En ce premier mois de l'année, le pape François invite à prier pour les éducateurs

Prière du Pape Janvier 2023 - Pour les éducateurs

► Retrouvez le texte intégral de l'appel du Pape sur Vatican News
  

Beau et vaste chantier que l’intention proposée par le pape ce mois-ci de prier pour les éducateurs. Ce seul mot traverse les réalités sociales et humaines. Il n’y a pas besoin d’être enseignant, professeur, éducateur spécialisé, parent pour se sentir concerné. Chacun dans son métier, son activité associative, ses loisirs, peut se trouver en position d’éducateur ; il transmet à d’autres une compétence, une sagesse, un encouragement, un émerveillement, une ouverture transcendante au beau, au bon, au bien qui stimule la vie autour de soi.

Pour le pape, l’éducateur est d’abord un témoin crédible qui a expérimenté en vérité ce qu’il transmet. Ainsi, il ne s’arrête pas aux compétences techniques nécessaires, il vise plus haut, un bien plus universel : comment une relation entretenue avec des gens, un objet, un art, toute activité intellectuelle ou manuelle, peut être source de fraternité, de joie partagée, de créativité. Les concours et les compétitions qui stimulent la performance, l’excellence, peuvent aussi être au service d’une estime mutuelle, s’ils ne sont pas dans la perspective essentielle de dominer ou d’humilier.

L’attention aux jeunes les plus vulnérables est donnée comme un repère pour vérifier la qualité de l’attitude éducative. L’éducateur peut chercher sa propre satisfaction en s’occupant des ‘meilleurs’, qui renverront une image gratifiante du travail accompli. Les plus faibles décodent cette attitude comme un rejet vis à vis d’eux. Que pourront-ils apporter à cette œuvre collective qui demande de la réciprocité ? Parfois, ce sera un simple sourire au milieu des épreuves. Cadeau admirable.

Le chantier est immense. Chacun, pourvu qu’il se connaisse un peu lui-même, sait les puissances ténébreuses qui peuvent l’habiter. Un mot dur, une attitude blessante sont si vite partis !

Par ailleurs, dans notre monde qui se laisse entraîner à promouvoir les valeurs individualistes, la tâche des éducateurs devient parfois impossible. Comment partager des valeurs collectives si chacun revendique les siennes propres ?

En priant pour les éducateurs, nous prions aussi pour nous-mêmes, pour qu’à notre place nous participions à ce beau travail au service du bien vivre ensemble.

Daniel Régent sj, directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France

Partage & Témoignages

Partager autour de l’intention du Pape pour les éducateurs

Quelques personnes se sont retrouvées en visio ce vendredi 6 janvier, pour partager sur l’intention du Pape pour janvier : « Prions pour que les éducateurs soient des témoins crédibles, en enseignant la fraternité plutôt que la compétition et en aidant tout particulièrement les jeunes les plus vulnérables. »
et ainsi nourrir leur prière au long de ce mois.

Quelques extraits de ces échanges…

"Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. (Jean 1,34)"
Nous avons pris conscience que nous sommes tous et chacun des éducateurs ; nous sommes tous concernés, même sans être des « pros » de l’éducation, nous transmettons chacun quelque chose qui nous anime et avons le souhait de faire grandir ceux que nous côtoyons (élèves, enfants et petits-enfants, personnes en vulnérabilité, …). Sachons en être conscients et être habité par la joie de témoigner de ce qui nous anime.

"On ne tire pas sur l’herbe pour la faire pousser, on la nourrit."
Nous avons réfléchi à la « position » de l’éducateur. Celui-ci doit témoigner et transmettre en partant de sa vie, il doit aider l’autre à grandir en l’aidant à repérer ses forces et ses qualités, il témoigne sans imposer.
L’éducateur rebranche les personnes vulnérables (jeunes en difficulté, personnes handicapées, …) sur leurs propres ressources, les réconcilie avec elles-mêmes, pour qu’ils trouvent ou retrouvent le goût et la joie d’apprendre, d’avancer, de se surpasser, de regagner l’estime de soi.

"Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. (Jean 14,6)"
Le Christ peut être notre modèle d’éducateur. Observons comment il se comporte avec les personnes qu’il rencontre, avec qui il échange. Contemplons les paroles justes qu’il donne et la liberté qu’il laisse.
Pour être un témoin crédible, il nous faut donc déjà travailler sur nous-mêmes, et nous tourner vers le Christ pour être, dire et faire à son image.

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Être des témoins crédibles pour faire aimer et grandir la vie

Béatrice et Xavier sont chefs encadrants chez les Scouts et Guides de France. Ils nous font découvrir la pédagogie de ce mouvement, comment ils accompagnent les jeunes pour que ceux-ci deviennent des hommes et des femmes équilibrées et ouverts au monde :

"Par la pédagogie scoute, nous aidons les jeunes à progresser autour de six axes : le développement intellectuel (vivre avec son temps), le développement physique (la relation au corps), le développement spirituel (vivre avec espérance, savoir reconnaître la présence de Jésus dans notre vie de tous les jours, en partant de là où chacun en est), le développement social (par la vie en équipe), le développement affectif (vivre avec rayonnement, pour être citoyen de sa ville, de son village, mais également du monde), et le développement moral (vivre avec sagesse, notamment dans la relation à la nature en y vivant et en la respectant).
Nous vivons cela à travers le jeu, la découverte, les initiatives laissées aux jeunes sous la responsabilité des chefs, les rencontres, les camps, et par les activités vécues en équipe, lieu premier d’apprentissage et de découverte."

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La pédagogie différenciée,
pour développer le potentiel de chacun selon ses capacités et sa motivation

Prendre en compte la diversité des élèves, ça fait partie de la vie de la classe. Lucie, prof de math en 3^e dans un collège public nous rend compte de ce qui se vit dans ses classes :

"J’ai des classes chargées, de 27 à 29 élèves. Quelques élèves marchent très bien et d’autres sont en situation de décrochage ; on peine à les mettre au travail. Le mot d’ordre aujourd’hui est vraiment de « différencier » nos propositions, c’est-à-dire d’adapter à chacun, et non de réaliser un cours unique pour tous. Cela demande plus de travail que la préparation d’un cours classique ; c’est compliqué à mettre réellement en œuvre dans des classes très nombreuses.
Je me cale plutôt sur le rythme des élèves qui ont des difficultés. Et j’essaie en parallèle de mettre en place des « plans de travail » pour permettre aux élèves ayant des facilités d’avancer à leur rythme, qu’ils puissent aller un peu plus loin en faisant des exercices qui demandent plus de recherche. Mais pour les élèves en situation de décrochage et qui ne font plus rien, c’est compliqué, nous n’avons pas grand-chose à leur proposer"

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Prière d'une enseignante

Fraternité et bienveillance, des valeurs à transmettre aux jeunes - Réseau Mondial de Prière du Pape