Sur le chemin F. Jacquin 14 avril

Le tombeau est vide !  IL est ressuscité !

  Alors que les femmes sont reparties annoncer la nouvelle aux disciples, leur annoncer qu’ils doivent partir pour la Galilée, à la montagne, là où Jésus leur avait donné rendez-vous, les évangélistes nous rapportent les quelques jours du début de la semaine. Répondant à l’incrédulité de certains, Marc, 16 11, Luc 24 11, Jésus se donne à voir, et deux évangélistes, toujours Marc et Luc, nous rapportent la rencontre sur le chemin d’Emmaüs. Brièvement pour Marc, 16 12, plus en détails pour Luc, 24 13-35.

    Cette rencontre d’Emmaüs, combien elle nous parle aujourd’hui. Depuis plus de 75 ans, nous avons eu la chance, ici en France, de pouvoir vivre les fêtes de Pâques dans nos églises, selon le rituel habituel, dirais-je la routine ? Il en a été autrement cette année, confinement oblige.

  Nous voici, en quelque sorte, dans la situation de ceux qui, habituellement, ne peuvent vivre ces fêtes de Pâques comme nous l’entendons ; c’est-à-dire, ensemble, avec de belles célébrations. Eux ils sont seuls, eux ne peuvent se déplacer, eux ne jugent pas -plus- nécessaire de se déplacer. Et on se rend compte comme il est difficile d’être dans cette situation, qu’il est difficile, chez nous, de se concentrer dans notre lieu de vie commun, habituel, qu’il est difficile de prendre du temps pour le Seigneur. Qu’il est facile d’être incrédule.

  Après sa résurrection, Jésus vient à la rencontre de quelques-uns, ses amis, les femmes, ses apôtres, chez eux, dans leur quotidien, leurs lieux de vie, sur leur route. Et nous sommes bien comme les deux disciples sur la route, nous sommes affairés à nos discussions, affairés à commenter, critiquer, donner notre avis sur l’actualité envahissante, au point de ne pas remarquer l’ami à nos côtés qui vient nous rencontrer.

 Je vous partage ce texte, d’un auteur anonyme, tiré d’un petit livret de prières pour les jeunes.

Sur le chemin d’Emmaüs

  Notre Emmaüs à nous se situe dans l’inconnu, derrière le diagnostic d’une maladie, à côté d’une relation cassée, au croisement d’une vie de jeune. Devant une longue souffrance, après un accident, quelque part auprès d’une route abandonnée, en plein désert.

  Beaucoup parmi nous sont en chemin, désespérés, sans voix, sans parole, en larmes, se souvenant d’hier, quand nous avons fait la fête ensemble, quand nous nous sommes réjouis ensemble, beaucoup sont en chemin vers Emmaüs.

  Beaucoup parmi nous sont en chemin, se demandent pourquoi, ne voient pas de sens, se font des reproches, est-ce que je n’aurais pas dû ! si seulement j’y étais allé ! pourquoi maintenant ? beaucoup sont en chemin vers Emmaüs.

  Beaucoup parmi nous sont en chemin, préoccupés du lendemain, souffrent, tout semble contrarié, tous espèrent guérison et convalescence. Beaucoup sont en chemin vers Emmaüs.

 Beaucoup parmi nous sont en chemin, abattus, sans parole, sans force, sans espérance, sans volonté de vivre. Beaucoup sont en chemin vers Emmaüs.

 Beaucoup parmi nous sont en chemin, prient ensemble, croient espèrent, sont en chemin dans la confiance que TU marches avec nous.

  En ce temps de confinement qui ne nous a pas permis cette année de « voir » de nos yeux notre assemblée fêter la résurrection, en ce temps de confinement qui ne nous permet pas de rencontrer le Seigneur à l’Eucharistie, faisons l’expérience de la rencontre sur la route, cheminons (même en restant confinés) écoutons, voyons, croyons !

Frédéric Jacquin, diacre