Jésus porteur saint... de nos péchés Emmanuel Barsu 4 avril — Paroisse du Val de Pesmes

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Jésus porteur saint... de nos péchés Emmanuel Barsu 4 avril

Jésus, porteur saint… de nos péchés

  L’épidémie que nous traversons a invité avec elle tout un vocabulaire spécialisé dont nous usons maintenant au quotidien : confinement, distanciation, gestes barrières, contagieux, transmission, immunisation,… Ce qui est valable pour un mal particulier (le virus covid-19) ne pourrait-il pas l’être pour le mal en général ? Il est possible de décrire quelques analogies, mais attention il y a de nombreuses limites !

  Comme nous le disons dans le Notre Père, nous souhaitons ardemment que Dieu nous « délivre du mal » car nous nous apercevons que celui-ci est partout, sans que l’on puisse tout de suite l’identifier. On se rend également compte qu’à la suite d’une confrontation au mal, on a tendance à soi-même reproduire ce mal. Combien de violeurs ont eux-mêmes été violés, de bourreaux torturés ? Jean-Paul II avait également identifié les « structures de péché », qui concernent des groupes sociaux entiers, voire « l'attitude de nations entières et de blocs de nations » qui pratiquent le mal de façon ordinaire, banalisée.

  Face à cette omniprésence du mal, notre responsabilité personnelle de chrétien (ou non) nous invite d’abord à nous en protéger en évitant de fréquenter les personnes et les lieux qui nous conduisent au mal. « Ne nous laisse pas entrer en tentation ». Mais quand le mal s’est installé, nous avons besoin d’aide pour en sortir. Par des techniques, par l’accompagnement, l’écoute, et aussi par des sanctions et des renoncements, ou encore par la pénitence et par la formation de notre conscience, nous parvenons à sortir un peu de cette emprise du mal.

  Mais nous sommes chrétiens et « nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes. » (1Co 1, 23) Nous affirmons que, seuls, nous sommes impuissants face au mal et que la mort de Jésus il y a près de vingt siècle a eu un effet définitif sur la présence du mal en ce monde. Par sa résurrection le Christ indique qu’il en est victorieux pour toujours. C’est la raison pour laquelle nous croyons qu’il est le meilleur rempart contre le mal. Pierre affirme « Lui-même a porté nos péchés, dans son corps, sur le bois, afin que, morts à nos péchés, nous vivions pour la justice. Par ses blessures, nous sommes guéris. » (1P 2, 24)

 L’évangile d’aujourd’hui (Jn 11, 45-57) nous fait entendre cette vérité par la bouche du grand-prêtre Caïphe : « il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. » (v. 50) L’évangéliste Jean reprend tout de suite la parole pour expliquer qu’il s’agit d’une prophétie : sans s’en rendre compte Caïphe a prononcé une affirmation capitale qu’il traduit par :

« Jésus allait mourir pour la nation ; et ce n’était pas seulement pour la nation, c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. » (v. 51-52)

 Jésus en portant sa croix, porte le poids de tout le péché du monde, passé ou à venir. Il en est le porteur saint. « Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché, afin qu’en lui nous devenions justes de la justice même de Dieu. » (2Co 5, 21) C’est la sainteté de Jésus, le Juste par excellence, qui anéantit le péché. À nous donc de chercher auprès de lui le remède contre le mal qui nous guette, la force contre notre péché, la protection contre les diverses structures viciées.

 Préparons-nous ensemble à l’accueillir demain comme le seul vrai roi du monde dans notre Jérusalem personnelle et collective. Levons ensuite les yeux vers lui alors qu’« il siège en juste juge sur le trône de la croix » (S. Germain de Constantinople, homélie In Domini corporis sepulturam).

Emmanuel Barsu, prêtre