Les statues reliquaires de la Basilique Notre-Dame - 2. SAINTE PHILOMENE — Paroisse de Gray

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Les statues reliquaires de la Basilique Notre-Dame - 2. SAINTE PHILOMENE

Sainte Philomène est une sainte oubliée aujourd’hui.
Pourtant à Gray plusieurs objets la mettent en évidence, mais ils correspondent à la période du culte de cette sainte.



Cette statue reliquaire, de belle facture en tilleul taillé et doré à la feuille, date du XIXè siècle.
La sainte pose la main sur une ancre de marine et sa main droite levée semble être marquée par un stigmate.

Qui est sainte Philomène ?

Elle est répertoriée aujourd’hui comme une « sainte imaginaire ».

En 1802 une tombe découverte dans la catacombe de Priscille à Rome révèle des ossements et une inscription qui, mal traduite, donne à penser que là repose une martyre nommée Philomène.
Après des témoignages de miracles, la réputation de la jeune martyre se répand rapidement.
Le culte autorisé au XIXème a trouvé un zélateur dans le curé d’Ars qui vouait une grande dévotion à la sainte.
Mais les doutes des archéologues sur la véracité des reliques, mène Rome à une « instruction » de 1961 qui écarte des livres liturgiques cette sainte imaginaire.


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Dans les richesses de la basilique figure non seulement cette statue reliquaire mais aussi un reliquaire simple et un gisant dans un « autel tombeau » d’une chapelle sud.

Cette statue en plâtre date du dernier tiers du XIXè siècle, l’auteur en est Constant Grandgirard sculpteur graylois réputé et prolifique. Il aurait pris son épouse comme modèle. La tradition grayloise la donne pour représenter sainte Philomène. Or les historiens d’art l’ont identifiée comme une sainte Cécile.

Sainte Philomène elle le fut sans doute, puisque associée à la chapelle du curé d’Ars, mais sainte Cécile elle est, plus sûrement aujourd’hui.
Le modèle en est la sainte Cécile de la basilique sainte Cécile du quartier Trastévère à Rome. Un marbre magnifique, sculpté en 1600 par l’artiste Maderno, qui présente la sainte endormie, le visage enfoui dans le sol. La statue de Gray a la même position mais inversée, le visage est visible alors que le Maderno est parfois dénommé « la sainte sans visage », la main gauche tendue laisse trois doigts légèrement repliés vers l’avant signifiant « je crois en la Trinité ».

C’est ainsi que va l’Histoire, y compris celle des œuvres, jamais figée, toujours en mouvement.

Anne-Marie Debief