Les statues reliquaires de la Basilique Notre-Dame - 7. SAINT CREPIN et SAINT CREPINIEN + Epilogue — Paroisse de Gray

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Les statues reliquaires de la Basilique Notre-Dame - 7. SAINT CREPIN et SAINT CREPINIEN + Epilogue

Seule la tradition les fait connaître sans que la certitude accompagne ces informations.
Ils sont d’ailleurs absents de la légende dorée de Jacques de Voragine et ce sont les « Mystères (*) de l’époque médiévale qui ont porté leurs renommées.

Deux frères chrétiens Crépin et Crépinien, venus de Rome et installés à Soissons, sont cordonniers et fabriquent des chaussures pour les pauvres. Ils sont dénoncés en tant que chrétiens et sont conduits devant l’empereur Maximien de passage dans le nord de la Gaule. Ils refusent d’abjurer leur foi et sont martyrisés avec une grande cruauté puis décapités (285 ou 286).

Leurs corps cachés par les fidèles sont ensevelis et une basilique est construite à Soissons. Puis sont construites des abbayes avec deux lieux d’implantation l’une saint Crépin-en-Chaye  (XIème siècle) sur le lieu du martyr des deux frères, l’autre saint Crépin-le-Grand au lieu de leurs tombes (Vème siècle). Aujourd’hui  une église « Saint Crépin et saint Crépinien » construite entre 1962 et 1965, dans un quartier de Soissons qui porte ce nom, est l’église d’une paroisse.

Mais l’incertitude fait que les mêmes sont également présents dans le Kent en Angleterre et qu’au XVIème siècle Shakespeare les introduit dans deux de ses pièces de théâtre. Le jour de saint Crépin est celui de la victoire anglaise d’Azincourt le 25 octobre 1415. Dans la pièce "Henri V" la citation de saint Crépin fait qu’il est ainsi très connu en Angleterre. (**)

Au titre de la tradition ils sont les saints patrons des cordonniers, savetiers, bourreliers, ceux qui travaillent le cuir.

 

La statuette reliquaire de la basilique de Gray en bois taillé et doré, date du XVIIè siècle. Du groupe initial,  seul subsiste saint Crépin et son établi. (***).
Le temps a eu raison de Crépinien aujourd’hui disparu. Ils sont les saints patrons de la confrérie des cordonniers et  savetiers exerçant à Gray.

Fêtés le 25 octobre sous le seul nom de saint Crépin.

La coutume fait que le terme de crépin est aujourd’hui utilisé pour l’établi des cordonniers.      

 


 

(*) Mystères, genre théâtral très pratiqué entre le XIVème et le XVIème siècle. En vers, ils mettent d’abord en scène la Passion du Christ puis d’autres Passions, comme celles des saint Crépin et Crépinien à Paris et Rouen. Voir les recherches de Madame Elisabeth Lalou (Ecole des chartes 1985).
A Gray, Gatin et Besson précisent que des représentations de « Mystères » étaient fréquentes au XVè siècle. Le théâtre se dressait devant le portail de l’église et n’était qu’un simple échafaudage recouvert de tissus. L’un des derniers « mystères » fut celui de saint Antoine en 1651.

(**) This day is called the feast of Crispian :                           Ce jour est appelé la fête de saint Crépin :
      he that outlives this day, and comes safe home,          Celui qui aura survécu à cette journée et sera rentré chez lui sain et sauf       
      will stand a tip-toe when the day is named,                  se redressera sur ses talons chaque fois que l’on parlera de ce jour,   
      and rouse him at the name of Crispian.                          et se grandira au seul nom de saint Crépin.
     (Shakespeare   From “Henry V, Act IV, Scene III”)

 (***) Le mot cordonnier est issu du nom du précieux cuir de Cordoue

Anne-Marie Debief

ÉPILOGUE

Nous terminons notre voyage à la découverte des statues reliquaires de la basilique de Gray.
Les saints qui peuplent nos pensées et nos églises accompagnent les jours  sur toute une année, puisque chaque jour est consacré à l’un d’entre eux.

Rien ne nous empêche d’aller en retrouver ou découvrir d’autres dans la basilique ou dans toutes les églises de nos paroisses. Ils sont parfois représentés sur une fontaine ou à l’angle d’un mur comme ce saint Antoine du Désert qui regarde le chevet de la basilique. Il est possible aussi d’aller plus loin, à Paray-le–Monial par exemple retrouver sainte Marguerite-Marie et le Sacré- Cœur, à Lourdes sur les pas de sainte Bernadette et la Vierge Marie, à Compostelle sur les pas de saint Jacques. Mais les reliquaires sont devenus rares aujourd’hui dans nos églises, ils sont davantage dans les espaces des musées « d’Art sacré ».

Si vous allez à Gand en Belgique vous découvrirez l’une des plus belles œuvres exaltant la sainteté et la Jérusalem céleste: « l’Agneau mystique » des frères Van Eyck (1432). Ce polyptique  vient d’être restauré, on y voit les anges, les Vierges martyres et les saintes Femmes avec les palmes à la main et les saints Apôtres, et aussi saint Georges, saint Sébastien, saint Martin, sainte Marie-Madeleine, saint Pierre et saint Jean-Baptiste.

 Dans une autre démarche, vous pouvez aller découvrir  la « vallée des saints » à Carnoët en Bretagne. Depuis 2009 sont installées des statues monumentales des saints qui sont à l’origine de l’histoire de la Bretagne, saints originaires d’Angleterre et d’Irlande. Ces statues subliment le lieu où elles sont installées.

Dans cette période particulière de nos vies marquées par la pandémie, n’oublions pas de découvrir et de prier ceux et celles qui sont nos intermédiaires vers la Trinité. 

    

                                                        L'Agneau mystique


Saint Antoine du désert XVIème         

                                                     

     

 

 

L'Agneau mystique - Gand - Les frères Van Eyck                                                                  La vallée des saints Carnoët