Appel au jeûne pour la COP 26 — Service diocésain de l'Écologie intégrale

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Appel au jeûne pour la COP 26

Le Conseil d'Eglises Chrétiennes en France, membre d'Eglise Verte, vient d'adopter une déclaration commune à l'occasion de la COP 26 sur le climat, qui se tient en ce moment à Glasgow. Préoccupé par l'avenir de notre maison commune, il réaffirme la nécessité d'une conversion écologique personnelle et globale et appelle à une journée de jeûne le 6 novembre.

Dans une déclaration commune à l'occasion de la COP 26, les membres du Conseil des Eglises Chrétiennes de France s'adressent aux dirigeants du monde entier, et à la France en particulier. En effet, cette rencontre internationale sur le climat comporte des enjeux cruciaux pour l'avenir de l'humanité.

"Six ans après l'Accord de Paris, les dirigeants seront appelés à faire preuve de courage et à se montrer à la hauteur des enjeux du plus grand défi de l'histoire de l’humanité."

Le CECEF demande notamment le renforcement des mesures pour atteindre l'objectif de l'accord de Paris. Cet accord, signé en 2015 lors de la COP 21, prévoyait une réduction des émissions de CO² permettant de limiter le réchauffement planétaire à 1.5°C. Loin d'être atteint, et ce malgré la bonne volonté de certains pays, les émissions mondiales suivent plutôt une courbe croissante à l'heure actuelle. Les modélisations du GIEC sont pourtant formelles, le moindre dixième de degré compte pour limiter les effets dramatiques des déréglements climatiques sur les populations du monde.

Pour s'associer au sommet de Glasgow, le CÉCEF engage ses communautés à une journée de jeûne le samedi 6 novembre, afin de soutenir spirituellement l’engagement des personnes « de bonne volonté » et d'interpeller les décideurs nationaux et locaux.

Voici le texte de la Déclaration œcuménique en vue de la 26ème Conférence des Nations unies sur le climat (COP26)

Le Conseil d’Églises Chrétiennes en France (CÉCEF) est profondément préoccupé pour l'avenir de notre maison commune, la biosphère, dans laquelle vivent plus de 7 milliards d'êtres humains et 8 millions d'espèces d'êtres vivants. La pandémie de la Covid-19 a montré combien notre humanité est fragile. Elle a démontré aussi que le pire peut être évité lorsque sont prises des décisions fortes et rapides.
La crise climatique, qui ne cesse de faire plus de morts et de déplacés (les prévisions de l'ONU et de la Banque mondiale oscillent entre 250 et 500 millions d’ici 2050), est l'une des principales préoccupations des jeunes et de toutes et tous pour l’avenir de l’humanité. Elle est indissociable du grave déclin de la biodiversité. Ces deux crises s'alimentent mutuellement. Leurs causes profondes s’originent dans un anthropocentrisme dévié qui réduit la nature à de simples ressources à exploiter, transformées en produits de consommation et en déchets. Cette dérive prédatrice de nos systèmes économiques se fonde, dans notre culture, sur une forme d’idolâtrie de la croissance et de la technique, aggravée par une attention insuffisante au sort des plus pauvres, premières victimes des dérèglements climatiques.
Nous avons conscience de la nécessité d'une conversion écologique personnelle et globale afin que les humains « cultivent » et « gardent » la Création, comme Dieu leur en donne la responsabilité (Genèse 2,15). Dans ce but, la démarche “Église verte” lancée par nos institutions accueille déjà presque 600 paroisses et autres communautés investies dans la sensibilisation et l’action écologiques, dans toute la France. Du 1er au 12 novembre prochain, se tiendra à Glasgow la 26ème Conférence des parties à la
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (la COP26). Six ans après l'Accord de Paris, les dirigeants seront appelés à faire preuve de courage et à se montrer à la hauteur des enjeux du plus grand défi de l'histoire de l’humanité. Conscients du fossé qui sépare l’action climat nécessaire de l’action effective et de la trajectoire actuelle vers 3 °C de réchauffement, et donc de l'importance cruciale de la COP26, le CÉCEF demande aux dirigeants du monde entier et à la France en particulier :

  • de renforcer résolument les moyens d’actions afin d’atteindre l’objectif de l’Accord de Paris de contenir l'augmentation des températures à 1,5 °C à l’horizon 2100 ; en France, c’est l’ambition elle-même qu’il convient de revisiter, en s’alignant au moins sur l’objectif européen de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici à 2030 ;
  • de privilégier les réductions d'émissions plutôt que d’éventuels mécanismes de compensation et de supposées “solutions” de géoingénierie ; ces dernières posent de réelles questions éthiques, en plus de risquer de détourner du nécessaire travail d’atténuation ;
  • de ne soutenir ni ne subventionner aucun nouveau projet d'extraction d'énergies fossiles, en ligne avec le scénario à 1,5 °C du rapport Net Zero by 2050 de l'Agence Internationale de l'Energie.
  • de rendre enfin effective la contribution minimale de 100 milliards de dollars des pays développés au mécanisme du Fonds vert pour le climat, afin de permettre l’atténuation tout comme la résilience et l’adaptation aux changements climatiques dans les pays les plus vulnérables.


A la veille de ces rencontres, le CÉCEF engage ses communautés à une journée de prière le 31 octobre et de jeûne le 6 novembre, afin de soutenir spirituellement l’engagement des personnes « de bonne volonté » et d'interpeller les décideurs nationaux et locaux.


Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort   Conférence des évêques de France
Le pasteur François Clavairoly                Fédération protestante de France
Le métropolite Dimitrios                           Assemblée des évêques orthodoxes de France