Le « chêne » de Notre-Dame

La mort accidentelle de Jean-Louis Georgelin, le 18 août, aura tout autant surpris que sa nomination à la tête du chantier de restauration de Notre-Dame de Paris en 2019. Personne ne s’attendait à ce qu’Emmanuel Macron, au lendemain de l’incendie qui ravagea ce joyau de la France et de sa capitale, nomme ce général cinq étoiles comme premier ouvrier du « chantier du siècle ». Certains doutes émergèrent à l’époque quant à l’opportunité d’un tel choix : un militaire à la retraite, aussi prestigieuse que fût sa carrière, avait-il les compétences pour relever un tel défi ? D’aucuns pensaient alors que Jean-Louis Georgelin avait été désigné pour appliquer les goûts esthétiques d’un président soucieux de vouloir marquer son temps, avec notamment un « geste architectural contemporain » pour remplacer la flèche, finalement abandonné en 2020.

Quatre ans plus tard, le travail et la ténacité du général Georgelin auront fait taire toutes les critiques à son égard, même si l’homme conservait un caractère aussi fort et brut qu’un chêne de Notre-Dame... L’histoire, elle, ne taira pas la contribution décisive qu’il aura fournie pour que la belle Dame retrouve son éclat d’antan, et notre pays avec. Si le choix de reconstruire la charpente en bois et la flèche à l’identique ne sont pas sa décision propre, il en aura été la cheville ouvrière ainsi que l’ardent promoteur, permettant aux Français et aux touristes de découvrir, sur le parvis même de la cathédrale convalescente, le travail minutieux des artisans d’art d’exception choisis pour succéder aux ouvriers du XII ^e siècle. « Ce chantier est une occasion unique de démontrer l’étendue de nos talents auprès du monde entier », expliquait-il à FC en janvier dernier.

Sa mission, Jean-Louis Georgelin la menait pour la France et pour Dieu. Ce catholique pratiquant et oblat bénédictin, était convaincu qu’avec ce drame, les Français avaient repris conscience que Notre-Dame était le centre spirituel de leur pays. « De son parvis débutent, encore aujourd’hui, toutes les routes de France », aimait-il à répéter. Comme la sève qui innerve les chênes majestueux qui serviront à reconstruire la charpente, Notre-Dame de Paris continuera de rendre vivantes, grâce à sa beauté et à sa liturgie, les racines chrétiennes de la France. Dans notre société bousculée et soumise au feu du multiculturalisme, Jean-Louis Georgelin savait plus que tous l'importance de ce besoin de permanence dans notre histoire commune.

À l’instar des bâtisseurs de cathédrale, Jean-Louis Georgelin ne verra pas de ses yeux la fin du chantier de restauration de Notre-Dame. Mais, comme eux, il fera désormais partie de sa longue histoire. À moins de 500 jours du 8 décembre 2024, date de la réouverture de l’édifice au culte et aux visites, Emmanuel Macron a la délicate tâche de trouver un successeur à la hauteur du général « en chêne » de Notre-Dame.

(Source : Familles Chrétiennes #2380)

Parole inattendue (Le Jour du Seigneur)

Lancé en janvier 2019, Le Jour du Seigneur propose une rencontre intime avec une personnalité française autour de la spiritualité. « Parole inattendue » est le lieu pour découvrir des personnalités de la culture, du showbiz, de la politique et des médias sous un jour inédit. Qu’elles soient croyantes, athées ou agnostiques, elles s’expriment sur le terrain inattendu de la foi et de la spiritualité en réagissant à un extrait biblique (Ancien ou Nouveau Testament) qui trouve une résonance particulière dans leur vie personnelle.
« Savoir discerner d’une âme égale le bien du mal, ce qu’il faut faire quand on est dans l’action, c’est quelque chose qui ne s’improvise pas et qui se cultive tout au long de la vie. » Le Général Jean-Louis Georgelin est l'invité du jour. Il nous délivre sa parole inattendue sur le verset : « Quand je crie, réponds-moi, Dieu » (Psaume 4)

Parole inattendue : Jean-Louis GEORGELIN (Le Jour du Seigneur)

Le Pèlerin Hors-série : "Au cœur d'un chantier d'exception"

Au printemps 2022, le général Georgelin avait accepté de préfacer le hors-série "Au cœur d'un chantier d'exception" et avait partagé sa passion du monument et son espérance chrétienne. L'hebdomadaire Le Pèlerin lui rend hommage en republiant ce texte.

« D'emblée j'ai exclu l'échec ; le chef d'état-major des armées que je suis resté part pour gagner. Au-delà de ma personne, c'est l'honneur de la France que le président a engagé: nous n'avons pas droit à l'échec. »

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