Saint Marc "Qui donc est-il ?" 25 avril

Fête de SAINT MARC, évangéliste

  Deux heures… ou plus si l’on s’arrête pour contempler ! C’est le temps qu’il faut pour lire l’évangile de saint Marc. En une traite, comme dans un roman policier, nous sommes aussitôt pris par l’énigme: « Qui donc est-il ? » Deux heures pour une question dont nous ne pourrons plus jamais nous défaire: « Et vous, qui dites-vous que je suis ? »

 Merci cher saint Marc, de nous avoir transmis tous les éléments qui nous permettent aujourd’hui, de confesser avec saint Pierre en Eglise : « Tu es le Messie ».

«… Marc a toujours aimé, par tempérament ou par vertu, à servir en second, dans le sillage d’une personnalité plus marquante que la sienne. C’est dans ce rôle qu’il a composé son Evangile, recueillant la catéchèse romaine de Pierre. Mais le style si vivant, si concret, si direct, de l’Evangile de Marc aurait sans doute beaucoup à nous dire sur l’âme de son auteur. Dès le IIIème siècle, on attribuait à saint Marc la fondation de l’Eglise d’Alexandrie et son tombeau était vénéré dans la banlieue de la ville. Depuis lors, l’Eglise copte d’Egypte s’est toujours rattachée à la « Prédication de saint Marc ».  Avec elle nous saluons aujourd’hui celui qu’elle appelle « le contemplateur de Dieu » et nous implorons l’évangéliste pour toutes les communautés chrétiennes qui maintiennent la foi en Jésus-Christ dans les pays d’Islam, communiquant avec leurs frères de races dans l’adoration du Dieu unique. »  Extrait de la  fête de saint Marc du missel de la semaine présenté par Pierre Jounel.

  Je vous propose de donner la parole à notre ancien archevêque Lucien Daloz. Avec de jeunes chrétiens, il avait créé « le groupe Evangile ». Chacun s’engageant à consacrer un quart d’heure par jour avec un chapitre d’Evangile et à apporter les fruits de ses découvertes et ses questions à la réunion mensuelle. « Quand une goutte d’eau tombe une fois sur une pierre, rien ne change. Quand elle tombe tous les jours au même endroit, elle finit par marquer la pierre. » Un quart d’heure par jour, qu’est-ce que c’est ?  Mgr Lucien Daloz s’est inspiré de ces méditations partagées pour écrire deux petits livres. Une lecture spirituelle de Marc et une de Luc.

La question décisive  Marc 8, 27-30

  Après les étonnements et les enthousiasmes des premiers temps, voici le moment des compromissions nécessaires. Il va falloir se décider, non plus se contenter d’impressions superficielles et passagères. Jésus pose à ses disciples la question décisive : « Et vous, qui dites-vous que je suis ? ». Il ne le dit pas lui-même, il le fait dire, et cela engage : « Tu es le Messie. » On avait déjà appris bien des choses de lui : qu’il est plus puissant que Jean, le Fils bien-aimé du Père, l’époux, le maître du sabbat… Les esprits impurs l’apostrophaient du titre de « Fils de Dieu ». On s’est posé bien des questions : d’où venait cet enseignement nouveau, plein d’autorité ? Comment les esprits impurs pouvaient-ils lui obéir ? Qui pouvait-il être, que le vent et la mer lui obéissent ? D’où tenait-il cette sagesse et ce pouvoir des miracles ?

  C’est après tous ces questionnements que Jésus finalement interroge lui-même les disciples. C’est maintenant qu’ils vont pouvoir répondre…

  Nous sommes des gens pressés. Faire connaître Jésus n’est pas seulement répéter des mots. Il y a une expérience à susciter, une fréquentation à maintenir, qui attachent à lui, qui donne le désir d’aller plus en avant avec lui. C’est en se décidant pour lui qu’on peut dire en vérité : « Tu es le Messie. » La rencontre de Jésus est rencontre d’un vivant. Elle est perçue comme bonne nouvelle, événement qui sauve, avant même qu’on puisse dire clairement qui il est. C’est en le fréquentant qu’on devient capable d’une vraie confession de foi.

Mgr Lucien Daloz. Qui donc est-il ? Une lecture spirituelle de Marc DDB 1984