Déconfinement hérisson Frédéric Jacquin 11 mai — Paroisse du Val de Pesmes

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Déconfinement hérisson Frédéric Jacquin 11 mai

Déconfinement hérisson !

Ça y est, demain 11 mai 2020, c’est le déconfinement !

Après 2 mois de « restez chez vous », nous sommes enfin autorisés à vivre ! 

Nous connaissons trop bien le comportement des français en général et je crains que le déconfinement ne se passe comme cela :

Alors, je voudrais détourner un conte orthodoxe très connu, repris par Schopenhauer dans une parabole, citée par Freud dans Psychologie collective et analyse du moi.

Un été, une famille de hérissons vint s'installer dans la forêt. Il faisait beau, il faisait chaud, et toute la journée les hérissons s'amusaient sous les arbres. Ils batifolaient dans les champs, aux abords de la forêt, jouaient à cache-cache entre les fleurs, attrapaient des mouches pour se nourrir, et, la nuit, ils s'endormaient sur la mousse, tout près des terriers. Un jour, ils virent tomber une feuille d'un arbre : c'était l'automne. Ils jouèrent à courir derrière les feuilles qui tombaient de plus en plus nombreuses ; et, comme les nuits étaient un peu plus fraîches, ils dormaient sous les feuilles mortes.

Or, il se mit à faire de plus en plus froid. Dans la rivière parfois, on trouvait des glaçons. La neige avait recouvert les feuilles. Les hérissons grelottaient toute la journée et, la nuit, tant ils avaient froid, ils ne pouvaient plus fermer l'œil. Aussi, un soir, ils décidèrent de se serrer les uns contre les autres pour se tenir au chaud, mais ils s'enfuirent aussitôt aux quatre coins de la forêt : avec tous leurs piquants, ils s'étaient blessés le nez et les pattes. Timidement, ils se rapprochèrent, encore, mais, encore une fois, ils se piquèrent le museau. Et, chaque fois qu'ils couraient les uns contre les autres, c'était la même chose.
Pourtant, il fallait absolument trouver comment se rapprocher : les oiseaux l'un contre l'autre se tenaient chaud ; les lapins, les taupes, tous les animaux aussi.

Alors, tout doucement, petit à petit, soir après soir, pour avoir chaud mais ne pas se blesser, ils s'approchèrent les uns des autres, ils abaissèrent leurs piquants et, avec mille précautions, enfin trouvèrent la bonne distance. Et le vent qui soufflait ne leur faisait plus mal ; ils pouvaient dormir, bien au chaud, tous ensemble.

  A l’heure du déconfinement, il s’agira à chacun de trouver la bonne distance avec son entourage, ni trop près, ni trop loin. Les préconisations données, distanciation, masque…. ne sont que des outils pour aider à prendre des décisions. Il ne s’agirait pas que les piquants soient la reprise de l’épidémie et qu’un re-confinement ne soit à nouveau imposé. Il en va aussi de la liberté individuelle de chacun qui vaut autant que la mienne. Trouver la bonne distance va permettre de nous re-rencontrer, d’une manière différente mais enfin, de retrouver les sens de la communication, la vue, l’ouïe.

  Nous allons également, dans quelques jours, pouvoir à nouveau célébrer ensemble. Il y aura certainement des manières de célébrer à inventer, distanciation mais également gestes de nos rituels (communion, geste de paix, bénitiers…) y compris pour les sacrements tels que le baptême pour l’eau, le Saint chrême. Une belle manière que de se poser la question du sens de ces gestes et de définir peut-être une autre façon de les proposer.

Un bel exercice à vivre !

« Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne tout simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée.
Mais qu’il la demande avec foi, sans douter… »

Saint Jacques, 1, 5-6