LE MISSEL ROMAIN - LA NOUVELLE TRADUCTION — Paroisse de Gray

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LE MISSEL ROMAIN - LA NOUVELLE TRADUCTION

A partir du dimanche 28 novembre, tous les catholiques francophones entendront et useront de nouveaux mots pendant la messe tels que « consubstantiel au Père », « C’est pourquoi je supplie la bienheureuse Vierge Marie », « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! », « Frères et sœurs »…
L’entrée en vigueur de la nouvelle traduction du Missel romain – le livre rassemblant toutes les prières récitées pendant la messe – n’apporte pas de grands changements dans la liturgie eucharistique, mais offre « l’occasion d’approfondir notre intelligence de la messe », souligne Mgr Guy de Kerimel, évêque de Grenoble et président de la Commission épiscopale française de liturgie et de pastorale sacramentelle (CELPS).


« La liturgie s’inscrit dans la tradition vivante de l’Eglise, l’Eglise est un corps vivant », ajoute-t-il. D’où la volonté de l’Eglise de faire évoluer le langage de sa prière, en ajustant les gestes et les formules, pour permettre la participation de tous. Pour Bernadette Mélois, directrice du Service national pour la pastorale liturgique et sacramentelle (SNPLS), cette nouvelle traduction invite à « vivre la messe de manière renouvelée, peut-être avec un peu plus d’intensité et d’attention ». (Aleteia)

D'après le site officiel de la nouvelle traduction
LITURGIE ET SACREMENTS - Service National de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle
Conférence des Evêques de France

  • Qu’est-ce qu’un missel ?
    Le Missel romain est un livre destiné à la célébration de l’Eucharistie, selon les normes en vigueur de l’Église Catholique romaine.
  • Pourquoi est-il qualifié de « Romain » ?
    Le Missel est dit romain car il est à l’usage de l’Église Catholique romaine.
  • Que contient-il ?
    Il contient les textes de prière pour la célébration de la messe, le dimanche comme pour tous les jours de l’année. Il est organisé en plusieurs parties, selon la structure de l’année liturgique et des fêtes chrétiennes (Avent, Noël, Carême, Semaine Sainte et Pâques, Temps ordinaire), ainsi que des différentes étapes de la célébration de la messe.
  • Qui l’a écrit ?
    Il est le fruit de la vie liturgique de l’Église qui, dès ses commencements, a  exprimé sa prière et sa foi au travers de mots, de chants, de gestes et de prières. Progressivement, des textes sont apparus afin d’en conserver la mémoire et la richesse, mais également d’assurer ainsi la communion entre tous les chrétiens de par le monde.
    La version initiale du Missel romain, selon les directives du texte sur la liturgie Sacrosanctum Concilium de Vatican II, a été publiée en latin, le 3 avril 1969, suivant la constitution Missale Romanum du pape st Paul VI. Elle sera suivie de deux autres versions en 1975 et 2002. C’est cette dernière, désignée comme editio tertia typica (3ème édition typique), qui est en vigueur aujourd’hui dans l’église catholique de rite latin et qui a été traduite à nouveau.
  • Est-ce un nouveau missel ?
    Non, c’est une nouvelle traduction du Missel romain contenu dans un nouveau livre.
    En fait, les nouveautés les plus apparentes tiennent à l’effort constant de l’Église de faire évoluer le langage de la prière, en ajustant les gestes et les formules, pour permettre la participation de tous.
  • Quelles sont les nouveautés ?
    L’édition du présent Missel met, entre autres, l’accent sur certains aspects :
    - une révision des traductions des prières, des préfaces et des dialogues rituels : compte tenu de l’évolution de la langue française, il convenait de retravailler les traductions des textes latins tout en les ajustant plus particulièrement au texte source.
    - la mention de l’importance du silence pour la réception fructueuse de la Parole de Dieu : comme le rappelle la Présentation Générale du Missel Romain (PGMR), le silence fait partie de l’action liturgique et offre la possibilité d’un accueil de la Parole de Dieu.
    - la mention, dans le symbole de Nicée-Constantinople, du terme « consubstantiel » remplaçant le « de même nature » : Le terme ‘consubstantiel’ vient exprimer l’identité de substance entre le Père et le Fils au cœur de la vie trinitaire. Il s’agit d’un article de foi. Le symbole des apôtres n’a pas été modifié.
    - le renouvellement des formules de la préparation des dons et de la prière sur les offrandes afin de mieux manifester que Dieu est à la source de ce que nous lui offrons sous la forme du pain et du vin.
    - la mention « il dit la bénédiction » dans le formulaire de la consécration vient rappeler que Dieu est source de toute bénédiction.
    - l’invitation à la communion « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau » permet d’exprimer le mystère de l’Alliance avec Dieu.
  • Pourquoi faire une nouvelle traduction ?
    Comme toute langue évolue avec le temps, il apparaissait nécessaire de retoucher la traduction réalisée en 1970. La promulgation d’une nouvelle édition du Missel romain (3ème) offrait la possibilité de réaliser une nouvelle adaptation en langue française.
  • Qui a décidé ?
    Le Missel romain en français qui vient de paraître est la traduction de la 3e édition typique (2002). Ce travail interdisciplinaire de traduction très soigné a pris plusieurs années, sous la responsabilité de la CEFTEL (Commission épiscopale francophone pour les traductions et la liturgie). Il a fait l’objet de l’examen des diverses conférences épiscopales concernées ainsi que d’un triple vote de celles-ci, enfin de la confirmation par la Congrégation du Culte divin donnée le 1er octobre 2019.
  • Pour en savoir davantage, le site officiel

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SOURCE : ALETEIA
Nouvelle traduction du Missel : les dix choses qui changent pour les fidèles

La nouvelle traduction du Missel romain émane de l’instruction du Vatican Liturgiam authenticam de 2001. La Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a demandé aux conférences épiscopales de revoir la traduction dans un souci d’uniformisation pour « manifester l’unité du rite romain », explique à Aleteia David Gabillet, rédacteur en chef de la revue Magnificat. L’objectif était, entre autres, de se rapprocher du texte original latin. Un travail de traduction a donc été mené pendant quinze ans sous l’autorité de la Commission épiscopale francophone pour les traductions liturgiques (CEFTL). Il a réuni des experts de France, Belgique, Luxembourg, Suisse, Canada, Afrique du nord et Monaco. Un travail soumis à la triple fidélité dont parle le pape François dans son motu proprio Magnum principium (2017) : fidélité au texte original, fidélité à la langue dans laquelle le texte est traduit, et fidélité à l’intelligibilité du texte par nos contemporains

La version initiale du Missel romain a été publiée en latin le 3 avril 1969. Elle est suivie de deux autres versions parues en 1975 et 2002. C’est cette dernière, désignée comme 3ème édition typique, qui est en vigueur aujourd’hui dans l’Eglise et qui a été traduite à nouveau. A partir du 28 novembre, les fidèles entendront et réciteront les textes de la nouvelle traduction. En plus de la révision d’un certain nombre de prières, préfaces et dialogues rituels, une plus grande place est donnée au silence et à la gestuelle. Autre évolution, les adresses sont désormais inclusives : « frères et sœurs » au lieu de « frères » auparavant – une volonté chère aux Eglises suisse et canadienne, et qui correspond au texte latin. Enfin, l’accent est mis sur l’eucharistie en tant que mystère. Vous trouverez ici en rouge les ajouts ou les modifications effectués.

1. SALUTATION DU PRÊTRE

Au début de la célébration, le prêtre accueille les fidèles en leur souhaitant la présence du Ressuscité. La nouvelle traduction souligne cela en utilisant le mot « Christ ».

La grâce de Jésus, le Christ, notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père, et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous.
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2. ACTE PÉNITENTIEL

Le rite pénitentiel démarre désormais avec la mention « Frères et sœurs ». Une mention que l’on retrouvait déjà dans le missel latin. « Nous avons péché » remplace « nous sommes pécheurs », l’accent est donc mis sur l’acte plus que sur la personne. La Vierge Marie gagne le vocable de bienheureuse.

Frères et sœurs, préparons-nous à célébrer le mystère de l’eucharistie, en reconnaissant que nous avons péché.
Je confesse à Dieu tout-puissant, Je reconnais devant vous, frères et sœurs, que j’ai péché en pensée, en parole, par action et par omission. Oui, j’ai vraiment péché. C’est pourquoi je supplie la bienheureuse Vierge Marie, les anges et tous les saints, et vous aussi, frères et sœurs, de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.
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3. GLOIRE À DIEU

Attention, dans le Gloire à Dieu, la nouvelle traduction privilégie le pluriel « les péchés » au singulier.

Gloire à Dieu, au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime.
Nous te louons, nous te bénissons, nous t’adorons,
Nous te glorifions, nous te rendons grâce, pour ton immense gloire,
Seigneur Dieu, Roi du ciel, Dieu le Père tout-puissant.
Seigneur, Fils unique, Jésus Christ, Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, le Fils du Père.
Toi qui enlèves les péchés du monde, prends pitié de nous
Toi qui enlèves les péchés du monde, reçois notre prière ;
Toi qui es assis à la droite du Père, prends pitié de nous.
Car toi seul es saint, Toi seul es Seigneur, Toi seul es le Très-Haut,
Jésus Christ, avec le Saint-Esprit dans la gloire de Dieu le Père. Amen.
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4. JE CROIS EN DIEU

Dès les années 1970, le philosophe Jacques Maritain dénonçait déjà la traduction française du Je crois en Dieu qui affirme que le Christ est « de même nature que le Père » : « La traduction française de la messe met dans la bouche des fidèles, au Credo, une formule qui est erronée de soi, et même, à strictement parler, hérétique », critiquait-il. « Je suis de même nature que Monsieur Pompidou, je ne lui suis pas consubstantiel ». Il se serait donc réjoui car désormais, dans le symbole de Nicée-Constantinople, le terme « consubstantiel » remplace « de même nature », exprimant par-là l’identité de substance entre le Père et le Fils. Le symbole des Apôtres n’a quant à lui pas été modifié.

Je crois en un seul Dieu, le Père tout puissant,
créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible,
Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles :
Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu
Engendré non pas créé, consubstantiel au Père, et par lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel;
Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, Il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Ecritures, et il monta au ciel;
il est assis à la droite du Père.
Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin.
Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie; il procède du Père et du Fils.
Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes.
Je crois en l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique.
Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés.
J’attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir. Amen
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5. LITURGIE EUCHARISTIQUE

Le renouvellement des formules de la préparation des dons et de la prière sur les offrandes manifeste que Dieu est à la source de ce que nous lui offrons sous la forme du pain et du vin.

- Préparation des dons
Tu es béni, Seigneur, Dieu de l’univers : nous avons reçu de ta bonté le pain que nous te présentons, fruit de la terre et du travail des hommes ; il deviendra pour nous le pain de la vie.
Tu es béni, Seigneur, Dieu de l’univers : nous avons reçu de ta bonté le vin que nous te présentons, fruit de la vigne et du travail des hommes ; il deviendra pour nous le vin du Royaume éternel.

- Nouvelle prière sur les offrandes
Priez, frères et sœurs : que mon sacrifice, qui est aussi le vôtre, soit agréable à Dieu le Père tout puissant.
Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute l’Eglise.

- Anamnèse
Il est grand, le mystère de la foi : Nous annonçons ta mort, Seigneur Jésus, nous proclamons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire.
Acclamons le mystère de la foi : Quand nous mangeons ce pain et buvons à cette coupe, nous annonçons ta mort, Seigneur ressuscité, et nous attendons que tu viennes.
Qu’il soit loué, le mystère de la foi : Sauveur du monde, sauve-nous! Par ta croix et ta résurrection, tu nous as libérés.
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6. AGNEAU DE DIEU

Outre le pluriel réitéré des « péchés », l’Agneau de Dieu se clôt désormais par « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau » au lieu de « Heureux les invités au repas du Seigneur ». Une invitation à la communion permettant d’exprimer le mystère de l’Alliance avec Dieu.

Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, prends pitié de nous.
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, prends pitié de nous.
Agneau de Dieu qui enlèves les péchés du monde, donne-nous la paix.
Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui enlève les péchés du monde.
Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau !
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7. RITE DE CONCLUSION

Jusqu’à présent, le prêtre renvoyait les fidèles en disant : « Allez, dans la paix du Christ ». La nouvelle traduction offre trois autres formules possibles (au choix) :

Allez porter l’Evangile du Seigneur.
Allez en paix, glorifiez le Seigneur par votre vie.
Allez en paix.

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8. LA PLACE DU SILENCE

« Une des nouveautés de cette traduction est la place importante laissée au silence », remarque Bernadette Mélois. Comme le rappelle la Présentation Générale du Missel Romain (PGMR), « le silence sacré fait partie de la célébration ». « Pendant l’acte pénitentiel et après l’invitation à prier, chacun se recueille; après une lecture ou l’homélie, on médite brièvement ce qu’on a entendu; après la communion, le silence permet la louange et la prière intérieure ». Le silence fait donc partie de l’action liturgique et offre la possibilité d’un accueil de la Parole de Dieu. Le nouveau missel indique ainsi un nouveau temps de silence après le Gloire à Dieu : « Tous prient en silence quelques instants, en même temps que le prêtre. Puis, le prêtre, les mains étendues, dit la prière d’ouverture ou de collecte ».
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9. LA MISE EN AVANT DU CHANT

La nouvelle traduction rappelle également que la prière liturgique est une prière chantée. Elle accorde ainsi une certaine place au latin, en proposant de chanter dans cette langue le Gloria, le Credo ou encore le Pater Noster. Les préfaces chantées seront aussi publiées avec la nouvelle traduction.
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10. L’IMPORTANCE DE LA GESTUELLE

À plusieurs endroits, le nouveau texte précise les gestes du prêtre et ceux de l’assemblée. Il vient par exemple renforcer l’invitation à s’incliner lors de l’évocation du mystère de l’incarnation dans le Je crois en Dieu, ainsi que dans le symbole de Nicée-Constantinople et le symbole des Apôtres. Dans ce dernier, il est demandé de s’incliner de « Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur » à « né de la Vierge Marie ». Dans le symbole de Nicée-Constantinople, l’assemblée est priée de s’incliner pendant la phrase : « Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme ». « Dans la liturgie, le corps participe à la prière de l’Église », explique Bernadette Mélois. « Ce n’est pas une prière intellectuelle, elle fait participer tout l’être et les gestes sont donc importants ».

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SOURCE : ALETEIA

Le Missel romain, dans sa nouvelle traduction liturgique, entre en vigueur pour tous les diocèses francophones le 1er dimanche de l’Avent. L’occasion de revenir sur ses origines qui remontent au haut Moyen Âge.

Avant le Moyen Âge, plusieurs livres sont utilisés pour la célébration de la messe : le sacramentaire – avec la prière eucharistique , les oraisons –, l’évangéliaire et l’épistolier pour les lectures de l’Écriture Sainte, et l’antiphonaire pour les chantres. Ces livres liturgiques contenaient de nombreuses variantes selon les régions ecclésiastiques ou les abbayes,  le choix des pièces chantées ou le calendrier des saints. Ce n’est que petit à petit que les manuscrits vont intégrer toutes ces parties en un ou plusieurs livres formant un tout. Ce type d’ouvrage sera appelé missale plenum, missel plénier, c’est-à-dire complet.

Puis, à partir du VIIIe siècle d’abord, des remaniements du sacramentaire grégorien en Gaule donnent naissance à un sacramentaire romain par excellence, grâce à la Renaissance carolingienne. Ce Sacramentaire devient, avec ses textes de qualité, la base du Missel romain actuel ainsi que du chant grégorien.

Au début du XIIIe siècle, les ordres mendiants apparaissent (franciscains, dominicains): la particularité de ces communautés est d’être itinérantes, et de ne pas être fixées dans un diocèse en particulier. Une grande diversité de rites existe alors dans l’Église latine. Le besoin se fait sentir d’un rite( c à d une manière de célébrer accompagnée de gestes, paroles, conduit) commun à tous. En 1223, Saint François d’Assise recommande à ses frères d’utiliser le rite de la curie romaine, adapté à un apostolat itinérant.

Dans la première moitié du XIIIème siècle, le pape Grégoire IX (1227–1241) pense à étendre à toute l’Église latine l’usage du missel curial (missel utilisé au Vatican), que les franciscains avaient adopté, mais cela ne se traduit pas tout de suite dans les faits. C’est en 1277 que le Pape Nicolas III promulgue ce missel pour le diocèse de Rome d’abord. Grâce à la diffusion que lui assurent les franciscains, il se répand rapidement et influence en partie de nombreuses liturgies locales de l’Église latine.

L’invention de l’imprimerie au XVème siècle accélère le processus avec l’impression du missel en usage à Rome. Le concile de Trente, en 1563, soucieux de la « doctrine touchant au Saint Sacrifice de la messe », demande au pape de veiller à la perfection doctrinale des manières de dire la messe dans l’Église. Le pape Pie V répond à la demande du concile en promulguant, le 14 juillet 1570, son édition du missel romain. Il l’impose à l’ensemble de l’Église latine. 

A partir de cette date, le missel romain a connu plusieurs remaniements entraînant de nombreuses nouvelles versions notamment avec Vatican II. La version initiale du Missel romain de Vatican II a été publiée en latin, le 3 avril 1969. Elle sera suivie de deux autres versions en 1975 et 2002. “C’est cette dernière, désignée comme editio tertia typica (3ème édition typique), qui est en vigueur aujourd’hui dans l’église catholique de rite latin, qui a été traduite à nouveau”, précise Bernadette Mélois. Elle sera utilisée dans tous les diocèses francophones à partir du dimanche 28 novembre.

La traduction du Missel romain n’a pas changé depuis cinquante ans. Or la langue française, comme toute langue vivante, évolue au fil du temps. 

« La promulgation d’une nouvelle édition du Missel romain, la troisième, offrait la possibilité de réaliser une nouvelle adaptation en langue française », précise Bernadette Mélois. « Nous ne sommes plus en 1970, le contexte a beaucoup changé ! […] Il était bon de reprendre cette traduction, non pas pour la réajuster mais en repartant de l’original latin, une manière de repartir du souffle de Vatican II », abonde Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen.

Le grand défi des traducteurs des textes liturgiques ? Rester au plus près du texte latin, tout en demeurant intelligible par les contemporains. « Les traductions doivent être dégagées de tout lien excessif par rapport aux manières modernes de s’exprimer et, en général, d’un ton à caractère psychologique. Des formes de type archaïques peuvent parfois se révéler appropriées à un vocabulaire proprement liturgique. (…) La traduction se caractérise comme un effort de collaboration visant à conserver la plus grande continuité possible entre l’original et le texte en langue vernaculaire », lit-on dans l’Instruction.

Pour terminer, les communautés , selon la diversité de leurs situations humaines, culturelles sont réunies en assemblée afin d'actualiser le mystère de la mort et de la résurrection de N.S.J.C; dans ces assemblées, le Christ déploie son rayonnement et nous permet de vivre au cours de la semaine, de son esprit; la nouvelle traduction nous permettra  de nous rendre plus attentif aux oraisons, assurant un nouveau réveil, tel que fut, en quelques sorte, celui du peuple Chrétien découvrant la liturgie de Vatican II en langue vernaculaire !