifs qui n’ont pas su ou pas voulu reconnaître Jésus. Paul demeure convaincu que « les dons gratuits de Dieu et son appel sont sans repentance ». S’il se réjouit avec les Romains, issus d’une nation « païenne », son souhait le plus ardent est qu’Israël se réconcilie avec Dieu et avec les païens, qui sont objets, eux aussi, de la miséricorde divine.

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (11, 13-15.29-32)
« À l’égard d’Israël, les dons gratuits de Dieu et son appel sont sans repentance »
Frères, je vous le dis à vous, qui venez des nations païennes : dans la mesure où je suis moi-même apôtre des nations, j’honore mon ministère, mais dans l’espoir de rendre jaloux mes frères selon la chair, et d’en sauver quelques-uns. Si en effet le monde a été réconcilié avec Dieu quand ils ont été mis à l’écart, qu’arrivera-t‑il quand ils seront réintégrés ? Ce sera la vie pour ceux qui étaient morts !
Les dons gratuits de Dieu et son appel sont sans repentance. Jadis, en effet, vous avez refusé de croire en Dieu, et maintenant, par suite de leur refus de croire, vous avez obtenu miséricorde ; de même, maintenant, ce sont eux qui ont refusé de croire, par suite de la miséricorde que vous avez obtenue, mais c’est pour qu’ils obtiennent miséricorde, eux aussi. Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans le refus de croire pour faire à tous miséricorde.
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ÉVANGILE | Matthieu 15, 21-28
Jésus se rend « dans la région de Tyr et de Sidon », hors des limites d’Israël. Ce n’est pas la seule fois qu’il franchit les frontières géographiques, ethniques et religieuses. Une Cananéenne l’aborde avec audace. Ses premiers mots (« Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David! ») devraient trouver grâce auprès de Jésus. Mais son silence, l’attitude hostile des disciples et, enfin, la repartie cinglante de Jésus ne laissent présager rien de bon pour le sort de la jeune fille. La Cananéenne n’a pas dit son dernier mot. Elle adresse à Jésus un vibrant appel au secours et ose corriger un de ses arguments. 
Jésus ne peut que s’incliner : il rend hommage à la grandeur de la foi de cette femme et lui accorde aussitôt la guérison de sa fille.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (15, 21-28)
« Femme, grande est ta foi ! »
En ce temps-là, partant de Génésareth, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon. Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! » Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! » Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.

 

 

L’AUDACE TRANQUILLE DE LA FOI
Commentaire du dimanche, Anna Da, xavière, Prions en Église

L’évangile met en lumière une femme. Une femme païenne, syro-phénicienne, qui ose prendre une initiative. Elle s’approche de Jésus, l’interpelle, expose sa situation, ose croire que le « Fils de David » peut agir et délivrer sa fille malade. Or Jésus se tait, puis répond de façon sévère au cri de la femme. Les disciples eux-mêmes s’en mêlent, non pour aider cette femme, mais pour en être débarrassés. Pourtant, cette femme ne se laisse pas intimider. Elle se prosterne devant Jésus : « Seigneur, viens à mon secours ! » Elle ­insiste, implore pour son enfant, réclame les miettes qui tombent de la table des élus. Et voilà que son audace agit sur Jésus ! Elle est instrument de la grâce du Père car Jésus, après avoir repoussé­ sa demande, se laisse toucher, transformer par la parole de foi d’une femme qui l’ouvre à la compassion pour tous. Au-delà de la jeune fille qu’il guérit, la rencontre avec cette femme païenne révèle à Jésus la plénitude de sa mission : il n’est pas venu au cœur de notre monde pour quelques-uns, pour les « brebis perdues » d’Israël, mais pour celles de toutes les nations, pour chacun en particulier. Il est le pasteur qui soigne, guérit, nourrit toutes les brebis dispersées pour les rassembler auprès du Père. Oui, nous devons à l’audace tranquille de cette femme de permettre à ­Jésus de manifester qu’il vient donner « la vie en abondance » (Jn 10, 10) à tous ceux qui croient en lui.
 

QUAND LA RENCONTRE EST RENDUE POSSIBLE
Méditation biblique - 20ème dimanche du temps ordinaire - Évangile selon saint Matthieu 15, 21-28
Emmanuelle Billoteau, ermite, Prions en Église

L'Évangile nous donne à méditer sur les conditions d'une rencontre porteuse de vie, de guérison et de libération.
Une rencontre avec autrui qui suppose de sortir de nos multiples conditonnements
en matière d'appartenance ethinique, culturelle, religieuse.
 

Le temps de l’observation
Un parallélisme est à noter : tant Jésus que la Cananéenne se déplacent hors de leur milieu habituel. Ils vivent en quelque sorte une « sortie », un « exode » qui permettra la rencontre. Le déplacement est non seulement géographique, mais plus encore intérieur : il s’agit d’affronter « l’étranger ». La femme est anonyme, désignée par son appartenance ethnique qui évoque le monde païen. Pourtant, elle reconnaît en Jésus le « fils de David », le Messie sus­ceptible de guérir sa fille « tourmentée par un démon », une force obscure et malfaisante. La réaction de Jésus à sa demande est de prime abord révoltante, sans parler de celle des dis­ciples. Mais Jésus, après s’être tu et avoir ignoré, semble-­t-il, la douleur de la Cananéenne, justifie son attitude : sa mission ne concerne que les « brebis perdues de la maison ­d’Israël ». Cela étant, il va se laisser dépla­cer par l’intelligence et ­l’à-propos de la femme. Ce qui fait écho à maintes situa­tions bibliques dans lesquelles Dieu « renonce » à ce qu’il avait envisagé, suite à la prière ou à la conversion de son peuple.

Le temps de la méditation
Nous pouvons contempler Jésus, Dieu et homme, en devenir. La femme le fait avancer dans la compréhension de sa mission et l’urgence de l’élargir aux païens. Cette Cananéenne, puissante de par l’amour qu’elle porte à sa fille, semble donc le devancer. Sa ­vérité, le consentement à être ce qu’elle est, une païenne – un « petit chien » et non une « brebis » ou l’une de ces « enfants » d’Israël –, ouvre en Jésus la source de la compassion. Cette différence assumée rend possible la rencontre et l’action de Dieu. Un retour­nement étonnant fait aussi de cet épisode un sujet de méditation sans fin. Si, habituellement, nous som­mes appelés à nous ajuster à la volonté de Dieu, ici, c’est Jésus qui se « démet » de la sienne : « Que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Ce qui nous dit quelque chose de l’alliance et de ce que Dieu attend de ses partenaires : non une soumission aveugle, mais l’habitation pleine et authentique de leur humanité.